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 Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ]

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Castielle
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MessageSujet: Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ]   Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ] I_icon_minitimeVen 21 Sep 2012 - 23:14

Une brise fraîche agita le foulard qu’elle portait autour de la tête et lui chatouilla joyeusement les joues. Castielle avait appréhendé ce voyage depuis longtemps. Retourner en campagne lui avait beaucoup manqué et revoir les terres verdoyantes hors de la cité de Diantra lui faisait chaud au cœur. Le parfum des fleurs poussant sur la terre fraîche et dans les bois lui avait terriblement manqué. Peut-être étais-ce ses origines elfiques qui la rendaient si nostalgique en pensant aux forêts, aux plantes et aux bois. Une balade en forêt, celui lui aurait fait autant de bien qu’un bain brûlant en hiver.

Oui, la nature lui manquait, mais la ville était la source de son destin et elle ne pouvait tout abandonner juste ainsi.

Le voyage consistait à se rendre tranquillement en Hautval, les terres de Monragne, plus précisément. Le frère cadet de son maître y travaillait dans les plantations de vigne. Aussi, Adrian désirait fortement acheter quelques uns des bons vins, plutôt célèbres dans cette partie du pays. Bien que les vins aient semblé géniaux aux yeux de son maître, Castielle avait surtout hâte d’arriver au marché, réputé pour toutes ses marchandises fabuleuses. Même si elle ne fut pas du genre à désirer des diamants ou une nouvelle garde-robe, elle aimait se balader parmi la foule, se sentir invisible et observer les différents bien que la population appréciaient et acquéraient. Elle avait aussi entendu parler des habitants qui s’habillaient comme les bourgeois de Diantra.

-Y avait-il des achats importants que vous désiriez entreprendre, maître Adrian? Demanda la demi-elfe avec un sourire en remettant son foulard en place.

L’apothicaire d’âge mûr fit mine de réfléchir, puis donna un petit coup de rênes à la vieille jument qui tirait le chariot dans lequel ils étaient plus ou moins confortablement installés.

-Nous avons besoin d’un nouveau cheval, cela est un fait, répliqua son maître. Peut-être même deux.

Affolée, Castielle jeta un regard effrayé vers son maître.

-V-Vous désirer achever notre vieille Rosie? Balbutia-t-elle, la voix emplit de chagrin.

Adrian sursauta et serra les rênes un peu plus entre ses doigts. Il sourit afin de soulager la douleur évidente de la pauvre Castielle, les yeux qui semblaient déjà larmoyants. Comme elle aimait cette bonne vieille Rosie!

-Ne t’en fais pas, jeune fille, notre vieille Rosie restera jusqu’à son dernier souffle, à moins qu’elle ne commence à trop souffrir de son âge avancé, lui confia-t-il avec un sourire forcé. À moins aussi que je ne puisse en tirer un bon prix au marché de Chamtevront.

Castielle porta ses mains à son cœur. Elle ne pouvait défier la volonté de son maître, si tel était son désir de vendre la vieille Rosie pour le peu de souverains qu’elle pourrait procurer, alors ainsi soit-il, mais cette nouvelle la touchait profondément.

-Ne t’inquiète pas, Castielle, je ne vendrai pas Rosie.

Les joues de la demi-elfe rosirent violemment alors que son maître posait une main amicale sur son épaule. C’est alors qu’elle remarqua de l’agitation devant elle pour le toit de certains chaumières et cottages apparaître à l’horizon. Un sourire brillant ourla les coins de sa bouche. Satisfaite de la vue, elle ne put s’empêcher de s’enthousiasmer devant leur arrivée!

-Nous sommes arrivés! S’écria-t-elle joyeusement.

Une fois arrivée au sein de marcher, Adrian se dépêcha de trouver un endroit approprié pour y placer son chariot, découvrit celui-ci et y plaqua l’enseigne de bois des ‘’Jardins de Vynelle’’ joliment graver. Bien qu’il fut plus ou moins en congé, il n’y avait aucune raison pour ne pas faire de profit, surtout dans un village ou le marché était emplit de gens prêtes à acheter et surtout que d’après les dernières nouvelles, il n’y avait pas d’herboriste professionnel dans cette communauté.

Avant que Castielle ne puisse reprendre place près de chariot pour vanter les mérites de leurs produits, Adrian l’attrapa gentiment par les épaules.

-Laisse le chariot à mes soins, mon frère ne devrait pas tarder à nous rejoindre, j’ai déjà demandé à un gamin d’aller le chercher pour quelques écus, dit-il simplement. Je veux que tu ailles t’enquérir des cheveux à vendre, essai de m’en trouver des jeunes et en bonne santé surtout.

Elle sentit le poids lourd de pièces se poser dans le creux de sa main. Combien avait-il de souverains dans cette bourse? Lui faisait-il confiance au point de lui confier autant d’argent? Surprise et touchée par ce geste, Castielle hocha doucement la tête et attacha la bourse à la ceinture qu’elle portait à la taille. En ce beau jour d’été ensoleillé, elle portait sa robe propre bleue ciel, sa préférée. Celle-ci était constituée d’un tissu de bonne qualité, mais surtout léger afin de ne pas étouffer sous l’humidité et la chaleur de l’été. Pour agrémenter le tout, elle portait un foulard blanc autour de sa tête pour masquer sa nature de demi-elfe et ses cheveux étaient attachés en une longue natte tombant jusqu’au bas de son dos. La touche finale était les petits gants de soie blancs que son maître, Adrian, lui avait offert pour son dernier anniversaire.

La demi-elfe se dirigea vers le centre du marché, à la recherche d’un quelconque vendeur de chevaux. Toutefois, elle ne put s’empêcher d’examiner toute les marchandises sur son chemin. Chapeaux luxueux pour les dames, tabac de bonne qualité pour les hommes, chaussures classiques, bottes de bonne qualité résistant à la boue, un fleuriste aux allures étranges et même une voyante. Il y avait bien de tout par ici. Son maître avait choisit un bon moment de l’année pour rendre visite à son frère. D’ailleurs, celui-ci devait déjà avoir rejoint Adrian.

Elle entendit le tintement des pièces contre sa cuisse, puis regarda la bourse, songeuse. Peut-être aurait-elle dû cacher la bourse ailleurs, ce qui aurait été plutôt difficile vu que sa robe ne contenait pas de poche. Castielle regretta instantanément de ne pas avoir sa robe de tous les jours. Puis, les voleurs pouvaient être partout.

Pensant justement à de probables voleurs, Castielle leva les yeux et vit un homme qui l’observait. Celui-ci osa même la fixer dans les yeux. Une boule lui coinça la gorge et soudainement soucieuse pour sa propre sécurité, la demi-elfe tenta à nouveau de se fondre dans la foule. Cependant, chaque fois qu’elle se retournait, elle le voyait toujours. Elle crut même voir un petit sourire narquois sur ses lèvres.

Elle comprit alors qu’il la chassait.

Souhaitant retrouvé la sécurité de son chariot, Castielle reprit son chemin, mais poussée par la foule, elle prit la mauvais directement et se retrouva bientôt face à face à une petite rue peu encombrée. Sentant l’ombre d’un mécréant dans son dos, elle marcha rapidement dans une petite ruelle et se cacha derrière un mur après avoir saisit une vieille planche qui traînait sur le sol.

Ses mains tremblèrent, elle était effrayée, mais elle attendit. Quand l’ombre passa devant elle, elle leva la planche au-dessus de sa tête et porta un coup –plutôt faible en fait- sur l’inconnu. Son dégoût pour la violence lui avait empêcher de porter un coup assez fort pour assommer son assaillant, alors ne fut-elle pas surprise et des plus terrifiée lorsqu’il se redressa après la force de l’impact se retourna vers elle, un sourire mesquin aux lèvres.

