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 L'hospitalité des lames | Aldir

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Louise de Fernel
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MessageSujet: L'hospitalité des lames | Aldir   L'hospitalité des lames | Aldir I_icon_minitimeSam 22 Jan 2022 - 21:47


Bàrkios de l'An 19:X1
9ème jour de la deuxième ennéade
Fernel
Petit matin




Elle venait d’écrire avec satisfaction son premier message en tant qu’émissaire de la Couronne, un message assurant de son retour en ses terres. Le courrier, scellé à la cire verte et remis dans un étui de cuir à un cavalier qui s’empressera de se mettre en route, comporte également la nouvelle de l’établissent d’un colombier à Fernel pour les communications régionales, de courtes distances. S’il devait advenir qu’un membre de la Cour, peu importe sa charge, décide de se rendre dans le Nord, il pourra donc, depuis un colombier voisin, faire savoir sa venue imminente. Un autre projet de relais est en préparation, un lien de communication directe avec le Zagazorn mais elle doit pour cela en voir les détails avec son Ami de Thanor. Les relations diplomatiques entre la Péninsule et le Royaume des Nains existent toujours mais sont entachées de méfiance, même si la Péninsule a payé le prix de la paix par le trépas d’un des plus éminents membres de sa noblesse.

Pour la châtelaine, il est plus que jamais nécessaire de garder un lien avec le Zagazorn, le silence et l’éloignement étant toujours de très mauvais conseillers. Etablir un tel relai ne pourra qu’être bénéfique à long terme, elle en est convaincue.

Quoiqu’il en soit, lorsqu’elle regarde le messager disparaître derrière les remparts, cheval lancé au galop, elle sourit.

Les choses reprennent un cours normal, un cours tranquille et rythmé par ses tâches quotidiennes mais aussi par ces mille et une surprise qu’elle se ménage sciemment. Et ce matin ne fait pas exception. Elle se frotte les mains, habillée pour ses exercices d’une paire de bottes souples, d’un pantalon d’excellent tissu marron et d’une chemise de qualité à col haut. Par-dessus cette chemise, un épais justaucorps ajusté à ses formes, maintenu sur son torse par des lacets de cuir. Ses cheveux ? Ils sont entièrement noués et tressés sur l’arrière, le petit cercle de métal maintenu par son abondante chevelure noisette.

La petite silhouette de la châtelaine ne se rend pas aux écuries ce matin, non, elle file tout droit vers la salle d’armes, vide, à l’exception d’un seul homme qui est habillé comme elle, devant le feu dansant dans l’immense âtre. Elle approche et Enguerrand se retourne alors, avant de s’incliner avec respect et de sourire, largement.

- Ma Dame…Exactement à l’heure, comme d’habitude. Je craignais que l’inactivité de la Capitale ait émoussé cette excellente disposition.

Louise sourit peut-être plus encore et s’empare des mitaines de cuir disposées sur une grande et longue table de chêne, amusée.

- Vous plaisantez, j’espère…Il me fallait garder mes habitudes sinon je serais revenue ici toute grasse, à me lever tard et à manger des pâtisseries dans des fauteuils rembourrés, quelle horreur.

Le maître d’armes reste bien droit, les mains nouées dans le dos, à regarder les flammes puis Louise, de biais. Il pourrait être son père et il veille sur Louise avec attention. La séparation à laquelle il a été obligé de se soumettre a été vraiment difficile à supporter pour le vieux guerrier qui l’a vécu comme un véritable échec.

- Vous êtes-vous entraînée, à Diantra ?
- Bien sûr que non. Avec qui aurais-je pu le faire, d’après vous ? Un membre de la garde des Baudriers d’Argent ? Le Duc d’Erac ? Ou un serviteur peut-être ?

L’idée même lui semble totalement loufoque, assez pour lui arracher un petit rire du nez tout en évoluant le long de cette grande table de chêne, les yeux rivés sur les lames présentes, pensive.

- J’ai fait en sorte de ne guère m’exposer. Les Suderons n’ont guère apprécié mon entrée au Conseil. L’Amiral et son Vice-Amiral sont même sortis de la pièce…Et j’ai été témoin de l’exécution du Marquis. Je n’ai pas que des amis, Enguerrand, et je n’avais aucune protection en laquelle j’aurais pu avoir confiance, hormis peut-être Aldir de Rochefouchart. Pas d’armes, pas de garde, pas de repère. Il était donc totalement inutile d’attirer l’attention sur moi en combattant en ma chambre et en risquant de saccager les meubles.

