Le changement c'est maintenant! ( Lourmel, Pv Céci)

2e jour de la deuxième Enneade de Verrimios de l’an 8

Lyarra revenait de sa grande mission dont Maélyne avait tenté de tester son courage ou de son arrogance. De ce fait, elle avait réussi sa mission, sa fierté la remplissait d’orgueil. Il reste néanmoins que tout cette mission l'avait rendu calme, posée et réfléchis. II se pourrait que Lyarra à apaiser son ardeur de prouver qu’elle est une femme égale à un homme. Est-ce la montagne qui aurait changer sa manière de pensée ? La solitude pourrait être le motif de ce changement ? Ainsi, après une réflexion longue dans sa montagne, la jeune avait voulu changer ses défauts, gardant néanmoins son esprit libre. Après ses divers rencontre, Lyarra savait que son langage laissé à désirer, accompagné d’un discours paradoxal. Aujourd’hui, la jeune fougueuse désirait de prendre une autre approche, plus réfléchis. Ainsi, elle pourra mettre en place son projet ambitieux, à la porter de ses mains. Qui sait ? Son nom sera marqué dans les annales.

La jeune femme devait présentée tous ses découvertes, ainsi, elle se trouvait dans une salle d’attente pour demander audience auprès de Maélyne. Elle portait toujours ses habits usés par les mésaventures, peu encline d’acheter des tenues plus « beau ». Elle trouva cela futile et gaspiller son argent pour rien n’était pas inscrit dans sa mentalité.

Vêtue comme une sauvage, elle était une grande étrangère pour les grands sujets de la Dame. Oui, elle était bien crade, vêtue d’une tenue de cuir en piteuse état et un sac en cuir derrière son dos. Les hommes du château murmurèrent entre eux sur les habits crades de la jeune femme, voir moqueur. Lyarra s’en fichait, elle revenait d’une mission périlleuse et ces petits sujets « de merde » ne tiendrait pas un instant à cette mission. Elle avait une allure de barbare ? Elle assumait totalement.

Puis, deux femmes s'approchèrent, Lyarra en reconnaissait une, se rappelait parfaitement de la "belle aveugle". La magnifique rousse était remplie de grâce, malgré la handicape qu’elle portait. Une chose que la guerrière n’avait pas oublié.

« Bonjour, Madame de Laval, faut croire que le destin…a voulu qu’on se croise à nouveau. »

La brune enchaîna sa phrase par un ton plus bas, retenue et maitrisé?

« Je vous prie…d’accepter…Mes excuses…Au temple, je me suis com…Comporté comme une ingrate et irrespectueuse femme. Je me suis laissée aller dans mon comportement…comment dire. Impérieuse ? Ou rebelle. ? Néanmoins, j’aurais dû garder mes propos pour moi-même. JE vous demande de nouveau de me pardonner… »

Lyarra ravalait sa grande fierté.Les dieux pourraient être surpris de son comportement. A l’intérieur, la guerrière serrait les dents, cette acte était difficile, un effort imaginable. Mais bon, le changement, c’est maintenant

Les jours s'écoulaient. Lentement. Doucement.
Cécilie retrouvaient quelques moment de paix intérieur un peu plus sincères. Quelques uns... rares... Elle passait plus de temps encore avec Aline, vivant avidement les petites joies et les petits tracas de l'enfant, n'hésitant pas à la garder près d'elle tout en travaillant quand l'enfant était suffisamment sage. Elle riait avec elle, la trouvant plus rayonnante chaque jour, elle la berçait quand elle avait du chagrin ou lui changeait les idées quand elle demandait à toute force ou était sa mère.
A part ça et ses entrevues avec ses proches, la prière et la magie lui maintenant l'esprit à flot, l'obligeant à développer des trésors de concentration et de volonté qui lui servaient finalement au quotidien. Même sa musique se faisait rare et d'une mélancolie si entêtante que Rose lui avait demandé de ne plus jouer ce genre de chose en sa présence.

Le reste du temps ? Elle préférait ne pas y penser. Elle préférait de pas le formuler. Elle préférait tout simplement oublier les griffes qui lui lacéraient les entrailles jours et nuit, ne lui laissant de repos que pour mieux la rattraper. La nuit, elle s'était résolue à doubler les doses de potion somnifère malgré les mises en garde du guérisseur qui s'occupait d'elle sur le fait que cela pouvait engendrer une dépendance ou d'autres effets indésirables comme des vertiges qu'elle avait du accusé deux ou trois fois. Mais tel était le prix à payer pour trouver un sommeil sans rêve, alors...

Ce matin là, elle s'était une fois de plus glissé hors de son lit assez tôt. Au moins ses troubles nocturnes lui permettaient de ne plus fainéanté le matin. Ses pieds nus sur le sol glacé, elle avait pris également l'habitude de se laver et de se sécher elle-même avant que Rose n'arrive pour l'aider à s'habiller et se coiffer. Elle accordait sa harpe à l'oreille tout en faisant ses premiers exercices de respiration et laissait son amie dompter sa crinière.

En traversant les couloirs pour se rendre au temple avant les heures les plus courues, vêtue d'une robe en lin rouge, une voix arrêta par surprise le pas de Rose. Une voix qu'elle connaissait mais qu'elle ne parvenait pas à retrouver...
Elle ralenti jusqu'à s'arrêter, le regard humblement baissé, la tête à demie tournée vers l'origine de la voix, serrant légèrement ses doigts sur l'épaule de celle qui la conduisait.

Rose d'ailleurs regardait la souillon avec les sourcils froncés. Elle ne pouvait s'empêcher de parcourir sa tenue élimée et trouée ainsi que ses cheveux en pétard avec une certaine gêne. Tout en essayant de détourner le regard, elle en était incapable. Ses épaules se raidissaient et elle savait que Cécilie le sentait... Et qu'elle savait probablement pourquoi. Si seulement elles avaient put poursuivre leur route... Mais non, il leur fallait s'arrêter, puisque cette femme semblait connaître sa demoiselle. Elle serra les dents et fit, comme à son habitude, semblant d'être sourde, muette, aveugle et aussi transparente que possible.

« Enchantée de vous revoir», salua la musicienne avec un sourire des plus impeccable et une voix chaleureuse parfaitement étudiée en ignorant le malaise de sa suivante.

Puis enfin, la lumière se fit. La femme du temple ! ...Et bien plus humble et raisonnable que dans son souvenir...

« Je vous en prie, cela nous arrive à tous et l'on avait pas non plus été parfaitement correcte avec vous si je me souviens bien. Vous êtes toute excusée. »

Le ton de Cécilie se faisait un peu plus franc et chaleureux. Elle n'aurait pas pensé recroiser cette femme ici... et encore moi en de si bonnes dispositions.

« Mais dites moi, je me vaut l'honneur de votre présence en ces lieux ? »

Le regard de rose n’échappait pas aux regards avisée de Lyarra. Elle semblait un petit agneau qui voulait fuir la dangereuse louve. Les deux femmes étaient différentes, antipode et une mentalité radicalement distincte. Rose reflétait ce que Lyarra détestait, une femme servante, ennuyante. En faites, la servitude l’insupportait, le métier de servante ne serait pas approprié pour son tempérament. la domestique pourrait penser la même chose sur la guerrière, une femme qui jouait l’homme. Ainsi, la sauvageonne esquissa un sourire en direction de la servante, puis, son intérêt se porta sur la belle noble, douce comme toujours.

Cette rousse semblait posée, calme et sereine. Mais, la fatigue de la dame ne s’échappait pas à Lyarra. Depuis combien de temps cette dame avait cette fatigue ? Elle ne le sait pas et s’en moquait.

« Mais dites-moi, je me vaux l'honneur de votre présence en ces lieux ? » disait-elle l’aveugle.

En premier lieu, la guerrière ne répondit pas, au contraire, elle réfléchissait à une phrase adéquate, sans brusquerie. Puis, elle répondit de façon clair et concise.

« J’attends l’audience avec Dame Maélyne de Lourmel, elle m’avait envoyé en Mission en Wandres pour enquêter l’affaire de Karras et dire les informations utiles pour La Dame. Je suis ici pour pouvoir la voir, lui donner tous mes écrits issus de mes observations. J’espère en toute sincérité que mes infos pourraient l’aider dans ses affaires. »

Se grattant la joue, fatigué par sa longue marche, elle se mordait la lèvre inférieure. Le voyage était très fatigant, la peur de la montagne avait mis ses sens à vif. Le périple l’avait confronté à divers épreuves familière, habitué aux efforts mais éprouvante. Ainsi, la jeune femme ne ressortait pas toujours indemne, son corps exprimait sa souffrance par divers maux, mais sa force de caractère cachait toute expression de douleur. La douleur ne devait pas se montrer aux mondes, c’était signe de faiblesse.

Puis, elle adopta une personnalité plus joueuse, encline à abaisser sa froideur de tous les jours. La sauvageonne désirait de montrer une altitude plus sincère, moins impérieuse et plus amicale. La rousse ne devrait pas rester sur son premier jugement, mais, d’observer une femme plus encline à être aprécié. Toute façon, Lyarra a juste un sale caractère, en raison de son environnement. Puis, avec une bonne bière, elle demeure une femme appétissante, joueuse et terriblement curieuse pour le bien des hommes qui la côtoie.

« Mais, je vais être franche, j’ai surtout envie de changer mon accoutrement, me reposer…Je ne vous caches pas que j’ai eu quelque mésaventure, remplie de bonne expérience. J’ai envie de pouvoir changer mon équipement en piteuse état. On dirait une sauvageonne..dans cette tenue…Je peux comprendre que votre amie a envie de fuir mon regard. Ma tenue laisse vraiment à désirer. Je ne suis pas une fille qui préconise des belles tenues, je cherche plus l’utilité. Mais, je dois avouer…je fais vraiment honteuse… »

Curieuse, Lyarra fixait la servante de bas en haut, puis, Cécilie,avec un regard perçant, voir inquisitrice. De quel manière la guerrière pourrait prendre les bonnes choses des deux femmes. D’une réflexion complexe, rapide, Lyarra manquait cruellement de féminisme et de charisme. Son éducation était portée sur un charisme masculine, à savoir, sur le métier des armes. De ce fait, Cécilie représentait toute une éducation gracieuse, féminine et charmante de la femme. Il parait judicieux de mêler les deux éducations pour être quelqu’un d’exception pensa-t-elle la guerrière. Sans équivoque, la sauvageonne allait au bout de sa pensée

« Je pense que vous êtes occupée…je ne veux pas me montrer si possessive…Mais, j’ai un aveu à vous faire. J’aimerais apprendre un peu plus sur vous. » elle détourne son regard, gêner puis la fait face de nouveau « Je voudrais surtout apprendre l’art et la manière de manier les mots. Je ne vous cache pas que j’ai un sale caractère, impérieuse et odieuse…J’ai trop vécue parmi les hommes que j’ai un peu oublier d’être une femme et oublier les bonnes manières. Vous représentiez vous et votre belle amie tout ce qui fait la beauté d’une femme. A travers vous, je vois mes défauts dont il est obligatoire de me corriger. Pour être honnête, je vous envie un peu. »

Pour rompre la discussion, un envoyé de madame de Lourmel rentrait dans la pièce, s’inclinait respectueusement en face de Lya. Celui-ci termine par une phrase solennelle avant de partir aussitôt.

« Pardonnez-moi, Demoiselle Lyarra, mais, Dame de Lourmel ne pourra pas vous recevoir aujourd’hui. Elle vous fera passer un message pour vous revoir bientôt. »

Sans attendre, elle répondit.

