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 La Reconquête d'Almia – I. Egarés, esseulés. [PV Agrarald]

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Agrarald Dolbarg'Ma
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MessageSujet: Re: La Reconquête d'Almia – I. Egarés, esseulés. [PV Agrarald]   La Reconquête d'Almia – I. Egarés, esseulés. [PV Agrarald] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 2 Mai 2013 - 18:49

Ses doigts crispés autour de l’acier, Agrarald voyait la roche défiler à toute allure devant ses yeux. Alors que le contrepoids remplissait son office, descendant dans les profondeurs d’Almia, les cinq Nains volaient littéralement vers un destin inconnu. Le Haut-Prêtre de Mogar sentait le vent se prendre dans sa barbe et siffler à ses oreilles tandis que les cris de ses compagnons se mêlaient au bruit de la chaîne. Les yeux mi-clos, Agrarald priait avec une ferveur renouvelée, espérant survivre à cette épreuve et ne pas rejoindre Mogar trop tôt.
Mais tandis qu’il luttait contre les nausées qui ne manquaient pas de l’assaillir, il ne pouvait s’empêcher de penser à ce qui les attendrait une fois arrivés à destination. La galerie de l’ascenseur avait été une des premières à être murées par les Nains lors de leur reconquête du premier niveau. Ils l’avaient bouchée bien en amont de l’ascenseur pour réduire le périmètre que leurs guetteurs avaient à surveiller. Avec du recul, et fort des connaissances qu’il avait maintenant, Agrarald se rendait compte qu’il s’était probablement s’agit d’une erreur : les Gobelins avaient eu tout le loisir de s’installer derrière les remparts que les Nains avaient érigés. Là, ils avaient sûrement pu prendre pied et établir une tête de pont.
Et alors que des frissons de terreur courraient le long de sa colonne vertébrale, Agrarald eut la vision d’une horde de Vertegueules grouillant à quelques mètres des siens. Des centaines de ces immondes bêtes pouvaient patienter là et amasser des troupes dans ces tunnels oubliés des Nains pour emporter la colonie en un unique assaut dévastateur.
Tandis que la chaîne continuait de les entrainer vers Mogar seul savait quelle destination dans un fracas indescriptible, Agrarald n’avait plus qu’une idée en tête : stopper les Gobelins avant que le pire ne se produise. Car dans le cas contraire, si par malheur lui et ses compagnons venaient à échouer, il craignait que la colonie ne soit emportée. Six longues années d’efforts anéanties en une unique bataille pour avoir été incapables de prévoir l’impossible : une attaque d’envergure et coordonnée par des Gobelins.

Soudain, la chaîne ralentit. Les crissements qui avaient accompagné la montée des Nains se turent peu à peu, ne s’éteignant que pour laisser place à un silence pesant. Dans les profondeurs de la cité, le contrepoids devait approcher de la fin de son périple et les systèmes des ingénieurs nains freinaient sa chute. Autour d’eux, les cinq compagnons voyaient désormais clairement qu’elle avait été l’intention des Gobelins. Le SangVert avait contaminé toute la partie supérieure de l’Ascenseur. Les murs de granit, taillés par les Nains, n’étaient plus que des masses de roche souffreteuse et purulente. Il n’en faudrait pas beaucoup pour faire s’écrouler toute cette masse informe et entrainer à sa suite la bonne pierre du premier niveau, ouvrant une voie royale à l’invasion. Pour ne rien arranger, toute la cavité baignait dans une lueur verdâtre et maladive, tandis que s’échappaient des parois des miasmes putrides. Comment diable les Gobelins pouvaient-ils respirer et prospérer en ce lieu ?
Levant la tête, Agrarald vit le bord déchiqueté du premier niveau qui se rapprochait lentement à travers un voile de vapeurs putrides. Toujours suspendu à la chaîne d’acier, son bras droit ankylosé par les efforts fournis pour demeurer accroché, le vieux prêtre dégagea son marteau de guerre et le tint fermement au creux de son poing gauche. Il murmura alors à ses compagnons :


- Tenez-vous prêts, je doute que notre arrivée soit passée inaperçue. Alors qu’il reprenait son souffle pour donner aux siens des conseils supplémentaires, il inspira par mégarde une bouffée de l’air pollué par les miasmes des Gobelins. Sa gorge se serra immédiatement et ses yeux se mirent aussitôt à pleurer. Respirant à travers un pan de sa tunique, il ne put que murmurer : Quand nous serons parvenus à destination, protégez-vous des vapeurs putrides. Elles nous tuerons aussi sûrement que deux pieds d’acier dans le corps si nous les respirons trop longtemps. Alors que la chaîne s’arrêtait sur un dernier soubresaut, il ajouta : Allons-y ! Que Mogar nous protège !

