Le deal à ne pas rater :
Display One Piece Card Game Japon OP-08 – Two Legends : où la ...
Voir le deal

 

 L'andrinople du passé [Duncan]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Alanya de Saint-Aimé
Ancien
Ancien
Alanya de Saint-Aimé


Nombre de messages : 1016
Âge : 224
Date d'inscription : 08/04/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  32 ans à la fin de l'Ellipse
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
L'andrinople du passé [Duncan] Empty
MessageSujet: L'andrinople du passé [Duncan]   L'andrinople du passé [Duncan] I_icon_minitimeLun 18 Jan 2016 - 18:41


Le matin du 8ème jour, de la 2ème énnéade du mois de Verimios de la 8ème année du 11ème cycle.

Le siège durait depuis près d'une énnéade. Son époux se chargeait de la gestion militaire en compagnie d'Hermance Lesdiguières -leur sénéchal- et Odias. Si elle avait eu quelques enseignements sur les stratégies de guerre, elle n'était pas plus compétente sur le terrain qu'une autre femme. Elle occupait ses journées à rédiger des lettres officielles, parfois même usait-elle de sa plume pour décrire le siège. Peut-être qu'un jour ces quelques mots -déposés par ennui sur du vélin- seraient étudiés assidûment par quelques enfants nobles avides d'Histoire. Elle avait nommé ses quelques essais « La violence du peuple Noir ou la grande armée Réunifiée ». Parfois elle faisait lire quelques passage à sa servante, Ingrid, ou même à son médecin.
Ce dernier lui avait interdit toute sortie de sa tente. Sa grossesse devenait non seulement douloureuse mais éreintante. Alanya devait boire plusieurs décoctions de plantes et s'alimenter souvent afin de ne pas sombrer. Son état la fatiguait physiquement mais aussi nerveusement. Elle était une femme indépendante qui aimait le grand air et qui par dessus tout, aimait ne montrer aucune faille. Se voir ainsi diminué lui aurait presque donné envie de s'ouvrir le ventre elle-même pour en extraire l'immondice qui poussait au dépend de sa santé. Lorsqu'ils reviendraient en Alonna elle s'offrirait quelques jours de repos dans le castel de Broissieux. Là bas au moins, elle saurait comment échapper à la vigilance de ses geôliers.

Et ce matin là ne dérogeait pas à la règle. Elle buvait une infusion au rythme des machines de guerre, envoyant des boulets qui petit à petit avaient raison de l'épaisse muraille d'Amblère. Les Sombres avaient tenté quelques incursions de nuit mais toutes avaient échoués. Bientôt ils se retrouveraient incapable de rien : leur vivre coupé et la guerre s'étendant au pied de leur repère, ils ne pourraient se cacher éternellement -aussi haute que leurs murailles fussent-elles. L'air livide et déjà occupé à ses tâches quotidienne, la baronne voguait dans son propre esprit. Sa servante -et seule dame de compagnie qu'elle acceptait- brossait ses longs cheveux, les nattant de ça de là en une coiffure sophistiquée. « Ma Dame, vous êtes plus pâle qu'hier encore... ».
« Peut-être est-ce simplement le manque d'air. Vous m'obligez à rester cloîtrée ici, comme un assassin en attente du jugement divin. ». Elle était irritable et pourtant elle aurait pu aller à l'encontre de l'avis de tous. N'étaient-ils pas tous à son service ? « Quel temps fait-il dehors ? ».
La jeune fille avait baissé la tête. Jamais elle n'avait osé s'opposer à sa baronne et les remords la rongeaient un peu plus chaque jour. « On aperçoit quelques beaux nuages éparses sur un ciel azur votre Honneur. L'été semble bien installé. C'est une bonne chose pour la guerre, vous ne pensez pas ? ». La rousse eut un petit sourire timide.
« La guerre n'est pas une bonne chose, c'est au mieux un moyen. Mais oui, tu as raison. C'est une belle journée pour un moyen. ». Le silence repris place dans la tente. Alanya avait mal au ventre. La potion du matin n'avait pas encore agit et les crampes devenaient difficilement soutenables. Elle ne cherchait même plus à les cacher en présence de sa servante.
« Voulez-vous que j'aille chercher votre médecin ma Dame ? ». Son air était véritablement inquiet. Elle appréciait cela. C'était l'une des rare personne qui semblait réellement se soucier d'elle, du moins, si elle ne le pensait pas, elle feignait très bien.
« C'est inutile. Aidez moi plutôt à me lever, je vais aller me reposer. ». Elle tendit un bras à Ingrid qui s'en saisit aussitôt après avoir posé la brosse sur la table. Se redresser devenait une torture et le poids de l'enfant lui faisait de plus en plus mal au dos et aux articulations. La douleur lui arracha même un petit cri. Se dépliait était synonyme de souffrance et pourtant, la baronne s'infligeait ce petit manège quotidiennement. Elle ne voulait pas, en plus d'être séquestrée dans ses quartiers, être alitée. Imaginez un peu l'image qu'elle renverrait à ses hommes qui chaque jour se battait pour bouter hors de la Péninsule les Puysards. Non, elle n'était pas encore mourante.

