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 Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée]

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Meinhard d'Andorf
Humain
Meinhard d'Andorf


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MessageSujet: Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée]   Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée] I_icon_minitimeLun 12 Oct 2015 - 13:17


Nom/Prénom : Meinhard d’Andorf, dit le « Foudreguerre »
Âge/Date de naissance : 29 ans (an 979 du Xème cycle)
Sexe : Masculin
Race : Humain
Faction : Péninsule
Particularité : Un vrai colosse, mais plus rapide qu’il n’en a l’air !

Alignement : Loyal bon
Métier : Chevalier errant
Classe d'arme : Corps à corps

Équipement :
Un bon chevalier se doit de posséder une armure le protégeant suffisamment des mauvais coups. Un chevalier d’Olyssea, encore plus. Sous la protection du seigneur d’Erdlheim, Meinhard a pu se doter d’une magnifique et résistante armure sortie des forges de Kahark, à l’épreuve des combats les plus féroces. Son heaume est ogival, avec un masque facial décoré de laiton, qu’il ne porte cependant jamais, gêné par la vision restreinte procurée par la visière. Un gorgerin rattaché à d’impressionnantes spalières lui orne le haut du corps, accompagné d’une cuirasse aux allures imperméables. Dans le prolongement de sa cuirasse descendent des cuissards lui protégeant les jarrets, et des jambières gardant ses jambes des lames hostiles. Ses bras sont aussi parcourus de pièces d’armures vouées à sa protection, alors qu’un haubert rajoute une couche protectrice bienvenue sous son harnachement.

Il revêt des bottes et des gants en daim, ainsi qu’un gros ceinturon assez grossier, qui tranchent avec son impressionnant harnois. Grand combattant, son immense force l’a fait préférer l’espadon et le fléau d’armes parmi toutes les armes du râtelier, une prédilection qui en dit long sur son style particulier. Sur la lame est inscrite la devise de son ancien seigneur, « Loin devant », et tranchant est son acier. Dague et miséricorde font également partie de ses armes. Il a conservé son tabard aux couleurs de son ancien suzerain, mais le conserve dans une sacoche, ne l’ayant point sorti depuis sa fuite.
Il a emporté peu de possessions avec lui, mais il est une chose qu’il n’a jamais abandonnée, et qu’il ne laissera jamais tomber ; Ambre. Une magnifique jument alezane, à la crinière crème, et assez grande et forte pour pouvoir le porter sans fatiguer. Très attaché à sa monture, Meinhard la dorlote et veille assidument dessus.

Description physique :
Certains hommes sont immenses, d’autres sont larges et bien charpentés. Parfois, il est des hommes qui allient ces deux caractéristiques. Le Foudreguerre fait partie de ces colosses bâtis comme des montagnes, sauf qu’il ne l’est pas devenu sans peine. Déjà grand, c’est par l’entraînement intensif et une volonté de fer qu’il a forgé son corps pour faire partie des meilleurs et des plus imposants. Très fier de sa constitution, il l’entretient régulièrement, à la différence de la plupart des hommes d’armes se fiant seulement à leur maîtrise des armes. Taillé comme un menhir, il a accumulé au cours de sa vie et de son entraînement un certain nombre de cicatrices, chacune mémoire charnelle de ses aventures loufoques ou guerrières. L’une est plus importante que les autres, celle qui serpente sur son front. Le dernier souvenir d’un frère aujourd’hui disparu…

Son visage présente des traits burinés, à la fois durs et très marqués, que son expression de parfaite froideur ne parvient en aucun cas à adoucir. Il a porté les cheveux longs, avant sa grande faute, qu’il s’est rasé à la suite de celle-ci. Malgré tout, ils ont un peu repoussé. Ils sont bruns, avec une calvitie naissante sur l’avant. Une barbe lui mange une partie du visage, qu’il laisse pousser sans contrôle. Dans ses orbites se tiennent deux yeux bruns, assombrissant son visage déjà austère. Il sourit peu, et lorsqu’il le fait, il a plus l’air malsain que vraiment amusé. Il lui manque un lobe et une partie de son oreille droite, arrachés par un molosse.

Description mentale :
Un homme profondément pieux, doublé d’un homme profondément honorable. C’est ainsi que se désigne Meinhard, mais plus encore ses compagnons. Extrêmement humble et reconnaissant, il a voué sa vie à la chevalerie, respectant à la lettre son code et ses principes. Il pense que c’est grâce à Néera qu’il en est arrivé là, alors qu’il partait perdant dès le début, lorsqu’il était encore à manger des épluchures de patates à Andorf. Aucun doute, dès lors, que son récent écart de conduite l’a profondément affecté. Il n’arrête pas d’avoir des remords sur ce qu’il s’est passé, se plaignant que tout aurait pu se jouer autrement. Mais il ne regrette cependant pas d’avoir fait justice. Car en y repensant, l’homme qu’il a tué aurait pu faire bien pire toute sa vie durant…

Il n’est pas forcément taciturne, sans pour autant être bavard. C’est un homme qui aime boire, mais qui a réservé sa vertu à celle qu’il épouserait. Illettré et parfois inculte sur bon nombre de choses, cela ne l’empêche pas d’être intelligent et d’avoir une vision très pragmatique de la vie terrestre. S’il idolâtre la Damedieu, il exècre ses mauvais sujets, qui pillent et tuent sans vergogne. Seuls les hommes vertueux méritent une place dans son cœur, en tout cas ceux qu’il tient pour vertueux.
Il n’a pas vraiment le physique de sa personnalité, beaucoup en conviennent. Mais c’est sans nul doute mieux ainsi. Qui voudrait d’une brute sanguinaire dans un corps pareil ? Et parlons-en de ce corps. Car pour le construire, Meinhard a dû faire preuve d’une volonté de fer, et d’une rigueur extrême. Deux qualités dont il peut se vanter, tant elles ont souvent été rares dans son entourage.

Il craint beaucoup les molosses, car l’un deux lui a arraché une partie de l’oreille étant enfant.

