Les bruits étaient assourdissants, fusant de chaque côté.
Mais au fond, elle n'avait pas à s'en étonner : elle se trouvait dans un lieu très fréquenté des humains, où les marchands faisaient montre de leurs performances vocales à tout instant, où les gens se disputaient la plus belle miche de pain, où les truands se fondaient aussi discrètement que possible parmis tout cette foule.
Quels rustres...
Elle chassa cette conclusion un peu trop hâtive à son goût et rabattit mieux sa capuche sur sa tête. Il ne fallait pas que l'on s'aperçoive de son identité : plus on cachait sa réelle identité, plus on avait de chance de se sortir de ce... comment définir de manière exacte ce qui se tenait devant elle, mouvant telle une cascade et tout aussi bruyant ?
Elle perdait son temps, se dit-elle, et accéléra le pas.
Flaith essaya de reproduire l'allure des humains, leur façon d'être, de marcher, de regarder autour d'eux... on ne savait jamais, un problème était si vite arrivé, en particulier dans des lieux méconnus comme celui-ci.
La barde avait bien sa flûte et son tambour sur elle, et son poignard était bien protégé par sa fine ceinture.
Son coeur, il fallait le reconnaître, battait la chamade, et elle inspira profondément tout en se maudissant de l'avoir fait : si la plupart des gens était préoccupée par ses achats ou ses discussions, d'autres n'étaient là que pour nuire au premier venu, et il se pouvait que ce soit elle. En ce cas, elle en arriverait peut-être à prendre les armes, et finie la discrétion...
Elle pria intérieurement pour que cela ne se produise pas de cette façon, que tout aille pour le mieux, et feignit l'intérêt pour les produits disposés sur les étals des négociants, touchant les étoffes, observant les nourritures, détaillant les bijoux d'un air admiratif, et alla...
Où, au fait ? Elle ne savait pas. Il faudrait qu'elle trouve quelqu'un à qui parler. En un sens, il faudrait qu'on la remarque, mais à un certain niveau.
Elle resserra sa ceinture pour qu'un possible voleur soit démasqué - de toute façon, elle le verrait, l'entendrait et le sentirait venir de loin - avant de commettre son forfait.
L'elfe observa les gens : certains avaient l'air si agréables...
Mais elle n'avait pas à s'attarder sur leurs visages, sans quoi elle aurait l'air suspecte et sa discrétion en prendrait un sacré coup.
Alors elle continua sa marche, ressemblant davantage à une errance qu'à une quête, et où chaque personne, ici ou là, était un adversaire potentiel...
Sujet: Errance (libre) 
Sam 15 Mar 2008 - 17:30
