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 [Geresh] Battre de l'aile - PV Eïnad

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Cléophas d'Angleroy
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MessageSujet: [Geresh] Battre de l'aile - PV Eïnad    [Geresh] Battre de l'aile - PV Eïnad  I_icon_minitimeMar 5 Mai 2015 - 23:03

Le page fut tout droit projeté contre le mur de la cabine. Ses yeux, injectés de peur ; son cœur, battant la chamade. La main pâle et noircie desserra son emprise lui laissant le cou libre. C’était une longue main, d’une grande délicatesse, aux ongles fins et travaillés mais qui portait les séquelles de nombreux sortilèges dont on ne voulait savoir ni l’origine ni la fin.

« Je vous avais dit de ne me déranger sous aucun prétexte. » lança t-il alors, sa voix sombre raclant les os de son interlocuteur terrifié et muet qui ne put articuler timidement qu’un « T…Te…Terre. » avant de quitter la cabine le regard baissé et la démarche chancelante. Lévantique referma doucement la porte qu’il verrouilla d’un tour de clef avant de se retourner vers son autel qui, accessoirement lui servait aussi de table de travail. S’y entassaient toutes sortes de codex diversement reliés dont un qui attirait particulièrement le regard. C’était un ensemble de tablettes de plomb sur lesquelles étaient gravés des glyphes et des formules en une langue ancienne, peu connue du profane, et Lévantique ne voyageait jamais sans les avoir avec lui. Les yeux fermés, son index parcourut chacune des tablettes tandis qu’à voix basse il récitait une série de prières en regardant l’horizon à travers l’ouverture. Le mage se fichait bien de voir la terre, terre qu’il avait déjà vue. Il connaissait le rivage oliyan comme s’il en avait lui-même dressé la carte, sans parler de l’étrange silhouette de Thaar qui s’étalait comme un loukoum au soleil entre le fleuve et la mer : cette terre, c’était la sienne et après plusieurs années d’exil, il y reposait enfin le pied, cette fois en mission officielle et mandaté par un prince.

Il était loin le temps des forfaitures et des poursuites nocturnes, le temps merveilleux où son corps vivifié par l’adrénaline pouvait supporter toutes les tortures des esprits et du temps, sans qu’il se souciât d’être dénoncé. Pourtant il le savait qu’il finirait par être rattrapé par ces grappes de preux et loyaux qui prônent la lumière et la vie comme hygiène de vie, ces mêmes illuminés qui n’hésitaient pas à battre du sorcier à coups de sermons, d’humiliation et d’épée souvent. Tout était pourtant organisé à merveille, son laboratoire caché sous des mètres et des mètres de gravats, de pavés et de maisons bâties hautes. Rarement il lui arrivait d’en sortir, toujours par une porte dérobée, toujours souriant et insignifiant dans la foule formidable et colorée qui engorgeait les rues de Thaar, jusqu’au jour où il a eu merdé. Dans la hâte du départ, alors qu’il rassemblait tout ce qu’il lui restait de savoirs et de preuves, un confrère lui avait indiqué une ville qu’il ne connaissait guère alors si bien qu’il la lui dut pointer sur une carte. Confiant en son jugement, Lévantique s’était dirigé vers le port, harponnant le premier capitaine qu’il croisa et lui montra du doigt cette ville figurée par une tête de lion crachant du feu. Quelques jours de mer plus tard, on le déposa lui et ses malles sur le quai encombré d’une cité marchande, plus petite et plus propre que sa ville natale – c’était Merval.

Néanmoins, il se ferait discret. Les années avaient passé mais il ne voulait pas prendre le risque de se faire reconnaître, au point qu’il avait changé de nom. A Merval, on ne le connaissait que du nom de Lévantique et jusque là personne ne s’était avisé de lui poser de questions à ce sujet, pas même le prince Cléophas qui avait mieux à faire que de s’embarrasser d’histoires dont il ne voulait rien connaître. Il avait fini ses prières. Il rangea ses tablettes dans un étui de velours pourpre qu’il rangea au fond d’une malle à fond amovible et décida de sortir au grand air, admirer une dernière  fois l’Olienne avant de s’enfoncer dans les terres sableuses et arides de l’alentour thaari. Le Soleil brûla sa main, qu’il cacha aussitôt sous sa tunique, et bien que les yeux restassent fixés au sol ou au ciel, il sentait que toute l’attention s’était tournée vers lui. Il en avait l’habitude, sa présence ne passait pas inaperçue chez les péninsulaires qui savaient reconnaître l’odeur de la magie à des kilomètres. Au moins, cela lui avait évité beaucoup de problèmes et lui permettait de toujours négocier les meilleurs prix lorsqu’il lui fallait trouver des herbes et d’autres ingrédients souvent coûteux.

Coûteux, comme ce voyage chargé d’enjeux. Pour l’occasion, le Prince l’avait reconnu publiquement Illustrissime, au cours d’une cérémonie fastueuse et en présence de tous les nobles, notables, marchands et alchimistes de la côte, faisant de lui une figure éminente au sein du palais, lui qui n’avait rêvé que de discrétion. Mais comme le lui avait rappelé Cléophas, c’eut été une insulte que d’envoyer en émissaire un inconnu, un particulier parmi les particuliers, un homme de rien dont le seul talent était de jouer les prestidigitateurs et encore, en secret. Désormais associé à ce rang que le Prince comptait redorer, Lévantique se sentait une toute autre personne. Sa main noircie et toujours à vif était là pour lui rappeler qu’il n’en était pourtant rien.

Sa coterie était descendue du quai il y a plusieurs jours, le temps de rassembler les vivres et les hommes pour repartir vers Geresh. C’était l’objet du voyage que cette seigneurie inconnue de la noblesse péninsulaire mais que les nautes de l’Olienne eux connaissaient bien, raffolant de richesses diverses disaient-ils, et même de sel. Le sel. C’était le prétexte que Cléophas avait trouvé pour envoyer Lévantique mais le seul fait qu’il l’ait choisi lui plutôt qu’un vulgaire émissaire tiré de son chenil prouvait bien qu’il s’agissait d’autre chose. De bien plus. On y parlait d’un prince sénile et sur le départ, habité par la mort, la maladie, les sortilèges – le mot allait bon train dès qu’il s’agissait d’agonie, aussi Lévantique savait qu’il ne le rencontrerait pas personnellement. Et après tout, ce n’est pas ce qu’il souhaitait. Que souhaitait-il en vérité ? Il se le demandait encore. A ce moment précis, il aurait sans doute répondu « A boire » tant la chaleur semblait lui peser, fendillant ses lèvres et pesant sur son dos déjà accablé de tissus et de lacets de cuir. Il n’en verrait pas la fin, pensait-il. C’est alors qu’il entendit un marchand recruté comme guide s’exclamer en oliyan « On y est ! On y est ! » montrant au loin une petite cité où s’enchevêtraient les colonnes, les places, les palmiers et les marches de pierre brune et blanche et ocre.  Enfin.

Passant au travers d’un maillage de bâtiments vêtus de sable et de poussière, sa suite et lui s’épargnèrent les salutations au prince, qu’on disait épuisé mais touché par leur venue. La salle du trône n’était pas excessivement grande, même elle était plongée dans cette demi-obscurité caractéristique des bâtiments du pays de Thaar. Lévantique vit se dessiner à contrejour une fine silhouette d’une femme encore jeune et séduisante longue et effilée comme la lame d’une rapière elle s’avança, reptilienne, vers la troupe mervaloise toute vêtue d’or et d’éclat. Lévantique s’approcha, sa crinière de jais enveloppant son mouvement d’un halo de ténèbres scintillant et tandis qu’il inclinait la tête en saisissant la main de la belle, sans toutefois l’embrasser, un héraut dit dans la langue du pays :

« L’Illustrissime Mystique Lévantique vous présente ses hommages. »

Lévantique se releva et glissa à l’oreille de l’estréventine : « Pour une fois qu’un héraut raconte pas n’importe quoi » ce qu’il ponctua d’un sourire qui s’il était sincère n’empestait pas moins l’arrogance coutumière des mages de son ordre. Il ajouta alors « Pour vous remercier de votre accueil, mon suzerain vous a fait parvenir un cadeau qu’il fit faire en secret par ses artisans les plus talentueux. Si vous voulez bien vous donner la peine. »

Un page sortit un coffre de dessous un tissu violet. Il était en bois d’acajou et finement travaillé. L’ouvrant, il présenta son contenu à leur hôte généreuse et muette :  c’était une dague, sa lame était longue et noire comme le jais et son pommeau taillé dans un bloc de grenat rouge qui à la lumière du soleil semblait renfermer une goutte de lave en fusion.

« En espérant qu’il vous plaise » ajoutant finalement l’excentrique, prenant soin de ne pas sortir de dessous sa tunique sa main mortifiée par la mort elle-même.

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Eïnad'Alin Akar'Demlir
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MessageSujet: Re: [Geresh] Battre de l'aile - PV Eïnad    [Geresh] Battre de l'aile - PV Eïnad  I_icon_minitimeVen 8 Mai 2015 - 19:19


Piochant quelques raisins dans une corbeille de fruits bien fournit, Eïnad essaya de passer le temps. Occupant son canapé, allongé de tout son long, la journée se faisait longue. Pourtant Rhalé s’était attelé à la distraire du mieux qu’il le pouvait… chantant, dansant, lui massant les pieds ou même en conversant. Mais aujourd’hui, aucune distraction n’a pu arracher un sourire à la belle. Sa seule occupation était de piocher des fruits au hasard et de les porter à sa bouche plongeant son regard dans le vide. Certains occupants de la pièce se demandaient à quoi elle pouvait bien penser. Et les spéculations allaient bon train.  

