Une Rencontre Divine (Eldis)

Le Chemin de Sang. Cette route portait bien son nom. Entièrement rouge, elle était la conséquence des nombreuses batailles qui s'étaient livrées ici. Des batailles contre les Drows en majorité. La route longeait leur territoire, passant à coté de leur repaire avant de descendre vers les ruines des cités abandonnées.

Eldis marchait sur la route, perdus dans ses pensées. Les derniers jours qu'il avait passé à Diantra l'avaient profondément éprouvé à l'intérieur. Il avait rencontré une jeune femme, Révérie, une elfe, mi-Drow, mi-Sylvaine. Il en était tombé amoureux. Il ne l'avait pas compris tout de suite, mais maintenant il le savait. Il l'aimait. Plus que tout au monde. Ils s'étaient connus seulement une journée, mais cela avait suffit. Ils avaient tant en communs, tant de choses que seuls eux deux pouvaient comprendre. Mais il l'avait quitté. Il était partit tel un voleur en pleine, quittant la chambre qu'ils partageaient. Et maintenant, il le regrettait amèrement. Il ne savait pas où elle était partie, et se demandait s'il la reverrait un jour.

Une autre chose le minait. Des assassins s'en étaient pris à lui. Ils avaient cherché à le tuer entre Alëandir et Diantra. Il avait cherché qui les avaient engagés, mais la piste avait finit en cul-de-sac. Frustré il avait quitté Diantra et errait maintenant sur le Chemin de Sang. Il ne savait pas où aller. Il évitait la route principale, reliant les capitales elfe et humaine, au cas où tenterait de nouveau de le tuer.

Alors qu'il marchait, il releva la tête et aperçu un attroupement devant lui. Des Drows! Et pas qu'un peu! Il devait y en avoir bien une bonne vingtaine. Mais ils ne l'aperçurent pas. Ils étaient concentré sur quelque chose, ou plutôt quelqu'un. Un homme.

Un contre vingt! Les chances étaient inégales. Eldis dégaina doucement ses deux épées courtes, ne pouvant laisser le pauvre homme seul face à ces monstres. C'était la première fois qu'Eldis rencontrait des Drows. Il ne pensait en voir autant d'un coup.

"Besoin d'un coup de main?" lança-t-il dans la langue des humains, avec cet accent si caractéristique des Sylvains.

Plusieurs Drows se retournèrent à son intervention. L'un d'entre fit un geste à quelques uns de ses congénères et avancèrent vers lui. Eldis marchait toujours, prêt à risposter. Ce ne serait pas une partie de plaisir.
Les Drows foncèrent et la bataille s'engagea.

L'un des six derniers Drows frappa. Eldis, de profil par rapport à l'assaillant, esquiva le coup et planta son épée dans le dos du Drow. Il le prit et le jeta sur un autre Drow. Ce dernier recula pour éviter le cadavre, mais quand il releva la tête, il constata avec horreur qu'Eldis en avait profité pour s'approcher de lui. Il lui trancha la tête avant qu'il ait eu le temps de se protéger. Plus que quatre.

Il se tourna vers l'un des autres Drows, et lui jeta une de ses épées à la figure. Ce dernier se protégea en levant son épée, et Eldis en profita pour lui foncer dessus, effectua une roulade et planta son épée dans son ventre. Il récupéra son épée et toisa les trois derniers Drows. Ils étaient indécis, ignorant quoi faire. Deux humains avaient éliminés à eux tous seuls presque vingt Drows. Le doute se lisait sur leurs visages. Eldis leur fit un sourire narquois. Les Drows le virent, et furieux attaquèrent. Eldis para les coups des deux premiers Drows, puis envoya un coup de pied magistral au troisième. Destabilisé, il fonça sur ce dernier, le prit et l'envoya s'empaler sur l'épée d'un de ses congénères. Puis il se tourna vers le deuxième, para les coups avec ses épées, attendant le poment propice pour attaquer. Le Drow frappait au hasard, désorienté et furieux. Une grossière erreur. Soudain il tenta une attaque osée, visant droit sur la poitrine d'Eldis. Fatale erreur. Eldis donna un coup d'épée, obligeant son adversaire à baisser la sienne et Eldis en profita pour lui trancher la gorge. Le dernier Drow, ayant dégagé son épée du cadavre de son ami, s'enfuit. Eldis posa ses épées, sortit son arc et tira. Le Drow s'effondra, tué d'une flèche dans le coeur.

Puis il regarda l'inconnu avec qui il avait combattu. Un humain. Son allure n'était guère engageante, un mercenaire ou un assassin. Mais il lui avait sauvé la vie, aussi espérait-il que cet homme n'avait pas d'arrière-pensées. Tout en essuyant ses épées, il répondit à l'inconnu, dans la langue des humains :

"Je me nomme Eldis Gil-Assan, du village de Lëane."

Puis il rangea ses épées et regarda l'inconnu.

