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 Par la faveur du Favori... [PV Këda]

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Bol d’Jiv’elgg
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MessageSujet: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeDim 20 Oct 2013 - 15:24



Le soleil automnal balayait les plaines de l'Ithri'Vaan, pas un souffle d'air ne venait agiter la plaine. Ils avaient oeuvré toute la nuit, ses fidèles suivants, et toute la journée encore. Le soleil descendait vers l'horizon désormais, et la récolte avait été bonne. La file des futures sacrifices s'étendait jusqu'à perte de vue, encadrée de fanatiques qui, régulièrement, fouettaient ou bien les prisonniers ou bien eux mêmes. Il se délectait de ces cris de douleur comme les esclave le portait vers le début de cette macabre file. La peau de son dos était tendue par les crochets et les chaines et cela ne faisait qu'accentuer l'extase que lui offrait sa Mère.

Il vit les êtres pitoyables, ceux qui geignaient, pleuraient et gémissaient face à leur destin. Ils ne comprenaient rien à la grandeur, à l'extase de la souffrance et au bonheur inextinguible qu'était ce don à la prodiguer à autrui au delà de toute autre considération. Les profanes appelaient cela de la cruauté, mais seul les ignares pouvaient qualifier un acte si bon de la sorte. La douleur était le moteur du monde, ce qui rendait tout être meilleur et engendrait tout changement. Mais cela, ces vermisseaux ne pouvaient le comprendre. Alors il ne leur jeta plus qu'un regard dédaigneux sous son masque.

Si ça n'avait tenu qu'à lui, il les aurait privé de la douleur divine de Kiel pour les laisser pourrir dans les geôles humides et noires de Yutar. Mais il n'appartenait pas à lui de décider qui devait mourir, souffrir ou pire... vivre. Parce que la vie sans douleur était sans doute la pire des punitions, il était normal que ce ne soit pas à un mortel de dispenser un tel jugement. Aussi, il allait les soumettre au test que sa Mère avait prévu pour choisir ses sacrifices et il sélectionnerait les meilleurs élément pour son cadeau à Anaëh.

Les esclaves le déposèrent à la tête de la file et les fidèles du Culte se précipitèrent pour le descendre du cadre de fer rouillé qui supportait les chaînes de la Chaire de Souffrance. D'un geste, il les intima au calme, à l'ordre et la modération. Il n'avait aucune envie qu'on le prive brusquement des sensations que lui provoquaient ses voyages. Alors lentement, il rejoignit le sol et fut détacher de son véhicule sacré. Il avança à pas mesurer vers l'autel qu'il gravit. Les esclaves avaient fait du beau travail. Il leur accorderait une faveur de leur choix ce soir, plutôt que de leur offrir une de ses propres offrandes. Kiel était généreuse envers qui la servait bien, même envers les incroyants.

Il s'adressa alors à l'assembler des sacrifices potentiels qui se tenait en fil devant lui. Sa voix porta loin dans la plaine comme le silence s'était fait parmi ses hôtes. Ils étaient Elfes, Hommes, Nains, Zurthans, Demis et même Drows. Mais les Drow de la Dross ne méritaient à ses yeux pas meilleur traitement que les Elfes des forêts profondes. A son coté, il sentit la chaleur rassurante qui émanait du feu dans lequel étaient plongés trois boulets ardents en acier, issus des reliques de Kiel emportées avec déférence du temple pour servir à la destruction de leurs ennemis de toujours.

"Des profondeurs de la douleur naîtra la joie, ma joie. Parce que le Sacrifice à la Souffrance et l'acceptation de Ma Douleur seront la voie de la rédemption. Ceci est un extrait des Voix de la Geôle, un message de notre Déesse envoyé pour sortir de la bouche des suppliciés du Temple. Aujourd'hui, vous avez tous été rassemblé pour cela, pour cette joie et cet immense honneur qu'est celui de mourir et de souffrir pour Kiel Elghinn.

Mais, même moi, son plus grand Favori, je ne peux choisir seul de qui est digne ou non de recevoir cette ultime communion avec la Déesse. Ma Mère va donc vous faire passer à tous un test. Ici sont plongés dans le feu les Boulets de la Pureté Ardente. C'est avec ces reliques sacrées que vous aurez l'honneur d'être soumis à l'Ordalie de la Pureté. Chacun aura son tour et son droit à postuler pour la chance qui est donné. Tenez l'objet ardent dans votre main nue, criez avant que je n'enlève l'objet de votre douleur et vous aurez le privilège d'être sacrifié à la gloire de Kiel.

Que le premier des enfants amenés vers la douleur s'avance."

Et c'est ce que fit le nain, sans même qu'on ait besoin de le pousser. Si il se posait dans sa tête de petit indigne, il savait qu'il avait intérêt à se soumettre à son jugement. Ils pouvaient choisir, ou bien la geôle, la souffrance et la mort pour avoir choisi la fuite, ou bien une opportunité de liberté pour avoir tenu. Et ce raisonnement  le dégoûtait mais l'Ordalie était initiée et rien ne pouvait aller contre ce processus sacré. Eux ne savaient pas, par contre, que le métal n'était pas du tout normal et qu'il arrivait à faire hurler jusqu'aux Prêtres banaux eux mêmes.

Le Nain le brava du regard. Il haussa un sourcil, l'air amusé sous son masque. Un Prêtre saisi un des trois boulets, celui qui convenait aux êtres d'une longévité supérieure sans être immortel, à l'aide d'une pince et le tandis au Fils de la Souffrance. Celui-ci s'en saisit sans frémir, ce à quoi le Nain fronça ses sourcils roux et broussailleux. Bol d’Jiv’elgg tandis l'objet au fils de la guerre et de la montagne sans aucune hostilité. Celui-ci s'en saisit d'un geste ferme avec bravade.

Et déjà, il vit la douleur s'étendre dans le regard du fier petit bipède. Il attendit, encore et encore. La sueur coula le long du visage du Nain. Ses lèvres frémirent et son poing trembla. Il attendit encore, il fallait qu'en son coeur il sente l'autorisation de Kiel de libérer le Nain de son Ordalie. Mais le hurlement de douleur vint briser sa concentration avant le signe. Il pencha sa tête sur le coté pour montrer son étonnement et s'abaissa lentement pour ramasser l'objet sacré qui était tombé sur la dalle de pierre et le tendre au Prêtre qui le remis dans le feu à l'aide d'une pince.

Il regarda ensuite le Nain, brisé dans son orgueil s'éloigner vers un des chariots prisons encore vides pour l'instant. Le Favori se tourna vers le suivant, ou plutôt la suivante, et tendit la main pour recevoir l’artefact destiné aux Mortels. Et la journée se poursuivit ainsi. Les prisonniers se succédèrent et nombreux furent les élus pour le sacrifice. Il aurait beaucoup de choix pour sa première action tangible contre Anaëh. Mais il désespérait de voir un seul être capable de résister à la douleur.

C'est alors que ce désespoir s'évanouit. Un prisonnier résista à la douleur, un homme, ni jeune ni vieux, sans trait vraiment distinctif se présenta à lui. Il lui tendit le Boulet Ardent de la Pureté des Mortels et le regarda. Le temps s'écoula sans cesse, la sueur mouilla presque entièrement la chemise du captif. Il lui sembla que le temps s'étendait longuement lorsque le signe paru, une légère douleur dans sa mail là où s'étendait la brûlure causée par la manipulation des reliques.

Il tendit calmement la main vers l'humain qui le défiait du regard et récupéra le boulet. L'autre ne se priva pas de soupirer bruyamment en lui rendant l'objet. Un sourire s'étala sur les lèvres du pauvre erre. Sans se détourner de lui, Bol d’Jiv’elgg reprit la parole. S'adressant autant à lui qu'au reste des prisonniers.

"Félicitation Humain. Tu as réussi avec succès l'Ordalie de la Pureté. Tu es béni par Kiel Elgghin, notre grande et sainte déesse qui a, dans sa grande sagesse, décidé de t'épargner. Tourmenteurs, coupe lui l'avant-bras. La souillure de la plaie ne peut demeurer sur celui qui a été gracié. Après cela qu'on le libère sans le toucher d'avantage."

Et face à l'expression mêlée de terreur et de colère du captif, le Favori sourit et se pencha sur lui pour reprendre, toujours à voix haute, son discours.

"Ma Mère t'a gracié. Sois en heureux. Maintenant, voyons voir si Teweïon, la mère de mon peuple qui préside à la mort, sera du même avis que la déesse de la Souffrance."

Et le bras fut fauché, le prisonnier relâcher titubant vers le soleil couchant et le suivant fut poussé pour s'avancer. L'Ordalie se poursuivait, la file était encore longue. Ce serait une bonne et pieuse journée. Après cela, il pourrait s'occuper de son expédition contre Anaëh et les Elfes honnis de son peuple.


Dernière édition par Bol d’Jiv’elgg le Sam 16 Nov 2013 - 23:53, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeLun 21 Oct 2013 - 17:56

Il a été pris. Alors qu'il est épuisé. Alors que sa vue même se brouille. Alors qu'il n'a pas dormit depuis plus d'une ennéade. Il ne sent plus rien, il est comme hypnotisé. Il ne sait même pas ce qu'il fait ici, il ne sait même pas s'il a sa place ici. Il sait encore moins où il va. Mais qu'importe, parce qu'il s'en contre-fiche. Le monde pourrait bien s'arrêter autour de lui, les personnes, autour de lui, geignants et pleurnichants, peuvent bien s'écrouler là, raides morts, qu'il ne sortira pas de cet état. Ses pas sont automatiques, et bon nombre de ceux qui l'entourent avancent tout aussi mollement que lui. Mais eux, contrairement à lui, sont résignés. Pourquoi, il ne sait même pas. Peut-être parce qu'il vont mourir ? Oh, ce serait merveilleux. Alors pourquoi geignent-ils ainsi ? On dirait, pour certains, qu'ils sont sur le point de s'effondrer, de pleurer et de supplier. Non, en fait, certains le font déjà.

Il n'a même pas cette étincelle de mépris qui s'allume en lui. Non, il n'a rien. Il se sent tellement vide, et tellement creux. Presque mort. Il ne se souvient même pas de ce qu'il fait à, comment il est arrivé là, pourquoi il est là. Il ne se souvient pas de ce qui s'est passé. Peut-être Elle. Ou peut-être pas. Ses souvenirs ne reviennent pas, mais une fois encore, il s'en contre-fiche. Il a peut-être tué. Beaucoup. Peut-être qu'il s'est seulement évanouie. Quand la file avance de nouveau, après qu'un cri ait résonné, il se rend compte qu'il est bien proche du « bout ». Il ne sait même pas ce qu'il y a au bout, et pourtant, pourtant, il contemple de ses yeux vide l'achèvement de la file. Et l'homme, l'homme qui hurle. Mais, étrangement, il ne l'entend plus. Il est comme dans un silence ouaté, perdu, privé de tout sons, privé de toutes sensations. Et il sent que s'il s'essaye à parler, il ne fera que bégayer, et il ne pourra sortir plus d'un mot. Etrange. Oui, mais tellement bon ! Ne plus rien sentir. Etre comme mort.

Devant lui, il n'y a plus personne. Non, le seul qui lui servait encore de barrière, le seul qui le gardait encore au chaud, dans sa bulle, s'est avancé. Il sait devoir s'en extirper, parce qu'il ne comprend même pas ce qu'il se passe, parce qu'il ne sait même pas ce qu'il doit faire. Et à son humble avis, il pense tout de même qu'il devrait savoir ce qui se passe devant lui avant d'arriver au pied du mur. Mais il n'arrive pas à s'extirper de ce doux silence, de ce repos si alléchant. Non, il n'y arrive pas. Et c'est traîné, ou poussé, ou peut-être même fouetté par d'autres qu'il s'avance vers celui qui se tient au centre de tout. Un drow. Forcément. Pourquoi forcément ? « Allons, tu sais pourquoi. Tu penses à ton père, n'est-ce pas ? Oui, bien sûr. C'est logique. C'est tout de même étrange qu'il te manque. Tu vas venir à le voir partout... » Il aurai du être un drow. Pas un bâtard d'hybride. Non, ses deux parents étaient des drows. Alors pourquoi est-il ainsi ? Qu'a-t-il raté ? Qu'a-t-il oublié de faire ?

Quand il arrive là où l'autre veut qu'il soit, il plante ses pieds dans le sol et fixe ce masque. D'un air absent. Son œil est vide. Et ses pensées sont à des lieues de là. Il est comme devenu une enveloppe vide. Oui, qu'importe ce que son corps subit, qu'importe ce que ses sens lui communiquent. Il est presque éteint. Et sa posture même en témoigne. Il n'écarte pas légèrement les jambes pour signifier son assurance, non. Mais plutôt pour tenir debout. Parce que s'il colle ses pieds, il tombe à coup sur. Les bras ballants le long du corps, il tient à peine sa tête droite, et ses épaules sont affaissées. Là, comme mort, il attend. Quoi, il n'en sait rien, mais il attend. Et dans sa tête, Elle n'est plus. Il ne ressent plus que du vide. Un vide qu'il lui tarde de combler. Il n'aurait jamais cru penser ça un jour. Mais son absence lui pèse. Beaucoup plus que ce qu'il n'aurait put l'imaginer. Il se souvient. Voilà un moment déjà qu'il ne la sent plus. Qu'il l'a perdu en quelques sortes. Et ça l'ennuie. Profondément. Alors ce doit être ça cet état. Juste... le manque.

La souffrance lui manque. L'éternelle résistance qu'il lui impose. Chaque jour, chaque instant. Presque inconsciemment désormais. Mais Elle lui faisait au moins une présence, une raison d'être. Il était pour ne pas qu'Elle soit. Et maintenant qu'il ne sait ce qu'Elle est devenu, il ne se sent plus vivre. Il ne croit plus à son existence. Terrible chose oui. Terrible. Le regard voilé par l'assomment de la perte, il attend. Il attend de n'être plus. Ou qu'Elle soit de nouveau.
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeMar 22 Oct 2013 - 19:33



Il regarda la file décroître et les chariots se remplir. Il y avait eu beaucoup de luttes, de plainte, de gémissements et de pleurs. Un Elfe et puis deux Drows avaient même tenté de le tuer. Leur corps convulsaient encore dans la lueur vespérale, secoué de tremblements ponctués par des râles presque inhumain qui signifiaient qu'ils n'étaient pas prêt de mourir. Le talent du Favori n'était pas seulement de faire souffrir mais surtout de maintenir le sujet en vie au delà de toute logique. Ces deux là comprenaient qu'un coeur pouvait continuer à battre par la grâce de Kiel alors qu'une chaîne était passé en son centre.