Mais aujourd'hui n'était pas à l'image des autres jours. Lorsqu'elle fut sur ses deux jambes, ces dernières la portaient à peine. Sa tête lui tourna et tout parut flou. Elle entendait bien Ingrid lui demandant si cela allait, mais elle n'avait pas non plus la force de parler. Comme si sa langue était aussi ankylosée que le reste de son corps. Elle sentait néanmoins les choses. Elle sentait sa douleur, la main chaude de sa suivante sur son bras. Elle sentait aussi quelque chose qui coulait lentement le long de ses jambes. Pourtant, elle n'avait pas envie de se soulager. Presque machinalement elle porta ses doigts là où le liquide filait. Il était épais. Une légère odeur de fer se rependait doucement autour d'elle. Lorsqu'elle leva son bras libre pour inspecter ses doigts, elle ne vit rien. Et dans le fracas d'un corps qui tombe, elle se retrouva sur le sol, inconsciente.
« QU'ON APPELLE LE MEDECIN ! VITE ! ». Si elle voyageait dans un état de semi-conscience, elle n'avait plus la notion du temps. Peut-être s'endormait-elle des minutes, peut-être que cela ne durait au final que quelques secondes. Son corps ne lui obéissait plus, ses paupières restant invariablement close. Malgré tout, elle sentait l'agitation autour d'elle. Si elle entendait de vague propos, rien qui dans son esprit embrumé aurait pu former une phrase intelligible. Puis elle sombra.

Elle n'aurait su dire combien de temps elle resta dans cet état où rien ne bougeait. Elle n'avait plus mal, ne ressentait plus la chaleur ni le froid. Elle était juste là, comme assise au milieu d'une pièce sombre, seule. Même l'air semblait immobile et pourtant, tout vacilla à nouveau.
Elle ouvrit les yeux. Son ventre la torturait, la sueur plaquant contre son visage et son cou ses cheveux noirs. Elle était allongée sur son lit. Le sang avait changé la couleur de ses draps et de ses vêtements, mais ça, elle ne pouvait le voir. Alanya ne pouvait cependant faire attention à autre chose qu'à sa douleur. Combien de temps était-elle resté inconsciente ? Elle l'ignorait. Dans le flou, elle reconnu tout de même la chevelure flamboyante d'Ingrid. La baronne toussa en tentant de se saisir de son bras. Elle ne voyait même pas son visage à travers la brume. « Où est... ». Une douleur crispa son visage puis elle inspira un grand coup avant de reprendre « Duncan ».
« Ne vous fatiguez pas ma Dame ! Je vous en prie, restez avec nous ! »
« Faites appeler mon époux... »
Revenir en haut Aller en bas
Duncan du Lys
Humain
Duncan du Lys


Nombre de messages : 242
Âge : 28
Date d'inscription : 08/08/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 31 ans.
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
L'andrinople du passé [Duncan] Empty
MessageSujet: Re: L'andrinople du passé [Duncan]   L'andrinople du passé [Duncan] I_icon_minitimeLun 18 Jan 2016 - 19:08

« Tiens, celui-là est allé loin. »

