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 Le Prince d'Orient [PV Blanche]

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Aedán de Vercombe
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MessageSujet: Le Prince d'Orient [PV Blanche]   Le Prince d'Orient [PV Blanche] I_icon_minitimeJeu 8 Mai 2014 - 20:15

Fin de l'hiver.

La nouvelle dévalait la pente des Monts-Corbeaux pareille à l'eau des premières fontes. Là où son cours rencontrait une ville, elle produisait de formidables éclaboussures qui ne parvenaient en rien à ralentir sa course effrénée la menant à la grande mer mondaine que formait la cour baronniale. Tout cela avait commencé par des pèlerins aux yeux fiévreux en provenance d'Olyssea qui s'étaient mis à chanter cette arrivée. Après eux, ce furent des métayers de l'Heldirois qui vinrent porter crédit à ce discours, assurant qu'un Prince de l'Orient avait franchi la passe du Grimsel et descendait sur Hautval avec sa suite! Une grande agitation frappa alors les jurandes, qui espéraient voir leurs affaires reprendre après les tensions de l'automne, lorsque des négociants en vin présentèrent les plumes colorées que leur avait prétendument offert le Prince.

Ainsi, on vint de plusieurs lieux à la ronde se masser sous les hauts murs de la cité pour accueillir ce muscadin de l'Est. Ne disait-on pas qu'il chevauchait un Frakar et se vêtait entièrement de perles noires? Bientôt, Tire-laines, soldats du guet et vendeurs de beignets se livrèrent à un fiévreux ballet sous l'œil paterne d'une noblesse qui aérait ses pourpoints après l'hiver. On avait dressé une légion d'étalages à l'improviste afin d'attirer l'attention du potentat, au mépris des règlements municipaux. Ainsi, en une nuit, un labyrinthe de caques, de futailles, de tentes et de chariots où l'on se piétinait à qui mieux mieux avait émergé. Au cœur de cette anarchie, échevins, sergents et visiteurs se disputaient sur les droits de hallage, menaçant d'en venir aux mains sous les vivats d'une foule toujours prompte à s'esbaudir du malheur des autres.

A leur grand dam, la mêlée fut interrompue au cri de : "Il arrive! Le Prince arrive!". Plus prestes encore qu'un régiment de vétérans, la populace se massa aussitôt sur la bordure du chemin, désireuse d'apercevoir l'évènement.

Tout d'abord, on n'entendit que le chant des buccinateurs, s'envolant par-delà une colline proche. Puis, on les vit émerger là où la route se scindait au pied d'un grand pin. En tête du cortège, un porte-étendard à la peau plus sombre que le chêne marchait vêtu d'une robe damassée à dessins andrinoples et coiffé d'un turban défiant l'entendement. A sa suite, venaient les musiciens qui, de leurs airs entraînants, imposaient leur rythme à la procession. Alors qu'ils s'approchaient, on put enfin distinguer, encadré par une garde arborant d'impressionnants yatagans, le Prince juché sur son cheval blanc.

Etait-ce le jeu des mystagogues qui marchaient à sa suite, rivalisant de tours produisant moult déflagrations colorées pour le plus grand bonheur des yeux de la marmaille? Toujours est-il que le cavalier paraissait luire d'un éclat surréel dans son cafetan orné de motifs orientaux. D'un sourire de propriétaire, il parut saluer les petites gens, agitant une main outrageusement baguée dans leur direction. A n'en pas douter l'homme était faraud de son succès.

Suivi par ses chars d'un blanc d'albâtre, lourds de vases canopes et de bahuts que l'on devinait chargés de tissus lamés et de pierreries, le Bey prit la direction de la résidence de la baronne de Hautval, Blanche d'Ancenis. Pour les péninsulaires, le spectacle qui s'offrait à eux était une orgie de couleurs vives, de soieries délicates et de métaux précieux. Il en allait jusqu'aux chants et aux instruments eux-mêmes qui exhalaient les mystères de l'Orient. Parfois, au détour d'une ruelle, le beau seigneur imposait un arrêt à sa suite et distribuait une plume splendide à une jeune fille ou à un garçonnet avant de reprendre sa marche.
Qui était-il? Avait-il débarqué d'un navire incrusté de rubis au port de Sharas? Pourtant, ses cheveux blonds comme un soleil d'hiver dénotaient une ascendance péninsulaire. Faute d'information soufflée par sa suite - parlaient-ils seulement la langue commune? - on continua à le nommer Le Prince. D'une allure tranquille, l'homme remontait les ruelles de la cité qu'il ne paraissait aucunement découvrir. Indifférent aux belles demeures à encorbellements et aux sculptures des fontaines, ses pas le menaient au cœur de Hautval.

