Le sang appelle le sang | Shyn'Tae

Karfias de l'an 14:XI
Temple de Zhak'Bar

La voix tonne et se fait entendre par delà les têtes, sous la voute de pierre sombre du Puy. Face aux drows rassemblés, la figure du Gris, surélevée, lève les bras bras et entonne un chant à la gloire du Prime Dragon. En échos, les suivants sombres reprennent ces paroles, milles fois chantés à la vue de tous, mille fois murmurées avant d'affronter l'adversité. Alors que cette pulsation atteint son paroxysme, une bête est amenée devant le Haut-Prêtre du Prime Dragon : un païm, à la tête et aux flancs marqués d'une multitudes de lacérations, plus ou moins récentes. Malgré sa taille massive, la créature répond aux simples sifflements d'un prêtre, ses chairs imposantes frémissant à chacune de ses drilles. Alors que les derniers mots rauques du chant meurent entre les crocs du Haut-Prêtre, celui-ci sourit. La bête est brisée. Servile, elle accepte même de se coucher sur le flanc quand il gronde à son attention. Alors, une longue lame sacrificielle lui est présentée. Il s'en saisit et, récitant les multiples noms de celui à qui ils dévouent leur flamme, éventre la bête sur toute la longueur.

Prise de spasme, la bête beugle de douleurs, tandis que les lèvres des sombres psalmodient, encore et encore. Alors qu'elle bouge encore, les premiers rangs trempent leur doigts dans le sang qui se répand dans les rigoles, y goûtent, s'en maculent le faciès ou s'en marquent le cœur. Agenouillé face à la créature mourante, les genoux dans ses fluides rouges, Urgoll'Ven murmure encore et encore Ses Noms. Dans ce sacrifice, les sombres sont unis. Peu importe leurs divergences, peu importe leurs inimitiés... Par leur voix, par ce sang qu'ils lui Offrent, ils sont unis. Le païm rendit son dernier soupir avec une plainte de souffrance sans nom, que les sombres approchaient encore. Ses mires sanguines accrochant la dernière lueur dans le regard de l'animal, Urgoll'Ven sut. Sa chair en appelait à la souffrance, aux risques, aux défis... Que je sois digne, Ô Dragon, ou que je trépasse. Appliquant sa grande main dans l'onde carmine, il l'appliqua ensuite sur son faciès. L'odeur ferreuse lui enivra les sens. Qu'il en soit ainsi.

◘ ◘ ◘ ◘ ◘

Le grand et maigre Tebzar regarda le morgal quitter l'enceinte du Temple, son cavalier au sourire glaçant sur le dos, avec une certaine lassitude. Une autre de ses sorties... Les ordres ont été donnés. Nous allons nous débrouiller... Mais qui sait quand nous le reverrons ? Appelé par un apprenti qui tirait une maigre chaîne d'esclaves, dans la foule de prêtes qui retournaient à leur tâche, le sombre lui distribua remontrance - se perdre en route lui avait fait raté le sacrifice - sur indication, avant de le regarder s'éloigner en direction des baraquements aux esclaves libres, écrasé par l'humiliation. Incapable de faire les tâches les plus simples sans qu'on lui tienne la main, celui-la. Il s'empressa de noter l'arrivée dans son registre, tout en se retenant de griffonner sur le papier ce qu'il pensait du novice.

Relevant le nez, ses mires furent irrésistiblement attirées par une silhouette inconnue. Agacé d'avance, il se rapprocha et la jaugea froidement, tout en lui demandant ce qu'elle fichait-la. Quand il eut la réponse, il leva les yeux vers le plafond. Par le Dragon ! Ils sont en manque de chasseurs et nous prennent pour des escortes maintenant. Le drow allait lui faire comprendre subtilement le fond de sa pensée... Quand une présence se fit sentir. Il sut que c'était elle avant même qu'elle ne parle.