Il continuait sa tâche, insensible au juste châtiment infligé aux renégats. Ne leur accordant son attention que pour les maintenir emprisonnés dans leur demi-vie, incapable d'échapper à la souffrance, déjà morts et pourtant encore trop vivant à leur goût... ou du moins c'est ce qu'il supposait. L'Ordalie de toute façon devait se poursuivre et il n'avait pas le temps de se demander ce que pouvait bien ressentir un de ses hérétiques baignés pour leur salut dans la lumière de sa Mère.

Lorsque l'un des derniers captifs s'avança vers lui, ou plutôt fut traîner devant son auguste silhouette, il oublia complètement tout le reste. Dans un dernier concert de crachats répugnants, l'Elfe et les Drows s'éteignirent dans son dos. Il eut l'étrange sentiment que l'Ordalie touchait à sa fin. Ce qu'il avait sous les yeux étaient bien plus appréciable que tout ce qu'il n'aurait jamais pu espérer trouver dans ses contrées désolées.

Il n'en avait personnellement jamais rencontré, mais il connaissait leur existence. Les Hybrides. A la fois repoussant et attirant. Pour certains c'était là une abherration, ils n'auraient jamais du voir le jour, un mélange impur de deux races ennemies. Pour d'autres, ils ne méritaient aucune considération et étaient devenu faible par contamination avec le sang elfique. D'autres enfin, plus rares, ne les jugeaient que sur leurs actes, se fichant de leur nature. Lui était différent.

Pour le Haut Prêtre de Kiel, l'Hybride était une forme raffinée et subtile de la manifestation de la Déesse. A ses yeux, l'Hybride était une sorte de chimère sacrée. Ils avaient été conçus dans la souffrance, généralement d'un viol ou d'une lubie. Leur existence avait causé le douleur du secret et de l'opprobre. Leur nature les avait forcés à se battre, les avait menés au rejet et à une vie entièrement sans jamais connaître de répit. Tourmentés sans fin entre leur nature qui ne pouvait être changée et ce qu'elle leur faisait subir, et la fierté d'être le mélange des deux races suprêmes de Miradelphia, tiraillé par l'absence de foyer, les pogroms, les insultes et le besoin peut-être jamais comblé de se voir aimer. A cela s'ajoutait même parfois un grain de folie, de la violence parentale et des aventures particulièrement douloureuse.

Mais Bol d’Jiv’elgg ne pouvait fléchir face à un Hybride. Il ne pouvait le réverrer ou le vénérer. Seul l'admiration de l'action de Kiel dans ses pensées lui était permise. Parce que le destin d'un Hybride était de souffrir et qu'il n'était pas autrement destiné dans les plans de sa Mère. Et c'était ce destin qui les transformait en outil particulièrement redoutable pour la déesse et ses fidèles, en tout cas, ceux qui savaient ce qu'il en était. D'ailleurs, à voir l'Hybride, il était une arme des plus appréciable.

Le Prêtre lui tendait un boulet ardent depuis un certain temps déjà lorsque le Favori sorti de sa contemplation. Un silence gêné s'était posé sur l'assemblée. Tous se demandaient ce qui allait advenir à l'Hybride et c'était chose normale. D'un geste, il signifia au Prêtre qu'il pouvait ranger l'artefact sacré. Il s'humecta ensuite les lèvres, son pouls s'était légèrement accéléré, le signe était diffus mais il était là. Il allait se servir de cet Hybride.

"L'Ordalie se termine ici. (le soupir des autres prisonniers, soulagés d'y échapper, ne le dérangea pas, que du contraire quand il pensait à la suite de son discours) Celui là restera avec moi, la déesse a d'autre dessein le concernant. Quant aux autres... rendez hommage à Kiel Elghinn comme bon vous semble puisqu'elle vous offre la chaire pour que vous façonniez une oeuvre à sa gloire!"

Si la première nouvelle avait laissé les membres du cultes perplexes, la seconde les emplis d'une joie barbare dont l'exultation alla jusqu'à couvrir les cris d'effroi des captifs, ces morts en sursis. Lui regarda s'éloigner l'Hybride et croisa le regard du Tourmenteur qui l'avait accompagné à Yutar. Il lut dans ses yeux que lui avait compris. Il savait que les Prêtres pensaient qu'il s'amuserait avec l'Hybride comme il aimait parfois le faire et qu'il le voulait en forme pour cela mais l'autre savait qu'il ne ferait pas passer son désir personnel avant la gloire de Kiel surtout dans une cérémonie si sacré que l'Ordalie de la Pureté.

Il attendit un instant que ses ordres soient exécutés et que le brouhaha ambiant lui laisse le loisir de parler sans être dérangé. Il s'approcha alors de l'Hybride et le regarda dans les yeux. Contemplant avec délectation cette misère issue des trèfonds de l'esprit de sa Mère, un peu comme lui d'ailleurs, il se demanda ce qu'il pourrait bien tirer de cette nouvelle proie...

"Qui es-tu, fruit de l'union interdite?"
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeDim 27 Oct 2013 - 16:53

Les mots se fraient doucement un chemin dans sa tête. Ils résonnent avec insistance, essayant tant bien que mal de faire écho à des pensées. Faire écho à quelque chose de connu. Il faut un moment à l'hybride pour comprendre ce que l'autre lui veut. Et un moment supplémentaire pour donner un sens à la phrase qui est sortie de sa bouche. Il est partit loin, et revenir est si dur. Pourquoi vouloir communiquer ? Pourquoi ne pas seulement le faire souffrir et s'enfuir en silence. Le laisser là, errer dans les méandres de ses pensées, appréciant le brouillard qui entoure sa vue, qui enveloppe ses mouvement. L'impression de lourdeur, et d'infini glissement vers l'immobilité. Ce qui le frappe de nouveau, avant même qu'il tente de formuler une réponse, c'est son absence. Et ses yeux, jusque là mort, reprennent une étincelle de vie. De lucidité. Il sait qu'Elle n'est plus là. Il ne la sent plus, il ne lui résiste plus. Il frappe dans le vide. Un vide qui lui tarde de remplir. Ou d'oublier. Mais pour l'oublier, il lui faudrait mourir. Qu'importe au fond, Elle n'est plus.

Puis, il entend la question, de nouveau, dans sa tête, elle résonne, encore et toujours, comme si elle devait passer en boucle pour qu'il réponde enfin. Il sent sa main se lever vers son visage, comme pour effacer le voile qui pèse sur sa capacité à répondre, mais il n'achève pas son geste. Ses doigts restent en suspens dans le vide, et finissent par retomber le long de sa cuisse. Qui est-il. Sans cesse cette question. Qui est-il ? Pourquoi vouloir le savoir ? Est-ce tant important ? Est-ce vital ? Très certainement. Et pourtant, il n'a aucune idée de la réponse.

- Je ne sais pas... Où est-Elle ? Elle n'est plus là...

Ce manque... c'est horriblement douloureux quand il y pense. Oui, jusque là, il n'y pensait pas, mais maintenant, maintenant qu'il ouvre les yeux, maintenant qu'il sort de cet espèce de brouillard comateux, il sent la douleur. Il sent que ce vide qu'Elle a laissé derrière Elle est la source de ce qu'il ressent maintenant. Les souvenirs ne lui reviennent pas pour autant, il ne sait toujours pas ce qu'il fait là, mais au moins, au moins, il souffre. D'une manière qu'il n'aurait jamais imaginé, mais tout de même. Pas que ça le rende heureux. Ni triste d'ailleurs. Seulement vivant. Les autres, derrière lui, crient encore, et encore. Comme si leurs voix pouvaient changer quelque chose ! Etrange de se dire qu'il a été comme eux, un jour. Dans son enfance. D'ailleurs, quand Elle n'était pas encore là, il n'avait jamais ressentit de manque aussi profond, aussi viscérale. Et alors, il attrapa le bras du drow et l'attira à lui. Ses yeux brillent d'une rage froide et d'un profond désespoir. Paradoxal, oui.

- Il faut la retrouver ! Tu m'entends, on doit la retrouver !

Il sait maintenant. Oui, il sait que c'est une question de vie ou de mort. Et aussi, une question de temps. Il doit la retrouver avant que le vide ne se comble, ou avant que le vide ne dévore tout. Il doit le faire tandis que la manque est encore chaud, tandis que son esprit est encore perdu. Tandis qu'il est encore blessé par l'abandon. Il le faut. Parce qu'il sent déjà l'ombre de la folie, l'ombre du doute et de la peur descendre sur lui. L'ombre de la mort. Pire encore que l'ombre de la souffrance. Parce qu'il ne peut pas mourir avant de l' avoir retrouvée. Il doit l'entraîner avec lui, pas la laisser gambader tranquillement, dans la nature, en espérant qu'Elle ne causerait aucun dégâts. Parce qu'Elle en causerait forcément. Et qu'alors, il ne sera plus là pour les réparer. Non, et personne d'autre, personne d'autre que lui ne la connaît aussi bien que lui. Alors mourir, oui, très bien. Mais pas sans Elle. Jamais sans Elle. Il ne la laissera pas gagner, non. Il l'emportera avec lui.
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeVen 15 Nov 2013 - 23:11



Saisir le bras du Favori de cette manière aurait dû coûter la vie à l'impudent hybride. Le Saint représentant de la Souffrance en ce monde ne pouvait être souillé par l'engeance d'une union contre nature. Et en cela les considérations théologique de la Bête de Kiel n'avait que peu de poids. Il commandait au culte pas aux lois. Aussi, si il voulait poursuivre sa discussion, il lui faudrait garder cet homme en vie assez longtemps que pour l'amener hors de la mire des étroits d'esprits et des inconscients de la grandeur de sa Mère.

Le Fruit de la Souffrance ne saurait jamais ce qui l'avait frappé. Agir vite, précisément et là où il fallait, c'est ainsi qu'était formé les Prêtres de la Cruauté. Et à voir le regard hagard de l'autre, il devait s'agir d'un divin répit plus que d'une réelle atteinte. La Chaîne sacrée fit couler ses maillons le long de son bras comme un serpent ferait rouler ses anneaux. Il fit signe à deux de ses fidèles de le traîner dans sa tente tout en observant lentement la conscience quitter les yeux de l'être pitoyable qui gisait à ses pieds.

Il s'occuperait de son prisonnier personnel lui-même. Il serait considéré comme sa chose jusqu'à ce qu'il en décide autrement. Ne pas toucher à l'intégrité physique de son invité était un réel supplice. Et Kiel savait à quel point cette nouvelle expérience de la douleur de la retenue lui était à la fois cruel et délicate. Prenant son mal en patience, il prit le temps de remettre en état son nouveau jouet. Beaucoup ne voyait en les prêtres de la Grande Déesse de la Souffrance, et pourtant, leur plus grande compétence restait celle du soin. Parce que le meilleur des tourmenteurs était celui qui pouvait maintenir le plus longtemps son captif en vie et donc de briser plus en profondeur encore son esprit.

Armé d'onguents et de miasmes aromatiques, Bol d'Jiv'elgg ramena patiemment à la santé son captif. Mélangeant subtilement les drogues pour réveiller le prisonnier, le nourrir dans un éveil inconscient avant de le replonger dans l'inconscience. Le processus aurait pu durer des mois. En tout cas, c'est sans doute ce dont il aurait l'impression à son réveil. Et la perte de la notion du temps n'était que plus profitable à son geôlier, quoi qu'il décide de faire de lui.

Étrangement, il n'avait toujours pas choisi lorsqu'une semaine plus tard dans ses appartements de Yutar, il laissa l'Hybride sortir calmement de sa transe imposée. Assis en tailleur, le dos bien droit devant lui. La pièce était nue, faite de roche brute et humide. Seule touche de luxe, quelques coussins et tapis pour le confort d'éventuels invités. Lui préférait le sol dur et froid. Il observa l'autre encore et encore, priant sa Mère et lui demandant conseil. Lorsqu'il senti que l'autre était prêt, il se contenta de deux phrases. Dictées par l'instinct... non par Kiel, parce que l'instinct n'était que la manifestation du désir rédempteur de souffrance de la Déesse.

"Qui est elle? Parle moi de celle qui t'obsède par son absence, Fruit de la Douleur."
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeVen 22 Nov 2013 - 22:14

Le manque est affreux. Si douloureux qu'il aimerait s'en défaire. Qu'il aimerait qu'Elle revienne. Qu'il aimerait qu'ils arrêtent de le tourmenter pour aller la chercher. Autour de lui, c'est sombre. Tellement sombre, tellement noir. Tellement épais. Et en même temps, si volatile, parce qu'il n'arrive pas à saisir, il n'arrive pas à savoir. Il n'arrive pas à se rappeler. Où est-il ? Pourquoi est-ce qu'Elle n'est plus là ? Mais voilà que finalement, on vient le chercher. Ils viennent le chercher. Et il ne sait toujours pas pourquoi. Ce qui est le plus étrange dans tout ça, c'est qu'il a l'impression d'être de nouveau lucide, mais sans avoir pour autant un but, sans pour autant se déplacer dans quelque chose qu'il reconnaît. Il est perdu. Entièrement perdu. Et personne ne l'aide, Elle n'est pas là. Le regard hagard, il entre dans une pièce nue. Dépourvue de tout décors.