Arrivée au pied du castel, la troupe s'arrêta. Là, à l'adresse des occupants de la place, le Prince d'Orient prit la parole :

"Dame Blanche d'Ancenis!" rien dans les mots de l'homme ne trahissait un accent étranger "Ayez la bonté de nous accueillir, mes gens et moi." tant à l'adresse de la foule que du château il poursuivit "Moi, Aedán de Vercombe, fils d'Ethaine d'Ancenis, ai dompté l'Orient sauvage et vous prie, cousine, de m'offrir l'hospitalité".
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MessageSujet: Re: Le Prince d'Orient [PV Blanche]   Le Prince d'Orient [PV Blanche] I_icon_minitimeDim 18 Mai 2014 - 10:11




La rumeur et quelle rumeur. Elle avait couru jusqu’aux oreilles de la Splendeur d’Obsidienne. D’ailleurs, lors du charmant petit contrôle instauré à la Passe de Grimsel, son relais de petits oiseaux lui avaient relégué l’information sur l’identité du dit Prince. Pauvre de lui, son effet de surprise n’émerveillerait pas autant qu’il l’aurait voulu la Dame du Grand Val. Enfin, il se contenterait de l’admiration un tantinet baveuse de la populace et sortirait ses vassaux de l’ennui de l’hiver. Enfin, Blanche leurs avait donné assez d’arguments pour ne pas succomber à la morosité en rappelant fermement que la Vipère Olysséenne pouvait à tout moment frapper et qu’il était hors de question de se reposer sur ses lauriers pour défendre l’honneur de leur Baronne et Comtesse. Donc chacun avait mis à profit ces mois dans le but d’aiguiser davantage leurs talents de guerriers légendaires. Et cela arrangeait bien Blanche qui avait sur les bras une grossesse douloureuse et un époux malade. Le Prince d’Orient et sa suit put apprécier la Grande Route, toute pavée et si bien entretenue même lors de la plus froide des saisons. Autant, cette effervescence provoquée par la curiosité portée à l’étranger ne le dérangeait pas. C’était une bonne chose puisqu’Hautval était aussi pleine que lors des vendanges d’automne et que ce beau monde procurait un atout économique à la Cité-état car l’hiver était ce moment où l’or était toujours moins prospère. Autant, elle était incommodée par les débordements engendrées cette agitation. Elle avait dû tripler la garde et la milice qui s’en trouvaient déborder sans parler de sa chancellerie qui était débordée et devait faire face aux fraudes des occupants qui comme par hasard oubliait – délibérément – de se signaler pour échapper à la tenure épisodique. Le bon sens aurait voulu qu’ils sachent qu’on ne disposait pas des terres baronniales sans payer les frais de cette occupation. Enfin, tout cela faisait le bonheur des aubergistes dont les chambres étaient pleines sans parler de la Citadelle qui avait dû faire face à une demande d’hébergement des nobles. Chaque jour, ses agents l’informaient de la progression de Monsieur le Prince. D’ailleurs, les cachots n’avaient jamais été aussi remplis depuis de longues années en raison des débordements et cela faisait le bonheur de certains mais pas celui de la Garde d’Obsidienne qui était assez embêté et devenait limite paranoïaque en raison de la protection de leur Maitresse, surtout Odeline, une lieutenante qui ne quittait plus Blanche un seul instant. Le seul repos qu’elle lui accordait était lors du coucher. Le Général Hermann avait d’ailleurs souligné son comportement d’exagérer mais la lieutenante s’en moquait éperdument et essuyait quelques taquineries à ce propos.