Elle voulut crier, mais seulement un hoquet sortit de sa bouche sèche. Où était donc Adrian, où étaient donc les gardes? Les petites villages n’étaient plus fait pour elle pensa-t-elle rapidement. Un éclair passa devant ses yeux, il s’agissait d’une dague. Pétrifiée sur place, elle regarda l’homme s’approcha d’elle tel un vautour près à frapper et il allait frapper, elle le voyait clairement dans ses yeux.

Lorsqu’il leva la dague vers elle, Castielle se jeta vers la gauche, évitant la fatalité, mais la dague de manqua pas d’ouvrir sèchement son épaule droite telle un porc chez le boucher. Le voleur la fit trébucher d’un mouvement habile de son pied et elle se retrouva rapidement par terre, recouverte de poussière et de terre, mais l’état de sa robe était bien le cadet de ses soucis pour l’instant.


-De grâce, murmura-t-elle.

Ses dernières pensées furent dédiées au premier dieu auquel elle pensa, c’est-à-dire Néera.
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MessageSujet: Re: Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ]   Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ] I_icon_minitimeDim 23 Sep 2012 - 20:42

Canon de Pachelbel by Johann Pachelbel on Grooveshark

En cette matinée d'été, l'air chaud s'insufflait au coeur du donjon de Monragne et ceux ci étaient souvent ressenti par tout domestique empruntant le Corridor, large couloir menant aux appartements du seigneur des lieux. Tandis que les rayons du soleil chatouillaient déjà le visage endormi du chevalier, un valet aux favoris développés se précipitait en la vaste chambre tapissée d'Amidas. Le lion était largement le plus représenté et dominait tout serpent ou autres fourberies, plantant ses griffes dorées dans la gorge de son adversaire. Son lit, d'une largeur et d'un confort dont seul lui pouvait bénéficier, était accordé de belle manière aux couleurs de la pièce, un rouge éclatant adouci par un blanc immaculé. Bientôt, le serviteur apportait sur une table basse de quoi rafraîchir le seigneur, à qui l'on attribuait mauvaise mine au lever sans son pur jus de raisin hautvalois. Là était son exigence principale. En toute impartialité, il était difficile de trouver d'autre point où il aurait pu se montrer des plus intraitables. D'un bon pied, il daigna enfin faire honneur à la préparation que lui menait un laquais des plus souriants. Un rire bien communicatif puisque le chevalier s'assit d'humeur convenable, entamant avec foi son petit déjeuner. Il était difficile de s'imaginer avec cette courte description que le seigneur de Monragne et de Calanvraud pouvait se distinguer de sa cousine noblesse. Mais voyez plutôt.

A présent rassasié, Amidas fit prendre ses restes au domestique le plus proche et ordonna qu'on lui appelle au plus tôt son digne écuyer. Le garçon avait été remis au chevalier il y a quelques semaines et son éducation lui tenait particulièrement à coeur. Il s'adonnait avec passion à cette tâche que lui avait confié son propre suzerain. Le gentilhomme d'une jeunesse et d'une naïveté inouïe retenait à toutes les et suivait assidûment le chevalier en tout lieu. Sa quatorzième année venait de débuter et bien que talentueux dans l'art de la guerre, on avait pas perdu de vue qu'Amidas était reconnu comme le plus fervent défenseur du véritable code de chevalerie. Ainsi, le jeune homme ne cessait de remerciait son "mentor". Le seigneur en était évidemment touché.
Amidas avait eu la savante idée de sortir du château et s'accompagner du garçon pour lui enseigner quelques pratiques du savoir-être. Pourtant, le chevalier banneret montait au plus haut du donjon en vue de se ressourcer. Parvenu, encore en habit de nuit, il mit un genou à terre et au plus près des cieux, priait avec ferveur Néera, la Déesse. Comme toujours, il lui demandait de lui donner la force de ne pas laisser son pouvoir se transformer en tyrannie et d'entrevoir la notion du Choix en toutes les âmes égarées. D'une ferveur non négligeable, le chevalier impressionnait tous ses suivants par la dévotion dont il faisait preuve. Au bout d'une demi heure, il redescendit, accompagné au passage d'Exir de Luvame, son écuyer. A ses appartements, Amidas lui demanda d'attendre quelques instants afin de revêtir une chemise de soie d'une couleur émeraude et délicatement ouvragée à laquelle il ajoutait des hauts et bas de chausse d'un vert plus profond, plus sombre. Une fois prêt, il entrouvrit la porte et laissait entrer Exir qui, avec sagesse lui conseilla d'essayer des chausses un brin majestueuse. Le chevalier n'en fut pas convaincu et se garda bien d'en changer. Ainsi, ils prirent tous deux la direction de la caserne. Là, dans un coffre au bois lourd était entreposé son épée bâtarde et son brand d'arçon qu'il ne crut pas bon d'emporter, se satisfaisant déjà de sa lame. N'ayant pas perdu de vue son baudrier d'une cuir tanné, il l'enfila avant de retirer du coffre l'épée. Il était temps de s'en aller du donjon ou l'enseignant ne pourrait tirer parti de la journée pour instruire son élève.

Le seigneur prit alors sa monture et ce fut avec toujours autant d'émerveillement qu'Amidas chevauchait Mesar à la robe blanche. L'allure était posée et nul ne céda à la précipitation. Passant la palissade, la garde s'interrogea de voir leur seigneur partir sans une escorte, aussi infime fût elle. Le chevalier céda alors à la tentation de conter à Exir son goût pour les beaux arts qu'il se devait de partager à son écuyer. En effet, son père avait insisté pour qu'Amidas l'encourage dans cette voie-ci. Le voyage ne fut guère long et éprouvant même au pas. Une heure plus tard, ils parvinrent dans le bourg le plus fameux de Monragne. Hélas! Quelle fut la mine du seigneur de trouver son chez soi si misérable! La pauvreté se lisait bien plus qu'il n'avait pu le deviner. Beaucoup le reconnaissaient et, l'apercevant se courber maladroitement tandis que certaines femmes l'imploraient à genoux. Brisé par tant de faiblesses, il ne put résister à faire l'aumône. Comme l'on pouvait s'en douter, il y eut une vague de braves soudards qui pressaient déjà le chevalier à se soulager. Il les chassa par quelques paroles, affirmant que leur sort ne dépendait pas que de lui. Cependant, il ne put passer son chemin sans pourvoir aux besoins d'une vieille femme avachie par le poids des années. Il descendit de Mesar et le tenant toujours par la bride, il s'approchait de la rombière, lui tendant quelques sous. Elle s'en saisit et s'enfuit si prestement chez elle. Surpris mais amusé par la réaction, Amidas se détournait déjà de la bâtisse et fut satisfait d'être à pied, songeant que la foule ne permettait pas de poursuivre monté.

Ce fut alors qu'il entendit un marchand vociférer tel un diable fou. Dans une ruelle plus étroite où Mesar pouvait se faufiler à la condition que le chevalier passât au devant, cet homme ne cessait de brailler. Arrivé sur une placette, Amidas confiait son destrier à Exir, fatigué de le traîner par la bride. Le vendeur s'enquit d'interpeller le seigneur, lui implorant que justice soit faite. Lorsqu'on lui demandait de plus amples explications, il avouait avoir traité avec un homme de la pègre et que celui-ci s'était joué de lui.


"Est-il encore tout près?"
"Oui, sire, je le crois bien. Vous pourriez sans doute le rattraper en empruntant une venelle à votre gauche. Que Néera vous garde!"