Capacités magiques :
Néant

Histoire :
Meinhard arracha voracement la chair cuite de l’os qu’il tenait en main. Un peu de graisse s’accrochait à sa barbe, et le bruit de mastication phénoménal qu’il produisait aurait fait se retrousser le nez à plus d’une noble dame. Mais le porc était tellement délicieux qu’il ne pouvait pas s’en empêcher. Son regard était perdu dans le vide, au même titre que ses pensées, alors que d’autres hommes ripaillaient autour de lui. Claque-Merde, Salaud et Tournemain restaient les plus bruyants, se vantant chacun d’exploits grivois ou sanglants, parfois même les deux. Claque-Merde était sûrement le pire. Sa voix si désagréable aux oreilles, et son haleine si déplorable… Il avait bien mérité son surnom. Étonnamment, il vint se poster en face du colosse pensif en pleine mastication, et posa ses yeux de fouineur sur son visage neutre.

« Hey, la Foudre, à quoi qu’tu penses comme ça ? »

Tiré de ses rêveries par un casse-pied ambulant, Meinhard dirigea son regard vers le coupe-jarret notoire, sans pour autant répondre à sa question. Premièrement, parce qu’il ne pensait pas à quelque chose en particulier. Et deuxièmement, parce que ce à quoi il pensait, sans être particulier, était pourtant très important.

« Rien qui te concerne. Le bon vieux temps, c’est tout. »

Intérieurement, Meinhard jura. Il avait décidé de se taire, mais c’était pourtant bien sorti tout seul. Garder les choses pour soi n’était jamais bon. Cependant, les dire à un type comme Claque-Merde n’était pas non plus une bonne idée. Le gaillard en question sourit, un peu niais dans son genre, et s’assit sur la souche derrière lui, buvant à la corne pendant à son côté.

« L’bon vieux temps ? Ha ouais, on connaît tous ça… Quand t’étais avec ta famille ? »

Le chevalier déchu sourit. Un sourire cynique et pincé, donnant un air étrange à son visage.

« Si tu parles de ma mère, je pense qu’elle doit se faire de l’argent en ce moment à pomper un mariolle d’Erdlheim, et mon père a sûrement fini par mourir en chiant sur le bord d’un ruisseau. »

Ses propos déclenchèrent l’hilarité des hommes autour de lui. Ce qu’il disait était peut-être faux, ou peut-être vrai. Le message derrière, c’était que son concept de la famille était bien différent du leur, et qu’il n’avait sûrement aucune personne de son sang à considérer comme tel. Claque-Merde devint pourtant curieux.

« Enfance de merde ? »

Meinhard sourit, puis ricana un coup, un souvenir se cristallisant soudain dans son esprit.

« He bien, maintenant que tu le dis… »




Le jeune Cornard était couché par terre, la gueule dans la boue. Ou dans la merde, il ne savait plus trop en réalité. L’ennui quand on passe sa vie à côtoyer aussi bien l’une que l’autre, c’est que la différence de fumet n’est plus si prononcée qu’au début. Imprégnée sur les vêtements et sur la peau du jeune garçon, l’odeur fétide du crottin l’entourait comme une aura. Peu de gens s’approchaient, et la plupart lui lançaient des pierres. A lui, le bâtard, l’orphelin que personne ne voulait, et qui errait dans ce pitoyable village miteux, à quémander quelques bouchées de pain. Heureusement pour lui, les auges à porc étaient souvent remplies, et c’était la nuit qu’il allait s’abreuver, pour éviter de mourir de soif. Une vie de merde. Une vie dans la merde.

Il était pourtant un jeune gars qui venait parfois le trouver. Plus jeune que lui, très taciturne. Il n’avait pas l’air d’avoir beaucoup d’amis non plus. Au moins était-il épargné des cailloux et des railleries. Jamais il n’eut dit son nom, et presque chaque jour, pourtant, ce jeune bonhomme de peu de mots nourrissait le Cornard. Il le regardait manger, ne disait pas grand-chose. Leur entente était plutôt ambiguë, un poil étrange. Mais c’était déjà une bouchée de pain de prise, et c’était tout ce que l’orphelin demandait.

Pourtant, ce jour-là, il n’était pas venu.

Relevant sa tronche crasseuse de la boue, il fut tiré de son état de décrépitude par le son des sabots sur le sol. Une cavalcade qui arrivait aux portes du petit village d’Andorf. Tous les badauds s’étaient mis sur le pas de leur porte, regardant dans la direction d’où venait le tonnerre des sabots sur le sol. Cornard se leva prestement, se mettant sur le côté également. Qui pouvait bien passer par ce hameau pourri et sans prétention ? Même les bandits affichaient du dédain pour cette cible grotesque. Tout le monde s’interrogeait sûrement sur la nature des personnes galopant à travers cet endroit perdu. La réponse vint bien assez tôt.

Une quinzaine d’hommes, portant l’étendard de la cigogne, déboulèrent sur le chemin boueux, porteur d’armes et d’armures, chevauchant fièrement entre les maisons de torchis et de tourbe. Tous se mirent alors à saluer leur seigneur et maître, car même s’ils ne l’avaient jamais vu, il était clair que le groupe devait comporter au moins un membre de la Maison Pyk. Filant droit devant eux, ils ne s’arrêtèrent même pas, se baladant sûrement avec leur suzerain pour visiter son fief. Cornard regarda avec une petite lueur dans les yeux tous ces soldats en armure, fiers guerriers à qui l’on donnait le respect. Que n’aurait-il pas donné pour en faire partie, lui, l’orphelin d’Andorf.

Un gamin apparut soudainement sur la route, comme s’il voulait voir les chevaux de plus près, mais alors là, de vraiment très près. Le sang du Cornard ne fit qu’un tour, lorsqu’il reconnut l’enfant qui lui venait parfois en aide en le nourrissant. Le gentil était là, marchant en direction des chevaux, afin de les voir de plus près. Était-il simple d’esprit ? L’orphelin en eut le cœur net lorsqu’il s’arrêta dans la trajectoire d’un cavalier. La monture de ce dernier, nerveuse, se cabra lorsqu’elle arriva en face de l’enfant qui voulait juste lui caresser le museau. L’homme d’armes, désarçonné, fut précipité à terre en jurant sur les dieux. Toute la colonne s’arrêta, et les villageois devinrent silencieux. Seul résonnait le bruit des injures lancées par l’homme à terre, qui se relevait du plus vite qu’il le pouvait.