« Bien, dites, à madame de Lourmel..que je lui enverrais toute mes manuscrits de mes observations faites aux Wandrais, dans les plus rapide délais.. »

« Bien, demoiselle Lyarra. »

Elle soupirait, énervée d’avoir attendue pour rien. Mais, sa conscience reprenait la jeune demoiselle, Maélyne devait être très occupée, la juger serait indigne. Mais, elle pouvait dormir, se reposer, au lieu d’attendre. Mais, la pensée négative disparaissait rapidement par une opportunités que les dieux lui offraient. Peut être, cette attente permettait que Lya renoua un lien avec cette femme. Plus le temps passait, plus le destin n'était pas toujours un hasard. Que le destin soit ainsi..

« Bien, je suis libéré de cette entrevue. » Ria-t-elle.

HRP: j'espère que je t'ai laissé de la matière à répondre. J'ai vite fait intervenir un pnj pour laisser un peu plus d'opportunité dans notre rp. Si tu as besoins que j'ajoute de la matière, n'hésite pas de me faire part :O

Le sourire de Lyarra fit légèrement monté le rose aux joues de la suivante. Elle lui rendit un signe de tête de politesse mais son regard n'arrivait toujours pas à a la cerner... et donc pas à s'en détacher. Qui pouvait bien être cette femme ?

Ainsi elle venait pour voir Maélyne. Quel que soit ce qui pouvait lier les deux femmes, Cécilie avait du mal à imaginer sa cousine aux prise avec une tête brûlée franche et directe comme le dernier des mercenaire sans la jeter au cachot... Quelque chose se tramait... Mais quoi ?
Elle aurait sûrement tout le temps d'y penser plus tard. En tout cas, pour l'heure, elle avait tout sauf envie de repenser à Karras. Pour ne pas perdre son sourire, elle passa rapidement dessus.

« Alors vous êtes au courant pour Karras... Désolée que vous ayez été mêlée à tout cela. Maélyne n'en ferait pas si grand cas si je n'avais pas sur les lieux... Le voyage de retour a dû être fatigant n'est-ce pas ? »

Étrangement, Lyarra semblait plus concerné et plus posée dans chacun de ses mots, jusque dans le timbre de sa voix. Un revirement aussi profond en si peu de temps était à peine croyable... La jeune nombre sourit en l'entendant déplorer son accoutrement.

« Je vous rassure, cela ne me dérange pas le moins du monde. »

La légère odeur de transpiration et de crasse que la voyageuse dégageait par contre... c'était une autre histoire. Mais à force de voyager soit même et de côtoyer des hommes d'arme, on s’accommodait facilement de ce genre de détails.

« ...Vous représentiez vous et votre belle amie tout ce qui fait la beauté d’une femme. A travers vous, je vois mes défauts dont il est obligatoire de me corriger. Pour être honnête, je vous envie un peu. »

Rose détourna carrément le visage cette fois. Ce que Cécilie nota avec un demi sourire sans s'y attarder plus... pour le moment. L'aveu de la guerrière était d'autant plus déstabilisant qu'elle se rappelait de la provocatrice du temple de Néera.... Elle... L'enviait un peu ? Elle ? L'aveugle exilée loin de chez elle ?

-Je suis flattée mais...

Un serviteur les interrompit. Il s'apprêtait à repartir lorsqu'elle le retint d'un haussement de voix.

-Une seconde je vous prie. Pourriez-vous faire savoir au Capitaine de la garde que j'attends cette jeune femme demain après-midi ?

-Bien sûr Dame de Laval.

Doucement, alors que Rose mimait toujours l'ombre absente à la perfection... enfin presque, Cécilie reporta son attention sur Lyarra, inclinant légèrement la tête dans la direction de sa voix.

-Et bien... voilà qui nous amène à nous revoir il me semble. Je suis ravie de vous avoir revue et je dois admettre être à chaque fois un peu plus curieuse à votre égard. Mais nous pourrons nous entretenir plus avant demain si vous le voulez toujours. Rentrez vous reposer. Pour l'heure, je suis navrée mais j'ai une foule de chose à faire.

Un saut au temple puis un petit problème d'intendance... mais un petit problème tenace. Et elle marchait sur des œufs avec certaines personnes qui la regardaient toujours d'un œil désapprobateur... enfin d'après l'interprétation que Rose en faisait à la jeune noble. Heureusement qu'elle était déjà dans les bonnes grâces de la plupart des gens du château et du clergé de la ville.

« Alors vous êtes au courant pour Karras... Désolée que vous ayez été mêlée à tout cela. Maélyne n'en ferait pas si grand cas si je n'avais pas sur les lieux... Le voyage de retour a dû être fatigant n'est-ce pas ? »

« Le voyage du retour était éprouvant, mes sens était constamment aux aguets mais c’était le jeu de cette mission. » disait-elle la jeune femme d’un ton souriant

…..

-Et bien... voilà qui nous amène à nous revoir il me semble. Je suis ravie de vous avoir revue et je dois admettre être à chaque fois un peu plus curieuse à votre égard. Mais nous pourrons nous entretenir plus avant demain si vous le voulez toujours. Rentrez-vous reposer. Pour l'heure, je suis navrée mais j'ai une foule de chose à faire.

Lyarra se tut un moment, écoutant la parole avant d’entendre la bonne nouvelle. Heureuse ? Oui, le destin avait voulu que les deux femmes se revoient. Curieuse d’une vulgaire guerrière ? La jeune femme se mit à rire, surprise et contente à la fois. D’un ton humoristique, elle répondit à sa phrase.

« Bien, je suis ravie dans ce cas de vous revoir demain ! Je ne savais pas que j’étais un objet de curiosité ! C’est…amusant… Bien, je profiterais de me reposer, de bien me préparer. Bref tout le tralala… » ne cherchant pas se compliquer la vie « Bien, je ne vais vous déranger plus longtemps, je suis ravie que vous confiez du temps pour moi. C’est un cadeau dont j’apprécie en toute sincérité. Je vous souhaite un bon courage pour votre tâche…Passez une agréable journée »

Elle s’inclina lentement, toujours égale à elle-même par le franc sourire. Puis, au retour de l’auberge, la guerrière retrouva l’auberge, salua l’aubergiste, prit un copieux repas et retourna dans les bras de Morphée.

Elle dormait, sentant le néant la plonger dans un profond sommeil……..

****

Lyarra se revoyait sur le sol, le corps gisait par terre. Elle était là sur le sol en train de regarder une ombre étrange qui l’empêcher de se mouvoir, ne discernant pas sa silhouette. La gemme tentait de crier, se gesticuler mais une pression énorme l’empêcher de se mouvoir. Sa voix était différente, elle était trop jeune. Un poing s’écrasa sur la figure, la sensation d’être assomée.

Un frisson parcourut dans son dos, horrifié par cette scène horriblement mis au gout du jour. L’homme l’empoigna la gorge, la sensation de suffoquer l’horrifie. Puis, Lyarra entendait les habits s’arracher par les mains rugueuses de l’ombre. Par concentration, elle se remémorait la scène, son cerveau faisait vite le rapprochement entre le rêve et ses souvenir. Ainsi, l’ombre se dessina par une épaisse silhouette, musclée, le visage prend forme. Des joues anguleuses montraient son aspect sauvage, son épaisse crinière blonde masquait la lumière et ses yeux éjecté de sang l’effrayait. Elle se rappelait de lui, l’homme la déshabillait, plutôt, arracha son chemisier. Ses mains contre sa menue poitrine de jeune adolescente. Puis elle sentit son antre être assaillit par l’homme, se sentit tressaillir par l’horrible douleur. La douloureuse vision de se voir faible et soumise. Son souffle était coupé, les perles de sang sortie de ses joues. Puis, l’homme l’assaillit encore et encore, elle fuyait son regard.

Boom, badoom,boom badoom…son cœur battait rapidement, la peur et la rage était mêlée dans son entraille. Son maitre n’était pas là pour la sauver. Il était trop loin, l’homme la prenait sans vergogne…La peur de mourir était présente. Et…Une envie raisonnait dans son être. Non ! elle n’allait pas rester ainsi…

Ses mains tâtonnaient le sol, puis, sa main droite prit un morceau de bois. L’adolescente se tut, suffoquait par cette étrange sensation que ce criminel lui prodiguait. Puis, d’un crie, une fureur, elle enfonça l’arme dans son œil, il crie d’un rugissement mortuaire. Lyarra profitait de sortir de cette accouplement forcé et saisit sa petite épée étendue sur le sol. Lorsque l’homme tentait de la chargée, sa lame rentra dans sa gueule……sans s’arrêter, la fougueuse guerrière enfonçait à nombreuse reprise sa lame dans divers endroits de la carcasse de l’homme. Sans vergogne, elle planta, se jurant de ne plus subir cette affront. Elle pleurait, crier et hurler de colère.

« Plus jamais ! Plus jamais on me touche ! Plus jamais on me détruira ! Non plus jamais ! Aucun homme ne me touchera ! »

***

Lorsque le soleil se leva, la jeune femme ouvrit les yeux mi-clos, perturbée par ce rêve. Sans comprendre, des larmes humidifie ses yeux s’écoulant sur ses joues. En boule sur son lit, recouvert d’épaisses couches de draps, elle fixait le mur.

« Plus jamais ça… » disait-elle, préparé à sa nouvelle journée.

Les pleurs n’étaient pas dans sa philosophie, au contraire, son orgueil la poussait de ne jamais montrer un signe de faiblesse. Le monde était trop brutal pour se laisser envahir par divers traumatisme, il fallait avancer et ce qu’elle fut, elle avança.

La journée commença et la jeune femme devait se préparer pour sa journée auprès de Dame de Laval. Il était temps de se préparé, sa matinée était déjà organisée dans sa tête. Son objectif était de « séduire » une dame, à la manière d’une femme…Hum….non, à sa manière. Séduire pour la mener dans sa couche ? Non, du tout, bande de petit coquin, la séduire pour entretenir une belle relation ! Bref, il fallait plaire...Qui sait, Cécilie pourrait lui donner un panel de réseau.
L’après-midi s’approchait à grand pas, La fougueuse guerrière avait profité de sa matinée pour consacrer à plusieurs choses dans sa vie par divers entrainements physique, mentale et en dernier point, trouver des nouveaux habits.

Devant la porte de la citadelle, la guerrière présentait son nom, pour ensuite être emmener dans la salle d’audience.. En attente, Lyarra s’asseyait, réfléchissait l’activité que Dame de Laval l’aurait préparait durant son après midi.. Peut-être que c’est le contraire, Dame de laval voudrait mieux connaitre la jeune femme. Légèrement soucieuse de son après-midi, la vagabonde se mit à réfléchir à une activité intéressante. La promener peut-être ? C’est bien un truc de noble ça… Elle verra ça en tant voulut

Puis, la porte s’ouvrit et Lyarra se mit debout, accompagné par la suivante et son garde. La jeune femme s’inclina légèrement, dévoilant à la suivante un magnifique gilet de lin, simple et sans ornement qui mets néanmoins en valeur sa courbure athlétique, accompagné d’un pantalon de la même qualité.

« Bien le bonjour ! Dame de Laval ! Heureuse de vous revoir et j’ai bien fais attention de me vêtir convenablement ! Oh moins ! Je ne ferais pas tache ! » Elle se mit à rire et continua « Grande question ! que voulez-vous faire ? Soit, je vous laisse me faire la surprise ou je vous invite de me suivre dans mon univers. » sa voix était teinté de joie et d'impatience.

Le soleil resplendissait. Elle pouvait le sentir sur son visage. L'usure de la tapisserie étendue sur le mur la fit sourire. Ses pas avaient cessés de résonner au moment ou elle était sortie sur cette terrasse. Le voile posé sur ses cheveux lui démangeait la nuque, mais elle ne tentait rien pour le repousser, son esprit bien trop tendu vers la douceur de ce jour de printemps. L'écho du ressac et l'odeur de l'iode emplissait tout son être. L'humeur marine lui collait au visage.

Son cœur si léger s'emplit de joie lorsque deux mais s'emparèrent des siennes. La haute silhouette qui lui cachait le vent... Elle savait au plus profond de son être qu'il était là pour elle. Il était venu. Sa voix clair vibrait dans le cœur de la jeune femme comme le plus doux des aveux. Elle connaissait son sourire et ses gestes.

« Je t'aime. »

Elle connaissait ces accents, ses traits délicats, son rire léger et mesuré. Les mains de l'homme délièrent ses cheveux, courraient sur sa peau. Ses lèvres glissaient sur sa gorge, couvraient ses épaules, sa poitrine, alors qu'elle s'agrippait à lui.

« Belle et offerte. Parfaite. »

Elle sursauta. Se redressa. Essaya en tout cas. Son son dos, le matelas de plume dangereusement mou l'enveloppait de plus en plus. La douce chaleur l'emprisonnait. Peau contre peau. Un soupire passa ses lèvres. Les mains s'aventuraient de plus en plus bas, passant sur son ventre, ses hanches, jusqu'à se glisser entre ses cuisses. Sa respiration lui échappa alors qu'un autre souffle balayait son visage.

Alors que les doigts froids se glissaient en elle, elle tenta de protester. C'était mal. Elle le savait. Elle le sentait dans chaque fibre de son être. Elle voulait parler... Mais rien. Prise de panique, elle saisit les mains qui faisait chavirer son cœur. Quelque chose clochait. On plaqua ses poignets au dessus de sa tête.

« N'ait pas peur. » susurra-t-on a son oreille « Tu n'as plus que ton honneur à perdre. »

On s'attaqua de nouveau à chaque parcelle de son corps. Non... Non ! Cela ne pouvait pas être ! Son cœur était au bord de la rupture. Ses cordes vocales restaient immobiles, pourtant il apparut.

On la libéra. Elle inspira profondément pour la première fois. Gaël était là, près d'elle. Il lui tenait la main de sa petite poigne d'enfant. Elle tentait d'avancer mais cette simple main la retenait. L'air froid faisait frisonner sa peau nue.

Un bruit de lame qu'on tire,

« Traînée.
-Non ! Je ne voulais pas... Je t'en prie... Je trouverai un moyen !

Un moyen pour le sortir de cet abysse, pour les en sortir tous les deux. Le bruissement de l'herbe sous la brise nocturne étouffait tous les son. Les mains de la jeune femme s'accrochèrent à la nuque de son amant pour lui arracher un baiser. Enfin, elle parvint jusqu'à lui. Ils étaient libres ! Ils pouvaient partir à présent. Leur seul chance. Leur unique chance.

-Partir ? Avec toi ? Tu n'y penses pas.
-Mais tu disais...
-A non. J'ai accepter tout cela sur la demande de ton père. Déshonorée, d'accord, mais je ne vais quand même pas me coltiner une tarée pleurnicharde dans ton genre durant le reste de mes jours... Attend... Tu ne croyais pas que le coq était sincère sincère tout de même?

Les mains qui avaient glisser sur le visage du géant reculèrent en tremblant. La barbe drue, la mâchoire massive, les cicatrices s'envolèrent dans un grand rire franc.

Comme toutes les nuit, Cécilie se réveilla en sursaut. « C'est la pleine lune ce soir » lui avait dit Rose avait d'aller se coucher. La belle affaire ! « Si elle avait put se taire pour une fois ! ». Oui, le trop plein d'émotion était toujours plus facile à faire passer pour de la colère ou de l'agacement. Elle effaça ses larmes d'un revers de main rageur et tâtonna jusqu'à sa table de nuit. Empêtrée dans ses draps, elle tira tant et si bien qu'un léger craquement de tissus se fit entendre. Une broutille. Enfin la jeune femme avait mis la main sur le second flacon. « ça ne sert à rien de ressasser de vieux souvenir. Tu le sais. Tu étais passé au-dessus alors ça suffit. ». La potion amère coula d'un trait dans sa gorge. Elle allait finir sa nuit. Voilà tout.

Le visage de Jindanor dansa un moment encore au bout de ses doigts, jusqu'à ce que les somnifères l'emportent.

Rose retint un mouvement d'agacement alors que Cécilie venait de l'interrompre en poussant son quatrième bâillement en moins d'une demie-heure mais un petit rire la dissuada de toute représailles.

-Dit Céci, pourquoi tu bailles ?
-Elle est juste fatiguée, Aline.
-Quand les gens bailles c'est qu'ils dorment pas assez, comme quand ils ont du noir autour des yeux.
-Et oui, je ne dors pas beaucoup mais c'est pour m'occuper d'une petite demoiselle qui pose beaucoup beaucoup de questioooons !

L'aveugle attrapa adroitement le nez de la petite qui trônait sur ses genoux en la faisant légèrement basculer en arrière. Lui arrachant un rire sonore.

-Même pas vrai.
-Ah ? Alors tu sais pourquoi je suis fatiguée toi ?
-Tu travailles trop, comme maman, décida sentencieusement la fillette sur un ton grave.

Rose retourna à ses notes, finissant de consigner ce que venait de lui dicter son amie pour cacher son triste sourire. Avec Cécilie, elles avaient mis en place un système bien à elles, mais après une bonne ennéade de rodage, cela se déroulait parfaitement bien. Ne restait plus que les vrais problèmes... et les personnes à convaincre. Certaines personnes refusaient tout bêtement d'obéir à une étrangère aveugle ou même la provoquait ouvertement, mais pour l'instant la missédoise refusait de faire appel à sa cousine, trouvant petits à petit les leviers efficaces pour trouver sa place d'intendante par intérims. Ce n'était pas facile et l'une comme l'autre se cassaient régulièrement les dents et perdaient de précieuses heures de sommeil mais à en croire la musicienne « le jeu en vallait la chandelle. ». Si elle le disait alors...

La musicienne déposa un baisé sur le front de sa nièce.

-Tu es bien gentille de t'en faire pour nous. C'est important de penser aux autres. Tu deviendras une Dame merveilleuse.
-C'est vrai ? Demanda la petite presque émerveillée.
-Oui et...

Et la porte décida que la demoiselle de Laval devait s'arrêter là. Trois coups sonnèrent à nouveau avant qu'on ne les invite à entrer.

-Madame, une demoiselle attend à la porte, les gardes l'ont laissée passer et elle dit être là pour vous voir. Lyarra qu'elle a dit.
-Faites là venir. Mais allez prévenir les gardiennes d'Aline auparavant.
-Bien Dame de Laval.

Aussitôt la porte se referma et la petite protesta faiblement.

-Ecoutes, voulais apprendre les trois corbeaux, non ? Je te promet que nous le chanterons ensemble demain si tu es bien sage, d'accord ?

Il ne fallut pas plus de quelques minutes pour que la porte du petit bureau se rouvre une fois de plus. Cécilie embrassa une dernière fois Aline pour la remettre à sa nourrisse alors que la voix du coursier retentissait à nouveau, arrivé sur ces entre-faits.

Si Cécilie se redressa bien vite, Rose préféra ne pas bouger et se faire aussi discrète que possible. Elle préférait quand même largement lorsque Jindanor était à proximité, pas qu'elle avait quelque chose contre le Capitaine... mais au moins, elle était sûre de pouvoir penser à autre chose, rien ne leur arriverait...

La petite fille salua rapidement la nouvelle venue d'une petite révérence et quitta la pièce, précédée par ses gardiennes. De même pour le serviteur qui reparti dans méandres de son travail sur un remerciement chaleureux de la missédoise.

« Bonjour Lyarra. Ravie de savoir que vous avez pu vous procurer de nouveaux atours. Il me semble que vous vouliez en apprendre un peu plus sur mon monde, non alors pourquoi ne pas me laisser choisir ? »

Cécilie rit de bon cœur devant tout l'allant qu'elle sentait dans la voix de cette jeune femme. Elle avait bien du mal à la comprendre... ou même à suivre ses changements d'humeur, mais elle était franche et intrigante, sa curiosité se tordait d'impatience.

« Pardonnez mon incorrection, mais j'aimerai vous poser quelques question avant de sortir. Je ne peux m'empêcher de me rappeler de notre rencontre au Temple. Vous aviez l'air si sûre de vous et si... en colère à l'encontre du comportement des hommes... Pourquoi ce revirement soudain ? Pourquoi avoir dit que vous vouliez apprendre de moi ? De plus j'ai entendu dire que vous deviez vous entretenir avec Dame Maélyne et que vous vous étiez déjà entretenue avec elle par le passé. Pourtant elle ne parle jamais de vous. Puis-je savoir ce qui vous unie à elle ? »

Elle ria de bon cœur avec Dame de Laval, un rire cristallin et amusée. Lyarra la trouvait belle dans son rire, gracieuse et douce. Dans le fond, la guerrière appréciait la chaleur humaine de cette noble, devenue trop rare dans ce monde en perpétuel changement. Puis, elle se fut harceler de question. Cécilie semblait l’intriguée par son comportement atypique. Les questions étaient légitime à ses yeux. Deux mondes séparèrent les deux femmes.Cécilie ne représentait qu’une noblesse de sang, guidée par une éducation stricte et insupportable de la noblesse péninsulaire. la vagabonde, son éducation était la survie,survivre avec les armes et survivre en tant que femme traquer par des loups. Deux femmes différentes, deux savoirs différents. Dans ce genre de chose, Lyarra pouvait la comprendre dans ces avalanches de questions.

La guerrière se tut un moment, fixant droit dans les yeux la jeune demoiselle Sans gêne, sans hésitation, la main de la guerrière saississait celui de la noble. Avec attention, teinté d’une force maitrisée, elle l’accompagnait en direction de la chaise, l’invitant à s’assoir.

« Asseyez-vous, c’est mieux pour répondre à vos questions, dont je répondrais avec claireté et assez de détaille pour nourrir votre curiosité.

La guerrière prit sa place, non loin de la jeune femme. Assise, les coudes contre la table, le regard rivait sur le siens. Puis, se mémora les questions avant de la répondre une à une.

« Il n’y a aucun revirement dans mon caractère, j’ai enlevé mon masque de la femme froide, implacable que je montre à la vue de tous. De nature, je suis joueuse,très joueuse comme une femme intrépide, apréçiant les défis de plus en plus ardue.

J’ai une colère envers les hommes, voir l’humanité entière..voir contre l’absurdité que je peux voir..Non, en faites, pour faire simple, j’erre dans cette vie ne me sentant pas dans le monde ou je devais être. J’ai une vision différente des miens, dont, je suis un paria, une femme trop peu orthodoxe. En faites, mon caractère m’empêche de me taire..et d’hocher débilement la tête quand je vois de l’incohérence dans la vie…tout simplement…J’espère d’être simple dans mes propos.… » Ria de bon cœur, puis enchaina. « Pour Maélyne de Lourmel, je l’ai rencontré à travers une route, avec le défis de trouver du travail avec elle..Au départ, nous avons eu divers accroches assez négative…Mais j’avoue que j’étais parfois paradoxale dans mes paroles…Puis, le destin a valu que j’ai un lien familial avec elle….Sur ce lien, je ne sais pas plus..j’attends qu’elle me donne toute sa réponse..Ces questions posait là à elle…Je ne serais pas en mesure de vous répondre..

Puis, Lyarra laissa un silence en suspend, son cerveau réfléchit à répondre à sa dernière question. Puis, après une rapide méditation, elle argumenta,prenant un ton doux mais très franche. Elle n’allait pas prendre quatre chemins, décidée d’aller droit au but.

« A propos de vous, je vous revois moi…Oui, on a une ressemblance…Nous sommes des femmes remplie de capacité, mais qu’on ne cesse de nous bloquer par divers moyens. A travers vous, je retrouve ma féminité que j’ai perdue. Comme je vous ai dis hier. J’ai envie, maintenant, d’avoir une éducation de femme « évoluée », pas une fille qui a naquit dans les merde des basfond de la vie misérable du pauvre peuple. » Elle se tut un moment, n’espérant pas d’être trop dure dans ses paroles, mais son tempérament empêchait d’avoir une phrase très enjolivée. Elle se posa contre le dossier de la chaise, pris la main sans hésitation à Cécilie. Ce contact marquait une chose, Lyarra ne faisait aucune différence de son rang et aux siens, le symbole, un message claire de l’égalité entre les deux femmes. « Quand je vous regarde, je vois tant de maitrise, une femme forte..mais qui est comme une pauvre hirondelle avec la patte cassé. Sans me tromper, votre handicape fait croire à l’ensemble des nobles que vous êtes une personne inutile, peu de valeur…Pardonnez-moi de ma franchise, je constate…mais je pense que les gens ont oubliée quelque chose en vous. Vous voyez beaucoup plus que les gens voyant voient. De cette vision nouvelle, vous avez développé quelque chose qui surpasse votre handicape. Vous ne savez peut-être pas, vous avez une force en vous qui dépasse une femme lambda. Vous êtes gracieuse, remplie d'un maitrise de soi et la force de l'ad..Mh admégation. Je ne sais plus comment dire ce mot..Hahaha..Mais,cette force ne demande qu’à être déployer.

Pour cela que j’ai envie d’apprendre de vous, car vous avez cette force caché..Intérieurement, vous la connaissez déjà... »

Elle était claire dans ses propos, un peu dure…un peu trop abrupt dans ses paroles. En effet, les phrases dures n’étaient pas toujours simples à digérer. Dans cette vision, elle voyait deux scènes probables, la femme lui claquerait la porte ou acceptera cette vérité. Mais, Lyarra désirait de montrer quelque chose que la jeune femme avait peut-être pas vue, aveuglée par les dires de ses compères.

« Désolé d’être un peu franche, je ne vais pas dans les faux semblants. Je préfère dire ce que je vois en vous. J’espère l’hirondelle que vous êtes guérira son aile pour voler très loin, trouver sa grande liberté. Et vous, en quoi je vous intrigue tant ? Pourquoi votre curiosité se tourne vers moi ?Elle prit la main de la jeune femme une dernière fois et souria."Voulez vous savoir à quoi je ressemble réellement?"

Les franchise et la vérité simple des paroles de la jeune vagabonde touchèrent profondément Cécilie. Elle parlait sans détour, ans aucun filtre et complaisance, confiant un cœur à vif à une parfaite étrangère. Partageant jusqu'à des réflexions aussi déplacées qu'intimes. Elle était... Tout le contraire des personnes qui évoluaient dans la noblesse.

Depuis des années, la musicienne se considérait comme bon juge de la nature humaine... Mais ici, face à cette femme qui lui avait d'abord fait pitié, qui l'avait attendrit et attristé par toute la véhémence qu'elle pouvait montrer à l'encontre des homme et de son état de femme trouvait sa place dans une personne plus complexe, plus brisée et forte qu'elle ne l'aurait imaginée... Ou peut-être était-ce exactement ce qu'elle avait entraperçue ce jour là.

Et l'information tomba. A demi, mais bien là. Un lien de parenté ? Mais... Comment ? Une cousine ? Quelle avait du être sa vie pour en arriver à de telles extrémités ?! Elle ne savait pas si elle devait être admirative ou horrifiée, mais étant donné que la vagabonde ne demandait rien et n'en savait pas plus, il n'y avait aucune raison qu'elle mente à ce sujet.

Cela n'avait aucun sens. Elle aurait voulu en parler à Maélyne... Mais comment faire ? Si elle n'avait pas abordé le sujet d'elle même c'est qu'elle préférait le « gérer seule », comme elle le disait. Peut-être devrait-elle plutôt garder cette information pour elle. Veiller sur sa cousine sans lui imposer de parler ainsi de quelque chose à laquelle elle ne voulait pas penser. Elle était suffisamment à fleur de peau. En tout cas pour le moment. Alors autant...

Ses pensées furent interrompues par la voix de Lyarra qui reprenait, plus douce encore. Elle parlait d'elle, de ce qu'elle attendait de cette rencontre... Mais lorsqu'elle décrit Cécilie elle-même, la musicienne resta figée. Elle était... hébétée, suspendu à la voix de cette jeune femme, aux cales et aux coupures fraiches qu'elle sentait sur ses mains. Chacun des mots de l'étrangère tombait sur sa peau comme une note brisée.

Personne, dans toute sa vie, ne lui avait parlé ainsi.

« Abnégation... » murmura-t-elle la gorge serrée.

Mais elle eut beau faire, la coupe était pleine et toute sa maîtrise ne suffit pas à retenir ses larmes. De la reconnaissance. Pas de la Gratitude. Pas de la Compassion. Elle venait d'être Reconnu, valorisé dans tout ce qu'elle avait de plus ignoble, de plus honteux. Ce contre quoi elle se battait quotidiennement tout en le revendiquant comme partie intégrante de son être... sans vraiment y croire peut-être.

Les plus ouverts de ses proches lui reconnaissait des valeur arbitraire. Ta cécité ne change rien. Il lui offrait une normalité fictive qu'elle n'avait jamais eut... Mais qui lui faisait tellement de bien... Comme on bercerait un enfant en lui promettant que la vie est belle. Un havre de paix au milieu des loups. Les autres... et bien... au mieux elle était belle malgré sa différence. Une valeur qu'elle ne pouvait même pas percevoir. La beauté... Le monde semblait tourné autour de cela chez les femmes de la noblesse. Désirable malgré son âge. Quant aux derniers, ils ne la voyait que comme une infirme qui ne pouvait vivre qu'au crochet des autres sans rien apporter de bon. Une malédiction à l'encontre d'une famille trop souvent frappée par le malheur pour qu'elle soit vraiment aussi honnête et croyante qu'elle le disait. Une raison de plus de se méfier d'un Seigneur dont le père et les deux frères aînés étaient retournés à Tyra en l'espace de quelques mois alors qu'il était juste en âge d'hériter.

Valeureuse malgré elle, elle l'était quelque part. Elle travaillait pour cela et en avait pris l'habitude. Elle l'avait intégrer comme une part d'elle-même. Mais forte avec son handicape... Que cette malédiction soit un don, une possibilité d'aller plus loin, de voir le monde d'une autre façon... Oui, elle le revendiquait ainsi lorsqu'on s’apitoyait sur elle. Elle avait basé son art sur ce qu'elle percevait du monde, sur la Mélodie des Sphères comme le disaient certains poètes. Mais personne, jamais ne l'avait reconnue aussi simplement.

Ses pensées s'égarèrent à nouveau vers Maélyne qui avait toujours sut voir la simple personne en elle plutôt que de la définir par un titre ou un handicape. Jérôme qui avait eut confiance en son jugement, en son éducation et son intellect.

Vers Jindanor... Ils n'en avaient jamais vraiment parler. Il l'acceptait simplement. Sans une once de pitié, de honte ou de peur. Il l'avait accepté dès le départ comme une composante d'elle. Sans peut-être même se poser la question ? Et pourtant, elle n'y avait jamais vraiment penser, se laissant aller près de lui comme si c'était la plus naturelle des choses.

Tous ces gens qui avait reconnus des bribes d'elle-même à qui elle vouait une reconnaissance folle. Elle préférait observer les gens directement plutôt que ce qu'on pensait d'elle. Ainsi, on ne risquait plus d'être blessée, d'être trompée... Pourtant, dans les paroles de Lyarra à son endroit, elle sentait beaucoup de choses qu'elle ne voulait pas regarder en face. Et cette approbation qu'elle cherchait toujours un peu et qui lui faisait exploser le cœur de joie tout en serrant sa gorge comme jamais auparavant... Cette approbation dont Lyarra semblait n'avoir ni besoin ni envie.

« Ma Dame... vous allez bien ?
-Oui ! Ou-oui... Tout va bien R-Rose... articula Cécilie entre de sanglots réprimés.

Un sourire indéchiffrable sur les lèvres, elle lâcha précipitamment la main de l'étrangère pour fouiller dans sa manche à la recherche d'un mouchoir. Elle tentait de reprendre contenance malgré tout. Malgré le les jours d'absences et la douleur de Maélyne. Malgré le dégoût dans la voix de certains de ses interlocuteurs depuis qu'elle s'occupait de l'intendance. Malgré le manque de nouvelles de son frère et la mort de ses gardes. Malgré la guerre contre les drows et les querelles de successions.

-Veuillez m'excuser...

C'était peine perdue. Incapable de rester immobile, elle se leva et tendit le bras en direction de la bibliothèque qui se trouvait derrière elle. Un volume tomba sous le choc brusque. Elle tourna le dos à cette femme qui en quelques mots venaient de faire voler sa carapace en éclats, ses sanglots étouffés par la main qu'elle mordait allègrement. Elle ne put que rester ainsi pendant quelques instant. Jusqu'à ce qu'elle trouve le courage de sécher ses pleurs d'une main tremblante.

Rose la regardait, muette derrière son bureau de scribe. Dans le silence lourd, elle avait échangé un long regard avec Lyarra, le premier qu'elle arrivait véritablement à poser sur elle. Mais là ou la guerrière aurait put craindre du reproche il n'y avait qu'un sourire inquiet rayonnant de reconnaissance.

Enfin, Cécilie se retourna et se rassit.

-Veuillez pardonner... Pardonner cet écart. L'ennéade a été longue... Mais ce n'est certes pas une excuse. Pardonnez-moi, s'excusa-t-elle à nouveau.

« Désolé d’être un peu franche, je ne vais pas dans les faux semblants. Je préfère dire ce que je vois en vous. J’espère l’hirondelle que vous êtes guérira son aile pour voler très loin, trouver sa grande liberté. Et vous, en quoi je vous intrigue tant ? Pourquoi votre curiosité se tourne vers moi ?

De nouveau, on pris la main de la demoiselle.

« Vous êtes bien lyrique pour une vagabonde, rit-elle légèrement pour essayer de dissiper plus rapidement son trouble.
"Voulez vous savoir à quoi je ressemble réellement?"
-Je vous demande pardon ?

Toujours un peu embarrassée dans ses propres pensées, Cécilie mit quelque secondes avant de comprendre la demande de cette femme aux mains franches et laborieuses.

-Je... Voir le visage de quelqu'un est quelque chose de très personnel. Je ne... Je ne préfère pas... Du moins pas avant de vous connaître un peu mieux. Mais hmmm... pour répondre à votre question.

Elle s'éclaircit de nouveau la voix et prit une inspiration, terminant de reprendre le contrôle.

-Je vais essayé d'être aussi franche que vous l'avez été. Vous m'avez sembler... Dénuée de toute contrainte et de toute responsabilité. Vivant et voyageant par vous même. Vous battant à l'égale d'un homme, agissant à l'égale d'un homme, d'instinct. Sans attache ni lien. Sans personne pour vous retenir ou vous blesser. Vous semblez tant vous moquer de l'avis des autres et de leur approbation... Et pourtant vous suivez votre chemin. Le votre, celui que vous tracer pas à pas, pas celui qui vous a été attribué par les convenances. Je vous ai trouvé agressive et un peu rustre, je l'admet. J'ai trouvé incompréhensible le rejet dont vous faisiez preuve... Mais vous n'abandonnez pas. Même pour une chose aussi triviale que quelques mots prononcé par un jeune homme un peu trop pédant. Ajouta-t-elle en riant à demi.

