Ptolémée de Clary, Duc des Septmont, Magistrat de Thaar

Les possessions du Duc sont importantes, tant par leur quantité que par leur qualité.  Ayant récupéré, depuis la mort de sa nièce Andrástia , emportée par la gangrène et la disparition de ses enfants, le titre de Duc des Septmonts, ainsi qu'une grande partie de ses possessions Thaariennes et la direction d'une  flotte marchande conséquente, le seigneur de Narth est entré dans le cercle très fermé des hommes influents de l'Estrevent.

Sa collection d'armes et d'armures est, d'après les dires de certains, inégalée dans tout le territoire de Thaar. Sa garde robe commune est quant à elle principalement composée de soieries de grande qualité, richement décorées comme le veut la tradition ostentatoire des seigneurs locaux.

Il est également propriétaire de nombreux esclaves dont il se fournit aux quatre coins du monde connu afin, notamment, d'abreuver ses écoles de gladiateurs réputées et fournir des bras en nombres suffisants pour redonner au Duché sa gloire d'antan.

D'une silhouette de plus standard et élancée, Ptolémée ne diffère pas des traits familiaux des de Clary en terme de constitution. Sa taille avoisine la moyenne des habitants de ses terres et on ne peut point dire qu'il soit spécialement musclé. Une longue chevelure d'un noirs de jais, un visage fin  et sa peau d'une grande pâleur viennent prouver s'il en était besoin, son appartenance à la lignée des Septmonts.

Mais attardons-nous à présent sur une particularité de son visage, à savoir la balafre qui court de  l'œil gauche jusqu'à l'oreille et qui se trouve être un vestige indélébile du temps où il fut contraint à combattre dans l'arène pour survivre. L'œil ayant été atteint pas la blessure, le Duc ne bénéficie plus que d'une vision amoindrie pour celui-ci, mais cela ne l'empêche pas de demeurer redoutable en combat. S'étant accommodé de ce handicap, il l'utilise assez régulièrement cette particularité visible  pour déstabiliser les interlocuteurs à qui la vue d'une telle chose ne serrait pas familière au sein de la noblesse estreventine. On murmure également qu'il dissimulerait de nombreuses autres blessures sous ses habits particulièrement amples, qui ne laissent jamais apparaitre le moindre centimètre de peau bien longtemps.

Ptolémé est un leader et cela se voit dans son caractère, son apparence et sa présence. Faisant preuve d'une grande volonté, il accorde une certaine  importance à sa renommée et à l'image qui émane de lui. Si les intrigues de cours l'amusent quelque peu, c'est d'avantage par leur côté éminemment stratégique que par les réels impacts qu'elles peuvent produire dans le microcosme Thaari.

Extrêmement froid, cruel et calculateur, son tempérament laisse souvent une impression de malaise chez  les personnes qu'il côtoie sans les apprécier. A vrais dire, il affiche un dédain à peine dissimulé pour toute personne dont il considère qu'elle ne s'achemine pas vers un destin digne de louanges. Il ne méprise rien de plus que ceux qui s'installent sur leurs acquis et attendent que d'autres ne fassent ce qu'il convient de faire à leur place.  Peu festif dans l'âme, il aime cependant se montrer aux rassemblements mondains afin d'observer avec un amusement non dissimulés les intrigues et manigances de chacun en ces lieux propices aux complots.  

Il est enfin à noter que depuis son retour, il voue une haine farouche mais néanmoins dissimulée envers les Drow, responsables de sa condition physique et de la mort de sa famille.

Ptolémée est le fils cadet du défunt Duc Kléon de Clary, mort en affrontant les Drows lors de la bataille de Hanning, ville capitale du Duché et dernière forteresse de ce dernier. Né durant l'apogée de sa famille, celui que le destin destinait à ne devenir que simple Seigneur de Narth, un petit mais riche territoire côtier allait voir son existence bouleversée de la plus violente des manières qui soit.

Jouissant d'une éducation stricte et complète, comme le voulait la tradition familiale, il était loin de se douter, du haut de ses cinq ans que son monde allait s'effondrer et sa vie devenir un enfer.  Sa mère particulièrement aimante et attentionnée le chérissait tout autant qu'elle avait pu chérir son frères ainés, emporté par la fièvre du haut de ses neuf ans. Devenu fils unique par la force du destin il convenait de faire de lui le futur Duc de Clary et, domestiques, instituteurs et maitres d'arme s'employèrent à la tâche avec tout le zèle qui convenait. Son instruction ne fut même pas impactée par l'évolution catastrophique de la guerre et l'invasion du territoire. Kléon espérant que l'ennemi s'en aille une fois la paix signée à Thaar, demanda à ce que Ptolémée reste auprès de lui durant le siège qui s'annonçait. Mais c'était sans compter sur la hargne des sombres qui voyaient en ce duché, une insulte à leur toute puissance.