Une fois debout, il se dirigea vers le gosse qui lui avait barré la route, et l’insulta avant de le frapper de son gantelet en pleine face. Mis à terre, l’enfant lâcha un cri, de surprise et de douleur à la fois, tandis que le cavalier ne voulait pas en rester là. C’est au moment où il leva de nouveau sa main que le Cornard fit quelque chose qu’il n’avait jamais fait avant. Sans même y réfléchir, il se précipita vers l’homme au poing levé, et fonça tête baissée dans ses parties génitales. L’homme eut un hoquet de surprise, et se retrouva plié en deux, à reculer de quelques pas. La grande silhouette de l’orphelin, du moins, grande pour son âge, s’érigea en défenseur du jeune enfant battu, imperturbable face aux autres cavaliers, qui riaient déjà de l’infortune de leur compagnon.

La colère vint cependant donner de nouvelles forces au soldat ainsi ridiculisé, qui sortit son épée. Cornard ne s’était pas tellement attendu à ça. Pourtant, à mesure qu’il s’approchait et qu’il levait sa lame, lui ne bougeait pas. Pire encore, il restait devant le gamin recroquevillé, fier et droit, attendant son heure comme si tout était normal. Que lui prenait-il ? Le coup fut armé, et la lame fusa vers son torse, Cornard fermant les yeux sans pour autant s’écarter.

« Halte, Norbert ! »

Et l’épée n’atteint jamais sa cible. Rouvrant les yeux, Cornard eut peine à le croire, mais il était encore en un seul morceau. Ses jambes tremblotèrent un instant, et il prit une grande bouffée d’air, alors que ses pensées s’étaient toutes tournées vers la Damedieu. Un cavalier plus riche que les autres se présenta à lui, un homme dans la fleur de l’âge, fier et beau sur son destrier. Sur son plastron était gravé l’emblème de la cigogne, et Cornard écarquilla les yeux. Il comprit dès cet instant qu’il n’avait pas affaire à un cavalier ordinaire.

« Toi, jeune homme, que crois-tu faire ? »


Les lèvres de l’orphelin étaient sèches. Pourtant, il tenta de déglutir, et de répondre à son seigneur.

« L’homme a essayé d’frapper c’t’enfant… »


Il désigna le gamin toujours roulé en boule derrière lui. Le seigneur arqua un sourcil, regardant le cavalier en question, qui se massait l’entre-jambes en silence.

« Et tu as cru pouvoir arrêter sa lame en t’interposant ainsi ? »

« J’l’ai défendu, parc’ qu’il est trop faible pour l’faire lui-même, seigneur ! »

Les regards du Cornard et du noble se croisèrent un instant. L’homme put y voir quelque chose, une lueur qu’il n’avait que trop peu vue au cours de sa vie, briller en son for intérieur. Le silence s’installa pour un moment, alors que le seigneur réfléchissait. Soudain, il fit signe à son cavalier à terre de remonter sur son cheval, ce qu’il fit.

« Je suis le seigneur Symphorien Pyk, d’Erdlheim. Et toi, qui es-tu ? »

L’orphelin hésita.

« Je… On m’appelle Cornard par ici… »

Son nom provoqua l’hilarité générale, sauf celle du noble sur son étalon. Un mince sourire s’étira quand même sur ses traits.

« Je vois… On ne doit pas t’aimer beaucoup par ici. Ce n’est pas pour rien que l’on appelle notre roture les ‘vilains’, je suppose. »

Il se tourna vers un homme de son escorte.

« Grégoire, je souhaite ramener ce garçon au castel. Prends-le sur ton cheval. Oui, je sais, il empeste le lisier à cent lieues, mais ça ne devrait pas te changer de ton ignoble frère ! »

A nouveau, tous rirent, sauf Cornard. Que voulaient-ils lui faire ? Qu’avait-il fait de mal ? Si c’était à cause du cavalier, il se maudirait lui-même d’avoir voulu aider le pauvre innocent. Ne sachant pas quoi faire, acculé face à ces hommes en armes, il fut terrifié lorsqu’il fut déposa à l’arrière du cheval de sir Grégoire.

« Hey, t’en fais pas mon gars. Le seigneur est un homme clément, il ne te fera rien du tout… Du moins, si tu prends un bain, foutredieu ! »




« Et ? »

« Et quoi ? »

« Bah… Tu t’es fait fouetter ? On t’a humilié en place publique ? »

« Haha ! Rien de tout ça, au contraire. Le seigneur m’a fait travailler dans ses écuries, et un an plus tard, après avoir éteint un sale incendie dans celles-ci, il m’a nommé écuyer, au service de sir Grégoire d’Arnhel, un de ses chevaliers les plus proches. »

Tout le monde fut un peu étonné de la tournure des événements. Mais comment les blâmer ? L’histoire, un peu trop belle pour être vraie, d’un gamin crasseux qui, après avoir défendu le faible, a réussi à gagner sa place parmi ceux qu’il avait toujours rêvé de côtoyer.

« Et ça fait quoi d’être avec un chevalier ? »

Meinhard croqua dans sa viande une fois de plus, jetant l’os derrière lui une fois qu’il n’y eut plus de nourriture à ronger. Après avoir mâché et avalé la viande cuite, il se gratta la barbe.

« Ça a été l’un des meilleurs souvenirs de ma jeunesse. J’ai servi sir Grégoire du mieux que je l’ai pu, je l’aidais avec son armure, je portais ses charges et ses messages… Et lui m’avait appris un code que je n’oublierais pas de sitôt… Le Code des Dix. Une honte pour moi d’en avoir trahi les commandements… »

Les hommes autour ne pouvaient pas comprendre. Ils ne vivaient que pour la rapine et le viol, le meurtre et l’obole. C’était à se demander ce qu’un chevalier faisait parmi eux… Mais était-il encore chevalier ? Plongé dans ses noires pensées, Claque-Merde le rappela à l’ordre par une nouvelle question.

« Et il t’a appris à t’batt’ ? »


Meinhard sourit.




Un coup d’épée en bois vint fracasser l’arcade sourcilière du jeune écuyer, l’envoyant valdinguer à quelques pas en arrière.

« Plus haut, Meinhard ! Lève-la plus haut, foutredieu ! »

Lorsqu’il releva la tête, un filet de sang descendait le long de sa tempe, quelques gouttelettes perlant dans son œil gauche. Reprenant son ancienne position, il fit de nouveau front avec son entraîneur, sir Grégoire, qui à nouveau para son épée avec facilité pour lui asséner un nouveau coup dans le bas du dos. Grimaçant, le jeune écuyer tenta une contre-attaque en lançant son arme contre le jarret de son mentor. Une fine esquive permit au chevalier d’éviter le coup, et il se saisit de Meinhard pour le mettre à terre, le frappant du plat de l’arme. Lourdement, Meinhard tomba au sol, lâchant l’épée de bois et regardant son maître au travers de sa vision brouillée par son propre sang. Grégoire passa une main dans ses cheveux.

