[Lourmel] Bruits de couloir et certitudes | Maélyne et Jindanor [Terminé]

On y pense que rarement, mais c'est beau un couloir. Il a souvent des gravures sur les portes ou les plaintes. Des attache murales farfelues pour poser des torches ou des lampes à huile. Les arc des fenêtres jettent au sol des tâches de lumières, rendant plus vives les couleur du bois ou de la pierre. Autant de petit détail dont Cécilie se moquait éperdument. Et l'acoustique d'un corridor étant absolument infecte, non, pour elle, un couloir ce n'était pas beau.

Mais il y a une chose très intéressante a savoir sur les couloirs : Ils sont d'une utilité folle. Oui, c'est une évidence, passé d'une pièce à l'autre sans couloir devient vite un labyrinthe assez peu agréable. Mais détrompez vous ! La véritable utilité d'un couloir n'est pas là. Oh que non. Un couloir est avant tout le plus grand outils de savoir au monde.

Néera, la fortune, le hasard, appelez ça comme bon vous semble, le résultat reste le même : N'importe qui y rencontre n'importe quoi, et inversement. Tel l'accroc aux ragots que vous êtes, il vous suffira de tendre l'oreille pour saisir les nouvelles les plus improbables et les plus importantes de votre journée. Vous y ferez également les rencontre nécessaire à la propagation de toute rumeur qui se respecte. Et avec un peu de chance et de persévérance, vous pourrez même y trouver l'amour.

Les couloirs mes amis ! Les couloirs ! Voilà ce qui devrait remplacer l'internet de notre époque pleine de dépravation moderne. Et comme preuve de cela, je prendrais un certain couloir du château de Lourmel.

Après avoir assisté à la décadence nocturne de Lisbeth, la chambrière, qui semblait fort contente de pouvoir tester en toute quiétude l'écho des murs de pierres en compagnie du petit Roger, palefrenier de son état, ce petit bout de bâtisse avait vu le soleil jeter ses premiers rayons à travers toute une rangée de lucarne. Les serviteurs et les gardes s'étaient relayés avec leurs messes-basses. Les rumeurs du retour de l'Ost allaient bon train depuis quelques jours. Les premiers hommes avaient franchi la porte de la cité à peine quelques heures après le levé du jour.

Mais ne nous attardons pas trop sur ces palabre pour le moins banals et attardons nous sur une rencontre dont la discussion devrait être des plus cocasses.

Le soleil était bien haut lorsqu'un bruit répétitif et sec se fit entendre de loin. Le bruit d'une cane sur la pierre. De l'autre côté, des bruits de pas rapides, décidés. Et les deux femmes a qui appartenaient ces pas ne tardèrent pas à se croiser.

« Bonjour Maélyne. » Salua Cécilie en s'arrêtant à quelques pas de celle qu'elle avait reconnue à sa façon de bouger. « Tu aurais un instant ? J'ai a voir quelques questions d'intendance avec toi et j'ai également reçut une lettre dont j'aimerai t'entretenir. Et si ça nous permet de discuter d'autre chose au déjeuner, je suis même d'accord pour prendre rendez-vous » ajouta-t-elle en souriant, absolument rayonnante.

Un soupire. « Oui Cécilie, nous pouvons voir cela maintenant, veux-tu bien me suivre, allons dans mon bureau. » Elle marcha vite. Pressée pour une quelconque raison. Elles descendirent les escaliers pour retomber dans un autre couloir. Plus éclairé que le précédent, on pouvait aisément voir que le soleil était à son zénith. Le repas allait bientôt arriver et Maélyne avait encore tellement de choses à faire. Maélyne leva alors les yeux, elle qui lisait ses missives tout en marchant. Ses yeux tombèrent sur une forte carrure qu’elle reconnut immédiatement. « Ah ! Ça tombe bien ! » Disait-elle à elle-même. « Jindanor ? Jindanooor ? » Cria-t-elle pour interpeller le garde de sa cousine se trouvant à l’autre bout du couloir. « J’ai à vous parler. Suivez-nous s’il-vous-plaît. »