Quoiqu’il en soit alors que le Prince d’Orient descendait les collines en vue des doubles et grandes murailles de la Citadelle, Blanche était entrain de donner le sein à Serlon, fruit de l’union de Blanche et Aetius hors mariage. Tout était paisible et elle pouvait admirer son bambin aux grands yeux bleus et à la chevelure brune de jais lorsqu’un cri hystérique l’arracha à ce moment de tranquillité. C’était Judith, sa cadette suivie d’Adèle qui trépignaient toutes les deux comme des pucelles – ce qui n’était pas faux puisqu’elles avaient toujours toutes deux leur virginité – en annonçant que le Prince était là. Evidemment, Blanche n’avait rien dit sur la venue de leur cousin et avait gardé sournoisement l’information pour laisser ses sœurs fantasmées. C’était pour la Baronne un instant divertissant que de les voir glousser lors des repas, s’imaginant un possible mariage et une possible amourette. Les gloussements de Judith et Adèle furent rejoints par les petits piaillements de ses filles, les deux princesses de sang. L’ainée, Alcyne, ne cessaient d’appeler sa mère en lui répétant que dehors il y avait un beau cortège avec plein de couleurs et autres détails peu importants. Evidemment, Astrée ne manqua pas d’imiter sa grande sœur en sautillant un peu partout. Et puisque les quatre sauvages n’étaient pas assez, les nourrices, gouvernantes et dames de compagnie des Ancenoise rejoignirent la pièce. Tout ce beau monde dérangeait le grand Serlon qui fit signifier sa colère par un énorme chagrin. S’en était trop. Déjà que Blanche était à cran en raison de sa grossesse. En effet, la pauvre était enceinte jusqu’au cou, son époux était malade et un Fanfaron semait le trouble dans sa Baronnie. Elle siffla un « Silence » perçant agrémenté de son regard le plus noir qu’elle eut pu leur rendre. Et la pièce retrouva son calme après avoir bercé Serlon. Avec une certaine difficulté, Blanche se redressa et remit son fils dans son berceau. L’armée de nourrices s’occuperait de toute façon de lui comme s’il était un roi après tout en raison de sa lignée, il était au même titre que ses filles, prince de sang.


    « Maintenant que tout le monde est calmé, je daigne aller à la rencontre de ce dit Prince. Sélène, Georgie, que font Alcyne et Astrée ici alors qu’elles devraient être étudiées leur leçon… Enfin soit, allons-y. ».


Feignant toujours l’ignorance, Blanche quitta la pièce en prenant ses deux princesses par la main et le petit groupe empruntait désormais les couloirs jusqu’à gagner un balcon. De ce dernier, elle pouvait mirer le défilé en levant les yeux au ciel. Il était temps d’aller accueillir son invité en susurrant « Quelle Fanfaron. ». Un soupire s’échappa de ses lèvres d’un rouge sanglant tandis qu’elle prit quelques minutes pour observer avec une moue dubitative. Finalement la troupe quitta ce balcon pour rejoindre les escaliers donnant sur le grand hall. La suite s’était d’ailleurs agrandie à mesure de ses pas puisque la rumeur s’était répandue dans la Citadelle et la Garde d’Obsidienne s’était si tôt amassé en mur de jais tout autours de Blanche, ses filles et ses sœurs. L’Intendant de sa Chancellerie, quelques conseillers et autres personnages imminents avait pris part au cortège baronnial plutôt curieux. Portes ouvertes tandis que tous s’étaient munis de ses fourrures et que la Baronne avait abandonné ses filles à leur armée de nourrices, Raymond fit son apparition s’annonçant avec son rire gras un peu sournois. Blanche chuchotait alors en se dirigeant vers l’entrée du pont-levis.

    « Je hais devoir me déplacer quand je suis enceinte. Et en plus, je me gèle dehors. C’est mauvais pour le bébé. »

    « Allons ma fille, tu accueilles ton cousin et donc mon neveu, ne sois pas si aigrie. C’est la famille. »


Dit-il en apposant sa main sur son épaule en la secouant légèrement.

    « Père, cessez de me secouer comme un prunier, je ne fais pas partie de vos familiers et puis je ne suis pas un homme ! »

    « Voilà, tu fais ta revêche pourtant quand tu tires cette tête, j’ai l’impression de voir ce bon vieux Roc de Eudes. »


Elle leva les yeux au ciel en soupirant une nouvelle fois devant Raymond d’Ancenis qui adorait taquiner sa fille. De toute façon, elle le lui rendait tellement bien par son comportement parfois qu’il en était souvent furieux. C’était de bonne guerre après tout. Aèdan put ainsi apercevoir sa cousine engrossée jusqu’au cou entourée de ses chevaliers vêtus d’armure de jais et évidemment son oncle.