« Tu es grand, et ton corps commence à bien se développer. Entraîne-toi chaque jour, et peut-être que tu seras aussi bon que moi. »


L’écuyer cracha par terre, puis se releva sans peine. Il essuya le sang sur sa tempe et son œil avec sa manche, puis ramassa à nouveau l’épée. Le maître d’armes arqua un sourcil.

« Tu veux encore te battre ? Ça va bientôt faire quelques heures déjà qu’on n’arrête pas. T’es pas fatigué ? »

Meinhard secoua la tête, l’air déterminé. Grégoire ne put dès lors s’empêcher de rire. Il aimait définitivement bien ce gamin. En vérité, il ne regrettait pas du tout cette décision du seigneur Symphorien d’avoir pris cet enfant crasseux au château. Qu’avait-il vu en lui le jour où il l’avait rencontré ? Peut-être le chevalier commençait à connaître la réponse. Il y avait quelque chose de noble chez ce jeune homme. Il en était certain, un sacré potentiel était tapi au fond de lui, et Grégoire se jura de le trouver et de l’éduquer pour en faire un vrai chevalier. En attendant, il leva son épée de bois.

« Soit. On peut continuer si tu veux. Mais si nous sommes en retard au dîner, ce ne sera pas avec une épée en bois que je te battrai ! »


Et l’entraînement se poursuivit, ardent dans l’après-midi, et jusqu’à ce que le soir tombe. Deux silhouettes, exécutant une danse d’apparence meurtrière, alors qu’un jeune garçon plein de rêves apprenait d’un homme ayant déjà accompli tous les siens. Une initiation, qui pouvait durer plus que des heures, et qui bénéficiait autant à l’un qu’à l’autre. Leurs buts convergeaient. La quête pour devenir un chevalier véritable avait dès lors déjà commencé.




« Il t’a appris à t’batt’ donc… Mais comment qu’t’as eu tous les musc’ ? »

« L’entraînement. Pas seulement celui avec messire d’Arnhel, mais aussi par des exercices que je faisais chaque jour, sans relâche. Un homme, ça se bâtit. Et regardez le résultat maintenant… Je pourrais broyer ton crâne ! »

Dit-il en désignant Tournemain, qui ne put s’empêcher de déglutir rapidement. Tous semblèrent amusés du commentaire, même si au fond d’eux-mêmes, ils savaient qu’il en était sûrement bien capable. L’autre jour, c’était un molosse auquel il avait broyé la nuque, d’une seule main selon les dires de Salaud. Mais beaucoup exagéraient sa force, déjà trop imposante pour être agrandie davantage…

« T’es dev’nu chevalier du coup ? Et t’avais droit à un escuyer aussi ? »

Meinhard regarda le sol, se rappelant de son serment. Il avait été fait chevalier sous le regard bienveillant de la Damedieu, après avoir passé une nuit entière à la prier. Une cérémonie si solennelle, et pourtant si intense. Au moment où l’épée avait touché son épaule, c’était comme si sa vie s’était arrêtée, que son objectif final avait été atteint. Et pourtant, c’était le commencement de sa véritable vie que cela avait déclenché. Une vie à protéger le faible et l’opprimé, une vie de justice et d’équité. Cornard était mort, pour laisser place à Meinhard d’Andorf. Était présente sa véritable famille ; Grégoire d’Arnhel, Symphorien Pyk et ses fils Roland et Tiburce. Roland et lui avaient tissé un solide lien d'amitié, s'érigeant comme son homme-lige, à une époque. Si lointaine époque…

« Non, pas d’écuyer. Enfin, si, une fois. Il a fugué après quelques jours, ou bien il est mort. Mais je sais qu’il se plaignait tout le temps du poids de mon armure. Quand on me regarde, on comprend pourquoi ! »

« Et t’as fait des batailles ? »


Salaud s’était à son tour avancé, regardant Meinhard droit dans les yeux. Ce dernier soupira, et croisa les bras.

« Quelques-unes. Mais la plus grande bataille que j’ai eu à livrer fut une défaite. Et pas des moindres. J’ai accompagné le fils de mon suzerain d’Erdlheim, banneret de la baronne Clelia. L’ost avait marché jusqu’à Cantharel, lieu d’une bataille digne de mémoire. Mais également d’un carnage dont je n’aime pas me rappeler… »

Il renifla un coup. Puis secoua la tête avec un sourire en coin.

« Mais j’vais plutôt d’abord vous raconter pourquoi on m’appelle la Foudre ! Ou le Foudreguerre ! C’est plus intéressant, vous verrez…





Le tonnerre grondait au-dessus de la plaine, plus proche qu’il ne l’avait jamais été. Sous le ciel de nuées noires et menaçantes, dans lesquelles des éclairs se dessinaient, un groupe de cavaliers se dirigeait vers le village le plus proche, Andorf. A leur tête, Meinhard tentait de calmer sa jeune et fougueuse jument, Ambre. Elle n’était pas encore très habituée au bruit de l’orage, et elle était toute nerveuse. Pourtant, le chevalier devait se hâter ; les nouvelles étaient parvenues très vite à Erdlheim, parlant de brigands terrorisant les gueux et leur prenant leurs maigres piastres en échange de leur vie. Le nom d’Andorf était tombé, et le seigneur Pyk avait vu là le signe d’une épreuve pour l’ancien orphelin de ce même village. Envoyé vers le hameau avec sept compagnons, il avait chevauché à vive allure avant que la tempête céleste ne le rattrape, lui et ses hommes. Mais il continuait tout de même, se dirigeant vers son objectif.