Elle fronce un sourcil et revient vers Enguerrand qui affiche un subtile air malicieux.

- Imaginez-vous que j’ai du demander au Duc d’Erac en personne une lame afin de me sentir mieux, mais c’était une lame si courte…

Louise cherche le regard d’Enguerrand qui consent enfin à la regarder.

- Et ce n’était pas MA lame. Où est-elle Enguerrand ? Elle était dans le navire qui nous a amené à Thanor, cachée sous ma paillasse…

Enguerrand baisse la tête.

- Dame Louise, vous ne pouvez imaginer à quel point mes pensées se sont tournées vers vous, chaque heure de chaque journée, en vous sachant en territoire hostile sans aucun homme de Fernel à vos côtés. J’ai eu le sentiment de faillir à mon devoir et à mon serment.

Le maître d’arme porte alors la main à son côté et extirpe la lame de Louise d’un beau fourreau de cuir ouvragé. Une lame fine, luisante, et visiblement entretenue en l’absence de sa propriétaire qui s’en empare d’un geste sûr et confiant, comme si elle retrouvait une vieille amie. Un mouvement du poignet, décidé et maîtrisé, et Louise abaisse sa garde pour regarder Enguerrand, les traits burinés par les combats, les profonds sillons qui traversent ce visage rude. Il n’y a pas plus valeureux que cet homme là et elle le sait très bien.

- Vous avez obéi à votre seigneur, dit-elle d’une voix douce, même si cet ordre était déplaisant. Vous êtes revenu en mes terres avec mes ordres, ma lame et votre vie sauve. Vous n’avez failli en rien, Enguerrand. Il faut du courage, énormément de courage et beaucoup de dévouement envers moi pour avoir obéi sans discuter. Et le courage, mon ami, est une valeur bien trop rare et précieuse pour la gâcher par des regrets ou des remords.

Et en cela Louise le comprend bien mieux qu’il ne peut le penser.

- En garde, chevalier de Fernel, ajoute-t-elle en reculant de trois pas, l’œil luisant.

Enguerrand s’incline à nouveau, une flamme de fierté au fond des yeux, avant de reculer à son tour et de s’emparer de sa propre arme. Bientôt, dans la salle d’armes, le bruit du métal heurtant le métal se fait entendre, le son cliquetant le long des murs avec une régularité sans faille.

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Aldir de Rochefouchart
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MessageSujet: Re: L'hospitalité des lames | Aldir   L'hospitalité des lames | Aldir I_icon_minitimeDim 23 Jan 2022 - 23:03


C'est sans doute aucun la mission la plus longue qu'ait vécu notre frais chevalier. Certes, sa formation fut longue, elle aussi, mais il lui était toujours possible de prendre ses quartiers et se libérer l'esprit. Mais depuis que le Duc d'Erac lui a demandé d'être le garde de la Seigneure Louise de Fernel, avec le soutien d'excellents gardes ducaux, Aldir a pris sa mission très au sérieux. Elle aurait même pu être plaisante. Non pas parce que la damoiselle de Fernel soit agréable à regarder, en mission Aldir ne s'attache pas à ce genre de détail, mais en déplacement elle ne fait pas prévaloir ses titres afin de faciliter les déplacements, et cela est agréable. A un détail près...

Aldir a des qualités d'éclaireur et d'ouvreur de route, et ce rôle a été pris par un autre que lui, probablement un fernelois, poli mais qu'il n'a pas trop apprécié. Sauf que la dame avait confiance en ce fernelois. Aussi n'a-t-il pu exécuté sa mission comme elle lui aurait plu à lui et s'est-il retrouvé à jouer un autre rôle. Ce n'est pas lui qui pouvait devancer la délégation et aller au devant des dangers, ni lui qui s'est posté devant le camp où les autres trouvaient le sommeil et même si cela lui fait mal de l'admettre, il doit reconnaître que le Fernelois s'est admirablement acquitté de sa tâche. Aldir a ressenti une étrange frustration de ne pas être estimé ni utilisé à sa juste valeur. Mais ce ressentiment, il ne l'a pas exprimé, l'essentiel n'était pas là. Sa mission était que Louise de Fernel rejoigne en pleine santé sa cité, et tel fut fait. Sur ce plan, c'est une réussite et il sait s'en contenter. Sauf qu'à nouveau, il n'a aucune gloire à en retirer.