"Pourquoi ne rattraperiez-vous pas le Haut-Prêtre ? suggéra un timbre de miel empoisonné. Il vient tout juste de partir. La foule à cette heure devrait le retenir quelque peu..."

Avisant sa semblable aux charmes arrogants que modelaient sa robe, le prêtre frémit d'anticipation... Avant de réprimer férocement cette pulsion. Ce n'était pas le moment. Et il ne comptait pas oublier le plus important.

"Quelle idée est-ce là, Vorress ? asséna Tebzar avec agacement. Elle n'a aucun intérêt à...
- Il est parti en chasse. Qu'il s'agisse des Terres Stériles ou des marais de Faelia, tant qu'elle arrive à suivre, je ne crois pas qu'il y verra un inconvénient." répondit l’intéressée, suave, tout en adressant un clin d’œil à l'étrangère à leur petit monde.

Tu n'en sais rien ! eut-il envie de répliquer avec agacement... Avant de se retenir. C'était beaucoup de suppositions de la part de la prêtresse, plus généreuse en courbettes qu'en paroles, pour enjoindre l'autre sombre à aller se joindre au Gobelin. Qu'as-tu en tête, engeance de Tesso ?

Tebzar regarda la drow s'éloigner avec un sourcil levé, quelque peu perplexe. Pourquoi écouter cette langue de vipère de... ? Un fin rire le détourna du cœur de son interrogation, pour regarder Vorress, qui exultait tranquillement en observant la mage s'éloigner, songeuse. Non sans un soupir, son comparse maugréa :

"Qu'est-ce qui t'a pris de lui mettre pareille idée en tête ?
- L'espoir de la faire courir, voyons. La sombre lui fit un sourire qui lui donna chaud, et l'énerva dans un même temps. Cette petite arcaniste rembarrée par notre Haut-Prêtre. N'est-ce pas là une perspective agréable ?"

Pas autant que ce que je voudrais te... Ah non, par Isten ! Le sombre se renfrogna, agacé par le pouvoir que la prêtresse avait sur lui et par ses plans. Le peu d'appréciation du Gobelin pour les arcanistes autres que les élémentalistes était un fait connu, mais de la à s'en jouer... ? Une perte de temps. Puérile. L'idée qu'elle puisse se tromper ne lui en était pas moins très agréable.

◘ ◘ ◘ ◘ ◘

Raidissant sa poigne sur les rênes du morgal, que la pression de la foule rendait nerveux autant qu'elle exaspérait le Haut-Prêtre du Prime Dragon, ce dernier baissa les yeux sur la petite drow. Ses lippes relevées sur ses crocs, alors que se disputaient lui l'impatience qui lui commandait d'avancer, et la curiosité à l'égard de cette soudaine demande, le sombre ne débattit pas bien longtemps. En effet, une autre pensée le fit trancher : elle avait osé. Le comportement de bien des sombres s'étaient modifiés à son égard, quand il était devenu Haut-Prêtre. Le même phénomène était survenu depuis l'annonce du Feu d'Uriz... Certains sombres, ces enfants d'Uriz, hésitaient, prenaient des pincettes, frémissaient à la moindre de ses paroles. Le doute. Le doute les perdra. Et pourtant, il survenait une arcaniste qui demandait à se joindre à lui pour une chasse. De but en blanc. Sortie de nul part.

Le Gobelin éclata de rire.

Ployant sous l'éclat, franc et rigolard, il en profita pour se baisser, attraper le col de la robe de la mage menue et la soulever avec l'aisance d'un adulte envers un petit, pour mieux la balancer à l'arrière de la selle du lézard. L'animal siffla d'agacement sous ce nouveau poids. Le visage du Gris se ferma aussitôt et son poignet se tordit, soumettant sa monture à une brusque pression, désagréable. Un crissement reptilien se fit entendre. Urgoll'Ven accentua son mouvement. Tendu, le mord lui rentrant dans les gencives, le morgal finit par se taire. Son maître occasionnel le relâcha alors et avant de le talonner.