Lorsqu’il arriva dans le village, les bandits n’étaient déjà plus là. Trois morts à déplorer dans la gueusaille, dont un vieillard qui s’était interposé. Les roturiers virent les secours arriver, et au lieu de les acclamer, montrèrent du doigt la direction qu’avaient prise les coupe-jarrets. Personne ne reconnut Meinhard, et il s’en accommoda fort bien. Cet endroit ne figurait pas parmi les bons souvenirs du chevalier, qui préféra ne pas s’y attarder. Prenant ses hommes d’armes avec lui, il chevaucha à bride abattue à la recherche des misérables brigands, alors qu’une pluie diluvienne s’abattait sur eux. D’aucun aurait rebroussé chemin. Un chevalier de Néera pouvait-il en faire autant ? Bien sûr que non.

Ils ne mirent pas beaucoup de temps à rattraper les sournois grigous. Alors qu’ils s’apprêtaient à rentrer en pleine forêt pour se mettre à l’abri, ils entendirent le fracas des sabots derrière eux, et se retournèrent tous. Le tonnerre frappa, tout comme la lame de Meinhard, qui trancha la gorge d’un homme à côté de lui. Le massacre put commencer. Alors que les hommes tentaient de s’organiser, les cavaliers faisaient des ravages chez les bandits, assurés de leur supériorité conférée par leur monture, et pour certains leur maîtrise du combat. Meinhard pourfendait les vilains de son puissant estramaçon, le tenant à une seule main pour l’occasion, exercice qu’il s’était entraîné à maîtriser. Il n’aimait pas combattre à cheval pour cela, d’ailleurs…

Comme si quelqu’un l’avait entendu dire cela, une fourche en bois vint le désarçonner, le chevalier tombant lourdement sur le sol mouillée. Il roula sur lui-même, et voulut se relever. Lorsque l’homme à la fourche lâcha son arme pour se munir d’un couteau pour l’égorger, il fit une erreur. Car quand il vint lui trancher la gorge, Meinhard lui démontra que ses bras étaient plus longs, et sa force plus grande encore… Il étrangla son opposant en lui broyant la carotide, alors que son visage devenait tout blanc. Le bougre lâcha bien entendu son arme, et commença à vainement agripper les mains gantelées de son adversaire, qui enfonçait ses gros pouces au travers de sa mâchoire inférieure. Il ne fallut pas longtemps au gars pour défaillir, et au chevalier pour se relever complètement, ramassant sa puissante épée.

Les combats continuaient autour de lui, et les cavaliers faisaient toujours autant de ravages. Meinhard se tailla dès lors un chemin sanglant à travers cette ivraie de roture, tranchant même une jambe en balayant l’air humide, et rempli de gouttes de pluie, de son puissant estramaçon. Il parvint face à un homme qui semblait brailler des ordres. Un chef, donc ? Ravi de l’avoir trouvé, il se présenta à lui, faisant de grands moulinets avec son arme. Ledit chef ne sut trop quoi faire, et fut totalement désarmé face à Meinhard et son intimidante démonstration de force. Armé de courage, le meneur des bandits leva tout de même son épée, et voulut aller à la rencontre du géant en armure. Et à ce moment précis…

Le foudre frappa. Quelque part. Là où un imbécile avait levé sa lame trop haut. Il vit un homme être projeté sur le côté, et les hommes autour tomber au sol. Les chevaux prirent peur, et se cabrèrent, ou galopèrent dans des sens opposés, alors que leurs cavaliers tentaient de les calmer. Seul Meinhard et le chef restaient debout, face à face, mais regardant dans la direction du bandit frappé par de stupeur. Il tenait encore debout, mais ne bougeait plus vraiment. Était-il mort, ou seulement en état de choc ? Avec la puissance du tonnerre, pas sûr qu’il soit encore vivant. Comme pour répondre à cette question, il s’affaissa lentement, et retomba au sol.

Tous les yeux étaient rivés sur le cadavre fumant de l’homme à l’épée levée, effarés par ce qu’il venait de voir. Meinhard y vit une opportunité unique. Levant sa grande épée à deux mains au-dessus de sa tête, il frappa un immense coup vertical dans la clavicule du chef des brigands. La lame s’enfonça tellement profondément qu’elle vint lui trancher le cœur, lui faisant écarquiller les yeux. C’est en regardant son visage, d’ailleurs, que le chevalier put reconnaître, un peu tard, la seule personne qui l’ait jamais aidé en ce bas-monde alors qu’il n’était encore qu’un enfant… Solennellement, mais avec une pointe de tristesse, il reconnut, un peu tard, son ancien ami d’enfance, agoniser quelques secondes avant de mourir en crachotant du sang…




« Waw ! Et c’comme ça qu’on t’a appelé la Foudre alors ? Morbleu, j’croyais qu’c’était parc’ qu’tu frappais comme un bœuf ! »


Les autres ricanèrent.

« Y a de ça aussi. Mais je pense que c’est un peu à cause des deux. »

Les hommes acquiescèrent. Ils étaient à présent tous assis en demi-cercle devant Meinhard. Ils avaient déjà pompé quelques bières, et écoutaient à présent le colosse narrer son histoire. Salaud lui lança alors :

« Hey ! Mais t’avais dit qu’tu nous raconterais la bataille d’Cantharel ! Vas-y, fais pas attendre ! »

Claque-Merde leva sa chope.

« Ouais ! Raconte ! T’en as tué plein ? »


Le chevalier déchu prit un air solennel.

« Vous voulez vraiment savoir ? Bon, je crois que j’ai pas trop le choix, hein… Tout d’abord, avant de partir pour Sainte-Berthilde, Symphorien Pyk m’avait demandé de veiller sur son fils à la bataille, car, trop vieux pour conduire l’ost d’Erdlheim grossir les rangs de la baronne Clelia, il avait décidé que Roland en serait le meneur. J’ai alors promis de veiller sur lui comme sur mon propre frère. Pour moi, Roland était vraiment comme un frère, et je fus son plus proche confident. Nous étions de grands compagnons de beuveries et de ripailles. Nous nous entraînions souvent ensemble, et c’est d’ailleurs de lui que vient l’idée d’utiliser mon estramaçon plutôt que les armes standards de la chevalerie… Il m’a même conseillé de prendre un fléau d’armes sur moi. Il disait que j’avais l’air plus intimidant encore avec… »





« Nous y sommes, messire ! Cantharel est droit devant ! »


Meinhard désignait de sa main la plus grande cité du Berthildois. Avoir rebroussé chemin ne l’avait pas mis de très bonne humeur, alors que les troupes étaient entrées dans Cantharel même. Mais quand Clelia d’Olyssea avait ordonné de poser le siège une seconde fois sur la ville, lui et son seigneur-lige Roland n’en avaient été que plus heureux. Le chevalier avait eu quelques appréhensions quant à la réaction du fils aîné de son seigneur lorsqu’il était à l’intérieur des murs, car il avait pu remarquer un certain changement chez lui. Alors qu’il avait reçu l’ordre de la baronne de ne pas mettre à sac la cité, il était tout de même entré dans une maison au hasard pour aller y violenter une innocente donzelle. Meinhard avait violemment désapprouvé ce comportement, mais Roland avait clamé qu’il en était de son droit de vainqueur, et que le chevalier devait tenir sa langue. Outré, Meinhard aurait pu s'emporter face à une telle menace, mais son serment l’avait fait se taire, et il ne put longtemps se montrer coléreux à son égard.