Se balançant légèrement au bout de sa chaîne, Agrarald finit par prendre pied dans le tunnel du premier niveau. Alors que les vapeurs nauséabondes brûlaient sa gorge, l’empêchant presque de respirer malgré le morceau de tunique qu’il avait pris soin de placer sur son visage et mettant ses yeux au supplice, le Haut-Prêtre de Mogar vit des dizaines de Râkhas monter à la rencontre des siens. Sans attendre, il traça sur le sol une rune de Mogar et eut le plaisir de voir quatre de ces infâmes créatures disparaitre sous une langue de feu. Mais avant qu’il ne puisse lancer d’autres sortilèges, les créatures furent sur lui. Les repoussant de son sceptre, les frappant avec son marteau, Agrarald parvenait à peine à les tenir à distance.
Malheureusement, le vieux prêtre savait bien qu’à ce rythme il ne pourrait pas tenir indéfiniment. Déjà, il sentait ses forces l’abandonner. Son bras, d’habitude si vaillant, semblait à peine pouvoir supporter le poids de son arme. Quant à ses jambes, Agrarald sentait qu’elles menaçaient de s’effondrer sous son poids d’un instant à l’autre. Toussant et crachant, le vieux Nain compris que quelque maléfice était à l’œuvre.
Un regard sur les jumeaux lui suffit pour comprendre qu’il ne se trompait pas. Eux, normalement si vaillants et bagarreurs, portaient leurs haches bien bas. Et, si les cadavres s’amoncelaient à leurs pieds, ils lui semblaient pourtant bien faibles à présent : les mains pressées sur leurs visages, ils peinaient visiblement à reprendre leurs souffles.
Sentant ses dernières forces l’abandonner et avisant que les Gobelins avaient cessé leurs assauts pour mieux profiter du spectacle de ces Nains à l’agonie, Agrarald s’apprêtait à recommander leurs âmes au Père lorsqu’une odeur familière vint frapper ses narines. Il y avait dans l’air comme une saveur étrange et suave. Moins une véritable odeur qu’un souvenir. Mais, peu à peu, l’odeur repoussante qui les avait accueillis à leur arrivée semblait laisser place à une délicate odeur de pins. Ce encore pour l’heure qu’une impression mais elle rappelait à Agrarald les bois qui bordaient la cité d’Almia. Ceux-là même où il se promenait naguère en compagnie de sa mère. Pour peu qu’il se concentrât, il lui semblait même sentir désormais la forte odeur d’humus qui imprégnait ces lieux. Soudain une brise légère lui caressa la joue et il put constater que son esprit ne lui avait pas joué de tour : les miasmes des Gobelins n’étaient plus, ils avaient laissé la place à la senteur des bois du Nord.
Se tournant à demi, le Haut-Prêtre de Mogar vit Brienna, agenouillée devant des runes, qui lui faisait un grand sourire. Sans perdre une seconde, le vieux prêtre se remit sur ses jambes et, tout en souriant largement à la prêtresse de Briessa, hurla :


- A l’attaque ! Pour Almia la Nouvelle.
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MessageSujet: Re: La Reconquête d'Almia – I. Egarés, esseulés. [PV Agrarald]   La Reconquête d'Almia – I. Egarés, esseulés. [PV Agrarald] - Page 2 I_icon_minitimeMer 15 Mai 2013 - 2:30

      Lorsque la fraîcheur des pins souffla dans la caverne du premier niveau, entre les murs verdis du passage condamné depuis longtemps, les cinq Nains retrouvèrent une nouvelle vigueur : les coup des jumeaux reprirent force et se mirent à pleuvoir avec colère, tandis que Agrarald criait en plongeant dans la bataille ; Dun Eyr repartit lui aussi à l’assaut, et il portait haut l’écu des Pierrenoires.

      « Briessa, la déesse Ours, soit bénie ! tonna le Lirganique tandis qu’il faisait voltiger son couperet. »

      Mais si l’air pur et le vent frais réveillaient l’ardeur des Nains, les Gobelins semblaient eux affolés : yeux exorbités, langue pendante, les créatures débiles piétinaient et fuyaient en tous sens face à la fureur des Nains. Quelques Vertegueules abandonnèrent le combat et leurs hordes se clairsemèrent par endroits, certains préférant le gouffre de l’ascenseur plutôt que les haches des Nains, d’autres tentant de se forer un tunnel dans les parois de pierre malade, à s’en décharner doigts et griffes. Devant ce spectacle, les deux jumeaux partirent d’un grand rire ; et comme Baltor abattait un large marteau et brisait l’échine d’un Gobelin, il criait à la cantonade :

      « Khayamu, jusqu’au dernier ! Ceux-là paieront pour les Pierrenoires tombés il y a sept ans ! »

      Le grand rire des jumeaux roula par-dessus la masse des Gobelins effarés, les naseaux saccagés par le souffle pur de Briessa ; et Dun Eyr allait se joindre à la joie triomphante des frères, lorsqu’une scène assombrit soudain sa barbe. Chassés du bord de l’ascenseur et refoulés jusqu’à l’accès muré du premier niveau, les Gobelins plongeaient à pleines griffes dans la pierre verte et malade du mur érigé autrefois par les Nains ; la roche s’était tant amollie, si bien que quelques Vertegueules y perçaient une brèche à coups de leurs dents comme des aiguilles. Le mur de contention était maintenant proche de céder et s’effondrer ; en s’abattant sur l’arrière de la meute des Gobelins, les Nains avaient sans le savoir précipité l’assaut sur le premier niveau.

      « Brienna, suspends tes incantations ! hurla un Dun Eyr soudain alarmé. »

      Le cri d’affolement du Haut-Prêtre tomba comme incongru dans la liesse sauvage des jumeaux ; la Prêtresse de Briessa tourna la tête vers Dun Eyr, mais sans comprendre. Le Lirganique concentra alors toute la volonté de son dieu pour renforcer les derniers pans du mur malade, mais la magie du Moqueur arrivait trop tard pour empêcher l’inévitable : une première brèche entailla le rempart, puis une seconde, laissant filtrer une lumière douce de l’autre côté, vers l’Almia nouvelle.

      « Bloquez les Rûkhs ! commanda Dun Eyr. »

      Les runes de Lirgan firent s’ébouler quelques blocs de pierre, broyant impitoyablement les Gobelins et brisant leur élan ; mais comme l’un périssait sous la pierre, trois autres prenaient son cadavre pour tremplin et rognaient de plus belle ce qu’il restait du mur des Nains. Le rempart n’était déjà plus qu’un muret dentelé de nombreuses ouvertures, les gueules cruelles des Gobelins hurlaient vers les brèches comme ils montaient à l’assaut du premier niveau ; plusieurs douzaines de ces monstres étaient encore vivants, et tous reprenaient confiance comme ils fuyaient la magie de Briessa pour bondir vers le cœur d’Almia la nouvelle.
      L’espace d’un instant, Dun Eyr eut la vision de leur campement pris au dépourvu par une meute de Gobelins furieux, bondissant sur les Nains harassés ou dépourvus de leurs haches. La maigre garde en armes de leur petite cité devait alors être loin, dispersée près de la surface pour veiller contre l’assaut des clans sauvages du Nord. Si la grosse centaine des Gobelins ne pourrait pas anéantir l’ensemble des Nains, elle ébranlerait terriblement leur colonie précaire, alors même que la masse des Vertegueules grossissait et s’apprêtait à faire céder le Grand Escalier.

      « On les poursuit ! tonna Dun Eyr. Ils ne doivent pas atteindre les campements. »

      Fort heureusement, il y avait loin depuis l’ascenseur condamné jusqu’au cœur de l’Almia nouvelle ; mais les Gobelins détalaient à toutes jambes et se dispersaient vers plusieurs embranchements de galeries. Dun Eyr plongea parmi la meute des Vertgueules, jouant de son écu pour les assommer comme ils tentaient de franchir la muraille par ses brèches élargies. Parvenu de l’autre côté du mur, là où s’étiraient les tunnels vers les campements, le Haut-Prêtre heurta violemment son bouclier d’airain du plat de son épée : le rude claquement métallique se répercuta entre les galeries et, Dun Eyr l’espérait, jusqu’aux oreilles des Nains du premier niveau.

      « Khazad ai-menu ! hurla le Liganique en abattant sa lame. Pour Almia et nos frères ! »
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Agrarald Dolbarg'Ma
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MessageSujet: Re: La Reconquête d'Almia – I. Egarés, esseulés. [PV Agrarald]   La Reconquête d'Almia – I. Egarés, esseulés. [PV Agrarald] - Page 2 I_icon_minitimeSam 22 Juin 2013 - 21:50

Agrarald encouragea d’un geste du bras les jumeaux à suivre l’exemple de Dun Eyr. Alors saisissant leurs haches comme de vulgaires cognées, ils se frayèrent un chemin à travers les Gobelins qui se pressaient encore près du mur partiellement effondré.
Marchant sur les cadavres laissés par les deux Nains, le vieux Mogariste assurait leurs arrières en compagnie de Brienna. Jouant de leurs marteaux de guerre, tous deux maintenaient les Vertegueules dans le tunnel de l’Ascenseur. Les quatre Nains avançaient lentement sur les traces de Dun Eyr. Un pas après l’autre, ils se rapprochaient d’Almia. Déjà, les jumeaux avaient presque passé la brèche. Encore quelques mètres et ils rejoindraient Dun Eyr. Devant eux les Rakhas se faisaient moins nombreux, fondant littéralement sous les coups de Derntor et de son frère. Quant aux autres engeances, le gros de la troupe se reformait à proximité de la faille, là où, maintenant que Brienna avait cessé ses incantations, les vapeurs méphitiques abondaient à nouveau. Ils donnaient l’impression de regrouper leurs forces en prévision d’un nouvel assaut.
Encourageant les Jumeaux de la voix, Agrarald abattit son marteau sur un Gobelin qui s’était aventuré à sa portée. La pitoyable créature tenta bien de se protéger sous un bouclier de fortune, mais l’acier d’Almia était solide. Aussi le marteau d’Agrarald fracassa la maigre protection comme s’il se fut s’agit de simples brindilles et enfonça le crâne de son ennemi.

 
- Khazad ai-menu !, hurla le Mogariste en réponse au cri de guerre de Dun.
 
Après un dernier effort, les quatre Nains furent de l’autre côté du mur ou de ce qu’il en restait. Des pans entiers s’étaient déjà effondrés, si bien qu’il n’offrait plus guère de protection. A travers ses larges ouvertures, Agrarald voyait les Vertegueules avancer lentement. Il n’y avait guère de doute à avoir sur la stratégie qu’ils comptaient employer : fidèles à leurs habitudes, ils allaient fondre en masse sur les défenseurs et les submerger sous leur nombre. Ces ignobles créatures ne semblaient accorder que peu d’importance à leurs pertes. Seule la victoire les intéressait.
Conscient du danger, Agrarald s’agenouilla dans la poussière d’Almia. Avec des gestes précis et sûrs, il traça quatre runes et les écacha d’un mouvement sec. D’abord, rien ne sembla se produire. Mais soudain un léger crépitement se fit entendre et les Nains virent poindre de petites étincelles au pied du mur à demi effondré. L’air ondoya sous leurs yeux tandis qu’une odeur de fer chauffé à blanc envahissait leurs narines. Alors apparut un véritable mur de flammes qui bloquait l’avancée des Vertegueules demeurés dans le tunnel.

 
- Qu’ils essaient d’effondrer ce mur-ci, lança Agrarald avant de se relever un cruel rictus aux lèvres.
 
Se massant les côtes qu’une lance avait frappées durement sans toutefois parvenir à percer la côte de maille, Agrarald se tourna en direction de Dun Eyr.

 
- Ceux du tunnel ne sont pas prêts de rejoindre leurs camarades. On est tranquille pour une bonne demi-heure. A moins qu’il n’ait quelque chaman pour contrer mon sortilège. Mais je doute qu’aucun de ces chiens puissent tenir tête à Mogar en ce lieu. Trop de sang à nain à couler sur ses pierres, nous nous tenons sur une terre sanctifiée… ou peu s’en faut. Après une courte pause pour vérifier que les jumeaux et Brienna ne souffraient pas de blessures trop sérieuses, Agrarald demanda :Que proposes-tu maintenant ? L’un de nous, au moins, devrait essayer d’avertir la colonie, non ?
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MessageSujet: Re: La Reconquête d'Almia – I. Egarés, esseulés. [PV Agrarald]   La Reconquête d'Almia – I. Egarés, esseulés. [PV Agrarald] - Page 2 I_icon_minitimeJeu 25 Juil 2013 - 13:20


      Un mur de feu brûlait à dix pas des cinq Nains hébétés, et les flammes rouges leur sculptaient d’étranges profils. Avant que la lourde fumée noire ne vienne obscurcir les galeries, Dun Eyr put jeter un regard aux quatre autres visages émaciés par la fatigue, et aux mains rendues calleuses par les combats. Brienna semblait parvenue à l’extrême limite de l’épuisement, tandis que le front de Baltor se violaçait sous le choc d’une vilaine blessure. Leurs forces ne les porteraient pas bien longtemps encore, ces cinq Fils du Père, tous durement éprouvés par leur plongée dans les entrailles du monde gobelin : il était temps que cette aventure prenne fin.

      Devant les Nains, un réseau de galeries et de petits tunnels s’étendait comme un delta de marais : des gorges recoupaient des gorges, des boyaux débouchaient vers d’autres boyaux, et Mogar seul savait par quelles issues les Vertegueules, mi-terrifiés, mi-enragés, avaient pu faufiler leurs corps squelettiques. C’était là un dédale oublié depuis longtemps par les Nains : jamais les nouveaux pionniers d’Almia n’avaient osé s’y aventurer, et quant à ceux qui avaient connu l’architecture de cette mangrove de pierre, leurs os devaient blanchir depuis longtemps dans un garde-manger des Rûkhs.

      « Comment les retrouver tous ? gronda Dun Eyr en crachant sur le sol de roche. Maudits Rakhas ! »

      Dans l’ombre d’une des nombreuses galeries, quelque part en avant des Nains, un reflet verdâtre brilla durant un instant. L’œil noir, Dun Eyr invoqua la colère du Père, et un éclat embrasé fila dans l’obscurité, sifflant, pour aller frapper la bestiole.
      Mais au lieu d’un unique cri, les Nains entendirent une foule de grognements leur affluer aux oreilles. Et là-bas, dans la galerie, le projectile avait engendré de nouvelles flammes : des langues de feu couraient vers l’intérieur du boyau, avides et rapides, rampant le long des murs étriqués, porteuses d’une mort atroce pour les Gobelins. Une odeur nauséabonde parvint jusqu’aux narines des cinq Nains, celle de la chair verte rôtie à vif.
      Lorsque Dun Eyr aperçut les reflets blancs qui nacraient certaines parois des tunnels, l’incompréhension disparut, et ses yeux s’arrondirent de surprise.

      « Du salpêtre ! lança le Haut-Prêtre. Il y a du salpêtre sur ces vieux murs ! »

      Enfin, la chance leur souriait. En une seconde, la décision de Dun Eyr fut prise, et se tournant vers Agrarald et ses compagnons, il ordonna :

      « Prenez chacun des torches, allez embraser les murs qui peuvent l’être. Pour les autres galeries, vous les éclaircirez à la hache et au marteau. Rejoignez au plus vite la colonie : j’irai directement à eux, pour que nos frères soient avertis. »

      Il n’y avait peut-être que quatre ou cinq galeries qui portaient assez de salpêtre pour être incendiées ; et d’innombrables souricières, ou des tunnels à rats, couraient trop bas pour qu’un Nain puisse y poursuivre l’engeance verte. Jamais, à eux cinq, ils ne viendraient à bout du flot des Gobelins qui s’était déversé vers les campements : mais au moins, ils amputeraient la cohorte de ce qui pouvait l’être.

      « Khayamu ! Remenu ! »

      La lame à la main, et frappant à coups redoublés sur son bouclier, Dun Eyr aspirait autant à effrayer les Vertegueules qu’alerter leurs frères Nains restés au camp. Sans plus attendre, le Haut-Prêtre s’engouffra dans la plus large des galeries, celle qui courait droit aux territoires reconquis ... du moins, l’espérait-il.


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