Et un autre aspect lui a causé pas mal d'inquiétudes. Le chemin entre Diantra et Fernel est long et la dame était pressée. Aussi ont-ils poussé les chevaux à voyager vite, malgré un temps maussade. Fernel et Erac peuvent se vanter d'avoir les meilleurs chevaux de la Péninsule, à n'en point douter et la monture de la Dame valait largement celles que le Duc avait confiées à ses hommes. Mais si ces chevaux sont doués pour les longues distances et l'endurance, ce n'est pas forcément le cas de Natik. La chienne ourse d'Aldir a fourni des efforts inouïs pour ne pas être séparées de son maître et celui-ci a tout fait pour la soutenir, lui abandonnant ses parts de viandes séchées pour lui éviter d'avoir à chasser, ou capturant à l'arc du gibier pour la nourrir. Mais malgré ses soins, la chienne est arrivée épuisée à Fernel. Aussi Aldir a-t-il demandé à Louise de Fernel l'autorisation de rester une ennéade sur place pour permettre à sa chienne de récupérer de l'intense effort fourni, autorisation qui lui a été accordée.

Evidemment, la Dame a proposé à Aldir de loger au château, mais Aldir a refusé. Il n'était plus en mission, il n'était pas en représentation diplomatique et il voulait du temps pour lui et pour sa chienne. Il a demandé aux gardes ducaux repartant en Erac d'expliquer à son frère aîné et seigneur de Rochefouchart qu'il rentrerait avec du retard, Natik ayant besoin de repos. Il s'est installé dans une auberge et a quasi dormi deux jours, étant visiblement aussi épuisé que sa chienne. Puis ils ont pris le temps de visiter la ville et la région et d'y faire quelques emplettes. Aldir a été impressionné par les chenaies et a acquis des flèches d'excellente facture. Il a fait affuter ses dagues, mettre de nouveaux fers à son cheval, découvert quelques spécialités locales. On l'a souvent vu jouer avec son chien, partir en balade en forêt sans son arc et il n'a causé aucun problème. Il faut croire qu'il n'avait aucune envie d'être chassé avant que Natik ne soit rétablie, sinon nous l'aurions vu lors d'une bagarre de taverne comme il y en a partout. L'homme n'est pas du genre à s'esquiver.

L'ennéade se termine dans deux nuits et Aldir reste inquiet. Oh, Natik est solide et a bien récupéré déjà mais lui la connaît et il sait qu'elle n'a pas encore récupéré son plein potentiel. Mais elle parvient à chasser de façon autonome et les rats en ont fait les frais en ville, ainsi que les lapins en forêt. Aldir était assez envieux, lui aussi aurait aimé chasser. Mais cela aurait fait de lui un braconnier. S'il se l'est permis en Erac, profitant de l'aura de son frère pour être pardonné, le faire en terres étrangères aurait été une faute qui aurait nui à sa famille et il ne peut se le permettre. C'est à son retour de forêt qu'il est informé par un garde que la Dame de Fernel souhaite qu'il partage le petit déjeuner avec elle, une invitation à laquelle il ne peut se soustraire.

Durant le long trajet entre Diantra et Fernel, il n'a pas manqué de remarquer que la Dame était comme lui, plutôt matinale. Aussi n'a-t-il pas attendu longtemps après le lever du soleil pour se préparer et se rendre avec Natik au château. Il préfère être un peu en avance et attendre qu'être en retard et faire attendre sa Seigneurie, question de protocole. Et c'est sur le chemin qu'il s'interroge. Pourquoi l'a-t-elle convoqué ? L'ennéade était-elle un délai trop long ? Le fait que sa chienne croque des lapins est-il perçu par ici comme étant du braconnage ? Compte-t-elle le chasser de Fernel ou a-t-elle une mission à lui confier en remerciement pour son hospitalité ? Il a le sentiment d'avoir été agréable avec elle durant sa mission, Aldir étant du genre à être apprécié, en général, mais sait-on jamais.

En se présentant à l'entrée du château, et bien que l'heure soit fort matinale, il n'est pas surpris d'entendre que la Dame est déjà occupée. Et lorsqu'on l'informe qu'elle se trouve à la salle d'armes, il sourit. Un seigneur surveillant l'entrainement de ses hommes est une bonne chose. Les soldats se sentent respectés et se sont sérieux à l'entraînement lorsqu'ils ont pour témoin celui ou celle qu'ils doivent protéger. Et il a largement eu le temps de constater que la Dame ne manquait pas de bon sens. C'est en constatant qu'Aldir ne se déplaçait pas vers la salle d'armes mais attendait poliment que le domestique lui a indiqué le chemin.

