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 L'orage d'été. [Arichis]

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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: L'orage d'été. [Arichis]   L'orage d'été. [Arichis] I_icon_minitimeDim 17 Avr 2016 - 18:30

Le temps était plutôt maussade ces derniers temps. L'Alonnan subissait des orages d'été, pas si rare pour la saison qui battait son plein mais qui avait souvent raison de la bonne humeur des gens. Au loin, en dehors des remparts de la cité Aux-Trois-Murs, les champs près à la récolte se ployaient sous les assauts langoureux de la petite brise qui semblait souffler tout les jours sur les plaines. Il ne pleuvrait peut-être pas aujourd'hui, du moins la baronne l'espérait. Ses cheveux cascadaient dans son dos et sur sa poitrine tandis que ses yeux se perdaient dans la contemplation de la ville qui s'étendait à ses pieds. En ce milieu de journée, Alonna fourmillait avec entrain. Les cloches du temple sonnaient tandis que les marchands alpaguaient les badauds. Elle souriait tandis que ses doigts caressaient le verre froid. Sainte Néera la garde, que son pays lui avait manqué.
Son bureau était nimbé de silence malgré l'heure tardive. L'aile Est du castel avait tout nouvellement été aménagé avec les différents ministères, et lorsqu'elle n'auditionnait pas avec ses obligés ou ne participait pas à un quelconque conseil, elle passait ses journées là. Une pièce donnant sur la ville en contrebas où trônait une table d'un beau bois et deux sofas qui lui servaient de petit salon privé. Au fond, c'était bien là une jolie geôle. La Belle se sentait prisonnière et malgré tout les efforts de son entourage, elle était invariablement seule.
Duncan était mort.
Une vérité qui lui était toujours difficile à entendre. Si elle ne l'avait réellement aimé, elle s'y était peut-être attachée. C'était un homme d'ambitions qui avait su mieux combler son cœur en quelques énnéades que feu Desmond. Peste soit les hommes ! Elle n'avait pas besoin d'eux pour être, c'était une certitude. Que les Cinq lui pardonne sa faiblesse, mais elle ne pouvait s'imaginer sans un mâle à son bras. Elle n'était pas assez forte pour vivre seule, pour régner sans crainte – du moins était-ce ce qu'elle pensait. Et tout entourée qu'elle était, de part son frère, sa sœur, Odias ou Hermance, elle se sentait invariablement seule, perdue au milieu d'un monde qu'elle portait avec peine du bout de ses bras. Elle n'avait pas pleuré depuis la perte du Lys et pas une seule fois elle avait imaginé le faire. Elle ne l'aimait pas après tout et pourtant, ce jour, ses yeux s'embuèrent. Alanya se mordit la lèvre, tenant bien malgré elle les sanglots qui se bloquaient dans sa gorge. Oh, elle ne pleurait pas pour son ami, tragiquement parti ni pour sa mère qu'elle avait congédié plus tôt. Non. Elle n'avait jamais pensé qu'un jour, Alonna aurait pu autant lui manquer.
L'on toqua à sa porte. Le revers de sa main essuya les chemins humides que ses larmes avaient tracé sur ses joues rosies. Elle se racla la gorge afin d'avaler le nœud qui s'y était formé. « Ma Dame, pus-je entrer ? ». La voix de Hugues traversait le porche avec force. Une qualité indéniable pour le héraut du castel.
«] Entrez donc, Hugues ». La voix chancela un peu mais la baronne avait réussi à cacher sa tristesse.
« Ma Dame ». L'homme grassouillet se courba bien bas, théâtralement comme il avait l'habitude de faire. C'était un drôle mais au moins, lui faisait-il oublier son morne quotidien. « La porte annonce la venue de sa Grandeur d'Anoszia ». Il sourit en voyant la belle froncer sévèrement les sourcils. « Dois-je le convier à se rendre dans la grande salle ? ».
« Oui faites Hugues. Proposez lui de se sustenter aussi. Le voyage a dû être long et je ne pourrais le rejoindre séant. ». Elle retourna s'asseoir à son bureau tandis que l'homme gras tournait talons. « Attendez ! ». Il s'arrêta. « Envoyez Angélique à sa rencontre ».
Il souriait, du moins, elle le devina. Tout aussi potelé était-il, elle devait bien lui accorder un esprit vif et bien plus politique qu'un simple héraut devrait avoir. Elle ne savait s'il s'agissait là d'une bonne chose, après tout il ne s'exprimait jamais de trop et n'invoquait que peu le dialogue. Il savait se tenir à sa place et pour le moment, c'était tout ce qu'elle lui demandait. Envoyer sa jeune sœur n'était pas une chose anodine, et elle traînerait assez avant de rejoindre le Patriarche. Elle savait qu'il viendrait, sa dernière lettre le laissait clairement sous-entendre mais si tôt... Elle irait se changer avant de voir Arichis. Combien de temps était-il passé depuis son départ d'Ydril?
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Arichis d'Anoszia
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MessageSujet: Re: L'orage d'été. [Arichis]   L'orage d'été. [Arichis] I_icon_minitimeSam 23 Avr 2016 - 14:37

L’Anoszia appréhendait ses retrouvailles avec la baronne, il se doutait que la rupture du contrat, de son initiative, ne l’enchanterait guère et mettait à mal ses projets. Mais le mariage n’était plus aussi intéressant qu’il était initialement. Il avait conjecturait que la baronne était infertile après une dizaine d’années sans héritier et Angélique était la sienne, si elle venait à disparaitre son fils aurait été couronné baron et les Anoszia auraient mit un pied au nord. A présent tout était différent, le royaume était fracturé et Alonna avait une héritière. Une héritière qui était d’après Alanya, sa bâtarde. Il ne demandait qu’à voir pour croire. Sa compagnie et lui avaient chevauché pour atteindre la ville fortifiée, c’est avec soulagement après un si long voyage qu’ils dépassèrent les portes et furent accueillis au château.

Assis sur son siège, Arichis était plongé dans ses pensées lorsque sa porte s’ouvrit sur une jeune femme qu’il ne connaissait pas. Toutefois celle-ci ressemblait fortement à Alanya, en moins fière et plus jeune. Le Dragon devina qu’il devait s’agir de sa jeune sœur et salua intérieurement la stratégie de son hôte. Il s’était levé pour la saluer.


« Ma dame, c’est un honneur de vous rencontrer enfin. »
" Pas plus grand honneur que de vous rencontrer enfin, votre Grandeur " Elle s'inclina respectueusement sans le regarder dans les yeux.
« Je devais rencontrer votre sœur, celle-ci ne se trouve-t-elle plus à Alonna ? » S’il c’était trompé sur elle, il aurait eu l’air très fin. Angélique avait été envoyé pour le mettre mal à l’aise, ce qui était devenu un concours ces dernières ennéades visiblement. Mais le régent n’allait pas se laisser déstabiliser aussi facilement.
" Veuillez excuser son Honneur mais votre venue fut plus prompt qu'elle ne s'y attendait. Elle en finit actuellement avec quelques affaires urgentes pour se joindre à nous au plus vite. " Angélique fuyait son regard. " Désirez vous restaurer Monsieur ? Le voyage a dû être pénible et nos cuisines seraient ravies de vous préparer le met qu'il vous siéra la plus "
« Son Honneur est donc pardonnée. De la boisson suffira, merci. Nous attendrons Alanya alors. »
La jeune pucelle fit signe à un des serviteurs afin qu’il ramène une coupe pour Arichis " J'espère que vous passerez un agréable séjour parmi nous et que l'Alonnan saura vous ravir Monsieur. J'imagine que cela doit vous dépayser de votre sud si chaud " Finalement, elle lui jeta un coup d’œil agrémenté d’un sourire courtois.
« Il est vrai que la fraicheur du nord est la bienvenue, surtout en ces temps-ci. » Il notifia qu’elle daigna enfin lui accorder un regard.
"La brise des Monts d'Or n'est pas si déplaisante en cette période, je vous le concède volontiers. Je me dois aussi de vous remercier pour le tableau que vous avez fait mener. C'est un artiste de grand talent."
« Effectivement, Giovanni Fanos est doué dans son art. Si vous le souhaitez, je pourrais l’envoyer à votre cour afin que vous profitiez de son expertise. »
"Je crains que nous ne puissions nous offrir ce plaisir mais je vous remercie de cette généreuse proposition mon Seigneur." Discrètement, elle se mordit la lèvre. "Permettez moi Monsieur mais votre fils ne vous a pas accompagné ?" Malgré sa nervosité, elle tentait de demeurer calme et polie.
« Sysiphe ? Pourquoi m’aurait-il accompagné ? » Il commençait à comprendre, la fille n’était pas au courant et Alanya l’avait laissé lui annoncer la nouvelle. La salope.
"Eh bien... J'aurais cru que... Non, pardonnez moi, votre Grandeur, je n'aurais pas dû vous poser une question aussi déplacée". A nouveau, en regardant le sol, elle se mordilla la lèvre.
« Je vous prie, exprimez-vous. »
" Eh bien, j'aurais imaginé qu'il vous accompagnerez pour me rencontrer... Azénor - votre fille - m'a fait tellement forte impression que j'en ai imaginé son jeune frère" Craignant de s’être montrée téméraire, elle baissa la tête. Si elle ne jouait pas un jeu, Angélique était adorable.
« Il en aurait été honoré. »
Rougissant, elle releva son visage vers le régent. "Tout comme je le suis de vous recevoir Monsieur. Notre famille est fière de vous compter parmi ses alliés - et ses amis ".
« Moi de même, moi de même. Votre sœur se fait longue par contre. »
"Je vais envoyer Hugues pour la mander. Il est vrai qu'elle n'est pas connue pour sa ponctualité, mais il est vrai qu'elle se laisse un peu trop désirer" Elle fit signe à un homme.
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Alanya de Saint-Aimé
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MessageSujet: Re: L'orage d'été. [Arichis]   L'orage d'été. [Arichis] I_icon_minitimeLun 25 Avr 2016 - 23:57