« J'envie votre instinct et votre passion... votre liberté... »

Tels furent les mots qui ne passèrent jamais ses lèvres. Il y avait toujours des limites à ne pas dépasser, et si Lyarra n'en était pas consciente, Cécilie ne le savait que trop.

-Sur le moment, j'ai trouvé votre comportement aussi stupide que remarquable. Et pour tout vous dire, je serais honorer d'aider une personne telle que vous de quelque façon que ce soit... Mais si cela ne vous gène pas, je vais déjà essayé de faire en sorte que ma cousine ne vous fasse pas jeter au cachot pour vos manières.

Elle serra les mains à la fois longue, fines et abîmées.

-Mais je manque à toutes les politesses élémentaires. Voulez-vous boire quelque chose ?

Le spectacle était grandiose, Cécilie pleurait de joie, rose avait une reconnaissance pour Lyarra. C’était beau, magnifique de voir une femme se livrer à une simple étrangère. D’un côté, Lyarra esquissa un petit sourire, remplie de fierté, une joie intérieure de lui faire du bien. Au moins, l’abcès était crevé pour voir une nouvelle femme, différente de sa maitrise totale.

Rose et Lyarra se regardèrent. La déduction était rapide, cécilie ne se dévoilait pas facilement aux yeux monde. Ce moment de plaisir était un prévilège à ses yeux.

« Bien, je vous laisserais le temps pour vous, si vous êtes décidé de me toucher. » en répondant à son refus avec un air amusé.

Puis, la guerrière se laissa envouter dans les belles tirades à son encontre, remplie de compliment. Sa main contre sa joue, le regard rivait sur le siens, lyarra l’écoutait avec attention, plutôt, elle buvait ses paroles avec un soupçon de gêne. Les paroles firent comprendre que la guerrière représentait cette femme indépendante. De ce fait, Cécilie enviait Lya, sa vie semblait plus libre que la sienne. La voie de l’arme représentait cette liberté de sa personne, sa puissance personnelle vis-à-vis du monde, un pouvoir immense émanait de ses mains. Mais beaucoup d’homme et de femme n’avaient pas ce pouvoir, ce don d’imposait sa liberté.

Mais cette liberté, la rage lui avait couté de nombreuse cicatrice morale et physique. La circonstance de la vie l’avait interdit d’être une femme fragile, son maitre lui interdisait. La survit prévalait sur la notion de morale. Dans cette folie de la guerre, on avait la liberté mais cette indépendance était parfois dangereuse. Dans son regard d’enfant, d’adolescente et de sa vie de jeune femme, les horreurs de la guerre n’échappaient pas à son esprit, le cauchemar la hantait. Un jour, le traumatisme la rendrait folle, la tuerait. Quand ? Elle ne le sait pas. Mais ce jour viendra.

Lyarra n’allait pas dire sur son passé, la sensibilité de sa dame du moment était trop vive, trop fragile. Elle se contenta de répondre à sa demande.

« Je veux bien…hum…du lait chaud avec du miel ! Si vous en avez ! j’adore le lait chaud…Est-ce possible ? » Demanda gentiment à la jeune femme et à la suivante.

La suivante ne tardait pas d’accepter la demande des deux femmes, s’empressant de réaliser le souhait des deux jeunes femmes. Seule, Lyarra resserrèrent ses mains sur elle, réchauffant doucement sa peau comme une voile protectrice. Avec tendresse, son doigt retire la dernière larme de cécilie.

« c’est tellement bon de pleurer et de se sentir compris. « Je ne sais pas comment vous dire…mais je suis touchée par vos propos… » disait-elle d’une voix douce.

Un petit moment de silence régna, lyarra se tut, réfléchis un conseil qui pourrait aider cette femme blessée par la vie. Le silence lui permettait de réfléchir, méditait son être intérieur avant de parler en toute franchise, voir avec son cœur. Ses mains étaient collées aux siens, teinté d’une douceur presque fraternelle, voir maternelle.

JE vois… je peux comprendre votre curiosité dans ce cas. Mhhh… » un silence….et continua. « J’accepte votre apprentissage sur mes manières. Je veux mieux argumenter et approuver ma parole. Je vous avoue que la première accroche avec Maélyne de Lourmel était tendu…C’est une femme patiente… je me disais que c’était presque un miracle que je ne sois pas en prison. Le paradoxe des propos me fait contredire pourtant j’ai des idées clairs dans ma tête…Oui, je veux bien. Les mots sont comme une épée, il faut l’affuter. »

Maintenant…regardez ma philosophie…Ma philosophie est très simple. Tout le monde meurt un jour ou l’autre. N’importe quel que soit son rang. Dans cet optique, je m’estime égal à un noble donc je m’estime que ma vie je la mène comme je l’entends. Personne n’a le droit de me soumettre et me dire quoi faire. Je fais ce que j’estime de faire de mon propre chef. »

La fougueuse guerrière mit un doigt sur le cœur de la jeune femme, puis, sur son front. Ces deux gestes étaient simples, essayant de faire comprendre de manière symbolique sa vision de la vie. A partir de ce principe, sa philosophie n’était pas du tout dans les règles de l’ordre établit, voir contraire. La noblesse ne représentait rien, voir inutile dans sa philosophie. Sa vision du monde était fondée sur la réel méritocratie, une personne de valeur avait beaucoup plus de légitime que les notions de sang. Les notions de la ligné de sang était inutile, voir stupide.

« Votre corps est votre royaume, vous êtes le seul maitre dont personne n’a le droit de le prendre, ni même la famille. Voilà pourquoi…les gens sont effrayer à cette idée.»

Par surprise, elle tapa ses mains contre la table, changeant d’air cette fois. Fini, le coté émouvant, il fallait changeait d’air pour le bien des deux femmes. D’un ton nonchalant, franche et débordante d’énergie.

« En faites ! Si on regarde bien ! Je suis une femme qui porte les ovaires et les couilles des messieurs ! Pour ça que je fais peur ! Une femme qui a des couilles ! Voilà, mon rêve ! Je veux monter ma compagnie, dirigé les hommes et voir utiliser mon armée pour aider Lourmel en tant qu’homme libre en respect des véritables lois. Mais surtout, montrer au monde que je suis une femme avec des couilles ! » dit-elle en haussant la voix, le bras levé avec le fameux point de victoire. « Voilà mon rêve ! »

Au même moment, la suivante ramener le plateau avec trois cruches. Son regard était rivé sur celui de Lyarra. Elle se mit à rire, un fou rire s’empara de la servante. La scène était digne d’un théâtre burlesque. En crescendo, Lyarra se mit à rire avec Rose, un rire enfantin, le retour à l’enfance la rajeunissait à son âge de petite fille intrépide. Retrouvant faiblement son sérieux, assise de nouveau sur la table, ses doigts tapotaient la table.

« Bon, j’ai trop accentuer sur ma clameur de victoire. Mais oui, une femme meneuse d’homme, c’est tellement jouissif… Ainsi, aujourd’hui, montrez que vous êtes une femme avec des ovaires, porteuse de couille des hommes avec votre douce voix, remplie de mystère »

La cruche en face d’elle, contemplatif de cette boisson livrait par les dieux. Lyarra la saississait doucement, deux mains contre la cruche puis apprécia le gout volupté du lait aux miels. Le soupire de plaisir montra son appréciation pour cette douce liqueur.

« Merci pour la cruche…»

Sous la tirade « couillue » de Lyarra, Cécilie esquissa un sourire. D'autant plus en entendant l'arrivée de Rose et le fou-rire qui prit les deux femmes. Mais aucun rire ne passa ses lèvres.

Ses valeurs étaient si éloignées de celles de cette femme... Mais cela ne servirait à rien d'en discuter. Elle n'était pas là pour débattre d'une bonne vision du monde mais pour imposer la sienne. Qu'elle soit reconnue et acceptée était terriblement important. On repérait assez vite ce genre de comportement en côtoyant les diverses cours des diverses régions de la Péninsule. Aussi préféra-t-elle se taire, restant sur son impression positive et profitant de l'accord parfait que produisait la corde sensible qui venait d'être touchée.

Mais ces petits détails avaient permis à Cécilie de noter précisément ce qui clochait dans le comportement de cette femme. Elle agissait à la fois avec une grande perspicacité et une candeur d'enfant.

« Merci Rose », glissa-t-elle lorsque la jeune femme lui remis le bol en main propre. Froid, comme elle le préférait depuis son enfance. Une gourmandise plus qu'autre chose d'ailleurs...

« Vous avez de sacrez projets ! Qui sait, vous pourriez être d'une aide précieuse pour Lourmel dans un proche avenir. »

Mais pour cela elle devrait faire des concessions et accepter certaines parties du monde comme elles étaient au lieu de s'épuiser à combattre des moulins-à-vent. Jusque là, elle pourrait à peine camoufler son esprit libre sous un épais fard de politesse... Et se heurterait violemment à des murs qu'elle ne pourrait pas briser. Cécilie le savait parfaitement. Mais ce n'était pas quelque chose qu'elle pouvait lui enseigner. Tout au plus pourrait-elle peut-être la mettre sur la voie si elle l'acceptait.

En attendant, elle aurait le fard, ça la musicienne pouvait s'y atteler.

« Je peux déjà vous donner un conseil : évitez ce genre de discours idéologique face à Maélyne, au moins pour l'instant. Prouvez vos idées par des actes et on vous écoutera souvent plus facilement. Rose, accepterai-tu de m'aider un peu ?

-Moui ma Dame...

Elle n'avait pas l'air très sûre mais dans le doute, et surtout lorsqu'elles n'étaient pas seules, Cécilie était toujours sa dame.

« Merci. Si vous le voulez, Lyarra, nous irons dans les jardins, mais tout d'abord, pourriez vous faire une révérence à Rose ? » sourit-elle, un soupçon d'amusement dans la voix.

« Je peux déjà vous donner un conseil : évitez ce genre de discours idéologique face à Maélyne, au moins pour l'instant. Prouvez vos idées par des actes et on vous écoutera souvent plus facilement. Rose, accepterai-tu de m'aider un peu ?

« Vous avez raison »

Lyarra se contenta de confirmer sa réponse. Elle accepta légèrement cette vérité ardue. Son idéologie contrastait à son faible pouvoir dans la société. Cette réalité, la guerrière avait du mal à accepter. Néanmoins, Lyarra prouva déjà son acte par la mission en territoire Wandrais. La mission demeura éprouvante, dangereuse. Sa réussite était issue de sa témérité, sa hardiesse de vivre. Un noble ne pourrait pas survivre dans cette mission, les chevaliers emploieraient des gens comme Lya pour faire la sale besogne. Dans cette logique, Lyarra pouvait se moquer aisément des « chevaliers » avec leurs fiertés de coq.

« Merci. Si vous le voulez, Lyarra, nous irons dans les jardins, mais tout d'abord, pourriez vous faire une révérence à Rose ? »

Lyarra étira un sourire contraint. la guerrière ne comprenait pas la raison de sa demande. Rose n’était pas supérieur à Lyarra. S’incliner à la noblesse était difficile pour son orgeuil, mais s’incliner pour une suivante, la demander bien plus.SA vie de roturière semblait plus simple que ces codes de noblesses. Mais, Lyarra apprenait que le monde ne marchait pas avec son idéologie et ses codes. Elle tut un moment sa fierté et s’inclina devant Rose. Sa révérence fut simple, maladroite qui devait être maitriser.

