Constance de Malbuis [MAJ]

Nom/Prénom : Constance de Malbuis
Âge/Date de naissance : 28 ans (naissance en l'an 980 du dixième cycle) / 36 ans en l'an 17 du onzième cycle.
Sexe : Féminin
Race : Humaine
Faction : Péninsule
Particularité : /

Alignement : Loyal neutre
Métier : Noble lyrionne
Classe d'arme : Aucune

Équipement : Sans terre et sans fortune, Constance n'a guère que quelques vieilles robes noires passées de mode et un vieux palefroi qu'elle doit à la charité d'un vieil ami de feu son époux. Sa seule force réside en son nom et celui de son fils Martial, dont elle tente de reconstituer le patrimoine. Ce n'est qu'à l'hospitalité des maisons du Médian que Constance doit de pouvoir conserver un toit au-dessus de sa tête ; mais ce toit est rarement le même, et voilà bien longtemps qu'elle ne s'est plus sentie chez elle nulle part.


Description physique : Si Dame Constance n'est pas du nombre restreint des grandes beautés péninsulaires dont on égrène les noms au hasard des bals, elle reste une femme au visage fin et gracieux. Ses traits lisses et son visage encore jeune lui accordent un charme indiscutable, que décuplent son assurance, son autorité et sa démarche étudiée. Quant à sa sévérité, elle rebute ou attire, selon qui regarde ; mais les choses s'arrêtent là. Point de formes voluptueuses sous les tenues noires qui enserrent sa fine silhouette ; point de volonté de plaire dans la sobriété de sa parure. Toujours vêtue de robes sombres et chastes qui rappellent sa condition de veuve, elle se fige dans la mélancolie du deuil, et les galants ne s'y risquent guère, car sa froideur n'échappe à personne.


Description mentale : Les Cinq me gardent si Dame Constance m'entend dire cela, mais allons-y tout net ; la veuve est plus acariâtre qu'une harpie. Sujette à de soudaines sautes d'humeur, l'on a vite fait de la cataloguer comme instable et nerveuse. En sa présence, tâchez de mesurer vos propos : sa susceptibilité fait des ravages, et la moindre remarque désobligeante résonnera en elle comme un affront.
Très attachée aux règles de la morale et de la bienséance, Constance est aussi très pieuse ; c'est généralement dans la prière qu'elle trouve ses rares moments de quiétude. Elle tient en horreur le blasphème et le parjure. Superstitieuse, elle interprète chaque signe comme un présage favorable ou défavorable, et en tient compte avant d'entreprendre quoi que ce soit. Cet aspect de sa personnalité fut renforcé à l'époque du Voile, où elle se réfugia longuement dans la prière pour que s'achève la Malenuit sans dommage pour les siens.
Lorsqu'elle se réfugie dans la solitude, d'aucuns s'imaginent qu'elle s'abandonne au souvenir de son défunt époux Symmaque. Attachée au respect de sa mémoire, elle le présente souvent comme un modèle d'honneur et de vertu chevaleresques, si bien qu'on a tôt fait de croire qu'elle en fut terriblement éprise. Conclusion bien hâtive, en vérité, car leur mariage fut orageux, Symmaque ayant été un époux violent et distant. Mais Constance, rompue à la rigueur de sa condition de femme noble grâce à une stricte éducation, fut une épouse dévouée, bien que ses années de mariage la rendirent parfaitement hermétique aux sentiments. Aujourd'hui il n'est guère qu'avec son fils Martial qu'elle se laisse aller aux gestes d'affection. Protectrice à outrance, très craintive pour les droits et la destinée de son enfant, son fils semble être aujourd'hui le seul et unique combat de son existence ; elle fera tout pour lui.

Capacités magiques : Aucune


Histoire : Par souci de clarté, et parce que la raison d'être de cette fiche est la présentation d'un personnage et non d'une oeuvre littéraire, je renonce à l'emploi d'un vocabulaire riche agrémenté de figures de style mal maîtrisées. J'ai un temps songé à écrire cette histoire en rimes ; après avoir vu une autre fiche s'y risquer, j'ai conclu que l'idée était mauvaise. J'irai par conséquent à l'essentiel, mais je tenais à vous en avertir. Par politesse. Et parce que j'espère que mes posts futurs seront un peu plus beaux.
Maintenant que nous comme copains, il est temps pour moi de me lancer.

Constance est la fille de Valérien de Malbuis, chevalier lyrion dans le duché d'Erac. Attardons-nous un bref instant sur la situation du duché au temps où Constance était toute jeunette : le sud du duché, avec la cité d'Erac, pays de plaines fertiles où l'on élève les plus beaux chevaux du royaume, est fidèle au duc Charles ; le nord, pays de forêts et de montagnes avec l'emblématique cité d'Harren, est connu sous le nom de Lyron. Ainsi, au sein même du territoire ducal, ce sont deux pays qui s'opposent, non seulement sur le plan géographique mais aussi au regard des coutumes locales, si bien que les lyrions se sentent lyrions avant d'être eraçons. Or, à cette époque, la puissante cité d'Harren - et par conséquent la suzeraineté du Lyron - sont aux mains de Léandre, le frère cadet du duc Charles ; et sous le règne des deux frères, les tensions des deux peuples eraçons connaissent une relative accalmie.

Constance grandit au sein d'une vieille famille lyrionne, attachée aux vieilles traditions. Seule fille d'une fratrie de cinq enfants, elle reçoit une éducation stricte qui la relègue à son rôle de futur épouse. Elle est promise très tôt au chevalier Symmaque de Reffiac, un mariage fort avantageux pour les deux parties : le nom des Malbuis est ancien mais déclinant, quand la fortune des Reffiac est récente. Constance est âgée de quinze ans lorsqu'elle épouse Symmaque, qui a le bon goût d'être encore jeune du haut de ses trente ans.

Symmaque est alors un chevalier fieffé proche du seigneur Léandre. Il possède une quinzaine de villages dans le nord du duché. Jeune, il a fait son apprentissage au service d'Ulric de Brendanir, feu seigneur de Harren et beau-père de Léandre. Ombrageux, autoritaire et charismatique tout à la fois, Symmaque se laisse fréquemment entraîner dans des conflits privés avec ses voisins, probablement plus par désœuvrement qu'autre chose ; c'est que la paix du duché l'empêche d'exercer son content de violence.
Lorsqu'éclate la grande guerre civile, l'on aurait donc pu s'attendre à voir Symmaque sauter sur l'occasion et partir guerroyer ; mais la plupart des chevaliers du Lyron ne prirent pas part au combat, alors que le sud du duché s'en alla massivement soutenir la couronne. Précisons pourquoi : le duc Charles d'Erac est mort quelques années plus tôt et son jeune « fils » Trystan a hérité du duché. La situation devient problématique lorsqu'il s'avère que Trystan n'est en réalité pas le fils de Charles, mais l'enfant adultérin issu des œuvres de feu le père du roi Ultuant. Dans le Lyron, tout le monde s'attend à voir Léandre, le frère de Charles, contester l'héritage indû de son faux neveu Trystan ; seulement voilà, le destin, faisant preuve d'un curieux sens de l'humour, voit le roi Ultuant abdiquer du trône et concéder celui-ci à son bâtard de demi-frère. Et Trystan, faux duc d'Erac, devient roi de la péninsule ! Comble de la mauvaise foi, Trystan, roi de par sa royale bâtardise, refuse de renoncer au duché d'Erac. Léandre prend ombrage de l'affront qui lui est fait, mais n'ira pas revendiquer le trône ducal du vivant de Trystan. Avec Léandre, le Lyron se referme sur lui-même, quand le sud eraçon demeurera, tout au long du règne de Trystan, un appui solide au pouvoir royal.

Ainsi, tout au long de la guerre civile Symmaque imita son seigneur Léandre et demeura en ses domaines. On eut pu croire qu'il profiterait de l'occasion pour faire pondre à sa jeune et belle épousée une ribambelle de gamins, mais de leur mariage Constance ne lui avait concédé, entre quelques fausses couches et enfants morts-nés, qu'un seul et unique fils en bonne santé né en 997, qu'ils nommèrent Martial - un nom fort bien choisi eu égard au tempérament de l'adolescent qu'il allait devenir. Pour Constance, la vie alors était paisible ; elle grandit auprès de son enfant au castel de Reffiac, écoutant son seigneur et maître d'époux ressasser péniblement la duplicité du roi aveugle et son mépris pour le droit du sang.

La situation se corse à la mort du roi Trystan, alors que doit lui succéder son fils Eliam, encore mineur et placé sous la tutelle du régent Aetius d'Ivrey, lui aussi rejeton de l'avillissement de la lignée des Fiiram. Léandre d'Erac choisit ce moment précis pour faire valoir ses revendications légitimes sur le duché, refusant de voir le fils de Trystan l'usurper à son tour. Les bannières du Lyron sont levées, la guerre éclate ; Symmaque tient enfin le coup d'éclat qu'il attendait tant, et se précipite à la suite de l'ost de Léandre. Il meurt à la bataille de Pont-Lamor, et Aetius d'Ivrey réprime dans le sang le parti de Léandre. Le bon Léandre, lui, est capturé et embastillé ; il rejoindra plus tard ses domaines du Lyron contre la garantie d'otages.

Devenue veuve, Constance doit faire face à la vengeance du méchant régent ; ce dernier est en effet résolu à laisser de cette guerre un exemple. Les familles des chevaliers ayant suivi Léandre doivent, au mieux, s'acquitter d'exorbitantes rançons pour la liberté des leurs. D'autres se voient tout bonnement confisquer leurs terres ; il en alla ainsi, tant des Malbuis que des Reffiac. Non seulement veuve, Constance dut renoncer au train de vie qui était le sien lorsque l'on déposséda son fils Martial de l'héritage paternel.

Elle vit désormais de ses anciennes amitiés, grâce aux portes que lui ouvre son nom ; dépourvue de fortune, elle n'en a pas perdu tous ses amis, et l'on continue de lui proposer l'hospitalité dans les maisons lyrionnes, dont certaines n'ont pas tout perdu. Dans les années qui suivirent, elle n'eut de cesse de lutter pour que Martial soit rétabli dans son héritage - en vain, malheureusement. La mort d'Aetius d'Ivrey et du roi Eliam dans un incident magique à Diantra lui insuffla un puissant espoir, un espoir que renforça l'arrivée de Léandre sur le trône ducal : celui-ci, envers et contre tout, avait finalement pu se voir reconnaître duc, au prix d'une énième guerre de succession entre les maisons de Harren, de Riv et du sud. Trystan et sa descendance ayant disparu, Léandre n'avait plus guère d'opposant sérieux pour mettre enfin la main sur le duché, au crépuscule de son existence. Il ne faisait guère de doute, alors, que le vieux seigneur, en mémoire de son amitié pour Symmaque, saurait doter le jeune Martial d'un fief respectable. Malheureusement, de nouveaux troubles secouèrent le duché ; et le pauvre Léandre se retrouva embastillé par le séditieux comte de Velteroc, qui refusait de lui rendre hommage et rêvait de s'accaparer pour lui seul la gloire du Médian. L'écrasement des osts royaux par Velteroc, la proclamation de la Ligue et les menées d'Harold, fils de Léandre fort désintéressé des malheurs de son vieux père, achevèrent de ruiner les espoirs de Constance : Léandre, désormais, ne pouvait plus rien pour eux.

Mais la veuve n'a pas dit son dernier mot, et demeure déterminée à assurer l'avenir de son jeune fils de douze ans.


Mise à jour 10/01/2019 :

Voyant ses vieilles amitiés de moins en moins enclines à lui fournir un toit, Constance se retrouve obligée de travailler ; une situation infamante pour une noble comme elle, mais indispensable puisqu'il lui faut payer l'équipement et le cheval de son fils.

La mort du duc Harold d'Erac et la montée sur le trône ducal de son frère Renaud réveillent les espoirs de Martial qui pense pouvoir se mettre au service de ce jeune suzerain et gagner du crédit auprès de lui. Constance tempère néanmoins l'ardeur de son fils et lui déconseille de suivre le duc Renaud dans la Guerre du Médian : en effet elle voit d'un mauvais œil ce jeune duc, à qui elle reproche de défendre les droits du fils de l'Ivrey au trône de Diantra. Martial part néanmoins pour la guerre en compagnie de son oncle, laissant Constance seule avec ses doutes et ses peurs.

Par chance, Martial rentre de la guerre en un seul morceau mais ne s'y est guère illustré, et n'a pas été remarqué par le duc.

Les ennéades et les mois passent sans que la fortune ne se présente. Constance se réfugie constamment dans la prière, tandis que Martial multiplie les mauvaises fréquentations.

En l'an XV, la menace d'un Dragon Vert dans les Wandres parvient aux oreilles de Constance. Elle apprend de manière fortuite qu'une chevauchée est organisée par de braves preux pour aller déloger la bête, et ce en dépit d'un interdit royal - la couronne étant trop lâche pour affronter le problème. Elle pousse son fils à prendre part à cette aventure, persuadée que le Dragon est une épreuve divine et que ceux qui en triompheront seront la digne relève de la chevalerie du royaume.

HRP

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