La baronne s'observa une dernière fois dans le miroir de ses appartements. La robe pourpre qu'elle portait lui allait parfaitement. Elle était le synthèse parfaite de la femme qu'elle voulait être en ce jour : un écrin parfaitement fait, à la couleur sans ambiguïté qui lui donnait à la fois un air farouche et implacable. Ses cheveux avaient été dompté dans une coiffure qui laissait sa nuque à nue. Elle ne voulait rien laisser au hasard et cette rencontre devait être savamment calculée. Combien de temps s'était-il écoulé depuis sa dernière entrevue avec le Dragon ? Elle eut un petit sourire. Elle était parfaite. Le bruissement du tissus lorsqu'elle se tourna rompit le maigre silence qui s'était installé. Le gras et goguenard Hugues se tenait face à elle. Il était fier le saligaud et il pouvait l'être ! Quel héraut Alonnais – et d'ailleurs – pouvait se vanter d'avoir assister sa suzeraine dans sa chambre ?
« Vous êtes resplendissante ma Dame ! »
Son sourire trop éclatant pour être vrai laissait tout de même transparaître un soupçon de justesse. S'il n'était pas totalement à sa place, au moins lui servait-il bien mieux que tout les autres. Depuis la tragique disparition d'Ingrid, elle n'avait plus personne auprès d'elle et un peu de compagnie ne la dégoûtait pas ; même venant d'un curieux bonhomme dont les habits affriolants tenaient plus du déguisement de bordel que de sujet à la cour. Au moins cela ne dépayserait pas trop Arichis.
« Maintenant, allons rejoindre notre ami suderon. Je suis sûre qu'il s'impatiente déjà de me revoir. ».
Le petit gloussement de l'adipeux gentilhomme accompagna les premiers pas au dehors de la pièce. Elle savait déjà qu'il l'attendait et qu'il serait certainement furieux de ne pas avoir été conduit à elle directement. Mais ici, il était à Alonna. C'était sa maison et ses règles, n'en déplaise au patriarche. Il fallait qu'il entende qu'il n'avait pas à faire à une de ces femmes plus prompt à décorer une salle qu'en être la pièce maîtresse. Et ces femmes là n'admettait pas l'affront. S'il avait eu l'intelligence d'envoyer la jeune Azénor avant lui, le Faucon n'était pas folle et avait su garder sa colère pour la personne qui la méritait. Le Lys lui avait au moins appris une chose : les gens trop hâtifs finissaient souvent dans de bien mauvaises postures.
Les couloirs du castel étaient animés. Il fallait dire que la capitale se voyait recevoir beaucoup de beau monde ces derniers jours et malgré toute la bonne volonté de la maîtresse de maison, cela demandait beaucoup plus d'organisation et de mains qu'elle ne pouvait offrir. Aussi avait-elle choisit d'établir des priorités et avait fait recruter quelques hommes et femmes en secours de habitués de la demeure baronniale. L'entrée de la grande salle était sagement gardée par deux soldats qui s'inclinèrent en ouvrant cérémonieusement la porte. Sa sœur se tenait toujours près du Régent tandis que, impassible, elle avançait.
« Son Honneur Alanya de Broissieux ».
La belle força un sourire tandis qu'elle se plantait face à l'homme qui l'avait jusqu'alors attendu. Combien de temps avait-il ainsi poireauté ? Une demi-heure ? Peut être plus. « Qu'il fait bon de vous revoir, votre Grandeur ».
« Le plaisir est pour ma Dame ».
Sans plus de cérémonie, elle s'installa non loin de sa cadette, lui accordant un vague regard. La pauvre n'était qu'une ruse, un moyen dans ses plans. Au fond, elle pouvait entendre la haine qu'éprouvait le jeune Fulcran à son égard. Il n'avait jamais été là que pour son service et même si elle les aimait, elle ne pouvait ignorer leur poids dans l'échiquier politique.
« J'espère que vous me pardonnerez mon retard mais certains sujets ne peuvent attendre. ».
« Bien entendu, vous êtes baronne, vous avez des responsabilités ».
Elle ne savait trop s'il s'agissait là qu'une courtoisie polie dû à la présence de monde ou s'il était résolu à mettre fin toute forme d'intimité entre eux.
« Angélique vous a-t-elle tenu bonne compagnie ? Elle était si impatiente de vous voir venir... ».
« Oui, votre sœur est des plus charmantes »
Le regard qu'il lui accorda la fit rougir. Il était vrai qu'elle était charmante. Elle avait la jeunesse, la beauté et la gentillesse. Si l'on pouvait trouver quelques ressemblances entre les deux sœurs, il n'en était rien du côté du caractère. La plus jeune était aussi douce que son ainée était tempétueuse.
« C'était un plaisir de vous recontrer Monsieur ».
Alanya la regarda un instant. Elle lui manquerait certainement. Sa candeur avait des allures de fraîcheur dans sa vie bien morose depuis la mort du Lys. Elle l'aimait sa cadette, pour sûr.
« Angélique, je crois que nous avons assez abusé de ton temps. Veux-tu bien aller aider Hugues pour le repas de ce soir ? ».
Et sans un mot de plus, elle se leva en saluant respectueusement Arichis qui lui offrit un dernier baisemain. Elle aurait fait une épouse parfaite pour n'importe quel homme, le mesurait-il seulement ? Les lourdes portes en bois de la grande salle se refermèrent. Enfin seuls. Il se tourna vers elle.
« Ma dame je n'ai pas eu l'occasion de vous féliciter pour votre mariage avant de me désoler de votre perte ».
Elle eut un petit rire en faisant couler dans un calice propre du vin. Le liquide rougeâtre ravi son palais, tuant par la même sa fugace hilarité.
« Ou bien l'inverse. »
« Ou bien l'inverse ». Le patriarche sourit. Elle jouait avec sa coupe sans le lâcher du regard. Elle n'oubliait pas sa colère. « Comment allez vous Alanya? Votre grossesse? ». Elle s'arrêta. Il avait de la suite dans les idées. Arichis d'Anoszia n'ignorait rien et certainement pas une chose qui le touchait d'aussi près.
« Pénélope sera heureuse de vous rencontrer plus tard, si vous le désirez ».
« Est-ce ma fille ? ». La mine sévère ne lui sied guère et pourtant il ne semblait que rarement s'en défaire. La belle avait déjà prévu la question. Ce n'était pas sa fille, mais à présent que le Boiteux avait retrouvé Tyra, elle était la seule gardienne du secret.
« Elle l'est. ».
« En êtes vous sûre et certaines Alanya ? Vous n'avez pas connu d'autres hommes que moi ? »
Elle hocha la tête en reposant son verre. Elle soupira.
« Puisque je vous le dit. »
« Bien. Vous auriez dû me consulter pour son nom, Alanya ».
Elle planta ses yeux glacés dans les siens, impassible.
« Et vous auriez dû me consulter pour rompre notre accord ».
Son sourire l'énerva. Enfin elle allait pouvoir laisser libre court à la colère qu'elle avait si sagement enfermée depuis la réception de sa missive, deux énnéades plus tôt. Et lui, confortablement assis sous son toit, se complaisait de son petit rictus.
« Si vous aviez laissé quelqu'un de compétent pour gérer vos affaires nous ne les aurions sans doute pas rompu ».
« Assez ! C'est de la mère de votre hôte que vous parlez, surveillez vos mots ».
« Vous avez gagné de l'assurance Alanya. Nous ne haussiez jamais la voix auparavant ».
« Avais-je seulement une raison de le faire ? Vous ignorez beaucoup de choses encore Arichis, mais vous saviez ce que rompre ce contrat induisait. Vous le saviez et vous l'avez fait ».
Elle essayait de garder contenance mais son sang bouillait. Il l'avait humilié et si la plupart l'ignorait encore, ils sauraient un jour comment le Régent avait rompu les fiançailles avec sa famille. Elle ne pouvait se permettre de laisser passer un tel affront.
« Vous savez bien pourquoi j'ai rompu ces fiançailles Alanya ? »
Elle secoua la tête.
« De part la position de nos terres nous ne pouvons pas être officiellement allié ».
« Croyez-vous ? Je ne vous pensais pas capable de si peu de clairvoyance ».
« Eh bien, éclairez-moi dans ce cas ».
Elle se leva, sirotant la boisson en commençant à marcher d'un pas léger dans la vaste pièce. Elle ne pouvait s'empêcher de le faire, cela calmait quelque peu ses ardeurs.
« Vous crachez dans une main qui était tendue Arichis, en êtes-vous seulement conscient ? »
Lui, se tenait toujours droit et sa voix ne cachait aucun agacement.
« Je n'ai rien craché du tout, je suis sûr qu'Angélique adorable comme elle est trouvera meilleur parti Alanya ».
« Je ne crains pas pour Angélique. Vous savez comme moi que ce n'est pas ce à quoi je faisais allusion. Croyez-vous qu'Ysari vous sera d'une quelconque utilité ? Une terre à l'image de sa baronne : insipide. N'allez pas me faire croire que les cinq soldats dont ils disposent sont un poids suffisants. Tous se gaussent du pays Ysaroi, de ses dirigeants... ». La belle se tenait derrière son siège, immobile. « Vous auriez pu demander n'importe quel titre une fois votre cause acquise. Le sauveur du Royaume ! Et pourtant, vous avez choisis la facilité plutôt qu'une voix dans le Nord si loin de vos préoccupations ». Sa voix n'était plus qu'un souffle derrière le grand homme. Bien sûr qu'il n'ignorait pas tout cela mais la raison lui échappait.
« Ysari consolide ma position au sud chère Baronne. Mon fils en devenant baron ancre d'avantage les Anoszia et les cinq milles hommes ysarains me permettent avec ceux d'Ydril de peser dans le jeu ». Il marque une pause, toujours aussi stoïque. « Je compte devenir Duc et j'avais besoin de ce soutien. »
Alors Alanya éclata d'un rire cristallin. Un rire franc qui résonnait contre les murs de pierres froides malgré l'été.
« Et vous pensez que cela vous donnera un quelconque poids lorsque le futur conseil royal sera en place ? Votre vision s'arrête bien vite, j'en ai peur. ». Elle posa une main sur son épaule, l'autre trop occupée à verser dans son gosier la vinasse. « Vous serez peut-être duc demain Arichis, mais lorsque la couronne retrouvera Diantra, vous perdrez tout ». Alanya, dans un bruissement de tissus entreprit de faire le tour pour retourner à sa place. « Vous êtes autant aimé au Nord qu'au Sud et vos différents avec le Médian n'engage pas plus de réussite. Quel bel avenir pour vous ».
« Le futur conseil royal ? Un conseil existe déjà, et c'est à Soltariel qu'il a sa cour. Ne faîtes pas l'erreur comme tant d'autres avant vous de me sous-estimer Alanya. ». Il s'était imperceptiblement tendu.
« Et croyez-vous que l'on acceptera votre conseil ? Non. Vous le savez fort bien, il adviendra un jour où le conseil sera repensé. Oh, pas tout de suite, pas demain, mais temps viendra et vous avez bien plus d'ennemis que d'amis ». La baronne posa sa coupe vidée. « J'espère me méprendre mais lorsque cela arrivera ce n'est pas Ysari qui pourra sauvegarder vos privilèges, j'en ai bien peur ». Elle ne le sous-estimait pas. Elle le connaissait assez pour savoir qu'il parviendrait à ses fins et elle n'avait jamais douté de cela, mais Arichis n'était pas un visionnaire et la chute serait terrible pour lui et sa descendance.
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Arichis d'Anoszia
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MessageSujet: Re: L'orage d'été. [Arichis]   L'orage d'été. [Arichis] I_icon_minitimeMer 27 Avr 2016 - 18:47