Regarder la trajectoire des boulets de trébuchets était la seule occupation de Duncan. Parfois on venait lui demander ses directives, ou son avis, l'informer que ses précédentes directives avaient été exécutées, puis on lui demandait son avis. Oui, c'était les lanciers qui devaient être en première ligne. Non, les troupes d'Alonna ne mèneraient pas l'assaut s'il devait être donné. Et, grand dieux, oui, l'orchestre devait continuer à jouer si les chants des autres paillards ne cessaient pas. C'était un siège. Pas une taverne. La seule agitation de l'heure fut des bruits de course effrénée qui venaient derrière le baron. Surpris et circonspect, le Lys se retourna, et vit un servant courir vers lui. Il tomba presque au sol, crachant ses poumons, parlant aussi bien que son maigre souffle ne lui permettait :

« Parle, mignon, ton bon baron t'écoute. »
« Seigneur...votre Grandeur...c'est...c'est votre...votre femme...du sang...plein partout ! »

L'habituel sourire du Lys se cristallisa et explosa en une mine qui trahissait l'inquiétude soudaine. Le baron se mit à courir. Au diable la goutte et sa jambe, sa vie ne risquait pas pour un mal que les médecins avaient si bien combattu qu'il s'était arrêté de croître. Ses gardes le suivirent, à l'instar d'une dizaine de chevaliers ! Tous traversèrent le campement, et si de mémoire d'homme on n'avait vu courir le Lys, et bien voilà qu'il voguait face au vent, et il aurait emporté une muraille si elle s'était dressée devant lui. Il pénétra si vite dans la tente de son épouse, qu'il rentra de plein fouet dans une servante qui en sortait des linges imbibés de sang. Celle ci traversa la moitié de la tente en volant sous la violence du choc. Jamais le Lys n'avait été si inquiet, et son état ravivait en lui la colère comme une braise. Il s'empara, avec une grande douceur qui contrastait avec son empressement, de la main de son épouse, qu'il tint, malgré ses gants ferrés, tandis qu'il avait jeté sa canne sur la table.

« Elle est très faible votre Honneur. Elle oscille depuis plusieurs minutes entre la conscience et l'inconscience » Le Lys se retourna vers le médecin qui s'était adressé à lui. On dit que la colère, la haine, et l'amour, sont les trois sentiments qui poussent les hommes à se surpasser. Actuellement, les trois étaient réunis. Le baron saisit violemment le savant à la gorge et le poussa si fort contre l'un des piliers de bois qu'il menaça de s'effondrer.
« Écoutez moi bien. Sa vie, et celle de l'enfant qu'elle porte, sont la vôtre. L'un, ou l'autre, meurt, et je jure que je vous ferais suffisamment souffrir pour que vous ayez votre compte pour trois vies. Suis-je clair ?

Il relâcha l'homme de science, qui s'empressa de se saisir la gorge pour retrouver le souffle que le baron lui avait coupé. Duncan ne rajouta rien de plus, et sortit, avec la même aura de rage qui l'entourait lorsqu'il était entré. Les médecins allaient avoir besoin d'air, et il ne serait pas le responsable de la mort de son épouse, ou de l'enfant qu'elle portait.
Revenir en haut Aller en bas
Alanya de Saint-Aimé
Ancien
Ancien
Alanya de Saint-Aimé


Nombre de messages : 1016
Âge : 224
Date d'inscription : 08/04/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  32 ans à la fin de l'Ellipse
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
L'andrinople du passé [Duncan] Empty
MessageSujet: Re: L'andrinople du passé [Duncan]   L'andrinople du passé [Duncan] I_icon_minitimeLun 18 Jan 2016 - 20:08


