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 Tranquillin en pays Langecin.

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Tranquillin Chrysostôme
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Tranquillin Chrysostôme


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MessageSujet: Tranquillin en pays Langecin.   Tranquillin en pays Langecin. I_icon_minitimeVen 26 Nov 2010 - 18:00

Chrysostôme, prêtre de confession arcamanello-pécunière se trouva fort marri lorsqu'il s'aperçut, au cours de sa fort longue incursion au sein du domaine royal, que les pistoles manquaient par poignées dans ses bourses. La mendicité, profession d'avenir s'il en est, n'était pas son fort. Le pieux homme rechignait aux courbettes et crachait assez régulièrement dans la main des pauvres qui lui réclamaient, le regard vitreux et le sourire édenté charmeur, une part des bénéfices de la quête. Non, définitivement, un prêtre sans affectation d'une telle qualité, ne dérogerait pas au point d'en venir à de si funestes extrémités. Tranquillin gagnait ordinairement sa croute en se liant à quelque puissant et en le vidant de sa sève. Il prodiguait force jésuitiques conseils et prônait des austérités dont il oubliait les fondements lorsque arrivait le temps de recevoir ses gages. Malheureusment, le vautour s'était fait trop souvent remarquer au sein des agapes et des orgies organisées par les plus licencieux seigneurs du crû.

La vieille branche chenue reprit ainsi la route, à la recherche d'un ciel plus clément. la voute céleste, justement, se faisait diablement obscure ces temps-ci... l'heure était venuz d'envisager une carrière plus lucrative : Annoncer la fin du monde dans tous les bourgs du royaume, et quêter afin de donner l'argent aux dieux, qui s'apaiseront ainsi... ou tout simplement pour renflouer ses maigres économies. Fort de sa nouvelle fonction, le libidineux prêtre pénétra à la faveur de l'obscurité le comté de Scylla.

Son âne toussota, les kilomètres avalés par la pauvre créatures étaient assez mal digérées par ses grêles pattes. Excédé par la lenteur du baudet, Tranquillin sauta à bas en maugréant dans sa barbe :


"Par les 20 000 vierges aux cent trous d'Arca! Mais qui a bien pu me foutre une telle bourrique sur les bras? mais bon dieu tu vas bouger ta croupe de plomb, bardot infâme?"

Chrysostôme ponctua son dit d'un violent coup de bâton sur le crâne de l'animal qui eut pour effet de le faire tomber raide sur le sol.


"Mais par toutes les gouapes des royaumes célestes! debout saleté!"

Curieusement, aucun des jurons de Tranquillin ne réssucita son âne qui avait trouvé le chemin d'une vie plus paisible au sein d'un improbable paradis des animaux où il rencontrera une lapine plutôt aguicheuse qui lui fera tourner la tête jusqu'à la fin des temps. Fin des temps qui approche à grands pas si l'on en croit le divin prêtre.

Notre homme ne se découragea pourtant pas, bien qu'ancien et ravagé par le poids des ans, Tranquillin puisait dans sa magie assez d'énergie pour atteindre le village le plus proche. Tout était calme, les braves paysans Langecins sommeillaient à poings fermés. Le prêtre eut presque quelque remords. Une poule marchait dans la grand rue. Etrange apparition nocturne que ce gallinacé somnambule... La terreur parcourut l'échine de Chrysostôme... et si... et si c'était un présage odieux? Si tout était vrai? La fin du monde a débuté.

Ni une, ni deux, le prêtre sortit son gong de son sac et se mit à frapper dessus avec frénésie. Il était en transe, tel un coucou à qui l'on aurait empêché de donner l'heure pendant trois siècle, il déchainait sa verve truculente.


"SORTEZ, SORTEZ PAUVRE FOUS! LA FIN APPROCHE, LA FIN DU MONDE, LA FIN DU ROYAUUUUME, Tremblez petits et grands! les squelettes de vos cimetières sont sur le point de se relever et vous apprendre ce qu'est la colère des dieux.... VOS PECHES SERONT LAVES DANS LE SANG! FORNICATEURS DEPRAVES, C'EST LA FIN DE VOTRE REGNE. C'EST LE SEXE QUI VOUS A MENE A LA MOOORT"

Sa convainquante allocution eut le don de faire sortir de leur demeure nombre de femmes, d'enfants et d'homme faits, costauds et la masse à la main. Nul ne savait si il valait mieux tuer ou écouter cet étrange être. Certains s'agenouillèrent alors que les gardes du village, deux moustachus un brin pansus et dont l'équipement laissait penser qu'ils dormaient avant que tranquillin ne s'immisce dans le village accoururent et saisirent les bras de Tranquillin qui hurla à plein poumons qu'on ne pouvait se sauver de la mort qu'en lui versant une allocation substancielle.

