Correspondances Langehack-Odélian

Le temps était gris et donnait une impression austère et triste à la journée malgré le fait que midi n’avait pas encore sonné. Lorsque l’on regardait la cour intérieure du château comtale, on pouvait remarquer des petits écoulements d’eaux courant sur la pierre et qui provenait d’une tombée de neige de la nuit précédente. A cause de l’humidité qui avait détrempé le sol, la terre d’une couleur déjà d’habitude foncée ressemblait maintenant une bouillasse noirâtre et difficilement praticable. Cependant dans l'un des endroits les plus " sec " de la place, Grégoire se tenait là, avec son épée en main et entouré de quatre hommes qui l’encerclaient. Avec lenteur et tout donnant la mesure le comte et ses hommes se murent dans différentes positions d’attaque et de défense, de parade et de contre-attaque. Une fois l’action assimilé on rejoua la scène à la vitesse normale où l’acier s’entrechoqua avec violence et rapidité jusqu’à la fin de l’enchainement. Le comte vit l’un de ses domestiques venir vers lui :

" C’était très bien, continuez l’entrainement, je reviens. "

Il alla voir pourquoi on le dérangeait pendant sa séance et on lui apprit qu’une missive en provenance de Langehack venait d’arriver. Cela irrita le comte de mettre fin à sa séance pour un simple courrier mais il dit à ses hommes qu’il s’arrêterait ici pour aujourd’hui et il alla voir l’un de ses conseillers qui tenait la missive cacheté entre les mains, pendant que quelques pas plus loin le messager attendait la future réponse du maitre d’Odélian. Grégoire parcourut le document avec intérêt car si Langehack daignait lui parler cela concernait sans doute le différend qu’il possédait avec Missède. Le noble grogna, sortit du papier, prit une plume et l’a trempa dans l’encrier pour griffonner une réponse qui paraissait rapide.

Citation :

A son altesse, Jeanne de Sephren, duchesse de Langehack,

Ma dame,

Je ne mettrais point en doute vos paroles et accepte donc vos excuses et la bonne foi maladroite de votre vassal. Je suis agréablement surpris que Langehack prenne à cœur son rôle de suzerain dans cette affaire et souhaite que celle-ci se résolve dans les meilleures conditions diplomatiques.
C’est donc avec honneur et joie que ma dame et moi-même nous vous convions et vous attendrons sur nos terres avec anxiétés afin que ce malentendu puisse être résolu rapidement. De plus je vois d’un œil propice cette rencontre entre le bélier et l’aigle qui pourrait servir à une autre utilité que l’affaire qui nous préoccupe.

Que les cinq bénissent votre maison,

Grégoire d’Odélian, Comte d’Odélian.

Il se relut rapidement, alla jusqu’à l’estafette et lui remit la lettre :

" Porte ceci à ta maitresse. "