« Je vous accompagne, bien sur. »

Aussitôt dit, Lyarra se laissa guider par Rose. Les trois femmes se retrouvaient en direction du jardin, après avoir traversé le couloir. Lyarra poussa un soupire de plaisir, l’allusion d’être moins oppressée que ces quatre murs du château. Elle balaya le jardin du regard ; la femme n’appréciait pas trop cette nature artificielle. La nature sauvage était plus belle que la volonté de l’homme de dompter son environnement. Il ne faut pas négliger que ce jardin restait un havre de paix, loin des tumultes des conflits dont Lyarra était coutumière. Pour montrer, son appréciation, elle rompu se léger silence.

« C’est paisible ce jardin. »

La guerrière marchait auprès de Cécilie, les bras croisaient sous la poitrine. Son esprit était depuis quelque instants, voir quelques jours tourmentés par sa réelle vocation. Son rêve était dirigée les hommes, de montrer sa valeur. Cécilie restait la seule femme qui connait ses réelles motivations. Mais, Lyarra n’avait ni l’argent et des gens pour appuyer son projet. Son seul talent était son talent pour le combat. Mais, lya connait sa grande faiblesse, la diplomatie. Son père était maitre dans ce domaine et permettait d’avoir beaucoup de petit privilège. Il fallait changer, maîtrisée cette art, avec l’avenir de clore le bec des nobles qui composait la péninsule.

Dans cette vaste entreprise, Cécilie était un pivot non négligeable pour avoir l’approbation de Maélyne. Ses conseils resteront plus avisés que Lya. Elle était noble, Lyarra ne l’était pas. Un monde séparait les deux femmes dans un large fossé. Parfois, elle rêvait de voir cette société traditionnelle volait en éclat et d’abolir tout cette notion de noblesse. Mais ce rêve ne sera pas de son vivant, donc il fallait s’adapter et évoluer dans ce monde.

« JE rêve réellement de faire ma compagnie, mais, je ne vous cache pas que je n’ai rien pour me lancer dedans. Mon rêve semble loin et proche à la fois. Dites-moi, en quoi Maélyne aura besoin pour que je puisse l’aider dans sa vocation. » Elle se tut un moment,puis, machinalement, son cœur parlait « Dans un autre sujet, parlez-moi de la famille d’Outremont, la famille que je ne connais pas…Dites-moi qui est « E » d’Outremont, l’homme qui est censée être mon père de sang. Si je me souvenais bien…elle était Marquise. Marquise d’Outremont…Donc, serait-elle ma sœur ? Tante ? »

La logique voudrait que Lyarra oublie son origine de fille noble ; son cœur disait le contraire. Sa mère était presque une inconnue, son père noble était lui aussi un inconnu. Depuis toute sa vie, la guerrière ne connaissait rien de « son lignage », ses ancêtres étaient un mystère. Elle ne pouvait pas nier, elle voulait savoir d’où elle venait. Connaitre sa propre existence. Son cœur témoignait son ardent désir de savoir sur son ascendant, elle battait dans un rythme effréné, limite douloureux. Son visage masquait légèrement un visage calme mais une femme quelque peu émotive.

« Il est horrible de vivre sans connaitre son ascendant. Ma mère était une prostituée, presque une inconnue dont je la connais par un simple croisement. Mon père de sang est un noble qui a eu le malheur de m'avoir eu. Mais j’ai envie de connaitre mes origines depuis le voyage. Je veux connaitre mes origines. Depuis, mon enfance, je veux savoir qui suis-je réellement. » sa voix était retenue pour ne pas troubler son émotivité passagère. Elle laissa sa phrase en suspend pour achever par une phrase qui témoignait sa frustration. « Mais le plus frustrant, c’est de savoir que je suis une batarde donc aucune valeur. Le monde est un paradoxe non ? » finit-elle par une voix qui s’atténue comme une mélodie qui prenait fin.

Cette vérité lui faisait mal. La vie de roturière était dure mais simple à se faire à l’idée. On n’était pas noble, donc on savait ou était notre place dans le monde. Mais, Lyarra était une batarde, le sang bleu coulait à moitié dans ces veines. Son père pourrait la reconnaitre, lui montrer un autre chemin que cette vie de guerre. Le destin aurait pris un autre chemin.

Dans cette situation, Lyarra enleva sa carrure de femme joueuse, déterminée et caractériel. Indirectement, son masque s’effrita pour montrer son émotivité de femme. Devant Cécilie, elle baissa indirectement sa garde. Son visage témoignait une tristesse, voir désabusée de la vie. Amèrement, la jeune femme connaissait déjà sa bâtardise. Au plus profonde de son subconscient, elle regrettait amèrement de connaitre ses ancêtres, car elle n’était rien. Une merde parmi les merde.

« Pardon de vous avoir fait part de ma curiosité. Je ne pouvais pas retenir mon impatience. Trop de mystère plane sur mon enfance. Mais., je doute qui a une réelle utilité de connaitre mon ascendant…

Rose semblait tout aussi surprise que Lyarra de la demande de la jeune noble. Ses yeux firent plusieurs fois l'aller-retour entre les deux femme, assez perplexe... et s'approcha d'elle. Mais lorsque Lyarra s'exécuta, l'évidence illumina l'esprit de la suivante comme un petit soleil. Elle sourit simplement à la roturière... et s'exécuta à son tour. Elle plia le genou, inclina la tête, tenant l'ourlet de sa robe avec légèreté. Une révérence impeccable bien loin des manières des servantes ordinaire. Une révérence de Dame.

Si tu dois être l'ombre d'une dame, autant que tu saches te comporter comme tel, lui avait un jour dit Dame Mathilde. Alors elle s'y était appliqué. Une grande dame cette femme...

Puis Rose vint jusqu'à Cécilie, s'emparant de sa main pour la poser sur son épaule et quitter la salle. Marchant à travers les couloirs d'un pas mesuré, Cécilie fut la première à rompre le silence.

-Alors Rose ?
-Désolée de vous mettre dans l'embarras, Lyarra, mais il si vous voulez être accepter à la cour il va falloir travailler votre révérence. »
-Ce n'est pas pour vous mettre mal à l'aise, repris Cécilie, soucieuse de ne pas braquée la guerrière, mais un simple salut peut mettre quelqu'un dans de bonnes ou de mauvaises dispositions à votre égard. Autant que votre façon de vous tenir, de regarder, ou le ton sur lequel vous parlez. Plus vous connaîtrez les codes de la noblesse, plus vous saurez les appliquer, plus il vous sera facile d'être écouté et respecter... Et plus il vous sera facile de comprendre ce que les personnes autour de vous sous-entendent par leurs simples manières.
-Regarder les manières de ceux qui vous entourent et copiez les, cela vous évitera bien des embarras, croyez moi.

Combien de fois Rose lui avait soufflé à l'oreille quelques indications pendant une soirée ? La baronne vous a jeter un regard. La révérence de telle seigneur était à peine esquissée. Il ne vous a pas quitté pendant tout le temps de la danse... Tant de détails primordiaux pour savoir comment s'adresser et obtenir ce qu'elle voulait.

Dehors, le parfum des fleur, de l'herbe, de la boue et, plus lointain, l'odeur plus âcre des chevaux lui sauta au visage. Cécilie l'appréciait décidément beaucoup, ce jardin. Calme, frais, ombragé, il ne manquait plus que le ressac de la mer et l'odeur de l'iode pour en faire un lieu parfait. Certes, elle n'était pas seule cette fois, donc les fleurs n'avaient que leur parfum pour lui plaire. Mais qu'importe ?

Elle écouta la jeune vagabonde lui demander des précisions sur les prétentions de Maélyne. Et lui répondit assez succinctement... Mais Lyarra ne semblait pas prêter la moindre attention à sa réponse. Elle continua presque immédiatement... Sur un sujet toujours plus personnel. Sa candeur était toujours la même...

C'était étrange de voir cette femme si forte en apparence, si sauvage, garder une franchise aussi incompréhensible dans le moindre de ses mots. Elle était... constamment à fleur de peau

« Pardon de vous avoir fait part de ma curiosité. Je ne pouvais pas retenir mon impatience. Trop de mystère plane sur mon enfance. Mais., je doute qui a une réelle utilité de connaitre mon ascendant…

Alors qu'elle s'était résolue à lui laisser le temps qu'il faudrait pour se reprendre après la tension qu'elle avait senti dans sa voix, la musicienne s'arrêta pour saisir le bras de Lyarra. Elle glissa sans peine, non jusqu'à sa main, mais jusqu'à son épaule pour la serrer un bref instant contre son cœur.

-Vous allez m'écouter très attentivement. Savoir d'où vous venez ne changera pas qui vous êtes. Une famille ne définit pas une personne.

Elle recula d'un pas, gardant les mains de la jeune femme dans les sienne un moment avant de reprendre la marche au milieu des allées fleuries, main sur l'épaule de son amie.

-Néera nous a donner le Choix pour que nous nous déterminions par nos actes. Si le destin vous a épargner une noble vie, c'est seulement qu'il n'a pas fait peser sur vous le devoir d'être un exemple pour les autres. Elle ne vous en a pas pour autant refuser la possibilité. Vous pouvez forger votre destin, mais pour cela, vous devez accepter de connaître les règles du jeu pour ravoir les utiliser à votre avantage. Suivez-moi. Rose, le bosquet.

En lui répondant, le ton de Cécilie s'était fait plus doux que jamais. Lyarra ne semblait avoir aucune idée des risques qui l'entouraient malgré tout ce qu'elle avait du traverser pour devenir ce qu'elle était. Dans le monde de la noblesse, elle se ferait tailler en pièce... Au moins ce serait toujours moins risqué de la voir rester auprès de Maélyne pour essayer de fonder une compagnie de mercenaire que de partir sur les traces des armées qui défiaient les drows, même si l'idée paraissait aussi déplacée que rebutante à la jeune Missédoise. Au moins elle ne risquait pas de se faire trousser par un contingent de soldats n'ayant pas vu une jeune femme depuis des ennéades. Face à dix hommes entraînés au combats, même une fine lame ne ferait pas le poids... Et Cécilie ne voulait pas que cette femme se brise sur ce genre de réalité.

Elles s'enfoncèrent toute trois dans les allées jusqu'à un banc de pierre ombragé d'arbre à côté d'un muret. Ici, elle pourrait entendre toute personne approchée sans être vue par aucune d'elles.
Restant debout, la musicienne s'accapara de nouveau les mains de Lyarra, pouce sur ses paumes. Elle avait parfaitement conscience d'entrer sur un terrain de sable mouvant. Lyarra semblait prendre le sujet très à cœur... Et si c'était vrai, Maélyne devait en être également extrêmement touchée. La ressemblance de sonorité entre Lyanna et Lyarra ne devait pas non plus l'aider...

-L'homme que vous décrivez. Il est votre père, n'est-ce pas ? … Elle hésita une seconde avant de reprendre. Il se nome Emmanuel d’Outremont. Il est mort il y a des années, Tyra le garde. Et il était le père de l'actuelle Dame de Lourmel. Ce qui fait d'elle... je suppose... votre demie-sœur.

Cécilie inspira profondément, sa volonté soulevant le Voile qui atténuait la présence des courants magiques autour d'elle. Une douce chaleur irradia sa poitrine et son pendentif lui chauffait la peau. Elle répéta intérieurement le mot d'ordre de sa famille et expira, repositionnant le Voile avec concentration. Rien ne s'était produit. Ce n'était pas le but. Ce qu'elle venait de faire était légèrement dangereux, mais la tension de cette masse sauvage qu'était la magie l'obligeait à affermir sa volonté.
Désormais, elle était parfaitement calme.