    « Seigneur Aèdan de Vercombe, fils d'Ethaine d'Ancenis, c’est avec plaisir que nous vous offrons l’hospitalité, je vous prie de me rejoindre en ma maison car le froid de l’Hiver meurtrit mon corps et j’ai peur pour l’avenir de mon héritier. Vous pourrez nous conter comment vous avez dompté l’Orient au chaud. »


Blanche parla d’une voix forte et caressa son énorme ventre à ses derniers mots. Elle inclina maigrement sa frimousse et tournait déjà les talons pour rejoindre sa citadelle jusqu’à ce qu’elle entende.

    « Ahaaaaaaaaaaaaaaaa Aèdan, mon neveu, viens là. »


C’était Raymond qui ouvrait les bras et s’attendait à ce que son neveu descende de son cheval pour une empoignade virile et plein de bons sentiments. Blanche s’arrêta.

    « Pèreeeeee, j’ai froid ! »

    « Ne fais pas attention, Aèdan, sa grossesse la rend quelque peu aigrie, en même temps, elle s’arrange pour être toujours enceinte, argharghargh. »

    « Père, je vous entends. »

    « Taratata. »


Excédée, la Baronne leva une nouvelle fois les yeux au ciel tandis qu’un bataillon de domestique se rependait hors du château et l’Intendant en chef de la mesnie répandait ses ordres pour qu’on s’occupe de la suite du Seigneur de Vercombe comme par exemple de son beau destrier qui rejoindrait les écuries et serait nourri. Raymond entrainait Aèdan avec lui vers la citadelle en saluant la foule curieuse et excitée par la venue de l’Ancenois. Il ne manquait pas de lui poser mille et une questions et parler de choses diverses comme des rumeurs sur les talents au lit des Thaaries. Enfin, il fut guider dans la grande salle grouillante de monde où on lui tendit du vin et présenta des plateaux de charcuteries campagnardes, pâtés, saucisson, rôti froid, etc.

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MessageSujet: Re: Le Prince d'Orient [PV Blanche]   Le Prince d'Orient [PV Blanche] I_icon_minitimeDim 18 Mai 2014 - 21:00

Echangeant moult bourrades et accolades viriles avec son oncle Raymond, le Prince d'Orient au sourire généreux se révélait bon public pour les grivoiseries de son parent. Ainsi, c'était de bon cœur qu'il se laissait aller à ce rire communicatif qui le caractérisait, sans pour autant manquer de saluer, çà et là, les aristocrates qui se présentaient à lui. L'homme, si prompt à prendre ses aises, semblait revenir chez lui après un long voyage. Le voila déjà qui s'informait sur le champion de tel tournoi, félicitait tel autre chevalier pour ses prouesses dont il avait eu vent jusqu'à Thaar et remettait une rose d'or à Judith et Adèle en les gratifiant d'un clin d'œil paternaliste.

Dans la grande salle, le bougre ne manqua pas de s'extasier sur le vin de Hautval dont le souvenir seul, l'affirma-t-il, lui permit de survivre dans le désert. Ah et ces mets qu'on lui présentait! Pour offrir pareille tablée on voyait bien qu'une femme du clan Ancenis veillait sur cette maisonnée! Alors, prenant la place de l'invité d'honneur, notre vaillant héros fit un sort aux plat qu'on disposait devant lui. Tout en plongeant une main avide dans les pâtés de gelinotte en croûte, il faisait savoir son plaisir de se retrouver en si honorable compagnie, distribuant généreusement les flatteries au sein de la cour baronniale et s'enquérant des affaires de chacun.