Bizarrement, le fait d'être dans un château semble plaire à Natik. Elle a grandi avec Aldir, soit au château de Rochefouchart, soit à celui d'Orfe, fief de son mentor. Retourner dans un château semble avoir quelque chose de rassurant pour elle. Aldir, comme à l'ordinaire, apprécie moins. Il a toujours trouvé les châteaux froids et impersonnels et ne leur reconnait qu'un avantage : le côté protecteur, en cas de guerre. Mais lui préférera toujours dormir en forêt que dans un château, même si la literie est du dernier confort. Enfin, sauf s'il dort accompagné, évidemment. Le bruit des lames surprend un peu notre archer. Il n'en entend que deux et s'attendait à ce qu'une escouade au moins s'entraîne sous le regard de la Dame. Et c'est en entrant dans la pièce qu'il comprend. C'est la Dame qui s'entraîne et cela ne manque pas de le surprendre. Il s'adosse au mur pour observer la Dame et son maître d'armes et Natik, sentant qu'ils resteraient là un moment, en profite pour bailler et s'allonger.

Lui n'a pas pris son arc et l'a laissé dans sa chambre à l'auberge, pour la simple raison qu'un arc est souvent perçu comme l'arme d'un chasseur et non d'un chevalier. Par contre, il a ses dagues, dont il ne se sépare que s'il en reçoit l'ordre. Il a repris l'entraînement aussi, de son côté. Ni au tir à l'arc, ni à la dague, mais il a retravaillé sa souplesse, son esquive et sa vitesse de déplacement. C'est pour cela qu'il va en forêt. Le terrain est souvent accidenté, les arbres et les branches font de solides obstacles et il n'est pas simple de s'y déplacer rapidement et discrètement. Et il est plutôt ravi d'avoir retrouvé si vite sa souplesse malgré ce long voyage à cheval.

Il est surpris aussi du niveau de la Dame, épée à la main. L'entraînement auquel il assiste n'est pas dénué d'intérêt et il reste silencieux, refusant de les déranger. Il ne doute pas qu'il a été vu et que les deux protagonistes lui parleront dès qu'ils seront prêts. Il sourit en songeant qu'il présenterait volontiers la Dame à une jeune baronne à qui elle pourrait apprendre deux trois choses. L'adolescente de Hautval serait ravie d'avoir un modèle féminin qui sait être Dame et combattante, elle qui lui a avoué vouloir s'entraîner à se défendre et qui n'y parvient pas. Visiblement, la Dame de Fernel a trouvé la solution pour le faire.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: L'hospitalité des lames | Aldir   L'hospitalité des lames | Aldir I_icon_minitimeMar 25 Jan 2022 - 15:38


Enguerrand parle tandis qu’ils s’entraînent, donnant conseils et rectification à chaque mouvement inadéquat ou une brève approbation de la tête dès que Louise exécute un enchaînement parfait. L’échange dure déjà depuis de longues minutes et l’un comme l’autre ne semble guère vouloir mettre un terme à la danse qui est en train de se dérouler en la salle d’armes.

Retrouver cette liberté-là n’a pas de prix pour Louise, la liberté d’être elle.

Pas de regard condescendant.

Pas de chuchotement derrière les éventails.

Il n’y a rien de plus qu’un esprit libre qui suit son cœur, en cet instant précis. Un cœur fougueux qui n’hésite pas à prendre des risques, cherchant désormais à déstabiliser son maître d’armes par des déplacements appris d’un autre maître, plus souples, plus fluides, furtifs. L’art et la manière de se battre en utilisant tout ce qu’elle sait, tout ce qu’elle a appris ces dernières années, se reflète là, en cette salle, alors qu’elle apporte à l’expérimenté soldat qui lui fait face une réponse jeune, rapide, pleine d’énergie. Enguerrand, lui, est attentif, il sait que le combat n’est pas l’apanage premier de la châtelaine et que donc un faux mouvement, une erreur peut avoir de lourdes conséquences, même à l’entrainement.

L’œil de Louise est soudain attiré par l’entrée d’un gentilhomme, un sourire, une esquive et une main levée mettent fin à la danse.

- Messire de Rochefouchart ! Vous êtes matinal ! Cela me plaît.

Elle s’en va déposer sa lame sur la table et s’empare d’un morceau de tissu pour s’éponger le front, le cou et les mains, avant de se servir un grand godet d’eau claire.

- Je suis heureuse de vous recevoir en ma salle d’armes. Vous connaissez Enguerrand, je présume…

Comment ne pas connaître le grand Fernelois, toujours dans les remparts en compagnie d’Aymeric, le capitaine de la garde ? Le digne combattant s’incline respectueusement devant Aldir avant d’aller ranger son arme et de s’asseoir dans un coin, pour éponger ses mains à son tour.