-Par votre père, la Dame-Dieu a porté une attention particulière à votre Souffle. N'en gardez pas rancœur. Croyez mois, vous ne prouverez rien en vous accrochant au nom d'un homme mort ou à une famille à laquelle vous n'avez jamais pensé appartenir. Tracez votre route au delà de tout ce que votre sang peu signifier. Utiliser ce gage pour faire honneur à Son Choix.

Elle s'arrêta un instant avant de lâcher les mains de la jeune femme pour incliner la tête.

-Je vous le demande comme une faveur : n'accablez pas Maélyne avec des questions sur sa famille. Trop de choses sont arrivées pour qu'elle parle le cœur léger. Vous risquez de faire beaucoup de mal sans le vouloir. Soyez respectueuse avec elle, autant à propos de ses ordres que de sa vie privée. Elle le mérite plus que vous ne l'imaginer.

Cécilie était tendre, mais avait ciblé un gros nœud pour la guerrière. Prendre sa destinée en main ? Une chose que la jeune femme avait un gros souci. Lyarra était certes forte, mentale d’acier, une bonne guerrière et une femme très « philosophique ». Tout cette qualité était héritée du vieux loup.
Mais !

La foudre de guerre avait ses limites. La louve était seule, un doute s’était installée dans son être. Si à l’époque, elle se contentait de suivre le vieux loup, à présent, elle devait prendre un choix. De ce fait, son comportement était très indécis, l’avenir lui semblait difficile à choisir. Son rêve de monter une compagnie disciplinée était peut-être un trop grand rêve. Lya le savait, elle avait une mentalité forte, mais sa jeunesse l’empêchait d’être écoutée, de diriger, accompagnée par le fait que c’était une femme. Puis, son éternelle indécision sur son avenir, l’empêchait de fonder réellement son rêve. Est-ce la peur de l’échec ? Le fait que ce rêve était totalement utopique, voir une folie ? Lyarra ne savait pas, en ce moment, la jeune femme se cherchait.

Cécilie n’avait pas tort, il fallait prendre un choix. Connaitre ses origines n’avait rien à faire sur la décision, la route que la guerrière devait prendre. Dans cette situation, Cécilie était plus forte que Lya, son esprit était plus affuté. La guerrière devait vite prendre un choix et aller au bout de son idée. Il fallait changer, prendre un cap et s’y tenir. La noble la motiva, redonna un peu plus la flamme qui lui manquait. Elle était seule, son maitre n’était plus à ses coté. Dans cette solitude, la femme devait montrer sa réelle capacité, tracée sa route. Le destin avait fallu que Cécilie lui fasse une piqure de rappel.
Après tant de réponse de la part de Cécilie. Lyarra se tut un moment, écoutant Cécilie de demander une faveur à propos de Maélyne. Elle comprit parfaitement la recommandation de son amie du moment. A quoi servirait d’accabler la dame ? Maélyne ne savait rien de l’histoire d’adultère de son père. Il ne savait pas tenir ses couilles, tout simplement. En tout cas, sa mère était forte pour le charmée, on ne pouvait pas nier le contraire. Lyarra connaissait un peu plus sur son origine, mais son origine ne façonner pas son avenir.

Après avoir perdue son sang-froid par cette élan d’émotion, Lyarra reprit ses esprits, se réaffirmer et canalisa son hyperémotivité. Il fallait se maitrisée, s’affirma la guerrière dans son être intérieur. Il ne fallait pas trop céder à l’émotion.

« Je vous le promets. Je n’irais pas l’accabler. » Elle recouvrit sa main par les siennes, « Par contre, tout ce que je vous ai dit, gardez le pour vous. Je vous avouerais que je ne pensais pas vous montrer toute mes faiblesses. J’aimerais que toute cette discussion, ma raison d’être ici. Vous le gardiez pour vous. Je ne vous connais pas, mais j’ai une grande confiance pour vous. »

Puis, sa pensée se tourna légèrement à Amblère. Demain, Lyarra ira faire la guerre là-bas pour plusieurs raisons tels que la fortune, de nouvelle armure et commencer à mettre en place son projet de Mercenaire. Elle savait très bien que les anciens compagnons du vieux loup seront là. Cette guerre serait un bon moyen de former sa compagnie. Mais à l’intérieur, Lyarra voulait tester son talent d’épéiste. Elle était tenté.

« Demain, je partirais à Amblère. Je ne veux pas vous ennuyer pour les raisons qui m'a pousser à faire la guerre » Puis, la femme se tut un moment,guettant la réaction de Cécilie pour ensuite répondre à ses futurs questions. Dans un ton plus doux, elle reprit « Profitons de cette journée. Dites-moi, maintenant, partageons nos univers. Parler moi du votre, montrez-le-moi, je vous montrerai la mienne. »

Hrp: désolée, mon vilain rhume m'aide pas pour répondre au rp! Désolé si il y a des fautes..ou peu de matière T.T

Et bien voilà qui tournait à l'habitude. Après avoir assurée à la vagabonde qu'elle ne risquait pas de voir s'ébruiter quoi que ce soit. Après l'avoir remerciée pour sa promesse de ne pas insister auprès de Maélyne. Cécilie ne put retenir un rire jaune à sa dernière annonce.

Le lendemain elle partirait à pour le Front. Elle laissait tomber cela comme un cheveux sur la soupe après lui avoir demander de lui enseigner les bases de la politesse ? Lourmel ne devait être qu'un lieu de transite finalement.

Enfin... Cette pauvre fille n'avait sûrement pas conscience de ce à quoi elle s'exposait. La jeune noble se reprit rapidement, gommant de ses traits jusqu'à la moindre trace du cynisme qui venait de lui échapper. Sa voix et son ton était de nouveau doux et sereins, malgré le fait que son esprit reste assez dubitatif face à l'ironie de la situation.

-Vous partez seule à Amblère ? Une femme seule au milieux des armées ? Vous êtes sûre de vous ?

Elle écouta les réponses mais n'avait pas trop d'espoir. Personne ne pourrait faire entendre raison à ceux qui décidaient de partir à la mort sur un coup de tête.

-Enfin, je pensais que vous pourriez peut-être me donner quelques conseils pratiques pour me défendre mais j'imagine qu'avec un voyage si dangereux qui se profile, vous devez rêver de vous reposer encore un peu. Nous nous reverrons à votre retour. J'ai été ravie de pouvoir partager avec vous... et j'espère sincèrement que vous reviendrez saine et sauve. Ajouta-t-elle avec un sourire encore plus sincère.

Elle chercha une fois de plus le contacte de la main de la vagabonde pour serrer ses doigts un court instant avant de faire demi tour, s'accrochant à l'épaule de Rose. Elle n'avait pas envie de s'attacher de trop près à ces gens qui partaient à l'abattoir. Jindanor lui avait fait le coup de cette balade juste avant son départ. Et voilà que cette femme venait la trouver, mettait sa vie sur la table avant de lui annoncer à son tour qu'elle serrait peut-être au côté de Tyra d'ici une ennéade ?

Non. Elle refusait d'accepter ce genre de comportement égoïste. Ils disaient l'apprécier, liaient amitié... atteignaient sa confiance bien trop vite, et partaient en l'emportant sous le bras comme un coussin de voyage ? Assez. Elle avait par trop baissé sa garde ces derniers temps.

Quelques pas plus loin cependant, elle retint sa suivante d'une pression et jeta par dessus son épaule sans vraiment se retourner.

-Si vous avez l'occasion de rencontrer Jindanor Numanor... C'est un géant d'après ce qu'on dit. Il doit suivre les sans-bannières. Si vous avez l'occasion de le croiser, rappelez lui que... sa parole est d'or. Je vous souhaite bon voyage, Lyarra. J'espère sincèrement que vous trouverez ce que vous cherchez. Puisse la Dame-Dieu veiller sur chacun d'entre vous...

Lyarra aperçut son rire cynique. Elle était surprise par cette acte, voir dubitatif. La femme serait-elle amèrement surprise de sa décision ? Oui, sans doute. Lyarra aurait dû prévenir en avance de ce choix de partir à la guerre. Trop tard, elle avait mal calculé son coup. La femme devait être vexé, son cynisme affirma cette hypothèse.

Vous partez seule à Amblère ? Une femme seule au milieux des armées ? Vous êtes sûre de vous ?

« Oui, je connais quelque mercenaire que j’avais connue quand j’étais adolescente. Je ne vous cache pas, la guerre m’est familier. J’étais un peu comme Rose, je suivais mon maitre à chaque instant, voir en bataille. C’est un milieu pour les hommes, même je suis contre cette idée car Othar ne fait pas de différence de sexe. Othar permet au femme de se battre. »

-Enfin, je pensais que vous pourriez peut-être me donner quelques conseils pratiques pour me défendre mais j'imagine qu'avec un voyage si dangereux qui se profile, vous devez rêver de vous reposer encore un peu. Nous nous reverrons à votre retour. J'ai été ravie de pouvoir partager avec vous... et j'espère sincèrement que vous reviendrez saine et sauve.

Cécilie ne manquait pas d’étonnement pensa Lyarra. Elle trouva cette femme très courageuse son handicape ne permettait pas d’avoir envie de se défendre. Une nouvelle fois, cette femme était plus forte qu’elle en pouvait l’air. Peut-être, Othar appréciait ce choix, voir il serait heureux de voir une petite guerrière aveugle qui montrerait aux yeux du monde que son handicape n’était pas une fin en soi. Car Othar appréciait les personnes courageuses, la guerrière approuva intérieurement son désir d’apprendre. Le monde était dangereux, une aveugle ne ferait pas le poids contre l’avidité de l’homme. Pour cette raison que Néera avait des limites dans ses préceptes
.
Lyarra se demanda de quelle façon l’entrainer. Il ne fallait pas se mentir, la cécité n’allait pas aider la jeune femme à être très efficace. Le meilleur moyen d’apprendre serait de lui apprendre la sensation, aiguisé l’ouïe et le touchée. Puis, Rose devra être plus qu’utile pour l’entrainer et la protégée. Oui, Rose devra démontrer encore plus de persévérance pour préserver la vie de sa maitresse.

Lorsque sa main empara les siennes, une surprise dérangeante la frissonna. Cette sensation était désagréable, presque un signe d’adieu en direction de la jeune guerrière. Elle se retint de soupirer, apercevant Cécilie quitter le jardin. Puis, elle s’arrêta.

« Si vous avez l'occasion de rencontrer Jindanor Numanor... C'est un géant d'après ce qu'on dit. Il doit suivre les sans-bannières. Si vous avez l'occasion de le croiser, rappelez-lui que... sa parole est d'or. Je vous souhaite bon voyage, Lyarra. J'espère sincèrement que vous trouverez ce que vous cherchez. Puisse la Dame-Dieu veiller sur chacun d'entre vous... »

Il était hors de question que les femmes partent. Dans son accent très nordique, elle interpela.

« Attendez »

Sans gêne, sans hésitation, Lyarra se mit face aux deux femmes. Le regard rivé sur celui de Cécilie.