Lorsqu'il put échanger quelques mots avec les filles de la maîtresse des lieux, le jouteur ne manqua pas de crépir de sauce la domestique qui s'agitait derrière lui en brandissant bien haut l'os de volaille qu'il avait en main afin de signifier sa joie de les rencontrer. Ses aventures? Mais bien sûr qu'il ne manquerait pas de les leur conter, au son de son luth qui plus est! Ah et que ce rouge d'Hautval vous émerveillait le palais, tout de même! Ceci ne manqua pas d'éveiller des souvenirs de vaillante camaraderie dans l'oeil de Raymond. Ainsi, on put voir un Aedán captivé par le récit de son oncle : " Moi une fois j'étais tellement raide que j'avais l'impression de me faire attaquer de tous les côtés! Je me défendais je me défendais!" entama-t-il en mimant des coups de glaive. Puis, d'un air complice, il poursuivit : "En fait, j'étais dans un pâturage. J'ai tué septante six chèvres!" ce qui ne manqua pas d'esbaudir toute la tablée.

Evidemment, il se trouva un fâcheux pour l'interroger sur ses projets, escomptait-il entrer au service de Dame Blanche? Alors, en brisant solennellement la coquille d'un œuf de caille, le sire de Vercombe expliqua : "Mes doux et bons amis! Quel ne fut pas mon déplaisir, à mon retour, d'entendre tant de méchantes paroles sur la situation de notre bon Royaume. Alors, eut égard à mes vœux de chevalier, je ne puis me résoudre à être un spectateur impuissant du désastre qui menace." brandissant cette fois la cuillère qu'il s'apprêtait à plonger dans l'œuf, il ajouta "Sans un Ancenis pour le soutenir, le trône chavire! Je ne doute pas un seul instant que toi, mon oncle, tu te chargerais de cette tâche si tu n'estimais pas que c'est à la nouvelle génération de notre famille de faire ses preuves aujourd'hui. Je ne compte pas me dérober! Je vais me rendre à Diantra afin de mettre ma force et ma droiture au service de la couronne et ainsi mettre un terme aux errances coupables qui ont fait tant de mal au prestige royal."

Là-dessus, il claqua des mains en déclarant : "Douce cousine, ton hospitalité est proverbiale et l'honnête chevalier que je suis ne peut qu'apprécier l'honneur que tu me fais en m'accueillant si proche d'un heureux évènement. Aussi, permets-moi de te remercier : par mes paroles, tout d'abord, mais aussi par quelques modestes présents ramenés de l'Orient lointain." comme pour faire écho à cette promesse, la suite du Prince pénétra dans la salle en portant nombre des bahuts et autres jarres que l'on avait pu apercevoir sur les chars. De l'un de ces coffres niellés aux motifs déroutants, Aedán extirpa deux splendides bracelets filigranés d'or rose qu'il remit à sa cousine. Selon la légende, prétendit-il, ces bijoux avaient appartenu à une houri du Levant pour les beaux yeux de qui mille guerres avaient été disputées. Toutefois, de l'avis du chevalier, c'était à une reine de beauté actuelle de les posséder. En outre, se confondant d'excuses pour l'avoir fait patienter dans le froid, le sire de Vercombe lui fit cadeau d'une ample cape en fourrure de leomenis, créature redoutable qu'il avait abattu lors d'une chasse.

Il allait sans dire que le reste de la cour fut également couverte de cadeau, un luxueux kriss à poignée d'ivoire pour Raymond, des boucles d'oreilles serties de grenats pour sa compagne, des soieries délicates pour ces gentes dames...tout cela agrémenté encore par ce majestueux perroquet aux couleurs vives capable de répéter les mots qu'on lui soufflait! La libéralité du chevalier ne paraissait connaître aucune limite.
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MessageSujet: Re: Le Prince d'Orient [PV Blanche]   Le Prince d'Orient [PV Blanche] I_icon_minitimeVen 30 Mai 2014 - 13:02