- Comment trouvez-vous Fernel, Messire ? Vous traite-t-on comme il se doit en la taverne ?

Louise approche du nouveau venu et sourit en coin, tout en buvant son grand verre d’eau.

- Je suis navrée de ne pas avoir pu vous profiter de votre compagnie plus tôt, j’ai été absente fort longtemps de ma seigneurie, il me fallait renouer un contact avec mes gens en priorité. Voilà pourquoi je vous ai convié à un petit déjeuner…Même si nous avons fait route enemble, nous n'avons pas eu beaucoup d'occasions d'avoir une réelle discussion, vous et moi.

Elle l’observe de la tête aux pieds, toujours souriante, l’œil luisant encore des efforts fournis quelques minutes plus tôt.
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Aldir de Rochefouchart
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MessageSujet: Re: L'hospitalité des lames | Aldir   L'hospitalité des lames | Aldir I_icon_minitimeMer 26 Jan 2022 - 21:42


- J'ai souvenir que vous êtes matinale également et il m'a semblé malvenu de vous faire attendre alors que vous avez aimablement accepté que je séjourne par ici. Tout le monde n'aurait pas eu cette prévenance, surtout pour permettre à un animal de se reposer, aussi précieux cet animal soit-il.

Louise de Fernel semble d'excellente humeur, comme si cet entraînement lui avait fait le plus grand bien. Lorsqu'elle lui présente son maître d'arme, Aldir lui rend un salut tout aussi respectueux.

- Je ne vous connais que de réputation, maître d'armes. Mon frère a tenté de vous recruter pour m'aider à apprécier des armes plus conventionnelles que l'arc et les dagues, mais vous aviez aimablement décliné sa proposition. Du peu que j'ai pu en voir, j'ai perdu une belle occasion d'apprentissage.

Les formalités d'usage débutent. Vous plaisez-vous ici ? Êtes-vous bien logé ? Aldir s'y plie de bonne grâce.

- Je crains de vous décevoir car votre ville et vos gens sont fantastiques, mais ce que je préfère ici, ce n'est pas Fernel, mais les bois, votre mont d'or et vos chenaies. J'adore m'y promener et y emmener Natik en balade. J'aime observer vos artisans également, j'ai toujours eu une passion pour ces gens qui savent bâtir, inventer et construire. Je sais né pour combattre, pas pour créer. J'avoue beaucoup les envier. Quant à la Taverne, j'y suis bien traité. Vos habitants sont un peu méfiant vis-à-vis de l'étranger, il doit faire ses preuves. Mais je pense qu'ils s'habituent à moi. Je discute facilement et j'essaie de respecter les règles d'ici. Pour tout dire, si je devais vivre par ici, je pense que je pourrais m'y plaire. Sauf que mon frère et mes neveux me manqueraient trop. Même ma belle-soeur, alors qu'elle a chassé Natik du château.

Il l'a dit sans honte, car il n'y a rien de honteux à se sentir lié à son sang. Quant à Natik, il comprend une mère qui veuille protéger ses petits. Natik reste un animal et même si Aldir est convaincu que même par réflexe parce qu'un enfant lui fait mal elle ne mordrait pas, il comprend qu'une mère refuse de courir ce risque. Surtout si l'animal a une mâchoire assez puissante que pour arracher un membre à un adulte. La suite le surprend, par contre.

- Oh, alors il s'agissait réellement d'une invitation et non d'une convocation ? J'avoue être surpris, c'est la seconde fois ce matin. La première tient au fait que vous sachiez manier l'épée et que vous puissiez en tirer satisfaction. J'ai croisé une Baronne, plus jeune que vous, qui aimerait apprendre à manier une arme mais en est empêchée par le "protocole". Et pourtant, une dame chevalier a eu l'honneur de faire partie de la garde de sa mère. Mais je m'égare.

Il sourit, réalisant qu'il est bien trop familier et reprend contenance.

- J'avais reçu ordre de vous protéger jusqu'à votre retour à Fernel, le genre de mission qui interdit quelque peu la fraternisation et vous avez permis de rendre cette mission plus facile qu'espéré en évitant d'avoir des exigences qui auraient pu vous exposer. La mission étant terminée, plus rien ne nous lie et je n'ai ressenti nulle offense que vous vaquiez à vos occupations sans vous préoccuper de moi. Ma mission, en tant qu'hôte, se résume à ne pas vous causer de préoccupations et j'espère y avoir réussi.