"BOUGEZ. Ou Sa bête prélèvera son dû dans votre chair." gronda-t-il à l'attention des sombres qui obstruaient le passage.

S'en suivit un mouvement de bousculade, alors que les drows jusque-là concentrés sur leur propre existence réalisaient la présence bien proche d'un morgal à la dentition aiguisée... Et de son cavalier qui semblait l'encourager à en faire usage. Fendant la masse sur sa bête à écailles à travers le dédale du Labyrinthe, le sombre sentit le rythme de son coeur se faire plus violent face à la perspective, toujours plus proche, d'atteindre la surface, et les créatures y résidant. Cependant, avant cela... Le faciès sculptural et gris se tourna vers l'autre passager, son rictus amusé revenu, laissant au prédateur le soin de fendre la foule.

"Ton nom, arcaniste. Que recherches-tu dans les marais ? fit-il d'une voix basse, où perçait une once de curiosité amusée à sa vue, installée vaille que vaille sur la croupe de l'animal. Son sourire s'agrandit encore alors qu'il ajoutait. Sais-tu ce que tu demandes ? Si tu me ralentis, je te laisserai."

Face à la question, presque candide, et certainement franche, de la sombre à l'odeur de poussière et de vieux papier, le rictus du Gris parvint à se faire plus grand encore, mettant à nu ses crocs.

"Rares sont ceux qui osent demander. répondit-il simplement, son timbre rauque roulant d'autant plus d'amusement. Il hocha la tête à sa réponse. Soit. Quant à ma cible... La bête. Celle dont la vigueur plaira au Prime Dragon."

Dans ses mires, une lueur se fit vive à cette perspective, avant qu'il ne se retourne pour se concentrer sur sa monture, la foule se faisant plus dense... Beugler à tu-tête ferait certes son effet, mais le Gobelin n'y comptait pas - Trop lent. - préférant mener d'une poigne de fer la bête, tout en grondant un avertissement à chaque retardataire. Que la mage tente de parler encore, et il ne lui répondrait que d'un "Silence." autoritaire.

Voyant la voie devant eux toujours plus encombrée de badauds, drows et esclaves vacants à leurs tâches respectifs, le sombre fit brusquement bifurquer le morgal. Empruntant des passages plus étroits entre les bâtisses, dans ce dédale où il avait vécu ses plus jeunes années, avant d'y retourner une fois sa Flamme offerte au Prime Dragon, Urgoll'Ven frémit sous la tension, indifférent au confort de sa cavalière.

La queue du morgal claquait parfois contre les murs à une intersection, ils manquèrent renverser bien des civils, enchainèrent estrades et escaliers de roche sombres qu'éclairaient lampes et mousses luminescentes, parfois il semblait que les bâtisses miteuses se ressemblaient bien trop pour s'y retrouver... Pourtant, après une longue et chaotique montée, ils rejoignirent l'accès principale vers l'extérieur, qui s'élargissait, pour permettre la circulation entre le ventre du Puy et l'un de ses quartiers marchands : le quartier Doeb.

◘ ◘ ◘ ◘ ◘

Dans une étonnante bulle de tranquillité, malgré l'agitation commerçante alentours et l'enclos où renaclaient des chevaux, le commerçant se remit de sa surprise et amorça une profonde révérence, amplifiée par sa haute stature mince, avant de se relever, un sourire élégant illuminant sa longue figure. D'une manière surprenante, le Gobelin le lui rendit, avec une certaine bonne humeur, du haut de sa monture écailleuse. Le marchand ne sembla pas s'en formaliser, tout juste écarquilla-t-il les yeux quand, après injonction du Haut-Prêtre de Zhak'Bar, une jeune sombre descendit de la croupe du morgal, qui ne devait pas être des plus confortables sans selle. Voilà qui n'est pas commun...

