Sujet: Re: ... mais tout le monde s'en fout Jeu 10 Nov 2016 - 8:48
Tout va bien MTLMSF
Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
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Sujet: Re: ... mais tout le monde s'en fout Mar 21 Fév 2017 - 1:21
Je pose ça là en attendant de savoir qu’en faire. MTLMSF.
Spoiler:
Elle gît devant elle, offerte à son regard gourmand. Sa respiration est lente et profonde. Elle dort, mais de ce sommeil sans le moindre rêve que Ssinssrin abhorre, tant il se rapproche par trop d’aspects de la mort.
Sa sœur est si proche d’elle. Il lui suffit de baisser les yeux pour admirer ses courbes qui l’obsèdent ; de tendre le bras pour la toucher ; d’inspirer profondément pour humer les fragrances enivrantes que son corps exhale en permanence ; de tendre l’oreille pour entendre la cadence de sa respiration ; de baiser son cou pour goûter les délices de sa peau. La Fille, pourtant, ne sait que trop combien les cinq sens primitifs sont aisés à tromper. Ils sont des notes avec lesquelles elle a toujours composé et ses symphonies ont souvent pris l’allure d’inéluctables requiems. Elle connaît les félicités qu’ils offrent parfois en offrande, mais jamais ne s’y abandonne vraiment, car elle est celle qui règne et domine et possède. Si elle se soumet, c’est à Isten Okhras’Gaath ; si elle se fie, c’est au Lien qui les unit, elles et la Déesse. Il est l’attache qui les fonde en une seule entité. Il est la chaîne qui les assujettit au même dessein. Il est le compas qui les précipite vers un unique destin. D’aussi loin qu’elles se souviennent, il a toujours été là et par son biais, elles recevaient les volontés de leur Déesse ; mais cette dernière est changeante et changeants sont ses présents. Ce qui était vrai à l’aube de leurs consciences l’est toujours resté, mais dans le même temps, le Lien a forci de concert avec la floraison de leur communion, jusqu’à ce l’une voie et touche et sente et écoute et goûte ce que l’autre voit et touche et sent et écoute et goûte.
Ssinssrin n’est jamais seule. Pourtant, quand sa sœur dort et que les rêves la fuient, Ssinssrin effleure la solitude. Elle s’efface, jusqu’à manquer disparaître complètement. Ce qui reste d’elle est plus fugace que la souvenance d’un songe.
La Fille doute et prend peur.
Elle sait sa crainte sans fondement. Cela l’échaude et elle se rebiffe.
Ssinssrin blâme l’ingénue fautive pour ce pouvoir qu’elle a sur elle, cette griffe qu’elle a accrochée à son cœur. La Fille reçoit, mais jamais ne donne librement. Sa sœur, au contraire, donne, sans jamais rien demander. C’est la fondation de son emprise. Elle est soumise, mais jamais servile et son obéissance à un prix. Ses maîtres deviennent esclaves de ce pouvoir qu’ils se convainquent avoir sur elle.
Comment considérer sa victoire, quand son adversaire obtient tout ce qu’elle veut ? Ses doigts se crispent sur le drap de soie, tandis qu’en son bas ventre naît une volonté de revanche.
Elle ne veut plus recevoir, elle veut prendre. Elle veut arracher. Elle veut goûter, enfin, à cette rébellion qui lui a toujours été refusée.
Elle tend le bras, mais ce n’est pas une jambe qu’elle caresse. Ses doigts goûtent la douceur d’un oreiller. Son regard, lui, reste prisonnier du visage serein de son offenseuse. Elle s’imagine couvrir ces lèvres qu’elle aime tant cueillir, dissimuler ces joues qu’elle a si souvent cajolées. Son corps obéit, elle se meut avec lenteur pour s’agenouiller à ses côtés, puis abat sans aucune douceur l’arme de son crime parfait.
Ssinssrin n’est plus seule.
Elle sent la soie lui couvrir le visage. Elle sent l’air se refuser à ses poumons. Elle sent le poids de son corps sur son ventre, tandis qu’elle enjambe le corps fébrile de sa sœur.
Surtout, elle a peur.
Qu’elle est douce, cette peur. Elle jaillit du Lien, balaie tout sur son passage et apaise un peu sa colère ; elle décuple son envie, aussi.
Chaque soubresaut de sa sœur est une caresse à son plaisir. Ssinssrin ronronne, malgré l’effort. Elle sait qu’elle doit arrêter, mais n’en a aucunement envie. Elle est prisonnière de sa contradiction, qui la pousse à détruire la seule être qu’elle ait toujours voulu protéger, elle qui goûte plus que tout de détruire.
Depuis son alcôve, Isten observe la scène. Elle assiste à l’effondrement de son œuvre, à l’affrontement vide de sens de son instrument. Elle ignore le dénouement de cette lutte passionnée. Son regard brille, mais tait son sentiment. Par deux fois, sa queue fend l’air et frappe la pierre. Elle participe à la mélodie de l’instant, rythmant les gémissements étouffés de la victime et les ahanements sourds de l’agresseuse. Ses babines écailleuses se soulèvent subrepticement et laissent entrevoir sa langue sinueuse et ses crocs affilés. Goûte-t-elle le désespoir abyssal de Ssinssrin ? Savoure-t-elle la délectation malsaine de Ssinssrin ? Peut-être apprécie-t-elle l’aberration de ce dénouement que rien n’annonçait. À moins qu’elle contemple au plus près l’aboutissement de plus de deux siècles de tissage consciencieux. Toujours les deux sœurs ont su qu’elles sont deux fils dans l’aiguille d’Isten, deux brins d’or pour sublimer son incommensurable tapisserie.
Ssinssrin étouffe.
Sa vue est obstruée, mais elle voit les mains de sa sœur presser l’oreiller en train de la tuer. Elle aime tant ces mains, elle se languit de leur contact, vibre de leurs assauts, mais jamais elle n’avait imaginé qu’elle serait ses bourreaux.
Elle se sent faiblir. Son corps cède, mais son esprit, lui, reste alerte. Elle comprend ce qui est en train de se passer. Elle saisit chaque facette des motivations perverses et morbides de son agresseuse et peu à peu les accepte pour ce qu’elles sont. Elle leur cède sans regret et ses muscles se détendent l’un après l’autre. Quand elle le comprend, sa sœur se fige, son emprise se desserre légèrement et elle pousse un feulement sourd. Elle est un prédateur blessé, qui voit sa proie lui échapper.
Isten redresse un peu sa gueule et le feu de ses yeux s’intensifie encore un peu. Elle étend ses ailes dans un mouvement sec avant de se dresser sur ses pattes. Elle sent, au travers du Lien, ses instruments vaciller. Alors, en marionnettiste avertie, elle joue de ses ficelles. À l’agresseuse, elle susurre l’outrage de cette défaite qu’elle s’apprête à concéder. À la victime, elle expose le néant de sa propre fin.
Elle est comme un rocher un équilibre sur une crête, que le vent décide de faire tomber d’un côté ou de l’autre. Tandis qu’elle s’abandonne aux velléités de sa sœur, elle sent son trouble effacer son ardeur. Le tissu se soulève légèrement et elle sent la morsure froide de l’air gagner ses lèvres ; son corps endolori réagit de lui-même. Elle inspire profondément et ce geste marque de facto sa victoire. Il n’en faut pas plus à sa sœur, qui, excitée par la conjuration d’Isten, hurle sa colère et repart en guerre. L’assaut l’ébranle, la prend de court et elle entre-aperçoit la réalité de son trépas. La vision la glace d’une terrible épouvante et elle sent son esprit en rupture refuser une fin qu’elle était prête à embrasser quelques secondes plus tôt. Son dos s’arque. Ses jambes appuient sur leur lit. Ses mains s’agitent avec ferveur à la recherche de sa salvation. Quand ses doigts gourds la trouvent, elle s’en saisit avec une force qui trouve sa source dans ses plus bas instincts, qu’elle embrasse avec une ferveur inédite.
Toujours, sa sœur garde un poignard à proximité quand elle se sent vulnérable ; son sommeil est évidemment de ces moments-là. La lame est froide. Elle tranche sa paume avec indifférence, mais la douleur ne l’atteint pas ; elle est déjà au-delà. Elle raffermit sa prise et frappe une première fois. Son bras rencontre un obstacle, mais elle ne peut pas savoir si son coup porte, alors elle recommence. De son autre main, elle arrache l’arme maudite et dès l’instant où elle se libère, un liquide chaud et sombre se déverse sur sa peau.
La gorge de sa sœur est une plaie béante de laquelle s’échappe par afflux sa force vitale. Ssinssrin ne l’a jamais vue si belle que mortellement blessée par sa propre lame.
La liqueur cramoisie roule sur ses joues, glisse sur son nez, aveugle ses yeux et caresse ses lèvres. Elle se pourlèche les babines et la félicité qu’elle en retire oblitère ce qui lui reste de volonté. Elle veut goûter sa sœur comme jamais elle ne l’a fait avant. Elle saisit sa nuque et l’attire à elle, avant de déposer de gourmands baisers sur son cou. Elle suit le contour de la plaie, lèche les chairs offertes, devenue esclave de ce sang qui la renforce. Le Lien vibre à son diapason et la frontière du réel et du ressenti s’efface. Sa sœur l’enlace, transie, mais ses bras sont faibles. Alors Ssinssrin prend les devants. Elle enroule ses jambes autour de sa taille et, d’un mouvement de rein, la fait rouler sur le côté. Pour la première fois de sa vie, elle la domine de toute sa hauteur.