Une fois entrés dans la pièce, Maélyne en première, Cécilie la talonna, Jindanor arriva plus tard, le temps de remonter le couloir. Elle les invita à s’installer et fit ensuite de même. Déposant ses missives, elle soupira de nouveau. « Bon. Jindanor, je vous ai fait venir pour gagner du temps. Or la Dame de Laval à des informations à me faire transmettre. Je compte donc sur vous pour votre discrétion et espère que les paroles échangés ne sortiront pas de cette pièce, me suis-je bien fait comprendre ? » La Dame attendit sa réponse puis posa les yeux sur sa cousine. « Donc, Cécilie, je t’en prie, vas-y. »

-Jindanor ? Jindanooooooooor ?

Jindanor se retourna, alors qu'il était dans ce couloir, en armure, dans ses fonctions de garde, après tout, il faisait sa patrouille... Bon, en réalité il venait simplement d'aider Rose à transporter un ensemble d'affaires toute particulièrement lourde, l'ayant croisé au détour d'une tour, il s'était porté volontaire pour l'aider dans cette tâche. Comme à son habitude elle se démenait, et comme à son habitude Jindanor dut insister pour qu'elle accepte de lui céder les objets les plus lourds. L'accompagnant ainsi jusqu'à une salle dont il ne connaissait pas réellement la nécessité.. Enfin bref, il était rare que la châtelaine le hèle de la sortes, aussi s'était-il raidit comme l'aurait fais n'importe quel sottard dans ce castel.

-Oui Ma Dame ? Porta sa voix le long du couloir, commençant déjà l'approche frontale d'un gars acculé s'attendant à ce que sa mère lui colle une fessée.

-J'ai à vous parler. Suivez-nous s'il vous plaît.

Les pôlitesses ne purent que le tendre d'autant plus, certes il n'avait que très peu discuter avec la châtelaine, le peu de ses discussions l'avait toujours mis sur ses gardes.. Cette femme, il la savait puissante, il la savait pragmatique, et particulièrement décidée.. Le dernier bougre qu'ils avaient jeté aux geôles ne fut pas nourris bien longtemps par les frais de Lourmel.. Oh non... Il servit juste à alléger les frais de nourriture du Kerkand.. Oui oui.

Alors vous comprendrez bien, que même du haut de ses deux mètres dix, le géant ne se sentait pas totalement à son aise en présence d'une telle femme.. Mais le pire dans tout ça, était la proximité de Dame Cécilie. Avez-vous déjà ressentis l'approche d'une mort imminente ? Ho non, pas celle terrible que l'on ressent en voyant la lame d'un ennemi filer droit vers son crâne.. Non.. Celle que l'on ressent en approchant la jouvencelle de nos rêves, et en croisant le Père, puis l'oncle, et enfin le grand-père, tous armés jusqu'aux dents et vous regardant à l'aide d'yeux revolver. Oui. Cette sensation. Pourquoi la ressentait-il maintenant ? Haha.. Ha... Haaaaaa.... Bande d'imbécile.

Vous n'avez jamais.. JAMAIS.... JAMAIS AU GRAND JAMAIS rencontré Dame Maélyne, hein ?

- Bon. Jindanor, je vous ai fait venir pour gagner du temps. Or la Dame de Laval à des informations à me faire transmettre. Je compte donc sur vous pour votre discrétion et espère que les paroles échangés ne sortiront pas de cette pièce, me suis-je bien fait comprendre ?

-Je serais muet comme une tombe, ma Dame, aucun mots ne quittera cette pièce.

Comme une tombe, mais bien sûr Jindanor, continue ainsi, tu finiras probablement dedans.

Cécilie leva un sourcil lorsque sa cousine appela Jindanor à la volée. Non qu'elle soit surprise de la présence du jeune homme… Plutôt que Maélyne ne le soit pas. Après tout, il n'était revenu que la veille et n'avait pas encore eut le temps de parler à la maîtresse des lieux du problème qui l'occupait.