Il regarde Natik, qui sentant l'intérêt que son maître lui porte se redresse, l'interrogeant du regard. Un jeu est-il en vue ?

- Elle aime beaucoup les châteaux et les salles d'armes, c'est là que je passais le plus clair de mon temps durant ma formation et c'est pour ça qu'elle est particulièrement détendue. Elle récupère vite, mais j'avoue qu'il me plairait de rester une ennéade de plus. Je pense pouvoir me le permettre financièrement. J'aimerais qu'elle soit en pleine possession de ses moyens. Si cela n'est pas possible, je voyagerai un peu plus lentement pour ne pas l'épuiser. Mais elle a déjà quelques marques par ici et elle sait à nouveau se nourrir de façon autonome. Oh, pas en volant vos bouchers, mais en chassant le rat en ville et le petit gibier en forêt.

Il a un sourire qui s'élargit.

- Vos gardes le confirmeront, je sors sans mon arc quand je quitte vos enceintes. Je n'ai aucune envie de créer un incident diplomatique en braconnant sur vos terres. Mais cela me manque.

Il toussote.

- J'ai l'habitude de la solitude et de rester sur le qui vive. Je suis à l'aise sur les routes, au combat ou à la chasse. Mais je deviens gauche dès qu'il s'agit de mondanités. J'espère que vous me pardonnerez mes impairs. Et de vous décevoir par la pauvreté de ma conversation.

Quand il s'agit de séduire, il mise sur son physique, son côté animal et non de ses mots. Il intrigue car il détone. Mais ici, il s'agit d'être dans le ton, et pour lui, c'est une épreuve. Il n'a jamais su l'être. Il laisse les autres se mettre en avant et reste poliment en retrait, c'est sa méthode. Là, c'est lui l'invité. Il préférerait encore affronter Enguerrand en combat à mort avec une main nouée à son pied. Et dire que son frangin est tout son contraire. La diplomatie, le politique, c'est son dada. Le Duc s'est planté, c'est Ernest qu'il fallait envoyer pour cette mission, pas Aldir. Bon, avec un peu de chance, Natik créera un incident qui permettra de fuir. Il jette un oeil désespéré vers son chien, espérant qu'elle simule un malaise, s'attaque à une arme ou une armure avec ses crocs ou se lance à la poursuite d'un chat, mais non, elle le regarde avec une étincelle d'amusement, le même qui luit dans le regard de la Dame de Fernel. Reste donc à faire silence et attendre la suite, comme avant un assaut. Mais il n'a jamais participé à un combat en se sachant vaincu d'avance. C'est par fierté qu'il essaie de faire bonne figure.
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MessageSujet: Re: L'hospitalité des lames | Aldir   L'hospitalité des lames | Aldir I_icon_minitimeDim 30 Jan 2022 - 13:50


- Les règles de l’hospitalité en Erac sont-elles donc si hostiles, Messire ? Quel seigneur indigne j’aurais été si je n’avais pas pris soin d’une personne attachée à ma protection ! Le Duc d’Erac a été assez sensible à ma condition, je me déjugerais si je ne vous avais offert le gîte et le couvert en retour.

Elle tamponne toujours sa gorge avant de reprendre, tout sourire.

- Fernel, Messire de Rochefouchart, est une seigneurie du Nord. Nous sommes rudes, nous nous battons et défendons farouchement nos vies, celles des autres, cela nous confère une aura de guerriers épais. Parfois idiots et totalement autocentrés. Je me bats contre cela. Fernel est peut-être la seigneurie la plus ouverte du Nord. Tout le monde est accueilli en ami, en ces murs, pour autant que l’on n’affiche aucune mauvaise intention. Voilà pourquoi vous êtes si bien traités en regard de vos standards éraçons et pourquoi cela nous semble si normal, ici.

Depuis sa chaise près de l’âtre, Enguerrand opine en silence, les bras croisés sur sa poitrine. Louise parle en « nous ». Elle ne se distingue en aucun cas des autres Nordiens concernant le point épineux de la défense et du combat. La châtelaine a compris depuis bien longtemps que la personne qui tient une lame face à elle n’en aura rien à faire de son rang ou de sa charge, de son nom ou de son sexe.

Surprendre, être là où on l’attend le moins, avoir les bonnes informations au bon moment, cela aussi relève du combat et sur ces derniers points, la châtelaine a quelques brassées d’avance sur ses voisins.

