L'odeur de l'encens [Castielle/LIBRE]

Le haut prêtre s’était posé à l’extérieur de la ville pour ne pas attirer l’attention, les temps etaient mouvementés et il n’avait pas sa garde personnelle. C’était le matin, tôt, les commerçants des rues commençaient à s’agiter un à un et ne faisaient pas trop attention à lui lorsqu’il sillonnait les rues. Quelques uns le dévisagèrent, en effet, sa longue robe noire, sa capuche couvrant son visage, le cliquetis macabre des osselets de sa parure, son habit était au diapason de sa fonction de Haut Pretre de la Deesse de la mort. Et puis sans oublier la faux posée dans son dos, la lame vers le bas pour éviter de paraitre trop menaçant mais quiquonque la voyait ne pouvait qu'avoir de gros doutes sur le casier judiciaire de cette personne...

Son habit de voyage ne le distinguait pas vraiment d’un simple prêtre ou juste d’un mercenaire un peu louche, donc personne ne lui fit de signes réverentieux, même si de voir deux gamins qui se tapaient dessus avec des batons s’enfuir à sa vue l’amusa au plus haut point…

Il se dirigeait vers la Cathedrale mais prenait ces petites rues marchandes, par nostalgie, voila quoi, 3 ans qu’il était parti ? Il ne savait plus vraiment. Et puis soudain un eclair lui traversa l’esprit.

Mmh…Peut etre que je ferais mieux d’aller acheter de l’encens, au cas ou… voyons voir ou est-ce que je peux trouver ça….Ah ! ''Les herbes de Vynelle'' ! Voila qui devrait faire l’affaire…

Le haut-pretre poussa la porte d’entrée, et au même moment un éclair tonna et la pluie se mit à tomber. Au travers du flash lumineux on pu voir une silouette grande, sombre, avec une faux dans le dos apparaitre à la porte. On aurait pu croire que la mort elle même était rentrée.
Content d’avoir echappé à la pluie et ignorant de l’effet sinistre qui venait de se produire, Licsis fit quelques pas vers le contoir, lentement, en essayant d’humer le parfum ambiant afin de juger de la qualité du magasin.Le silence était total, seul la pluie était entendue, tout comme le bruit du vent qui n'aidait en rien à l'ambiance du moment...

Il lacha alors ces mots sur un ton neutre ;

« Juste à temps. »

La rumeur lointaine du marché qui s’activait éveilla l’attention un peu endormie de Castielle. La demi-elfe fronça des sourcils et observa le petit chiot qui s’énervait avec un petit jouet que l’herboriste avait confectionné avec de vieux bouts de chiffon. L’animal grogna contre l’objet inoffensif. Elle sourit, se demandant réellement si une telle créature pourrait la protéger contre des voyous voulant causer du tort à sa boutique et à sa personne. Pour le moment, la bête était plutôt effrayée par son ombre et se sentait menacée par des jouets.

Elle soupira. Pas d’ennui, car elle avait beaucoup trop à faire. Pas d’exaspération, elle était trop sereine pour cela. Il s’agissait du soupir de la femme seule, le soupir de la femme qui attend un gentilhomme. Deloth lui manquait, un peu. Non, cela était un mensonge. Pas qu’un peu, mais beaucoup. Il avait apporté un brin de lumière et d’excentricité dans sa vie terne. Appuyée sur sa main, le coude encré sur un bureau, elle soupira à nouveau. Elle se remémora le sourire énigmatique de son ami, ses cheveux sombres dans la brise du soir et de ses mains grandes et fortes – et un peu baladeuses.

Un sourire un peu rêveur flotta sur ses lèvres alors que sa chatte, Martha, venait réclamer des caresses en se frottant contre sa jambe, laissant un peu de son poil sur le bas de sa robe. Ce n’était pas bien grave, il ne s’agissait que de sa robe de travail, la salir et la ruinée avait été le but de sa créature. Elle tenta néanmoins d’effacer la présence passée du félin sur le tissu simple de sa robe.

-Tu viens réclamée ta pitance, c’est pour cela que tu me fais les yeux doux, petite chatte démoniaque! Marmonna Castielle en mimant un ton exaspérée.

Martha miaula bruyamment. Il s’agissait de sa réponse. Un oui définitif. Les yeux du félin brillèrent de convoitise vers la porte menant à la cuisine arrière. Castielle soupira, à nouveau. C’était la journée des soupirs!

Elle se leva un peu trop paresseusement à son goût, elle qui pourtant était si travaillante et active et pénétra dans la cuisine par la porte au fond de la boutique. Celle-ci avait été bien rangée la nuit précédente, la demi-elfe était plutôt fière de son travail. Elle prépara un bol de nourriture fraîche à base de poisson pour sa chatte trop gâtée. Lorsque cela fut fait, elle entendit le son distinctif de la clochette placée à l’entrée de la boutique, puis le son soudain du tonnerre grondant dans le ciel.

Perturbée par ce changement soudain de la température, Castielle se dirigea rapidement à la boutique et fut effrayée durant une fraction de seconde par la présence d’une silhouette étrange. Une silhouette plutôt grande, obscure avec une grande faux à l’arrière d’elle.