La surprise et la peur se lisait simultanément sur le visage buriné du médecin. Il épongeait tant bien que mal le sang jusqu'alors et il aurait voulu ajouter d'avantage sur l'état de la baronne mais le Lys ne lui en avait pas laissé l'occasion. Il n'aurait pas été étonnant que le lendemain la marque des gantelets apparaisse sur son cou. Et le baron repartait aussi vite qu'il était entré. Loin de se laisser distraire, le docteur s'affaira à nouveau. Il avait vu dans les yeux de cet homme qu'il était près à mettre ses menaces à exécution.
Ils continuèrent à tenter de sauver Alanya et son enfant près d'une heure durant. De temps en temps on l'entendait pousser un cri de douleur dans ses rares phases d'éveil. Ingrid n'avait pas bougé. Elle s'occupait d'humidifier son visage, lui murmurant quelques mots rassurant qu'elle n'entendait de toute façon pas. Il eut beaucoup d'agitation sur la fin. Si la baronne ne comprenait pas, elle ressentait parfaitement le stresse qui s'échappait de chaque protagoniste sous la tente. Cela devait faire bien cinq minutes qu'elle n'avait pas sombré à nouveau et même si personne ne voulait s'exprimer, c'était encourageant.

Le médecin inspira profondément en sortant de la tente. Il était couvert de sang. Son dos voûté et sa mine grave, il s'avançait en massant ses rhumatismes. Il resta tout de même à bonne distance du baron qui attendait, anxieux. « Votre Honneur ? ».
« Quelles nouvelles ? », le ton calme du baron tranchait avec son emportement sous la tente. Machinalement, le vieux porta une main sale à son cou, là où avait autrefois serrée le poing du Lys.
« Votre épouse a perdu beaucoup de sang, votre Honneur ». Son geste devenait presque compulsif.
« Venez en aux faits. L'enfant ? Est-il sauf ? ». Ses mâchoires étaient closes, tendues sous la pression des mots qu'il venait de prononcer.
« Même s'il est encore faible, l'accouchement ne semble pas avoir altéré ses fonctions primaires votre Honneur. Il était bien trop gros pour les hanches de son Honneur... » Le silence s'installa entre les deux hommes et l'on eut vu la même peur traverser les yeux du médecin que dans ceux d'une biche face au loup. Il craignait la réaction du baron.
« Veillez-le. Faîtes ce que vous avez à faire. »
« Il y a une chose encore votre Honneur... »
«  J'écoute.
« Je suis la grossesse de votre épouse depuis son retour du sud et si je suis ce qu'elle m'a dit, l'enfant n'aurait même pas quinze énnéades... Or, je vous assure que celui qui se trouve à l'intérieur est arrivé à terme... ». Le stresse le faisait suer.
« Et donc ? Cela légitime sa paternité. »
« Son Honneur n'est pas encore au courant... Elle n'est parfaitement éveillée que depuis cinq minutes et cela ne la dispense pas de rechute... ». Il s'arrêta un instant et déglutit, heureux que la conversation touche à sa fin. « Elle vous a demandé. ».[/color]
Revenir en haut Aller en bas
Duncan du Lys
Humain
Duncan du Lys


Nombre de messages : 242
Âge : 28
Date d'inscription : 08/08/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 31 ans.
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
L'andrinople du passé [Duncan] Empty
MessageSujet: Re: L'andrinople du passé [Duncan]   L'andrinople du passé [Duncan] I_icon_minitimeLun 18 Jan 2016 - 21:29




« Dehors. »
L'ordre était limpide, et le sort s'abattrait sur quiconque s'opposerait au baron. Les servants sortirent, laissant une baronne étendue, baignant dans le sang et la sueur. Elle respirait à peine, celle qui, quelques heures auparavant, semblait pleine de vie. Le baron s'avança avec lenteur, posant l'une de ses fesses. Il prit la main de son épouse. Le visage du Lys trahissait une anxiété sincère, et une inquiétude que l'on ne voyait que trop peu sur son visage. Quant à celui d'Alanya, il était livide, pour peu on l'aurait confondu avec celui d'une revenante.

« Tu m'as fais peur, tu sais. » Un léger sourire, sans grande conviction, tenta de s'imposer sur le visage du Lys. Mais même lui n'y croyait pas. « L'enfant a l'air de bien se porter. D'après le médecin. »

Le Lys s'arrêta. Ô combien fut-elle stupide d'entreprendre ce voyage malgré son état. Les chevauchées et un siège n'étaient pas la place d'une femme engrossée, fut-elle baronne. Alonna avait besoin d'une dirigeante, mais la vie avait besoin d'une mère, et aux yeux du baron, c'était la mère qui prévalait sur tout autre chose.

« Tu ? » La baronne toussa en souriant comme elle le pouvait. « Il dit qu'il se porte bien depuis que je l'ai pris à mon service. »
« On ne peut en dire autant pour toi. » Le baron continuait de caresser la main de son épouse de la sienne.
« Je m'en remettrai. Ne pense pas t'en sortir si facilement. » Elle posa alors sa main sur la joue du Lys. « Que s'est-il passé pendant que...» Sa voix vacilla un instant. « ..j'étais ailleurs ? »
« Ton enfant est née. C'est une fille. Toutes mes félicitations... »Le Lys rit légèrement, sans grand cœur. « Tu devrais lui trouver un nom. »

Alanya demeura immobile, comme si un fouet venait de claquer si fort que son corps s'en retrouvait paralysée.

« Comment ? » Le Lys sourit légèrement. Mais son sourire se figea. Comment Alanya pouvait-elle affirmer qu'elle n'avait été enceinte que depuis le Sud ? Le visage du Lys se détourna un instant, puis se tourna directement vers la sortie de la tente. Alors il héla le médecin et la servante, celle que son épouse aimait, qui avait veillé sur Alanya. Celui ci rentra dans la tente, suivi de celle que l'on nommait Ingrid, et sur l'ordre du baron, cette dernière referma le pan derrière elle. Souriant, le Lys se releva.

« Ta fille est née, Alanya. Reposes-toi, et que les autres servants t'assistent pendant que je m'entretiens avec ta servante et ton médecin. »

Duncan ne laissa pas Alanya répondre. D'un geste de la main, il intima aux deux individus de le suivre. Ils marchèrent quelques minutes, pour gagner un coin du campement délaissé. La journée débutait, et les tentes étaient vides, pas un chat ne rôdait. Pendant qu'ils marchaient, le Lys questionnait le médecin, tandis qu'ils étaient suivis de trois membres de la garde du Lys. Ainsi, suivant le pas pressé du baron, ils s'éloignèrent du cœur d'activité du siège, jusqu'à arriver non loin des fosses.

« Vous dites qu'elle a affirmé être tombée enceinte quand ? » demanda Duncan tandis qu'ils marchaient.
« Elle a dû arrêter d'être féconde durant les premières énnéades de Karfias votre Honneur. » répondit le médecin.
« Et vous, Ingrid, vous saviez ? »
« Non monsieur. Dame Alanya a arrêté de saigner lorsqu'on arrivait dans le Langecin. Elle a toujours été régulière jusque là. » s'empressa de répondre la servante.

Alors le Lys s'arrêta. Il prit une profonde inspiration.

« Je vois. »

Un imperceptible déclic se fit entendre alors que le Lys portait son regard sur sa canne. Il en dégaina alors la lame qui sommeillait à l'intérieur, et, avec un calme terrifiant, il planta la dague à trois reprises dans le torse de la servante. Celle ci, sous la surprise et la douleur, tenta de crier, mais il n'y eut que du sang qui coula, tandis que son corps s'effondrait. Terrifié, le médecin tomba à genoux, implorant pour sa vie, alors que les gardes du Lys, par réflexe, le maintenaient. Le baron, toujours calme, prit les cheveux du vieil homme, et alors que celui ci avait la bouche ouverte, il y enfonça sa dague, qui ressortit par la nuque.

« Chhh...Dors, vieillard. Je te délivre de ton serment. »

Le cadavre s'effondra. Duncan venait de sceller un secret bien gardé. Ces deux là pensaient assurément que l'enfant qui venait de naître n'était pas du mariage d'Alanya. Et manifestement, cette dernière semblait également fort surprise que l'enfant soit née. Le voyage dans le Sud de la baronne avait donc comporté quelques fornications, qui l'avait poussée à croire que l'enfant qu'elle portait en était issu. Mais le secret était clos, et la légitimité de l'enfant était assurée : désormais, ceux qui pensaient autrement étaient morts. Alors le Lys prit une profonde inspiration. Une fille. Le prochain mâle à naître, fils du Lys, serait donc l'héritier d'Alonna. Un sourire se dessina.

« Cette journée va être merveilleuse. »
Revenir en haut Aller en bas
Alanya de Saint-Aimé
Ancien
Ancien
Alanya de Saint-Aimé


Nombre de messages : 1016
Âge : 224
Date d'inscription : 08/04/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge :  32 ans à la fin de l'Ellipse
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
L'andrinople du passé [Duncan] Empty
MessageSujet: Re: L'andrinople du passé [Duncan]   L'andrinople du passé [Duncan] I_icon_minitimeLun 18 Jan 2016 - 23:19


Elle s'assoupit un peu, du moins c'est ce qu'elle en déduisit à l'arrivée de Duncan. Un sourire illuminait son visage et cela lui mettait du baume au cœur. Même si elle se sentait poisseuse, la baronne n'avait pas la force de changer quoi que ce sois. Et puis... Elle était mère. Si elle n'avait pas encore vu l'enfant c'est qu'elle n'eut pas même la force de s'asseoir. La douleur était encore trop vive. La tente était empreinte d'une forte odeur ferrée, celle de son sang qu'elle avait perdu plus qu'abondamment. Au moins, elle était vivante. Et elle choyait ce souffle quoique filant, comme un enfant s'accroche au sein de sa mère pour se nourrir. Un frisson parcouru cependant son échine. L'enfant ne pouvait être né, pas si tôt...

« Le sourire te va mieux au teint que l'inquiétude mon tendre époux. ». Elle esquissa un sourire fébrile, mais c'était là tout ce qu'elle pouvait dans son état. Il se déganta, passant une main douce sur son front.
« Je n'ai pas plus de raisons d'être inquiet. »
« Avez-vous vu l'enfant mon ami ? ». Elle avait cessé avec les familiarité. Si elle s'autorisait quelques écart en privée, il y avait ici beaucoup trop de monde. Une chose était sûr, la baronne était pudique lorsqu'il s'agissait de ses sentiments. Si elle était livide, elle essayait de garder bonne contenance. Elle voulait être à l'image de ce qu'elle avait toujours été : une femme forte.
« Non. Le méd...les servants s'en occupent bien, Alanya. ». L'hésitation n'était pas chose anodine chez le seigneur du Lys. Elle plissa ses yeux, essayant de dénicher à travers ses traits soulagés la vérité. « Si vous le dîtes, alors je vous crois. ». Elle mentait, et son état la rendait bien piètre dans cet exercice. « Un serment, un enfant... Cette guerre aura été riche pour l'avenir d'Alonna. ». Elle souriait en tentant de se redresser un peu. « Pour notre avenir. ». Avec un geste doux mais autoritaire, il la bloqua à l'épaule, la forçant à se rallonger. Il avait peut-être raison sur ce point là. Il se pencha à son oreille.
« L'avenir d'Alonna s'est également jouée bien en deçà de nos frontières, n'est-ce pas ? Les contrées du Sud sont bien belles en Favrius. ». Le visage du Boiteux n'exprimait que la sérénité, un léger sourire flottant sur ses lèvres. La baronne ferma les yeux un instant, essayant de rester aussi impassible que possible.
« Dois-je entendre que je vous suis redevable de quelque chose ? ». Toute malade qu'elle était, elle n'était pas sotte : seules deux personnes étaient au courant de ses incartades au sud. Et Duncan n'était pas un homme à laisser le temps aux langues de se délier.
« Disons que le secret est sauf. J'ai veillé à ce que le silence sois roi ». La baronne esquissa un de ses sourires énigmatiques.
« Je saurais qui en détient la clef alors. ». Elle marqua une pause, avant de reprendre, toujours à voix basse. ] Je trouve Alonna en cet saison bien plus belle. Pour le reste, disons que j'ai trouvé quelques mécènes très prompt à la cause de notre baronnie en Ydril ».
« Je me moque de qui vous avez payé à l'aide de votre corps. Cela ne me regarde pas. Je vous prie, à l'avenir, de ne point me dissimuler ces secrets, tout comme je ne vous en ai dissimulé aucun. Vous êtes comme l'air, et je suis une colombe. Sans vous, je ne peux voler, et pourtant, vous êtes ce qui m'empêche d'aller plus haut. Sauf si nous montons ensemble. Mais cela, nous ne pourrons le faire si vous me cachez des choses. ». Elle congédia les quelques personnes qui s'occupaient encore des affaires de l'accouchement. Au moins pourraient-ils cesser de chuchoter comme des conspirateurs. Elle attendit patiemment que tous furent dehors, au loin.
« Comprenez bien que cette information allait bien au delà de vous et de moi. J'aurais ouvert mon cœur sans détour si j'avais su avant ce jour que l'enfant que j'ai mis au monde n'était pas un sombre bâtard suderon. Et je tiens à ce que l'information reste entre nous. ». Malgré ses cernes marqués, le regard de la baronne n'avait pas perdu en intensité. « Nous monterons ensemble mais pour cela, vous devez aussi savoir me faire confiance. Je n'aurais jamais mis en péril ma propre tête, vous vous doutez bien. Les rumeurs nous serviront encore demain. ». Elle passa une main sur la joue de son époux. « Mais je gage de ne plus vous cacher ce qui pourrait nous nuire. ». Elle déposa un baiser chaste sur ses lèvres.
« Qu'il en soit ainsi. » Elle laissa le silence se faire.
« C'est une fille m'avez-vous dit ? »
« C'est une fille. A ce propos, Alanya. Je crains que votre médecin, et votre servante, ne pourront plus vous servir. ». Elle se mit à sourire. Un sourire étrange, presque terrifiant avec son teint cadavérique.
« Voilà qui est fâcheux. Je l'aimait bien ma petite Ingrid... Vous devrez me trouver une nouvelle dame de compagnie et un médecin plus compétent Duncan. ». Elle eut un petit rire en imaginant le baron chercher une dame assez compétente et discrète pour suppléer sa femme. « Avez-vous une idée de nom pour l'enfant ? ».
« Que pensez vous de Pénélope ? »
« C'est un fort joli prénom. ».
Revenir en haut Aller en bas
Duncan du Lys
Humain
Duncan du Lys


Nombre de messages : 242
Âge : 28
Date d'inscription : 08/08/2014

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 31 ans.
Taille
:
Niveau Magique : Non-Initié.
L'andrinople du passé [Duncan] Empty
MessageSujet: Re: L'andrinople du passé [Duncan]   L'andrinople du passé [Duncan] I_icon_minitimeMar 19 Jan 2016 - 15:43

Le Lys ne répondit pas aux dernières paroles de son épouse. Il jouait avec sa canne, en faisant tourner le bois tout en tenant la gueule du cobra d'un doigt. Le Lys se releva, puis réarma ses mains de ses gantelets. L'odeur de sang et la chaleur de la tente commençaient à le faire suffoquer. Et Alanya avait besoin de repos. Duncan s'attarda encore quelques instants sous les pans de tissu.

« Reposez-vous, à présent. Je ne vous ferais déranger par personne. Je vais vous faire apporter votre fille. »

Une fois sorti, il tint sa parole, et ordonna à ce que l'enfant - lavée - soit apportée à sa mère. Il demanda également à ce qu'Alanya soit nettoyée, et à ce que les moindres soins et attentions lui soient destinées. Une fois cela fait, il s'entretint avec l'un des juristes qui l'accompagnaient. Il fit inscrire, dans le manuscrit du Code, à la partie adéquate, la naissance de Pénélope, fille d'Alanya de Broissieux et de Desmond de Broissieux. Il s'arrêta à cet instant, sourit légèrement, puis reprit ses écrits : fille légitime du baron d'Alonna et de son épouse, adrogée à la naissance par Duncan du Lys, deuxième époux d'Alanya de Broissieux, baron d'Alonna...Et tout ce qui était nécessaire à la juste rédaction d'un titre juridique et législatif. Pénélope serait ainsi nommée « de Broissieux ». Le Lys fit alors installer une table et quelques chaises près de son promontoire, et il travailla son Code pendant encore quelques heures durant.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





L'andrinople du passé [Duncan] Empty
MessageSujet: Re: L'andrinople du passé [Duncan]   L'andrinople du passé [Duncan] I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
L'andrinople du passé [Duncan]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: PÉNINSULE :: Duché de Serramire :: Baronnie d'Oësgard-
Sauter vers: