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 Quand les rumeurs deviennent dangereuses (Solo)

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Zofia Marger
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MessageSujet: Quand les rumeurs deviennent dangereuses (Solo)   Quand les rumeurs deviennent dangereuses (Solo) I_icon_minitimeMer 6 Jan 2021 - 20:35


-Tes pieds Zofia! Garde ta balance! S’exclame son oncle.

Présente physiquement, mais cloîtré mentalement autre part, la prêtresse évite de justesse l’épée en bois passant tout près de son cou en reculant vers la gauche. Le soldat attitré à son entraînement profite tout de même de son manque de balance et de concentration pour contre-attaquer, son regard déjà flamboyant de sa victoire presque certaine. Il suffit d’un coup d’épée de la part du militaire pour que celle de Zofia virevolte et un croche-pied pour qu’elle s’écroule au sol, son débalancement ayant eu finalement raison d’elle.

Ayant désarmé sa compagne d’escrime et la maintenant au sol, le soldat sourit donc et ose un clin d’œil à Zofia. Par chance pour lui, Sergent Marger ne peut le voir puisque la prêtresse sait très bien que son oncle le punirait d’une corvée latrines pour cette insolence. Elle se contente d’arquer un sourcil et s’agrippant d’une main à un des poignets qui lui tient une épaule, elle agrippe ensuite le triceps du militaire de son autre main.  Elle passe un de ses pieds au-dessus du siens pendant que son autre se pose au centre et d’un mouvement de bassin elle les soulève jusqu’à ce qu’ils basculent sur le côté. Elle profite de la surprise du soldat pour s’extirper de sa poigne et le gratifie d’un coup dans les côtes sans le blessé, mais juste assez pour qu’il s’écarte d’elle. La prêtresse empoigne son épée en bois et pose la pointe sous la gorge du militaire. L’éclat de rire de son oncle résonne dans la cour, alors que le soldat toussote, à la merci de la lame de la nièce de son Sergent. Elle retire la lame et tend tout de même sa main, satisfaite de l’issue de ce combat. Le soldat reprend son souffle et sa fierté un peu écorché, il accepte quand même la main de la prêtresse pour l’aider à se relever.

-Un excellent combat Mère Zofia, lance-t-il le ton légèrement salé et en se dirigeant vers la cruche d’eau posé sur la table non loin d’eux. Il se sert un verre, mais le tend à la jeune femme.
-Merci, réplique-t-elle en acceptant le verre et aussi pour le compliment. Mais nul besoin de m’épargner la critique. Mes techniques n’étaient pas des plus satisfaisantes aujourd’hui.

Elle avait été ailleurs tout le long de leur entraînement, ne pouvant s’empêcher de se réfugier mentalement dans les bras de Natael. Les traits tirés par une nuit mouvementée de rêves le mettant en scène, la prêtresse avait peu dormit, se languissant déjà des caresses et de l’étreinte du vitalise. Elle peut d’ailleurs sentir le présent de celui-ci, caché entre ses seins maintenu par des bandes de tissus, alors que son amulette de Sainte Aliénor pendouille librement sous sa chemise. Sa concentration est encore en train de changer de cap lorsque la voix du soldat la tire de ses songes.

-On ne peut pas dire la même chose de votre coup de genoux dans mes côtes.

Les yeux de la prêtresse se plissent.

-Ceci, mon brave, n’est qu’un avertissement pour que vous ne fassiez plus montre d’insolence la prochaine fois que nous croisons nos lames, réplique-t-elle plus bas, faisant référence à son clin d’œil déplacé.
-Il y aura donc un prochain entraînement, rétorque le militaire tout aussi bas et tout sourire aux lèvres.

Zofia le fixe longuement, ne sachant pas comment réagir à cette audace, mais avant qu’elle n’ajoute quoi que ce soit, son oncle s’avance et les empoignes tous les deux par les épaules. Elle fronce discrètement les sourcils, surprise par cette familiarité qu’adopte son mentor à leur égard. Ça ne lui ressemble pas d’être aussi démonstratif en public.

-Je suis affamé! S’exclame-t-il. Et vous l’êtes sans doute tout les deux. Joignez-vous donc à nous Arthur.

La prêtresse retient d’emblée une moue de désapprobation, mais ne peut s’empêcher d’échanger un coup d’œil avec son oncle, qui la fixe d’un air entendu. Qu’est-ce qu’il mijote? Est-ce qu’il veut lui présenter un homme comme Rainier a fait il y a quelques jours? Elle connaît un peu Arthur pour s’être pratiqué à l’épée avec lui quelques fois, même si c’est la première fois qu’il a ce comportement avec elle. Elle connaît aussi les prouesses d’armes de ce dernier sur le champ de bataille. C’est un bel homme avec un avenir fort prometteur, mais comme avec l’autre que Rainier lui a présenté, Zofia n’est évidemment pas intéressée. Elle commence d’ailleurs à sentir l’agacement poindre en elle; depuis quand son oncle et son frère se sont-ils lié de la sorte dans le but de lui trouver un mari? En fait, elle a une idée et c’est fort probablement ce qui alimente son énervement quant à cette chasse aux prétendants : ils ont peur des rumeurs qui courent sur Natael et elle et que cela entache sa réputation et celle des Marger.

-J’ai bien peur que je ne puisse vous accompagner mon oncle. J’ai déjà fort à faire au monastère.
-N’ai crainte chère nièce. J’ai discuté avec Père Lambert et il t’a déjà libéré pour l’après-midi. Il sait que tes entraînements sont tout aussi importants.

Cette fois-ci, Zofia le foudroie du regard. Elle sait très bien que ce n’est qu’une excuse et c’est sans aucun doute ce qui durcit soudainement ses traits habituellement doux et avenant. Et puis, son visage reprends un air plus naturel et d’une voix sans colère, mais visiblement agacé, elle demande :

-Puis-je vous parler seul quelques minutes?

Elle voit la mâchoire de son oncle se serrer et il fait signe à Arthur de les laisser. Ce dernier s’exécute, mais Zofia peut sentir les quelques poignards de ses yeux lui transpercer le dos alors qu’il s’éloigne de la cours. Lorsqu’elle entends la porte se refermer, la prêtresse croise les bras et se lance :

-Si vous croyez que je n’ai pas compris ce que Rainier et vous tentez de faire, j’ai bien peur de vous décevoir. Depuis quand me trouver un prétendant fait aussi partie de mes entraînements?

C’est au tour de son oncle de darder un regard noir dans le siens et d’un ton dur, il réplique :

-Depuis ton retour à Chiard et les rumeurs qui courent au sujet de ce noble et toi. Tu accepteras donc ce dîner en ma compagnie et celle d’Arthur, jeune fille.

Elle s’esclaffe, complètement abasourdie, mais aussi en colère qu’on décide soudainement pour elle de la sorte. Et puis, elle réplique d’un ton visiblement outré :

-Alors dans ce cas, j’imagine que sous votre chapeautage, ce soldat n’osera point m’envoyer de clin d’œil déplacé!

Elle rebrousse chemin, ayant décidé que s’en était assez pour aujourd’hui.

-Zofia!
-Bonne journée mon oncle! Lance-t-elle, en faisant claquer la porte de la cour, désireuse de retrouver Crin blanc et de retourner au monastère au plus vite.
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MessageSujet: Re: Quand les rumeurs deviennent dangereuses (Solo)   Quand les rumeurs deviennent dangereuses (Solo) I_icon_minitimeMer 6 Jan 2021 - 23:00



TW: érotisme

Ayant retiré sa cape trempée par la pluie et mit ses vêtements à sécher près du foyer, Zofia est maintenant assise sur son lit, tenant ce livre bourré d’interdits entre les mains qu’elle vient tout juste d’acheter. La couverture d’un cuir rouge vif et seulement paré d’une rose n’en dit pas beaucoup sur le contenu, mais laisse deviner que ce n’est point un livre d’étude. Enfin, pas ce genre d’étude...La prêtresse n’a même pas encore ouvert les pages que ses joues sont déjà aussi rouges que le livre.

Ayant abandonné ses robes de Néera et caché par la capuche de sa cape, Zofia s’était présentée au port une heure plus tôt, dans une partie de Chiard où les affaires et échanges commerciaux du marché noir ont l’habitude de se conclure. Ça avait été risqué, mais la prêtresse est confiante ; profitant du couvert de la noirceur et empruntant des ruelles moins passantes jusqu’à destination, elle s’est toujours assuré que personne ne l’a suivit. Elle avait aussi caché sa cicatrice au visage du mieux qu’elle l’a pu, consciente que ce trait physique est difficile à oublier. Son achat s’était déroulé sans anicroches, si ce n’est que le crapuleux vendeur n’a cessé de pousser les blagues salaces tout en lui proposant une multitude de titres à choisir, allongeant ainsi la transaction et embarrassant davantage la prêtresse déjà rouge de honte et dont la pudeur naturelle était mise à rude épreuve.

Maintenant seule, mais toujours aussi nerveuse, Zofia fixe le livre.

Depuis que son frère et son oncle ont décidé de fouiller tout Chiard pour lui trouver un fiancé, la culpabilité a recommencé à ronger la prêtresse. D’autant plus que son oncle et elle se sont quitté sur un ton plutôt houleux lors de leur dernière rencontre. Quant à son frère, il a insisté en sous-entendant que la dernière chose qu’il souhaite, c’est qu’un homme la blesse à nouveau. Pourtant, elle ne cesse de rêver à son amant, qu’elle aimerait revoir seul et le plus rapidement possible. Zofia fait confiance à Natael et c’est ce qui importe. Elle tripote d’ailleurs son collier et un sourire anime aussitôt ses lèvres ; son oncle et son frère ont beau s’évertuer à lui trouver un prétendant, rien ne pourra égaler ce qu’elle vit en ce moment avec Natael. Elle se sent aussi peut-être coupable, mais ce sentiment disparaît dès qu’elle plonge son regard dans les orbes bleus du vitaliste.

Se sentant un peu mieux à ainsi se remémorer la douceur du mage à son égard, sa main libre se pose donc sur le livre et après s’être assise confortablement dans son lit, elle ouvre les premières pages. Ses yeux s’écarquillent davantage plus son regard balaie les images explicites ; jamais elle n’a cru qu’autant de positions pouvaient exister et lorsqu’elle s’arrête sur une en particulier impliquant une femme à genoux, très peu habillée et s’affairant de sa bouche sur le bas-ventre du monsieur, elle ferme aussitôt le livre et s’empresse de le jeter un peu plus loin, comme s’il lui brûlait les mains. ‘’Par Néera’’ murmure-t-elle, rouge et ayant très chaud tout à coup. Elle ramène ses jambes contre elle, fixant toujours le livre. L’homme avait l’air plus qu’heureux sur ce dessin...Et c’est exactement pourquoi elle a acheté ce bouquin interdit, non? Elle veut plaire à son amant. Ça ne l’empêche pas de sentir une pointe de stress lui aiguillonner le ventre en s’imaginant à la place de cette dame.

-Mère Zofia? Lance Père Lambert derrière la porte.

La prêtresse écarquille les yeux d’horreur en reconnaissant la voix de son supérieur. Elle s’empresse de se lever et d’attraper le livre, fouillant des yeux sa petite chambre pour une cachette :

-Oui! Oui un instant, je m’habille! Dit-elle, en glissant le livre en dessous de son matelas et attrapant ses robes de Néera.
-Bien. Veuillez m’excuser si je trouble votre sommeil, mais l’hospice a besoin de vos soins.
-Ne vous en faite pas Père Lambert. Je ne dormais pas. J’y serai sans plus attendre, réplique-t-elle en enfilant sa robe bleue de Néera et son tablier.

Il est vrai qu’elle ne dormait pas, mais elle aurait très bien pu mentir. Ou pas...Ses cheveux sont encore mouillé de pluie, signe qu’elle était sortie ce soir. Après avoir enfilé ses chaussures, elle prend une grande respiration pour retrouver de sa contenance et ouvre sa porte, ayant l’air le plus naturelle possible.
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MessageSujet: Re: Quand les rumeurs deviennent dangereuses (Solo)   Quand les rumeurs deviennent dangereuses (Solo) I_icon_minitimeJeu 7 Jan 2021 - 17:30

Couché dans son lit et incapable de dormir, Zofia n’arrive pas à oublier le bout de parchemin que Natael a glissé dans sa main il y a de cela une semaine. Et maintenant que de nouvelles rumeurs courent sur le dernier des d’Orman concernant une jeune noble et lui, la prêtresse est parvenu à faire le lien avec son petit mot discret. Elle ne peut tout de même s’empêcher de sentir l’angoisse lui serrer le cœur ; elle lui fait confiance, mais ayant déjà été blessée par un homme dans le passé, elle ne peut s’empêcher de s’inquiéter du dénouement. Toutes ces complications qui planent au-dessus de leur tête sont les ingrédients parfaits pour la concoction d’une possible catastrophe, ce qui peut en décourager plus d’un, mais...encore une fois Natael lui prouve qu’il prend en compte les sentiments de son amante. La prêtresse s’est déjà ouverte à lui en lui parlant de combien sa dernière relation s’est horriblement terminé, l’a laissant le cœur en miette. S’il a un plan, la soignante s’assura donc d’acter normalement, même si elle aimerait retrouver ses bras le plus rapidement possible.

Cette semaine a été aussi particulièrement difficile pour Zofia qui, en retard dans ses saignements du mois, a senti la panique lui serrer la gorge à l’idée d’être enceinte. Elle a cru que tout son monde venait de s’écrouler dès qu’elle a posé les yeux sur son calendrier et qu’elle s’était rendu compte que plusieurs jours s’étaient déjà écoulé. Elle avait senti sa respiration s’accélérer et des milliers de scénarios s’étaient d’emblée dessinés dans sa tête. Elle n’avait plus fait de crise de ce genre depuis cette attaque qui lui a donné sa cicatrice. Tremblante et les yeux plein d’eau, Zofia avait tenté le plus possible de calmer les battements de son cœur et son souffle court avant de retrouver ses frères et sœurs à la chapelle pour la prière du matin. Fixant la statue de Néera, la culpabilité l’avait regagné, mais elle avait fermé les yeux, récitant en secret sa propre prière à la DameDieu et espérant que ce retard était seulement dû à toutes ces émotions qui la secouaient depuis son retour à Chiard. Deux jours s’étaient écoulés dans la plus grande peur pour la prêtresse, jusqu’à ce que ces saignements tant attendu se produisent, lui enlevant un énorme poids sur les épaules.

Elle porte sa main à son collier, caressant la rose de son pouce ; soulagée qu’elle n’a pas à annoncer cette nouvelle à son amant, Zofia se sent beaucoup mieux. Seulement...elle ne peut s’empêcher de se demander si elle ne devrait pas en discuter avec Natael. Si cela arrivait, la prêtresse saurait déjà ce qu’elle ferait. La perspective de disparaître le temps de sa grossesse et de confier ensuite son bébé à une famille aimante lui brise déjà le cœur, mais la prêtresse sait que ce serait la meilleure chose à faire si le vitaliste rebrousse chemin. Elle ne serait sans doute plus jamais la même ensuite, mais au moins, sa réputation n’en serait pas entaché ni celle des d’Orman. Gardienne de ce lourd secret et surtout pour faire taire la douleur, Zofia n’aurait qu’à se perdre corps et âme dans ses tâches au monastère et gravir ainsi les échelons de son Ordre. En effet, elle n’a pas oublié ses ambitions, même si plus elle vieillis et plus la perspective d’être mère fait aussi partie de ses projets futurs.

Elle soupire doucement, sentant la fatigue la gagner. Elle devra décidément discuter de ce lourd sujet avec son amant, qu’elle le veuille ou non...
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