« Bien, je dirais ce que vous m’avez dit à Jindanor. Si c’est bien le géant, avec une voix grave et une chevelure ébène à côté de son ami Anthoine. Si c’est lui, je le connais bien. » Elle s’arrêta un moment, la guerrière était un peu hésitante mais elle continua. « Cependant, il serait peut être préférable de lui donner une lettre pour écrire vos pensées. Un message écrit marquera plus que mes mots. Demain, avant le départ, je prendrais la lettre et je lui donnerais. Du moins, c'est ma suggestion. »

Oui, il serait préférable de lui donner une lettre à ce dernier. Elle ne connait pas la relation de ces deux personnes. Une lettre serait mieux qu’une parole donnée à la vagabonde. L’homme en question devait attendre péniblement la guerre, la mort était à ses coté. Surement, Jindanor avait cette peur constante qui plomber son moral. Un message écrit serait mieux que sa parole. Si le message était réconfortant, du moins, elle espérait.

Quand, le sujet de Jindanor était clos. Lyarra ne tarda pas à saisir les mains de Cécilie. La femme avait du temps pour se consacrer à Dame de Laval. Son départ était le lendemain, mais le soleil était encore debout. Une petite heure d’entrainement ne serait pas fatiguant pour la guerrière, au contraire, elle aimait enseigner. Cécilie voulait connaitre quelque technique, elle le connaîtra aujourd’hui.

« J’ai du temps pour donner quelques techniques et des conseils à vous et à votre amie. Je vous demande de ne pas partir encore. Profitons encore ce moment présent et appliquer mes enseignements pour ce qu’il va suivre et de vous entraîner pendant mon absence. De plus, Rose devra aussi savoir se battre, car elle sera votre partenaire

Une question s’impose. Pour quel raison voulez-vous décidez de vous défendre? Quelle motivation vous pousse à avoir mes conseils?»

Ces réelles motivations étaient importante. Selon la réponse, Lya saurait quels conseils à appliquer et ses futurs entraînements. Mais, loin de se douter, Dame de Laval devait une raison bien particulière pour avoir ses conseils. Sa fragilité physique était un poids lourd, elle saisissait tout de suite l’importance du « self défense ». Mais cette question simple permettait de mieux cerner ses besoins.

« Demain, avant que je parte, je vous donnerais quelque chose. Il est écrit par mes soins, il vous sera très utiles quand je serais à Amblère pour vous et Rose. » Rose n'était pas mise de coté car la jeune guerrière savait que Rose était une femme très importante aux yeux de Cécilie. Lyarra imaginait déjà les entraînements pour la suivante qui permettrait de sauver sa vie et de sa maitresse. Indirectement, Rose pourrait sentir que la femme n'était pas rejetée, au contraire, son importance était cruciale. « Etes-vous prête ? Moi, je suis prête » ses mains étaient toujours collées aux siennes.

Othar pouvait dire ou penser ce qu'il voulait. Ce n'était pas pour rien qu'il avait été enfermé. Les nains avaient subis la plus destructrice des colères après des milliers d'année d'adoration. Voilà qu'il touchait même le cœur des femmes ?! Voila qu'il consumait ce qui pouvait encore être les bastions même de l'amour et de la paix en ce monde ? Ce dieu qui veillait à entretenir les conflits et la rage pouvait bien garder ses préceptes pour lui !

Voilà ce qu'elle aurait aimé dire. Mais même exécrable, Othar n'en était pas moins un dieu... et l'un dont le courroux était le plus à craindre. Alors malgré le fait que la rage qu'elle avait sentie montée contre lui la dégoûte au plus haut point, Cécilie se repris, demandant intérieurement le pardon d'un dieu plein de haine, de colère et de rancœur. Il n'était pas que cela... Elle devait s'en souvenir...

Lorsque la jeune noble sentit Rose piler et que la voix de Lyarra lui barra le passage, son sang ne fit qu'un tour... ou plutôt deux. D'abord, son esprit fut paralyser une seconde. Cette femme connaissait bien Jindanor ? D'où ? De quand ? Comment ? Que voulait-elle dire exactement par là ? Il ne lui avait jamais parlé d'elle ? S'étaient-ils revus récemment pour qu'elle ne soit pas surprise de le savoir connu d'une jeune femme noble ? Se connaissaient-ils depuis longtemps ? Une des personne avec qui il avait voyagé pendant ses deux ans d'errance peut-être... mais dans ce cas est-ce que cela impliquait... ? Elle fronça légèrement les sourcils avant de parvenir à retrouver son visage serein et son sourire posé.

« Cependant, il serait peut être préférable de lui donner une lettre pour écrire vos pensées. Un message écrit marquera plus que mes mots. Demain, avant le départ, je prendrais la lettre et je lui donnerais. Du moins, c'est ma suggestion. »

Elle resta silencieuse.

Totalement.

Ce sous-entendu était parfaitement déplacé. Que pouvait bien savoir cette femme d'ailleurs? Elle ne voulait pas répondre avec précipitation. Les enjeux minimes ne valaient pas la peine de prendre le risque. S'obligeant à une respiration normal, à se concentrer sur le moindre muscle de son corps pour ne pas donner un seul signe d'énervement. Une discipline de longue date.

Mais la vagabonde dû prendre ce silence pour une réponse favorable puisqu'elle s'empara sans vergogne des mains de la jeune noble. Elle n'avait pas prononcé deux mots que Cécilie dégageaient souplement ses doigts de l'emprise mal venue. Refusant tout contact avec une naïveté apparente toute désarmante, Cécilie se contenta de laisser parler cette parfaite étrangère tendait à entrer dans les confidences et l'intimité d'une noble Damoiselle.

A chaque mot, chaque proposition qu'elle faisait à présent, Cécilie doutait un peu plus de sa candeur. Voilà trop longtemps qu'elle n'avait pas été au centre des intrigues de cour. Elle se laissait allé a de la confiance mal placée. Elle n'avait pas eu l'air de mentir... mais elle pouvait être bien plus douée que ce qu'il paraissait. Et même si ce n'était pas le cas, elle se permettait beaucoup. Beaucoup trop au goût de la jeune musicienne.

« Je vous remercie mais je m'en voudrais de priver d'un dernier repos avant votre départ. » Sourit-elle en reposant gracieusement une main sur l'épaule de Rose. « De plus il n'a jamais été question de Rose, je vous en prie, ne la traînez pas dans mes idées frivoles. Je ne parlais que d'un ou deux conseils sur l'utilisation d'un couteau en cas de dernier recours. Après tout, une femme n'a pas besoin de se battre lorsqu'elle est bien entourée. »

Le ton de la musicienne avait retrouvé son côté humble et doux... Mais le froid que couvait ses mots n'en aurait été que plus tranchant pour des oreilles habituées aux taquineries de cour. Pour d'autre, ses sous-entendus restaient des erreurs involontaires, des innocences de jeune fille aveugle.

Se servir du peu qu'elles avaient partagé pour confectionner de petites remarques acerbes... C'était fourbe. C'était s'abaisser à une bien basse besogne. C'était mal. Blessant. Et elle s'en voudrait follement en y repensant. Peut-être que Lyarra passerait à côté. Ça aurait sans doute été le mieux pour l'une comme pour l'autre. Mais Cécilie en tira un instant une froide satisfaction.

Toujours avec le même ton avenant, elle continua.

« Ne vous en faites pas pour moi. Maélyne garde toujours un œil sur sa cousine. J'espère que vous accepterez de transmettre mes mots à Jindanor puisque vous êtes proches. Une lettre ne sera pas nécessaire. Après quelques ennéades à mon service, il me déplairait juste que le serment qu'il a fait sombre dans l'oubli. La loyauté et le respect sont si rares par ces temps troublés. »

Elle s'en voulait tellement d'avoir prononcé ce nom !

Une lettre. A quelle point aurait-elle voulu lui en envoyer une ?! Mais elle s'y refusait. Pas de nouvelle. Aucune. Peut-être était-il déjà mort. Peut-être le serait-il dans les jours à venir. Et Lyarra n'était certainement pas une personne en qui elle avait assez confiance pour transmettre un tel courrier en son nom. Qui l'aurait écrit d'ailleurs? Rose? La jeune suivante avait parfaitement compris les liens qui attachaient Cécilie à ce garde, mais elle n'avait aucune confirmation réelle. Elle était pieds et poings liés une fois de plus.
Elle enrageait. Elle doutait. Mais comme toujours, son ton était égal. Chaque pique anodine la soulageant de l'animosité soudaine qu'elle éprouvait à l'égare de cette va-nu-pied qui connaissait si bien Jindanor.

« Et si je peux encore vous donner un dernier conseil, évitez de couper la route de quelqu'un, c'est un geste souvent fort mal interprété. Si vous avez le désir d'apprendre à votre retour, n'hésitez pas à faire appel à moi, je serai ravi de vous revoir une fois débarrassé de cette guerre. »

Sans bouger, elle attendit de savoir si oui ou non Lyarra allait s'écarter. Rose avait parfaitement saisit le message qu'on lui confiait du bout des doigts. Incertaine et inconfortablement consciente des manières de son amie, elle essayait de rester le plus effacé possible. Elle avait comme un doute sur la tournure qu'allaient prendre cette rencontre si la guerrière ne les laissait pas passer...

Je me contentais de laisser le silence en suspens, je sentais lentement une tension qui commencer à se mettre entre nous. Lorsque je lui parlais de Jindanor et Amblère. Sa façon, ses manières n’était pas pareil que quelque minute plus tôt. Je sentais instinctivement qu’un conflit allait naitre. Notre entrevue avait pris un revirement sans précédent. J’étais dans cette posture délicate, je m’étais trop pressée et je n’avais pas fait gaffe à ces conséquences. Ma naïveté me perdra. Déjà, Cécilie me fuyait pour mon choix d’Oesgard. Elle lâchait mes mains, alors, que quelques minutes plutôt c’était le contraire. Puis, je sentais avec légèreté des piques en ma direction, comme si j’étais mal vue. Il fallait mettre fin à tout ceci. Il y avait deux choix qui s’offrait à moi. Loin d’être une idiote, je pourrais l’attaquer de face par des paroles dure et direct.
Cependant, une dispute serait-elle nécessaire ? Non, cette dispute serait inutile. J’optais une vision plus pacifique, il était préférable qu’elle soit prise de surprise par elle-même.

« Je dirais votre message à mon collègue d’arme Jindanor » Le mot « collègue » je l’avais bien appuyée pour signifier qu’on se connaissait mais rien de plus. La relation était juste une rencontre. Ce message indirect était là pour retirer toute idée reçut qui pourrait avoir dans son esprit.Puis, dans une dernière phrase, qui mettait la fin à notre discussion.

« Au revoir, mon amie, j’espère vous revoir. »

Je partais loin dans le jardin pour attendre mon rendez-vous avec Maélyne et lui parler. Demain, je continuerais ma vie de guerrière itinérante, seule l’avenir me le dira. Mais, je sentais qu’Amblère serait une opportunité à ne pas manquer, au-delà de la simple guerre.

Avec un ultime effort, Cécilie ravala le « Nous ne sommes pas amies » qui lui brûlait les lèvres et laissa la militaire se sauver sans même une révérence. Elle ne demandait tout de même pas une lune ! le respect le plus élémentaire !
Mais elle se tint. Elle alla même jusqu'à offrit un dernier sourire.

« Merci. Puisse Néera veiller sur vous durant votre voyage. »

Contrairement à ce à quoi Rose s'attendait, Cécilie ne se détendit pas lorsqu'elle eurent quitté les jardins. Elle demanda juste à retourner travailler. Elle avait encore beaucoup à faire et ses démarches auprès des marchands lui prenaient également beaucoup de temps. Alors elle avait tout le loisir d'oublier ce déplaisant dénouement.

Depuis des ennéades, la jeune musicienne était bien trop confiante en son entourage. Elle accueillait les nouveau venu comme s'ils étaient de pure bonne foi. Il lui avait fallut deux électrochocs, mais on ne l'y prendrait plus.

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