Elle en veut plus.
Heureusement, Isten est là pour la guider. Ssinssrin corrige sa prise sur le poignard de sa sœur, lève l’arme au-dessus de sa tête et, perdue dans sa transe, psalmodie une prière en l’honneur de la Déesse.
Ssinssrin a plusieurs fois rêvé de sa mort ; ses errances oniriques n’ont pourtant jamais impliqué sa sœur, qui se dévoile sous ses yeux vides comme son véritable bourreau. Son cou devient soudain incapable de supporter le poids de sa tête, qui pivote piètrement sur le côté ; si bien que la dernière chose qu’elle voit n’est pas cette chaire qu’elle a toujours considérée comme sienne, mais la dräke aux yeux de feu qui a commandé et sa vie et sa mort.
Le puissant ronronnement d’Isten emplit l’air, tandis que la créature contemple la mort de Ssinssrin de la main de Ssinssrin.
Avec avidité, Ssinssrin se taille un chemin jusqu’au cœur de sa victime. Elle l’extrait dans un bruit de succion immonde qui la laisse pourtant indifférente. Elle hume l’organe qu’elle imagine encore battant entre ses doigts avant de le mordre à pleines dents. Il lui résiste, ainsi que sa sœur l’aurait fait, mais elle insiste et dès qu’elle perce son enveloppe, le sang qu’il contient encore se déverse dans sa bouche et manque de l’étouffer. Il n’est comme rien qu’elle ait goûté avant et elle ne le dévore qu’avec plus d’avidité.
Ce n’est que beaucoup plus tard qu’elle prend conscience de la portée de ses actes ; le corps de la défunte est froid, ses membres raides et son ventre gonflé.
Ssinssrin est une, enfin. Elle est complète. Elle est parfaite. Les fils d’or d’Isten se sont noués en un magnifique nœud de tisserand. Se renaissance s’est consumé dans le sang et l’accomplissement de ses plus noirs secrets, de ses désirs les plus tabous.
Mais Ssinssrin est seule.
Guzandrakka
Ancien
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Sujet: Re: ... mais tout le monde s'en fout Mar 21 Fév 2017 - 8:06
J'ai pas lu, l'avatar est cool. MTLMSF
Maélyne de Lourmel
Ancien
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Sujet: Re: ... mais tout le monde s'en fout Mar 21 Fév 2017 - 8:29
Je vais bientôt conquérir le monde en commençant par le chnord. MTLMSF.
Glenn Hereon
Ancien
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Sujet: Re: ... mais tout le monde s'en fout Dim 11 Mar 2018 - 11:30
Je déterre les vieux topic, mais tout le monde s'en fout.
Jormgard l'Infâme
Nain
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Sujet: Re: ... mais tout le monde s'en fout Jeu 15 Mar 2018 - 2:41
J'essaie de garder les vieux topics que Glenn déterre en vie, mais tout le monde s'en fout.
Gorkim Hargrund
Ancien
Nombre de messages : 394 Âge : 22 Date d'inscription : 07/06/2016
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Sujet: Re: ... mais tout le monde s'en fout Mar 12 Juin 2018 - 22:35
Plus personne ne va dans les jeux parce que les seuls « nouveaux messages » de la Halte de la parole c'est le Top Vote Battle
Mais tout le monde s'en fout
Uriel
Elfe
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Sujet: Re: ... mais tout le monde s'en fout Jeu 14 Juin 2018 - 14:19
Plus personne vérifie les gagnant des Top Vote en plus... mais tout le monde s'en fout D:
Lœthwil
Ancien
Nombre de messages : 761 Âge : 27 Date d'inscription : 20/10/2015
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Sujet: Re: ... mais tout le monde s'en fout Jeu 14 Juin 2018 - 14:56
Je vérifie les gagnants des Top Votes, mais les gagnants s'en foutent xD
Gorkim Hargrund
Ancien
Nombre de messages : 394 Âge : 22 Date d'inscription : 07/06/2016
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Sujet: Re: ... mais tout le monde s'en fout Jeu 14 Juin 2018 - 16:20
Faut encore que je trouve un titre, mais Stiam s'en fout
Guzandrakka
Ancien
Nombre de messages : 2426 Âge : 32 Date d'inscription : 07/05/2014
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Sujet: Re: ... mais tout le monde s'en fout Jeu 14 Juin 2018 - 20:29
Je fais les décomptes et je m'en fou pas des TV, MTLMSF
Drystan
Ancien
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Sujet: Re: ... mais tout le monde s'en fout Ven 15 Juin 2018 - 2:52
Je ne fais pas le décompte (la grande flemme) mais si je gagne, je compte bien en profiter :D
Et pis, j'ai trop floodé dans ma jeunesse pour continuer, mais ça, tout le monde s'en fout
Dryae Drydry l'Fonda'da'mûr
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