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 Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina]

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Tebirahc Zaurahel
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MessageSujet: Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina]   Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina] I_icon_minitimeJeu 21 Avr 2011 - 6:20

Le Rubis Divin, éclat du présent de Tari à son amant d’antan, permet selon la Légende de se rendre sans heurt mais surtout de revenir bien vivant du Royaume d’en dessous les eaux déchainés des Océans où règne la Déesse, Domaine des Morts de la mythologie des Cinq.

Depuis que le Gardien l’avait récupéré quelques jours auparavant dans la Demeure de son prédécesseur, il n’avait cessé de méditer sur une question à laquelle Mogar refusa de répondre, laissant apparemment le choix à l’Elu, ce qu’il prit par ailleurs finalement comme une réponse positive puisque le Dieu lui-même ne lui interdisait pas des penser plus que raison.
Etait-il seulement un Gardien ? Ou bien pouvait-il en faire l’usage pour lui-même, ou un jour prochain, dans un but quelconque appartenant à un plan ? Le Rubis n’avait finalement qu’un effet dont la portée était limitée, d’une puissance remarquable à n’en pas douter mais sans la crainte de détruire une part du Continent. Quel mal dès lors y avait-il à s’en servir, sans que cela ait un motif divin ? Aucun, et par ses silences, Mogar semblait le lui confirmer.

Sa décision prise, d’autres interrogations lui vinrent… Comment s’en servir ?


« CE QUE TU SOUHAITES Y TROUVER TE GUIDERA. »


Enfin une réponse, et suffisamment explicite pour qu’il comprenne le fonctionnement qu’il aurait du pouvoir deviner. L’Artefact dont est issue la pierre servait à Mogar pour visiter son amante, pour se rendre là-bas. Si il avait du parcourir les limbes entières à chaque fois, s’en serait devenu lassant et long, quoiqu’il ignorait comment le temps s’écoulait dans l’au-delà.
Ainsi médita t-il à nouveau, après avoir ordonné à ses gardes que jusqu’à nouvel ordre il ne recevrait personne et qu’aucun garde ou serviteur ne devrait pénétrer dans la pièce où il se trouverait, quelque soit le temps qu’il y resterait. Autant de précautions possible valent mieux qu’aucune.
Il se concentra sur l’Artefact et exprima en pensée, et souhaita retrouver son père, et si la chose lui parut naturelle, sans défaut apparent, la suite et après plus mûre réflexion, il aurait du le deviner, lui donna tord.

Il y eut l’obscurité de l’inconscience et tandis que son corps s’écroulait sur le côté, son esprit parcourut les routes qu’empruntaient ceux qui ont trépassé. Il n’en fut pas conscient, n’eut pas la moindre image de ce voyage et lorsque ses yeux s’ouvrirent, il voyait.
Il resta là, étendu au sol, les yeux braqués sur le plafond de ce qui semblait être une caverne, s’étonnant d’avoir retrouvé l’usage de ses yeux, bien qu’il doute qu’un tel prodige demeure une fois qu’il reviendrait parmi les Vivants. Il se redressa, continuant d’examiner la situation, les lieux. Une caverne doucement éclairée par des lueurs bleutées tenant le rôle de torches en ce lieu. C’était étrange, il ne s’attendait pas à quelque chose d’aussi commun, était-on vraiment encore sur Miradelphia ? Sous les eaux mais toujours dans ce monde, bien qu’une magie divine recueille et enferme les esprits de ceux qui sont morts ? Il ne saurait y répondre, et n’aurait jamais de véritables réponses, c’était certain.

Il se releva, le trouble et la surprise ayant laissé place à la curiosité et à l’envie d’explorer ces lieux qu’il pouvait voir. Et s’examina après avoir entendu le froissement des tissus dans son geste. Il portait un gilet de cuir sans manche où dans le dos, un pantalon et des bottes de la même matière, le tout noirci, une tenue somme toute assez simple et agréable à porter, bien qu’il ne sache pas d’où elle vient. Son bras gauche était découvert, laissant apparaître sa blessure qui pourtant ne le démangeait pas ici, les chairs et parfois les os à vif, creusés par la bave acide de la Wyvern qu’il montait, miracle de magie curative.

Il attendit d’abord, supposant que son père saurait, viendrait à lui, mais il n’y eut rien et son esprit fit de lui-même un effort de mémoire. Il avait offert l’âme de son père à Teiweon, sur sa demande, à la fin de sa vie et le Rubis ne le conduisait que dans le Domaine de Tari, ce qui finalement s’avérait être deux choses très différentes et disctintes.
Alors où était-il ? Il savait pouvoir revenir, il sentait toujours au fond de lui le Rubis, son corps au lointain, comme une trainée de sang qu’il pourrait suivre pour retrouver son chemin vers le monde des Vivants… Mais il ne l’emprunta pas, préférant explorer, ne pas être venu pour rien, en somme.

Il s’approcha d’une des lueurs, tendant la main vers elle pour la toucher.
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MessageSujet: Re: Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina]   Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina] I_icon_minitimeJeu 21 Avr 2011 - 9:54

Pour Katalina, le temps avait perdu toute son importance et plus encore, toute sa signification. Fleuve au tempérament indomptable, il s'emballait parfois avant de s'apaisait tant que les secondes paraissaient s'étendre sur des heures. Un comble, pour l'ancienne noble qui avait toujours eu l'habitude d'en manquer. Impuissante face à ces déchaînements imprévisibles, elle ne trouvait parfois la sérénité que dans la méditation, cet art qu'elle avait découvert à Alëandir et qui lui avait apporté, jadis, plus d'ennui que de bien-être. Désormais, elle le mettait à profit pour tempérer son esprit. Tyra, souvent, se faisait plus présente en ces instants privilégiées, et Déesse et Gardienne échangeaient ; l'occasion pour Katalina d'apprendre, de combler ses connaissances encore par trop d'aspects lacunaires. Chaque enseignement la ramenait à sa propre ignorance, passée et présente, l'ouvrait à de nouveaux horizons et elle se sentait enfant à qui on apprenait à marcher. Or, si Katalina aimait apprendre et avait l'esprit avide de découvertes, elle n'aimait pas outre mesure retrouver les doutes et les hésitations de la jeunesse mal assurée.

Le mariage d'Astéride était terminé et la Gardienne, après quelques hésitations, s'était décidée à s'en retourner chez elle. Laissant derrière elle amis, Cour, fidèles venus la trouver en quête de bénédiction, Chadden, Ada et Emma, elle avait repris les routes tant de fois empruntées. La suite des événements ne devait être qu'une suite chaotique et confuse d'événements dont elle ne gardait pas toujours un souvenir net. Ils avaient rejoint Diantra, mais pas seulement, ils avaient vagabondé, voyageant au grès de leurs envies et pour la première fois, Katalina avait pu goûter à une nouvelle forme de liberté. Plus douce, plus sereine mais aussi, paradoxalement, plus lassante car ils n'avaient aucun but, aucune visée.