"Que votre chasse soit bonne, Ô Triumvir. fit le sombre éphèbe d'une voix presque chantante. Permettez-moi d'être surpris par votre présence - bien qu'elle soit toujours la bienvenue - : le Puy n'est-il plus capable de fournir suffisamment de monture à son triumvirat...?
- N'ais crainte, Urven Tlin'al... gronda le Gobelin, amusé. Les fosses du Prime Dragon sont bien garnies. Présente plutôt tes chevaux à cette mage. Elle en aura l'utilité.
- Bien sûr. le commerçant observa la daedhel, avant de regarder à nouveau le Gobelin, amorçant une nouvelle courbette. Pardonnez cette demande, mais est-ce elle qui...
- Assez de rond de jambes, Tlin'al. gronda Urgoll'Ven, doucereux, laissant percer une pointe d'impatience. Cela dépendra de sa valeur dans sa tâche. Montre-lui, qu'elle choisisse.
- Bien, Triumvir. les mains jointes, le sombre à la tenue savamment tissé, à peine entachée de poussière, se tourna vers Shyn'tae. Dame Mage ? Auriez-vous des préférences en terme de tempérament, de robe... ?"

Si personne ne demandait jamais, il était en effet peu probable que quiconque l'accompagne. Le raisonnement tenait la route. Toutefois, réfléchit la magicienne en s'accrochant tant bien que mal à la monture d'une main et à son chapeau de l'autre, il suffisait que quelqu'un soit suffisamment brave pour demander et apprécie l'experience pour qu'il veuille recommencer. Ou que quelqu'un d'autre souhaite l'imiter. Or, cela restait rare.

Les conclusions de ce raisonnement n'étaient absolument pas rassurantes. Peut-être avait-elle commis une erreur, mais ce qui était fait était, fait, et pour l'instant, cela se passait pas si mal, au fond. La monture opéra soudain un virage brusque, qui la força à quasiment se coucher sur la croupe de la monture, les quatre membres crispés sur la moindre accroche qu'elle put trouver pour ne pas basculer par dessus bord.

Au final, elle n'était pas si mauvaise à ce jeu là décida-t-elle, une fois que, la surprise passée, elle put se redresser, les cheveux au vent. C'était même grisant.

Malheureusement, ses cuisses n'étaient pas du même avis, et, lorsque finalement, le haut prêtre fit piler la bête bavante aux portes d'un enclos, la drow ressentit tout de même un grand soulagement. Le commerçant qui tenait l'endroit les salua profondément, ou plutôt salua profondément le haut prêtre devant elle, et la drow le lui rendit avant de s'apercevoir qu'Urgoll faisait de même. Se tournant lentement vers elle, ce regard un brin fou animé de ce que la jeune sombre ne put que qualifier de joie obscene, le drow lui adressa un seul mot. Descend.

Elle s'exécuta aussitôt en glissant aussi souplement qu'elle le pouvait du  flanc de la créature. Son corps protesta, et la daedhel, touchant le sol, s'appuya brièvement sur le Morgal pour ne pas tituber.

L'échange qui suivit entre le marchand doucereux et le triumvir pressé fut bref et efficace: Le gobelin souhaitait lui procurer sa propre monture.

Elle en fut soulagée: Elle l'interpréta comme la preuve qu'il souhaitait réellement lui donner sa chance. Aurait-il souhaité procéder autrement qu'elle aurait douté de ses chances de survie. Mais à ses yeux, un tel achat représentait un investissement certain, et l'arcaniste espéra ne pas devoir rembourser l'intendant patibulaire qu'elle avait croisé plus tôt. Au pire, se dit-elle, elle le passerait en note de frais. L'économe en ferait une syncope, mais ca leur apprendrait à l'envoyer se faire bouffer par des plantes.

Le mâle s'appelait donc Tlin'al, et, si la drow qui s'approchait maintenant de lui et de ses chevaux pouvait se fier à ce qu'elle voyait, elle l'estima assez heureux en affaires. Si un Triumvir faisait régulièrement appel à lui, et celui-là entre tous, c'est que ses bêtes devaient être de qualité, admit-elle.

- Dame Mage ? Auriez-vous des préférences en terme de tempérament, de robe... ?"

la jeune drow lui adressa un petit sourire et un hochement de tête poli. Peut-être avait-il de belles bêtes, mais elle l'aurait aimé moins déférent et plus efficace. Elle se tourna vers le groupe de chevaux qui attendaient en les regardant d'un air narquois. Puis lui répondit d'une voix égale qui sous entendait très efficacement qu'elle se fichait de ses manières.

- La robe n'a aucune importance. Il faudrait surtout un animal qui ne rechigne pas à traverser les terres arides. Pas la peine qu'il puisse supporter de lourdes charges, tant qu'il tient la chaleur et la distance. Pour le reste, nous aurons le temps de faire connaissance.

Le marchand la scruta attentivement du regard, de bas en haut, elle, sa cape et son chapeau. Il eut l'air déçu, un peu plus d'émotion et de poésie lui aurait plu, car le drow avait un penchant secret pour les situations dramatiques. Tant pis, au moins cette pauvre petite chose n'avait pas l'air de représenter une charge insurmontable pour une monture légère. Le drow hocha la tête, pensif, et héla un jeune esclave

- j'ai en effet la monture parfaite pour une dame telle que vous. Il s'appelle Noisette. Le mâle tendit majestueusement  le bras vers le cheval que l'esclave à l'air bovin menait par la bride jusqu'à eux. Ni belle, ni hideuse, la bête s'approchait avec nonchalance. Shyn'tae nota que malgré son nom, elle était grise. Mais pourquoi l'avait-on appelé noisette, se surprit-elle à penser.

Le cheval l'observait en mâchonnant, l'air goguenard. Personne ne désirant faire attendre le Triumvir, elle fut bien vite sellée, et, sans cesser de mastiquer, elle accueillit la magicienne sur son dos. Ah! C'était en effet bien mieux qu'une croupe de Morgal. Ses fessiers résisteraient peut-être au voyage finalement, un grand sourire rivé au visage.

Sans qu'elle ne fasse quoique ce soit, le cheval décida de lui même d'avancer dans la mauvaise direction. L'oreille droite de Shyn'tae se tendit curieusement alors que la mage tentait d'arrêter la créature avec délicatesse. Impossible de le faire tourner. La drow se pencha pour murmurer à son oreille, un rien inquiète.

- Fais pas le con Noisette, sinon il va nous bruler tous les deux, puis nous donner à son lézard. Le cheval jeta un oeil critique au Triumvir, puis suivit finalement les instructions de la cavalière pour trottiner gaiement jusqu'à une distance respectable du Morgal, sans pour autant perdre son air narquois. Quant à l'arcaniste, elle avait l'air soulagée. Mais pourquoi avaient-ils appelé un cheval gris Noisette, cela n'avait aucun sens...

Lorsque les deux cavaliers s'éloignèrent vers l'horizon, l'esclave marmonna en les observant au loin.

- Maitre, merci de nous avoir débarrassé de Casse-Noisette. C'est un soulagement.

Le maitre n'eut rien à ajouter. La sale bête avait encore failli tout faire capoter, il s'en était fallu de peu.

***

Sur sa monture, Shyn'tae était passé à autre chose. Le marchand avait cherché à poser une question la concernant, et, sans se soucier le moins du monde de sa présence, le haut prêtre l'avait interrompu pour en donner une réponse tout aussi énigmatique. La question et la réponse enflammaient l'imagination débordante de la demoiselle. Tout dépendrait de sa valeur dans sa tâche, retint-elle.

Bien que ce ne soit pas necessaire de le rappeler, elle se promit à nouveau de ne pas décevoir le daedhel.