Un sombre est là, assis sur le sol, devant lui. Le même que celui qu'il a vu devant cette file de geignards. Oui, il n'a pas compris ce qui se passait à ce moment, il n'essaye pas de comprendre, il ne veut pas comprendre. Peut-être que si Elle avait été là, il aurait fait un effort. Mais là, non. Il est seul, et quand on est seul, à quoi bon essayer de comprendre ce qui se passe autour de nous ? A rien. Strictement rien. Certes il ne veut pas mourir, plus maintenant, plus tant qu'Elle n'est pas là. Il veut mourir avec Elle. Sinon, à quoi bon ? Mais est-ce pour autant nécessaire qu'il s'intéresse à tout ce qui se passe autour de lui ? Oh, il sait bien qu'il devrait, il le sait. Mais il n'a simplement pas la force. Il n'a pas l'envie, il n'a plus le courage. Il s'affaisse devant l'autre, s'abat presque sur le sol. Ses épaules ne se tiennent pas, son regard est vide, et même s'il se sent bien physiquement, moralement, il est détruit.

Deux phrases résonnèrent sur la roche. Et son regard s'illumine. Comme si, après tant de jours d'errance, il revenait. Oui, il revient à lui, il revient vers le sombre. Il revient vers celui qui lui parle d'Elle. Son dos se redresse, sa nuque se contracte et ses yeux se plongent dans ceux de l'autre. Sa respiration se fait plus profonde et le vide s'agite. Ce qui entoure le vide s'agite. Peut-être que, bientôt, cela n'aura plus à tenir seul, peut-être qu'Elle va revenir.

- Tu la connais ? Tu sais où Elle est ?

C'est un semblant d'espoir qui brille dans ses yeux. L'espoir que bientôt, sa souffrance prendra fin. Il pensait être au summum de la douleur avant sa disparition, mais finalement, il s'est trompé. Et pas qu'un peu. Il se rend compte qu'il comptait tellement sur Elle, qu'il espérait tellement. Avec, il se sentait fort, invincible, il se sentait presque intouchable. Parce que, lorsqu'Elle est là, il n'a plus peur de rien. Il n'a plus peur de la mort. Mais une fois qu'Elle n'est plus, une fois qu'il ne la sent plus, il se sent perdu, il se sent seul, et il souffre terriblement. Alors quand il lui parle d'Elle, enfin, il espère que c'est là une porte de sortie, il espère que le calvaire se termine enfin. La vie revient, elle envahit de nouveau son corps, elle lui redonne de l'énergie. Comme s'il était près à se battre pour la récupérer. Comme s'il allait mener son dernier combat. Oh, il ferait tout pour la récupérer, oui, il ferait tout. Il ferait tout pour mourir avec Elle.

- Je... je l'ai perdu, je ne la sens plus, Elle n'est plus là, je ne sais pas quand, je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas comment, mais je sais qu'Elle n'est plus avec moi. Mais Elle ne peut pas être avec un autre, non, Elle ne peut vraiment pas...

Tout s'enchaîne si vite dans sa tête. Pourquoi veut-il savoir ? Pourquoi tient-il tant à la connaître ? Il cherche, mais il ne trouve pas. Il n'arrive pas, son cerveau se refuse à fonctionner correctement. Il se refuse à lui fournir une explication logique, une explication sensée, rationnelle. Ce qui ne devrait pas se produire. Jamais. Il va mourir si l'euphorie, si l'espoir le saisit ainsi sans raison, s'il n'arrive plus à réfléchir. Et c'est hors de question qu'il parte sans Elle.
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeSam 30 Nov 2013 - 15:00



Bol d'Jiv'elgg se délecta de la souffrance de son invité. Des paroles incompréhensible oui, c'était évident, il n'y comprenait pas grand chose. Mais elles traduisaient un si grand malaise. Si grand qu'il était semblable autant dans le délire d'un affamé épuisé que dans l'esprit relativement sain d'un être reposé et nourri. Le Favori avait cependant assez de matière que pour extrapolé, poser des hypothèses et débuter l'asservissement de l'hybride.

"Je ne sais pas qui elle est. Je ne sais même pas quel était ton lien avec elle. Mais je suis persuadé que la réponse à tes question, tu la connais. Et je sais comment je peux t'aider à la trouver..."

Il sentait qu'il avait toute l'attention de l'Enfant de la Souffrance. Il pouvait voir l'Espoir briller dans ses yeux. Sans le savoir, il avait en lui l'arme, la matière la plus propice à être travaillée par le tourmenteur. L'Espoir... Tellement facile à utiliser, à modeler à accroître et à détourner. La terre fertile où il planterait les graines de sa domination. Mais la première étape serait de l'amener à être marqué. La grandeur de Kiel dépendait de cela, marquer les êtres qui en étaient digne. A partir de là, il était inutile que le processus arrive à son terme, la volonté de la déesse serait accomplie.

"As tu déjà entendu parler de Kiel Elghinn? Bien sûr que non, évidemment... Ou en tout cas, ce ne devait être que des mensonges. La jalousie fait naître la diffamation et les autres races sont jalouse de la faveur que nous offre Kiel Elghinn. Si tu le veux bien, je vais t'expliquer de qui il s'agit. C'est essentiel pour qu'on essaye de régler ton problème ensemble, tu comprends?

Donc... Kiel Elghinn est la déesse de la souffrance. Je pense que c'est le moyen le plus simple de résumer son attribution. Je te l'accorde, cela semble barbare. Nombreux pensent que la seule vocation de notre Déesse est d'apporter la désolation au monde et font rimer souffrance avec cruauté, violence et destruction. Mais ils se trompent ou ils affabulent. Si il est vrai que Kiel préside à la souffrance donnée et reçue, elle est aussi celle qui règne sur l'apaisement et la guérison de cette souffrance.

C'est la déesse de l'espoir qui permet d'avancer malgré les obstacles, d'aller de l'avant. Elle est la patronne du deuil, elle peut le provoquer mais elle aide aussi à le surmonter. C'est une Mère juste et généreuse. Capable de punir sévèrement, parfois sans que la raison ne soit apparente, il est vrai. Mais les voies des dieux ne sont-elles pas impénétrables? Mais également dans la mesure de cajoler, de réconforter, d'apporter soutien et soin à qui sait le lui demander.

Et je pense qu'elle a la volonté de te venir en aide, enfant de la souffrance. Sinon pourquoi aurait)elle placé sur tes errances malades son propre Favori, son plus fervent serviteur? Alors oui, tu pourrais imputer ce fait au hasard. Mais si Kiel préside à toute douleur et à tout ce qui touche à la souffrance, je peux t'affirmer qu'elle contrôle le monde des vivants bien plus profondément que n'importe quelle autre divinité. Tous nous souffrons, un jour ou l'autre. Tous nous avons apporté ou reçu de l'aide. Le besoin est partout, les maux frappent sans cesse et oriente notre chemin. Je pense que si elle a provoqué notre rencontre, c'est qu'elle voulait que je t'aide dans ta quête.

Ne t'ai je pas déjà montré que tu pouvais avoir confiance en moi? Je t'ai soustrait à l'Ordalie imposée à tant d'autre, je t'ai éviter la mort pour m'avoir touché sans y être autorisé et sous l'injonction de ma déesse, j'ai pris soin de toi et t'ai remis sur pied, en usant de méthodes et de recettes connues seulement des plus hauts dignitaires de notre culte. Aujourd'hui tu vis, en pleine capacité de tes moyens et avec une proposition d'aide devant toi grâce à Kiel Elghinn et à personne d'autre, je te l'assure.

Je ne te demande pas de te convertir, seulement de comprendre et d'accepter. De comprendre que Kiel n'est pas ton ennemie et n'est aussi mauvaise et cruelle que la dépeigne les Elfes ou les autres races. Et d'accepter son existence et l'aide qu'elle te propose par l'intermédiaire de moi-même, son humble Favori. Qu'en dis tu? Et d'ailleurs, comment t'appelles-tu, enfant?"

Il l'avait prononcé d'une voix très douce. Il parlait avec son coeur, énumérant la bonté de sa déesse dans des mots qui toucherait son interlocuteur. Il parlait d'idéologie bien sûr, si il avait dévoilé la réalité quotidienne du culte, il était évident que l'autre ne l'aurait jamais cru. Il n'était pas encore apte à comprendre, ni prêt à entendre, ce qu'il fallait faire et sacrifier pour arriver à un état d'éveil supérieur et pour obtenir la compréhension et l'accès aux grands desseins de sa Mère. Cela viendrait peut-être plus tard, mais d'abord, il faudrait qu'il travaille cet esprit perdu.
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeSam 14 Déc 2013 - 18:10

Il ne connaît pas la réponse. Non, pourquoi la connaîtrait-il ? Sincèrement, il l'a perdue, et ne sait en aucun cas où Elle se trouve. Comment pourrait-il ? Ce serait totalement illogique. Enfin, il lui parle. Il lui dit qu'il sait, il lui dit qu'il peut l'aider. Aujourd'hui, c'est tout ce qu'il désire. Il est perdu, et n'importe quel chemin pour la retrouver est bon à prendre. Tant qu'à la fin Elle est de nouveau là, le reste n'a pas d'importance. Ses actes et ses paroles sont vides et non avenues, parce qu'il a perdu une partie de lui. Parce qu'il n'est plus lui. Il est... autre chose. Quelque chose d'incomplet. Quelque chose qu'il ne connaît pas. Qu'il n'aurait jamais voulu connaître. Il est devenu quelqu'un de rongé par l'absence, quelqu'un en manque, quelqu'un qui n'a qu'un et un seul objectif. Un aveugle. Oui, il est aveugle. Et fou.

Son esprit divague, ne se fixe sur rien et sur tout à la fois. Mais heureusement, le sombre le capte. Il l'entraîne avec lui, il l'accroche. Il le maintient ici, focalise son esprit. Peut-être encore et toujours sur la même chose, mais c'est au moins ça. Il n'est plus dispersé. Ses pensées ne volent plus dans tout les sens. Elles se fixent sur Kiel. Kiel. Il ne sait même pas qui est cette déesse. Ou si, il sait. Il en a déjà entendu parler. Bien qu'il ne voit pas de lien avec Elle. Pourquoi lui parle-t-il de sa déesse ? Parce que maintenant, il sait qu'il a à faire au Haut Prêtre. Et pas simplement à un sombre. Au fond, ça a peu d'importance. Que ce soit lui, ou un autre. Son discours l'apaise, un peu. Sa voix n'est pas si désagréable, et il a envie de ne plus vagabonder ainsi. Parce qu'il a l'impression de devenir fou, de perdre la raison.

- Ceux sont les autres qui perdent la raison... ils ne savent pas...

Il a chuchoté, plus pour lui même à vrai dire. Mais de le dire à voix haute, de l'entendre sortir de sa propre bouche lui donne un autre sens. Un sens plus profond. Plus vrai. Il sait, maintenant, qu'il dit la vérité. Qu'il sait la vérité. Ne reste plus qu'à répondre à ses questions. Oui, s'il veut de l'aide, il doit au moins s'efforcer de donner des réponses. Et de faire bonne figure. N'est-ce pas toujours plus facile d'aider quelqu'un qui le veut ? Quelqu'un qui le demande ? Quelqu'un qui s'ouvre ? Si, bien sûr que si. Seulement, il n'est pas sûr de savoir répondre à toutes les questions. [color:38d2=#ff9933 ]« Qu'en dis tu? » « Et d'ailleurs, comment t'appelles-tu, enfant? » Il cherche. Les réponses ne sont pas instinctives, loin de là. Alors qu'il sait pertinemment que pour la seconde, elle aurait du l'être. Son prénom, tout de même. Ce n'est pas rien, ce n'est pas quelque chose qui demande de la réflexion non plus ! Alors pourquoi n'y arrive-t-il pas ? Pourquoi est-ce que ça bloque ?

- Je ne sais pas... Je ne sais plus... Je ne sais même pas ce qui est bon ou non pour moi ! Mais... si Kiel peut m'aider alors pourquoi pas. Ce serait idiot de refuser, non ?

Il n'est même pas sûr de ce qu'il dit, obligé de demander confirmation, de confronter son point de vue à celui d'un autre pour lui donner plus de poids, pour lui donner un aspect de vérité. Seul l'avis de l'autre compte. Seul sa vérité compte. Celle de l'hybride est tellement subjective, tellement floue. Il ne sait plus ce qui est vrai, ce qui est faux, ce qui est bon ou ce qui est mal. Ce qu'il peut faire et ce qu'il ne peut pas faire. Il a perdu tout sens de la raison, il a perdu toute logique, il a perdu ses capacités de réflexion. Alors le seul remède, la seule solution qu'il a trouvé, c'est de demander conseil. Au sombre qui se tenait devant lui. Parce que lui seul est là, pour lui, aujourd'hui. Personne d'autre. Autant tout donner. Tout ce qui lui reste. Il a déjà tellement perdu. Alors un peu plus, un peu moins... Aucune différence. Et s'il ne fait pas confiance à celui qui dit pouvoir l'aider, comment pourra-t-il la retrouver ? Il ne pourra pas. Jamais. Et il restera seul. Il mourra seul. Il souffrira seul.

- Dis moi ce que je dois faire. Dis moi ce que je dois dire. Dis moi.
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeSam 14 Déc 2013 - 23:27



Il lui était à la fois particulièrement jouissif et particulièrement dérangeant de voir un être lui être si soumis. Contempler un hybride qui accepte avec un consentement si touchant de se voir briser et puis remanier était réellement touchant. Une larme monta aux yeux du Favori, pas de pitié pour la pauvre créature non, mais une larme de joie et de gratitude pour sa Mère qui l'avait récompensé par un tel présent. Il sut d'instinct de quelle manière il allait procéder. Travailler un esprit n'était pas simple, même aussi malléable. Il allait d'abord falloir qu'il se fraie un chemin jusqu'aux tréfonds du for intérieur de l'Hybride et il comptait bien pour cela employer toutes ses ressources pour faire le travail convenablement.

"Bien, puisque tu ne te souviens plus, on attendra que le souvenir de ton nom refasse surface. Il faut laisser le temps à certaines choses de se faire. Si tu le veux bien, nous allons commencer. Je vais te donner des ordres, ils sembleront parfois saugrenus ou irrationnels mais ils ont leur importance et tu devras les suivre si tu souhaites aller jusqu'au bout de cette expérience. Le premier fait partie de ceux là. Enlève tes vêtements. Nous ne pourrons pas travailler efficacement si tu es encombré par ces frusques."