L'eau était là. Elle la sentait, présente, palpitante d'une vie et d'une volonté qui lui était propre. C'était comme si le ruisseau qui s'écoulait paisiblement à quelques pieds d'elle pouvait jaillir hors de son lit à tout moment, courir sur la terre de Kÿria, la conquérir sans lui laisser la moindre chance. Parfaitement immobile, elle se laissait submerger. Dans les profondeurs de l'Elda, elle avait goûté à l'horreur et l'eau l'avait accompagnée dans sa plus vertigineuse plongée, s'était faite alliée de son bourreau et pour cela, Katalina l'avait crainte, l'avait redoutée. Une peur profonde, viscérale, qui s'était ancrée jusque dans ses os et ses muscles, une peur tellement puissante qui subsistait même dans un état de communion comme celui qu'elle connaissait alors. La cicatrice qui trônait fièrement au creux de ses seins ne la brûlait plus depuis sa confrontation avec le monstre qui l'avait dessinée, mais cette blessure là refusait de guérir tout à fait.

Son esprit se tendit et adopta la courbe du ruisseau, se lia à son lit et elle se perdit l'espace de quelques secondes dans le faible courant. Apaisement. Prise de conscience. Crainte instinctive. Comme à chaque essai, son mental renâcla, se débattit et se rétracta. Prise d'un léger tremblement, il lui fallut quelques secondes pour retrouver contenance. Ainsi était le dernier cadeau de Nhilantar.

Elle allait se relever, rejoindre Aerandir et Katialyne, quand elle le ressentit. Une intrusion, comme un voile qu'on déchirait sans retenue. La peur, à nouveau, l'envahit, mais pas uniquement la sienne. Tyra, Déesse parmi les Cinq, Maîtresse incontestée et toute Puissante en son Royaume, Tyra craignait l'intrusion mais, en même temps, semblait presque l'attendre. Mêlé à la peur, doucereux et presque insupportable, soupirait un amour écœuré comme jamais Katalina n'aurait cru pouvoir en ressentir.

Danger.

La Gardienne réagit instinctivement, avec l'ardeur et la ténacité dont pouvait faire preuve la fille dont on attaquait la mère. Faisant fi de tout, elle projeta à nouveau son esprit et cette fois, le mêla au ruisseau sans même s'en rendre compte. Si son corps resta parfaitement immobile, en position de méditation, si ses yeux restèrent ouverts et fixés sur un point qui n'existait pas de l'autre rive, son être tout entier lui suivait les flots liquides. Le ruisseau se mêla vite à un fleuve et le fleuve se jeta à corps perdu dans l'Océan d'Eris. Elle ne s'arrêta pas, plongea, passa entre ceux qui ne pouvaient être vus, avec un seul objectif.

La porte d'un Royaume dont on avait violé l'entrée.

*
Aucun vent ne venait soulever les multiples voiles, et pourtant, ils s'agitaient paisiblement. Elle était un spectre, un fantôme mais en ce royaume, elle apparaissait réelle et tangible, à la différence de son apparition inaperçue au mariage de la jeune Aureane. Aucun bandeau, cette fois, ne venait couvrir ses yeux et elle redécouvrait les cavernes sombres et austères du Royaume Souterrain. Elle ne s'y attardait pas, pourtant. Elle le sentait, tout proche et cette proximité l'aidait à comprendre. Elle savait qui il était, elle savait qui il servait et, dès lors, comprenait les réactions de Tyra. Ce n'était pas l'intrus qu'elle abhorrait autant qu'elle désirait mais l'Entité qui tirait ses ficelles. Sa présence ne pouvait être due au hasard et cette certitude les hantait toutes deux. Pourquoi ?

Danger.

Néanmoins, dans le Royaume de sa Déesse, Katalina n'avait plus peur. Sa première visite avait été chaotique, fruit d'un acte involontaire quoiqu'intensément désiré. Les choses étaient différentes. Elle comprenait mieux ce qu'elle était et ce dont elle était capable, ressentait tout avec plus d'acuité. Privée de son corps, certes, mais à la source même de son pouvoir, elle s'enivrait de cette sensation de toute puissance.

« Prends garde, car son pouvoir n'est pas que brutalité et impétuosité. Son intelligence est une arme plus redoutable encore. »
La Gardienne ne répondit rien. Elle savait ce qu'avait vécu Tyra et pour l'avoir vécue elle-même, elle comprenait qu'à jamais, la Déesse craindrait la Guerre, tout comme elle gardait à l'esprit que l'étonnante agitation de l'Immortelle était due à la surprise. Parfois, Tyra adoptait des réactions très mortelles. Mais était-ce surprenant, alors que son Essence était en permanence liée aux multitudes défuntes qui peuplaient son Royaume ?

Katalina se sentait capable de tout, même d'affronter le Serviteur de la Guerre, mais quand son regard se posa finalement sur lui, le temps sembla se figer. Son regard se posa sur la peau sombre, accrocha la chevelure neige et les souvenirs, plus frais qu'elle ne le croyait, l'assaillir. C'était la première fois qu'elle croisait un sombre depuis son échange en Aduram, la première fois qu'elle affrontait un frère de sang de Nhilantar. Ne faiblis pas. Finalement, Déesse et Gardienne affrontaient de concert leurs démons respectifs. Cruelle et sournoise était la Guerre.

« La Guerre vient-elle rendre hommage aux braves qui ont péri en son nom ? » demanda-t-elle en guise de salutation. « À moins que d'autres raisons te poussent à user d'un pouvoir qui ne te revient pas. »

Son regard se posa sur la Sphère, garante de l'intégrité du Royaume. Le Gardien avait dû se rendre compte qu'il n'était pas à sa place, que même le Rubis ne pouvait le protéger du pouvoir de Tyra. Il n'y avait bien que les Cinq et les morts eux-même pour ne rien craindre d'elles ; même Katalina préférait s'en tenir éloignée.

« As-tu senti le rejet de ce monde ? Ta place n'est pas ici. »
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Tebirahc Zaurahel
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MessageSujet: Re: Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina]   Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina] I_icon_minitimeJeu 21 Avr 2011 - 12:01

Alors que sa main s’approchait de la sphère d’où était émise la lueur bleutée qui éclairait ce lieu étrange, il la sentit bien avant qu’aucun de ses sens classiques, à supposer qu’ils jouent encore un rôle dans la perception… Il sut qui elle était, ce qu’elle était alors même qu’il ne l’avait jamais rencontré. La Gardienne, la Marionnette de Tari choisie parmi les êtres vivants.
Que faisait-elle ici ? Avait-elle réagit à son intrusion en ce Domaine où il se sentait mal, pas à sa place mais c’était normal. Il était vivant et éternel. La mort était présente, existait c’est vrai, mais il ne l’avait jamais crainte alors qu’il la côtoyait depuis toujours, l’affrontait sur chaque champ de bataille et l’avait si souvent vaincu. Et puis… Il était du sombre peuple, celui qui rejeta les Cinq et se détourna de ce chemin, offrant leurs âmes à Teiweon et non plus à Tari.
Il n’avait rien à faire là, présent que grâce à un passe-partout divin détourné de son usage originel…

Il sourit un instant, comprenant qu’il avait joué le jeu du Père, d’où son silence, finalement, gardant pour lui l’effet de surprise. Devait-il en conclure qu’en définitive, vraiment rien n’était dû au hasard lorsqu’on est divin ?

