Et pendant ce temps là .... - 2ème Partie [RP Solo]

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Mathilde de Clairssac
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MessageSujet: Et pendant ce temps là .... - 2ème Partie [RP Solo]   Et pendant ce temps là .... - 2ème Partie [RP Solo] I_icon_minitimeSam 27 Fév 2016 - 17:27

3 – Retour à Hiviène



    Deux jours et demi, c'est le temps qu'il fallut au groupe de cavaliers pour rejoindre Hiviène. Un groupe d'hommes en armure encadrant une femme. Mais pas de celles qui montent en amazones et qui prennent soin à ne pas être décoiffées. Non, Mathilde se tenait en selle comme un homme, sa robe de monte était tout aussi poussiéreuse que leurs livrées, ses longs cheveux blonds depuis longtemps emmêlés malgré la vaine tentative de les tresser, son visage aussi porté les traces d'un voyage au grand air. Les brûlures du soleil, la fatigue et le vent le marquaient à présent.
    Ils arrivèrent à Hiviène en fin de matinée. A peine eut-elle mit pieds à terre que Mathilde se précipita à l'intérieur de la demeure familiale, elle avait l'intention de se rendre immédiatement dans la chambre de sa mère mais Cynérus de Muire, l'intendant, l'intercepta dans le hall.


    « - J'ai fais aussi vite que j'ai pu... Comment va-t-elle ? »
    « - Je suis heureux de vous voir si tôt Dame Mathilde, mais vous devriez prendre le temps de vous changer et de vous reposer. Vous avez l'air éreinté. »
    « - Messire de Muire, je me reposerai une fois que j'aurais vu ma mère. Comment va-t-elle ? »
    « - Hélas.... Elle a rejoint le royaume de Tyra dans la nuit Dame Mathilde. Le prêtre est auprès d'elle, il.... »

    Le reste des paroles de l'intendant fut noyé dans le brouhaha assourdissant qui enserra brusquement ses oreilles. Elle avait l'impression que sa tête se trouvait dans un étau et qu'on pressa de chaque côté. Le monde vacilla et elle s'écroula.
    Lorsqu'elle revint à elle, Mathilde se trouvait dans sa chambre, elle la reconnaissait aux rideaux blancs qui encadraient son lit. Janis était penchée au dessus d'elle et lui nettoyait le visage avec un linge humide.
    Les yeux de la servante étaient baignés de larmes mais elle s'affairait silencieusement. Lorsque leurs regards se croisèrent, les deux femmes se fixèrent un long moment, se rappelant les événements passés qui les liaient à jamais. Le poids des secrets qu'elles partageaient, et la douleur qu'elles ressentaient. Car oui, c'était bien la douleur qui étreignait le cœur de Mathilde à présent que sa mère n'était plus là.
    Elle n'aurait plus jamais la possibilité de lui parler, de s'excuser, ni de lui pardonner. Elle devrait pour cela attendre de la rejoindre chez Tyra...

    Le soir de son arrivée, une fois remise sur pied, Mathilde pu se rendre au chevet de sa mère. Elle pria de longues heures, et ce fut bien après que le soleil se soit couché qu'elle se leva enfin pour quitter la pièce. Mais avant de quitter celle qui l'avait mise au monde, Mathilde s'approcha du lit et déposa un baiser sur le front froid et pâle de la Dame d'Hiviène.


    « - Vous avez à présent l'éternité pour me pardonner, Mère. J'espère de tout cœur que vous y parviendrez, et je vous promet que je consacrerai chaque jour de ma vie à vous accorder le même pardon.
    Que Tyra vous garde, Mère. »


    Une fois la porte refermée, Mathilde sentit son cœur lourd. Elle devait écrire à ses frères, leur annoncer la nouvelle... Jérôme serait dévasté... Pouvait-elle réellement lui écrire pareille chose alors  qu'il était en pleine guerre ? Mais avait-elle le droit de lui cacher le décès de leur mère ? Non. Il fallait qu'elle lui écrive, et elle le ferait dès le lendemain, mais en cet instant elle avait besoin de changer d'air.

    Ses pas la menèrent à l'extérieur du château, vers les écuries. C'était l'endroit qu'elle préférait lorsqu'elle était jeune. Elle y venait tous les jours. Au début pour réclamer – ou plutôt exiger – qu'on lui fasse faire un tour de cheval, puis pour rendre visite à Enia, la jument de son père. Ce dernier avait finalement cédé après des ennéades à lui rabâcher qu'elle aussi elle voulait un cheval comme ses frères. Mais pour la contraindre à la patience, le Seigneur d'Hiviène avait décidé qu'elle aurait le prochain poulain d'Enia. Le maître de leurs écuries, Henrich, aimait les chevaux, d'ailleurs il les aimait peut-être plus que la plupart des humains. Depuis qu'il s'occupait de leurs écuries il avait toujours pris grand soin des chevaux et avait toujours cherché les meilleurs reproductions possibles.
    L'étalon qu'il avait choisi pour Enia était une bête farouche, presque indomptable. L'animal avait « le feu » d'après Henrich, et le poulain qui naquit de cette union avait hérité de la fouge de son géniteur.

    Mathilde s'était occupée de Tempête chaque jour, si bien que le poulain s'était pris d'une réelle affection pour elle et qu'il renâclait et ruait comme un diable lorsque ce n'était pas elle qui lui faisait faire ses tours dans l'enclos.
    Cela faisait dix ans maintenant.
    Le vieil Henrich avait vu la lumière d'une lanterne éclairée « ses » écuries, il avait pesté dans sa barbe blanche, prêt à sermonner celui qui avait l'audace de troubler le repos de ses chevaux mais après avoir marqué un temps de surprise, il pénétra dans le box de Tempête et s'approcha de la jeune femme assise dans un coin.


    « - C'est encore là qu'tu viens t'cacher après toutes ses années ?
    - C'est toi qui m'a appris que si je voulais avoir un cheval il fallait que je m'en occupe moi même non ?
    -Crois-tu qu'je l'aurais laissé sans l'moindre soin ? Tu avais d'aut' chose à faire boucle d'or. »

    Le vieil homme s'installa sur le tabouret de bois en grimaçant. Mathilde constata qu'il avait une jambe un peu raide. Elle tendit la main vers lui et pris ses doigts tannés par des années de travail, dans les siens.

    « - J'ai peur Henrich... J'ai peur que mes frères ne rentrent pas... J'ai peur de me retrouver toute seule...
    - Allons... Faut pas parler comme ça. Ils reviendront bientôt, nous prions tous Néera pour ça ici.
    - Je ne veux pas devoir les enterrer eux aussi... Je ne le supporterai pas »

    Cette idée s'était insinuée dans son esprit toute la journée. Que lui resterait-il si ses frères ne revenaient jamais de cette fichue guerre ? Leurs noms gravés dans la pierre ? A côté de leur mère et de leur père... Et de l'autre côté, là où les serviteurs d'Hiviène étaient enterrés depuis des années … là bas se trouvait le nom de son fils.
    Henrich lui tendit un mouchoir, elle ne s'était pas rendue compte qu'elle pleurait.


    « - Le ptit bonhomme que tu traînais partout... c'lui qu'est mort l'mois dernier...
    - Kiel.
    - J'ai toujours pensé que … Tu sais j'vois ça avec les chevaux. Tempête il a l'même regard qu'Enia. Alors j'ai toujours pensé que c'petit... »

    Le sanglot qui échappa à Mathilde fut suffisant pour le vieil homme. Il avait vu grandir cette gamine, il s'était occupé d'elle à chaque fois qu'elle s'était aventurer dans les écuries, autant dire souvent. Le Seigneur De Clairssac avait été son maître et son ami pendant de très nombreuses années, jamais il ne lui serait venu à l'esprit de trahir le moindre membre de cette famille qu'il respectait et qu'il aimait.
    D'un geste bourru il posa sa main sur l'épaule de Mathilde et la tapota pour essayer de la consoler.


    « - Par les Cinq... faites que cette guerre cesse enfin et que mes frères rentrent. »

    * * *


    Le lendemain, dans le bureau de son père, Mathilde resta un moment assise à fixer le parchemin vierge. Elle faisait rouler la plume entre ses doigts hésitant une dernière fois.

    Citation :
    Cher Jérôme, Cher Guillaume,

    Je prie Néera pour que cette lettre vous trouve en bonne santé et loin du danger. J'aimerai vous écrire dans d'autres circonstances mais je suis hélas porteuse d'une terrible nouvelle. Mère a rejoint le Royaume de Tyra.
    Je n'étais pas présente lors de ses derniers instants mais il m'a été rapporté par le prêtre qui s'y trouvait que ses derniers mots étaient pour vous deux. Des prières pour que vous rentriez sains et saufs de cette guerre.
    Les choses semblent tellement différentes ici, sans elle. Je m'étais tant habituée à la voir arpenter les couloirs, à la trouver dans son fauteuil dans le salon, penchée sur son ouvrage.
    C'est vide. Tellement vide sans elle. Et sans vous.

    J'ai reçu la visite de beaucoup de villageois qui souhaitaient nous transmettre leurs condoléances, il y a même des lettres d'Etherna sur le bureau. Les gens se montrent pleins d'attention.
    Je sais que cette lettre ne vous trouvera pas à temps mais je voulais que vous sachiez que les funérailles auront lieux demain.

    J'espère vous revoir bientôt. Revenez moi vite, je n'ai plus que vous.
    Que les Cinq veillent sur vous.

    Mathilde
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