« Bien, Meinhard ! Nous avons reçu un ordre très spécial de son Honneur la Baronne ! »

Le Foudreguerre avait été plutôt dubitatif sur la nature de cet ordre. Et s’il les avait connus plus tôt, il s’y serait sûrement vivement opposé. Une monstruosité avait été ordonnée par la Louve. Un massacre odieux, un charnier horrible. Aucun village ne fut épargné par la fureur des soldats olysseans. Meinhard fut peiné de voir autant de chevaliers en oublier leurs principes, torturant les fermiers, violant leurs femmes et leurs filles, tout en prenant un plaisir particulier à égorger leurs fils. Ce jour-là, le chevalier de la Foudre fut le seul à ne commettre aucun acte vil. Il aidait même les gens dans leurs chaumières là où des soldats lubriques tentaient de commettre d’irréparables exactions. Il cassa un nombre incalculable de nez durant ces nuits de débauche, mais le pire survint lorsqu’il trouva son suzerain…

Roland Pyk prenait un malin plaisir à torturer les femmes, et le sadisme dans son regard fit tressaillir Meinhard. Au fond de lui, il tentait de se persuader que ce qu’il voyait était faux, un simple cauchemar. Comment pouvait-il servir un tel homme, qui bafouait si cruellement le plus simple code de l’honneur ? Ce jour-là, il avait quitté les villages et avait passé la nuit à errer dans la campagne. Au fond de lui, il souhaitait pleurer tout ce qu’il avait vu. Mais sur son visage n’était marquée qu’une expression morne et terne, comme s’il était mort à l’intérieur. Cette nuit-là, il décida lui aussi d’une chose horrible. D’une chose contre-nature, mais qu’il devait faire pour la Damedieu et son propre code. Malgré tout, le dilemme restait imposant ; s’il respectait son code, il le trahirait également. Et s’il laissait couler, alors cela reviendrait au même que de trahir ses principes. Quoi qu’il décide, il était fait comme un rat. Quoi qu’il décide, il devrait briser un serment ou bafouer sa propre ligne de conduite. Néera ait pitié de lui.

La bataille pour Cantharel était une folie. Mais une folie à laquelle l’ost olyssean ne pouvait échapper. Roland, assoiffé de sang, avait soutenu Clelia et ses ordres jusqu’au bout. Son envie d’en découdre avait déteint sur la plupart de ses hommes, et savoir que Meinhard n’en faisait pas partie l’attristait fortement. L’intègre chevalier, quant à lui, ne reconnaissait plus en Roland un frère, mais plutôt une grosse brute sanguinaire, qui ne valait plus la peine d’être servi avec noblesse. L’heure de la charge avait sonné, et c’était avec une bonne humeur effarante que le fils du seigneur d’Erdlheim avait ordonné à ses hommes d’aller se faire charcuter.

Les salves de flèches avaient eu raison d’une partie de l’ost, sous les yeux fous de leur jeune commandant. La vue de la mort semblait le réjouir, et Meinhard en était presque malade. Il attendit cependant avant de faire ce qu’il avait à faire. La bataille s’étira quelques instants, avant que la véritable boucherie ne commence. Les troupes d’Odélian et d’Etherna apparurent à l’orée de la plaine, toutes fraîches et prêtes à vaincre Olyssea et à faire valoir leur alliance avec la Marquise. Le son du cor attira le regard de Roland, qui fit tourner les talons à son cheval, et ordonna que l’on se prépare à affronter les armées de l’est ! Le Foudreguerre y vit une bonne occasion pour son plan de se réaliser.

Dans le feu de la bataille, les Loups se battirent comme des Lions. Mais face à des armées supérieures en nombre, il était impossible de remporter la victoire. Roland Pyk n’en avait cure. Il charcutait ses adversaires, fonçant droit en première ligne pour se battre avec la piétaille, là où le sang coulait à flots. Meinhard le suivit, gardant un œil sur lui, et pourfendant de son estramaçon le moindre Ethernien qui approcherait trop près. Un homme armé d’une masse passa outre la garde de l’héritier d’Erdlheim, et faillit l’abattre sur sa tête. Il fut cependant attiré vers le côté par une immense main se refermant sur son épaule. Un colosse l’avait attiré dans ses griffes, lui enfonçant sa longue épée dans le ventre. La lame pénétra si profondément le soldat qu’elle le transperça de part en part. La gorge remplie de sang, l’agonisant fut éjecté en arrière par Meinhard, qui vint se poster devant son suzerain, le dos tourné à Roland. Ce dernier, en joie de voir son ami répandre la mort avec tant d’efficacité, lui lança :

« Joli coup, Meinhard ! »


Le Foudreguerre se retourna, et Roland ne comprit pourquoi. Son estramaçon se leva au-dessus de sa tête, et avant même que le fils de Symphorien puisse réaliser ce qu’il se passait, un immense coup de lame vint s’abattre sur sa tête. La scène était comparable à celle d’un bûcheron débitant une bûche sur un tronc d’arbre, la cognée à la main. Ici, la tête de Roland explosa littéralement, projetant des bouts de cervelles un peu partout, et des giclées de sang phénoménales. La lame s’arrêta à hauteur de la nuque, et le visage du mort était désormais méconnaissable. Tous furent horrifiés de voir leur meneur mourir ainsi, mais plus encore, de la main de son chevalier assermenté. Dos tourné aux troupes d’Etherna, la plupart des soldats le prirent pour l’un des leurs, qui venait d’occire l’un des bannerets de la Louve. Et contre toute attente, Meinhard ne continua pas de se battre. Il brisa le contact, et se replia parmi les rangs des Etherniens. La plupart furent bousculés, mais peu s’en occupèrent, plutôt tournés vers le combat qui les attendait. Une fois sorti des rangs, il contourna les armées pour aller récupérer sa jument, Ambre, qui l’attendait dans le campement des assiégeants.