Ceux qui provoqueraient la chute des Anoszia n’étaient pas encore né, nombreux furent ceux qui tentèrent et profondes furent leurs tombes. Il se leva pour lui faire face. « Mon conseil vivra, et si le Nord détient des hommes d’honneur alors il le suivra. Si vous m'avez invité pour m'insulter Baronne permettez-moi alors de reprendre la route. »
"Allons allons ! Vous savez comme moi que vous n'êtes pas là que par simple politesse" Alanya serra ses poings convulsivement pour se calmer. "Si vous vous sentez insulté, Votre Grandeur, imaginez un peu ce que vous m'imposez en vous tenant devant moi" Bien entendu qu’elle se sentait insulté par les accords rompus mais le régent avait ses raisons.
« Je suis venu sous votre invitation. Je vous voie tendue, désirez-vous qu'on reporte notre entrevue ? » Arichis commençait à se lasser de l'attitude de la baronne, il s’était bien douté que la tache n’aurait pas été facile, mais pas à un tel accueil de la part de son ancienne amante.
" Et vous pensiez que vous accueillerai avec les roses et les honneurs ? Vous avez rompu un contrat. Des guerres se sont jouées pour bien moins que cela et encore, je vous accorde une entrevue pour vous laisser une chance de vous expliquer". Elle soupira en s'enfonçant dans le siège "Vos ambitions ne m'intéresse que peu Arichis mais pour le bon déroulement de la suite de notre conversation, faîtes attention à ce que celles ci n'entravent pas les miennes".
« Notre contrat a été désavoué par le roi. Et ledit contrat a été convenu dans des circonstances différentes de celles d'aujourd'hui. D'après vos paroles de tantôt, vous ne reconnaissez pas notre Conseil, je ne peux pas m'afficher officiellement avec des alliés qui ne reconnaissent pas ce que je représente. » Arichis y tenait à son conseil, c’était de là qu’il tirait à présent son pouvoir.
"Par un roi dont on ignore s'il est effectivement vivant au sud ou servant de dîné aux poissons. Me voilà donc rassurée." Elle se resservit un verre de son vin. "Et si vous m'écoutiez réellement vous sauriez que je n'ai pas désavoué votre conseil. Je vous ai simplement suggéré de ne pas nier que lorsque le royaume sera de nouveau uni, il se verra subir quelques modifications".
« Le roi est vivant et siège à Soltariel. Il va de soit que le conseil est ouvert à tout ceux qui feront la différence dans l'unification de la péninsule. Vous pourriez y avoir une place, à mes côtés... »
"Faites cet honneur a l'insipide Sarina. Je ne suis bonne qu'à siéger entre ces murs, je le crains". Elle trempa les lèvres dans la boisson en fixant Arichis "Pauvre sotte. Et comment a-t-elle accepté un mariage qui ne lui coûterait plus que ce qu'il lui ferait gagner ?"
Cette fois ci, il se permit un sourire. « Nous consolidons sa position à Soltariel. »Arichis s'approcha d'elle, s'agenouilla en face et posa une main sur la sienne, la mine concernée. « C'est à vous que nous souhaitons faire cet honneur, c'est avec vous que j'ai une fille Alanya. »
"Une bâtarde qui vous apporte plus de déshonneur que de fierté. Je ne désire pas siéger pour avoir été la femme que vous avez un jour engrossé." Elle lui tendit sa coupe "Je ne suis pas de celles que l'on endort avec de belles paroles et des promesses."
Il prit la coupe et la posa sur le meuble, la baronne avait déjà assez bu. « Ma fille est de notre sang, comment pourrais-je ne pas en être fier. Je pourrais la reconnaitre si vous le désirez. »
Alanya sourit cette fois-ci "Elle a déjà été reconnue officiellement peu après sa naissance. Vous arrivez un peu tard, j'en ai peur".
Pas par son père. « Comme vous le souhaitez alors. » Il comprenait la position de la baronne.
" Et j'ai bien peur que si aucun dédommagement n'est trouvé avant votre départ, la belle Pénélope n'aura jamais la chance de connaître son père".
« Bien creul chantage que vous me faites là. »
" Pas beaucoup plus cruel que de mettre a bas tout mes projets "
« Ne comparez pas l'appât du gain au bonheur d'une famille. Mais soit, si ce n'est que ça je peux vous proposer un mariage, lorsque bien sûr votre suzerain se sera officiellement prononcé sur Sa Majesté, entre votre sœur et mon plus jeune frère. Avec les mêmes bénéfices. »
"Rassurez vous, elle connaitra le bonheur d'une famille. Avec ou sans vous." Elle se releva et tourna le dos au patriarche "Un mariage ne m'intéresse plus. Vos promesses ne semblent avoir aucune sorte d'importance a vos yeux... Alors dîtes moi ce qui pourrait nous satisfaire promptement l'un et l'autre".
Arichis se rapprocha légèrement d'elle, elle avait bien changé depuis et la grossesse lui avait été bénéfique. « Si un mariage ne vous intéresse plus, alors à vous de nous dire ce que vous souhaitez. »
" Je veux que vos intérêts cesse de se mettre en chemin des miens. " La voix était sans détour. Le régent se rapprocha un peu plus.
« Vos intérêts peuvent devenir nôtres. »Elle ne bougea plus.
"Je vous écoute"
Il posa délicatement ses mains sur ses hanches, prêt à les retirer au moindre signe d'hostilité. « Notre fille. Bien que batarde, représente déjà l'union de nos deux familles. Si tous la reconnaissent comme la Fille du Dragon, tous sauront que l'ombre du Dragon veille sur vous. Vous savez comme la famille est importante pour moi... »
La baronne se retourna pour lui susurrer à l’oreille. "Pour notre fille vous allez signer un traité vous engageant a la construction de nos ports et assurant un échange économique durable entre nos deux familles. Si vous tenez à votre famille, vous verrez là un investissement pour l'avenir de la future suzeraine de ces lieux".
Arichis la serra un peu contre lui. « Il n'a jamais été question d'oublier les ports promis baronne. Mais Angélique m'ayant fait bonne impression, j'insisterais pour qu'elle lie nos deux familles d'avantage. »
"Elle ne mariera personne d'autre qu'un de vos fils. Elle est aussi fragile qu'une fleur..."
Simèon est presque aussi âgé que mes fils. A peine plus vieux qu'Oscario, et bien plus riche que le reste de la fratrie. »
"A-t-il votre entière confiance ?"
« Entièrement, il gère les finances de la famille. »
Alanya se dégagea de son étreinte et recula pour ouvrir les portes. "Je crois que vous pourrez franchir cette porte sans craindre de passer la nuit dans les geôles du castel d'Alonna" Elle sourit en coin.
« L'idée ne m'a même pas effleuré l'esprit. Me retrouverez-vous plus tard ? »
" Hugues viendra me quérir dès que vous voudrez me voir, votre Grandeur"
« Ce soir ? Il y a le sujet du roi à évoquer. »
"J'entendais bien vous avoir à ma table au dîner"
Il la laissa sortir et attendit qu’un valet vienne le chercher pour le conduire à ses appartements qu’il partageait avec sa fille. Ils se reposèrent ensemble du voyage et chacun à leur tour se prélassèrent dans un bain avant que Hugues ne vienne les quérir pour le dîner.
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MessageSujet: Re: L'orage d'été. [Arichis]   L'orage d'été. [Arichis] I_icon_minitimeJeu 28 Avr 2016 - 22:38


