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 Après le coucher de soleil vient la sombre nuit

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MessageSujet: Après le coucher de soleil vient la sombre nuit   Après le coucher de soleil vient la sombre nuit I_icon_minitimeJeu 10 Mai 2018 - 21:21


Soirée du 4ème jour de la seconde ennéade
Verimios, premier mois d’été
An 10 du 11ème cycle.

La journée s’était vu offrir un bien bel rebondissement. L’arrivée du Chancelier de sa Majesté à la tête d’un petit millier d’hommes n’avait été que le début d’une aventure rocambolesque. Le conseil de guerre avait mal commencé et s’était terminé dans une certaine précipitation. Cette fameuse Magna Carta avait très clairement mit à bas la stabilité politique du duché. Bien que la couronne ait reprit les rênes de celui-ci, la situation ne pouvait empêcher les seigneurs de prendre parti pour l’un comme pour l’autre camp. Là où leur concentration se devait d’être fixée sur la guerre à venir, ils leur étaient difficile d’avoir autres mots à la bouche que cette fameuse « Magna Carta Soltari ».

C’est en ce sens, d’ailleurs, qu’une réunion avait lieu entre les anciens amis de son Altesse di Celini :

-Jamais n’aurions nous dû accepter une Soltarii-Berontii en exil sur le trône ! Cracha La Carpe attablé en compagnie de ces seigneurs qui se disaient proche de la cause des Vrais-Soltaris. Je vous avais pourtant prévenu à l’époque ! Mais non ! Il a fallu qu’on marie l’un des nôtre à cette petite garce plutôt que de se soulever et de prendre nous-même le pouvoir !

-Ce que tu sembles oublier mon ami, c’est qu’à l’époque, certes, nous aurions pu nous soulever, mais nous avions décidé de ne pas le faire ; car nous voulions éviter une longue et coûteuse guerre civile au Duché. Marier Franco était notre seule option pour s’accaparer le pouvoir. Rétorqua Paolo di Pasi sur un ton bien plus calme que son compère.

-Certes mais ce pouvoir est en train de nous filer entre les doigts, Paolo ! Franco est parti batifoler on ne sait où, nous laissant là, sans une once d’explication, et voilà qu’on apprend qu’il s’est accoquiné avec ces traitres d’Estréventins à Port-Cinglant et qu’il est dorénavant accusé devant la couronne comme traditore, nome di un cane !

-Calmes-toi, Giacommo, calmes-toi. Nous sommes là pour en discuter. Soupira Paolo, las de voir que son ami, le segniore di Camarata était toujours empreint à un franc parlé impulsif.

-Messieurs. Commença-t-il, s’adressant à la tripotée de seigneurs présents. Parmi eux se cachaient la totalité des bétissiens ainsi que les seigneurs bordant la côte nord de l’Eris. Ils pouvaient également compter sur la présence discrète de ces hauts-dirigeants de la compagnie de Ponant, Ricchi signori di Boniverdi qui voyaient en cette instabilité politique une menace pour leurs affaires. Il nous faut agir avec précaution, une mise sous-tutelle du duché nous coupe dorénavant de tout pouvoir de décision.

-C’est une véritable honte. Nous autres, Soltaris, nous nous sommes toujours débrouillés pour que la couronne se tienne loin de nos affaires, et pourtant la voilà à la tête de notre duché. Comment en est-on arrivé là ?

-Ce n’est que provisoire, le Chancelier a bien affirmé qu’en aucun cas la couronne ne comptait s’approprier Soltariel. Il nous faut soutenir la Duchessa mes amis. Nous devons faire en sorte qu’elle remporte ce procès pour qu’elle conserve son titre, ainsi nous pourrons renforcer son pouvoir.

-Seriez-vous tombés sur la tête ; Paolo ?! Renforcer son pouvoir alors que depuis le début, notre seul souhait était d’en faire une potiche dont les droits du sang nous serviraient de prétexte pour gouverner le pays ?

-Franco vient de nous prouver qu’en aucun cas, nous ne pouvons lui faire confiance à nouveau. Et puis, sa réputation est entachée dorénavant, la couronne lui a déjà retiré sa fonction d’Amiral Royal. Il est certain qu’il n’est plus dans notre intérêt de le soutenir à l’avenir. Néanmoins, la Duchessa peut encore remporter ce procès, en jetant toutes les fautes sur son mari.

Là, un homme se leva précipitant, tapant de son poing sur la table, hurlant de rage : -J’AI PERDU MES DEUX FILS DANS LA BATAILLE D’YDRIL ! ET VOUS VOUDRIEZ QU’ON SOUTIENNE CELLE QUI A ORDONNE TELLE FOLIE ?!

-Je coinçois, segniore, que Dame Tibéria n’a point montré d’intelligence quant à cette décision. Elle n’a jamais eu l’esprit guerrier, encore moins marin. Néanmoins, Franco a tenté de la museler et de faire d’elle un simple objet de décoration comme nous avions prévu de le faire. Mais elle ne s’est pas laissé faire, démontrant un esprit rebelle incontrôlable qui l’a menée à diriger le pays seule plus d’une fois.

-Lorsqu’une chienne se rebiffe, on l’abat pour qu’elle n’entraîne pas le restant de la meute dans sa rébellion !

-Il ne sera point question d’abattre qui que ce soit ici, Giacommo. Nous ne pouvons nier qu’en dehors de sa dernière décision militaire, Tibéria s’est montrée apte à gouverner le duché.

-Vraiment ? Ah vous parlez peut-être de son projet d’ériger un ersatz de l’Arcanum en contactant les différents mages du pays pour les rassembler en un seul et même endroit, leur offrant la possibilité de s’allier et ainsi faire de leur pouvoir commun une quelconque menace pour ceux susceptibles de les contrarier ? Ou peut-être parlez-vous du son somptueux « bal de printemps » où elle invita tout le royaume, même le nord qui se préparait à partir en guerre contre les rebelles liguards alors que le régent avait expressément ordonné au sud de leur venir en aide ? J’avoue être des plus perplexe quant au genre de soutien qu’une soirée dansante peut offrir, mais enfin, soit, passons… sans compter qu’elle a fait revenir les troupes stationnés à Diantra.

-Signiores, je crois qu’il est clair que nous devons agir.

-Encore faut il savoir comment. Il est vrai que la duchesse n’a en rien les compétences nécessaires à la gouvernance d’une terre mais elle reste toutefois une Soltarii-Berontii. Son seul nom fait d’elle l’une des rares à prétendre au trône ducal. L’une des seules à posséder le droit de sang nécessaire.

Il y eu un silence ; certains réfléchissaient alors que d’autres attendaient patiemment la suite du débat pour intervenir au moment opportun.

-Elle porte un enfant. Lâcha l’un des seigneurs présents, relançant ainsi immédiatement le débat.

-Oui, elle porte un enfant. Voilà une solution toute tracée : soutenons-là lors de son procès et une fois le mioche mit au monde, nous aurons tout le loisir de l’écarter du pouvoir. Nous pourrions alors gouverner au nom de l’héritier ; un fils ou une fille de la lignée des Celini. Il ou elle aura certainement une réputation à devoir redorer mais au moins, nous pourrons façonner cet enfant à notre image.

Pasi s’affaissa sur sa chaise, il était en train de se demander comment il allait bien pouvoir rallier les Vrais-Soltaris présents à Tibéria tant l’animosité qu’ils présentaient envers elle était grande. A peine la réunion commencée, voilà qu’il y avait déjà un premier plan du la table : le futur enfant de la duchesse.

-Elle lui donnera son nom. Révéla Pasi tout en omettant le fait qu’il l’a soutenu de le faire.

La réaction fut sans appel : plusieurs signores se mirent à s’exprimer dans un dialecte bien courant du sud. Cependant le ton employé ne laissait place à aucun doute ; ils manifestaient leur mécontentement.

-Je préfèrerais m’ouvrir le ventre plutôt que d’être à nouveau gouverné par des Soltarii-Berontii !

Certains hommes présents se mirent à rire. La Carpe avait déjà menacé de s’ouvrir la panse lors de leur toute première réunion et pourtant, le ventripotent seigneur n’affichait aucune vilaine cicatrice à ce jour.

-Pourtant, donner le nom de Soltarii-Berontii à l’enfant élèvera déjà un lourd poids de ses épaules.

-Ne vous leurrez pas Segniores… Même si cet enfant ne portera pas le nom de Celini, tout le royaume le verra comme le fils du traditore qu’est son père.

-Et voyez-en sont les fils de l’Anoszia… Non je crois vraiment que cet enfant n’est pas la solution vers laquelle nous devons nous tourner. Certes, quelqu’un devra régner en son nom, mais être régent, ce n’est qu’une fonction et non un titre. Il nous faut de la sécurité.

Pasi soufflait et commençait à montrer des signes de nervosité ce qui n’échappa pas au regard de la Carpe.

-Alors soit. Remarions-là. Proposa Pasi dans l’espoir que cela calme les Vrais-Soltaris. Il était dans une position plutôt délicate lui qui, de base, ne voulait utiliser Tibéria que comme simple marionette avait rapidement changé son fusil d’épaule lorsqu’il se mit à la connaître davantage. Comment allait-il bien pouvoir convaincre ces seigneurs d’accepter Tibéria comme duchesse plutôt que de continuer à la voir comme un simple pantin ?

-C’est envisageable oui, mais elle porte déjà un enfant qui sera l’héritier du trône. Un enfant qui ne portera ni le nom de Celini, ni celui de son nouveau mari. Il va nous falloir trouver quelqu’un qui accepte de gouverner sans que sa descendance n’hérite de quoi que ce soit.

-Un accident domestique est très vite arrivé.

-Aucun mal ne sera fait à qui que ce soit ! Que ce soit la duchessa, ses sœurs ou son héritier, Giacommo, est-ce clair ?

La Carpe grommela dans sa barbe.

-Quelqu’un se propose-t-il ?

-Moi. S’exclama Pasi. Ou mon fils. Pasi voyait-là une solution toute tracée à son problème : convaincre Tibéria d’un nouveau mariage avec lui-même ou son fils si la vieillesse de son corps la rebutait. Cela permettra ainsi aux Vrais-Soltaris de conserver un semblant de mainmise sur le pouvoir ducal jusqu’à ce que Tibéria puisse faire le ménage.

Les tensions semblaient s’apaiser, seule La Carpe manifestait encore son mécontentement dans cette affaire.

Puis soudain, un des seigneurs présents se leva à son tour et toussa quelques fois pour s’éclaircir la voix. L’homme était un riche seigneur de Boniverdi et occupait un poste haut-placé dans la compagnie de Ponant. D’un geste de la main, il ordonna à un homme resté dans l’ombre de s’approcher. Celui-ci balança un enfant sur la table et s’affaira à lui retirer le bandeau qui l’avait rendu muet jusqu’à présent. L’enfant était terrifié et ne faisait que réclamer qu’on le libère.

-Mais enfin Bartholomé ! Qu’est-ce que donc tout ce cirque ?

-Vous faites bien de me le demander, Paolo. Car voyez-vous, ce chétif petit être espionne mes moindre faits et gestes depuis maintenant près de sept ennéades. Dès que je mets le nez en ville, que ce soit pour les affaires ou même pour pisser un coup en mer, ce bambin ne pouvait s’empêcher de me mater.

-Et en quoi cela nous concerne-t-il, Perocco ?

D’un geste de la tête, l’homme ordonna à son bourreau de sortir l’une de ses dagues. D’un geste vif et rapide, celui-ci s’enfonça dans le bois de la table comme un simple couteau pouvait s’enfoncer dans du beurre à quelques centimètres de la tête du gamin.

-Pour qui travailles-tu ?

-Octavia ! Octavia ! Pleurait-il

-L’autre timbrée ?! La tante de Tibéria ? S’étonna Giacommo.

Sur cette révélation, l’enfant fut libéré de ses liens et relâché. Il courut vers la porte et s’empressa de s’enfuir du palais bousculant au passage quelques serviteurs.

-Oui, Octavia. Lorsque j’ai coincé le bambin, je me suis affairé à contacter certains de mes collègues. Je voulais savoir pourquoi j’étais si étroitement surveillé par la tante de notre très chère Duchessa.

Pasi s’affaissait davantage sur sa chaise, devenant de plus en plus blanc à chaque mot prononcé par Bartholomé di Perocco.

-Et il s’avère messieurs, que nous avons tous été mis sous surveillance par celle-ci. Tous, y comprit les plus proches soutiens de sa nièce.

-LA PUTTANA !

-Et elle a souvent recours à des orphelins de cités pour ce genre de tâches. Personne ne viendrait à se méfier d’enfants gambadant dans les ruelles des cités.

-J’avoue que l’idée est habile.

-Pourquoi a-t-elle lancé autant d’espions à nos culs celle-là ?! Qu’est-ce qui se cache derrière tout ça ?

-Je me suis posé la même question, Segniore. J’ai donc moi-même fouiné après les réponses. Mais je crois que quelqu’un ici présent saura mieux y répondre que moi-même. Son regard se tourna alors vers Pasi.

-Que voulez-vous dire Bartholomé ?

-Eh bien, il s’avère que suite au départ de Franco, la première personne que vous vous êtes empressé de rencontrer n’est autre que la Duchesse elle-même. Or, celle-ci, suite aux informations dont je dispose, était sur le point de nous accuser d’empoisonnement.

-D’empoisonnement ?

-Oui, suite à notre dernière réunion avec Franco, les médecins de la cour auraient semble-t-il lié les problèmes de santé de notre Duc à un empoisonnement. Une rumeur s’est alors mit à circuler, une remuer lancé par la garde elle-même du château.

-Ces eunuques ne peuvent décidément pas fermer leurs bouches ! Au lieu de leur couper les couilles, il aurait mieux fallu qu’on leur coupe la langue à ceux-là.

-Vu que nous étions au palais au moment de ces « fameux faits », nous étions une cible facile.

-Et quelques heures plus tard, nous voilà épié de toute part par Octavia.

Pasi écoutait silencieusement, lui qui avait espéré que la situation était réglée, le voilà dorénavant face à un autre problème.

-Je suis l’un des proches conseiller du couple ducale, il est normal qu’une fois le duc partit, la première personne avec qui je m’entretienne n’est autre que la duchessa.

-Et nous sommes d’accord sur ce point, Paolo. Nous sommes seulement curieux. De quoi avez-vous donc parlé ?

-Eh bien de Franco et de son soudain départ.

-Et quoi d’autre ? Tous les regards étaient désormais rivés sur Pasi.

-Elle m’a fait part de cette suspicion d’empoisonnement et m’a avoué que je faisais un suspect idéal.

-Comment avez-vous réagit ?

Le voilà dorénavant mit au pied du mur. Qu’allait-il bien pouvoir dire pour ne pas griller son soudain soutien envers la duchesse lui qui lui avait conseillé de maintenir les Vrais-Soltaris au pouvoir pour mieux pouvoir les surveiller et ainsi les évincer en temps voulu.

-Je lui ai affirmé que personne ici n’était à soupçonner vu qu’il était insensé que nous empoisonnions celui que nous avons cherché longtemps à nommer Duc à tout prix.

-Donc, récapitulons. Suite au départ mystérieux de Franco, vous vous êtes empressé de retrouver Segniora Tibéria qui une fois devant vous, vous avoue sans détour qu'elle comptait vous accuser d'empoisonnement. Suite à cela, nous voici aujourd'hui tous réunit face à une situation qui nous échappe totalement où l'on apprend que nous avons été épié sept ennéades durant et ce, depuis le jour-même de votre entretien avec elle. Et la seule solution que vous proposez est de la soutenir lors de son procès, d'excuser toutes ses erreurs qui ont mené certains ici présents à perdre leurs fils et de voir le duché être mis sous tutelle de la couronne. Pour ensuite la forcer une fois de plus au mariage... mais cette fois-ci avec vous.

Il y eu un silence.

-Avouez qu'il y a de quoi se questionner.

L’angoisse ne faisait que croître et Pasi se mit à penser qu’il valait mieux pour lui d’ajourner cette réunion, le temps de se préparer davantage à faire face à ces mafieux de première. Plus aucun mot ne franchirait la barrière de ses lippes laissant ainsi planer le doute quant à la suite de l’entretien qu’il avait eu avec Tibéria. Les seigneurs commencèrent à se regarder mutuellement du coin de l’œil. Pasi venait de semer les graines du doute et de la discorde au sein même d’un clan mafieux vieux d’à peine plus d’un an.

La Magna Carta Soltari était bien partie pour être la responsable de l’explosion de cette coalition.

_________________
Ombre fugace
Maître de ton destin

-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D.
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