Tout le long de la route, il se maudit lui-même, demandant pardon au sir Symphorien, pardon à Roland, et pardon à la Damedieu. Il avait certes défendu les Faibles des futures exactions du monstre qu’était devenu son ami, et il avait agi au nom de la Justice et du Bien. Mais qu’en était-il de sa parole donnée au vieux seigneur d’Erdlheim ? Rongé par le remord et par le chagrin, le chevalier tout ensanglanté admira une dernière fois depuis une colline les différentes armées. Etherna et Odélian l’emportaient contre Olyssea, et alors que c’était la débandade générale, l’armée d’Anséric se pointait à peine, en retard et en sous-effectif. Meinhard n’eut pas le cœur à regarder la charge des Arétans, ni même le courage de rester voir ses compatriotes mourir. Qu’était-il à présent ? Pouvait-on être un chevalier si l’on avait brisé un serment, si important aux yeux d’un seigneur, mais plus encore à ceux d’un père ? Morose, le Foudreguerre chevaucha vers sa contrée d’origine, ne s’arrêtant qu’à la forêt de Malwen, se cachant à la seigneurie qui l’avait vu grandir et devenir l’homme qu’il était…




« Waw… T’as tué l’fils des Pyk ? »


« Par les tétons d’Néera ! »

Meinhard grogna.

« Oui, j’ai tué Roland. Et après, je suis venu me réfugier ici, et j’vous ai trouvé. Une bande de brigands qui détroussent les honnêtes gens… »

Claque-Merde rit.

« Ouaip’. Et on viole les p’tites filles aussi, pas vrai Salaud ? »

L’homme concerné acquiesça, l’esprit embrumé par la bière. Meinhard sourit, se levant doucement. Il vint à la rencontre du seul homme debout, le si bien surnommé Claque-Merde, dont l’haleine fétide empestait le crottin.

« Je me suis souvent demandé si je méritais encore le nom de chevalier. Après tout, j’ai désobéi à un serment. Je n’ai pas arrêté de questionner la Damedieu à ce sujet… Et je pense qu’elle souhaite que je me repentisse. »

Claque-Merde acquiesça, complètement bourré lui aussi.

« Ouais ! Tu dois te repentir ! »


« Bien. Alors si pour ça t'es d'accord, toi aussi… »


Meinhard attrapa Claque-Merde par la gorge, le soulevant de terre. Ses yeux s’écarquillèrent, et pas un bruit ne sortit de sa gorge, le conduit complètement écrasé par la force du colosse. Le chevalier errant attrapa sa dague, et lui ouvrit le ventre, déversant ses intestins sur l’humus forestier encore humide. Il jeta ensuite le supplicié sur Salaud, qui fut écrasé par sa masse sanguinolente. Alarmés, les trois autres gars tentèrent de se lever tant bien que mal, leurs esprits complètement à l’ouest. Meinhard se saisit de son fléau d’armes, et le fit tournoyer en direction de Tournemain. Le bougre fut happé par le goupillon, et de son visage ne restait qu’une bouillie sanguinolente. Un cri étouffé parvint du fond de sa gorge, alors qu’il s’affaissait sur la mousse. Deux autres gars tentaient de fuir, rattrapés par le Foudreguerre. Il fit tournoyer à nouveau son arme de mort, et écrasa la tête de l’un, puis le dos de l’autre. Il les acheva tous deux de sa dague, la plongeant dans leurs cœurs encore palpitant.

Une fois ce carnage terminé, Meinhard revint à son emplacement initial, cherchant Salaud du regard. Le drôle n’avait toujours pas réussi à s’extirper du cadavre de Claque-Merde, et jurait entre ses dents alors qu’il tentait de soulever le gros brigand. Le chevalier, nettoyant sa dague, arriva près du corps, et posa son pied dessus. Salaud le regarda avec des yeux apeurés.

« On t’a rien fait, Mein’ ! On t’a même accueilli ! »


« Je sais bien. Vous ne m’avez rien fait. En revanche, vous avez tué et violenté beaucoup trop de personnes pour que je vous laisse vous en sortir ainsi. Le Damedieu réclame Justice, pour la gueusaille égorgée. »

Il attrapa son fléau, et n’ayant cure des supplications du bandit, l’abattit plus de sept fois sur son visage, le réduisant en charpie. Une fois terminé, il regarda le sang couler le long de son arme, et en sentit la chaleur sur son propre visage. Prestement, il lâcha son arme, se saisit de son estramaçon laissé sur le côté, et le planta dans le sol, mettant un genou à terre.

« Dame des Hommes, Déesse de Bienveillance, Votre Volonté a été accomplie ici-bas. Ces truands ne terroriseront plus jamais Vos gens, et plus jamais leurs méfaits n’entacheront le nom de Vos enfants. »

Il se releva, levant son épée au ciel. Puis il rabaissa sa lame, et réfléchit à sa prochaine action… Les nouvelles de Drows pénétrant l’Aduram avaient titillé son esprit. Et si tel était sa destinée ? Un pèlerinage pour repousser l’avancée de ces hordes sauvages, quitte à mourir dans l’honneur pour le laver ? Meinhard n’avait que peu d’autres options. Un chemin de rédemption tout tracé… Pourquoi ne pas en saisir l’occasion ? Le roi de Sgardie avait lui-même déjà levé une armée au nom de la Damedieu, et si son but pouvait sembler similaire au sien dans sa fin, il ne l'était pas dans sa forme. Goar avait passé l'Aduram en agresseur, et avait fait cela pour s'attirer les faveurs de Néera. Meinhard, à sa différence, serait le défenseur du Royaume, non l'envahisseur d'un autre. Et, qui plus est, ce n'était pas vraiment le regard de la Damedieu qu'il tentait d'attraper... Mais sa miséricorde, et son pardon final.

Une fois ses effets nettoyés, il vint trouver sa fidèle Ambre. Elle avait vieilli, mais elle avait encore de belles années devant elle. Il en prenait extrêmement soin… et elle le porterait jusqu’à Oësgard. Là-bas, il affronterait les Drows, mais aussi son destin.