Lors de la rédition de Hanning, après un siège éprouvant de plus d'un an, mené par les Drow, le jeune Ptolémée alors âgé de sept ans fut emmené afin de devenir l'esclave d'un officier Drow tandis que le reste de sa famille était massacré sans pitié.  Bénéficiant d'une carrure au dessus de la moyenne et de quelques bases dans le maniement des armes, il parut tout de suite intéressant à ses nouveaux maitres d'en faire un combattant pour ravitailler leur gourmand mais populaire « Destin du sang ». Dans ces arènes lugubres et mortelles s'affrontaient des hommes, des Drows et des bêtes venues des quatre coins des contrées connues et gloire et fortunes se faisaient et se défaisaient au fil des bains de sang. Rééduqué dans cet environnement sordide, le jeune seigneur estreventin passa sa vie entre les entrainements d'une rudesses sans pareil et le clapier pourris qui lui servait de demeure quand son corps ne lui permettait plus de soutenir la torture permanente qui lui était infligée pour le renforcer.

Quand enfin, il atteignit un âge et une corpulence que l'on jugea suffisante, il fut envoyé comme beaucoup de ses congénères à la boucherie de ces jeux dont tant de Drows se délectaient. Ses capacités de combat et sa résistances physiques ayant durement étés améliorées pendant ses années de captivités, il y fit rapidement des miracles face à ses semblables, mais aussi face à des créatures dont il ignorait même l'existence avant de poser le pied dans l'arène. Son esprit, épuré de tout sentiment par la vie atroce qui lui avait été menée s'endurcit encore d'avantage face à cette épreuve qu'était la survie dans un milieu aussi ignoble.

Au cours de ces années de violence sans pareille, son nom retentit jusque dans les plus hautes sphères de Sol'Dorn et nombreux était le public qui venait assister à ses exploits. Armé d'une simple couitlle et de protections légères, il était capable d'affronter, tel les meilleurs guerriers Drow, les adversaires les plus coriaces et les plus renommés. Certains sombres demandèrent même à l'affronter pour prouver leurs valeurs et certains y laissèrent plus que leur orgueil.

La richesse et la renommée du « Danseur de sang  » devinrent tellement importantes que lorsqu'il fut finalement défait, au cours d'un combat qui restera dans les annales, la foule s'opposa à sa mise à mort et il fut épargné. Cela faisait alors bien longtemps qu'il avait délaissé le clapier pourri de ses débuts pour une maison cossue mais néanmoins surveillée, aux abords de l'arène. Il fut à cette époque là invité à séjourner dans la villa de ses maitres afin de se remettre de ses blessures, bénéficiant de soins d'ordinaires accessible aux seuls hommes riches et fortunés.

Quelque mois passèrent et la vie de combat reprit son cours jusqu'à ce qu'un événement salutaire ne finisse par arriver. Le 4e Ost de l'armée Drow éclata finalement, déclenchant une formidable période d'instabilité qui secoua toute la région. Les révoltes et les meurtres s'enchainèrent avec tant de passion que plus personne où presque ne faisait attention à la vie de misérables esclaves, fussent-ils la gloire de leurs maitres. Profitant de la confusion, Ptolémée saisit sa chance et, après quelques péripéties, parvint à quitter la ville, n'emportant qu'un cheval et des vivres pour rallier les terres au  souvenir desquelles il s'était raccroché toutes ces années.

Après quelques jours d'un voyage pénible, il parvint enfin devant les portes de Hanning qui avait été rebâtie et paraissait bien différente de ce qu'il avait connu. Il se présentât alors comme Ptolémée de Clary, fils du Duc Kléon et fut accueilli avec étonnement par les jeunes gardes qui se demandaient qui pouvait bien être cet homme qui prétendait être un mort. Cependant, la chance était avec lui et le vieux sergent qui officiait à la porte intervint au moment où il allait être rudement éconduit. Ce dernier avait en effet eu l'impression de reconnaitre dans les traits du jeune homme, ceux de son illustre père et, si ce n'était cette balafre qui le défigurait, il lui ressemblait effectivement comme deux goutes d'eau.

C'est  accompagné de son nouveau compagnon qu'il chemina vers le palais tandis que partout, la rumeur, colportée par les gardes, du retour d'un Clary de la branche principale, se répandait. Il y fut accueilli par le gouverneur de la ville qui officiait en l'absence de la Duchesse, présentement à Thaar.

Lui aussi, ancien proche de la famille Clary reconnut en les traits de Ptolémée, ceux de son père. De plus, son histoire, racontée avec une franchise et un détachement surprenants paraissait des plus crédible et précise. Rien ne permettait, dans ses propos où dans son allure, de déceler la moindre supercherie. On écrivit alors en toute hâte à la Duchesse pour la prévenir de cette excellente nouvelle et l'on prépara des appartements pour cet homme qui avait visiblement besoin de repos.

Les oracles et les prêtres furent convoqués en toute hâte afin de s'assurer devant les dieux que l'homme qui était arrivé au château était bien celui qu'il prétendait être. Les cérémonies furent rapidement organisées et Ptolémée fut présenté aux représentants des cinq qui lui firent passer les différents rituels de purification et de vérité. Lorsqu'ils rendirent leur verdict, il ne faisait plus aucun doute que l'homme qui se tenait devant eux était bien le fils du Duc Kléon, revenu parmi les siens après avoir survécu à l'enfer.

Bien évidement, ce retour impromptu ne fit pas plaisir à tout le monde et nombreux furent ceux qui, parmi la branche secondaire des Clary, commencèrent à entrevoir les prémices d'un conflit entre les deux légitimités qui se faisaient désormais face.  Cependant, coupant court à toute polémique, la lettre qui parvint de Thaar était des plus préoccupantes. La Duchesse était visiblement décédée des suites d'une gangrène mal soignée et ses enfants étaient portés disparus dans les tumultes qui  avaient suivi  l'annonce de sa mort. Étais-ce là un nouveau complot qui secouait la ville ? Sans aucun doute compte tenu de la culture Thaari propice à ce genre d'intrigues.

Cette mort et ces disparitions réglaient définitivement toute question de légitimité et le conseil de régence de Hanning ne put que reconnaitre les droits de Ptolémée sur ses terres, au terme d'une discussion qui dura tout de même plus de douze heurs. Le sort des enfants de la duchesse n'était en effet pas éclairci et il était nécessaire de statuer sur leurs droits si d'aventure ils étaient encore en vie. Las de toutes ces tergiversations, le nouveau Duc de Clary proposa de reconnaitre les enfants de la Duchesse comme les siens s'ils étaient sortis vivants de cette triste affaire. Ainsi, leur assurerait-il de ne point être déshérités des terres pour lesquelles leur mère s'était battue avec tant d'ardeur. La manœuvre était habille de sa part puisqu'elle lui permettait ainsi de revendiquer les possessions de sa nièce sans que quiconque ne puisse s'opposer à ses desseins, quels que soient les liens qu'elle ait nouée dans cette ville de déperdition qu'était Thaar.

Désirant rendre justice à sa famille, il se mit alors en route pour assister aux funérailles d'Andrástia  qui serrait certainement inhumée dans la capitale, en présence de nombreuses personnes influentes. Il s'agissait là d'une occasion rêvée de faire son effet, bien que la rumeur de son existence soit sans doute éventée depuis longtemps. Accueilli avec tous les égards qui lui étaient dues, le Duc des Septmont s'installa dans les appartements laissés vacances par sa nièce et convoqua les conseillers de cette dernière qui n'avait point fuit où été assassinés. Ceux-ci racontèrent les événements le plus fidèlement possible et il était clair que la sécurité des de Clary n'avait pas été assurée comme il se devait après la mort de la Duchesse. Il ne faisait aucun doute que la personne en charge de la sécurité  trempait de près où de loin dans le complot qui visait à évincer la famille des affaires Thaari.

A peine les offices rendus et la dépouille d'Andrástia mise en terre, ledit capitaine se trouvait-il convié contre son gré à une entrevue avec le nouveau seigneur des Septmonts. Les échanges qui s'ensuivirent, bien que d'apparence courtois, ne laissaient aucune ambiguïté quand à la lourdeur des menaces qui pesaient sur le militaire. Ce dernier, sentant que ses chances de survie diminuaient de seconde en seconde et que la présence du Duc se faisait de plu en plus oppressante, finit par lâcher le nom de son commanditaire : Un vulgaire bourgeois devenu Prince marchand par la force de l'argent et se trouvait en concurrence directe avec la Duchesse pour la vente d'épices. Nul ne sut ce qu'il advint du capitaine, mais le marchand, quant-à-lui, fut victime d'un malheureux accident et on le retrouva noyé dans une cale sèche inondée.

S'ensuivirent quelques tumultes au sein du Conseil de Thaar afin de savoir qui succèderais à Andrástia. Certains, voyant en lui l'homme qu'il leur fallait, légitime par son nom et sa richesse et d'autres ayants étés achetés de quelque manière que ce soit, proposèrent la place de Magistrat à Ptolémée qui l'accepta sans se faire prier. S'asseyant dans le siège laissé vacant par sa nièce, le Duc des Septmont remplit son office avec une efficacité certaine et ne tarda pas à développer une réputation d'intransigeance et de cruauté qui lui valut d'être craint par nombre de ses pairs.  

Après seulement un mois en place, Ptolémée était parvenu à lancer de grands projets sur son Duché et à Thaar. Il avait lancé la rénovation des vieilles arènes de Hanning et racheté quelques écoles de gladiateurs thaaries de seconde zone afin de les restructurer selon ses desseins. Il y amena nombre de nouveaux combattants, achetés où recrutés pars ses rabatteurs jusque dans les coins les plus reculés de Miradelphia. Ces nouvelles structures atteignirent progressivement le succès escompté et les rentrées d'argent, maigres au début, finirent par créer un excédent non négligeable au fil des mois.

Fort de ses succès et de la renommée les accompagnant, on finit par lui proposer la place en vue, mais finalement très symbolique de Magistrat Polémarque de Thaar, charge qui le place à la tête du Guet de la ville et des quelques milices lui étant rattachée. Cette fonction, somme toute relativement limitée semble parfaitement lui convenir pour l'heure, le mettant en contact officiel avec les satrapes estreventins dont l'influence va grandissante dans le royaume.