« Le dîner est prêt ma Dame ».
Déjà ? Il lui semblait que l'entrevue avec le Dragon d'Ydril s'était déroulée à peine l'heure auparavant. Elle n'avait eu le temps de rien faire, sinon rester là, près de son enfant à finaliser quelques accords avec les compagnies marchandes d'Alonna. Elle avait connu des journées meilleures, pourtant, elle était étonnée de la bonne tournure des choses. Le poupon dormait paisiblement ; il avait goulûment tété avant de sommeiller de son air si innocent. La baronne la trouvait magnifique mais n'était-elle pas trop impliquée pour en juger avec pertinence ? Sainte Néera, pourquoi avoir fait naître cette pauvre petite chose ? Ode de pureté dans un monde infecte, voilà une bien drôle aventure. Ses yeux se perdaient dans la contemplation.
La petite Pénélope – pas bien grande – serait certainement à l'image de sa mère. Grande et élancée, elle aurait le teint pâle et le port altier. Ses quelques cheveux, maigrement parsemés, laissaient à croire que sa toison serait mordoré. Une bien belle jeune femme qui aurait tôt fait de conquérir les cœurs les plus hardis. Jamais ! La mère aux griffes acérées veillerait jalousement sur la petite créature, quand bien même grandira-t-elle plus vite qu'elle ne l'imaginait. Elle lui offrirait sa vie, si cela pouvait la préserver de ce monde impie dans lequel elle était bienheureusement née. L'enfant du Siège. Un sourire s'étira quand, à contre cœur, elle reporta son attention sur le cérémonieux Hugues.
Il s'était changé depuis leur première discussion et pourtant il paraissait toujours aussi grotesque. Engoncé dans des vêtements un peu étriqués, il était planté devant le bureau, attendant comme un limier qu'on lui lance son os. Au final elle ne savait trop quoi en penser. Il n'était pas bien différent des petits nobles de cour se courbant le visage torve à son arrivée. Il n’espérait qu'une seule chose de la Belle, un ami de bourse comme on les appelait dans les quartiers bas de la ville.
« Faites donc mandé nos invités Ydrilotes et ma chère soeur ».
Le regard suspicieux qu'il lui lança introduit assez bien sa réflexion suivante. Sans réellement jamais contesté les ordres, il lui arrivait néanmoins de subtilement reprendre sa suzeraine.
« Tous votre Honneur ? »
On était venu lui rapporter que la suite du Régent comportait près de quarante personnes. Ils avaient eu quelque peu de mal à tous les abriter correctement, les bras manquant au castel pour de tels déplacements. Pour autant, les ministres avaient semblé gérer la situation au mieux car alors que s'élevait des cuisines une douce odeur, tous avait un lit et un bon repas qui les attendait. Quelques courtisans étaient du voyage, aussi semblait-il normal que la question se pose. Elle organiserait un banquet, mais pas ce soir là. La fête aurait effacé bien trop tôt la véritable raison de la venue d'Arichis. Ils festoieraient quand toute cette sombre histoire serait derrière eux.
« Les Anoszia seulement »
Le gros bonhomme s'inclina avant de se tourner pour partir à sa tâche.
« Hugues. ». Il s'arrêta. « Vous serez responsable du bon déroulement de cette soirée. Si vous vous montrez bon intendant, il se pourrait que je revois votre position ici ».
La promesse aurait fait rougir n'importe quel roturier et même s'il ne sembla point impressionné, sa voix demeura un peu plus fébrile qu'à l'accoutumée. « Comme il vous sciera votre Honneur ».
La petite ne haussa pas même une paupière lorsqu'elle fût emmenée par sa nourrice. Bientôt elle rencontrerai Arichis et elle espérait qu'il pourrait l'aimer comme un père. Oh non qu'elle en doutait mais il avait une place à tenir et il n'oserait s’entacher d'une telle infamie si cela desservait les intérêts de ses enfants légitimes. Et même si elle le niait, elle trouvait au fond d'elle un profond attachement qu'elle n'aurait su expliquer envers le Patriarche. Etait-ce une méprise de sa part ? Voilà bien une question qu'elle espérait soulever promptement, lorsqu'à la faveur d'un instant, ils se retrouveraient seuls.
Un doux fumet se dégageait lorsqu'elle arriva dans la grande salle. Seule sa sœur se tenait non loin de la table, discutaillant avec un soldat. Quelle était douce. Une vraie fleur, fragile dans la brise et pourtant, si belle dans le monde grisâtre. Quelle douleur de la voir bientôt partir. Elle l'aimait profondément et même si elle n'avait jamais eu la force de lui avouer à pleine voix, la baronne savait que sa cadette ne l'ignorait pas. Un sourire protecteur aux lèvres, elle l'embrassa sereinement en attendant ses invités, congédiant par sa simple présence le pauvre garçon d'arme qui lui tenait compagnie. Elle profita de la tendre étreinte. De rares moments ces derniers temps, alors même qu'elle en avait besoin. Depuis combien de temps ne s'était-elle pas adressé à sa jeune sœur ?
« J'espère que tu as faim Angélique, les cuisinières semblent avoir prévu pour soixante guerriers ! »
Elles riaient de bon sœur, et les éclats de voix venaient frapper les murs austères de leur chaleur.
« Voilà des jours que je jeun rien que pour pouvoir engouffrer toute la viande en sauce de la grosse Bertha. ».
Elle ignorait qui était la grosse Bertha mais la boutade lui tira encore quelques instants d'hilarité. Si elle n'était pas bien épaisse, sa sœur l'était d'autant plus. Ses jambes étaient aussi frêle que celles d'un oisillon et ce bien malgré sa gourmandise. La vie était faite de petites injustices.
« Nous dînons avec Arichis et sa plus jeune fille ce soir ». Elle joua avec les long cheveux bruns d'Angélique. « Je craignais d'être seule avec eux. Tu ne m'en veux pas d'avoir contrarié ta soirée ? »
« Bien sûr que non. Tu sais bien que je ne sors pas du castel, encore moins le soir ».
Le sourire de la baronne se mua en petit rictus. En faisant venir sa sœur à la capitale, elle l'avait aussi privée de ses libertés. Alonna les Trois-Murs, bien que ville tranquille, restait une capitale avec ses quartiers peu fréquentables. Il n'était pas question pour elles deux de sortir la nuit tombée, à moins d'une large escorte et d'une solide excuse. Elle s'en voulait d'ainsi construire une geôle, aussi confortable fusse-t-elle. Elle ouvrait les lèvres, essayant de formuler un pardon acceptable mais aucun son ne traversa sa gorge. Pas avant que des pas rythmés se fassent entendre. Elle eut à peine le temps de faire un pas en arrière que la silhouette rondouillarde de Hugues apparaissait dans la grande pièce.
« Sa Grandeur Arichis d'Anoszia, Grand Argentier de sa Majesté le roi Bohémond Ier, Comte régent de la péninsule d'Ydril et vicomte du Calozi ». Il s'inclina avant de reprendre. « Accompagné de Dame Cécyllia d'Anoszia, demoiselle de Velmonè ».
Elle hocha la tête pour congédier le héraut qui avait fort à faire encore. La soirée se devait d'être parfaite. La petite Anoszia suivait son père. Elle était sublime malgré son relatif jeune âge. Elle l'avait déjà rencontré à ydril lors de sa venue mais elle lui semblait encore changée. De jour en jour elle devenait femme et le Dragon allait avoir beaucoup de tracas avec de telles beautés. Alanya se tenait bien droite tout en essayant de paraître avenante, tandis qu'Angélique exécuta une révérence polie. Elle était à sa place à la cour, et il était certain qu'elle ravirait bientôt de sa présence Soltariel tout entier.
« Soyez les bienvenues en Alonnan ». Alanya souriait avec courtoisie, jetant un regard complice à la jeune Anoszia qu'elle trouvait bien en beauté. « Ma sœur Angélique et moi-même sommes honorées de vous avoir à notre table ce soir ».
Il indiqua une chaise à sa fille tandis qu'il prenait place à ses côtés. « Il y a comme une impression de déjà vu ».
Alanya invita Angélique à s'asseoir tandis qu'elle s'installait elle-même face au Régent. « Il vous manque quelques filles pourtant et je suis aujourd'hui moi aussi accompagnée ». Elle adressa à Cécyllia un sourire sincère. « Vous avez bien changé depuis notre dernière conversation. Je suis heureuse de vous retrouver si épanouie ». La baronne tentait de mettre la jeune femme aussi à l'aise que possible tandis que les premiers plats arrivaient. « Racontez moi votre voyage. Je crains que votre père ne soit plus enclin à discutailler avec moi des choses ennuyantes de la politique plutôt que l'aventure d'un pareil voyage ! ».
Un petit regard en coin pour l'Anoszia qui veillait à sa progéniture autant qu'il le pouvait.
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MessageSujet: Re: L'orage d'été. [Arichis]   L'orage d'été. [Arichis] I_icon_minitimeVen 29 Avr 2016 - 12:16