Aussi étonnant que cela puisse paraître, l'Hybride obéit. Lentement, certes, mais il obéit. Il semblait comme vidé, comme si sa perte l'avait anéanti et que sa recherche obsessionnelle, voire carrément folle, de ce qu'il avait perdu l'empêchait de réellement se concentrer sur la réalité. Il profita de la mollesse de ses gestes pour quitter le gravier froid et humide du sol et s'approcher d'une des armoires qui composaient le rare mobilier de la pièce. Il en sorti une bassine de cuivre marquée par les traînées de vert-de-gris, une carafe d'un verre terne et poussiéreux ainsi qu'un assortiment de quatre petit pot en argile un peu ébréchés. L'apparence ne comptait pas dans le culte de Kiel parce que ce qui compte se trouve dans l'esprit et dans le corps. La souffrance n'a que faire des ustensiles brillants.

Il se rassit en tailleur devant son invité et versa de l'eau dans la bassine, juste un peu plus de deux pouces de profondeur. Elle était froide comme la roche noir de Yutar et un reflet métallique était visible à sa surface, seule trace des plantes qui avaient macéré avec elle. Il ajouta un peu de la poudre de chaque pot, dans des proportions variées jusqu'à ce que l'eau prenne une teinte brunâtre, peu ragoutante. A croire que tout ce que touchait le Haut-Prêtre devait rouiller jusqu'aux drogues elles-mêmes. Il saisit ce qui semblait être une éponge à sa ceinture et la trempa dans le mélange. Si l'hybride avait su la provenance de cette "éponge" il aurait sans doute tenter de fuir ou de le tuer, mais les cheveux du scalpe d'Hybride étaient devenus tellement crépus et emmêlés qu'ils ne ressemblaient plus vraiment à ce qu'ils étaient. Il releva la tête et regarda l'autre droit dans les yeux, il se réservait une découverte progressive de son corps pour la suite...

"Cette préparation est un filtre qui a pour but de purifier ton corps. Les humains sont viles et les Elfes plus encore, les Drows eux-mêmes peuvent être impurs. Pour que tu puisses bénéficier de l'appui de Kiel, il faut qu'un de ses fidèles lave cette souillure involontaire de ton corps. Me comprends-tu?"

Et comme il n'avait pas vraiment le choix, il se laissa faire... En fait, cette passivité en devenait presque perturbante pour le Favori. Mais le malaise se dissipa bien vite comme il redessinait les traits du corps de l'hybride. Un très bel objet, vraiment. Un corps relativement sain, une bonne musculature, une beau certes marquée par les cicatrices de la vie, mais toujours ferme et douce par endroit. Il sentit en lui le désir monté. Le désir de transformer ce corps sain, de le déchirer jusqu'en son coeur et de faire monter les hurlements de cette nouvelle oeuvre aux oreilles de sa Mère. Mais il patienta et posa chaque geste avec douceur, délicatesse et méthode. Sous son masque, invisible à l'hybride, un sourire malsain s'étira sur son visage.
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeMar 17 Déc 2013 - 21:25


Les mains du sombres courent sur sa peau nu. Les gouttes qui ruissellent sur son corps lui donnent une sensation étrange. Comme si c'était... bon, mais que son cerveau s'y refusait. Il n'est plus capable d'éprouver. Sans Elle, il est perdu, il ne vit plus, il ne ressent plus. Ou ne ressent rien d'autre que le vide. Et la douleur de l'abandon. Une douleur si forte qu'elle en devient presque insignifiante. Secondaire. Comme un voile qu'on aurait jeté sur son esprit. Et rien d'autre. Rien de plus. Rien de moins. Seulement ça. Toujours et encore. Inlassablement. La douleur. Et encore la douleur. Mais il est habitué, désormais, et elle n'atteint que son physique. Son esprit est bien au dessus de ça, bien au dessus de tout. Il sent bien que la pierre est froide sous ses pieds nus. Il se sent frissonner sous la fraîcheur de ce que l'autre lui applique sur le dos, sur le torse, sur les bras. Mais aucune gêne. Aucun dérangement. Non, rien.

C'est étrange comme le psychique peut ainsi se couper du physique. Jamais il n'a vécu une telle expérience. Parce qu'Elle n'était pas là avant, peut-être. Ou tout simplement parce qu'il ne l'a jamais perdu avant aujourd'hui. Aujourd'hui ? Non, plus longtemps que ça. Les jours se succèdent, sans fin, sans but. Et il erre, en espérant tomber sur celle qu'il a perdue. En espérant la trouver au détour d'un sentier. Ou simplement dans son sommeil. Quoi de plus facile, en effet. Mais voilà, au lieu de ça, il doit essayer, ne pas se résigner. Même face au Favoris de Kiel. Après tout, qu'a-t-il de pire que les autres ? Qu'est-il de plus qu'un simple humain qui lui proposerait son aide ? Rien, fondamentalement, il n'est rien de plus. Alors pourquoi le juger avant même d'avoir expérimenté son aide ? Et puis, l'espoir est si doux, si prometteur, qu'il calme un moment les battements effrénés de son cœur, qu'il redonne quelque peu vie à ce corps vide. Cette coquille dont l'âme est partie si loin qu'elle n'est sûre de pouvoir revenir un jour. Il est sûr que sans Elle, elle ne reviendra jamais.

Ce qui le frappe quand l'autre commence à descendre dans son dos, ce sont les souvenirs. Tellement de souvenirs. Un ras-de-marée, affluant subitement et violemment. Si violemment qu'il en est totalement hébété. Non pas que quelque chose change dans son attitude, mais son dos s'est crispé. Il se protège. Revit des scènes qu'il a oublié. Et se crispe. Tout son corps n'est bientôt plus que tension. Comme s'il l'emmenait avec son esprit. Comme s'il n'était plus ici mais l-bas. Loin. Très loin.

Le feu est brûlant. Plus encore que d'habitude. Et il est en nage. Sa tête lui fait souffrir le martyre, et son incompréhension est plus une gêne qu'un aide. Parce qu'il cherche encore à comprendre. Il sait bien qu'il ne devrait pas, mais il continue quand même. Plus d'un an qu'il est ici, et toujours la douleur. Ses poignets son rougis, et couverts de croûtes. Ses liens lui cisaillent la chaire, et son sang n'afflue plus correctement dans ses doigts. Bouffis par la chaleur, ils lui font mal. Assez pour qu'il ait envie de ses les couper lui même. Assez pour avoir envie qu'on abrège sa souffrance. Il en tient plus debout, ni même assis, mais ne peu se coucher. La terre brûlerait son dos. Lacéré par les coups de fouet. Et soigneusement maintenu en l'état par l'autre fou. Entravé ainsi, la gorge plus aride que n'importe quoi au monde, il est plus que mal en point. L'envie de régurgiter tout son repas est latente, depuis trop longtemps. Compte-t-il réellement le regarder mourir ? Parce qu'il sait pertinemment qu'il est de l'autre côté de la porte. Et qu'il l'écoute gémir et trembler, qu'il l'écoute souffrir et se démener. Quand le sortira-t-il donc d'ici ?

Un sifflement. Court. Rapide. Et trop fort. Un cri franchit ses lèvres. Il ne peut s'en empêcher. Il a peur. Beaucoup trop peur pour réfléchir censément. Pour réaliser qu'ils aiment l'entendre crier. Qu'ils veulent le faire hurler jusqu'à ce qu'il s'en arrache la gorge. Les morsures du cuir son plus hargneuses que celles du froid. Il sent l'énergie de celui qui tient le manche traverser les lanières pour venir labourer son dos. Et les regards des dizaines de spectateurs. Etrangement, ils le brûlent plus que le soleil. Plus que le froid. Presque autant que les coups. Comment peuvent-ils regarder ? Et aimer ? Ils ne peuvent pas, c'est impossible. Oui, totalement impossible. Parce que des hommes ne peuvent aimer voir leur semblable souffrir. C'est impossible...

Le sombre en a presque finit. Il est trempé, et l'eau ruisselle en millions de petites gouttelettes sur sa peau. Scintillante. Quand il baisse les yeux, il a l'impression de ne plus être dans son corps. Il ne se reconnaît plus. Comme s'il en avait un nouveau depuis le fouet. Depuis l'ermite. Etrange sensation.
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeMar 17 Déc 2013 - 23:46



Il avait été lentement, profitant pleinement de son plaisir. De plus, les cicatrices étaient nombreuse et il ne fallait pas qu'il rate une seul réaction à son passage sur chacune d'elles. Ces marques étaient les caractères d'un livre qui racontait la vie mais surtout les épreuves de l'hybride et, selon ses réactions, il pourrait lire ce qui le toucherait droit au coeur. Il avait déjà observé ses poignets qui serait assurément le meilleur point de départ.

Il avait également remarqué à quel point le dos s'était crispé et tendu lorsqu'il avait aborder la région. Pas de toute, il pourrait ouvrir des portes dans l'esprit de son futur matériau par là. Et à voir les cicatrices, c'était assurément le feu qui marcherait le mieux. Les parties plus intimes ne donnèrent rien, si il fut quelque peu déçu au premier abord, ne pouvant formé de conjecture sur d'éventuels traumatismes, il se ravisa et se réjouit bien vite... Cette absence de réaction ne serait plus là après qu'il se soit occupé de ses zones dotées d'un potentiel si vaste. Mais il lui fallait refroidir ses ardeurs.

Il revint s'asseoir en face de l'hybride et lui fit signe de faire de même. Il frissonnait un peu, en même temps au vu de la température du liquide ce n'était pas trop étonnant. Bientôt ses frissons seraient dû à une autre cause. Il découvrirait bien assez tôt que la potion n'a pas seulement un but symbolique mais qu'elle avait également la faculté étrange d'exacerber les sensations et ce à des degré variable. Dans un premier temps, c'était le toucher qui était plus sensible, les coupures en devenaient très douloureuses donc. Ensuite, au bout de quelques instants les brûlures s'ajoutaient aux précédents sévices et puis après vingt quatre heures, c'était les chocs qui faisait relais. Et il serait lavé souvent avec cette drogue.

"Donne moi tes mains. Nous entrons dans la deuxième phase de cette première journée. Pour que le pouvoir de la déesse s'exprime à travers moi, il me faut un support. Celui-là seul va nous permettre d'entrer en liaison l'un avec l'autre et va faciliter mes recherche de la vérité. Il est possible que la réponse que tu cherches se cache si profondément en toi qu'il te soit impossible d'y accéder seul. C'est pour ça que je suis là, je vais explorer cette partie sombre et mystérieuse de ton esprit pour t'aider à trouver la vérité. Le point délicat, c'est qu'il va falloir que tu donnes de ta personne, parce que le lien ne peut s'opérer que par la souffrance..."

Sur ses mots, il dégaina un petit couteau bien propre, brillant sous la flamme à tel point qu'on en voyait à peine l'état de la lame. Usée et bosselée, il était mieux qu'il ne voit pas que cet outil arracherait plus qu'il ne couperait. Sans attendre, pour prouver sa bonne foi, et un peu pour son propre plaisir, Bol d'Jiv elgg planta la lame dans sa jambe gauche. Il ne trembla pas mais laissa échapper un soupir de plaisir inaudible malgré tout. Il retira le couteau et le trempa dans la bassine qui se trouvait entre eux ceux. L'eau brune devint pourpre. Il déposa l'ustensile devant lui et tendit les mains vers l'hybride.

Il était extrêmement réticent lorsqu'il lui donna les mains. Le Favori ne savait pas si il le voyait ou si il le sentait mais son malaise était palpable à n'en pas douter. Mais le Haut Prêtre avait d'autres tours dans son sac. Il ne comptait pas gâcher le plaisir de la souffrance. Il pris délicatement le poignet de son hôte et orienta ses mains paumes vers le haut. Ensuite, il caressa délicatement l'avant-bras, pris bien le temps d'effleurer le pli du coude, avec des gestes à la limite du sensuel, comme il l'avait jadis fait dans les orgie d'Isten. Il redescendit ensuite lentement le long du membre, fit le tour du poignet du bout des doigts avant de déployer pleinement la main de l'autre en allant jusqu'à l’extrémité de chaque phalange. Dans un dernier geste, il posa ses mains sur celles de l'Hybride dans un contact si étroit et complet qu'il en paraissait inconvenant par rapport aux gestes si délicats et ténus qui le précédaient.

Il attendit un peu, tout était une question de coordination. Il avait réussi à détendre un peu l'hybride, l'attente calme et décontractée avec ce contact chaleureux et un regard bienveillant malgré le masque rouillé finiraient par avoir lentement raison de l'angoisse et de l'appréhension. Lorsqu'il sentit les muscle de l'hybride se détendre et que celui-ci affermit de lui-même la pression entre les mains, il passa à l'action. Vivement, mais sans brusquerie, sa main gauche vola vers sa chaîne qui entoura bien vite les poignets. Il mima à la perfection un soupir de résignation avant que le couteau n'entaille ou plutôt n'arrache d'une traite la chair juste en dessous des plis des deux coudes. Son regard se porta un instant sur le petit pot d'argile qui était resté scellé et puis il se replongea dans les yeux de l'hybride à la sensibilité exacerbée. Ce serait pour plus tard.

Il laissa glisser la chaîne et remit ses mains dans celles de l'autre. Affermissant sa poigne, il ne le laissa pas les retirer. Le sang coula dans la vasque. L'eau fonça encore. Il lui murmura de tenir bon encore un peu. L'eau devint noire. Et sa poigne de fer se desserra, se permettant juste une légère pression encourageante et réconfortante avant de perdre le contact. Ses yeux d'ambre ne quittèrent pas le regard de l'hybride. Le processus avait commencé.
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeLun 23 Déc 2013 - 18:27

Il sent sa peau se fendre sous la pression de la lame. Se déchirer, plutôt. La résistance, puis elle cède. La douleur le titille. Enfin, la douleur, non. Quelque chose qui le gêne. Quelque chose auquel il n'est pas habitué. Auquel son corps réagit. Ce qui, généralement, n'augure rien de bon. Quand Elle est là. Oui. Quand. Pourquoi est-Elle partie ? Pourquoi ? Il est sur qu'Elle aurait apprécier le sombre. Alors où s'est-Elle barrée ? L'hybride ne fait plus attention au sang qui coule le long de son bras, fermement tenu au dessus du récipient. Non, s'il sert les dents, c'est seulement de rage. De dépit. De colère. Comment ? Comment a-t-Elle pu l'abandonner, là, seul contre le monde, seul contre lui-même, seul contre tout ?

Son souffle se saccade. Il sent que sa poitrine se contracte. Il regarde toujours le sombre, au il scrute le fond de ses yeux. Il la cherche. Chose idiote, puisqu'Elle ne peut être là. Elle n'est plus là ! Et si jamais, si par un putain de hasard, il l'a récupéré, il l'aurait sentit. Parce qu'il le touche sans cesse, il cherche toujours le contact. Encore, et encore. Pourquoi, il n'en a aucune idée. Mais il ne s'en souci pas. Après tout, seul le résultat compte. Seule Elle compte. Rien d'autre. Son souffle s'apaise. Petit à petit. Comme si sa simple pensée avait le pouvoir de le calmer. Comme si, finalement, Elle savait ce qui était bon ou non. Et que son simple souvenir suffisait à la faire vivre. Est-ce que cela... Est-ce qu'il la sent ?

C'est impossible, il sait qu'Elle n'est pas là. Peut-être que c'est simplement parce que l'autre prend son sang. D'ailleurs, à quoi son sang va-t-il bien lui servir ? En quoi pourrait-il être utile ? Au final, il n'en prend pas assez pour le déranger. Pas assez pour qu'il ait mal. Enfin, ça, c'est ce qu'il croit. Parce que quand il fait le calcul, le volume de liquide dans la vasque ne semble pas avoir tant augmenté. Et sa plaie ne semble pas si profonde. Et pourtant, il a l'impression de sentir chaque goutte du liquide vermeille quitter son corps. Le fluide racle sa peau. Son muscle à vif. Et tombe. Sans arrêt. Même quand il le lâche. Même quand l'hybride presse son bras contre lui. Il sent encore que quelque chose sort de son corps. Quelque chose qui ne devrait pas sortir. Qui coule le long de abdomen et tinte le haut de sa cuisse. Il baisse les yeux, ne cherche plus dans ceux du sombre, et regarde le filet colorer sa peau. Sa peau si blanche, si fragile. Si vulnérable.

Peu importe. Oui, peu importe. « Rappelles-toi. Rappelles-toi combien ton corps est une entrave... Combien il te gêne. Et il te fait souffrir ! C'est à cause de lui que tu en est là ! Imagines toi sans corps... Sans attache physique... Imagines comme tu serais puissant ! Juste l'esprit... Rien d'autre... » Si. Quelque chose d'autre. Elle. Et Elle veut son corps. Alors hors de question qu'il l'abandonne, qu'il le donne, qu'il le laisse. Parce que c'est son seul moyen pour la faire revenir.

- Ne l’abîme pas plus que nécessaire. Parce qu'Elle pourrait ne jamais revenir. N'oublie pas que c'est pour Elle que je suis encore ici.

Il sait pertinemment qu'il ne doit pas jouer avec ce sombre mais... Et s'il abîme trop son corps ? S'il détruit ce pour quoi Elle reste avec lui ? Enfin, ce pourquoi Elle restait. Rien n'a changé, et pourtant, il n'est plus le même. Pourquoi, pourquoi est-Elle partie ? Elle n'a pas ce droit, non, Elle n'a aucun droit ! Il l'aide à donner la souffrance, il l'aide à assouvir sa soif, il l'aide à vivre, et tout ce qu'Elle lui donne, tout ce qu'Elle veut bien lui céder, c'est la douleur. La douleur, la douleur, et encore la douleur. Alors, quand il regarde de nouveau le Haut-Prêtre, il n'est plus rien d'autre que détermination. Après tout, il la fera revenir. A n'importe quel prix. Même s'il doit sacrifier son corps. Même si Elle ne veut plus de lui. Lui veut d'Elle. Et c'est largement suffisant.

- Oublie ce que je viens de dire. Fais ce qui est nécessaire.
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeMar 24 Déc 2013 - 11:51



Il eut envie de lui répondre de ne pas s'inquiéter pour son corps, qu'il aurait plutôt dû s'inquiéter de son esprit. Au lieu de cela, il se contenta de hocher la tête. Il commençait à mieux cerner ce que voulait l'hybride et également à mieux comprendre comment il en était arrivé là. Le schéma des cicatrices laissait penser à une expérience particulièrement audacieuse bien que menée avec un piètre succès. Il était évident que celui qui l'avait réalisée n'avait aucune expérience et avait fini par en mourir. Au moins, il devait reconnaître que la résistance à la douleur dont il avait doté l'hybride était intéressante. C'était peut-être pour cela que Kiel l'avait mis sur son chemin, pour parachever une oeuvre inachevée...

"Ne t'inquiète pas pour ton corps. Le clergé de Kiel contient certains des meilleurs guérisseurs de Miradelphia, ils rattraperont les dégâts si nécessaire. Je te rassure cependant, ça ne devrait pas être le cas..."

Il n'avait pas émis là le moindre mensonge. C'était un fait connu et reconnu que le clergé de Kiel Elghinn savait guérir des plaies qui semblaient parfois au delà du curable. De même qu'ils arrivaient parfois à faire quelque chose avec les esprits les plus torturés et diminués. C'était surtout cela leur qualité, pas tant de faire souffrir que de faire souffrir extrêmement longtemps. Maintenir un sujet en vie était de loin beaucoup plus apprécié que de lui faire endurer mille tourments en un jour. Leur mission était souvent de les faire parler, il fallait donc qu'ils en aient le temps. Et puis, l'Hybride devenait de plus en plus précieux aux yeux du Favori, pourquoi l'abîmerait-il?

Il se leva à nouveau et alla chercher quatre fioles dans une autre armoire. Vitriole, acétone et chlore, un mélange parfait. Il prit également une vielle coupe octogonale en cristal, ternie, usée, un peu sale et même ébréchée sur un de ses angles. Il revint à l'hybride et trempa le récipient dans la vasque en cuivre. Il ajouta ensuite une dose mesurée de chaque produit avant de sortir la dernière et la plus petite des quatre fioles. Une goûte de liquide argenté vint rouler sur sa main couverte de sang séché pour tomber et couler au fond de la coupe. Le Vif-Argent était un de ses meilleurs alliés dans ce genre de pratiques. Il regarda la coupe et en mélangea le contenu jusqu'à obtenir ce qui le satisfaisait. Dans le contenant, le liquide noir n'était plus si opaque, il arborait désormais des volute aux contours plus bruns qui tiraient parfois carrément sur le jaune, à sa surface une fine pellicule vaguement métallique à reflet bleuté signifiait qu'il avait bien doser la chose. Au fond, la goutte de vif argent restait pareille à elle même, comme une perle dans l'océan.

"Bois ceci, jusqu'à la dernière goutte. Ce breuvage va modifier ta conscience et ta perception du monde, et ce dans l'instant même où tu auras fini de l'avaler. Chaque être y réagit différemment parce que cela dépend de ce qui se cache à l'intérieur de nous. Tu peux vivre des moment d'intense bonheur, comme souffrir le martyr. Tu continueras à me voir normalement parce qu'il ne s'agit que d'une transe et pas d'un sommeil. Peu importe ce que je ferai ou ce qui se passera tu devras continuer à m'obéir. Même si ton esprit projette l'image si réelle que c'est moi qui te fait souffrir, même si tu pense que ta conscience ou ton instinct te dicte de me tuer, ou de te suicider, tu ne devras pas interrompre le processus. Si je te mets en garde, c'est que le cas s'est déjà produit et que je ne suis pas tendre quand il s'agit de me défendre..."

L'hybride avait beau résister à la douleur, il ne résisterait pas à celle là. Ce poison ferait ployer n'importe qui. Il se souvint que même lui n'avait ressenti aucun plaisir à son ingestion dans les derniers jours de la Suprême Ordalie, c'était dire. En fait, au delà de la douleur, il avait appris par la suite que le mélange provoquait presque automatiquement des convulsions tout en empêchant les vomissement. Le Clergé de Kiel savait se doter d'outils efficaces. Il tendit la coupe à l'hybride, sans laisser paraître son excitation. Il sentit même poindre une érection à l'idée de la suite mais il se garda d'en montrer quoi que ce soit. L'hybride but et il vit par transparence la goutte de mercure passer ses lèvres. Sa gorge se souleva une fois, deux fois, trois fois...

Il était déjà prêt à utiliser le deuxième élément de son plan. Dans sa main, il serra le petit pot de soude caustique qu'il allait appliquer sur les plaies de son hôte. Les brûlures chimique étaient les pires, plus encore quand la sensibilité du brûlé avait été préalablement modifiée. Il n'y avait alors plus de commune mesure avec une brûlure classique, ni même avec aucune plaie. Et cela rajouterait une touche particulièrement appréciable à la confusion qui allait suivre dans l'esprit de l'Hybride... Dans l'autre mais, sa chaîne était déjà prête à immobiliser ses bras, à passer à l'action. Bientôt...
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeJeu 26 Déc 2013 - 0:53


Le mélange est répugnant. Il a envie de vomir, son cœur se soulève et sa langue s'abaisse. Se plaque contre le font de sa gorge. Son abdomen se contracte mais rien ne vient. Son corps veut expulser cette substance qui s'infiltre, qu'il sent descendre le long de sa gorge et glisser dans son estomac, mais il n'y arrive pas. Quelque chose bloque la remontée. Quelque chose bloque le processus. Ses muscles se contractent, encore et encore, mais rien n'y fait. Son corps s'affole, son esprit est déboussolé. Pourquoi ne peut-il pas rendre cette chose ? Il a l'impression d'étouffer, il a l'impression de mourir. Quand il tente de se relever pour sortir de cette grotte soudainement oppressante, il échoue et retombe au sol, plus durement qu'il ne l'aurait voulu. Ses genoux frappent la pierre, mais ce n'est pas ce qui lui fait le plus mal. Non, ce qui lui fait mal, là, en ce moment même, c'est ce déchirement intérieur. Qui le griffe et qui le brûle, sans qu'il puisse faire quelque chose.

Un râle s'échappe de sa gorge, et bientôt, ses mains viennent frapper le sol pour aider ses genoux à soutenir son poids. Il voit ses bras trembler sous l'effort qui n'est pourtant pas surhumain. Il sent son diaphragme se contracter, essayant à son tour d'expulser ce que le sombre lui a fait injecter. Mais ses contractions sont désordonnées, et interfèrent avec celles de son abdomen. Ce qui, évidemment, accentue nettement la sensation d'étouffement. Arqué comme il l'est, il tente encore, et encore de régurgiter, mais sans succès. Ses bras ne tiennent pas plus longtemps, et, saisis de tremblements incontrôlables, ils s'affaissent sous lui. Sous sa peau nue, la pierre est glaciale. Cependant, il a trop chaud. Beaucoup trop chaud. Il sait qu'il est entrain de monter en température. Et qu'il ne devrait pas se recroqueviller ainsi. Mais ses muscles ne cessent de se contracter. La plupart tremblent tant ils sont tendus. Et ce n'est pas le pire.

Le pire, ce sont les images. Pour l'instant, elles viennent, et elles repartent aussi vite. Lorsqu'il ferme les yeux. Pour l'instant, il arrive à les chasser, en ouvrant les yeux. Mais sa vue se brouille petit à petit, un voile opaque vient se poser devant ses iris pourpre, leur donnant, pense-t-il un instant, un aspect laiteux, et ce bien malheureusement. Cette pensée fut tout aussi fugace que les images qui se calquent sur sa rétine chaque fois qu'il arrêté l'arrivée de lumière dans son œil. L'envie de vomir disparaît rapidement, pour laisser place à quelque chose de bien plus effrayant. Sa tension musculaire et sa souffrance physique sont toujours présente, oh, oui, elles sont toujours bel et bien là. Cependant, elles s'effacent face à plus fort qu'elles. Elles n'existent presque plus. Son reléguées à un rang si moindre qu'elles pourraient n'être que caresses et douceur. Les couleurs, les sons et les odeurs deviennent de plus en plus prenants, de plus en plus présents, et si ses yeux restent ouverts sur le sombre, il est aveugle. Voyant plus que ce qui est visible.

Dans ce maelström de sensations, il sent tout de même les doigts du Haut-Prêtre courir sur sa peau. Il ne sait pas vraiment ce qu'il lui fait, mais en tout cas, il sent que sa chaire refuse ce contact. Seulement, il n'a plus aucun contact sur avec l'extérieur, il ne sait plus ce qui est vrai ou non, il ne sait plus quand il sent quelque chose, ou quand il invente quelque chose. Ses réflexes sont diminués. Impossible de réagir du tac au tac, et il est sûr de réagir avec tellement de retard qu'au final, il se laisse faire. Et puis, une chose à la fois... Une chose à la fois... Cette fois, l'image ne s'en va pas. Elle reste. Il a beau fermer ses paupières, encore et encore, elle est là. Comme une tâche sur sa rétine. Comme un cauchemar. Parce qu'il voit le fond, il voit la grotte, et le sombre, les coussins et sa peau. Il voit. Mais seulement comme un décors. Comme un fond sans intérêt, et sans vie par rapport à ce qui se déroulait de nouveau devant ses yeux.

Le sang est partout. Tout est rouge. Rouge comme le feu. Rouge comme la souffrance ! Pourquoi tout est rouge ? Pourquoi ? Il s'est contenu. N'est-ce pas ? Oui, il s'est contenu. Il ne peut en être autrement. Parce que s'il ne s'est pas contenu... Non ! Non, non, non. NON ! Le silence est trop affreux. Il n'entend que ça. Et ça le rend fou. Complètement fou. Il n'arrive plus à encaisser, il n'arrive plus à fermer les yeux, et à ne rien voir d'autre que le noir. C'est terminé. Il n'y arrive plus. Les cris reviennent. Résonnent dans sa tête, sonnent comme des déchirements, horribles à l'oreille. Oui, horribles.  

Il ne sent même pas les grognements monter dans sa gorge pour exploser dans sa bouche. Il ne sent pas sa langue s'abaisser pour laisser place à l'air qu'il expulse. Il ne sent pas ses joues se gonfler. Tout ce qu'il sent, c'est la souffrance de la solitude. La solitude et l'impuissance.
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeSam 28 Déc 2013 - 3:08



Il observa l'hybride se tortiller sur le sol et tenter de reprendre son souffle. Une réaction intéressante, beaucoup préféraient hurler... Ce sujet était vraiment fascinant, sa résilience à la douleur était prodigieuse, alors que son corps hurlait viscéralement sa douleur à sa façon, lui ne semblait pas en prendre conscience. Bol d'Jiv'Elgg allait enfin pouvoir mettre en pratique les tortures les plus barbares qui lui furent enseignées sans craindre que sa proie ne perde conscience. Il jubilait déjà. Mais lorsque l'autre arrêta de se tortiller sur le sol, il se laissa aller à la curiosité et utilisa un des dons de sa Mère pour ressentir la douleur de celui qui était prostré à ses pieds...

Intéressant... vraiment... Un hybride à double personnalité, un être brisé en deux qui a perdu le contact avec son autre moitié... Dommage qu'il n'ait pas été achevé. Dans un recoin de l'esprit du Favori non troublé par la douleur qu'il partageait avec sa victime, les mots Ust'Kor résonnèrent à nouveau. Ici serait donc le deuxième essai de cette formidable machination. Avec un peu de chance, il arriverait à un résultat meilleur qu'avec l'autre petite elfe. Il s'agenouilla et épongea la sueur du front de l'hybride, délicatement. Puis sans coup de semonce, il lui agrippa les poignets, le souleva de terre et le plaqua contre le mur de roche froide et humide.

Il entendit la chaire racler contre la pierre alors qu'il abaissait l'hybride, pris au dépourvu, pour avoir à hauteur optimale ses bras. Sans autre forme de cérémonie, il lâcha d'une main, supportant difficilement tout le poids de l'autre au bout de son bras, volant vers une des ses bourses, il en ressortit le petit flacon. Il contempla un instant le récipient, puis les avants-bras joint de l'hybride et sembla prendre une seconde de réflexion. Il fit son choix et écrasa violemment le pot de soude caustique sur les membres musclés de l'hybride en partant d'un rire fou, inhumain.

La chaire, tailladée par le couteau et percée des nombreux éclats de poterie, se mit à mousser, à crépiter puis l'odeur de la soude attaquant la peau, la graisse et même les muscles à l'endroit des plaies se fit sentir. Il écarta les bras de l'hybride pour éviter de gâcher son visage et le maintint ainsi un moment, avant de le jeter au sol et de lui asséner un coup de pied dans l'abdomen, pour lui couper le souffle. Puis, un autre vint le faucher en pleine poitrine pour le mettre sur le dos. Dans la main du Haut Prêtre, elle aussi en partie rongée par la soude, la Chaîne de Kiel Elghinn vola comme si elle était animé de sa volonté propre.

Il en asséna un premier coup sur la face ventrale de sa victime. Cela ne suffisait pas, il recommença et heurta le point voulu, les parties intimes naturellement. Il la laissa revenir en place à sa guise laissant le soin au crochet de tracer une rainure sanguinolente sur le torse déjà couturé de l'autre. Il prit ensuite le temps de le regarder se tortiller avant de lui lier les poings avec des fers et d'utiliser une poulie pour le suspendre au plafond. Trop haut pour qu'il touche le sol sans être sur la pointe des pieds et trop bas que pour dire qu'il était réellement suspendu. Il pouvait presque sentir l'angoisse physique d'une poitrine qui a du mal à chercher de l'air, parce que trop en extension, serré le fond de la gorge. Il se lécha les lèvres avant de frapper un coup de sa main gantée de fer et d'entendre craquer la dixième côte... Plus que vingt trois...
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeDim 29 Déc 2013 - 13:59

Il est prêt à mettre sa main à couper que le sombre prend plaisir à charcuter son corps, à le pousser toujours plus loin, à essayer de le faire hurler. Il a connu ça, il croit savoir ce qu'il veut. Qu'il souffre, et qu'il hurle. Parce que quoi de mieux pour s'assurer qu'il a réellement mal ? Pour le moment, il se retient, et même quand il sent qu'on lui brûle les avants bras, ce ne sont pas des hurlements qui sortent de sa gorge, mais toujours ces grognements sourds. Oui, il a mal, oui, il n'aime pas du tout cette odeur de chaire brûlée, et oui, il angoisse, parce qu'il est conscient qu'il est maintenant handicapé. S'il tente de contracter ses muscles, il est presque certain d'avoir mal. Plus que mal, même, il est sûr qu'il se blessera assez dangereusement.

Il essaye pourtant de se dégager, de se protéger, un peu, comme dans un réflexe enfantin, mais l'autre l'en empêche, l'autre le retient. Et s'il a un temps soit peu espérer quelque chose de lui, quand il le jeta au sol pour lui asséner des coups, il n'espère plus rien. En tous cas, il n'espère plus qu'il l'aide. Il ne veut pas qu'Elle revienne, non, il le sait maintenant, il veut juste s'amuse,r il veut juste qu'il souffre. Comme tous les autres, comme tous ceux qui l'ont précédé. Le sombre n'est pas le premier à vouloir le faire crier, il n'est pas le premier à vouloir le voir hurler la douleur. Mais il dot bien reconnaître qu'il est le premier à lui donner du fil à retordre, il est le premier avec qui il sent qu'il pourrait craquer.

Il est encore entrain d'étouffer. Le manque d'air lui donne cette impression que le temps s'arrête, il a l'impression d'être en décalage avec le reste du monde. Mais peu importe, on ne lui laisse pas le temps d'y réfléchir très longtemps. Le métal mord sa peau. Violemment. Mais ce n'est rien face au deuxième coup qu'il reçoit. A peine a-t-il le temps de reprendre son souffle qu'il explose de douleur. Il sert les dents et un son raclant sa gorge résonne dans sa bouche. Il sent des larmes rouler le long de ses joues, mais il n'y fait pas réellement attention. Non, tout ce dont il se préoccupe, c'est de trouver une position qui apaisera sa souffrance. Et qui le protégera d'un autre coup. Son entière attention est focalisée sur cette idée, et il ne se rend même pas compte que le sombre lui passe les fers autour des poignets.

Son corps, meurtri, a encore du mal à s'oxygéner. Son esprit, lui, n'est que rage et souvenir. Il y a comme un décalage entre les deux, comme si le raccord ne se faisait plus très bien. Comme si l'un ne voulait plus appartenir à l'autre. Mais il en pouvait pas, non, il ne pouvait pas s'éteindre, et se réveiller quand tout sera fini. Parce que peut-être que rien ne finira jamais, peut-être qu'il continuera, toujours, et encore, jusqu'à en perdre le souffle, jusqu'à en perdre l'envie. Seulement, l'hybride n'y croit pas. Pas plus qu'il ne croit que quelque chose le réveillera un jour s'il se laisse aller. Et c'était hors de question qu'il s'en aille sans Elle. Elle n'étant là que pour son corps, c'est hors de question qui l'abandonne. Alors qu'on s'y acharne.

Le craquement de sa côte est le coup de trop. Ses muscles se tendent, son abdomen se contracte et un hurlement franchit ses lèvres. A moitié bestial, à moitié humain. Et des images affluent. En masse. Comme si elles pouvaient lui faire oublier son corps un instant. Comme si elles pouvaient lui faire croire qu'il n'était que dans le passé. Sauf qu'on ne lui a jamais brisé les côtes auparavant. Non, jamais. Alors son esprit se concentre sur les fers, et sur ses muscles qui tremblent tant la position est peu naturelle, tant il est pétri de souffrance. Il connaît cette sensation, il l'a déjà éprouvée, et sa mémoire se charge de lui redonner tous ce qu'il pouvait voir alors. Tous ce qu'il pouvait sentir. La sueur qui coulait sur sa peau. La chaleur insoutenables qui régnait dans la pièce. Le cuir qui frappait sa peau. Le claquement des lanières dans l'air, avant qu'elles ne viennent lécher sa peau. Mais un gémissement le ramène à la réalité. Il a bougé, et il l'a senti. Ne plus bouger. Il ne faut plus qu'il bouge. Mais est-ce vraiment possible ? Le sombre n'en a sûrement pas finit avec lui, et se fera un plaisir de lui donner encore plus de douleur. Après tout, n'est-ce pas pourquoi il est là ?
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeDim 29 Déc 2013 - 17:37



A voir son regard, le Favori devine que l'autre ne sait pas. Il ne s'est pas rendu compte de son absence. Son regard qui s'éteint et le moment où Kiel l'a arraché au souffrance du monde terrestre pour le plonger dans sa propre douleur intérieur. Bol d'Jiv'Elgg le regarde calmement, il a enlevé son masque et le haut de son armure. Son visage pure et parfait est découvert face aux yeux de l'Hybride ainsi que son corps, brûler, corrodé, couturé et meurtri. Il compte sur son apparence autant que pour le reste pour duper l'hybride. Il lui éponge patiemment le front. Le stratagème est en place. Il l'a déplacé sur une table dans l'autre pièce et attaché.

Si la menace de la torture pourrait sembler présente, ses gestes font tout pour la discréditer. Il trempe le vieux scalpe dans le liquide noirâtre et éponge à nouveau la sueur qui coule le long de son visage. Comme une mère s'occuperait de son enfant malade. C'est déjà le cinquième passage, bientôt, il pourra frapper à nouveau et faire comprendre à cette Hybride si résistant à quel point un coup bien préparé peut faire mal. Mais pour l'heure, il se retourne sereinement pour aller replacer la loque dans le réceptacle en cuivre. Il entend les chaînes cliqueté mais ne s'inquiète pas. Peut-être se débat-il? Peut-être n'est ce que le vent? Ou bien est ce sa propre chaîne?

"On dirait que ton passé est plus obscure que celui de bien des êtres, enfant de la souffrance... J'ai bien cru ne jamais pouvoir réparer les dégâts que tu t'es toi-même infligés. Si tu n'avais pas détruis cette armoire, tes bras ne seraient pas dans cet état. Et je n'aurais pas non plus dû t'attacher pour éviter que tu ne démolisses mes bien ou moi-même."

Sa voix est douce, il ne laisse rien suggérer de ce qui s'est passé la veille. Il lui fallait le déstabiliser encore, il fallait qu'il perde pied, qu'il ne sache plus où était le vrai du faux. La réalité devait progressivement ne plus rien signifier pour son hôte. Maintenant que le premier round était terminé, il pouvait interroger un peu sa victime. Il prit une cruche en terre cuite grossièrement finie et versa son contenu une coupe en plomb cette fois ci. Le métal se déforma imperceptiblement sous sa poigne qu'il relâcha instantanément. C'était son petit rituel personnel avec ce métal, toujours le déformer un rien avant de l'utiliser.

"Est ce que tu as vu quelque chose d'intéressant au moins? Te souviens tu de quelque chose? A propos d'elle? Ou bien à propos de toi, comme ton nom par exemple?"

Il acheva de remplir le verre et reposa la cruche. Chaque geste était calculé, il fallait que son attitude respire le naturel et la confiance. Et c'est ce qu'il semblait. L'habitude de la tactique et l'expérience l'avait rendu très bon à ce petit jeu. Il s'avança vers l'hybride contemplant ses plaies et le bandage autour de ses bras. Il avait toujours aimé soigner les brûlures chimique. Déjà parce qu'il y avait cette odeur de savon si enivrante. En suite à cause de leur horrible aspect qui laisserait une marque indélébile de son passage. Et finalement, parce que le membre était toujours parcouru de spasme pendant les soins, signe que la douleur était encore là même si l'esprit n'était plus conscient. Il tendit la coupe d'eau fraîche à l'hybride.

"Bois..." l'Hybride sembla réticent, naturellement, suite à l'expérience de la veille, comment ne l'aurait-il pas été. Il ajouta un petit commentaire après avoir eu un petit rire simple face à sa réaction de recule. "Ce n'est que de l'eau."
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeMar 31 Déc 2013 - 14:45


Il a perdu la notion du temps. Il ne sait plus ce qui l'attend, il ne sait plus réellement ce qui est vais de ce qui faux. Et l'autre ne l'aide pas du tout, au contraire, il essaye de lui brouiller l'esprit. Quelle armoire a-t-il détruit ? Non, il n'a pas détruit d'armoire, il le sait. Il croit qu'il le sait. Mais attaché là, sur cette table, il y a une table ? Il n'arrive pas à se souvenir de ce qui s'est passé, avant. Avant que tout devienne noir. Avant qu'il ne soit ici. Pourquoi est-il ici d'ailleurs ? Elle. Oui, il est ici pour Elle. Qu'il ne sent plus au fond de lui. Qu'il pense perdue. Est-Elle réellement perdue ? Certainement, sinon il ne serait pas ici. Seulement, il ne se souvenait pas avoir vu le sombre qui se tenait devant lui. Et s'il n'avait pas bougé, s'il n'avait fait aucun geste, alors il ne l'aurait pas reconnu. Mais sa voix, sa voix et la manière qu'il a de bouger, oui, il les reconnaît. Alors pourquoi pas son apparence ? Enfin, il n'a pas le temps d'y réfléchir, on lui pose déjà des questions. Sa voix est rauque quand il parle, sa gorge lui fait mal.

 - Elle... Je ne sais pas, je ne sais pas où Elle est, je n'en ai aucune idée, je crois simplement qu'Elle est partie... Vous allez m'aider, vous allez la retrouver, n'est-ce pas ? Mais, mon nom... mon nom n'a pas d'importance, Elle s'en fiche, Elle n'en a pas besoin...

Quelle importance ? Pourquoi ce besoin de savoir son nom ? Et puis, de toute façon, il n'arrive même pas à s'en rappeler, il ne sait même plus comment il commence et... Peu importe. Son nom ne fera revenir personne. Rien de grave. Pas de quoi paniquer. Un nom n'est qu'un nom et un nom n'a pas d'importance majeure, ce n'est pas fondamental. « Calme toi, respire, respire. Tout va bien se passer, je te le promet. » Oui, tout se passera bien. Il n'a qu'à respirer, et tout ira bien. Sa poitrine se soulève trop vite, il doit calmer ça, il doit faire en sorte que son cœur ne s'accélère pas pour rien.

 - Il faisait chaud. Beaucoup trop chaud. Et le bruit était assourdissant. Il déchirait mes tympans. J'aurais tellement aimé devenir sourd ! Sauf qu'à ce moment là, je n'entendais pas, non, je n'y arrivais pas. C'était seulement après. Quand le silence régnait, que soudainement, le bruit revenait. Je l'entends encore. Parfois, quand rien d'autre ne vaut la peine d'être écouté. Et si je devenais sourd aujourd'hui, je continuerais à les entendre. Encore et encore. Parce qu'ils sont dans ma tête, n'est-ce pas ? Rien ne pourra me les ôter. Non, je crois que rien ne les fera jamais partir...

Il veut savoir ce dont il se rappelle, voilà ce qu'il se remémore. Oh, bien sûr, il pourrait lui en raconter d'autres, mais ce n'est pas ce qu'il veut, n'est-ce pas ? Tout ce qu'il veut, c'est savoir à qui il a à faire, et ça, il n'est pas en mesure de le lui dire. Et au fond, il s'en contre fiche de ce que le sombre veut. Tout ce qui compte, c'est Elle et rien qu'Elle. Quand il lui tend le récipient, contenant un liquide transparent, il a un mouvement de recule. Il se rappelle qu'il lui a déjà fait boire cette chose immonde qu'il n'a même pas pu régurgiter, et même si celle là n'a pas le même aspect, peut-être est-elle du même acabit. L'autre essaye de le rassurer, mais il n'a pas vraiment confiance.

 - De l'eau ? Avec quoi d'autre ? Je n'ai pas besoin d'eau de toute manière, je n'ai besoin de rien.

Non, il ne veut pas boire cette chose. Hors de question qu'il ait de nouveau ces spasmes affreux et l'impression d'étouffer. Et puis, il n'a pas soif, alors pourquoi boirait-il ? Il n'est pas idiot, il sait qu'on cherche à lui faire mal, qu'on cherche à lui arracher quelque chose, oui, et il n'en a pas réellement envie. Il le supportera, certainement, comme il a toujours tout supporté. Mais ça ne veut pas dire qu'il le veut, ça ne veut pas dire qu'il en a envie. Tout ce qui le préoccupe pour le moment, c'est de la retrouver. Et s'il doit sacrifier quelque chose pour ça, il le fera sans hésiter.
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeJeu 2 Jan 2014 - 22:30



Un sourire qu'il veut malicieux s'étire sur son visage, pendant un instant, le Favori de Kiel Elghinn, véritablement craint de tous ceux qui pourraient subir ses caprices, ressemble à un enfant qui va faire une mauvaise farce. Et l'instant d'après l'eau froide se retrouve sur le corps chaud de l'hybride, en plein au niveau du coeur. Bien sûr, si ça n'avait tenu qu'à lui, Bol d'Jiv'Elg aurait plutôt éclaté son crâne contre le bois avant de lui enfoncer des lanières de plomb dans la jambe. Mais pour l'heure, il était le gentil prêtre qui rit légèrement de sa propre blague.

"Si tu t'obstines à ne pas boire, tu vas te déshydrater. Et je doute qu'Elle ait envie de revenir si tu ne prends pas soin de ton corps. En fait, de ce que j'ai compris et vu, je ne sais pas si tu t'y prends convenablement, ou bien si tu souhaites vraiment qu'Elle revienne. Je m'interroge vois-tu. Je me demande si ce n'est pas juste une quête insensé qui a pour but de cacher quelque chose d'autre, une chose que tu ne saurais pas t'avouer toi-même. En fait, ta réaction de la dernière fois m'a presque fait douter qu'Elle existe... Mais tu y tiens bien trop que pour qu'elle soit une pure affabulation."

Il alla chercher une clef dans le petit coffre en bois noirci et usé sur une des étagères où s'étalait un impressionnant arsenal d'objet de torture en tout genre. Il ne put s'empêcher de caresser et de fixer avec envie une sorte de grand tire-bouchon et une sorte de pieux percé de trous d'où pouvait jaillir des pointe acérée quand il le désirait. Il s'en mordit la lèvre de désir. C'était étrange à dire, mais pour lui ces outils dégageaient un attrait plus puissant que n'importe quel objet de plaisir ou de convoitise quelque soi sa race ou sa nature. Il reposa un sécateur à dents de scie avant de se saisir de la clef et de reporter son attention sur son hôte. Le moment où il utiliserait ceux-là n'était pas encore venu.

"Je vais te libérer. Il n'y a plus de raison que tu sois enchaîné là. Si il y avait juste moyen que tu évites de me sauter au cou, ce serait agréable. Et puis, tu vas pouvoir enfin me dire qui Elle est. Et pas question de te perdre en explications obscures ou de tenter d'éluder la question. Je veux la vérité et je sais toujours quand on me ment."

La dernière phrase n'avait plus vraiment un ton conciliant, on aurait pu le qualifier de neutre. Et pourtant, il sonnait comme une menace. Le Tourmenteur l'avait employé tellement de fois devant des victimes qui le suppliaient d'achever leurs souffrances, il l'avait tant de fois dit et répéter pour briser des esprits que ces mots ne pouvaient rester anodin, même si il tentait de les dissimuler. Ça se voyait dans ses yeux, ça se voyait dans sa posture, dans ses gestes. Mais il espérait que l'hybride était encore suffisamment sonné que pour ne pas le remarquer.

A un moment, il redirait cette phrase, et à ce moment là, il prendrait une véritable jouissance à donner tout son effet à la sentence. Il fallait bien dire que gagner la confiance de l'hybride était bien la partie la plus ennuyante du processus. Mais lorsqu'il s'endormirait ce soir, les choses basculeraient sur un terrain beaucoup plus intéressant. En attendant, il déverrouilla les fers de l'hybride. Et le laissa se redresser. Sa tête devait lui tourner après avoir ingéré un telle mixture. Bientôt, elle lui ferait particulièrement mal...
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeVen 3 Jan 2014 - 19:33

Qu'en sait-il finalement ? De ce qu'Elle veut ? Il ne la connaît même pas. Il est obligé d'attendre des réponses de sa part pour espérer combler son ignorance. Et il se permet de porter un jugement ? Il n'a pas le droit de supposer, il n'a pas le droit de parler d'Elle comme s'il la connaissait. Parce qu'il ne la connaît pas. Personne ne la connaît mieux que lui ! Personne ne la connaît sinon lui. N'est-ce pas ?

- Que sais-tu de ce qu'Elle veut ? Que sais-tu de ce qu'Elle cherche ? Tu ne sais rien d'Elle, et tu oses me dire ce que je devrais faire pour qu'Elle revienne ? Non, ne me dis rien. Je ne sais peut-être pas ce que je fais. Mais tu le sais encore moins. Alors n'essaye pas de me donner des conseils ridicules, comme si tu en avais quelque chose à faire d'Elle ou de moi ! Et si jamais, si jamais ça n'avait pas été de l'eau, dans cette coupelle, ne crois-tu pas que j'aurais encore plus fait de mal à mon corps ? Ne crois-tu pas qu'il était plus sûr pour moi de ne rien prendre plutôt que de risquer d'avaler encore quelque chose d'immonde ?

Sa voix est grave, et posée. Il rythme ses paroles doucement d'abord, puis accélère ensuite. Il sent sa langue claquer contre ses dents et contre son palais, chaque fois qu'il formule un mot, chaque fois qu'il formule une idée. Le sombre commence à l'agacer. Cette supériorité qu'il sent chez lui, ce sentiment qu'il lui serait de toute façon toujours inférieur commençait à l'agacer. Parce qu'au fond, il n'est que son jouet, le Haut-Prêtre, il en est presque certain, n'en a rien à faire d'Elle. Ou si, peut-être qu'il veut savoir. Seulement savoir. Pour ensuite l'étudier comme un animal disséqué.

- Quel intérêt pour toi de savoir qui Elle est ? Et je ne vois pas quel intérêt j'aurais à mentir. Si tu crois que j'ai quelque chose à dissimuler, tu te trompes. Je ne serais pas dans cette pièce et dans cet accoutrement si cela avait été le cas.

Le fait qu'on lui pose des question à son sujet semble l'avoir réveillé. Ses absences et son manque de lucidité semblent avoir disparus pour le moment. Son corps n'est pas rétabli entièrement, mais son esprit est bel et bien vif. Il est ici, et plus ailleurs. S'il veut qu'il parle, alors il parlera . Après tout, qu'a-t-il réellement à cacher ? Il n'a plus rien. Plus de possession. Plus de secret. Plus personne. Rien à protéger. Hormis son corps peut-être, et encore. Si Elle
ne revient pas, il ne servira à rien. Et si Elle ne le fait pas rapidement, il sera bientôt mort. Cela l'attriste grandement de partir sans Elle, mais s'il en arrive à ce point, alors il n'aura finalement été que celui qu'il a toujours été. Sans réussir à devenir quelqu'un d'autre.

- Je ne sais pas qui Elle est. Je ne saurais pas la décrire. Comment pourrais-je ? Mais ce que je sais, c'est qu'Elle a disparu. Elle n'est plus là, Elle n'est plus avec moi. Et ça, c'est mauvais. Très mauvais. Pour moi, pour toi et pour je ne sais pas qui d'autre encore ! Pourquoi chercher à savoir qui Elle est au fond ? Est-ce si important ? Si tu as dit vrai, tu sauras que je ne mens pas. Et que je ne saurais pas t'expliquer sa nature. Que je ne saurais pas te donner son identité. Même sous les pires tortures, je ne ferais que donner une vérité mensongère pour me débarrasser de la douleur. Crois moi ou non, Elle est plus que quelqu'un. Elle est totalement autre chose.

C'est étrange qu'on lui pose cette question. Et c'est surtout la première fois. Il n'y est pas préparé, il n'a pas de réponse toute faite. Il n'a pas de réponse tout court. Jamais il ne s'est demandé qui Elle est. Jamais il n'a douté de son existence. Et jamais il n'a remis en question sa nature. Il ne la connait pas, mais il l'a acquise. Il l'a intégrée, en quelque sorte, comme quelque chose d'inconnu mais de tout à fait normal, sans rien d'illogique. Il ne s'est pas levé, quand on lui a enlevé ses chaînes. Il ne veut pas se lever. Il s'assoit juste face à lui lorsqu'il lui donne ses derniers mots. Histoire qu'il voit son visage. Histoire qu'il regarde briller dans ses yeux la flamme farouche de vérité et de l'inconscience.
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeMer 22 Jan 2014 - 13:34



Alors d'après lui, il ne savait rien d'Elle... Naïveté touchante. Il n'était certainement pas en mesure de décrire exactement ce qu'était la chose que l'hybride avait perdue mais une vague idée commençait à se former dans son esprit. Assurément, ce ne pouvait pas être un être vivant à part entière, ce pouvait difficilement appartenir au domaine des objets, sans quoi il n'en parlerait sans doute pas comme d'une personne. Certes cette dernière conclusion restait soumises à caution, dans l'état de cette proie, difficile d'être réellement sûr du type de folie qui avait gangrené son esprit.

Aucune importance. Il avait largement assez d'information comme ça.  Jouer les sauveurs ne l'amusait plus tellement en fin de compte. Par contre continuer  à déstabiliser l'autre était essentiel.  Après un moment de latence, il fronça les sourcils feignant un air entre le concerné, le circonspect et l'intrigué comme si quelque chose dans le comportement de l'hybride trahissait un dysfonctionnement ou un quelconque problème.  Bien sûr, la pause avant cette réaction était essentielle, il ne fallait pas qu'il se méprenne et vois une réaction à ses paroles. Le Favori laissa encore s'écouler un instant pour laisser la perplexité s'installer. L'art résidait principalement là, dans le timing et la subtilité de l'esprit.

"Tu devrais t'asseoir, tu n'es peut être pas encore tout à fait..."

La suite devais se passer très vite. Il ne comptait pas véritablement le duper sur le moment mais il fallait que plus tard il associe son geste comme une conséquence et non comme une cause. Il arma discrètement son bras et puis bondit avant la fin de sa phrase tout en conservant un ton égal. En un instant, la coupe de bronze vint s' écraser sur le visage l'hybride rendu plus sensible par les soins spéciaux que le Haut Prêtre lui avait patiemment prodigués. Lorsque le corps s'effondra lourdement sur le sol, il s'empressa de le remettre sur la table et de le cadenasser à nouveau. Il avait déjà eu le cas de victimes peu consentantes qui n'étaient qu'étourdies et tentaient de fuir ou de s'en prendre à lui.

Il retourna ensuite vers la table où il avait auparavant pris la clef pour préparer son matériel.  La vivisection était un passe-temps d'une finesse et d'un goût rare qu'il n'avait que trop peu l'occasion de pratiquer. Et tout préparant ses outils, il ne cessait de murmurer des phrases dites par l'hybride à propos de cette être qu'il cherchait. D'abord sans rien y changer puis en ajoutant des commentaires sur l'espoir vain de l'hybride,  finalement,  il tourna les phrases pour qu'elles soient clairement négatives.  Ce serait sur celles la qu'il se réveillerait mais son subconscient aura eut tout le loisir de s'imprégner de l'évolution. Lorsque tout fut prêt,  il remit son masque et dégagea la coupe de foncée de son chemin d'un coup de pied indolent. Combien de temps pourrait tenir l'hybride avant de perdre conscience?
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeSam 25 Jan 2014 - 9:42

La violence. Encore la violence. Il voit bien que son intérêt pour lui n'est qu'illusoire. Qu'il n'existe pas. Pas plus qu'un mirage. Il fait semblant, depuis le début. L'hybride essaye de forcer un peu plus dans cette fois, il essaye de penser. Mais il échoue lamentablement. Son esprit est beaucoup trop embué, beaucoup trop confus pour qu'il espère tirer quelque chose de lui en cet état. Au moins ne pense-t-il pas que l'autre le laissera un moment penser clairement et par lui-même. Il ne discerne que très mal la vérité du mensonge, le vrai du faux ou la réalité de l'illusion. Il est plus que drogué, et il sait que cela réjouit le sombre. Il le sait parce qu'il le voit. Quand bien même il essayerait de le cacher, il le voit. Maintenant plus que n'importe quand. Cadenassé sur la table, ou ce qui devait servir de table, il vient vers lui. Lame à la main. Un peu comme... Comme un de ces soigneurs qu'il a déjà rencontré, une fois, dans les plaines de l'Ithrii'vaan, voulant sauver un jeune garçon d'il ne sait plus quoi. Peu importe. Mais c'est l'image qu'il lui donne maintenant. Il sait presque ce qu'il va faire. Presque. Et il n'a aucunement envie que cela arrive.

Il est plus que clair que désormais, il n'est plus rien d'autre qu'un jouet. Ou si, peut-être l'objet d'une certaine curiosité. Il ne sait pas ce qui est le mieux pour lui. Peut-être qu'attiser la curiosité lui permet de rester en vie. Ou peut-être que cela n'a strictement rien avoir. Comment peut-il le savoir ? Il n'est pas dans son esprit, et il ne voudrait l'être pour rien au monde. Il a à faire à un cinglé, s'il n'en était pas persuadé au tout début, désormais, il l'est bel et bien. Il frissonne avant même qu'il ne le touche. Il frissonne parce que son corps connaît ce qui l'attend. Ses paupières voudraient s'abaisser, mais il les retient. Pourquoi lui faire croire qu'il n'a plus de force ? Ou pourquoi le lui montrer ? Il ne sait pas vraiment s'il est capable de tenir debout, à vrai dire. Son visage est endoloris, et il entend le sang battre dans ses tempes. Alors qu'il ne fait aucun effort, alors que son cœur ne s'emballe même pas.

« La douleur, Këda, la douleur... Ce n'est rien d'autre que la peur de ce qui est différent. Ne le sais-tu pas mieux que quiconque ? La coupe ne t'as pas fait mal, elle a seulement changé tes perceptions ! Cette lame qui s'avance, lui, cet énergumène, peut-il réellement te faire hurler de peur ? Allons, reprends toi. Que sont les sensations lorsque tu as ta conscience ? » Des constructions. Rien de plus que des constructions. Mais comment s'en persuader lorsqu'il lui manque une partie de lui ? Est-ce seulement possible ? Rien n'est impossible, non, rien. Il ressent toujours cette étrange sensation dans son visage, mais ce n'est pas vraiment sur celle ci que son esprit se focalise. Plutôt sur la souffrance à venir. La peur de la souffrance, très exactement. Idiot. Oui, vraiment idiot. Parce qu'il connaît la douleur, peut-être pas mieux que quiconque, mais assez bien pour savoir qu'elle ne l'a jamais tué, qu'elle ne lui a jamais rien arraché de très précieux. Mais qui sait, peut-être qu'elle commencera aujourd'hui ?

Non. Non, il ne doit pas y penser. La coupe roule sur le sol, pendant un temps qui lui paraît durer une éternité. Une éternité au bout de laquelle il se rend compte qu'il la cherche encore inconsciemment. « Quelle idée de penser qu'elle pourrait t'être utile ? Elle n'a jamais rien été de plus qu'un poids... arrête de compter dessus, laisse la partir. » Et puis quoi encore ? Se laisser mourir ? Non, il finira par la trouver. Et puis, si Elle ne lui a jamais rien apporté de bon, il serait peut-être désormais temps. N'avaient-ils pas vécus un siècle ensemble ? Elle ne doit pas être bien loin de toute façon... Certainement aussi proche de lui que le sombre l'est maintenant.
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeJeu 30 Jan 2014 - 17:58



Il est résistant, très résistant. Bol d'Jiv'Elgg aime ça. Il aime quand ses proies luttent quand elles se débattent. Il adore les voir nager dans les eaux de la torture et de la douleur, essayer de garder la tête hors de l'eau tout en sachant qu'ils vont indubitablement se noyer. Il ne sait pas vraiment pourquoi il apprécie tant les voir ainsi... Peut-être parce que voir les efforts qu'ils fournissent avec tant d'énergie s'avérer vains et futiles le conforte dans l'idée que sa propre soumission est rationnelle et légitime. Ou peut-être que c'est tout simplement ça qui lui plait. Comme certain aiment les formes généreuses, lui aime peut-être les esclaves et les sacrifices qui gigotent...

Il étale calmement ses outils sur la table, le long du corps de l'Hybride, juste assez loin pour éviter que celui ci ne se blesse en bougeant trop amplement. Il passe la main sur les ustensiles tantôt rouillés, oxydé ou au contraire étincelants. Du plomb, du cuivre, de l'acier, de l'argent et même de l'or. Tire-bouchon, pinces, écarteurs, couteaux divers, tenaille dentée, pointes barbelées, il y a l'embarras du choix. Mais comme à chaque fois, il recommence son petit rituel personnel en se saisissant d'un crochet qui ressemble à un hameçon dont l'autre extrémité est traversée d'un anneau noirci pour le tenir. Il s'approche de l'Hybride et regarde son ventre couturé de cicatrices. Bientôt, une nouvelle estafilade va venir compléter la série, mais celle-là, il en garderait longtemps le souvenir.

"Regarde moi, souviens toi de mon visage. Ceci est la face divine de Kiel Elghinn et elle te transmet un message. Elle ne reviendra pas."

Et sur ces mots, il enfonça le crochet au niveau du nombril et tira pour tendre convenablement la peau. Il attendit un peu, s'assurant que son point d'ancrage allait tenir le coup avant de saisir un petit couteau en or, à la lame à peine plus grande qu'un dé à coudre couché. Il commença à ouvrir l'abdomen méthodiquement. Du sternum jusqu'au pubis, en prenant soin de contourner l'ombilique par la gauche. Quand l'odeur des viscères chauds et vivant se répandit dans l'air, le Favori perdit la notion de toute réalité. Il n'existait pas de chose plus délectable que cette senteur qui signifiait la souffrance de l'autre et en même temps la perdition un peu plus complète de sa propre âme dévouée à Kiel.

Il écarte les chais à l'aide de quatre écarteurs en cuivre couvert de vert de gris. Sa langue pourlèche ses lèvres et caresse sensuellement les barreaux de son masque. Il regarde les muscles de la paroi de l'abdomen écartés, il les regarde de l'intérieur, derrière ce fin film qui recouvre tout le contenu de la cavité. Il prend la première et la plus grande des pinces et saisit cette couverture humide et moite qui recouvre les viscères. Il tire un peu dessus pour faire gigoter sa victime. Et ensuite, il le rabat vers le haut avant de le piquer dans la peau à l'aide d'une aiguille de fer rouillée.

Et là, c'est une véritable caverne d'Alibaba qui s'offre à lui. Des intestins vivants et mobiles, un véritable nid de couleuvres rosé encadré par un boa plus rouge: les intestins. Il commence alors la suite. A main nue, il s'enfonce dans cette quantité visqueuse, molle et chaude. Il barbouille et savoure le contact, poigne de si, de là. Il y prend plaisir. Il peut sentir les moindres vibrations et les plus infimes tensions qui traduisent l'intense douleur dans laquelle il l'a plongé. Bol d'Jiv'Elgg se damne, et Bol d'Jiv'Elgg aime cela plus que tout au monde...
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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeMar 18 Fév 2014 - 19:19


De quel droit se permet-il de la citer ? Qui le lui en donne le droit ? Comment peut-il penser être à même d'en parler alors qu'il n'a aucune idée concrète de qui Elle est ? C'est quelque chose qui le révulse, et quelque chose qui l'obsède. Parce qu'il préfère penser à ça que penser à ce qu'il va lui faire subir avec son matériel de torture. Il préfère penser à Elle, et à rien d'autre. Il sait que ce sera ainsi, et seulement ainsi qu'il sera sauvé. Sauvé de cette douloureuse expérience qu'il sent venir. Il n'est pas dupe, il sait pertinemment qu'il va souffrir. Et plus qu'il n'a jamais souffert. Il espère seulement la retrouver avant qu'on ne décide de le faire partir. Que ce soit d'une façon ou d'une autre, tout ce petit jeu, tout ce processus, parce que ça ne pouvait être que ça, quoi d'autre sinon ? Finiront un jour ou l'autre. Il n'a plus qu'à fermer les yeux, et à attendre. Dans l'intimité de son esprit, replié dans un recoin de son cerveau que personne ne pourra jamais atteindre, ni même décortiquer.

Il peut sentir son haleine lorsqu'il lui somme de bien le regarder avant de l'éventrer si proprement qu'il n'en ressent la douleur qu'un instant après. Un instant trop tard d'ailleurs, son cerveau n'a pas le temps de lui ordonner de réagir que le sombre écarte ses chairs. Une larme coule de ses yeux, avant qu'il n'ait pu la retenir, et sa mâchoire se ferme d'un coup sec, dans un refus d'hurler. Non, il ne peut pas hurler, ce serait inhumain, ce serait l'encourager, et aller contre tout ce qu'il a fait jusqu'ici. Cependant, quand le fer transperce sa peau, ses yeux s'affolent sous ses paupières fermées, et il ne peut retenir un gémissement. Un peu trop prononcé à son goût d'ailleurs. « Fais le vide Këda, je t'en prie, fais le vide. N'y pense pas. N'y pense plus. Si tu ne sais pas ce qui t'arrive, si tu n'y pense pas, alors tu ne sentiras rien. Ton cœur bat trop vite, beaucoup trop vite ! Ralentis, ralentis le avant qu'il ne s'en rende compte. »

Il le sait, oui, il le sait, pas la peine de le lui dire ! Mais est-ce qu'en fourrant ses mains dans son... dans son ventre l'autre va arranger la chose ? Oh que non, bien sûr que non. Et l'odeur, cette odeur de, de vivant, de sang et d'il ne sait quoi d'autre n'est pas non plus des plus rassurante. S'il tente de rationaliser la chose, il est presque certain de faire un mouvement brusque, déplacé et de déclencher ses envies. Et les mains qui sont posées sur ses entrailles ne sont pas négligeables. Quand l'autre s'enfonce plus avant, il ne résiste pas. Il ne résiste plus. Sa conscience ne peut rester en place, ne peut rester éveillée dans ces conditions. C'en est trop. Il ne sait pas exactement à quel moment il décroche, où en est le sombre dans ses expérimentations et ses découvertes, mais il sait qu'il n'est plus là lorsque tout disparaît. Tout devient si noir, et en même temps si coloré qu'il ne cherche même pas à savoir où il est. Mais la douleur, si elle a jamais existé, a disparue, et c'est déjà quelque chose de positif.

Ne reste plus que lui, et lui seul. Parce qu'il ne la sent pas. Il pense savoir qu'Elle est dans les parages, qu'Elle n'est pas si loin que ce qu'il croyait, mais il ne la voit pas pour autant. Peut-être... Oui, ce doit être... Là bas. Dans une recoin, une lumière ou, quelque chose, ce doit être... Encore cette pièce. Ses yeux hagards cherchent quelque chose sur quoi se fixer, quelque chose qu'ils connaîtraient. Et ils se posèrent enfin sur le sombre. En avait-il enfin finit ? Parce qu'il ne sent plus rien. Elle ne sent rien.

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MessageSujet: Re: Par la faveur du Favori... [PV Këda]   Par la faveur du Favori... [PV Këda] I_icon_minitimeDim 23 Fév 2014 - 20:15



"Ah... Finallement voilà donc cette dame qui me rend visite..."

Un large sourire s'étalait sur son visage derrière le masque de fer. Il passa sa langue entre les barreaux rouillés et lécha le sang et la graisse qui maculait sa main, un met délicat pour qui savait l'apprécier dans les meilleurs moments. L'Hybride pouvait lui cacher bien des choses, mais le Favori était un des seigneurs de la douleur et de la souffrance, il pouvait sentir dans la tension des chairs, la pulsation du coeur, la respiration, les mouvements des tripes et même parfois à la seule odeur si une personne d'intérêt souffrait. Résultat de siècle de torture et de pratique, ce don durement acquis lui évitait de devoir faire usage des Voix quand cela n'était pas nécessaire.

Et là, il avait pu le sentir. Il y avait eu un changement colossal. Sa victime était sur le point de perdre connaissance sous la douleur, il n'avait crié qu'une fois, à n'en pas douter lui avait cru seulement gémir comme c'était souvent le cas avec ceux qui tentaient de résister. Il avait alors la joie de voir un corps tendu à se rompre, un coeur battant jusqu'à en exploser et qui rendait l'hémorragie délectable, même si elle signifiait qu'il devrait bientôt arrêter son oeuvre. Et là, d'un coup, plus rien... Une intense détente, une respiration calme, un rythme juste un rien plus rapide que la norme. Comme si toute notion de mal avait disparu dans les nerfs du pauvre erre.

C'est alors qu'il compris, du peu d'informations qu'il avait pu glaner, que c'était cette Elle qui avait pris le contrôle, qui était revenue. Il ne pouvait que s'en réjouir. Il ne pensait pas pouvoir attaquer un travail de profondeur si tôt. Il regarda l'Hybride droit dans les yeux et enleva son masque, laissant au passage une traînée de sang foncée et visqueuse sur son visage si parfait. Et sans la quitter des yeux, il écarta un pan d'intestin, se saisit d'un fer qu'il avait laissé à rougir dans un brasero et plaqua violemment la chaîne chauffée à blanc raccrochée à son extrémité sur le foie de sa proie.

Mais pour que le marquage soit et pour imposer sa puissance, il ne devait pas se contenter de si peu. Il s'imprégna de la douleur, mettant son propre pied dans le feu pour s'immiscer au travers de la brûlure interne dans l'esprit de son hôte. Et il y déversa une nuée de souffrances abstraites. Il n'avait pas encore violé son corps mais il commencerait par violer son âme. Parce que telle était sa volonté et tel était le vouloir des Voix de Kiel Elghinn.

"Excuse moi de t'avoir fait attendre, mais je préférais m'assurer que cette partie du travail était achevée avant de te laisser l'occasion de faire quelque chose qui aurait pu retarder mes plans. Tu t'es laissée désirer, on dirait... Le pauvre n'en avait que pour toi, peu importe ce dont je lui parlais. C'est très mal d'abandonner son colocataire..."
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