Finalement, elle finit par arriver, et il détourna son attention de la sphère pour poser son regard sur la Gardienne de l’Immortelle. Des traits elfiques certes, mais il pouvait reconnaître ça et là les signes d’une origine humaine. Une bâtarde des deux sangs ? Si cette idée fut la porte ouverte à de nombreuses idées propre à un être élevé dans la préservation d’une pureté – et de la supériorité de celle-ci – il les écarta d’un revers, il était sans doute plus sain de ne pas avoir ces préoccupations là, vis-à-vis des autres Gardiens tout du moins.
Il lut sur ses traits une certaine appréhension, une crainte soudaine à sa vue. Parce qu’il était un Drow ? Sans doute, bien que Gardienne, elle demeurait un être vivant et les sombres étaient craints par tous… Ca n’était pas seulement une histoire entre Mogar et Tari, c’était évident.
Il l’écouta quand elle le salua, du moins, il valait mieux le prendre ainsi puisqu’il n’y avait pas de salutations en soit, mais une question qui semblait dire « Vas t’en, tu n’es pas le bienvenu », ce qu’il avait deviné seul.

« Un pouvoir qui ne me revient pas ? Vraiment ? Pourtant, ce pouvoir a été offert par celle que tu sers, le posséder, en user est donc tout aussi légitime que lorsque tu te sers des tiens, Gardienne. »

Ainsi comparait-il le Rubis, et le fragment que garde le Gardien, au pouvoir qu’on confie à un Gardien, car dans les deux cas, c’était un présent de Tari après tout, mais il prit quand même la peine de répondre à la question.

« J’étais venu trouver quelqu’un, mais apparemment il n’est pas ici. »

Ce qui était une vérité, même si finalement, ça n’était pas aussi simple que ça.
Elle parla de rejet, de l’absence de légitimité de sa place ici… Mais comme elle, il était vivant, bien qu’il vivait et vivrait encore plus qu’elle ne le pourrait jamais, et la mort peut-être lui serait inconnue pendant des siècles, des millénaires encore, mais c’est vrai, sa place n’était pas ici.

« Je l’ai senti, oui… Désagréable sensation, quoique je doive peut-être en être rassuré, je suis encore vivant, et la mort ne me veut pas. »

Et cette seule phrase avait de multiples sens, certains d’une arrogance extrême qu’il tairait.

« Pourquoi es-tu venue, Gardienne ? As-tu peur que je mette du désordre dans ce Domaine ? Ou bien est-ce de la curiosité ? »

Ce dont il doutait fortement au vue de la teneur de l’accueil qu’elle lui réserva.

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MessageSujet: Re: Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina]   Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina] I_icon_minitimeLun 25 Avr 2011 - 21:34

De lui, Katalina ne savait rien, sinon qu'il appartenait à ce peuple honni, haï, à cette vermine grouillante qui hantait les montagnes des Terres Stériles. Sa taille, sa stature, son assurance laissaient deviner le guerrier et son arrogance pouvait être de celle des Grands de son peuple. Des yeux, elle tentait de percer ses mystères, de deviner ses secrets mais qu'espérait-elle ? Il était un Gardien, cette vérité seule suffisait à expliquer assurance et arrogance. Élu et aimé de son Dieu, choisi entre tous et toutes, pouvait-il douter ? Pouvait-il frémir face à une humaine qu'il ne jugeait sans doute pas digne de ne serait-ce que prononcer le nom de la Guerre ?

Il ne répondit pas tout de suite à sa question, préférant à la place justifier sa présence. Tous deux savait que le présent de Tyra n'avait pas été façonné pour être ensuite brisé, tous deux ne se leurrait pas sur la rage qu'avait pu ressentir la Déesse quand elle avait découvert comment son amant maudit avait détourné sa largesse. Elle eut envie de répondre, mais ce serait entrer dans un jeu qui n'était pas le sien, aussi garda-t-elle le silence ; plus jamais, s'était-elle jurer, elle ne laisserait un autre mener la danse. Si elle n'espérait pas le faire danser au rythme de ses notes, au moins ne s'agiterait-elle pas au grès de son amusement.

« Rares sont les Sombres qui s'abandonnent aux bras de ce Royaume. Vous préférez livrer vos âmes aux enfants de vos vices. »

Ainsi voyait-elle Teiweon et les autres idoles sombres. Ils étaient une puissante magie, divine sans doute, mais une magie tout de même et face aux Cinq, ils n'étaient rien. De la mère des Âmes d'Elda, Katalina ne savait rien, Tyra n'avait que peu parlé de cet Avatar imaginé par Mogar, mais ce qu'elle avait cru comprendre suffisait à la dégouter de cette croyance fanatique. Quand à savoir si elle avait tort ou raison, la question était différente.

Il l'interrogea ensuite sur sa venue, mêlant à ses questions de subtiles provocations et une nouvelle fois, elle s'interdit la moindre réplique agressive. Elle était venue emplie d'assurance, certaine de son pouvoir et elle apparaîtrait ainsi face à l'intrus, tout Gardien de Mogar pouvait-il être.

« Qui m'accueillerait, si un jour mes pas me conduisaient au Puy ? demanda-t-elle avec sérénité. En oubliant les cohortes de mages et les légions de soldats tentant par tous les moyens de me tuer, bien entendu. » Léger sourire. Katalina était calme, comme dans un état second. La peur était là, bien entendu, mais latente, étouffée. « L'heure n'est pas encore venue pour toi d'aller et venir à ta guise en ces lieux. Plus tard, peut-être. »

L'Artefact, là était le réel problème. Ce qu'elle avait en face d'elle n'était qu'une projection, un fantôme dont la seule existence n'était rendue possible que par ce rubis sur lequel il n'avait aucun droit, du moins à ses yeux. Déjà, son esprit s'emballait, déjà, elle réfléchissait à un moyen de régler ce problème, ainsi qu'elle l'avait toujours fait. Ce n'était, au fond, guère différent d'un litige commercial, sinon que les enjeux étaient autres et les adversaires bien plus dangereux. Pourtant, une chose était claire. Un jour, réagir ne serait plus suffisant. Un jour, il faudrait réparer l'outrage commis jadis.