S’il fallait nommer la première différence entre Ydril et Alonna, Cécyllia aurait aussitôt répondu : le climat ! Elle avait quitté la chaleur presque étouffante de l’été  pour cette douce fraîcheur qui caractérisait les terres de Nord. Et l’humidité. Ça aussi c’était une chose très différente. Il avait fallu quelques jours à la jeune Anoszia pour s’acclimater à ce changement de temps, mais le sourire qu’elle affichait constamment révélé à quel point ce genre de détail était loin de la gêner. Ah ce voyage ! Comme ce voyage l’extasiait. Découvrir ses terres qu’elle ne connaissait que de noms, rencontrer ses gens aux accents différents du sien. C’était comme si elle découvrait le monde pour la première fois et, finalement, c’était pratiquement ça.
Bien sûr elle n’avait pas été enfermée dans une cage dorée, elle avait déjà voyagé avant ça. Enfin, son plus long voyage s’était limité à Diantra. Et elle n’était que rarement montée sur un bateau. Aussi ce voyage l’enchantait littéralement. A mesure qu’ils avaient navigué, les idées noires de Cécyllia s’étaient envolées et elle rayonnait littéralement. Elle était curieuse de tout, s’intéressait à chaque chose qui sortait de l’ordinaire mais même alors qu’elle était littéralement en ébullition, elle conservait ce calme et cette douceur qui lui était propre. Et du calme il lui en avait fallu beaucoup lorsque son père était revenu de son entrevu avec la Baronne d’Alonna.

Elle se trouvait alors dans les appartements qu’on avait aimablement préparés pour eux, à choisir une robe qui lui tiendrait suffisamment chaud sans pour autant l’étouffer, quand son père pénétra dans le petit salon. La discussion qui suivit lui paraissait encore surréaliste… Tant elle ne s'était pas attendue à une telle annonce.
Elle qui n’avait jamais vu son père autrement que comme un père de famille aimant, elle ne s’était pas imaginée qu’il ait pu avoir une amante depuis la mort de sa mère. Enfin une… peut-être même plus, mais elle refusait d’y penser tant l’idée était dérangeante pour elle. Et alors qu’elle devait déjà digérer cette idée, il lui parla alors d’un bébé … Quel bébé ? Comment ça c’était son bébé ? Mais quel bébé ?
Certes, elle avait bien conscience d’être encore naïve et innocente à propos de certains sujets, mais tout de même … un bébé hors mariage… n'était-ce pas … immoral. Non ?  Et puis cet enfant illégitime... que deviendrait-il ? Devrait-elle le côtoyer ?

D’abord silencieuse, elle avait fini par demander à son père s’il comptait reconnaître l’enfant, mais elle s'était détournée avant d’entendre la réponse. Enfermée dans sa chambre, Cécyllia s’occupa l’esprit en se préparant pour le repas. Sa servante la coiffait tandis qu'elle observait distraitement la bague que lui avait envoyé Azénor. Pourquoi lui avait-il dit une chose pareille avant qu’elle rencontre la Baronne… Pourrait-elle avoir l'air normale une fois face à elle ? Il le faudrait bien de toute façon.

A force de cogiter et de tourner en rond, elle avait fini par se convaincre qu’après tout, si son père se réjouissait de cette naissance, elle ne ferait rien qui puisse assombrir son bonheur. En revanche, il lui tardait de glisser cette information à l’oreille de Lucrezia. Elle imaginait déjà sa réaction explosive!  
Rejoignant son père juste avant de quitter les appartements qu’ils partageaient, elle profita qu’il soit occupé à arranger sa tenue pour s’approcher de lui discrètement et déposer un baiser sur sa joue. Il lui fallait se hisser sur la pointe des pieds pour l’atteindre, voir même sautiller légèrement tant il était grand comparait à elle. Un sourire accompagna son geste pour lui faire comprendre qu’elle ne voulait pas qu’il la croit fâchée.
« - Ne faisons pas attendre davantage Dame Alanya. Vous êtes très beau dans cette tenue.»

Finalement son choix à elle s’était porté sur une robe d’un vert pâle qui rappelait la couleur de son œil droit. Le tissu en soie de Sybrondil n’était pas aussi léger que ceux qu’elle portait à Velmone mais il lui fallait au moins ça pour qu'elle supporte la fraîcheur du Nord.
Dès qu’ils furent introduits dans la grande salle, les yeux de la jeune fille se posèrent aussitôt sur la Baronne d’Alonna qu’elle avait déjà eu le plaisir de rencontrer, puis glissèrent sur la jeune femme qui se tenait à ses côtés. Lorsque son père s’arrêta devant les Dames, elle vint se placer à sa droite et esquissa une révérence pour saluer Dame Alanya.


« - Je suis ravie de vous revoir Dame Alanya, vous êtes toujours aussi belle que dans mes souvenirs. Permettez-moi de vous présenter mes condoléances pour la mort de votre époux. Je prierai Tyra pour qu’Elle veille sur lui.» Se tournant vers la soeur de la Baronne, Cécillya lui sourit en inclinant légèrement la tête pour la saluer à son tour.« - Je suis heureuse de faire votre connaissance Dame Angélique.»