Portant la main à son cœur, Castielle recula d’un pas, son bonnet de travailleuse tomba presque de sa tête, mais elle le retint juste à temps, son attribut principal de demi-elfe restant ainsi dissimulé.

-Par tous les dieux! S’exlama-t-elle, surprise. Vous présence m’a effrayée, monsieur!

Reprenant aussitôt son calme et son maintien digne d’une dame, elle s’approcha du comptoir de la boutique, un vague sourire aux lèvres tout en lissant les plis de son tablier. Martha s’était recroquevillée sagement dans un coin à cause du tonnerre et de la forte pluie qui commença à fouetter les murs et les fenêtres.

L’ambiance était plutôt sinistre.

Plutôt intimidée par la présence de cet homme, car il devait absolument s’agir d’un homme avec sa carrure, Castielle resta sagement derrière son comptoir et se contenta d’accueilir ce client irrégulier avec un sourire affable et ses mains sagement posées sur la surface du comptoir.

-On dirait que vous vous êtes échappée de la noyade, mon bon monsieur, n’hésitez pas à rester le temps que la tempête se calme.

«Non, partez, car votre présence simple être un mauvais présage, quelle imbécile suis-je, je ne le connais pas! » pensa-t-elle honteusement en baissant les yeux un moment.

Elle eut un frisson, mais pas parce qu’elle avait froid.

-Que puis-je faire pour vous? Demanda-t-elle doucement.

Licsis intériorisa un rire devant le hoquet de la vendeuse, mais face à la reaction qui suivit il décela aussi de nombreuses choses. Tout d'abord elle ne le reconnaissait pas et donc ne s'adressait pas a lui comme on s'adresse à un Haut-Pretre. Ce qui l'arrangeait car il était ici incognito sans sa garde rapproché et puis les gens n’étaient plus tres naturel quand ils etaient au courant, souvent intimidé ou se sachant trop quoi dire...Donc c'etait plutot une bonne chose. Et puis une deuxième chose, qui lui attira bien plus l'attention. La jeune femme avait beau se couvrir les oreilles, il y a des choses qui ne peuvent se cacher lorsqu'on est de la meme races des sangs mêles...C’était presque évident comme le nez au milieu de la figure pour lui, elle était une demi elfe, tout comme lui...
Elle devait le cacher pour eviter de sa faire traiter de bâtarde à longueur de journée, la vie des demi-elfes n'etait pas toujours facile...
Elle etait d'ailleurs charmante, pleine de vie, avec ses animaux, son magasin tres intimiste, tout cela regorgeait de vie ce qui n’était pas vraiment du quotidien de Haut pretre, mais qui n'etait pas non plus sans le déplaire. Valoriser et comprendre la mort c'était aussi voir la richesse de la vie, et elle était la dans ces petites choses...
Cet atmosphère le mit de bonne humeur et afin de ne pas mettre mal à l'aise sa charmante interlocutrice, et dans ce silence de mort il déboutonna sa veste abaissa sa capuche et posa le tout sur sa faux qu'il posa contre le mur, le tout lui servant de porte manteau.

Il était maintenant habillé de maniere plus légère et decontractée. Apparaissait maintenant sa grande taille, son teint un peu bronzé, ses yeux jaunes profonds, et ses oreilles pointues dépassant légèrement de sa chevelure noire en bataille. Des traits fin comme ceux d'un elfe mais quelques détails humains, comme sa peau plus foncé ou sa musculature plus prononcée. Il faisait jeune, 26 ans, malgré ses 71 ans cette année, et malgré son air fatigué, l'air de ceux qui reviennent d'un long voyage, il avait bonne mine, et il se dégageait de lui un charme virginal et innocent.

Beaucoup moins menaçant désormais, et l’atmosphère pesante contrairement à la pluie étant retombée, Licsis gratifia alors l'herboriste d'un large sourire.

Bien le bonjour, c'est rare de croiser des demi-elfes par ces temps, ça fait toujours plaisir de croiser un compagnon...d'infortune si j'ose me permettre...

Licsis se retourna et soupira devant la pluie.

Voila qui va rendre mon oiseau de compagnie de tres mauvais poil... J'aime bien la pluie mais la...Je ne serais pas contre abuser de votre gentilesse en attendant que ça se calme...

Licsis regarda ses multiples bagues et trouva soudain que lorsqu'il n'avait plus sa tenue cela faisait bizarre, il avait une allure assez commune et cela jurait avait ces bagues de valeurs. Mais il revint à sa pensée premiere.

Ah oui, je cherche de l'encens, d'abord un encens assez classique et assez fort, afin qu'il puisse cacher l'odeur de la putrefaction, pour les cérémonies du Culte de la déesse de la mort, et un autre pour mon usage personnel, quelque chose de plus raffiné, ce que vous aurez de meilleur...


Voila donc que le haut-pretre d'abord si intimidant s'était complément métamorphosé, même si il restait quelque chose d'étrange avec lui, comme une sorte d'aura...


[j'ai pas spécialement le temps de faire des post incroyables, ça te va comme ça ? ]