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 Marcher sur l'eau ? [Terminé]

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Tyra Dalwéria
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Tyra Dalwéria


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MessageSujet: Marcher sur l'eau ? [Terminé]   Marcher sur l'eau ? [Terminé] I_icon_minitimeMer 16 Nov 2011 - 18:55

« Ma petite Tyra, j’ai bien l’impression que tu t’intéresses à ce que je te raconte sur la Déesse. Comme tu dis, ton passé ne me regarde pas. Mais en tant que prêtre de Tyra, quand je te vois revenir souvent ici et que je sais que tu lutte tous les jours pour avoir de quoi te nourrir, je me dis que je peux faire quelque chose pour toi. J’ai vu que tu avais une certaine maîtrise sur l’eau, tu as du potentiel ! Alors je te propose un marché : je sais que tu crois en notre Déesse, alors si tu t’entraine et que tu parviens à marcher sur l’eau, je t’en apprendrais plus, beaucoup plus. »

Voilà ce que le prêtre lui avait dit et il avait raison : ses histoires l’intéressait, la déesse l’intéressait, la magie l’intéressait, et puis tenir seule la boutique pour vivre alors que sa propriétaire était partie on sait où en plein hiver était ennuyeux voire inutile, elle n’avait quasiment aucun client à part les quelques habitués qui venaient toujours à date voire heure fixe.

Elle s’entrainait tous les jours à la magie, surtout en cet hiver, profitant de la neige. C’était son moyen à elle de retrouver la sérénité, comme un souvenir du temps passé, les défis toujours plus grand de son père. Elle s’en souvenait d’ailleurs de son dernier défi, le seul pour lequel elle avait échoué : former un pont de glace sur le fleuve, obligée d’abandonner à cause des tragiques circonstances. Avec l’hiver, elle devait en être capable, il lui suffisait juste de se trouver une rivière.

L’étrange proposition du prête était comme un défi, un nouveau défi qu’elle avait bien l’intention de relever. Marcher sur l’eau ? De la rigolade ! … Oui, bon peut-être pas, il fallait d’abord qu’elle réfléchisse à comment s’y prendre.

Ainsi, Tyra prit l’habitude de sortir de la ville le soir, avant que la nuit ne tombe, pour aller à la rivière la plus proche, un affluant du fleuve passant à côté d’un village (mieux valait éviter le port de Diantra pour faire de la magie en pleine nuit) et s’y entrainer dans un coin tranquille. Elle avait l’habitude de la solitude et ne craignait pas les dangers extérieurs. De toute façon, la ville était plus dangereuse en ce moment et puis la nuit, personne n’irait la trouver dans son coin au bord de la rivière, à part peut-être quelques animaux fouineurs comme des rats.

Avec son entrainement régulier, Tyra avait entrevu les propriétés de l’eau et de la glace. La glace était plus simple à manipuler car solide, l’eau n’était qu’un état chauffé de la glace dans lequel les particules bougeaient librement tout en gardant une cohésion, il restait un état aérien, gazeux, qu’elle envisageait mais sur lequel elle n’avait aucun pouvoir, oui, quand l’eau bouillie disparaissait progressivement en vapeurs. Entre ces états principaux, existait des points de limite entre lesquels l’eau était soit dans un état, soit dans un autre, formant un intermédiaire, comme la neige molle, fondue. Tout n’était pas qu’une question de température : c’était aussi une question de densité et de tension. Elle le sait : la glace forme des cristaux qui emprisonnent de l’air, ce qui forme la neige. En exerçant une pression sur celle-ci, l’air est chassé et la glace devient plus compacte et plus dure, plus dense. L’eau est déjà dense, mais l’air y est dissous, et comme les cristaux de glace emprisonnent l’air, un même volume de glace prend plus de place que l’eau. Tyra s’est posé un tas de questions pour comprendre la nature des éléments qu’elle manipulait par la magie. Quand à la nature de la magie, c’était un autre problème, tout aussi intéressant mais qui venait en second plan. Était-ce un phénomène explicable ou bien un don des dieux ? Dans ce cas, tout le monde pouvait-il faire de la magie ou seulement les croyants ? Apparemment il y avait du mystère car lorsque Tyra demanda au prêtre quelle était la nature de la magie, celui-ci, se contenta d’une réponse très vague qui signifiait qu’il n’en savait rien non plus.

Depuis ce défi, Tyra s’entraîna tous les jours, commençant par une méditation sur le concept, puis par une phase de pratique. Le concept de marcher sur l’eau était difficile à appliquer. Elle trouva plusieurs moyens d’y parvenir : soit créer une pellicule de glace entre la surface et son pied, c’était le plus facile mais marcher ainsi se révéla très périlleux, soit parvenir à soutenir son poids en utilisant sa maîtrise de l’eau, ce qui se révéla particulièrement difficile en fin de compte, soit trouver un compromis grâce à la nature de l’eau, en parvenant à focaliser toute la pression sur un point en utilisant la tension au sein des molécule d’eau et en la rendant « solide » à un endroit donné sans pour autant la geler. Elle ne regardait pas les heures passer, les nuits étant très longues en hiver, et finissait généralement par s’endormir dans un coin abrité sur la berge, dans des buissons ou des roseaux, non loin des poules d’eau et autres canards qui s’y réfugiaient pour se réveiller quand ces derniers commençaient à couiner, le soleil déjà bien levé. Après quelques matins, les gardes de l’entrée, assignés pour la semaine au moins, finirent par la connaître et ne l’interpellèrent plus pour lui poser des questions stupides avant de la laisser entrer, ayant compris que ce n’était ni une enfant perdue, ni une vagabonde (quoique), en tout cas, elle n’avait rien de suspect.

Après les échecs des premières techniques, la dernière et plus prometteuse lui demanda plusieurs semaines avant qu’elle ne parvienne à un résultat satisfaisant. Au moins elle savait nager, donc tomber à l’eau n’était pas grave en soi, et puis le froid ne lui faisait pas grand-chose. Il fallait juste qu’elle fasse attention à ne pas s’évanouir de fatigue au milieu de la rivière, elle risquait tout de même de se noyer. Quant au défi de son père, après avoir décidé de le retenter, elle profita de la rivière pour s’y entraîner également. Le concept était simple mais demandait finalement une certaine maîtrise. Une glace trop fine, même s’il fallait bien commencer quelque part, n’était pas suffisante pour parer le courant et finissait par plier puis se rompre. Tyra devait se concentrer et rassembler ses pouvoirs pour focaliser sa magie sur la glace et sur l’eau pour que celle-ci passe en dessous sans tension.

Tyra avait beaucoup gagné en endurance quand à son utilisation de la magie depuis qu’elle était orpheline. L’utilisant tous les jours, s’entrainant même souvent voire également tous les jours depuis un mois, elle avait appris à canaliser son énergie et à éviter d’en perdre inutilement pour un obtenir un même résultat. Elle commençait à prendre conscience de son potentiel, bien qu’elle ne recherchait pas particulièrement à acquérir plus de pouvoir. Finalement, son entrainement intensif porta ses fruits. Cette nuit là elle se lança pour traverser la rivière. Au début elle y allait très lentement, le temps de se concentrer, mais à force, et avec l’habitude, elle s’était amélioré et avait compris comment accélérer sans perdre en efficacité ni concentration : le problème du débutant étant qu’il perd de l’énergie et de la concentration à rester focalisé en un point alors qu’il faut penser au suivant dès le début pour se libérer plus vite de la première étape. Donc, Tyra s’élança depuis la rive. Elle posa le premier pied sur l’eau, le second, puis commença à marcher lentement, absolument concentrée sur ce qu’elle faisait pour être sûre de ne pas faire d’erreurs. S’il n’y avait pas eu ce courant, certes de faible débit mais courant tout de même, dans un étang ou un lac par exemple, son entraînement aurait été probablement beaucoup moins long et éprouvant. Toutefois, elle n’aurait alors pas été capable de réaliser cet exploit. Finalement, marcher sur l’eau n’était pas de la rigolade, et que ce soit dû à un don naturel ou à une magie divine, comme elle n’en savait rien, ça ne faisait aucune différence. L’eau semblait à la fois figée et mobile lorsqu’elle posait son pied, une curieuse impression pour qui aurait pu en voir l’effet à la lumière de la lune. Parfois, son pied s’enfonçait un peu dans l’eau, celle-ci épousant sa forme avant de se « solidifier » pour la soutenir. Finalement elle y parvint : elle franchit les six mètres de largeur de l’affluant. Prochaines étapes : sauter et courir sur l’eau ! … Mais ça ne serait pas pour le lendemain. Cette nuit là, elle pria. Un jour, elle retournerait à sa demeure s’assurer elle-même que ses parents avaient bien trouvé le chemin de l’autre monde et qu’ils n’étaient pas en train encore là en train de l’attendre ou quoi que ce soit. Mais peut-être elle n’y connaissait rien en la matière et il lui faudrait l’aide de la Déesse pour cela, même si elle n’embrassait pas forcément les intérêts ou préceptes des adeptes, du moins pas au point de consacrer sa vie à prier pour les morts et à renvoyer des âmes dans l’autre monde…

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« Eh regarde ! Y a un truc sur la berge là ! » Chuchota un jeune homme sur une barque à son camarade armé d’un arc.

« T’as vu un canard ? Où ça ? »

« Non c’est pas un canard, c’est autre chose, on dirait… une forme, vaguement humaine ! Attends je me rapproche. »

« Couverte de neige comme ça ? Sur la berge ? Un noyé ? »

« J’chais pas, ça serait bizarre un noyé sur une berge, comme il aurait grimpé là s’il était noyé ? »

« Aaah ! Un canard ! Attends ! »

L’homme visa plusieurs secondes puis décocha sa flèche qui atterrit à cinquante centimètres du canard. Celui-ci sursauta et s’envola plus loin en braillant, entrainant avec lui trois congénères cachés dans les roseaux.

« Fichtre ! Sale bête, j’étais trop loin ! »

« Et attends, je crois que ça bouge, c’est vivant ! »

« Hein ? Attends, la neige serait pas en train de fondre toute seule là ? Il fait un froid de canard pourtant. Rapproche toi encore on y est presque. »


Les deux compères n’étaient plus qu’à un mètre du rivage quand soudain, Tyra se redressa pour s’assoir en se frottant les yeux, la neige n’étant plus que de l’eau dégoulinante sur ses vêtements et sur les mèches lui couvrant le visage. Sa magie passive lui donnant presque de la fièvre en devant plus active à son réveil et à cause de la grande différence de température qu’il y avait eu à combler pour maintenir une température corporelle complète. Tyra était encore fatiguée, elle était pale (comme d’habitude en fait) et avait les yeux cernés.

« Aaah ! Un mort-viv…Aaaah ! »

Celui qui était debout sur la barque perdit l’équilibre sous le coup de la surprise et tomba à la renverse d’an l’eau glacée. Ils n’étaient pas si loin du bord mais le rebord de la berge argileuse était abrupt et l’affluant profond, par conséquent il n’avait pas pied. Il parvint tout de même à sortir la tête de l’eau et à crier en se débattant :

« A l’aide ! Au secours ! J’me noie ! J’sais pas nager ! » « Attrape la rame ! Attrape, j’te dis ! »

L’autre ne pouvait pas trop se pencher et lui tendre la main au risque de chavirer à son tour, l’embarcation artisanale n’étant pas d’une grande qualité et n’arrêtant pas de tourner lentement et de s’éloigner, mue par le courant. L’homme se débattait trop, coulant puis parvenant malgré tout à remonté après avoir enfoncé ses pieds dans la vase glacée quelque peu compacte. Lorsqu’il parvint à se saisir de la rame, ce fut pour la tirer si violemment qu’elle tomba à l’eau elle aussi et le pire : ils n’en avaient qu’une…