Cécyllia suivit ensuite son père qui lui indiqua une chaise près de lui sur laquelle elle prit place en même temps que son hôtesse s’asseyait. Les paroles de la Baronne firent sourire un peu plus la jeune fille. Effectivement elle devait lui paraître différente, après tout ce voyage semblait l’ouvrir davantage. A moins que ce soit le fait qu’il n’y ait aucune de ses sœurs pour qu’elle puisse se cacher derrière. Quoi qu’il en soit, Cécyllia appréciait la gentillesse que lui témoignait la Baronne, elle souhaitait visiblement la mettre à l’aise et cela fonctionnait à merveille.

« - Vous avez parfaitement trouvé le mot qu’il convienne, Dame Alanya. Ce voyage est une véritable aventure ! Du moins, ça l’est pour moi qui n’aie quitté les Terres du Sud qu’en de rares occasions. Nous avons eu la faveur des Cinq durant notre traversée sur la Mer Olienne. Le beau temps a rendu le trajet jusqu’à vos portes vraiment très agréable, mais il va me falloir un peu de temps pour m’habituer au climat ! »

Un petit rire amusé vint ponctuer sa phrase tandis qu’un serviteur déposer un plat devant elle.
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MessageSujet: Re: L'orage d'été. [Arichis]   L'orage d'été. [Arichis] I_icon_minitimeVen 29 Avr 2016 - 19:22

La baronne eut un petit sourire en regardant la belle blonde. Elle avait ce petit air rêveur qui lui donnait des allures de jeune fille un peu perdue. C'était pourtant là un de ses charmes, indéniablement. Elle avait encore l'innocence de la jeunesse. Sainte Néera ! A son âge, elle n'était déjà plus aussi pure. Mariée à son cousin, elle n'avait pas eu le choix que de grandir trop vite. Pour autant, elle écoutait avec attention la petite Cécyllia. Un tel périple ne pouvait être autre chose qu'une véritable aventure, à cet âge où l'on découvrait la vie non plus avec des yeux d'enfants mais avec des yeux d'adultes.
« La brise est fraîche au soir mais rassurez-vous, les journées sont plutôt douces si le temps le permet ». Elle lui souriait tandis qu'elle commençait à grignoter les quelques charcuteries disposées dans les assiettes. Une bonne viande, venant très certainement des éleveurs alentour de la cité. « Si vous le souhaitez, je vous ferais mener d'autres couvertures dans vos appartements ». Elle regarda un instant Angélique qui sans un mot, suivait la conversation. « Ma sœur pourrait vous faire visiter la cité demain si vous le désirez. Vous pourriez d'autant plus profiter de votre voyage ». Elle se tourna vers le patriarche. « Qu'en dîtes vous votre Grandeur ? ». Un grand sourire finit sa réplique. Oserait-il refuser un peu de changement à sa fille qui n'avait presque jamais rien connu d'autre de les territoires suderons ?
Le visage d'Angélique s'illumina un peu. Cela faisait longtemps qu'elle n'était pas sortit en ville, et elle n'avait jamais réellement eu d'amitié en dehors de la cour. Cela semblait une bonne occasion pour que des liens se nouent plus encore entre les deux familles.
« Si Cécyllia le désire, et sous bonne escorte bien évidemment ».
C'était réellement un père protecteur qui méritait son surnom de Patriarche. Un large sourire accroché aux lèvres, la baronne était contente d'offrir à la jeune Ydrilote un bon accueil. La petite Anoszia lui plaisait, elle était douce et bienveillante. Des qualités fort rares dans le monde impitoyable de la noblesse Péninsulaire.
« Il en va de soi, messire. Elles seront toutes deux mieux gardées que ce castel ».
Elle ne permettrait pas qu'il arrive le moindre mal, ni à son invitée, ni à sa propre sœur. Effacée, cette dernière gardait le silence malgré la satisfaction qu'elle pouvait ressentir. Ce n'était pas en vain, et Alanya offrait là une opportunité à sa sœur. Elle pourrait ainsi se détacher pour une fois de son ombre – et elle l' espérait- se forger un caractère avant de s'en aller pour le sud. Elle ne serait là bas qu'une étrangère démunie, au nom inconnu et dont sa seule chance fut que sa sœur soit un jour baronne de sa terre. Une fleur si fragile dans un monde si violent. Comme pour conjurer quelques pensées, elle fixa le Régent. Elle lui en voulait toujours, bien sûr, mais s'il était dans son intérêt de se taire, alors elle le ferait.
« Voilà un petit moment que nous nous sommes vus, racontez moi la situation plus au sud. Je crains que la guerre n'ait de trop isolé le Nord des affaires du Royaume ».
Depuis le départ de la baronne et de son défunt époux de la capitale, de nombreuses choses avaient dûes changer et les quelques nouvelles apportées par Niklaus d'Altenberg n'était pas pour la rassurer. Elle ne voulait pas d'une énième guerre. Elle n'y participerait pas, quand bien même cela devait arriver. Parfois elle en venait à regretter la Vilaine Régente. Si elle ne faisait l'unanimité auprès de a noblesse, elle était au moins assez habile pour s'occuper des choses du Royaume. Une course s'était depuis lors engagée pour le trône et les protagonistes semblaient avoir tous de bons arguments...

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MessageSujet: Re: L'orage d'été. [Arichis]   L'orage d'été. [Arichis] I_icon_minitimeLun 2 Mai 2016 - 14:57


Que la Baronne en personne se soucis de son confort, toucha un peu plus la jeune Ydrilote. Si elle avait gardé une certaine raideur jusqu’ici – ce dîner avait tout de même de quoi être intimidant pour Cécyllia - elle se détendit aussitôt, offrant ainsi à son hôtesse un sourire bien plus naturel.

« - Je vous remercie pour votre sollicitude Dame Alanya, mais ne vous donnez pas cette peine, il me semble avoir vu suffisamment de couverture au pied du lit. »

La proposition qui lui fut faite de visiter la ville la ravit aussitôt. Elle tourna alors son regard vers la sœur de la Baronne, les yeux pétillants d’envie. Elle n’était pas assise en face de l’une de ses sœurs, pourtant c’était presque de la même façon qu’elle regardait Angélique. Elle semblait timide et à présent qu’elle la regardait elle se rendait compte que sa sœur l’éclipsait parfois, sans le vouloir c’était certain, mais finalement cela la rendait d’autant plus proche de Cécyllia qui avait longtemps été dans l'ombre de ses soeurs. Sans que cela ne l'ait jamais dérangé d'ailleurs.
Son père lui avait parlé de l’annulation des fiançailles de Sysiphe avec la jeune femme. Etait-elle au courant ? Sûrement depuis le temps… Elle trouvait cela dommage, elle semblait avoir un caractère doux et tendre, qui aurait été tout à fait compatible avec celui de son frère.
Tournant son regard vers son père, Cécyllia y rechercha son approbation. Elle avait très envie d'accepter cette invitation, mais elle ne voulait rien faire qui puisse lui déplaire. La Baronne insista alors un peu plus, précisant qu'elles seraient sous bonne escorte. Cette fois la jeune demoiselle s'autorisa à répondre à la Dame d'Alonna.


« - Je serai enchantée par cette visite. Et encore plus en votre compagnie » déclara-t-elle en tournant son regard vers la sœur d’Alanya. « - Du moins si vous avez du temps à m’accorder. Je ne voudrais rien vous imposer. »

Son père n’avait toujours pas accepté cette invitation, mais pourquoi donc l’aurait-il refusé ? Une visite sous bonne escorte dans les rues de la ville de leur hôtesse… Elle ne courrait aucun danger et elle avait hâte de sortir des murs de la citadelle. Non pas que la demeure de la baronne ne lui plaise pas. Au contraire, mais le changement entre les palais d’Ydril et les castels du Nord était marquant. Les paysages aussi étaient très différents du Sud et elle brûlait d'envie d'en découvrir davantage. Ne disait-on pas que la Gardienne de Néera en personne avait parcouru les couloirs de cette cité et les routes de cette baronnie ?
Continuant de s’adresser à la jeune femme en face d’elle, Cécyllia tenta également une approche tout en picorant dans son assiette.


« - Peut-être pourriez-vous également me faire visiter les terres alentours. Je ne sais pas si vous savez monter à cheval mais nous pourrions partir quelques heures pour admirer les paysages proches de la citadelle. Du moins, si vous nous l’autorisez… »

Sa dernière phrase s’adressait autant à la Baronne Alanya qu’à son père.
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MessageSujet: Re: L'orage d'été. [Arichis]   L'orage d'été. [Arichis] I_icon_minitimeLun 2 Mai 2016 - 21:59


En sortant de son entrevue avec la baronne, Arichis appréhendait le moment où il révélerait à sa fille l’existence d’une petite sœur. Cécyllia était sans doute la plus naïve de ses filles, elle n’avait pas connu leur mère et sans doute ne comprenait pas lorsqu’elle entendait que son père était entré à un bal avec une femme à son bras, sans doute se disait-elle qu’Alanya était la seule femme qu’il avait connu depuis la mort d’Hélène. Cornélia, Azénor et même Lucrezia devaient se douter qu’il en avait fréquenté d’autres.

Les appartements mis à disposition des Anoszia étaient assez modestes mais comportaient trois pièces, une salle d’eau ainsi que deux chambres. Arichis se faufila discrètement derrière Cécyllia et se racla la gorge pour qu’elle lui accorde de l’attention. Il ne savait pas trop comment exposer cela alors il donna les faits tout simplement, disant qu’Alanya avait donné naissance à son enfant, une fille et qu’elle s’appelait Pénélope. Comme il s’y attendit, Cécyllia fut surprise et perdue mais Arichis ne fronça pas les sourcils, la laissant digérer l’information. Elle se détourna toutefois assez rapidement de lui, déçue peut-être après lui avoir demandé s’il comptait la reconnaitre. Il ne répondit donc pas, la laissant s’enfermer derrière sa porte. Le patriarche soupira lorsqu’elle fut hors de portée, soudainement de mauvaise humeur. Il s’était efforcé à être un modèle pour ses enfants et voilà qu’il décevait sa petite dernière, celle qui le considérait encore hier comme son chevalier qui chassait les monstres de sous son lit. Toutefois il fut vite rassurer lorsqu’elle vint par derrière pour lui embrasser la joue, faisant fleurir un sourire sur son visage jusqu’alors fermé.


« Merci. »

Ensemble, ils prirent la direction de la salle du banquet où une table les attendait. Ils furent introduit avec leurs titres, et accueillit chaleureusement par les deux sœurs. Arichis était ravi de ne pas avoir croisé la route de leur mère qui lui avait laissé un mauvais souvenir. Ils prirent place et Alanya engagea la conversation avec Cécyllia, au plaisir d’Arichis qui craignait que sa fille ne reste en retrait et se sente mal à l’aise. La baronne proposa ensuite une visite de la cité aux deux plus jeunes, d’abord réticent, le patriarche accepta si Cécyllia avait bonne escorte. Puis cela ne leur ferait que du bien, Angélique était adorable et assurément qu’elle s’entendrait avec la dernière Anoszia.

« Oui pourquoi pas, il serait triste de quitter la baronnie sans en avoir parcouru la capitale. »

Arichis n’avait vu la cité qu’une fois auparavant, dans sa jeunesse il avait exploré de nombreux recoins de la péninsule lorsqu’il était en apprentissage auprès de son oncle puis en faisant ses classes au sein de la compagnie des Trois-Saisons. Alonna avait son charme rustique mais n’était pas son recoin favori, il préférait la douceur de Langehack, l’élégance d’Ancenis et la beauté tranquille de Hautval.

Affamé par le voyage, le régent ne se retenait pas et mâchouillait une cuisse de poulet lorsqu’Alanya lui demanda des nouvelles du sud. Il ne répondit pas de prime, préférant boire d’abord son vin aromatisé. Arichis adressa un signe de tête à Cécyllia afin d’attirer son attention pour qu’elle écoute ce qu’il avait à dire. En tant que fille du Dragon, et prochaine vicomtesse, elle devait être tenu également au courant de ce qui se passait en péninsule afin de pouvoir à son tour protéger et fructifier les intérêts de sa famille.


« Le duché d’Erac n’est plus et Nimmio de Velteroc s’est couronné duc du médian tandis qu’Harold d’Erac abandonna ses prétentions au trône. Les anciens domaines royaux se sont regroupés autour de la personne de Niklaus et se sont associé avec le nouveau duché afin de former une ligue, rejetant la monarchie que nous représentant. Car le roi est vivant et se trouve à Soltariel, ceux qui remettent en doute sa légitimité sont des félons qui espèrent tirer bénéfice de son absence tel Sainte-Berthilde et Olyssea, qu’en pensez-vous Angélique ? »

Il s’essuya la bouche après avoir enfui ce qui restait de la cuisse dans sa bouche avec un tissu posé à cette intention. Il était curieux de savoir ce que pensait la jeune femme de tout cela, surtout si elle devait marier son jeune frère.

« Mais nous aurons tout le temps de parler des affaires du royaume plus tard, profitant plutôt du diner. » Il la coupa avant qu’elle ne puisse répondre, se rendant compte qu’Alanya aurait pu mal prendre cette initiative de sa part.        
 
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MessageSujet: Re: L'orage d'été. [Arichis]   L'orage d'été. [Arichis] I_icon_minitimeMer 4 Mai 2016 - 15:27

La discussion était bonne, à des lieues de toute manigance politique bien qu'il fallait l'avouer, rien n'était fruit du hasard. La baronne observait ses convives d'un air bienveillant sans en oublier leur importance ; s'il advenait que la famille Anoszia lui tourne le dos, ses plus grands projets prendraient l'eau bien avant qu'un seul navire n'ai mouillé dans le fleuve. Et ce n'était pas Aymeric qui pourrait l'aider. La guerre avait fait son œuvre mieux qu'elle ne l'aurait cru et malgré toute la bonne volonté de son suzerain, elle doutait que ce dernier lui offre assez de sous pour pouvoir s'offrir ne serait-ce qu'une barque. La situation économique du Nord restait branlante et elle avait vocation à endiguer ce mal qui affectait plus que de raison sa terre. Si les terres septentrionales retrouvait une stabilité, sans nulle doute que ces dernière pourraient allègrement rivaliser avec le Soltaar et le Médian réunit. Et c'était bien là une chose qui terrifiait les suderons. Une puissance aussi démesurée aurait tôt fait d'imposer sa victoire et sa suprématie sur le reste du royaume. Peut-être était-ce pour cela que jamais ils n'avaient été capables de se développer autant que leurs cousins austral.
La douce Angélique n'avait osé répondre à la jeune Cécyllia, certainement de peur de modifier les plans de son aînée. Elle avait ce respect qui lui échappera toujours. Plutôt que d'être déplacée, elle préférait s'éffacer et se faire oublier, mangeant en écoutant attentivement ce qui se disait. Si Alanya ne lui avait encore parlé de l'affaire avec leur invité, elle l'avait longuement – durant toutes ses absences – préparée à son rôle de Dame, cherchant à lui faire entendre les choses de la politique. Il était aisé de naître noble, il l'était beaucoup moins d'agir en tant que tel et si la petite montrait quelques belles aptitudes, elle pourrait obtenir dans le sud quelques privilèges et devoirs qui lui offriront puissance et reconnaissance. Alanya avait été absente de sa vie trop longtemps pour ne pas lui être redevable. Certainement se sentait-elle un peu coupable de ces années d'éloignement. Elle ne pourrait jamais rattraper le temps perdu mais elle œuvrait pour lui offrir le meilleur avenir qui soit. Même si un sourire illuminait son visage, elle n'avait osé répondre à la proposition de la petite dernière d'Arichis. Bien sûr qu'elle l'acceptait, ces deux femmes-enfants étaient venues au monde pour s'entendre. C'était peut-être pour cela que le Faucon Alonnais avait une curieuse tendresse pour la petite blonde qui siégeait à sa table ce soir-là.
Arichis mangeait dans le quasi silence, acquiesçant de ça et là. Il semblait heureux que sa fille s’épanouisse si loin de chez elle. Après tout, elle l'avait dit elle-même : jamais elle n'avait fait un si long voyage. Elle ignorait encore tous des convenances d'un voyage diplomatique, quand bien même son géniteur s'était assuré de son éducation. Elle devait encore se forger son caractère pour pouvoir évoluer dans ce monde étrange et impitoyable. Il lui donnait ce soir une occasion de faire ses marques auprès d'une alliée qui lui tiendrait bien moins rigueur de ses éventuelles fautes qu'un autre. Et elle était flattée par cette petite marque de confiance du Patriarche. Il n'était pas un homme facile et s'il considérait peu de monde, ces petites démonstrations d'une confiance naissante lui mettait un peu de baume au cœur. Il arriverait le jour où elle obtiendrait son égard, loin de ce qu'il avait pu – ou pourrait – penser d'elle. Si pour parvenir à ses fins elle devait se montrer mielleuse, elle le ferait sans hésitation. Elle avait déjà perdu trop de choses pour renoncer en si bon chemin. Il n'entreprit son récit que lorsqu'elle lui demanda des nouvelles du Royaume. Elle savait déjà beaucoup de choses, l'arrivée de Niklaus quelques jours plus tôt et sa correspondance avec ce dernier lui avait permis de garder un œil sur les affaires du trône. Il s'agissait là d'entendre une nouvelle vision des événements récents et de ceux à venir, surtout que les deux jeunes filles devaient se rôder aux choses de la politique. L'air était assez serein pour qu'elles en parlent le cœur léger, sans que leur tuteur ne les admoneste de trop.

« Non votre Grandeur, il me plairait d'avoir l'avis de ma cadette. Et puis si elle rejoint bientôt votre famille, autant qu'elle commence à vous parler plus librement ».

La taquinerie décocha un sourire à la baronne tandis que ses yeux se posaient sur Angélique. Elle lui ressemblait tant qu'il serait difficile un jour de la rogner de sa famille. Elle avait les mêmes yeux, hérités de leur défunt père. Si elle n'était pas aussi grande qu'Alanya, elle avait une bonne taille et son corps était aussi bien fait que celui de son aînée. Ses cheveux étaient certes un peu plus clairs mais cela n'enlevait rien à leur visage aux traits ressemblant. Et si les deux femmes se ressemblaient physiquement, la petite était bien plus douce et gentille que sa suzeraine. Elle n'avait jamais un mot plus haut que l'autre et semblait bien plus soumise aussi. La baronne voulait qu'elle s'endurcisse un peu avant qu'elle ne la quitte mais tout espoir semblait perdu pour cet écrin de pureté. Elle apprendrait la rigueur de la vie à ses dépens, et cela la chagrinait.
La cadette reposa le pain qu'elle tenait dans sa main, avalant une lampée d'eau fraiche pour se donner du cœur au ventre. Elle était impressionnée par le grand homme à la mine sévère, quand bien même elle ne disait rien. Arichis avait une prestance qui la mettait mal à l'aise. Et pourtant, lorsqu'elle prit la parole – bien que sa voix tremblait un peu – elle ne bafouilla pas.

« Il me semble que la ligue ne rejette pas le pouvoir monarchique, messire d'Altenberg, de Velteroc et la Dame de Hautval attendent simplement le retour d'un pouvoir stable et consensuel ».
C'était vrai, les barons avaient d'ailleurs obtenus cette réponse suite à la lettre ouverte envoyé à Niklaus, quelque temps auparavant. Elle réfléchissait à ses mots pour ne pas froisser le Régent.
« Je ne pense guère de choses de l'élection de son Altesse du Garnaad, il homme plutôt censé et gentil, je doute qu'il rechigne à rendre au peuple ce qui lui a pris ».
Elle marqua une pause pour réfléchir.
« En revanche, son Altesse du Médian et son épouse me semble plus enclin aux troubles que leur comparse. Ils ont déjà montré de nombreuses fois leur emportement. Je ne saurais me prononcer quant à leur avis sur le retour au trône de Bohémond – ou quelconque des parents de l'Olysséanne ».
Elle jeta un regard à sa sœur qui lui offrit un maigre réconfort. Elle disait à moitié ce qu'elle pensait, si tant est qu'elle ait déjà réfléchit qu'un jour son avis aurait pu compter.
« Le Nord a été pris dans un conflit au mauvais moment et je serais une bien piètre juge de donner raison à l'un ou à l'autre alors même que j'ignore la plupart des intrigues. Pour autant sachez votre Grandeur que nous chérissons la monarchie et que notre seule volonté est d'obtenir la paix et de rétablir l'équilibre ».
Lorsqu'elle finit, elle jeta un regard à Cécyllia qui l'avait sagement écouté. Elle espérait que cela ne viendrait pas troubler ses projets avec la dame du sud, elle qui voulait tant apprendre à la connaître. Alanya quant à elle garda le silence, plutôt satisfaite de la réponse de sa sœur. Bien sûr le Dragon ne lâcherait pas le morceau si facilement mais elle devait apprendre à converser des sujets qui fâchent, même dans l'intimité d'un repas.
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MessageSujet: Re: L'orage d'été. [Arichis]   L'orage d'été. [Arichis] I_icon_minitimeMar 24 Mai 2016 - 19:46

A sa surprise Alanya invita Angélique à y répondre. La cadette répéta quasi mot pour mot la pensée de son ainé, Arichis ne l’interrompit pas pour ne pas la déstabiliser. Au contraire, il l’écouta parler en fronçant des sourcils à certaines phrases. Sa ligne de conduite officiel était qu’on ne pouvait s’accorder sur des consensus avec des traitres, mais il se garda bien de le partager. La politique était beaucoup plus subtile que cela et tout n’était pas noir ou blanc, entre ce qui était officiel et officieux tout un monde se trouvait et Arichis comptait bien le rappeler à l’Altenberg.

« Eh bien nous sommes ravis dans ce cas d’entendre que vous souhaitez tout autant que nous le rétablissement de la monarchie. »

Contrairement à ce qu’Alanya attendait, Arichis ne se lança pas dans le débat. Sa fille ne souhaitait sans doute pas non plus assister à une conversation politique dont elle n’avait aucun intérêt. A la place, il se concentra sur son faisan. Il fit signe à un domestique de venir le lui arroser de sauce avant de le couper avec son poignard.

« Si vous le permettez, nous aimerions voir notre fille après le diner. »

Il jeta un coup d’œil vers Cécyllia de nouveau. Elle avait d’abord mal pris la nouvelle avant de le soustraire de ses inquiétudes, elle serait la première à découvrir cette nouvelle sœur conçu en dehors du mariage. Le patriarche détourna ensuite son regard vers Alanya.

« Cécyllia est au courant rassurez-vous, le reste de la famille le sera bientôt. »

Par contre, il n’était pas sûr qu’Angélique l’était. Et sa petite fourberie avait pour but de rendre la monnaie de sa pièce à la baronne qui lui avait d’abord envoyé sa sœur pour le déstabiliser après avoir rompu les fiançailles. Le vieux dragon n’oubliait pas.

Arichis avait durant l’entretien de tantôt réussit à apaiser la baronne, il avait des plans pour cette fille dont il n’attendait pas la naissance. Il la voulait avec lui, auprès des siens. Lui offrir la meilleure éducation possible, la voir devenir une Dragonne et non pas un Faucon.

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MessageSujet: Re: L'orage d'été. [Arichis]   L'orage d'été. [Arichis] I_icon_minitimeLun 6 Juin 2016 - 11:20


Lorsque son père interrogea la jeune femme assise en face d’elle, Cécyllia releva les yeux vers elle. Peut-être pour lui donner du courage, pour lui montrer qu’elle n’était pas toute seule et que ce genre de question l’aurait également déstabilisée. Mais son père se ravisa et un petit sourire étira les lèvres de la jeune fille. Pourtant ce fut la Baronne elle-même qui finit par « contraindre » Angélique à répondre. Cécyllia fronça légèrement les sourcils, tiquant sur les paroles d’Alanya plus qu’elle n’écoutait la réponse de la jeune femme. Rejoindre leur famille ? Mais les fiançailles avec Sisyphe n’avaient-elles pas été annulées ? A moins que personne n’ait encore prévenu Angélique… Et cette seule pensée mettait mal à l’aise la benjamine.

Pourtant elle lui adressa un fin sourire lorsque la sœur d’Alanya eut terminée de répondre. Elle espérait que son tour ne viendrait pas, non pas qu’elle ait peur de répondre à ce genre de question, mais la politique ne l’intéressait pas autant qu’il l’aurait fallu et elle ne voulait pas décevoir son père sur ce point. Comme sur aucun autre point d’ailleurs…
Mais ce fut tout le contraire, son père demanda à voir sa fille. Son autre fille. Surprise, Cécyllia garda sa fourchette en suspens quelques secondes. Elle avait l’impression que durant ce repas, elle ne comprenait pas toutes les conversations – verbales ou non - qui avaient coure. Glissant son regard vers la Baronne, Cécyllia lui adressa un fin sourire en reposant sa fourchette.


« - Effectivement, mon père m’a parlé de la petite… Pénéloppe, c’est ça ? Je serai heureuse de pouvoir faire sa connaissance. »

Pourquoi avait-elle l’impression que son père avait balancé cette phrase afin de mettre mal à l’aise leur hôtesse ? Ce devait être des histoires d’adultes qu’elle ne comprenait pas encore tout à fait. Mais, de fait, elle se trouvait elle aussi mal à l’aise à présent, même si elle le cachait bien derrière son sourire.
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