Habillée d’une robe dorée, cintré au niveau de la taille et échancré jusqu’à la hauteur de sa cuisse laissant ainsi une totale liberté de mouvement à la belle, elle portait également une coiffe pourvue de plumes et de bijoux arborant les mêmes couleurs que sa robe donnant un ensemble harmonieux.

Un léger bruit et soutenu que l’on pouvait associer à des pas se fit de plus en plus entendre. Quelqu’un s’approcha d’elle et toussa légèrement avant de prendre la parole.

« Princesse, votre père est actuellement indisposé et nous avons des invités venus de la Péninsule. Il vous demande de bien vouloir les accueillir comme il se doit. »

Soufflant, telle une gamine agacée de devoir aider ses parents dans les champs alors qu’elle ne demandait qu’à jouer, la belle fit comprendre à quel point cela l’ennuyait. Elle qui était si occupée à ne rien faire...

« Ne peux-tu pas t’en occuper, toi qui ne fait rien de tes journées ? Moi cela m’agace de devoir sourire bêtement face à des inconnus qui se croient permis de venir me déranger. »

« D’après les informations dont je dispose, il semblerait qu’ils soient intéressés par notre sel. N’est-ce pas ce que votre père essayait de développer ? »

« Oui mais cela ne me concerne en rien et je ne suis pas d’humeur à négocier aujourd’hui. Je souhaites qu’on me laisse en paix.»

L’homme, désespéré décida de sortir sa carte maîtresse pour motiver la rouquine. Lui qui la connaissait que trop bien savait ce qui titillerait sa curiosité.

« Le représentant vient au nom d’un Prince, et il semblerait être un mage. »

Il n’en fallait pas plus pour qu’elle se redresse brusquement, affichant un sourire d’amusement. « Un mage dis-tu ? En es-tu sur ? » Lui demanda-t-elle avec une pointe d’excitation.

« Douteriez-vous de mes paroles ? » Lui répondit-il un peu agacé du comportement de sa maîtresse. Elle se leva et se dirigea vers lui. Son regard était sévère, elle n’avait pas appréciée sa remarque. « Vu ton professionnalisme, je douterais toujours de toi. Vous avez de la chance que père te tienne en haute estime sinon je me serais déjà débarrassé de toi il y a fort longtemps. Maintenant, pousses-toi de mon chemin, je dois aller faire le travail que père ne peut faire. »
Elle commença alors à s’éloigner tout en continuer de parler. « C’est à se demander quand il rejoindra mère. »

La salle du trône était plutôt petite mais elle n’en était pas moins richement décorée. Les quelques fenêtres présents laissaient l’espace dans une certaine pénombre, apportant de la fraicheur. Les invités ne tarderaient pas à arriver. Eïnad quant à elle, attendait dans un coin plutôt que de s’assoir sur son siège. Lorsqu’enfin les humains arrivèrent, elle s’avança.

L’homme était annoncé avec un titre dont elle ignorait l’importance et d’ailleurs elle s’en fichait royalement. Ce qui l’intriguait, c’était de le voir de plus près, d’espérer que les dires de son valet étaient vrai. Qu’il soit un mage et non pas un humain des plus banale souhaitant un peu de produits luxueux venant de l’Itri’Vaan.

La proximité fut assez proche lorsqu’il glissa quelques mots à son oreille. Elle remarqua que ce genre de « proximité » était assez répandu chez les péninsulaire.

Mes oreilles sont-elles si attirantes que cela ? Pensa-t-elle alors que l’homme lui parlait sans qu’elle ne fasse réellement attention. Tout d’un coup apparut une dague, longue et magnifique. Un présent de la part de son suzerain. Il devait d’ailleurs être très bien renseigné pour savoir que cela plairait à la belle. Elle voulut le prendre, mais au lieu de cela elle regarda l’homme et lui offrit un petit sourire en coin.

« Il est magnifique.  Vous remercierez votre Suzerain pour ce beau présent. Mais dîtes moi, votre voyage s’est-il bien déroulé ? » Elle attendit sa réponse avant d’enchainer. « En quoi ma famille peut-elle vous aider très cher ? » Elle posa la main sur son épaule et l’invita de l’autre, à se diriger vers un coin de la pièce meublé de différents fauteuils et d’une table bien garnie de multiples fruits. On vint leurs servir une coupe de vin.
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