"Quant à ma présence ici, disons que j'évite les routes principales en ce moment. On a tenté plusieurs fois de me tuer, pour une raison inconnue, aussi ai-je préféré prendre une route peu ordinaire, bien que je ne sache pas exactement où aller. J'erre un peu, cherchant un but à ma vie et des réponses à mes questions. Une chance pour vous que je passais par là. Au fait, comment vous appelez-vous?"

L’homme qui se faisait appeler le Seigneur Blanc n’était donc pas qu’un simple guerrier. Non il était plus que ça. Un leader, un chef de guerre, commandant des hommes prêts à se battre contre les Drows pour défendre les humains. Car selon lui c’était l’objectif principal des Drows, l’élimination totale de l’espèce humaine. A bien y réfléchir ce n’était pas étonnant. Les humains étaient l’espèce dominante de Miradelphia. Ils étaient plus nombreux que les Drows et les Sylvains réunis. Mais ils étaient égoïstes, divisés, vivant en factions, ne cherchant que leur propre intérêt et non pas celui de tous les humains. Bien sûr les autres peuples sont égoïstes, il ne faut pas croire que seuls les humains le sont. Mais contrairement aux autres peuples, les humains sont les seuls prêts à mettre en péril leur peuple pour leur intérêt propre. On a pu le constater lorsque certains d’entre eux se sont alliés aux Drows. S’ils décidaient d’oublier leur égoïsme et de s’unir, alors les Drows n’auraient aucune chance, ils ploieraient sous leur nombre.

Mais malheureusement, ce jour n’était pas prêt d’arriver. Mais s’il venait… Les humains se reproduisaient plus rapidement que les peuples immortels, c’était un fait dû à leur courte vie. Qui savait dans quelques siècles combien ils seraient ? Qui savait s’ils ne voudraient pas étendre leur domaine plus loin, allant jusque chez les Drows ? Bien sûr les humains ne pensaient pas si loin, mais les Drows et les Sylvains si. Et Eldis aussi…

Cet homme, ce Seigneur Blanc, il ne cherchait pas son intérêt personnel. Non, lui se battait pour les autres. De telles personnes étaient si rares chez les humains. Des gens prêts à se battre pour les autres, à défendre ceux qui ne peuvent le faire, à risquer leur vie dans le seul but de sauver d’autres personnes qu’eux-mêmes…

Bien qu’il eut beau dire que ce n’était pas une proposition pour rejoindre son ordre, Eldis voyait bien que l’homme aurait bien voulut le voir les rejoindre, lui et ses hommes. Et Eldis était tenté d’accepter. Il ne pouvait ignorer qu’un conflit se préparait, et que bientôt il devrait choisir son camp. Son cœur elfique le pousserait à agir, ne supportant pas de voir souffrir des gens alors qu’il pouvait l’éviter. Mais malheureusement, bien qu’il regrettât en ce moment d’être comme tous les humains, il ne pouvait les rejoindre. Avec des assassins à ses trousses, et le cœur meurtrit, il n’était pas en mesure d’aider qui que soit. Bien que le Seigneur Blanc lui assurât qu’il aurait son indépendance il ne pourrait apporter que des ennuis à ceux qui l’approcheraient.

L’homme s’était approché de lui, lui avait mis la main sur l’épaule, comme s’il était un ami. Il avait confiance en Eldis. Ce dernier aurait bien voulut accepter son offre déguisée, mais devait refuser… pour le moment du moins.

« Ce que vous me dites me réchauffe le cœur. Savoir que des hommes comme vous existent encore me rempli de joie. Et bien que vous ayez dit ne pas me faire de proposition, j’aimerais beaucoup faire partie de votre ordre, mais malheureusement je ne le puis pour l’instant. Mon cœur saigne en ce moment, et de récents évènements font que je ne vous apporterais que problèmes et ennuis. Mais lorsque je les aurais réglés, alors peut-être me joindrais-je à vous. »

Il était une fois deux mignonettes coccinelles qui vivaient dans la verdoyante verdure moisie d’une jolie petite colline farcie de cadavre enfouie. Les pauvrettes voletaient entre ses violettes violette, ses coquelicots coquets, ses bleuettes bleuté et autre feu follet qui offrait la beauté de leurs vives couleurs sombre a toute les bestioles qui grouillaient dans le coin. Elle sautait de feuille en feuille, en s’amusant comme des petites coquines, sautant de feuille en feuille en buvant la rosée du matin…

Quand soudain… Un pied ! Celui de Valkayre, sépara à tout jamais le couple légendaire… Funeste matin, funeste destin, funeste baisé qu’elles ne pourront plus jamais échanger ! Et pas une larme, Valkayre ne se rendit même pas compte du terrible traumatisme qu’il infligea à vie à la dernière survivante. C’est le cœur brisé… que la seconde coccinelle alla voletée sans faire attention et s’écrasa de pleine face contre un arbre… gisant assommée au sol.

Merci a Valkayre d'avoir tué mon élan bucolique...