Elle sentit Jindanor mesurer son pas pour rester à sa hauteur malgré l'empressement que semblait avoir Maélyne à atteindre son bureau et eut un mal fou à ne pas laisser s'agrandir encore un peu son sourire. L'avait-elle interrompue dans une affaire urgente ? Non, elles se connaissaient assez pour ne pas s'embarrasser de ronds de jambe lorsqu'une intervention leur déplaisait. Si elle avait eu autre chose a faire, la Dame de Lourmel aurait juste différer leur entretient.

La porte se refermait à peine sur eux que Maélyne mettait les points sur les 'i' et les barres sur les 't'. Tenant toujours sa canne dans une mains et deux papiers dans l'autre, Cécilie laissa tranquillement Jindanor répondre à une Dame toujours aussi survoltée… Et commença lorsque sa cousine l'y invita.

« Je pensais commencer par autre chose mais puisque le moment s'y prête, commençons par cela… Je voulais t'annoncer que Jindanor Numanor, ici présent, avait été adoubé par Messire Walter de Hohenburg lors du siège d'Amblère. Je voulais aussi te dire qu'il prétend à ma main. Je compte envoyer une missive à Beaurivages dès aujourd'hui pour en informer mes parents mais j'aimerais que cela ne s'ébruite pas pour le moment. Et j'ai également besoin de savoir si tu lui accordes l'hospitalité en tant que chevalier de l'Ordre du Calice pour lui attribuer une chambre. »

Elle venait de s'exprimer avec tout le naturel et la sérénité du monde. Son masque doux et avenant aussi parfait -Quoi que bien plus rayonnant que durant les ennéades précédentes- que si elle n'avait parlé là que d'un problème logistique parmi tant d'autres. Cette annonce la ravissait intérieurement et ce n'était pas la première fois qu'elle avait a annoncer à sa famille qu'un homme la demandait en mariage. La seule angoisse qu'elle aurait put ressentir, ce n'était pas Maélyne qui pouvait la lui donner.

"Le reste concerne des nouvelles que j'ai reçues à ton attention."

Maélyne avait invité sa cousine à parler. De son côté, elle avait replongé son regard dans différentes missives ce qui eut pour effet de déconcentrer la jeune femme sur les paroles de la Dame de Laval. Au point où elle pensait que Cécilie jouait de son humour. « Oui, oui, bien-sûr et moi je suis de Sang Fiiram et je peux prétendre au trône de Diantra. » Répondit-elle assez spontanément, ses yeux toujours sur les différents parchemins. Bizarrement, un silence s’installa. C’est là, qu’elle décida de redresser la tête, affichant un air de stupéfaction. « Tu es sérieuse ? » Il semblerait que oui.

S’adossant plutôt violemment contre le dossier de son fauteuil, Maélyne n’arriva pas à y croire. « Vu que tu sembles vouloir envoyer une missive, cela voudrait donc dire que tu as accepté sa demande, du moins… » Elle n’arriva pas à formuler un mot de plus. Son regard se fixa sur Jindanor, le fusillant littéralement du regard. Mais qui était-il pour prétendre à la main d’une noble telle que Cécilie? Beaurivage étant le plus grand fief de Missède, sans compter l’héritage Lourmellois, les relations de Cécilie avec Etherna. Non, elle était tout sauf issue de la petite noblesse.

« Bon, eh bien, je suppose que je dois commencer par vous féliciter pour votre adoubement, Jindanor. Si le Seigneur de Hohenbourg a jugé utile de le faire c’est que vos actes durant la guerre étaient assez méritants pour qu’on vous octroie le titre de Chevalier. » Elle soupira ensuite. Réfléchissant encore quelques instants, fixant sa cousine puis Jindanor, puis à nouveau sa cousine, puis encore Jindanor. Si nous étions aux temps moderne, on aurait pu comparer cela à un match de tennis.

« Qu’as-tu d’autre à m’annoncer Cécilie ? En espérant que j’ai encore le cœur assez solide pour supporter le reste. »

Alors qu'il tournait sa tête vers Cécilie à l'entente de ses dires, il se déconfit légèrement, doucement, avant d'observer Maélyne...

BLAM.

Elle a les yeux... Revolvers.

Hein ? Oh, vous lisez cette réponse... Oui, sans vouloir faire dans l'humour ou quoi que ce soit de semblables, voyez-vous les acteurs assis dans leurs fauteuils, lors d'une série américaine, ou même ! D'un film sur la prohibition de l'alcool en Amérique du nord ? Oui.. Ca... Avec les mafia's, et tout l'tintouin. Oui, un type qui se fait tirer dessus dans son siège surjoue énormément la chose, n'est-ce pas ? ... Hé bien... Jindanor vient de recevoir une balle en plein cœur, et ne fait que s'écraser entièrement dans son fauteuil.. Bien beau du haut de ses deux mètres dix, disons que les dix centimètre de trop viennent tout simplement de disparaître...

Face aux félicitations, il ne put que se sentir d'autant plus acculé dans le fond de son fauteuil, prêt à recevoir une dague en plein cœur à chaque instant, ou pire, un carreaux d'arbalète... Et si elle avait cela dans son bureau ? Peut-être était-ce pour ça qu'elle l'avait fais venir ? Elle s'en était doutait ?!

...

Excusez sa paranoïa, mais il faut bien l'avouer.. Maélyne peut-être bien effrayante.

Aussi, inutile de dire que Jindanor est aussi silencieux qu'une carpe... J'escompte bien entendue que les carpes ne parlent pas... Et si un communiqué scientifique vient à faire valoir que celle-ci parle à l'heure où vous lisez cette écrit.. hé bien... C'est faux. Elles ne parlent pas.

La voix de Maélyne semblait aussi incrédule que… agacée… ? Suspicieuse ? Enfin, elle voulait savoir ce qui occupait l'esprit de sa cousine, elle l'avait su.

"Ma mère se rappelle à on bon souvenir et te fait savoir que si Lourmel à besoin du soutient de Beaurivages au sortir de la guerre, nous répondrons présent. Mon oncle espère que Lourmel se souviendra que St-Berthilde a voulu instaurer un blocus économique et rappelle humblement que Missède, et Chiard en particulier, se tiennent prêtes à discuter de tout accords commercial dont Serramire ou l'un de ses vassaux pourrait avoir idée… Il a toujours été comme ça. »

Elle s'arrêta, un instant, repassant dans sa tête le fil des informations qu'elle avait à transmettre avant de conclure.

« Jérôme de Clairssac a répondu à l'une de mes missives. Il semble que tout soit rentrer dans l'ordre pour lui et il chevauche actuellement au côté du Seigneur de Brochant. Il espère que tu accepteras de le voir lorsqu'il reviendra en Serramire. Et je crois que c'est tout. »

Elle attendit quelques instant pour recevoir la réaction qui ne manquerait pas de venir à l'annonce du nom du baron d'Etherna, avant de revenir sur ce qui avait déjà été dit.

« Tu sais très bien que ce n'est pas a mois de décider à qui refuser ma main... Mais oui, j'espère qu'il l'obtiendra."

Sans même compte le fait, qu'à force de voir toute les demandes en mariage rejetées par sa famille, elle n'avait plus qu'un an ou deux avant de pouvoir se considérer purement et simplement comme une vieille fille.

"Et... Ta bénédiction compterai beaucoup pour moi. Je sais qu'elle n'aura aucune valeur pour mes parents, mais je veux savoir ce que tu en penses..."

Cécilie débitait beaucoup trop d’informations. Il était impossible pour la Dame de penser à autre chose qu’à ce mariage parachuté en pleine figure comme si c’était la chose la plus banale au monde. De plus, elle demandait sa bénédiction. Sérieusement ? La jeune femme resta bouche bée un instant. Jindanor lui semblait s’être effacé, comme s’il désirait tout d’un coup se retrouver à l’autre bout de la péninsule. Maélyne avait bien deviné qu’il ne se doutait absolument pas que Cécilie aborderait ce sujet. Surtout que le nouveau chevalier en titre n’était revenu que la veille.

« Tu…sembles beaucoup tenir à cet homme pour venir jusqu’à demander mon soutien. Mais comprends moi, je ne peux me positionner maintenant. Je ne le connais pas, et je n’aime pas l’inconnu. Laisse-moi donc un peu de temps. » Son regard se porta à nouveau sur Jindanor. D’une douceur pour sa cousine à un regard plus déterminé pour l’homme, elle continua. « Laisse-moi le temps de faire sa connaissance. Car je ne souhaite que le Meilleur pour toi, Cécilie. »

Elle reprit quelques missives en main, espérant que sa cousine n’aborde plus ce sujet aujourd’hui. « Pour ce qui est de Beaurivage, si les marchands Lourmellois sont intéressés par fournir le Médian, libre à eux de le faire. Je ne peux décider à leurs places et mes stocks personnels servent à ravitailler l’Ost et le Fort Norkan. Nous pourrons en rediscuter une fois que son Excellence aura décidé de coucher l’Ost. S’il le fait un jour… Mais j’ai bon espoir que cela soit fait sous peu.»

Elle soupira un instant. La paix, Maélyne ne demandait rien d’autre que la paix, et ce, au plus vite.
« En ce qui concerne le Baron d’Etherna, une rencontre peut toujours être envisagée mais ce, uniquement si tes dires sont avérés. Je ne souhaite pas le rencontrer tant que celui-ci ne sera pas revenu en grâce auprès du marquis.»

« Tu…sembles beaucoup tenir à cet homme pour venir jusqu’à demander mon soutien. Mais comprends moi, je ne peux me positionner maintenant. Je ne le connais pas, et je n’aime pas l’inconnu. Laisse-moi donc un peu de temps. » Son regard se porta à nouveau sur Jindanor. D’une douceur pour sa cousine à un regard plus déterminé pour l’homme, elle continua. « Laisse-moi le temps de faire sa connaissance. Car je ne souhaite que le Meilleur pour toi, Cécilie. »

Inconnu, étranger, après tout, elle avait bien raison de se méfier de Jindanor, que savait-elle de lui ? Réellement ? Qui était-il ? Que voulait-il ? Les questions, elle devait s'en poser... Alors que Jindanor reprenait une légère prestance dans son siège, se faisant à l'idée que le sujet avait été balancé comme un morceau de jambon en pâture à une bande de loups affamés, Maélyne de Lourmel, la dame de ce château l'avait dévisagé, scruté de haut en bas, le mettant quelque peu mal à l'aise avant qu'elle ne change enfin de sujet.

Sujet qui... N'avait pas réellement l'attention de Jindanor, il faisait tourner ses méninges comme une usine chinoise, sans interruptions, des questions, comment se faire accepter ? Comment prouvait son amour à quelqu'un d'autre que l'élue de son coeur ? Toutes ces petites questions qui lui bouffaient l'esprit l'emmenaient aussi petit à petit loin de cette conversation, plongé dans ses pensées. Cependant, l'évocation de la Paix le fit tiquer... Il fronça un court instant les sourcils, se permettant une parôle lorsque Maélyne avait finis de s'exprimer.

- J'ai vu les tensions entre les peuples, si paix il y a, elle ne durera pas... Comme toujours de toute manière.

Cécilie s'abstint de tout commentaire au sujet de la guerre. Entre ce qu'elle espérait et ce qui se faisait au final, il y avait généralement un monde. Et même si le fait que Maélyne n'accepte pas Jindanor sur sa simple demande la chagrinait un peu, elle ne devait pas revenir non plus là-dessus. Elle avait bien d'autres sujets brûlants en réserve.

« A par cela je voulais aussi te parler de Lyarra. »

Elle faillit poursuivre mais se rappela juste à temps que la présence de Jindanor ne lui autorisait pas une parfaite franchise… c'était assez difficile de garder ce détail en tête.

« Comme tu le sais, je l'ai ressue avant son départ pour Amblère. Je m'étais déjà faite une bonne idée de sa personne lors de nos deux entretiens mais les nouvelles que j'ai récemment reçues m'incitent à venir t'en parler. Je sais que tu as eu recours à ses services. Je conçois qu'elle puisse être attachante, elle est naïve et rebelle, bien plus fragile qu'elle ne le pense… Mais malgré les bonnes intentions qu'elle peut avoir, son inconscience la pousse a faire les mauvais choix. Je ne veux pas que cela te retomber dessus. Tu as déjà beaucoup à gérer sans cela. Malgré toute notre bonne volonté, ce n'est pas de notre aide dont cette femme a besoin et sa présence pourra posée problème de plus d'une façon. Une femme prenant les armes est déjà un point de controverse, mais avec autant de nonchalance et d'irrespect, cela risque de choquer plus d'une personne. »

Bon. Ça aussi c'était fait… Il ne restait plus que…

« Tu avais l'air de vouloir t'entretenir avec Jindanor, je vais donc vous laisser je pense. Mais avant ça... »

Elle ouvrit et tendit le papier plié en deux qu'elle tenait depuis le début de l'entrevue dans la direction supposée de Maélyne, incertaine de la distance exacte qui la séparait du bureau. Sur la page trônait une espèce de bonhomme avec une couronne qui tenait la main a un petit bonhomme avec des tir bouchons sur la tête. Le tout trônait à côté d'un arbre très schématique et un oiseau près d'une boule avec des piques qui avaient tout l'air d'être un soleil.

« Au cas ou tu aies un doute, je n'ai pas la moindre idée de ce que ça représente et non ce n'est pas moi qui l'ait fait, mais Aline m'a fait promettre de te le remettre, » rit-elle a demi.

Maélyne était un peu étonnée que sa cousine aborde le sujet de Lyarra. La Dame avait eu recours à ses services pour « enquêter » sur l’attaque de Wandrais qui avait eu lieu à Karras. Maélyne allait justement prendre des mesures concernant un renforcement de sécurité, surtout à Outremont, dès que ses troupes seraient revenues.

« Lyarra n’est plus à Lourmel à présent. Mais je tiens compte de tes dires Cécilie et je prendrais des mesures si elle avait pour idée de venir nous rendre visite à nouveau. » Sur ces paroles, et après avoir vu le dessin que lui avait fait sa vie, même si Maélyne soupçonnait une quelconque morale de la part de Cécilie, elle laissa la Dame de Laval vaquer à ses occupations pour se retrouver seule avec Jindanor.

Un moment de silence s’était installée, il fallait dire que l’annonce de ce mariage l’avait quelque peu chamboulée.

« Bon… euh. » Commença-t-elle, hésitante. « Si je vous ai demandé de venir me voir, même si je ne m’attendais absolument pas à avoir pareille annonce de la part de Cécilie, c’était pour vous demander un service. » Elle fit une légère pause. « J’aurais besoin que quelqu’un d’extérieur à ma garde inspecte… hum… l’état de celle-ci. J’ai forte impression que le château connait des lacunes en termes de sécurité, donc, si vous avez le temps, j’aimerais, si vous l’acceptez, que vous me fassiez un rapport. » Jindanor accepta la demande de la Dame. Ils discutèrent encore un moment, Maélyne souhaitant détailler les points qu'elle voulait qu'il inspecte puis il quitta la pièce à son tour. Laissant une Maélyne perplexe. Elle aimait sa cousine par dessus tout et elle voulait ce qu'il y avait de mieux pour elle. Mais après tout, que y avait-il de mieux qu'un mariage heureux qu'elle espérait de tout cœur obtenir?