-45%
Le deal à ne pas rater :
WHIRLPOOL OWFC3C26X – Lave-vaisselle pose libre 14 couverts – ...
339 € 622 €
Voir le deal

 

 Ajouter une corde économique à l'arc de la fortune [solo]

Aller en bas 
AuteurMessage
Marzaban Ambreroc
Nain
Marzaban Ambreroc


Nombre de messages : 121
Âge : 29
Date d'inscription : 12/05/2020

Personnage
:.: MANUSCRIT :.:
Âge : 121 ans (896:X)
Taille
: 1,47m
Niveau Magique : Arcaniste.
Ajouter une corde économique à l'arc de la fortune [solo] Empty
MessageSujet: Ajouter une corde économique à l'arc de la fortune [solo]   Ajouter une corde économique à l'arc de la fortune [solo] I_icon_minitimeMar 23 Mar 2021 - 22:00


Arkuisa, cinquième ennéade de Bàrkios – Second mois du Printemps.
Au cœur des Mille-Caves – Au sein du palais souterrain de Marzaban.

Beaucoup de choses se préparaient sur l’échiquier politique du monde. Beaucoup de choses se décidaient, depuis les palais les plus luxueux jusqu’aux cités les plus enfouies de ce continent qu’est Miradelphia.

Le Puy d’Elda avait été vaincu par les troupes Naélisiennes, aidées par un contingent étranger, dont l’identité ne sera révélée que plus tard : des Elfes. La Reine, qui était parvenue à grands renforts de machinations, et d’actes politiques, à libérer le royaume de Naélis du joug des Vaanies, n’était plus. Elle est remplacée par un homme, un archimage, à la réputation résolument originale. Repoussés, vaincus, les Drows n’étaient point pour autant anéantis, et le reste de l’armée mobilisée, menée par le Karliik Glenn en personne, stationnait toujours du côté d’Erlem, à la frontière entre le royaume de Naélis et la Principauté des Sept-Monts. Dès lors, les Drows possédaient une main mise sur l’Oliya, depuis Erlem jusqu’à Sol’Dorn.

La principauté des Sept-Monts, quant à elle, avait également subie de grands changements. Autrefois dirigée par Ascanio, gérée ensuite par un conglomérat de magnas, l’arrivée Drow aura définitivement provoquée l’anarchie au sein de cette province pourtant réputée pour ses armées, pour ses terres fertiles, et pour son cadre idéalement placé. Dès lors, mercenaires, coupe-jarrets, et autres bandits de grands chemins, s’évertuèrent à semer mort et destruction sur l’entièreté du territoire, plongeant la ville de Hanning, cité capitale de la principauté, dans de profonds troubles. Suite à la défaite des Drows, Marzaban Ambreroc, souverain des nains du Dunes, Maître des Mille-Caves et Prince-Marchand de Thaar, vit, avec la Princesse-Marchande d’Uldal’Rhiz Maralina Irohivrah, une opportunité en or. Ils financèrent des mercenaires et des assassins, détruisirent les réserves céréales, anéantir les cadres dirigeants et autres magnas… Avant de conquérir la région. Une conquête militaire, qui n’eut pour effusions de sang, que les exécutions commandées par la « justice » rétablie. Les magnats survivants placèrent alors la principauté entre les mains de Marzaban et de Maralina, qui en devinrent le Prince-Marchand, et la Princesse-Marchande.

Mais ce n’était pas tout, loin de là. Les évènements liés aux Drows, finirent par revenir aux oreilles du Grand-Roi du Zagazorn. Et celui-ci ordonna que tous les navires transporteurs de marchandises qui reliaient Lante aux Mille-Caves, quittent le fleuve de l’Oliya à hauteur d’Oësgard, où se trouvait un comptoir qui gagnait en importance. Cette manœuvre avait pour but d’éviter que des nains ne passent en territoire contrôlé par les Drows, et que les taxes, payées rubis sur l’ongle, n’aillent plus dans les caisses de ces êtres à la peau grise et aux âmes sombres. Mais, si ces décisions n’imposaient pas de grands changements chez les Nains du Zagazorn – puisqu’ils étaient les exportateurs, et donc, payaient le moins de frais en comparaison aux nains du Sud, qui importaient les produits et qui devaient donc payer une grosse partie des taxes et des impôts – les conséquences économiques et logistiques, elles, reposaient sur les épaules de Marzaban Ambreroc.

Car l’Empire des Mille-Caves reposait sur ce gigantesque monopôle que constitue le commerce des produits de manufacture naine. Métaux, minerais, alliages, pierres précieuses, pierres de tailles, bijoux et autres créations artisanales provenant du Zagazorn, et qui alimentaient le commerce et le monopôle des Nains du Sud, se monnayait à prix d’or. Des prix exorbitants, dont la demande ne pourrait jamais se lasser. Mais la géopolitique internationale mettait en péril ce monopôle qui, bien qu’impossible à tarir, ou à détruire, pouvait être sérieusement amputé en termes de revenus par l’amoncellement des taxes et des impôts que supportaient les Durgazdawis.

Alors, pourquoi donc ces amputations économiques inquiétaient-elles Marzaban, lui qui était pourtant à la tête d’un Empire et d’une communauté forte et puissante ? La réponse est à la fois simple et lourde d’une certaine rancœur : l’amende imposée par Thaar contre la survenue des Semailles de Sang. Une amende conséquente, que dis-je, immense ! Qui aura grandement amputé les réserves d’or des Mille-Caves, bien plus que ce que le pouvoir Durgazdawi n’aura jamais laissé transmettre, ni ne l’aura jamais avoué. Mais le fait était là : plusieurs mois après ces évènements, l’amende n’avait toujours pas été renflouée. Et les Mille-Caves devaient composer avec, peut-être pas à l’écu – ni au souverain prêt – mais avec une certaine prudence tout de même.

Le monopôle n’était donc point menacé. Les capacités logistiques et intellectuel du souverain des Dunes, et de celles et ceux qui oeuvraient sous ses ordres, étaient suffisantes pour espérer réussir à tirer une ou plusieurs épingles de ce jeu à la dimension internationale. La propension que possède Marzaban à tout manipuler, tout gérer, tout calculer, tout prévoir, tout planifier, était un atout considérable face aux évènements qui s’imposaient à lui. Et d’ailleurs, en plus de la restructuration logistique des Mille-Caves, et du gouffre financier que représente la Principauté des Sept-Monts depuis sa conquête, Marzaban avait financé – sur les fonds propres de son clan et ses fonds à lui – la construction de deux établissements de jeux de hasards : un bâtiment dans les quartiers de l’Est de Thaar, le Mighdalkronk, et un autre, dans les soieries, ancien palais d’Aerianna Hiisi et qui était aujourd’hui l’incarnation du luxe et de la démesure, le Heidumazgal.

Et voici la nouvelle corde économique qu’il comptait ajouter l’arc de sa fortune : les maisons de jeux de hasards. Et les terres d’Ithri’Vaan étaient le parfait terrain de chasse pour Marzaban, qui pourrait implanter au moins un palais de la sorte dans chacun des cités Vaanies. Car ici, tout tournait autour de vices : la chaire, la luxure, la richesse, la violence… Et les jeux. Mais pour pouvoir faire de cette corde une harpe à la musique d’écus et de souverains, Marzaban devait voir loin au-devant de lui, loin dans l’avenir. Et surtout, il lui fallait un plan précis, millimétré, et des nains de confiance et entièrement dédiés à la cause des Mille Caves : Karmin Diamant-Rouge et Tyr Porte-Ecu.


Ajouter une corde économique à l'arc de la fortune [solo] Szopar10


Calimehtarus, Septième ennéade de Bàrkios – Second mois du Printemps.
Dans une cave du palais souterrain des Mille-Caves.
Une salle luxueusement meublée et agencée pour tenir conseils et réunions.

Voilà un peu moins de deux ennéades que Marzaban avait convoqué ses deux plus grands atouts parmi la communauté des nains des Dunes : Karmin Diamant-Rouge, appelé L’Avide parmi les nains, et Tyr Porte-Ecu, que d’aucun connait sous le titre de « Maître-Carats ».

Le premier était un nain plus jeune que Marzaban, que ce dernier avait nommé ambassadeur et émissaire des Mille-Caves, peu de temps après son accession au trône suite à l’abdication de Salfaryl le Sombre. Excellent commerçant, fin négociant, Karmin était bien plus expressif que Marzaban, et ses colères étaient connues de tous au sein des Mille-Caves. Son surnom, « L’Avide » lui vient du fait qu’il soit capable de vendre du sable à une tribu nomade des terres stériles, et qu’il n’ait aucun scrupule à vendre tout ce qui vient à sa portée : matériaux, denrées, ressources… Êtres humains. C’est également un bon vivant, adepte des plaisirs de la chaire. Pourquoi Marzaban le calculateur l’aurait-il choisi, outre ses talents oratoires et de vendeurs et de manipulation ? Tout simplement parce que Karmin a lié sa vie à celle de Marzaban, et que sa fidélité n’a d’égale que celle d’un chien pour son maître.

Le second ensuite, est légèrement plus vieux que le souverain des Dunes, et en place depuis plus longtemps que Karmin. Tyr est en effet l’argentier des Mille-Caves et, depuis peu, l’argentier des établissements de jeux Ambreroc. Son titre, « Maître-Carats » vient du fait que lui et son clan se soient spécialisés dans la gestion des plus grandes fortunes des Mille-Caves. Tyr a toujours été capable de trouver les meilleurs placements et investissements, et de lire les marchés suffisamment longtemps à l’avance pour prédire les mouvements et les flux, et les adapter en conséquence, afin que les fortunes deviennent toujours plus grandes, et que les prêteurs sur gages nains puissent prêter aux intérêts les plus importants possibles. C’est un bon vivant, un adepte de la chaire, de la nourriture et de l’alcool, et son embonpoint est tel qu’il se déplace en dodelinant. Lui aussi est lié à Marzaban par un pacte d’une importance… Vitale.

Le souverain des Nains des Dunes avait donc ordonné à ses deux atouts de préparer moultes enquêtes, dossiers, investigations et recherches, et de préparer le terrain – que ce soit par des bilans financiers prévisionnels, par la réalisation de devis, par l’enquête sur place, par la réalisation de cahiers des charges et de schémas logistiques – en vue d’une réunion extraordinaire, qui aurait lieu aujourd’hui. Et pour la préparer, Marzaban avait mit ses meilleurs espions sur le coup : la Loge d’Onyx. Aussi s’était-il entretenu avec les neuf seigneurs de la Loge d’Onyx la veille, et leurs comptes rendus étaient… Intéressants.

Assis au bout de la gigantesque table rectangulaire, Marzaban présidait cette réunion qui s’annonçait d’une nouvelle importance. Son fauteuil était fait de pierre, contrairement aux autres faits de bois. Un symbole en soi, qui indiquait qu’il était le seul à être immuable et irremplaçable, tandis que les autres pouvaient, selon son bon vouloir, disparaître, si l’envie lui prenait. Toutefois, le souverain des nains des Dunes pensait à son confort : le roc du fauteuil était réhaussé d’une armature de velours molletonné, l’assise était chauffée de l’intérieur, par un poil plein de braises chaudes placé au cœur du siège, sous l’assise. Au-dessus du dossier trônait une épaisse fourrure qui n’attendait que de rejoindre les épaules de Marzaban, car les températures sous terre pouvaient être plus fraiches qu’au-dehors. Il portait une magnifique tunique couleur blanc cassé, dont les manches, les cols et les boutons, étaient faits d’étoffes couleur d’or. Des fils d’argent piqués et repiqués réhaussaient cette tenue, et ses bijoux d’oreilles, tout comme ses multiples bagues, étaient faites d’or pur. Devant lui se trouvaient plusieurs vélins, parchemins et autres feuilles écrites de runes, ainsi que des tablettes gravées. Il prit la parole en premier :
- Karmin, Tyr, merci d’être venus, à l’heure. Dit-il, en tapotant son index droit sur la table, comme pour appuyer son propos. Cette réunion est ouverte. Et vous connaissez donc l’ordre du jour, puisque je vous ai fait parvenir à tous les deux un ordre du jour codé voilà trois journées déjà, et que cette réunion a été décidée à notre dernière entrevue, voilà une ennéade : l’état des lieux des finances des Mille-Caves, l’état des lieux des Sept-Monts, un point sur mes établissements déjà existants, et le développement des maisons de jeux dans nos stratégies commerciales. Tyr, c’est à toi.

La parole vint alors à Tyr Porte-Ecu, l’Argentier des Mille-Caves. En poste depuis plusieurs années, déjà sous le règne de Salfaryl le Sombre, le nain à la barbe peu prononcée mais à la bedaine opulente, connaissait bien Marzaban Ambreroc, et connaissait aussi ses attentes en termes de présentations et comptes rendus. La personnalité mathématique, calculatrice, froide, méticuleuse, manipulatrice et le côté sociopathe du maître des lieux, excluait l’idée d’un argumentaire empli d’humour, et d’humanité. Il fallait des faits, des chiffres, et zéros émotions. Et cela tombait bien : les chiffres, les mathématiques et les statistiques étaient les champs d’expertises et d’excellence du Nain à la main d’or.
- Votre Altesse, je commencerais immédiatement en vous parlant des finances des Mille-Caves. Commença-t-il, en plaçant au-devant de lui, un long vélin aux runes bleutées écrites dans un code que seul Marzaban et Tyr connaissent. Il poussa ensuite ladite note devant lui grâce à sa « main d’argentier », une main faite en or vingt-quatre carats, moulé à partir de sa propre main, symbole de son statut et de sa place. L’amende imposée par le conseil de Thaar lors des Semailles de Sang, nous ampute encore d’une grande partie de notre fortune immédiatement disponible. A l’heure actuelle, nous ne possédons plus que la fortune nécessaire pour couvrir 142% de nos activités, ce qui signifie que nous pouvons maintenir un nos activités à flot, mais que nos capacités d’investissements sont bien en-dessous de nos anciennes capacités. Aucun établissement n’est menacé de fermeture, nos employés sont payés en temps et en heure, les prêteurs sur gage n’ont aucune limite de prêts, et les taux sont toujours en notre large faveur, mais notre force économique d’investissement n’est pas sous son meilleur jour. Je conseil la plus grande prudence pour les investissements à venir, ainsi que l’utilisation de toutes nos ressources en négoce, afin d’obtenir les meilleurs tarifs. Voici pour le premier point, Tyr chassa le vélin d’un geste de sa main dorée, et en plaça d’autres, créant une grande épaisseur de papiers sous sa pogne en métal précieux. La principauté des Sept-Monts maintenant. Comme vous le savez, nous partageons la moitié des dépenses liées à cette conquête avec la Princesse-Marchande Irohivrah, et je dois le dire : cet accord ne devra jamais être revu à la baisse ! La production brute de la province toute entière – c’est-à-dire les revenus produits auxquels sont soutirés les salaires des employés provinciaux, les réinvestissements obligatoires, et les frais de fonctionnements – ne permet de couvrir que 55% des dépenses mensuelles. Les Mille-Caves fournissent les 27,5% restants nécessaires au maintient de la province, et la princesse Irohivrah, les 27,5 autres pourcents. Voici un bilan prévisionnel de la province. Tyr présenta aux deux membres du conseil, une tablette gravée de runes qui renfermaient une grande quantité d’informations, codées, évidemment, mais dans un second code qui était cette fois connu de Karmin. A ce rythme, nous ne pourront fournir les demandes économiques que pour les trois prochains mois, quatre au maximum, en mobilisant une partie de nos ressources de secours. Il apparaît vital que nous recherchions de nouveaux investisseurs : marchands, sociétés, guildes, groupes, nations même, qu’importe. Il nous faut des capitaux à investir, car tout est à refaire. Les armées de Hanning sont importantes, les plus importantes de toutes les autres principautés Vaanies, mais bon nombre d’officiers ont été assassinés, ou ont fuit avant notre arrivée. 68% des infrastructures étatiques ont été abandonnées, et doivent être réinvesties. 33% des infrastructures routières doivent être reformées – les routes mais aussi les établissements d’étapes – tout comme la sécurité de la principauté, qui est assurée à hauteur de 59% par les Barbesables et les Miliciens d’Uldal’Rhiz. Une hausse des investissements de 17,8% par mois, devrait être nécessaire afin d’assurer une croissance économique constante d’années en années. Comme vous le voyez en bas de ce document, la facture dépasse les dizaines de milliers de souverains, en prévisionnel. Tyr termina le second point. Pour s’humecter les lèvres, et le gosier, et pour s’octroyer une pause, l’Argentier prit une chope d’acier qui contenait une bière de qualité qu’il faisait importer du grand nord. Il la vida d’un trait, comme à son habitude, avant de reprendre. Passons aux palais de jeux. Comme prévu lors du dernier bilan prévisionnel, les deux palais sont tous en positif. Le Mighdalkronk, l’établissement luxueux situé dans les quartiers Est, brasse toutes les strates de la société Thaarie : petites gens, commerçants, marchands, voyageurs, bandits, criminels, négociants, artisans, même certains riches investisseurs, passent nos portes, et perdent jusqu’à leurs héritages à nos diverses activités hasardeuses. Dès, jetons, cartes, osselets… Tout y passe. Ce brassage économique nous permet d’être constamment en position de recette, et ce, même une fois les charges retirées. Pour ce qui est du Heidumazgal, votre palais au luxe porté à son paroxysme, la situation est identique, à un détail près : seul les plus riches osent y entrer. Mais la différence de population est largement rattrapée par les sommes qui y sont jouées, et qui se comptent en centaines, voir milliers de souverains, de manière journalière. Si l’on transpose ces deux schémas à toutes les cités Vaanies, et même, aux cités de l’Est et du Sud de la Péninsule, nous pourront compter sur une source de revenue intarissable qui nous permettra d’oublier l’amende des Semailles. Encore une fois, Tyr donna deux exemplaires de vélins qui recensaient toutes les informations expliquées dans la dernière diatribe de l’Argentier. Il enchaina enfin. Dernier point, bien que déjà abordé à la fin de mon précédent argumentaire : développer les maisons de jeux représente une filière ô combien intéressante, qui permettrait à coup sûr de combler les pertes liées à la Principauté de Hanning, et à renflouer l’amende qui nous fait tant souffrir. Nos finances nous permettraient d’ouvrir un établissement aux qualités semblables à celles de l’Est de Thaar, tous les deux à trois mois. Bien-sûr, il est possible d’en ouvrir plus fréquemment, mais il vous faudrait mobiliser les fortunes personnelles des clans des Mille-Caves, en plus de la vôtre, votre Stoïcité. Et, bien que toutes et tous vous respectent et vous aiment, je ne pense pas que ponctionner leurs fortunes soit tout de même une bonne idée. Nous devons éviter les mouvements de contestation, si vous voulez mon avis. J’aimerais ajouter un dernier point : la restructuration de notre logistique. Comme vous le savez, le Grand-Roi du Nord à ordonné l’arrêt du passage par l’Oliya à partir d’Oësgard, et privilégie dorénavant le passage par Isgaard, puis Naélis. Cela rend caduque un tiers de nos routes caravanières et de nos entrepôts longeant les routes terrestres. Si les entrepôts pourront être utilisés pour 86% d’entre eux, les routes caravanières vont devoir être détournées afin de pouvoir partir de Naélis, ou de Thaar. Je vous suggère, votre Altesse, de négocier avec Uldal’Rhiz avant d’obtenir l’autorisation de décharger sur ses ports, ce qui nous permettrait d’économiser les coups sur le transport des marchandises destinées à cette région. Il serait de bon ton de faire la même chose pour les autres cités. Le Grand-Nord utilise d’ailleurs ses comptoirs d’Oësgard et de Chiard pour réorganiser la logistique en Péninsule, ce qui nous évite des dépenses nécessaires. Cette réorganisation devrait diminuer nos flux d’environs 8% chaque mois, jusqu’à restructuration complète. J’ai terminé votre Altesse.

Et Tyr bu une autre bière qu’il s’était resservi. Sa longue, très longue tirade, lui avait asséché le gosier. Mais les informations étaient transmises. Marzaban acquiesça, puis, après quelques secondes qui lui furent nécessaires afin de réfléchir à tout cela, il tourna machinalement sa tête vers Karmin, lui indiquant de prendre la suite.

Karmin était en train de finir sa deuxième pinte de bière, et il fumait allégrement un hook aux fragrances boisées, avec un appétit non feint. Dès qu’il vit les mires mi-closes de Marzaban se poser sur lui, l’émissaire comprit que c’était à lui d’entrer en piste.

Depuis la dernière réunion, Karmin avait épluché toutes les archives des Mille-Caves sur les marchés et la diplomatie des autres cités Vaanies, ainsi que sur les cités Péninsulaires susceptibles d’accepter l’arrivée de nouveaux investisseurs, via les maisons de jeux. Il fut rapidement évident pour lui que les Nordiens étaient trop pauvres, trop rustres et sauvages, pour pouvoir accepter de tels établissements. Ceux du Médian pouvaient être de potentielles cibles, le travail de négociation serait des plus ardus. Le Sud, toutefois, pourrait être une terre propice. Il commença, déployant à son tour ses vélins.
- Votre Altesse, Maître Argentier, voici les résultats de mes investigations. La cité Vaanie d’Uldal’Rhiz devrait être la première de nos préoccupations, en termes d’implantation de maisons de jeux. Dirigée par la princesse de la chaire, les habitants sont des adeptes de la luxure et des jeux, à en juger par les maisons déjà existantes. Votre amitié avec la princesse, pourrait nous être très utile, afin de diminuer nos coûts et de faciliter notre implantation et notre réputation. Nous devrions également, en des temps plus propices, implanter au moins un établissement à Hanning, et d’autres dans chaque cités Vaanies, à l’exception de Sol’Dorn, où je crains que l’influence du Puy ne soit préjudiciable : Ys, Geresh, Qiryah, Baaz’Hima, sont des terrains d’investissements profitables, que nous devrions conquérir. Il termina la première phase de son argumentation, avant de prendre à son tour une goulée de bière, histoire de sa rafraîchir. Tapotant ensuite ses doigts de sa main droite, dans un mouvement semblable à une vague, le tintement de ses bagues d’or et d’argent créa une musique des plus luxueuses. J’ai également prospecté la Péninsule au travers de nos archives, et de ce que les ragots me rapportaient. Et je pense que le marquisat de Langehack pourrait être une destination intéressante, d’autant que son dirigeant, Griffon, était présent en Ithri’Vaan il y a quelques jours, puisqu’il a été vu au palais Irohivrah. J’ai également entendu parler d’un certains Charles de Prademont qui se trouve à Diantra, et qui est de la famille du Comte d’Odélian. C’est un homme singulier, porté sur plusieurs choses de la vie et qui pourrait, sous couvert d’un minimum de discrétion de notre part, nous accorder une place afin d’investir sur ses terres. Je n’ai malheureusement encore aucune ouverture du côté des Suderons, mais je poursuis mes investigations avec ardeur.

Son argumentaire terminé, Marzaban poussa un soupir long et profond. Ce n’était point un soupir de désarroi, d’ennui, de colère, non. Il s’agissait seulement de cette manifestation inconsciente d’un esprit surchauffé mais toujours attentif. Le souverain des Durgazdawi voulait des informations, et voulait que ses deux principaux atouts soient aussi compétents que lui, et entièrement dédiés à leurs missions. Et bien la quantité de chiffres et d’informations avait de quoi le satisfaire : nul doute que les finances et la politique des Mille-Caves étaient entre de bonnes mains.

Satisfait, Marzaban prit le temps de placer tous les documents sur deux piles, une à sa droite, une autre à sa gauche. Il les plaça de telle sorte que les coins soient parfaitement placés les uns au-dessus des autres, dans une symétrie et un alignement parfait. Et puis, il finit par prendre la parole.
- Bien. Ainsi donc, nos prévisions étaient justes, et nos projets sont viables. Et vos recommandations sont satisfaisantes. Emissaire, Argentier, tenez-vous prêts : nous investiront tant et tant que notre Empire prospèrera plus encore qu’avant cette terrible amende. La Loge d’Onyx est d’ores-et-déjà à la recherche de points faibles à exploiter, et d’informations intéressantes. Nous nous reverrons dans exactement trois ennéades pour faire un point. Bonne journée.

Et ainsi la réunion pu prendre fin. Les principaux axes de l’économie des Mille-Caves venaient d’être tracés. Pour ne plus dépendre uniquement d’un monopôle juteux mais trop sensible aux aléas de la géopolitique, les Mille-Caves allaient se diversifier. Après les prêteurs sur gages, les importations de produits du Zagazorn, les fosses de Gilgamek, le Hook d’Or et les carrières de Adad, l’heure était aux palais de jeux de hasards.
Revenir en haut Aller en bas
 
Ajouter une corde économique à l'arc de la fortune [solo]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» [Chiard] La corde au cou
» [Velmonè] Une dague pour couper la corde
» Situation économique actuelle
» Les Créatures Aquatiques.
» Où l'on cherche fortune

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Miradelphia :: ITHRI'VAAN :: Thaar :: Les Mille-Caves-
Sauter vers: