Un premier pas.

Au jour  8
De la 5ème ennéade
Bàrkios, mois d’automne
En l’an 9 du 10ème cycle

« Messire ! Un message par pigeon. » Pouvait entendre Caerlyn qui venait de grimper sur son cheval. Il était sur le point, accompagné de ses fils et de son ost à rejoindre Etherna-Ville. Dans deux jours, le Marquis d’Odélian arrivera, de retour de sa chasse en Aduram et il avait déjà accumulé pas mal de retard.

« Est-ce donc si important ? » Réclama-t-il, lui qui ne se doutait pas une seule seconde du contenu de la missive.

« Je ne sais pas, Messire, le contenu ressemble à un.. poème , et j’arrive à peine à déchiffrer l’écriture. »

« Donne-moi donc cela. » d’un geste rapide, il se retrouva en possession dudit bout de parchemin. Celui-ci ne contenait qu’une seule phrase écrite d’une main qui semblait s’être mit à l’art de l’écriture que récemment.

L'on dit que la rivière ne peut couler d'aval en amont
Le fleuve, lui, le peut.
Revenez-moi au plus vite mon aimé
Que nous puissions enfin avouer notre amour devant les dieux.

Il n’en fallait pas plus à Caerlyn pour descendre de son cheval, de se précipiter dans son bureau pour s’atteler à l’écriture d’une missive.

« Bertrand ! » Cria-t-il tout d’un coup alors qu'il sortait de son castel. « BERTRAND ! »
« Oui père ? »
« J’ai une mission pour toi. »
« Une mission ? »
« Oui, tu vas me servir de coursier. »
« Mais père ! Vous m’aviez promis que je participerais à la guerre que nous prépare le Marquis. »
« Oui fils, mais la tâche que je vais te confier est capitale. »
« Très bien père, que dois-je faire ? »
« Prend ceci. » Lui dit-il en lui confiant un vélin enroulé sur lui-même. « Et chevauche jusque chez le vieil Hector. »
« Le vieil Hector ? Mais il n’est pas absent pour le moment ? »
« Ses fils ne le sont pas, dîtes lui d’utiliser ce que je leurs ai apporté, cela devrait suffire à ce qu’ils comprennent. »
« Bien père, ensuite, pourrais-je vous rejoindre ? »
« Si tu as la possibilité de nous rejoindre avant que nous croisions d’autres seigneurs alors fait le. Mais si tu prends trop de retard, surtout, reste chez le marchand. »

L’adolescent prit le vélin, et partit en chevauchant à travers quelques prairies, jusqu’à une ferme dans un village peu éloigné du bourg. Là, il confia ledit vélin aux fils des marchands qui sortirent d’une cage plusieurs pigeons.

« Vous entraînez des pigeons ? » Le gamin n’obtint point de réponse, tant les deux hommes s’affairaient à s’organiser au plus vite.
« Il voudrait mieux que tu partes si tu veux rejoindre ton père avant qu’il n’atteigne le campement. Prends un autre cheval, le tient doit être épuisé. »

Une demi-heure passa avant que le jeune écuyer ne remonte en scelle alors que plusieurs volatiles s’envolèrent en direction du marquisat voisin.