Le chevalier commanda son jeune écuyer de ne pas le suivre, de peur qu'il lui arrive malheur, ne pouvant garder un oeil sur lui dans un mauvais cas. Il acquiesça et Amidas put s'en retourner, le coeur léger. La fripouille paierait son forfait. Dégainant sa haute lame et défiant du regard le moindre passant, il était prêt à exercer sa justice. Toujours retenu par sa pitié, il savait qu'il n'irait pas jusqu'à occire le forfaitaire du crime. Tout du moins fallait il que son regard lui fasse croire. Après un quart d'heure de marche dans un dédale impressionnant de ruelles plus sombres les unes des autres, le seigneur, arme au poing et effrayant au passage la populace, essayait de trouver trace de l'usurpateur. Soudain, il entendit un bruit sec provenant d'une rue plus lointaine. Il se focalisait sur le voleur et on l'empêchait de réfléchir à propos de la fuite de celui-ci. Tout à coup, il lui apparut que la plupart de ces gens étaient hommes à servir la violence. Quand cela lui parut être une évidence, il courut précipitamment vers l'endroit où une bien étrange scène semblait se dérouler.

Devant lui, en une ruelle peu avenante, un homme à la peau blafarde tentait d'inciser l'épaule d'une personne que le chevalier ne put distinguer sur le coup. Comme la blessure ne parut pas suffisante au prédateur, il fit en sorte de faire tomber à ses pieds sa proie, enclin à la poignarder à terre. Épée bâtarde en main, Amidas s'approcha du malotru qui, horrifié fit quelques pas en arrière, voyant un chevalier s'avancer vers lui avec la ferme intention d'en finir. Pourtant, la ruelle était sans issue et le seul moyen d'en sortir fut donc d'entreprendre de tuer Amidas. La femme au sol lui faisait dos et il ne put que contempler une chevelure soignée, avant de s'en approcher avec détermination. A présent, le chevalier était à quelques pas de la demoiselle tandis que le bougre à plus de deux mètres de là. Le seigneur de Monragne se pencha vers elle, effleurant son visage avec le sien, toujours un oeil sur le voleur à la dague, et lui chuchota:


"Demoiselle, ne craignez plus rien, je suis là."

Ensuite, il passa au devant et, dans un signe de provocation, leva son arme si haut qu'il semblait vouloir pourfendre avec violence et rage le voleur. L'audacieux personnage, pris d'une folie soudaine, se rua sur le chevalier, stupéfait devant une telle action. Le coup porté par le chevalier eut le don de trancher la main droite du malandrin. En effet, l'épée bâtarde s'était abattue sur lui bien avant qu'il ne songeasse à tendre son bras pour enfoncer sa timide dague dans la chair du seigneur. Le voleur s'agenouilla, hurlant de douleur face au spectacle de sa main démise.

"Jure de ne plus commettre un seul acte contraire à ma justice et que ce choix te guide vers une nouvelle vie."

Agacé par le malheureux qui ne pensait plus qu'à plaire au chevalier pour s'en tirer, Amidas le laissa une ouverture à la fuite. Il prit ses jambes à son cou et on ne le vit plus. Alors, inquiet, Amidas se tourna vers la femme à terre et l'aida à se relever. Elle était toute belle mais blessée.

"Je vois là une admirable entaille, il faut vous faire soigner. Allons, vous me faites peine. Vous n'avez rien contre le fait que je vous y porte?"

Faisant preuve de sa noblesse de coeur, il remit à son côté son impressionnante épée, tout sourire à la jeune femme. Un visage éclairé par la bonté et le don de soi.

"J'oubliai le code de conduite auprès d'une dame. Excusez m'en, dit-il en s'inclinant modestement. Je suis Amidas de Monragne, seigneur de ces lieux, chevalier de Néera. Allons rejoignons mon écuyer."
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MessageSujet: Re: Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ]   Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ] I_icon_minitimeDim 23 Sep 2012 - 23:26

Sa prière semblant s’envoler à travers le vent lorsqu’elle vit l’éclair de la lame se rapprocher dangereusement de sa personne. Effrayée, Castielle ferma les yeux et soupira, ses pensées se turent et ses mains se crispèrent sur le bas de sa robe. La violence, elle n’aimait pas la violence. Elle n’aimait pas les histoires de meurtres sanglants, les viols désastreux et la méchanceté gratuite, la demi-elfe méprisait toute ses formes de violence. Pourquoi tuer son prochain? N’étions-nous tous pas fait de la même chair et le même sang?

Prostrée sur le sol, elle attendait que la fatalité de la frappa. Une brève pensée alla vers Adrian qui serait furieux d’être ainsi dépouillé d’autant d’argent, peut-être aussi serait-il d’apprendre sa mort, elle ne le savait pas. Si elle devait mourir aujourd’hui, c’était sans doute parce que les dieux ne la considéraient pas plus importante qu’un brin d’herbe frais ou un porc à la boucherie.

Un chuchotement traversa l’air et la sortit de sa torpeur. Elle était encore beaucoup trop effrayée pour ouvrir les yeux, pour assister à cette violence, à tout ce gâchis. Que disait-il? Oh, cet homme allait l’aider –car s’était bien une voix masculine- et la sortir de cet enfer déchaîné? Son corps tremblait tout en entier. Castielle entendit le bruit que faisait le froissement de vêtement de qualité et le souffle rauque et souvent interrompu de son agresseur. Alors que la vue n’était plus, son ouï était aux aguets.

Elle entendit ensuite un cri de rage, celui que l’on pousse lorsqu’un homme allait à l’assaut et lorsqu’elle ouvrit les yeux, se fut exactement au moment ou la main de son agresseur passait devant elle, suivit de quelques éclaboussures de sang vermeille. Le cri qui s’en suivit lui glaça le sang. À côté de l’entaille bénigne qu’elle avait à son épaule, le voleur devait souffrir bien pu qu’elle ne l’aurait pu. Toutefois, choquée par la vue sanglante qu’elle avait devant elle, son esprit eut le bon réflexe de se fermer à la réalité, mais l’image de la main qui passait devant ses yeux passait en boucle.

Castielle entendit vaguement quelques paroles concernant une quelconque justice d’une quelconque personne, encore cette même voix d’homme. Un cri restait coincé dans sa gorge, un cri d’horreur et de dégoût, le genre de cri pouvant effrayé même le plus courageux des hommes. Alors qu’elle voulut hurler sa peau, un simple hoquet durement étouffé s’échappa du faible barrage de ses lèvres. À ce moment-ci, elle vit l’ombre vague du voleur s’échapper par l’unique échappatoire.

Ainsi donc, personne ne mourrait aujourd’hui.

Castielle sentit des bras forts sur elle et ne tenta pas de s’échapper, beaucoup trop sur le choc pour à peine bouger. Sa robe était froissée, son épaule ensanglantée comme un vulgaire morceau de viande et ses cheveux en bataille. Elle devina qu’elle n’avait pas fière allure. Le vertige s’emparant d’elle, Castielle prit davantage appui sur les bras de son sauveteur. L’idée de le remercier ne lui avait pas encore effleuré l’esprit.

Le chevalier lui parla, elle était trop confuse pour répondre convenablement, les mots semblaient avoir quitté sa bouche pour le temps d’une vie. Un faible hoquet s’échappa d’entre ses lèvres.


-Je suis blessée? Dit-elle, toute confuse.

La demi-elfe sentit le sang chaud qui s’écoulait de sa plaie. Ce n’était pas grand-chose, un vulgaire entaille sans trop d’important qui se ressouderait d’ici quelques semaines et si la chance lui souriait, il n’y aurait point de cicatrice. Ainsi ouverte à l’air libre, elle sentit sa peau lui brûler.

Il s’inclina devant elle, Castielle resta presque de marbre. Où étaient donc passées ses bonnes manières, les avaient-elles perdues en même temps que sa raison?


-J-Je, balbutia-t-elle, oh grand merci, monseigneur de Monragne.

Castielle ne prit pas la peine de faire une révérence, pas par manque de politesse, oh loin de cela, mais elle savait que si elle fléchissait ne serait-ce que d’un millimètre, elle ne pourrait plus en mesure de se relever.

-Pardonner mes mauvaises mani… Oh! S’exclama-t-elle.

La demi-elfe avait malheureusement tourné la tête vers la scène sanglante. La vue du sang l’horripila au plus haut point, mais ce qui la toucha encore plus fut la vue du membre droit de son agresseur. Castielle fixa la chair longuement, incapable de penser à quelque chose de sensée. La nausée la foudroya sur le champ et elle s’accrocha un peu trop fortement aux bras de son sauveur.

- De grâce, menez-moi loin d’ici, dit-elle, désespérée. J-Je, pas plus de sang, je vous en pris!

Confuse, elle regardait partout.

-Mener moi ailleurs, j-je, balbutia-t-elle si confuse, je ne me sens pas très bien, je dois m’asseoir.

Elle avait l’impression de tourner autour du pot, que ses paroles n’avaient aucun sens, mais elle sentit le soulagement l’envahir lorsqu’elle vit qu’elle marchait vers la rue principale, aux côtés d’un brave homme aux bonnes manières. Un certain seigneur de Monragne. Quel était son nom déjà? Oh oui, monseigneur Amidas de Monragne!
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MessageSujet: Re: Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ]   Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ] I_icon_minitimeLun 24 Sep 2012 - 20:28

Cette femme que venait de sauver Amidas ne semblait aucunement bourgeoise et encore moins noble. Le seigneur fut conforté dans son idée lorsqu'il ne reçut aucun mot de sa part en échange de sa présentation. Se nommer n'était-il pas le moyen subtil de demander une identité, attendant en retour que l'on fasse de même? Alors qu'il paraissait s'égarer en cette mauvaise pensée, le chevalier remarqua le triste état d'une robe, traînée à terre, et la poussière ternissait déjà son éclat. Quoiqu'elle ne fût probablement pas dame, une étrange aura émanait de la jeune fille, tout du moins l'estimait-il. Une force invisible qui forçait Amidas à se montrer des plus courtois et doux envers elle. Alors qu'il remettait épée au fourreau, il entendait la charmante demoiselle se perdre en de vaines paroles. Elle balbutiait et elle avait pour sûr perdu ses esprits, ne parvenant plus à reprendre le dessus sur une peur ou une angoisse quelle qu'elle fût.

Levant perceptiblement un sourcil, le chevalier souriait toujours se demandant si ce fut la gêne de se savoir aidée par le seigneur des lieux qui l'embrouillait. Amidas, qui ne s'attendait pas à se voir remercié, fut pourtant fort aise quand quelques mots de reconnaissance vinrent frapper son tendre coeur. Il ne releva pas le manque de signe physique, prouvant la véracité de ses dires. En effet, face à une personne éprouvant tel choc, il était difficile d'en exiger plus que ce qui fut fait. Alors qu'elle avait l'intention de s'exprimer plus librement, elle s'horrifia sans motif. Assez prestement, le chevalier put se rendre compte qu'elle ne quittait plus des yeux le vestige du combat. Elle semblait en être profondément marquée, presque traumatisée. Voilà une personne innocente qu'il faudrait préserver, sans la contraindre. Le choix demeurait toujours une priorité pour Amidas, depuis que son frère Balcimé n'était plus. Elle aurait sûrement le sien à faire, à moins qu'elle ne soit déjà prononcé. Essayant de s'extirper du songe de son frère cadet, Amidas tentait d'arborer un visage radieux, et il le fut plus ou moins.

Lorsqu'il comprit que la demoiselle était tout simplement désespérée et affolée, il comprit qu'il devait l'emmener jusqu'à son écuyer et là bas, il prendrait certainement une initiative. Ainsi, main gauche caressant le pommeau de son épée, Amidas accompagnait la jeune femme en un lieu plus sûr et moins sordide. Il ne cessait de la contempler en sa détresse. Certes, elle était quelque peu encrassée mais sa beauté ne pouvait que transparaître derrière ce rideau de crainte. A l'écoute, il avait noté qu'elle désirait s'asseoir et sûrement qu'elle n'avait pas la force de marcher bien longtemps. Alors qu'ils progressaient tous deux depuis quelques instants, le seigneur de Monragne s'arrêta une seconde. La rue était bien déserte et les pavés répugnèrent Amidas à la faire reposer en tel endroit. Pourtant, il ne put se résoudre à la laisser continuer ainsi sans même s'enquérir de son état. Il s'était stoppé depuis un certain temps à présent et il semblait chercher en son esprit la meilleure solution au problème tandis qu'il fouillait en ses poches, trop peu nombreuses, un objet. Il en sortit un mouchoir brodé, de couleur fushia et il était aisé de percevoir la valeur que le chevalier lui accordait. Tel fut le noble présent d'une Dame qu'il avait aimé. S'en saisissant avec soin, Amidas s'approcha tout près de la demoiselle et essuya le sang goutter de sa blessure. Puis, il tamponnait avec délicatesse le morceau de tissu après l'avoir légèrement humidifié à l'aide d'une outre dont il disposait. L'eau devait rincer les impuretés mais c'était trop peu pour affirmer que l'entaille avait été traité. D'un franc sourire, examinant sa plaie, le chevalier assura:


"N'ayez pas peur, j'essaie de vous libérer de ce mal."

Il finissait sa tentative de soin et recula de quelques pas. Contrarié de la nouvelle teinte de son mouchoir, il se remit à songer qu'il avait bien agi et que l'on ne pourrait lui en vouloir de l'avoir utiliser à cette fin. Alors, il fut préoccupé par la jeune femme et s'enquit de lui demander:

"Vous vous sentez bien? Auriez vous la force de m'accompagner encore un peu plus loin? Dans le cas contraire, je vous y aiderai ardemment. Ne traînons pas ici, et que vous sollicitiez mon assistance ou non, il nous faut rejoindre Exir, mon écuyer. De là, je vous amènerai à un lieu propice au repos où vous pourrez reprendre vos esprits. Demoiselle, ne vous sentez pas gênée par ma demande, elle est sincère et c'est avec entrain que j'envisage de vous mener si vos faiblesses vous reprennent."
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MessageSujet: Re: Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ]   Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ] I_icon_minitimeLun 8 Oct 2012 - 18:52

Le sang s’écoulait de sa blessure, lentement, mais sûrement, rien de bien grave, elle allait survivre et peut-être n’allait-elle pas souffrir d’une vilaine cicatrice. Son maître devait avoir un onguent ou une toute autre crème spéciale aidant à la cicatrisation. Sa pauvre robe bleue, sa robe favorite, elle avait coud les petites fleures en dentelle sur les manches elle-même. Son esprit vagabondait ailleurs, près d’Adrian dont elle ignorait la localisation, la main démise baignant dans son sang dans une certaine ruelle déjà derrière elle et la présence d’un seigneur près d’elle. Des histoires de preux chevaliers, elle en avait lu plusieurs, mais jamais en avait-elle vécue d’aussi sanglantes.

Elle vit l’ombre d’un linge passer devant ses yeux, une douce silhouette de couleur fushia. Bien que cela ne fût pas sa couleur préférée, Castielle remarqua la fine broderie, un ouvrage purement féminin, pensa-t-elle avec l’ombre d’une étincelle dans les yeux. La demi-elfe reprenait tranquillement le contrôle sur elle-même.

Néanmoins, ses épaules se crispèrent violemment en sentant la pression du tissu brodé sur sa plaie. La demi-elfe serra les dents, ravala maladroitement sa salive, elle crut s’étouffer, puis elle osa jeter un œil timide sur son sauveur. Il était plutôt grand et elle devina la présence de muscles entraînés sous ses beaux habits.


-Ce mal, uh, murmura-t-elle-même en examinant ses faits et gestes. Elle était un peu gênée d’être ainsi touché par un homme, mais elle voyait dans ses actions et dans sa nature d’être qu’il ne lui voulait aucun mal.

Cet homme dégageait une certaine prestance, une aura que tous et chacun se devait de respecter. Castielle se mit à triturer le haut de son jupon. Légèrement anxieuse par la présence de ce seigneur, elle se promit de corriger son manque de courtoisie plus tard, lorsqu’elle se sentirait plus calme et posée.

Lorsqu’il recula, elle remarqua le rouge sur son mouchoir. C’était un triste sort pour un si bel objet, mais il avait bien servi, toutefois, Castielle ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable pour son triste état. Elle baissa timidement les yeux, cherchant le courage pour dire quelques mots compréhensibles.


-Je me sens beaucoup mieux, merci à vous mon seigneur, plus je m’éloigne de cet endroit infâme, mieux je me sens.

Elle eut une nouvelle pensée pour son maître, elle devait probablement la rechercher. Castielle s’était beaucoup trop éloignée du chariot pour pouvoir le retrouver. Elle tenterait de reprendre correctement ses esprits, remercierait l’homme aux beaux habits et à l’allure chevaleresque pour ensuite retrouvée son chemin jusqu’au chariot et faire ses salutations au frère de son maître.

-Merci pour vos soins, mon seigneur, je tâcherai de trouver un moyen de vous remercier convenablement.

L’ombre d’un sourire apparut sur ses lèves, mais ses mains tremblaient toujours par l’image sanglante encore fraîche en mémoire. Elle n’oublierait jamais, mais le temps saurait apaiser sa crainte et sa peur.

-Votre écuyer, dites-vous? Répéta-t-elle en essayant de se changer les idées avec une conversation. Quel âge a-t-il?

Elle eut l’image d’un gamin encore court sur ses jambes et au sourire timide, puis à un adolescent fière en quête d’aventure et de dames en détresse. Ces images lui mirent un sourire aux lèvres et la demi-elfe ferma les yeux un moment.

-La paix n’est plus ce qu’elle était, murmura-t-elle pour elle-même, oubliant que le chevalier devait encore être en train de l’écouter. Que Néera m’aide à passer au travers de cette expérience.

De simples mots pour la réconfortée, ce soir elle priera pour remercier cette force supérieure qui lui avait envoyé de l’aide. Une fibre de lumière dans ce moment noir et effrayant.
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MessageSujet: Re: Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ]   Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ] I_icon_minitimeMer 10 Oct 2012 - 19:11

Un tissu si magnifiquement ouvragé, employé à cette fin... Il y avait matière à douter pour l'homme ingrat. De plus, ce mouchoir était l'ultime présent d'une femme qu'Amidas avait aimé de tout son être et il l'avait souillé par le sang. Bien qu'il ne regretta pas son geste, il se demandait néanmoins s'il n'aurait pas dû se servir d'un textile de moindre valeur. Non pas que l'objet en question était d'un coût supérieur, mais il avait le prix que le chevalier lui avait accordé. Néanmoins, Amidas souriait, voyant que ce sacrifice ne fut pas vain. Il n'en voulait certainement pas à cette demoiselle, qui sollicitait son aide. Aucune rancoeur, aucune amertume, un acte empli de générosité de la part du seigneur. Suite à cette courte pensée, il mit en sa poche le précieux tissu. Il s'en servirait sûrement à nouveau. Avec cette tâche, le souvenir de la Dame était balayé. Alors à quoi bon s'attacher au matériel?

La jeune femme allait mieux d'après ses propres dires. Elle paraissait toujours effrayée par la simple vue de l'hémoglobine et l'escarmouche l'avait traumatisée en profondeur. Pauvre fille! En plus d'être terrorisée et sous le choc, elle semblait non moins faire preuve d'une grande timidité. Amidas le releva pour lui-même en son for intérieur, exprimé par un prompt rire. Ce chevalier avait le coeur en joie et sentait le bon vivre, quoi de plus avenant? L'espoir l'habitait durablement et quoique de sinistres songes s’immisçaient parfois en lui, il ne se laissait hanter qu'un temps par la prostration. En ces instants, l'on aurait dit que Hautval tout entier l'accablait. Il avait tout de même tué. Pourtant, là, il fut gai, fier d'avoir pu laissé le choix au mécréant. D'après de Monragne, le choix était la force de l'humain, don de Néera. Choisir, c'était renoncer et exprimer sa liberté. Renoncer car l'on laissait son passé quel qu'il fût; et, la liberté se manifestait par l'émancipation de la pensée. Quoique l'on fît un choix qui se rangeait en une existence de violence, on avait exercé du moins son Choix. En ce point résidaient à la fois la force et la faiblesse de cet idéal. Mais philosopher n'était pas activité raisonnable en cet instant précis et Amidas qui s'était largement perdu en un flot de pensées similaires, revint à la réalité.

Il avait face à lui cette femme qui lui posait question à propos de l'écuyer qu'il évoquait bien avant. Elle avait l'envie de se changer les idées et le chevalier crut bon de la guider en une nouvelle conversation. Tout en reprenant la lente marche, Amidas ne quittait pas des yeux cette demoiselle, restant tout près d'elle, effleurant une épée prête à la défendre:


"Pardonnez moi, j'avais l'esprit égaré." Il reprit quelques secondes plus tard, posément: "Je suis bien aise de vous savoir dans un meilleur état. Vous étiez dans le besoin et il était en mon devoir de vous porter secours. Mais cela relève d'un temps révolu à présent. Vos remerciements me vont droit au coeur et cela suffit." attesta-t-il la main sur la poitrine, l'arrachant un instant de sa garde. "Mon écuyer, dites-vous? Oh, il est encore bien jeune. Il s'approche de sa quatorzième année et il est trop impatient. J'essaie de lui inculquer le comportement digne du chevalier et je dois avouer qu'il est très attentif. Pour sûr, s'il se montre comme je lui ai toujours conseillé, il connaîtra une vie de dévotion et je lui souhaite de tout coeur de vivre l'amour courtois."

Il marqua une pause et soupira. A une allure calme, les deux progressaient à présent dans une ruelle que le seigneur de Monragne reconnut sans trop de mal. Ils étaient presque arrivés là où Amidas avait laissé Exir. Ce fut à cet instant que le chevalier entendit la jeune femme murmurer quelques phrases qui ne lui étaient certainement pas adressées. Dans sa noblesse, il n'eut pas la volonté de l'interroger à ce propos. Il ne fallait pas intervenir lorsqu'autrui se décidait. Amidas souhaitait alors seulement que la vérité puisse lui apparaître. De même, il ne releva pas la mention qu'elle fit de Néera. Si elle était païenne, mieux valait il qu'elle se convertisse de gré.
Alors qu'Amidas reconnut à quelques dizaines de mètres son écuyer qui n'avait pas bougé d'un poil, il se permit une demande fort téméraire:


"Demoiselle, j'aimerai de toute mon âme apprendre de vos mots votre nom et votre identité. Et si vous voulez bien m'accompagner..."

Il laissa sa phrase en suspens faisant signe de le suivre tandis qu'il salua d'un geste l'écuyer. En peu de temps, il résuma sa mésaventure et entreprit de lui faire savoir que dans une telle situation, son action était peut-être la plus empreinte de vertu. Exir ne dit mot ne voulant pas déranger la femme qui talonnait le chevalier. Amidas caressa Mesar affectueusement, sourire aux lèvres, contemplant sa robe majestueuse. Il se retourna alors et prit la parole, s'adressant aussi bien à l'écuyer qu'à la demoiselle sauvée.

"Il faut que nous partions tous deux au donjon, demoiselle. Je dois m'occuper de vous et vous n'avez pas l'air simple paysanne, mon instinct le soupçonne. Avez-vous de la famille ici ou des proches? Si tel est le cas, dites le moi, Exir ici présent ira leur faire la commission. Vous êtes mon invitée, c'est la moindre des choses après ce que vous avez vécu."
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MessageSujet: Re: Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ]   Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ] I_icon_minitimeMer 31 Oct 2012 - 6:06

Castielle eut l'image d'un jouvenceau de taille moyenne en quête d'aventures et d'histoire à raconter à ses amis et famille. Un apprenti qui avait encore tant à apprendre sur le code de la chevalerie, le maintient et le poids de ses responsabilités. Porterait-il son épée pour la santé de ses prochains ou pour faucher ceux qui lui auront fait confiance. Le coeur de l'Homme était si faible et si facilement influençable en si bas âge. Elle secoua doucement sa tête pour chasser cette sombre pensée.

-Si jeune, réplica-t-elle doucement. Si jeune et pourtant, il a déjà un destin si bien tracé, je souhaite qu'il vive assez longtemps pour vivre dans un pays gouverné justement et dans la paix.

Vivre dans la paix et dans l'amour. Étais-ce seulement possible ou permis de souhaiter une telle chose? Elle tourna son charmant visage vers son sauveur et lui sourit timidement, elle en profita pour l'examiner davantage, et ce, sans gêne, mais tout de même avec une certaine réserve.

-Je suis certaine que ce garçon va aquérir de bonnes valeurs auprès de vous, monseigneur de Monragne et s'il le souhaite vraiment, il apprendra à être assez patient, car la patience est une vertue et les chevaliers se doivent d'être... vertueux, dit-elle après un moment d'hésitation.

L'herboriste leva les yeux vers le ciel, fixa celui-ci un moment, en appréciant sa couleur et ses nuages blanchâtres.

-L'amour courtois, dites-vous, les Hommes en sont-ils même encore capable? le questionna-t-elle. Pourquoi parler d'amour lorsque les guerres, les meurtres et les viols se poursuivent?

Ils poursuivirent leur chemin. Castielle faisait du mieux qu'elle le pouvait pour ne pas se perdre dans ses pensées dans dans la contemplatation des lieux. Il s'agissait toujours d'un endroit nouveau pour elle et sa curiosité pouvait lui attirer de bien mauvais embarras. Ils progressèrent à la suite de quelques minutes dans une ruelle que le seigneur semblait bien connaître. Elle ne s'en étonna pas s'il s'agissait techniquement du maître de ces terres. Au bout d'un moment, il lui demanda son nom. Ses joues rosirent subitement et elle se mit à jouer avec un bout de son jupon avant de s'incliner adroitement et poliment devant le seigneur.

-De Sombrerue, monseigneur, Castielle de Sombrerue, à votre service, déclara-t-elle en faisant une adroite révérence avec un sourire amical.

Elle suivit timidement le chevalier et remarqua la présence d'un jeune garçon à quelques mètres à peine de leur location. Il devait s'agir de ce fameux écuyer. La demi-elfe lui sourit humblement.

Castielle écouta ensuite attentivement le chevalier et hésita longuement. Être ainsi son invitée lui paraissait de trop, mais elle savait qu'elle paraîtrait plutôt impoli et mal élevé de refuser une telle invitation. Elle baissa la tête vers le jouveanceau et lui sourit.


-Un homme de grande taille et aux cheveux de corbeau du nom de Adrian de Vynelle, vous le trouverez sur le marché, près d'un grand chariot de préférence, il s'agit d'un herboriste et de mon maître, dit-elle simplement. Il devrait être accompagné par son frère, Thomas de Vynelle, je ne l'ai jamais rencontré auparavant alors je ne saurai vous le décrire, mais on m'a clairement fait comprendre qu'il était la version plus jeune de mon maître.

Elle se tourna ensuite vers le chevalier, lui souriant par la même occasion. La demi-elfe eut une petite pensée pour son maître, mais celui-ci s'en sortirait facilement sans elle pendant quelques heures, elle souhaitait simplement qu'il ne s'inquiétait pas pour elle présentement.

-Que je sois paysanne ou non, cela a-t-il de l'importance, monseigneur? déclara-t-elle simplement. Nous sommes tous que des mortels fait de la même chair et du même sang.

Enfin presque, son sang elfique la rendait moins mortels que le commun des humains normaux, mais cela, il n'avait pas besoin de le savoir.

-J'accepte votre invitation, monseigneur, j'espère simplement que cela n'embêtera les habitudes de votre maison?

Puis, elle s'approcha de la noble bête. Un sublime cheval à la robe majestueuse. Une telle beauté était plutôt rare et Castielle était presque émue d'être devant une si magnifique créature.

-Mais quel beau cheval! s'exclama-t-elle.
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MessageSujet: Re: Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ]   Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ] I_icon_minitimeSam 1 Déc 2012 - 21:49

Cette demoiselle se montrait des plus courtoises avec le chevalier. Celui-ci en parut satisfait mais il se rappela soudainement que ce tact était nécessaire pour s'adresser au seigneur local. Alors qu'elle était plus réservée dernièrement, elle parvint à délier sa langue et à prendre avec considération tout propos que lançait Amidas sans y prendre vraiment gare. Il savait seulement qu'il était en face de son fidèle destrier noir. La couleur surprenait certes mais beaucoup juraient que Mesar était un bête d'exception. Sans même son caparaçon, il étonnait et fièrement pouvait hennir avec force et impétuosité. Une personnalité complexe pour un cheval de cette qualité, résumait parfois le chevalier à ses plus proches. Amidas songeait un instant aux précédentes paroles de la délicate femme qui l'accompagnait. Avec joliesse, elle avait souhaité que le brave Exir ait une existence admirable. De plus, elle avait ajouté qu'il avait été sage de laisser l'écuyer entre les mains d'une si noble personne qu'était le seigneur de Monragne. Ainsi, elle avait flatté le mentor, le protecteur de l'adolescent. Et en effet, elle n'avait pas tort sur la vertu que devait prôner la chevalerie dans son sens général. L'interrogation qu'avait porté la demoiselle à Amidas était des plus perspicaces. L'amour courtois signifiait tellement et résidait dans le coeur de si peu. Valait-il encore le coup de se battre dans un monde pourri, semblait elle demander? Le chevalier s'était alors tourné vers elle, en effaçant son sourire et empli de sérieux lui avait répondu:

"Je parle d'amour car son pouvoir est tel qu'il pourrait renverser les choses. C'est justement ceci qui mettrait fin à toutes les abominations que vous avez cité. Et je dois avouer qu'il ne faudrait aller plus loin que simplement en parler, oui, agir. Pour ma part, c'était une preuve d'affection pour la vie que de laisser votre agresseur fuir. Ne vous trompez pas, je suis fervent défenseur du Choix. Pour en revenir à l'amour courtois, je crois en effet que les Hommes se doivent d'honorer cette pratique et que toute autre forme devrait être proscrite. J'essaie au mieux de perpétuer la chose."

Ces paroles résonnaient encore, Amidas le ressentait. Plus tard, elle lui avait enfin dit son nom. Elle s'était montrée gênée et ce fut peu de le dire. En quoi donner son identité pouvait la prédisposer à rougir? Le chevalier pensa que ce fut probablement l'oeuvre de quelques sentiments. Rien de trop concret, elle oublierait vite. Ils oubliaient tous vite. Mais Elle non.

Tandis qu'il caressait toujours Mesar, le chevalier entendit Castielle donner de plus amples informations à Exir qui irait en trottinant allègrement. Elle avait énoncé que cet homme était son maître. Une goutte perlait sur le front d'Amidas car sur l'instant il crut avoir affaire à une esclave. Pour sûr, cette pratique était rigoureusement punie par la loi. Il abandonna cette possibilité. Elle devait n'être que tout bonnement l'apprentie d'un herboriste. Pourquoi chercher compliqué, Amidas? Alors que l'écuyer partait d'un air gai, Mademoiselle de Sombrerue déclarait que la distinction entre la paysannerie et la noblesse lui semblait folle. Elle expliquait que tout être était anatomiquement semblable. Formuler de tels propos à un seigneur même compréhensif relevait d'un non sens absolu. Perdait-elle la raison ou se sentait-elle pousser des ailes? Bénéficier d'un visage d'une divine beauté lui permettait-elle de porter pareille opinion? Amidas, d'un idéalisme poussé à l'extrême, partageait peu ou prou cette idée incongrue. Un noble quel qu'il soit mourrait. Il avait mieux vécu mais sa mort serait semblable à celle d'un péquenaud.


"Cela a de l'importance à mes yeux, damoiselle." Ses traits se firent plus durs et il interrompit son sourire. "Le noble a bien plus de responsabilités; il a, en chaque instant, les choix qui détermineront la vie de la paysannerie. Dans ce monde, il a la force de se tenir plus haut. Mais je partage l'idée avec les plus fervents de Néera que la noblesse est serviteur des autres classes sociales. Du moins, la chevalerie l'est."

Ses yeux verts ne quittèrent plus ceux de Castielle. Son regard se fit plus amène, plus charmant. On ne saurait se tromper en affirmant que ce bon seigneur était en tout point sinon un naïf un utopiste improbable. Il s'approcha d'elle et s'inclina brièvement. Ensuite, il déclarait amicalement:

"Je ne peux dissimuler la joie qui m'anime en cet instant. Cela m'est un grand honneur. Vous allez troubler comme il se doit les habitudes de ma maison mais c'est un plaisir. J'ai rarement une compagnie de cette qualité, je dois bien vous l'avouer. "

Alors, il lui prit la main et la serra. De quelle nature résonnait cet acte? Puis, il l'aida avec douceur à monter sur l'animal devant lequel elle s'était extasiée quelques instants plus tôt. Enfin, il grimpa à son tour et démontra en un instant tout son savoir faire en la matière.

"Je ne vous en voudrais pas tant que ça si vous vous tenez à moi durant la chevauchée" fit Amidas d'un air narquois.


Au bout d'un moment que le chevalier n'aurait pu estimer, il parvint aux portes du donjon. Aucune encombre sur le trajet et les gardes l'avaient laissé passer sans autre forme de procès: on reconnaissait ce fameux seigneur. Amidas mit pied à terre et aida ensuite la demoiselle à quitter selle. Il lui adressa un regard bref empli de tendresse. Il espéra alors qu'elle n'avait rien relevé.
"Je vous souhaite la bienvenue en ma demeure, Mademoiselle de Sombrerue. J'espère que vous passerez un agréable séjour." Alors, il ne relâcha pas sa main et l'entraîna dans le donjon après avoir donné à un cavalier Mesar pour qu'il l'emmène aux écuries. Une vaste table semblait prendre toute la longueur de la salle d'une taille titanesque. Bien qu'ouvragé, elle portait de nombreuses "cicatrices". L'usure était bien là. Pauvrement décorée, la salle faisait ressentir une impression lugubre et envahissait tout visiteur d'un froid rebutant. Amidas ne s'attarda pas là et l'emmena plus loin encore à travers un couloir où il rencontra en chemin une boniche. Elle salua Castielle et après avoir reçu des consignes, elle signifia qu'elle allait lui montrer sa chambre. Ce petit bout de femme avait les bras trop courts, un embonpoint qui ne souffrait d'aucun doute et une crinière noire et frisée, dominée par les nombreux rubans multicolores qui, par leur abondance, démontraient le mauvais goût. La soubrette la fit monter un étage et s'arrêta dans une pièce qui semblerait convenable même pour le noble habitué aux vastes et confortables appartements. Un lit à baldaquin qui occupait une place non négligeable, des rideaux de soie et un tapis de fourrure. Trois commodes de bois brut faisaient face au lit et une armoire massive permettait un rangement des plus efficaces. Ajoutons y une petite table et une paire de chaises affublées de coussins douillets.

La boniche laissa Castielle un instant et revint alors avec une bassine portée par deux larbins à la musculature plus développée. On offrit tous les soins possibles à la demoiselle, savons, parfums... La bassine fut remplie d'une eau tiède et les domestiques s'éclipsèrent. Avant de fermer la porte, la soubrette affirma avec une pointe de jalousie à peine dissimulée:


"Le seigneur de Monragne vous offre ce bain et vous attendra dans la salle du bas. Faites vous une beauté et préparez vous."
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MessageSujet: Re: Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ]   Accrochage à Chamtevront [ PV Amidas ] I_icon_minitimeVen 14 Déc 2012 - 4:52

Cet homme marquait un point. Les nobles avaient effectivement beaucoup de responsabilités, mais Castielle était toujours plus fascinée par le dur travail d'un paysan sur son bout de terre qu'un noble se baignant dans la luxure et le l'avarice. Évidemment, elle savait que les nobles n'étaient pas tous ainsi, la preuve était devant ses yeux. Ce preux chevalier l'avait secouru d'une sanglante fatalité et s'était enquit de son bien-être, en plus de laisser la vie à son agresseur.

L'herboriste jeta rapidement un oeil derrière elle pour apercevoir un Exir au pied léger qui allait de l'avant. Ce garçon était si jeune, mais possédait déjà certains aspects d'un homme grand et fort. Elle espéra que cet écuyer aurait la chance de vivre vieux et d'aider à la construction d'un monde où règne la paix et le respect d'autrui. Un monde où le mot violence serait blasphématoire.

Elle reporta amicalement son attention vers le chevalier. La demi-elfe découvrit ainsi une certaine lueur dans ses yeux qui l'encouragea davantage à lui faire confiance. Elle le trouva même charmant et de bonne compagnie. Ses opinions étaient agréables à entendre et cela lui plaisait de pouvoir ainsi converser avec un homme d'un rang social plus haut que le sien.

Ces jours rosirent doucement lorsqu'il s'inclina devant elle. La pauvre Castielle était si confuse, ayant si peu l'habitude de telles manières de la part d'un gentilhomme de rang noble. Le destin faisait de bien drôles de choses. D'abord un grand elfe aux yeux ensorceleurs, puis un chevalier au sang noble et au courage incroyable. Décidemment, les hommes boulversant son quotidien étaient des plus spéciaux.


-Oh, mon seigneur de Monragne, vous aviez de bien trop bonnes manières envers moi, qui n'est qu'une simple bourgeoise, déclara-t-elle en attrapant nerveusement sa jupe. Je n'ai plus qu'à espérer de boulverser agréablement les habitudes de votre maison.

Le feu lui montait largement aux joues lorsqu'il lui saisit la main. La main de Castielle avait l'air si délicate dans la sienne, si large et forte. Il l'aida gentilment à monter sur la noble bête et elle eut un sourire ravis en sentant toute la force qui émanait de ce cheval digne. Son amour pour les animaux était toujours aussi puissant.

Le cheval s'ébranla doucement lorsque son maître l'enfourcha, mais il restait calme. Les joues roses, Castielle apprécia la vue autour d'elle, mais elle fut surtout impressionnée par ces épaules un peu larges. Elle secoua doucement sa tête, reprenant son admiration de ses alentours. Ainsi préoccupée, elle attendit à peine les mots du chevalier et haussa un sourcil d'incompréhension lorsqu'elle sortit abruptement de ses pensées.

Le cheval se mit en marche plus rapidement qu'elle ne l'aurait cru et elle serra les dents afin d'étouffer un cri surpris dans le fond de sa gorge. Ignorant mettre ses mains, elle se contenta d'aggriper le haut du chevalier avec ses mains graciles et protéger son visage du vent en collant celui-ci contre ses mains crispées.

Castielle apprécia tout de même ce simple voyage. C'était la première fois qu'elle partageait la selle avait un homme. Cette constatation la rendit un peu nerveuse, peut-être que son maître n'approuverait pas une telle conduite de sa part.

Les gardes les laissèrent passer sans poser de questions et elle dû faire un effort pour se montrer digne dans le dos du seigneur de Monragne. L'idée d'humilier un noble serait l'une des pires bévues qu'elle pourrait accomplir en une vie et elle portait beaucoup trop estime pour cet homme pour causer des problèmes dans sa vie.

Elle eut le souffle coupée en apercevant la demeure du chevalier. Les yeux emplit d'une lueur d'admiration, la demi-elfe accepta gaiement son aide pour descendre la selle et jeta rapidement un coup d'oeil aux alentours. Préoccupée par le nouvel environnement dans lequel elle se trouvait, elle ne remarqua pas l'étrange regard qui lui lança le seigneur de Monragne.


-Agréable, cela va de soit, répondit-elle sous la déclaration du noble. Cet endroit est impressionnant.

Elle suivit docilement le chevalier après avoir dit aurevoir au cheval, telle une enfant. Ils débouchèrent dans une large salle dont le centre était couvert d'une vaste table vieillit par l'usure. Cette même salle était pauvrement décorée et Castielle devina que cet établissement manquait d'autorité féminine. L'ambiance était un peu lugubre et peu accueillante. Le maître de la maison de la laisser pas admirer davantage la salle et ils poursuivirent leur chemin.

Ils rencontrèrent une bonne sur leur chemin et Castielle lui sourit amicalement. En observant la dame, elle devina qu'il ne s'agissait pas d'une beauté fatale, mais se concentrer sur l'extérieur d'une personne n'était pas une bonne occupation et la demi-elfe se contenta de la suivre sans poser de question lorsque celle-ci reçut des consignes de la part de son maître.

Lorsqu'elle vit la chambre qui lui était affublée, la mâchoire de Castielle se retrouva presque sur le plancher. Il ne s'agissait pas de la chambre d'un prince, mais la pièce était plutôt spacieuse et joliment meublée. Ses joues rosirent doucement devant ce qu'elle considérait être un luxe digne d'une dame de haut rang.


-Je ne suis point digne d'une telle générosité, murmura-t-elle pour elle-même.

Elle prit place sur le lit à baldaquin lorsque la bonne la fit attendre. L'herboriste en apprécia le confort et la douceur avec un large sourire ourlant ses lèvres.

La bonne revint plus tard, suivit de près par deux serviteurs portant une bassine. Elle haussa un sourcil, jamais elle ne se serait attendu à un tel luxe provenant du seigneur de la maison. Embarrassée, elle accepta le cadeau avec un sourire timide et remercia longuement les deux serviteurs pour ce service. Elle crut même apercevoir un regard suspicieux de la part de la bonne, mais elle n'y porta pas d'attention.

Les deux hommes quittaient la pièce et lorsque la bonne se prépara à partir à son tour, Castielle l'interrompu brièvement.


-Pardonnez-moi, madame, mais pourrais-je avoir un peu de fil et une aiguille, ma robe est dans un bien piètre état, je ne saurais remercier dignement le maître des lieux avec seulement des lambeaux sur le dos.

La bonne l'observa de la tête aux pieds avec haussant un sourcil. Sa robe n'était peut-être pas littéralement en lambeaux, mais la demi-elfe avait des airs de femme de rue avant le haut de sa robe légèrement déchirée. Tout ce qu'elle demandait était les outils pour réparer ce petit défaut.

-Laisser moi m'occuper de cela, madame, et porter plutôt votre attention sur votre bain.

Castielle voulut protester, mais sous le regard farouche de la bonne, elle préféra faire comme elle lui disait. L'herboriste accepta l'aide de la bonne pour délacer sa robe, puis remit celle-ci à la bonne dame. Les joues rosies par l'embarrassement, elle examina les différents savons et parfums qui se retrouvaient à sa disposition.

Elle fut heureuse de constater la présence d'un savon à la lavande qu'elle avait l'habitude d'utiliser dans la demeure de son maître. Castielle préférait rester simple et ne point abuser de l'hospitalité et des services offert par le seigneur de Monragne.

L'herboriste se baigna rapidement, ne souhaitant pas faire attendre son hôte trop longtemps. Faire patienter un noble ne devait pas être une bonne idée non plus.

La demi-elfe séchait tranquillement ses longs cheveux bruns avec un large linge blanchâtre lorsque la bonne refit éruption dans la chambre avec une robe qu'elle n'avait jamais vu auparavant. Intriguée, elle jeta un regard interrogateur à la bonne.


-Où est ma robe? demanda la demi-elfe avec une moue plutôt triste.

Où était donc sa robe préférée?

-Il serait peu convenable d'approcher le seigneur de Monragne avec robe déchirée et couverte de poussière, commenta la bonne avec un air sévère.

Castielle ne voulait pas abuser de l'hospitalité ou des services du seigneur de Monragne, jamais elle ne pourrait accepter de porter une autre robe et puis, d'où cette robe pouvait-elle bien provenir?

-Une demi-elfe? s'étonna la bonne en reculant d'un pas.

L'herboriste venait tout juste de cesser de sécher ses longs cheveux et jeta un oeil effaré vers la bonne.

-On aura tout vu ici, murmura la bonne pour elle même, mais Castielle l'entendit clairement et détourna le regard.

N'ayant pas le courage de s'attarder davantage dans la même pièce avec cette bonne, elle accepta de mal gré la robe, puis l'enfila sans poser plus de questions. Habituée à le faire elle-même, Castielle refusa l'aide de la bonne pour lacer sa robe, puis s'observa un moment dans un long miroir près d'une commode. Toute cette histoire était le comble de l'embarrassement. Elle n'agissait qu'en fardeau. Sa bâtardise ne ferait qu'humilier le maître des lieux.

-S'il est rebuté par ma nature, alors je connais le chemin vers la sortie, déclara-t-elle pour se donner du courage.

Elle ne masquerait pas sa nature sous un foulard. L'herboriste noua ses cheveux en une longue natte tombant agréablement dans son dos, laissant quelques mèches encadrer joliment son visage pâle.

La bonne l'accompagna ensuite jusqu'à la dite salle où elle se devait de retrouver le maître des lieux. Embarrasée par sa soudaine et nouvelle image, Castielle tenta de sourire du mieux qu'elle le pouvait tout en attendant le seigneur de Monragne. Ses doigts jouèrent nerveusement avec sa jupe.
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