On le hissa sur un cheval, et c'est ainsi encadré par les deux gîtons que Tranquillin allait faire la connaissance du Comte de Scylla. L'on avait pris très au sérieux ses prédictions visiblement... la pste soit de la crédulité des paysans.
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Aetius d'Ivrey
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MessageSujet: Re: Tranquillin en pays Langecin.   Tranquillin en pays Langecin. I_icon_minitimeVen 3 Déc 2010 - 1:39

A Pharembourg, on s’était lassé des contempteurs de l’Humanité et autres rhéteurs millénaristes. La populace, dans un premier temps, avait été saisie d’effroi en écoutant les discours apocalyptiques des ruffians en toge, qui avaient afflué dans la cité comme les fourmis affluent sur un gros gâteau au miel. La Malenuit, pour terrifiante qu’elle était, avait fini par entrer dans les mœurs ; les habitudes des badauds reprenaient le pas. Les gloses incantatoires, les cris de désespoir des prêtres et des prophètes échauffaient les oreilles des chalands plutôt qu’ils ne les enthousiasmaient. On écoutait donc d’une oreille distraite les avertissements véhéments des chantres du crépuscule du monde. C’était un spectacle qu’on appréciait comme les acrobaties des bateleurs, avec la distance du spectateur consommé. Il n’était pas rare de voir un groupe d’hommes, à la fin d’une de ces représentations eschatologiques, débattre sur le talent du rhéteur sibyllin, sur la forme de son argumentation ou sur les origines de son accent.

Les Scylléens avaient toujours été friands de racontôtes. Les comptines des camérières puisaient dans un large éventail de chants religieux du clergé d’Othar, qui mêlaient avec aplomb le dogme de leur culte à d’invraisemblables hâbleries d’alcides des temps païens. Ainsi, les affabulations des millénaristes avaient d’abord interloqué pour ensuite agacer. Même les prêtres de la ville se départirent de leur rôle de protecteurs des idées neuves pour condamner les actes des fauteurs de troubles, ces mendiants aux propos aussi farfelus que dangereux. La protection des Temples perdue, ces aventureux devins, prophètes, messies et charlatans furent mis aux fers dans les geôles les plus humides du donjon de Bordefente, l’un des châteaux comtaux de la cité.

Le sort de Tranquillin rejoignit donc la communauté de destin de ces pauvres hères qui avaient lassé, enfermé avec toutes les pythies et les clercs que les hommes du comte avaient jugé bon de cloîtrer dans un lieu commun. Mais tout n’était pas joué pour le malheureux prêtre, car Hubert, l’éminence grise d’Aetius (celui qu’on appelait, dans l’arrière pays, Atus le Vrai), avait pris l’habitude, depuis le début de la Malenuit, de s’entretenir personnellement avec les orateurs de fins du monde les moins frappés pour voir s’il ne pouvait pas en tirer un quelconque intérêt. Aussi, un groupe de soldats vint chercher le prêtre d’Arcam pour le ramener dans des étages plus dignes de lui. Saisi sans ménagement par les soudards, il fut donc mené vers le conseiller Hubert avant même qu’il eut pu prendre un peu la fraicheur dans ses nouveaux appartements.

Longeant d’innombrables couloirs, crapahutant des escaliers aussi raides qu’aveugles, il arriva enfin dans la salle d’étude du bon Hubert, qui le pria de s’asseoir sans pour autant demander à ses gorilles de les laisser seuls. Terminant un travail qu’il avait dû interrompre à cause de l’entrée impromptues de notre cher prêtre – qui avait été introduit, comme on s’en doute, par la petite porte –, il se délassa un instant et s’enfonça confortablement dans un siège qui semblait plus moelleux que le ventre d’une matrone sharassienne. C’était un homme assez droit, avec un visage sec radouci par un sourire obséquieux. Une barbe sel-poivre, taillée à la dernière mode, dévorait son menton et sa lèvre supérieure, ce qui finissait de ramollir un faciès durci par une existence de serviteur placide. Jouant un instant avec la plume que ses doigts recouverts de bagues discrètes tenaient, son regard fatigué faisait l’aller retour entre son encrier et son invité, Tranquillin. Une fois qu’il eut terminé son petit manège, il posa sa plume dans l’encrier, posa les coudes sur son bureau et sourit de plus belle.

« Bonsoir, cher inconnu. Puis-je savoir ce qui vous a amené dans les geôles de Sa Grâce ? »


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