Les cris de panique réveillèrent complètement Tyra et elle comprit rapidement la situation en apercevant la scène. Elle ne savait pas qu’elle en était la cause mais en tous les cas, elle n’allait pas rester là à regarder ce type se noyer sous ses yeux ! Alors sans réfléchir d’avantage elle plongea, mais elle n’avait probablement pas la force de tirer hors de l’eau un homme paniqué en train de se débattre. La décharge d’adrénaline lui ordonnait d’agir au lieu de réfléchir et elle allait tenter quelque chose avant même de se demander si ça allait fonctionner ou si elle en était capable. Elle n’avait peut-être pas la force physique, mais elle avait sa magie. Elle combina les deux, le mouvement de traction de toutes ses forces sur le col de l’homme, ajouté à l’impulsion de sa volonté sur l’eau qui l’entourait pour créer un courant local et permettre à la victime de se faire propulser la tête hors de l’eau vers la berge, un demi-mètre plus loin, en tout cas là il avait pied. Il se retrouva bête à continuer d’agiter ses bras et ses jambes en criant avant de constater qu’il était en sécurité.

« Hein ? Oh, cte vaine ! J’ai pied ! »

Il n’avait pas réalisé dans la panique que Tyra venait de le sauver. Il réalisa soudain la présence du vent glacé en plus de l’eau et se dépêcha d’essayer de sortir de l’eau après avoir été parcouru d’un douloureux frisson. L’autre était toujours en train d’essayer de récupérer la rame quand soudain il y parvint : Tyra venait de se rapprocher et de lui ramener à portée. Elle en profita pour se hisser sur la barque puis de se « sécher » en évacuant toute l’eau qui la couvrait. Ce n’était pas le tout mais il y avait une limite à supporter le froid tout le temps, et fatiguée, elle aussi frissonnait. Ne sachant trop comment réagir, le jeune homme lui demanda sans même la remercier (il ne fallait pas trop en demander aux vilains du coin) :

« Que… qu’est-ce que… qui es-tu ? Un-n-n esprit ? Une s-s-s-sirène ? »

Sans s’incommoder des circonstances, La demie-elfe se contenta de répondre :

« Je suis Tyra. »

« Ty-ty-ty… Tyra ?! Im-p-p-possible ! Tu te joues de moi ! »


Se contentant de hausser les épaules, Tyra se retourna vers la berge. Elle n’était pas d’humeur à discuter avec ce simple d’esprit. Elle était un peu trop loin pour sauter depuis la barque et elle n’avait pas envie de se tremper une seconde fois alors qu’elle venait de se « sécher ». Elle enjamba le rebord.

« Qu’est-ce que tu… »

Mais Tyra marchait sur l’eau à présent. Après être parvenue à traverser la rivière, faire un mètre de la sorte ne représentait plus grande difficulté, surtout lorsqu’elle était dans cet état d’énervement.

Laissant là les deux piètres chasseurs, elle récupéra sa besace, remonta la berge et repartit pour la ville. Elle venait pourtant de dormir, mais elle se sentait soudain épuisée, un peu de repos bien au chaud avec une bonne tisane une fois de retour à l’herboristerie lui ferait du bien, (ce n’était pas comme si elle avait de la fièvre) !

« Eh ! Gamine ! Attends viens voir par là ! »

En plus, les gardes avaient changés !

« Non, laisse c’est bon, c’est sûrement la gamine dont Pierre et Paul nous ont parlés. »

« Hein ? Tu crois ? Ok, c’est bon, tu peux entrer ! Mais tu devrais pas te balader seule comme ça, c’est dangereux dehors ces temps-ci ! J’te jure : les gosses de nos jours ! … »


Tyra emprunta le chemin le plus direct jusqu’à l’herboristerie en pressant le pas sans toutefois courir. Elle se dépêcha de déverrouiller, d’entrer, puis de refermer derrière elle. Qu’est-ce qui lui prenait tout à coup ? Serait-ce un élan de paranoïa ? Même si l’atmosphère était pesante au dehors sous ses nuages gris, elle-même n’en savait rien, elle avait juste envie d’être seule et tranquille, se faire une tisane bien chaude et se reposer un moment. Elle oubliait quelque chose non ? Si c’était d’aller voir le prêtre, ça pourrait bien attendre le lendemain. Pour le moment elle ne pensait qu’à allumer le feu. Sans s’en rendre compte, elle était déjà en train de mâchouiller une racine de bécarole…
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