Raymond fut content de retrouver son neveu et ses sœurs furent heureuses de recevoir tels cadeaux, enfin presque, Adèle ne manqua pas de dire à sa cadette, Judith qu'il aurait pu être plus généreux et que les hommes n'étaient autre que des opportunistes. Judith demeurait silencieuse acquiesçant simplement à son aînée, que connaissait-elle des hommes ? Rien. Elle n'en trouvait pas moi le geste gentil et garderait précieusement son cadeau sous cloche de verre. La fête battait son plein, le vin coulait à flot, les divers mets empiffraient les uns et les autres alors que les restes trouveront grâce aux yeux des plus démunis, les mendiants et autres petits gens dans le besoin. On ne jetait jamais les restes aux porcs ou aux chiens mais on les offrait à certains gens du peuple dans le besoin. Cela était plus que bénéfique pour la Baronne qui s'érigeait au rang de déesse bienveillante aux yeux de la populace surtout lorsque l'hiver mordant emportait avec lui son lot de vivant vers le plus simple des trépas. Les filles de Blanche avaient bien grandies depuis la dernière fois. Alcyne était le portrait craché de sa mère et sa démarche était déjà forte élégante et gracieuse pour son jeune âge. Sans doute était-ce les cours de danse. Tandis qu'Astrée ressemblait bien plus à l'Ivrey de part sa couleur de cheveux plus clair, d'un brun chocolat. Elles découvraient d'ailleurs consciemment leur grand cousin et furent frappées par le blond de sa chevelure. On leur avait pourtant bien dit qu'il était un Ancenis mais se rassurèrent dans le bleu de ses yeux.

A l'histoire du seigneur de Vercombe tous éclatèrent de rire, en particulier Raymond qui donnait de petites frappes dans le dos de son neveu. Bon, le Patriarche avait un peu abusé du vin aussi. Blanche de son côté restait de marbre, assise sur son trône, elle se contentait de boire de temps à autre en observant sa mesnie s'amuser comme des petits farfadets. C'était agréable même si elle ne participait pas directement. Cependant, les sourcils se froncèrent à l'objectif recherché par Aèdan. Au moins, il avait su rallier le silence dans la salle qui l'écoutaient solennellement. A la fin de son discours, les divers nobles étaient partagés, sachant tous la position de partageait la Dame du Val envers la Couronne et s'en retournaient vers leur Maîtresse qui se contentait de fixer durement son cousin. Il s'essaya à ne pas être trop cassante en présentant d'une main ses filles qui s'amusaient à danser.

    « Fort bien, la Couronne qui a privé mes filles de leur hérit... »



Elle fut bien vite interrompue par son père qui voyait d'ici l'incident diplomatique et mesurait toute l'ampleur de la rancœur de sa fille. Il lui avait pourtant appris que la patience était mère de vertu et que tout vient à point qui sait attendre. Levant sa coupe emplie de vin, Raymond d'Ancenis s'adressa. Il n'avait pas mal pris la remarque de son neveu bien qu'il aurait aimé continuer à servir dans l'armée et que son poste de Sénéchal des armées d’Erac lui avait été retiré par la Couronne.



    « Et bien, mon cher Aèdan, j'espère que tu arriveras à redresser la situation. Nous savons tous que les Ancenis sont les mieux placés pour cette tache, j'espère juste que la Couronne se montrera plus agréable qu'avec ton vieil Oncle à qu'elle a renvoyé comme un malpropre du sénéchalat des armées d'Erac. »



Fit-il sur un ton exagérément déçu. Il jouait un peu la comédie et se rendait grotesque pour amuser la galerie même si au fond, il avait tout de même pris cela comme un affront. Il se sentait compétent, avait œuvré en ces termes. Enfin, il se consolait dans le fait que la Couronne avait tellement peur des Ancenis qu'elle tentait stupidement de les écarter et diviser. C'était pour lui une satisfaction personnelle cette peur et il s'en délectait.
Enfin vint la distribution des cadeaux. Blanche se murait à nouveau dans le silence et se contentait d’acquiescer aux propos de son cousin. Lorsqu'il lui présenta le bracelet, elle prit la peine de se redresser et tendre son poignet afin qu'il le lui mette. Elle admira le présent en le remerciant de sa générosité. Le second cadeau fut accueilli.... assez difficilement. La Dame du Val tentait de faire bonne figure mais elle savait combien les leomenis étaient en voie d'extinction et était pour la préservation de cette race. D'un autre côté, la valeur de ce manteau était inestimable, qui pouvait ici en cette péninsule pouvait se targuer d'avoir un manteau en fourrure de leomenis. Personne. Elle l'essaya donc et chacun la complimenta, ce magnifique ouvrage mettant en valeur son teint et sa beauté. Elle demanda qu'on range précieusement cette parure mais garda le bracelet à son poignet. Chacun fut heureux des présents. Finalement Blanche prit la parole.


    « Seigneur de Vercombe votre générosité n'a aucune limite et je... nous n'en demandions par tant. Hautval est votre foyer autant qu'il vous plaira. Malheureusement, je vais devoir me retirer, je suis dés plus fatiguée et j'aimerais me reposer mais continuez de vous amuser, nous nous reverrons plus tard. »



Et sur ces mots, la Dame se plia d'une courte révérence et se retira dans ses appartements.


*



Plus tard dans la soirée alors que le banquet du soir fut terminé et que tous s'en étaient allés cuver leur vin, roucouler ou encore dormir, Blanche à la lumière d'une bougie déambulait dans les couloirs de sa citadelle. Elle était accompagnée d'Odeline qui veillait sur elle, fidèle au poste. La lieutenante de la Garde d'Obsidienne était toute de noire vêtue et ne laissait paraître que ses deux yeux aux iris noisettes. La Comtesse et Baronne se présenta à la porte du seigneur de Vercombe et toqua trois fois, sans doute était-il accompagné de ses gens. Elle ne demandait rien d'autre que de s'entretenir avec lui en privé.


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MessageSujet: Re: Le Prince d'Orient [PV Blanche]   Le Prince d'Orient [PV Blanche] I_icon_minitimeJeu 3 Juil 2014 - 18:25

Menacé sur son front ouest par Trois Lances Dardées et ce alors même que le Malficieux Priape l'affectait, le Vercombe ne pouvait plus espérer se sortir de cette mauvaise passe que par le petit Coup de la Couronne. Aussi, quel ne fut pas son déplaisir, après le miracle que fut d'obtenir ce jeu, d'être interrompu dans sa partie de Kjall par des coups à sa porte. L'heure était bien tardive, ne respectait-on donc rien à Hautval?! Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le Prince d'Orient se fit la réflexion qu'il s'agissait là sans doute de courtisanes que sa cousine, bonne hôte, lui envoyait pour chauffer sa couche. Avait-elle seulement pensé à ses hommes? Il est vrai que ces imposants Zurthans aux dents limées pouvaient intimider les drôlesses mais les bourses de la baronnes sauraient probablement mieux convaincre que mille paroles rassurantes.

Découvrant deux silhouettes dans l'embrasure de la porte, Aedán manqua de peu de pester sur la pingrerie de sa parente avant de la reconnaître parmi les visiteuses. La gourgandine, retranchée dans ses hauts-plateaux, venait sans doute, comme une jeune première, lui réclamer quelque histoire pour lui permettre de s'évader de la monotonie de ses paysages. Pour cette quête, elle se faisait accompagner d'une diablesse du nom d'Odeline qui se piquait de l'idée saugrenue de se vêtir à la garçonne. Cela ne manqua pas d'interloquer. On ne manie pas l'épée comme un métier à tisser!

Toutefois, le chevalier, accort dans les politesses, invita ces dames à prendre place sur les sièges disposés là, indiquant une méridienne à l'attention de Blanche, eut égard à sa grossesse. Prenant le noir de la lieutenante pour un signe de deuil, il s'empressa de lui faire part de toute sa considération dans cette épreuve. Puis, après avoir congédié ses hommes, non sans avoir veillé à ce que du vin leur soit servi, il remercia une nouvelle fois sa parente pour l'accueil qui lui était fait avant de s'enquérir sur l'objet de sa visite - une bonne histoire doit se faire désirer - .

Plus empruntée encore dans son entame que deux adolescents qui se découvrent, Blanche lui demanda alors si l'hospitalité d'Hautval était à son goût. De surprise, les sourcils du chevalier s'arcboutèrent en deux circonflexes presque parfaits. Comment le Prince d'Orient pouvait-il ne pas rayonner, un verre de rouge de Caruw dans sa dextre? Oui-da, qu'il appréciait! La route vous usait son honnête homme et rien ne l'enchantait mieux qu'un bon lit de plumes d'oies et les merveilles qui se mussaient dans le Val.

"...mais j'apprécie d'autant plus de bénéficier de votre compagnie! A te voir épuisée au repas, je craignais de ne croiser que ton ombre lors de ma visite. C'est un ravissement que de te savoir déjà reposée! La grossesse peine à saper la fougue qui est la tienne."
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