Un jour, il lui faudrait arracher au Fils des Batailles la pierre qu'il possédait.
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MessageSujet: Re: Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina]   Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina] I_icon_minitimeMer 27 Avr 2011 - 6:44

Le fameux proverbe dit « qui ne dit mot consent ». Le silence de la Gardienne de Tari était-il seulement un refus d’entrer dans le jeu du Sombre, qu’elle n’aurait pu remporter car l’initiative lui serait revenu et il l’aurait mené à sa guise, ou bien l’aveu muet qu’il avait raison… En définitive, elle ne s’opposait plus verbalement à ce qu’il ait ce pouvoir, qu’il en use puisque les Dieux le lui ont permit, que la chose était aussi légitime que sa propre présence en ces lieux… Une victoire en somme.
Elle répondit toutefois à ce qui justifiait sa venue en dénigrant, mais c’était attendu, le Panthéon Sombre, à cela, il ne put que sourire. Elle offrait à ses oreilles la confirmation même de l’existence des Dieux Sombres, quoiqu’il sache qu’ils faisaient pâle figure en comparaison des Cinq, et quelque soit les origines de ces Dieux, ils avaient une existence propre à présent, un pouvoir bien réel.

« Les enfants de nos vices, Gardienne ? Que sais-tu donc de nos dieux pour prétendre à cela ? »

Il avait dit cela avec un amusement certain, et non avec colère ou indignation qui aurait été prévisible pourtant quand quelqu’un insulte les croyances d’un autre, surtout de la sorte. Mais Tebirahc imaginait que c’était là la manifestation de la rancœur de Tari, non de sa Gardienne, cette Déesse qui aurait pu régner sur l’Elda avec Calymehtar si, comme lui, elle avait approché l’Oracle, aujourd’hui, elle s’en mordait les doigts, voyant l’adoration et la fidélité d’un peuple tourné vers ses dieux offerte à l’opportuniste Mère des Âmes, Teiweon Danath’Korr. Tout du moins, c’était son avis.

Elle prit de l’assurance, mais Tebirahc n’y vit qu’un voile pour dissimuler ses craintes, il avait vu son visage quand elle découvrit à quelle race il appartenait, et restait convaincu de la peur qu’il inspirait à l’Élue de Tari.
Elle évoqua une hypothétique venue au Puy d’Elda, s’amusant de la possible réaction des mages et soldats qui bien sûr tenteraient de vaincre et détruire l’intrus… La Déesse des Morts osera-t-elle vraiment faire une telle folie ? Envoyant sa Gardienne et justifier les milliers de sombres qu’elle tuerait se cachant derrière la simple défense face à une agression ? Et tout ça parce qu’elle n’est pas capable d’admettre son erreur ? Non, il n’y croyait pas… La chose déclencherait un telle ravage en Miradelphia, car Mogar, à n’en pas douter, tout autant que son Gardien, ferait regretter son acte à la Reine des Morts.
Aussi prit-il cela comme une simple provocation visant à le faire réagir, et ne répondit que par un sourire avant d’y ajouter des mots.

« Tu as une rancœur personnelle envers les Drows. » Il ne dit pas cela comme une hypothèse, un soupçon, il était sûr de son coup. « Ta position sur nos dieux est sans doute celle de Tari que tu considères comme seule vérité, mais ton désir, ton espoir qu’à ta venue, tu puisses décimer les miens parce qu’ils tenteront vainement de t’attaquer, ce désir là, il t’appartient et n’est pas le fruit de la crainte de ta race pour la mienne. Tu es une ancienne victime de l’un d’eux, n’est-ce pas ? »

Et là, dans sa dernière question, il marqua un profond et bien réel détachement… Il se désolidarisait sur ce point des autres sombres, comme une question d’habitude, il ne veut pas être associé à ceux qui éprouvent même le désir de violer une créature inférieure… La fierté des Prima Sanguis.

« Cela te fait un point commun avec celle qui t’a précédé, la bâtarde Cyllian. »

Il n’était pas forcément bon d’appuyer sur de possibles plaies, mais la Gardienne avait-elle-même invité à cela en évoquant le Puy d’Elda et la perspective d’un massacre au cas où elle serait venue.

« Quoiqu’au contraire d’elle, tu n’as pas à craindre d’être prise par le Gardien de Calymehtar, j’ai une dignité que mon prédécesseur ne possédait et ne tentait pas de préserver. »

Et là encore, il marquait plus que clairement un hypothétique fossé entre lui et les autres de sa race, tout autant qu’un mépris certain pour l’ancien Gardien, Illiva’ere. Mais dans tout les cas, il choisit finalement, et encore, de répliquer à la Gardienne, car elle revenait sur le sujet qu’elle avait tenté d’évincer, les allers et venues, le fait que l’heure ne soit pas venue…

« L’heure n’est pas venue et pourtant, je le peux, comment l’expliquer ? Mais ne t’inquiète donc pas, je ne m’y attarderais pas et ne viendrais pas te rendre une visite quotidienne. »

Il accompagna cette réponse d’un mince sourire, il ne pourrait trouver ici son père et doutait que le moindre passage existe entre ce monde et l’autre… Et quand bien même il existait, le Rubis saurait-il le ramener s’il était dans le domaine de la Mère des Âmes, ou bien l’objet ne permet-il que des allers-retours avec ce Royaume ? Trop d’incertitude pour ce simple désir.

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MessageSujet: Re: Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina]   Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina] I_icon_minitimeMer 13 Juil 2011 - 14:38

« Je sais beaucoup de chose, Gardien. Je sais l'Avènement des Hommes, je sais la plaie qu'est Aduram, sanguinolent souvenir de la morsure des Fils de la Jeune, je sais la folie poison de vos cœurs, mère de votre exil, je sais la main tendue de Mogar et n'ignore rien de la foi perverti des tiens, car je suis Mémoire. », répondit-elle. « Et Mémoire ne saurait oublier. » Qui était-elle ? Plus Katalina, la noble reposait, endormie, dans un monde qui n'était pas celui-là. Plus la Gardienne non plus, trop proche de sa Déesse, l'influence se faisait plus pressante, la personnalité s'effaçait. S'il ne faisait pas face à Tyra, que celui qui fut Obok Senger ne doutât pas de parler à son Avatar, en cet instant plus que jamais. « Et que sais-tu, toi, de cet endroit ? »

Elle le haïssait, comprit-elle, et cela la troubla. Non pas que haïr un sombre lui déplût, mais ce n'était pas sa peau qui la dégoutait, pas son âme qui l'effrayait. Elle haïssait ce lien qui l'unissait au Père des Batailles, et haïrait tant qu'elle n'aurait pu le faire sien. Il se tenait, face à elle, porteur de ce rubis qui représentait tant. Fragment d'un présent brisé, de par sa simple existence il était un camouflet à Tyra. Perdue au cœur de ce miasme étranger et violent, Katalina luttait. Elle sentait, tout autour d'elle, des milliers d'âmes, chacune charriant ses milliers de murmures. Comme si le Voile, de nouveau, recouvrait le ciel, ce Voile qui l'avait changée à jamais. Fort heureusement, de ce conflit intérieur, elle ne trahissait rien. D'apparence, la Gardienne était sereine, et sereine resta quand il évoqua son passé. Les griffes de Nhilantar l'avaient-elles tant marquée qu'ils devinaient tous son séjour en Elda ? Il était Gardien, non dénué de pouvoir et à l'écoute de son Dieu, sa clairvoyance n'était guère surprenante... Peut-être trahissait-elle ce secret, aussi.

Certes, elle avait goûté la cruauté des drows. Elle avait subi les outrages, les uns après les autres, mais était-ce important désormais ? Ce fantôme, elle l'avait chassé, il errait elle ne savait où, dans ce monde ou dans un autre, peu lui importait. Qu'un autre tentât de la tourmenter avec cette histoire était certes pénible, mais plus pénible encore était le manque de respect qui suintait. Oui, Cyllian avait vécu au Puy, Katalina n'ignorait rien de ce qu'elle avait vécu – encore une fois, une connaissance qu'elle devait au Voile, et l'état dans lequel il l'avait plongé.

« Si tu dois respecter une chose et une seule, en ces lieux, puisses-tu respecter ses résidents. »

Et sa voix se teintait d'avertissement, car s'il était un lieu ou elle ne craignait rien, c'était bien celui-ci. Au dehors, elle ne savait, mais aussi proche de sa Déesse, elle ne pouvait craindre une simple projection. Quant à savoir ce qu'elle pourrait bien lui infligeait, tout dépendait, que Mogar rappelât son Servant et elle n'y pourrait rien, malheureusement.

« Pour cette fois, je ne te chasserai pas. Arpente à ta guise, je te servirai de guide. »

Il savait sans doute la position de force qu'était la sienne, s'en amuserait certainement, arguerait que sans la protection de sa Déesse, elle ne ferait sans doute pas preuve d'autant d'assurance. Elle n'en avait cure. Qu'il déversât son poison si cela le satisfaisait, la réalité ne changerait pas pour autant, elle serait Gardienne de ce Royaume, car tel était son rôle. Se détournant un instant de l'intrus, elle laissa son regard dériver sur la caverne qui les entourait, s'interrogeant soudainement : était-ce là la première confrontation que voyaient ces roches millénaires ? La relation qu'unissait Tyra et Mogar était au delà des sentiments mortels. Amour bafouée, amour contrariée mais Amour tout de même. Envie. Jalousie. Désir. Pas une romance qu'on pouvait conter aux enfants, un soir d'hiver devant l'âtre. Et Katalina de s'interroger une nouvelle fois : une Déesse pouvait-elle pleurer ? C'était étrange, après s'être sentie si proche de l'Écorchée, après avoir cru ne faire qu'une avec elle, voilà qu'elle s'interrogeait encore, et sur des détails presque triviales. Une nouvelle preuve, s'il en fallait encore, qui tendait à démontrer que si Tyra connaissait sa Gardienne jusqu'aux tréfonds de son âme, l'inverse ne serait jamais vrai ; quand bien même mille Voiles devaient passer.

Revenant au présent, elle chercha les yeux du sombre. À ces yeux sanguins, elle confronterait un regard calme, clair, ce regard qui avait rendu fou Nhilantar, car dénué de la peur qu'il se complaisait à lui inspirer.
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MessageSujet: Re: Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina]   Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina] I_icon_minitimeJeu 14 Juil 2011 - 17:41

Il y eut d’abord la surprise… Un changement qu’il n’avait su percevoir dans les traits mais qui parut évident dans la voix, et surtout les mots employés. Qu’était-ce ? Toujours la frêle et jeune humaine ? La Déesse ? Non, il doutait qu’elle se présente à lui, doutait qu’actuellement, il vaille la peine qu’elle se déplace en personne pour sa petite personne. C’était autre chose, une expérience qu’il n’avait pas encore partagé avec son Dieu.
Mais quand cette dernière l’interrogea sur l’endroit, il préféra plutôt remettre en question « Mémoire » et son prétendu savoir, car si il ne doutait pas de son savoir des évènements, c’est sa connaissance des émotions et des sentiments des Elfes d’Aduram dont il doutait.

« Vous savez beaucoup de choses, mais vous en ignorez tout autant… Vous parlez de folie, nous parlons de trahison, d’une Mère, de frères et de sœurs. Vous parlez de foi pervertie, je parlerais de votre désintérêt des nôtres tandis qu’ils étaient à la page la plus marquante de leur histoire, dans le renoncement et l’abandon d’un passé douloureux. Si, en ce lointain hier, vous aviez tendu la main vers nous, vous trôneriez avec Lui, votre influence s’étendant sur un peuple plus dévoué et fidèle en leur Mère des Âmes que les autres races. »

Il marqua un instant d’arrêt avant de continuer.

« Et que dire de votre ignorance des sentiments, des déchirures tandis que leurs bois devenaient fous, brisés, si bien que des millénaires plus tard, cette évènement laisse une empreinte forte. Vous, ou bien votre Déesse, que prétendez-vous savoir de ces choses ? Vous n’incarnez que la mort, un regard extérieur sur le passé, ni plus, ni moins. »

Un tel savoir entre les mains d’une humaine détestant les drows… Quel gâchis. Ses mots lui inspiraient le dégout d’un camp choisi, celui de ces prétendus lumineux. Mais il n’exprima rien de cela, endormi la colère qu’il portait à force de raviver des souvenirs qu’il n’avait pas connu mais qu’on lui avait transmis comme le plus précieux des biens, leur Histoire. Que jamais il n’oublie ce pourquoi il se battait, pourquoi les Zaurahel se battaient.
Puis, il se décida à finalement répondre à la question originale de la Gardienne… Ce qu’était cet endroit.

« Ce que je sais de cet endroit ? Que c’est là que repose les centaines de guerriers qui ont croisé ma lame. Qu’ici erre les esprits des plus grands guerriers qu’affronta mon peuple. Je sais aussi que ce n’est pas ici que je trouverais les miens et que lorsque ma fin viendra, ce n’est pas ici que l’on me trouvera. »

Après qu’il eut évoqué l’ancienne Gardienne, son viol par Illiv’aere, elle lui demanda d’au moins respecter les résidents, la chose sonnant comme un avertissement qu’il prit tout de même au sérieux. Encore jeune au jeu des influences divines et des confrontations de Gardiens, il ignorait si la Gardienne ou la Déesse avaient réellement la possibilité d’une emprise ou si Mogar pouvait garantir sa sécurité et sa défense, même ici.
Et si auparavant, il contredit la Gardienne, se confrontant à elle, sur ce sujet, il était d’accord, enfin, en partie.

« J’offre mon respect à ceux qui en sont dignes… Comment respecter les lâches et ceux qui n’ont jamais rien accompli, qui ne se sont jamais battus pour ce qu’ils désiraient ou bien pour vivre ? Peut-être le feras-tu, Gardienne, car c’est une chose qu’il t’appartient de faire mais tu ne peux attendre de moi que je le fasse. »

C’était sa vision des choses, sauf pour ce qui était des elfes… Il ne respecterait jamais le moindre de ses descendants de traîtres, moins encore sachant qu’aucun n’a jamais prié les sombres exilés de le pardonner, lui, ses frères et ses sœurs, ses ancêtres trop égoïste pour agir. Il les tolèrerait, car c’était une chose qu’il devait faire du fait de son Illumination, mais il se réjouirait de chaque victime de ses actions dont le sang serait celui des sylvestres, jusqu’à ce que Kÿria elle-même quémande son pardon.

Ensuite, face à la proposition de servir de guide autant que devant la « générosité » - à contrecœur sans doute – de ne pas le chasser, il demeura humble et décida de laisser pour l’autre monde son arrogance et sa supériorité à l’égard des humains, et de la plupart des créatures y errant. Ici, il devait savoir qu’elle était Gardienne, comme lui, et qu’elle était chez elle quand il était l’intrus, et qu’elle gardait des atouts dont il ne savait rien.

« C’est aimable de ta part, je saurais faire mon possible pour que tu n’ais pas à regretter cette générosité. »

Beaucoup de choses furent mise de côté et il préféra mettre en avant ce qu’il avait constaté… Elle ne craignait pas réellement les drows, elle les haïssait, passant le cap de l’horreur qu’avait du être son séjour, connaissant ses semblables, mais elle n’en avait plus peur. Il y avait là une force qu’il ne pouvait contester et qu’il ne dénigrerait pas.

« Dis-moi, Gardienne, y a-t-il ici certains Elfes d’Aduram, de l’époque d’avant l’émergence et l’apparition des Dieux Sombres ? Et n'y a t'il vraiment pas moyen de trouver certains de ceux qui ont périt peu après leur apparition ? »

Il ne trouverait pas ses ancêtres, il en était quasiment certains, mais peut-être verrait-il l'un des personnalités les plus sages et éclairés de leur Histoire, Elda Men'Arohel, mais il doutait, car son statut d'Oracle avait sans doute permit et facilité l'apparition du Panthéon Sombre.
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MessageSujet: Re: Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina]   Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina] I_icon_minitimeVen 15 Juil 2011 - 10:27

« Rien n’est jamais simple… » murmura-t-elle avec une certaine douceur. Levant son bras, elle décrivit un large arc de cercle et au passage de ses doigts la roche s’anima. Elle devenait herbe folle, elle devenait arbre majestueux, elle devenait homme cruelle et elfe éternel, elle devenait théâtre d’une époque révolue. « De cette époque, tu ne sais rien d’autres que ce qu’on a bien voulu te dire, n’est-ce pas ? » Et ce n’était pas une question. Autour d’eux, désormais, Anaëh s’élevait jusqu’à leurs genoux et on aurait dit la vraie jusqu’à l’odeur qu’elle exhalait. Le drow avait-il connu les douces fragrances de la Prime Forêt, autrement que masquée par le musqué du sang versé ? Rien n’était moins sûr. Pensive, Katalina posa son regard sur lui, guettant sa réaction. « Il n’y a qu’une pièce pour s’enorgueillir de ne posséder que deux visages, et encore parfois la réalité la rattrape-t-elle et lui rappelle un troisième. »

A ces mots, la nature morte qu’elle avait créée s’anima. Les humains ruèrent, hurlèrent à la mort qu’il pensait donner. Campés dignement sur leurs positions, les elfes attendaient, impassibles en apparence, que s’abattent sur leurs boucliers levés la marée. Les cœurs manquèrent, à l’unisson, à battement mort né puis s’ébrouèrent et s’emballèrent. Le premier mort fut un homme, littéralement éventré par la lame courbée d’un sabre elfique. Un deuxième fut fauché, et un troisième, avant que ne se décidât Tyra à prendre le premier elfe. Ensuite, se fut le chaos. « L’œil extérieur voit parfois plus », prévint la Gardienne, alors que la bataille tournait en la faveur des sylvains. De toutes part, les agresseurs entamaient leur fuite mais déjà, la Main de Tyra indiquait deux Fils de Kÿria à l’écart du combat. « La discorde règne, murmura-t-elle. L’un veut la mort, l’autre la paix. Trop dangereux, crie-il, ils reviendront. Il le jure, les Hommes ne peuvent être laissés en vie. Impassible, l’autre répond que jamais, lui vivant, les Elfes ne seraient des bouchers. » Ces mots dits, une épée fut dégainée et la mort semée. L’instant d’après, la scène tombait en poussière.

« N’oublie jamais que les tiens sont enfants de la Guerre, et de qui la Guerre est l’enfant. » Une pause, durant lequel le regard de Katalina s’abima sur le sol redevenu plat. « Les elfes aussi ont souffert. »

De cela, elle ne le convaincrait jamais, pensait-elle, mais qu’importait ? Qu’il le sût était suffisant. Elle aurait pu montrer d’autres scènes, celles là lui donnant raison, mais ne l’avait-elle pas prévenu ? Il n’était de visage unique que celui des menteurs et la réalité, jamais, ne se résumait en quelques phrases. De la plaie qu’était Aduram, on pouvait disserter des heures sans jamais l’avoir réellement expliquée.

A sa mise en garde, le Fils de Mogar répondit avec honnêteté, et son ton avait changé. Elle aurait pu le corriger, lui intimer ce qu’il ne voulait pas lui accorder, mais elle préféra garder le silence. Tant qu’il tairait son mépris, se promit-elle, elle ne ferait rien, elle l’espérait juste assez sage pour le comprendre. Elle se proposa guide et il accepta son offre, ne prenant que quelques instants pour réfléchir avant de faire sa première demande. C’était logique, au fond, quoi qu’elle doutât que tous auraient agi de la même façon. Peu nombreux étaient les drows qui se souvenaient encore de leurs origines, leurs élites s’étaient échinées à en faire une race nouvelle, sans lien aucun avec Anaëh et leur passé, mais il y en avait encore pour se souvenir et cela réjouissait Mémoire. Hochant la tête, elle l’invita à le suivre.

« Nombreux sont ceux qui ne voudront pas te parler, prévint-elle, certains ne te verront même pas. Pour eux, tu n’es que fantôme errant, et comme il est des Vivants qui ne peuvent voir les Morts, nombreux sont les Morts qui ignorent tout des Vivants. »

Le reste ne fut que grottes interminables. Elle les guidait en silence, sans jamais marquer la moindre hésitation. Ce lieu lui parlait, la guidait tout autant qu’elle guidait l’ancien Senger. Parfois, elle se jouait des parois, les traversant comme s’il eut s’agit d’un rideau d’eau, parfois elle s’arrêter sans raison, l’espace de quelques instants, avant de prendre un chemin qui la seconde d’avant n’était pas là. De quoi persuader le drow qui la suivait que, sans elle, il aurait pu errer sans rien trouver. Comme promis, ils croisèrent la route de nombreuses âmes qui semblaient faites de chair et de sang mais que la main traversaient sans peine. Quand ils les voyaient, ils les regardaient impassibles, incapables de la moindre réaction. Là, sous la terre, le Chant d’Arcam était impuissant et les morts semblaient n’être plus que coquilles vides.

« Ceux que tu cherches ne sont plus loin. »

Mais, le visiteur devait l’apprendre à ses dépends, temps et espace n’avait aucun sens pour la Mort. Une minute, deux heures, plusieurs jours peut-être, cela le Gardien s’en rendrait compte à son réveil. Une seconde pourrait avoir passé, comme un an, un an durant lequel l’Elda aurait continué à vivre, sans lui. Un an durant lequel la fille de Katalina aurait grandi, sans elle. Mieux valait ne pas y penser.

« Il s’appelait Garàandir, et son rêve était de servir son Roi. Il est mort lors de l’Exode des tiens, sous le soleil brûlant des terres stériles, regrettant jusqu’à son dernier souffle de ne pas avoir pu le tuer. » Et, se disant, une âme surgit au loin, celle d’un elfe au regard fou. « Celui là était de ceux qui devinrent fous avant d’être trahis. »

D’autres vinrent, et elle donna leur nom à chacun, ainsi que leur fin. Une longue litanie, lugubre et funèbre, dont laquelle elle n’épargna aucun peuple, qu’il fut de Néera, de Kÿria ou promis à Uriz.

« Et voilà Elda Men’Arohel… » murmura-t-elle tout bas, alors qu’une silhouette apparaissait et disparaissait tout aussi vite.
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MessageSujet: Re: Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina]   Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina] I_icon_minitimeSam 16 Juil 2011 - 19:58

La Gardienne lui démontra qu’en ce lieu, elle était maîtresse, ou tout au moins, qu’elle possédait les pouvoirs suffisant pour façonner et refaçonner la « réalité » pour montrer quelques illusions. Il observa, sourit à la piètre tentative, sans doute involontaire, de le faire douter de ses croyances et de son savoir. C’était une chose inutile et vaine, et ça n’était pas une humaine, tout investit d’un pouvoir divin qu’elle put être, qui réussirait à l’en convaincre.

« De cette époque, je sais ce qui fut, ce que vécut mes ancêtres. Ne crois pas me faire douter de mes convictions, ne crois pas pouvoir me voir renier les miens et leurs récits par quelques mots. Mes ancêtres ont toujours eu à cœur de se souvenir, et la réalité est suffisante pour que l’on n’ait pas besoin de l’altérer pour trouver la volonté de se battre.
Alors renonces, n’insistes pas davantage, toute Mémoire que tu sois, nous l’avons également été. »


Ce n’était pas dit avec agressivité, mais suffisamment clair pour ne pas lui faire emprunter davantage ce chemin. Il observa l’illusion convaincante qu’elle laissait s’épanouir… Anaëh. Il resta indifférent, cette forêt, il la connaissait assez bien, tout du moins, ses lisières. Mais elle insista… La réalité est ce qu’elle est, et elle ne saurait le convaincre de pardonner à quiconque.

« Gardienne… Crois-tu vraiment que l’Histoire a de nombreux visages ? Voyons, tu devrais le savoir, avec notre regard, nous pouvons l’observer, la contempler et la saisir. Seul l’Avenir ne nous appartient pas et se dissimule. Je le répète, ne crois pas me convaincre que je suis dans l’erreur, que mes ancêtres m’ont menti… Tu t’égarerais sur des chemins qu’il te faut éviter. »

Il observa la bataille qui se déroula sous ses yeux avec une indifférence et un détachement certain. Il ignorait le rôle de cette mise en scène, et il se contenta d’observer les combats, les stratégies pour ce qu’elle était, car il n’ignorait pas que la Gardienne tenterait de prolonger sa médiocre tentative.

« L’œil extérieur ne voit pas tout. »

Lui répondit-il calmement, en la laissant continuer son petit numéro.
Elle commenta les pensées ou les propos de deux elfes, l’un désirant combattre les Hommes, l’autre ne voulant pas de sang sur ses mains, ne voulant pas devenir un boucher alors qu’on exigeait de lui d’être un guerrier, un protecteur… Un elfe, un traitre, indigne des faveurs de la Mère, et les obtenant pourtant.
La scène tomba en poussière et la Gardienne lui révéla une évidence, mais sa réponse sans doute la surprendrait.

« Ne prétends pas à me faire de leçon sur un peuple dont tu ignores tout, Gardienne, et duquel je sais tout. »

Qu’elle ait dit une chose correcte ou non ne l’intéressait guère, qu’elle prétende pouvoir lui apprendre une chose sur sa race, c’était une insulte auxquelles elle ne pouvait prétendre.

« Et ne crois pas que j’ignore que les elfes ont souffert. Je le sais, mais ça n’est pas encore assez, pas suffisant pour effacer la trahison et le coup de poignard qu’ils infligèrent à ceux qui perdirent le lien avec la Forêt. Une trahison pour laquelle ils n’ont jamais demandé pardon. »

Puis vint un avertissement et la proposition de le guider, et sa demande à voir des Elfes d’Aduram, ses ancêtres, tout au moins, ceux des Drows. Quand elle le prévint qu’on ne lui répondrait pas forcément, il répondit tout simplement.

« Je n’attends pas d’eux qu’ils me parlent… Je veux simplement les voir. »

Ils errèrent alors, longtemps tout les deux, combien de temps ? Il l’ignorait mais ne se posa pas la question… Qu’est-ce que le temps pour lui ? Rien ? Qu’une année, une décennie, un siècle même s’écoule et au mieux se sera-t-on demandé où avait disparu le Gardien d’Uriz, mais alors Mogar lui-même l’aurait rappelé, il en était certain. Son corps ne vieillirait pas, ne souffrirait pas, mais celui de cette Gardienne… Tari lui avait-elle accordé l’immortalité ou bien son temps était-il compté ?

« Ils n’étaient pas fous, ils étaient abandonnés avant même d’être trahis par les leurs… Le lien qui les unissait autrefois devenu une torture comme tu ne saurait en connaître, toute Mémoire que tu sois, moi non plus d’ailleurs. »

Il compatissait, mais il y avait là une pointe de colère… Il devrait l’atténuer à son retour. Ses propres envies, ses propres plans ne devant pas influencer le cours des choses, surtout avec ses pouvoirs. Pourtant, cela le stimulait… Ces traitres qui depuis s’étaient alliés à ceux là-même qui avait tant détruit et corrompu, ils souffriraient encore, plus de sa propre main, avec sa propre épée, mais il n’en avait pas encore fini avec eux.
Puis vint un court instant Elda Men’Arohel.

Il resta devant l’endroit qu’elle occupa silencieux, les yeux clos, humble et calme, comme priant devant cette apparition. Elle était si importante pour les drows, pour lui…
Il s’écoula un moment a vant qu’il ne décide de s’exprimer à nouveau.

« Gardienne… Pourquoi cherches-tu à me convaincre ? Pourquoi chercher à protéger les Elfes ? Crois-tu que je vais influencer les Drows ? Crois-tu que je vais changer ? Je suis né pour faire la guerre, comme mon père, son père et son grand père avant lui… Je n’ai connu que ça. Je suis désormais Sa Main, son exécutant. Crois-tu pouvoir me convaincre de trahir ce que je suis ? Celui que je sers depuis sept siècles et qui m’a choisi et que ma famille sert depuis près de cinq millénaires ?
Pensais-tu vraiment en avoir le pouvoir ? »

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MessageSujet: Re: Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina]   Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina] I_icon_minitimeLun 25 Juil 2011 - 7:45

    « Je crois que l’histoire est faite d’innombrables visages, qui ensemble forment une vérité que ni toi, ni moi, ne pourront jamais concevoir », répondit-elle tranquillement, sans se laisser atteindre par l’arrogance du drow. Que le Fils de Mogar mît autant de foi et de confiance dans la parole de ses ancêtres était presque attendrissant, mais pour Katalina, il s’agissait aussi de la démonstration d’une étroitesse d’esprit regrettable pour un Gardien. Elle comprenait, pourtant, ce qu’il pouvait ressentir : n’avait-elle pas, elle-même, cru chaque parole de son père ? Il avait fallu plus que quelques paroles pour faire voler en éclat la vision qu’elle avait de Noah Noblegriffon. « Je crois que même un elfe ne saurait se souvenir de son Histoire, telle qu’elle s’est réellement produite. »
    Elle n'insista pas plus, préférant accéder à sa demande et se mettant en quête des défunts d'Aduram. Après la tension de la rencontre, Katalina commençait doucement à se détendre. Elle restait sur ses gardes, mais au moins abandonnait-elle progressivement son agressivité ; oui, le drow était un intrus, mais dès lors qu'elle le guidait, il ne représentait plus un danger, du moins pas en ce Royaume.
    Ils marchèrent longtemps avant de trouver ceux qu'ils cherchaient, mais aucun d'eux ne ressentit ni fatigue, ni faim, ni soif. Ils n'avaient aucun corps à préserver, ils n'étaient qu'esprits. Finalement, elle finit par les dénicher et les présenta un à un, résumant leurs histoires en quelques mots bien choisis. Bien entendu, son compagnon d'infortune ne se laissa pas troubler par ses insinuations. L'apparition d'Elda sembla le marquer plus qu'elle ne s'y serait attendu, mais était-ce réellement surprenant ? Il s'agissait là d'une figure assez importante pour que son nom perdurât au fil des siècles. Elle les avait guidés, jusqu'au cœur des Terres Stériles, loin des chants perdus d'Aduram et pour l'honorer, ils avaient donné à leur Montagne son nom. Tout cela, Katalina le savait, tout comme elle savait que sa présence ici marquait la fin d'une ère, celle d'une Tyra souveraine sur toutes les âmes. Dès l'instant où Men'Arohel avait prononcé le nom de Teiweon, les drows avaient commencé à se soustraire à la Déesse, laissant leurs âmes se retrouver piéger dans un miasme qu'ils nommaient
Mère.
    Finalement, il brisa de lui-même le silence qu'il avait instauré. Il argua l'inutilité, la futilité voire l'insulte que représentait les paroles de sa guide et cette dernière ne put que sourire, forcée d'admettre qu'il avait peut-être raison. Pourquoi avait-elle agi ainsi ? Pourquoi ne l'avait-elle pas simplement renvoyé d'où il venait ? Elle avait toujours eu l'amour du bon mot, le goût de l'argumentaire, mais depuis quelques temps, il semblait que son don s'était émoussé. Elle ne parvenait plus guère qu'à se convaincre elle-même, quand Tyra lui en laissait la possibilité. « Sans doute ai-je eu tort, en effet. Il me peinait simplement de rencontrer un Gardien à la vision si tranchée. » Elle haussa les épaules, comme si cela n'avait aucune importance. « Je n'insisterai plus. » Qu'il restât obnubilé par ses certitudes, aussi incomplètes furent-elles, n'avait aucune importance, au fond. Cela ne changeait rien à qui il servait, ni à la façon dont il le faisait. Venir ici, porteur du Présent Brisé, était une provocation qu'elle ne laisserait pas passer. Elle récupérerait le Rubis, d'une façon ou d'une autre ; comment et quand étaient des questions qu'elle gardait pour l'autre monde. « À ton réveil, tu pourras oublier mes paroles désespérées et continuer de servir ton Père comme tu l'as toujours fait, assura-t-elle avec un léger sourire. Mais en attendant, désires-tu voir autre chose ? »
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MessageSujet: Re: Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina]   Divine rencontre dans les Limbes. [Katalina] I_icon_minitimeVen 29 Juil 2011 - 7:46

« Et pourtant, il te suffirait de contempler ton reflet pour ressentir tout autant de peine… Ce que tu éprouves à l’égard des drows, ton dégoût de cette race, ton envie de les détruire et le plaisir que cela te procurerait… Tu as une vision tranchée des nôtres, influence du peu que tu as vécu et connu, influence de ta Déesse rejetée.

Pour qu’une leçon pèse davantage, il faudrait tout d’abord être capable de l’appliquer sur soi, Gardienne, et il faudrait également que ton élève y trouve un quelconque intérêt… Je n’ai pas besoin de toi, de ta vaine tentative de m’apaiser pour être le Gardien qu’Il exige de moi, après tout, ne m’a-t-il pas choisi en sachant ce que j’étais… Ce que j’aurais à changer pour être un complet Gardien, c’est Lui qui l’exigera de moi, me l’enseignera, non une autre Gardienne, et surtout pas de celle de Tari. »


Elle n’espérait pas un Gardien plus ouvert, elle espérait surtout amoindrir sa volonté à combattre et faire la guerre, cherchant à briser sa vision des choses pour qu’il pardonne. C’était vain, inutile… Elle ne comprenait pas ce qu’il était, qui il était… Né pour se battre, ayant vécu plus qu’elle ne le fera jamais en se battant… Croyait-elle vraiment que quelques mots pouvaient changer ce qu’il avait toujours été ? Qu’il renoncerait à exister par son petit discours ? Idiote.
La Mémoire ne sait pas tout, elle ignore tant sur lui, car autrement, sans doute aurait-elle comprit avant même d’avancer en ce sens.

Elle lui parla de son réveil, l’invitant donc à repartir, c’est tout du moins ce qu’il comprit sous cette aimable et rassurante nouvelle. Il savait depuis son arrivée qu’il était de trop, et savait qu’elle méprisait sa présence autant que la clé qu’il possédait pour venir et qu’elle n’attendait que l’instant où il s’évanouirait.

« Je sens que ma présence ici continue de te dégouter, je n’ai pas rencontré ceux que j’espérais, mais je l’ai vu, elle, et je t’ai rencontré… Cette visite n’aura pas été infructueuse. »

Il se détourna d’elle, son esprit sondant l’espace à la recherche du mince fil qui le liait au monde des vivants, ce pont formé par le Rubis.

« Nous nous recroiserons, j’en suis certain. »

Et trouvant son fil, il devint un feu pur s’évanouissant à travers les parois, guidé par une lueur, quelques parts dans le monde des vivants. Dans sa salle de méditation, il s’éveilla… Combien de temps s’était-il écoulé ici ? Il le saurait bien assez tôt.
Il porta son regard sur le Rubis.

« Je vais devoir te cacher là où je serais seul à pouvoir me rendre… »

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