Maîtresses et épouses [pv Isy]

L'ambiance à Karras était devenue assez différente.
Guilhem était un homme aux goûts martiaux et austères qui ne manquaient pas de rejaillir sur la décoration et les ornements de la forteresse. La crise que connaissait Serramire se prêtait d'ailleurs à ce genre d'ornements. Mais maintenant, la région s'était quelque peu stabilisée et surtout, il y avait quelqu'un qui s'était durablement installé dans le lit de Guilhem. On a souvent tendance à mésestimer ce genre de petits détails, mais il fallait toujours les prendre en compte. Le résultat de ce positionnement était que la demoiselle était plus souvent solliciter par les domestique. Non pas pour oppérer aux tâches ménagères, mais pour obtenir des consignes de sa part. Où se rangeait ce linge ? Et ces couverts ? Quelqu'un avait-il déjà remis en ordre le lit dans la chambre de Guilhem ?

Après tout, si elle était toujours une captive, elle était parvenue jusqu'à présent à toujours se maintenir dans le lit de Guilhem. À n'en pas douter, c'était là un record, le seigneur de Karras n'ayant jamais été quelqu'un de fidèle. Il ne l'était déjà pas avec son épouse, il n'y avait pas de raison qu'il le soit plus avec une simple concubine. Mais contrairement à se que l'on pouvait penser, il n'avait pas touché à d'autres femmes qu'elle. Tout cela pour dire que puisqu'elle parvenait à rester en place, elle était donc plus ou moins devenue la dame de Karras.

En l'absence d'épouse, c'est la favorite qui règne.

Ce matin là, Guilhem poussa Agniès dans une pièce relativement exiguë qui sentait le renfermée. Les plantes qui s'y trouvaient étaient désèchées depuis longtemps et les coussins sentaient l'humidité. Sans compter les innombrables toiles d'araignée un petit peu partout. Elle avait servir de débaras pendant un moment, mais Guilhem avait demandé la veille qu'on débarasse cette pièce de tout se qu'on y avait ajouté. Aussi, rien n'était vraiment bien rangé.

« C'était le boudoir de mon épouse, dit Guilhem en posant ses mains sur les épaules de son amante. Maintenant, c'est le tiens. »

Derrière eux, Favrielle poussa un léger grognement en évaluant tout le travail qu'elles allaient devoir faire pour que cette pièce ressemble à nouveau à quelque chose.

« Je suis impatient de voir se que tu vas en faire, fit le seigneur de Karras avant de laisser son amante et sa cameriste sur les lieux. »

Déambulant un moment dans la pièce, Favrielle fini par se tourner vers la jeune muette.

« Je vais chercher les filles. À nous deux, nous n'aurons jamais terminé. »