La Damedieu pourrait-elle lui pardonner ?

HRPComment trouves-tu le forum ? : Je suis obligé de tout le temps répondre à cette question ? è_è
Comment as-tu connu le forum ? : Houlà… Ça date :O
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MessageSujet: Re: Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée]   Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée] I_icon_minitimeJeu 15 Oct 2015 - 16:54

Plop !  Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée] 1728150167

Une belle histoire, vraiment, et un style agréable à lire !

Les quelques remarques que j'ai à faire sont surtout pour des coquilles ou des détails.

Citation :
Une quinzaine d’hommes, portant l’étendard du cygne

L'emblème des Pyk est une cigogne.

Citation :
Il y avait quelque chose de grandiose chez ce jeune homme. Un être d’exception était tapi au fond de lui, et Gregory se jura de le trouver et de l’éduquer pour en faire un vrai chevalier.

Il faudrait nuancer "grandiose" et "être d'exception" : un "potentiel énorme" par exemple, c'est mieux.

Citation :
Roland et lui avaient été comme des frères à une époque.

Est-ce que tu pourrais développer un peu ? Roland Pyk reste le fils ainé d'une grande maison. Même si Meinhard est chevalier, ça reste un très petit chevalier. Il faudrait un événement particulier ou une longue complicité pour qu'ils soient proches à ce point là.

Donc soit nuancer par une amitié, soit développer autour d'un événement fort. Tu peux aussi dire que Meinhard était devenu le chevalier lige de Roland, un homme de confiance (ça me semble plus approprié). Mais du coup on est plus sur un rapport de fraternité là.

Citation :
« Quelques-unes. Mais la plus grande bataille que j’ai eu à livrer fut une défaite. Et pas des moindres. J’ai accompagné le fils de mon suzerain d’Erdlheim, banneret du baron Anséric. L’ost avait marché jusqu’à Cantharel, lieu d’une bataille digne de mémoire. Mais également d’un carnage dont je n’aime pas me rappeler… »

Les Pyk étaient les vassaux de Clélia, pas d'Anséric (qui d'ailleurs était comte et non baron).

Citation :
Le nom d’Andorf était tombé

Tu veux dire le village, non ?

---

- Je tique sur sir Gregory, qui fait très anglicisé, mais bon je sais... je chipote un peu  :mrgreen:  On ne peut pas le remplacer par Grégoire ? J'ai encore en tête le Scarlett Willie Cassel, baronne d'Olyssea  :niark:


- Tu as bien conscience que Mein' ayant trucidé son propre seigneur en pleine bataille, au su et au vu de tout le monde, il est décrié par tous comme un parjure ayant tué le seigneur qu'il avait juré sur sa foi de protéger et persona non-grata (ou peu s'en faut. Heureusement pour lui : les Pyk sont du côté des perdants) par les nobles dans les baronnies alentours d'Olyssea (Etherna, Ancenis, SB, Hautval, Erac, Odélian, Aretria), où la famille Pyk a de l'influence.

On peut supposer sans trop de mal que sa tête est mise à prix par les Pyk et leurs alliés. Et qu'une vendetta est lancée.


- Un dernière chose, tu conclus sur le fait que Mein' part à la quête de sa rédemption en Sgarde, qu'il pour une sorte pèlerinage et qu'il espère obtenir cette rédemption de la Damedieu.
Est-ce que se ne serait pas l'occasion de parler de la croisade entreprise par Goar au nom de la Damedieu ? Je trouverai intéressant de savoir si Mein' a un avis là dessus. Au moins l'évoquer.

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MessageSujet: Re: Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée]   Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée] I_icon_minitimeJeu 15 Oct 2015 - 19:04

Salut!

Merci beaucoup ^^

Je corrige les petites erreurs dès maintenant, et je suis pas contre la francisation de Grégory en Grégoire, si ce détail choque x)

Pour ce qui est du "Le nom d'Andorf est tombé", c'est une expression pour dire que durant le rapport de l'incident, on a mentionné le nom du village ^^

En ce qui concerne l'amitié de Roland et Meinhard, j'imaginais qu'ils aient pu se lier d'amitié au cours de leur vie (ils ont tout de même eu le même mentor, sir Grégoire, et se sont souvent entraînés ensemble). Je rajouterai volontiers qu'il soit devenu son hommage-lige, c'était quelque chose à laquelle je n'avais pas pensé.

Meinhard n'est pas bête; il sait qu'il est recherché par les Pyk pour le meurtre de l'héritier d eleur maison, et c'est pour cela qu'il tait en général son identité. Il ne livre jamais que son prénom, mais il est vrai que sa carrure ne l'aide pas à passer inaperçu, d'où sa cachette à l'intérieur de la forêt de Malwen.

Je vais également rajouter son point de vue sur la croisade de Goar ^^
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MessageSujet: Re: Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée]   Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée] I_icon_minitimeVen 16 Oct 2015 - 11:37

Parfait alors !

C'est avec une émotion non feinte que je valide ma première fiche Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée] 1728150167

Tu connais le chemin ! Wink

Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée] Tampon13
Code:
[Métier] : Chevalier errant

[Sexe] : Masculin

[Classe d'armes] : Corps à corps

[Alignement] :  Chaotique neutre

Foire au RP ~ Pour tout ce qui est recherche de compagnons RP. En bref, que du bonheur !
Journal de bord ~ Pour archiver tes liens de RP qui content l'histoire de ton personnage {Vivement conseillé}.
Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.
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MessageSujet: Re: Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée]   Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée] I_icon_minitimeSam 17 Sep 2016 - 11:19


Décédé en Karfias de l'an 9 du XIe Cycle


Nom : Meinhard d'Andorf
Age : 29 ans

Assassiné lors d'un duel judiciaire assassiné par un homme d'armes au service des Pyk d'Erdlheim. Mort dans les bras de Walther Hohenburg.

Code:
Mort en Karfias de l'an 9

[Métier] : Chevalier errant, chapelain de l'Ordre du Calice

[Alignement] : Loyal Bon

[Lieu de repos] : Petit cimetière, à l'extérieur de la cité de Serramire
 


Lien vers le RP de la mort : La Justice des Hommes [Walther Hohenburg]
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MessageSujet: Re: Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée]   Meinhard d'Andorf, le Foudreguerre [Terminée] I_icon_minitime

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