- Pour ce qui est des paysages, je suis bien d’accord avec vous. Fernel est magnifique. Et elle l'est encore plus en hiver, quand les carmines fleurissent dans la neige ou quand les chutes de glace sculptent des œuvres oniriques. Nous pourrons nous y promener ce jour, si vous le désirez. Je n’ai rien de prévu si ce n’est les visites que j’accorde régulièrement à mes gens.

Louise a un regard pour Enguerrand avant de le saluer.

- Enguerrand, nous nous verrons demain.
- Ma dame, répond-t-il en se levant et en s’inclinant.

La jeune femme approche d’Aldir, avant de lui montrer la porte.

- Suivez-moi. Il est l’heure de nous restaurer, je meurs littéralement de faim !

L’arme au côté, Louise ouvre la marche pour traverser le grand hall qui s’éveille peu à peu. Une merveilleuse odeur de nourriture s’échappe des offices et le sourire de la châtelaine s’élargit.

- Je suis partie longtemps, la dame des offices semble vouloir à tout prix compenser mon absence par des repas de fêtes tous les jours.

Et ce n’est rien de le dire. Elle est déjà dans la salle de réception, à tout disposer sur la table avec deux petits commis. Tout le monde s’incline à leur entrée et Louise se penche un peu vers Aldir pour murmurer, d’un air de confidence rieuse.

- Elle gronde souvent mais c’est un cœur d’or.

Dame Maïeté, du haut de son double menton et des fils d’argent s’échappant de son bonnet bien propre, observe le nouveau venu de la tête aux pieds, avec la tranquille et soupçonneuse assurance de ceux qui savent qu’ils ne seront jamais grondés pour leur impertinence ou leur franc-parler.

- Dame Louise, pour l’amour des Dieux, ne pourriez-vous inviter des personnes qui peuvent faire honneur à votre table et à ma cuisine ? Monsieur Claude ne se présente jamais et quand il le fait, c’est toujours pour manger chichement sa propre nourriture toute sèche ! De la viande séchée, par les dieux, est-ce possible ! Il est tout maigre et tout sec ! Il n’est jamais malade ?

La châtelaine a un rire du nez et montre un siège à Aldir, avant de prendre place sur son propre siège en bout de table.

- Allons, allons, Maïeté…Claude a sa propre hygiène de vie, cela n’engage en rien la qualité de votre cuisine. Je vous remercie pour ce festin, vous vous êtes surpassée, comme d’habitude.

La dame des offices a un regard plein de soupçons pour Aldir, puis pour le chien qui les a suivi. Peut-être que celui-là pourra manger un peu plus qu’un peu de viande et du pain. Grommelant un peu, la cuisinière exécute une rapide révérence et sort, laissant les jeunes gens se restaurer. Dépliant une fine serviette sur ses genoux, Louise a enfin un vrai rire léger.

- Je pense qu’elle s’est mise en compétition avec les banquets nains que je lui ai racontés. Elle ne m’a pas crue, pendant de longues minutes, quand je lui ai tout décrit.

Louise montre la nourriture à son invité. Il y a des petits gâteaux frais, il y a aussi des crêpes brunes, quelques gaufres et des fruits de saison sur la table, du pain et des compotes, des petites saucisses et des œufs brouillés dans un plat de métal.

- Servez-vous Messire. C’est un repas tout ce qu’il y a de plus informel.

Elle a un regard pour Natik, espiègle.

- Elle aussi peut se restaurer si vous en avez envie, cela ne me dérange pas. Et pour en revenir à cette baronne dont vous me parliez tout à l’heure…

Elle tend la main vers les crêpes brunes et en prend deux qu’elle plie avec une fourchette et un couteau avant de les tartiner de compote.

- …si je n’avais qu’un conseil à donner, ce serait de ne guère se soucier de ce que pense le monde. Si un jour, la Damedieu l’en préserve, on attente à sa vie, l’agresseur n’aura aucune pitié et ne fera aucune distinction entre la femme et la baronne. Une femme qui sait se défendre peut surprendre plus que dix soldats. Ne plus avoir peur, cela s’apprend. Cela m’a pris beaucoup de temps et quelques fâcheuses rencontres mais désormais…Je n’ai plus peur de me battre. Si j’y suis parvenue elle le peut aussi.

Elle enfourne une large part de crêpe dans sa bouche, fermant les yeux tout en mâchant avec délectation la petite pâtisserie encore tiède.

- Je peux m’asseoir à toutes les tables, rien ne me paraîtra plus savoureux que ceci, servi ici, dans ma seigneurie.

Louise sourit largement et remplit un verre d’eau, tout en demandant.

- Je suis passée par Erac il y a quelques mois pour me rendre au mariage de Tibéria de Soltariel. J’ai le souvenir d’une contrée charmante. Contez-moi Rochefouchart, Messire. Comment est-ce ?

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MessageSujet: Re: L'hospitalité des lames | Aldir   L'hospitalité des lames | Aldir I_icon_minitimeLun 31 Jan 2022 - 14:24


- Je ne suis pas un modèle en ce qui concerne les règles de l'hospitalité. Je vis dans le château de mon frère et seigneur et lui et son épouse sont parfaitement au point en ce qui concerne les règles d'hospitalité. Mais aussi pour la diplomatie, les négociations, le commerce. Et jamais il ne leur viendrais à l'idée de me confier un de ces points. Car je suis plus... indépendant on va dire. Je n'apprécie pas les mondanités, je préfère m'amuser avec mon arc en forêt, m'entraîner ou participer à une bagarre dans les tavernes...

Et chasser les demoiselles, mariées ou non, mais ceci n'est pas trop à préciser. Mais si on a bien suivi son discours et sachant qu'il a évité les bagarres, il n'a pas souvent eu l'occasion de s'amuser et n'a offert aucune occasion d'être réprimandé... ce qui prouve qu'il a acquis de la bouteille.

- Enfin bref, ce n'est pas moi qu'on enverra pour une mission diplomatique... sauf si vraiment il n'y a personne d'autre et qu'il ne s'agit de ne faire que de la représentation. Mais je vous rassure, j'ai d'autres atouts.

Qu'il ne dévoilera que si on le lui demande. Il considère ses atouts comme sans grand intérêt. Et quand elle lui parle des guerriers nordéens, il hausse un sourcil.

- Pourquoi vouloir changer cette image ? Des guerriers solides impressionnent toujours et ceux qui savent obéir aux ordres encore plus. C'est celui qui a le moins peur qui domine un combat et si vous avez la réputation de gens qui frappent fort, vous avez un petit avantage. Et cela rassure l'ennemi d'imaginer un rude combattant comme étant idiot, cela permet de penser qu'on peut le vaincre en étant malin. J'ai pu observer vos soldats, et un peu votre maître d'armes. Ils savent y faire. Je préférerai les avoir comme alliés que comme ennemis. Les gens rudes prennent plus de temps à être apprivoisés, cela ne les rend que plus intéressants.

Il a exprimé le fond de sa pensée. Aldir semble être trop direct que pour pouvoir mentir, il paraît que cela fait partie de son charme, et cela explique aussi, sans grand doute, pourquoi il ne sera jamais doué pour des négociations ou de la diplomatie. Les descriptions de Fernel sous la neige, qui semble féérique aux yeux de la seigneure de Fernel, n'entraîne pas un enthousiame débordant chez le chevalier.

- La neige est rare par chez nous. Je ne suis pas frileux mais je ne suis pas épais non plus et je n'apprécie que modérément cette météo. Le sol est glissant et fragilise l'équilibre, la neige fait un bruit typique à chaque pas tout en indiquant la voie qu'on a prise et le froid engourdit les mouvements. En clair, elle me prive de mes atouts, la discrétion, la vitesse et l'esquive. Si vous devez m'affronter en duel, faites-le par grand froid. Je suis convaincu que même à l'arc je perdrais en précision.

C'est le moment choisi par Dame Louise pour se séparer de son maître d'armes. Natik, qui a de l'instinct, sent que quelque chose est en train de changer, se redresse et détend ses muscles. Aldir, lui, salue à nouveau respectueusement le maître d'armes puis suit Louise, amusé par la remarque qu'elle fait sur sa dame des offices

- Pas l'idéal pour garder la ligne. Il faut beaucoup d'activité physique pour éliminer tout ça.

C'est un sujet qu'il maîtrise, il se bat pour garder un physique avenant, conscient qu'il est que c'est son meilleur atout. Hors de question pour lui de se laisser aller. Et quand la cuisinière l'observe de la tête au pied, Aldir ne se prive pas pour faire de même, puis rigole de bon coeur en entendant l'échange entre les deux femmes, bien qu'il ignore qui est Claude. Une fois la dame partie, il s'empare d'un bol contenant des pâtisseries, le dépose dans un autre contenant, met de l'eau dans le bol désormais vide et le met au sol pour que Natik se désaltère.

- Elle est autonome pour la nourriture, mais je veille à ce qu'elle boive régulièrement. Les points d'eau claire sont rares dans les châteaux. Je l'ai nourrie durant notre trajet entre Diantra et Fernel, car l'allure était trop soutenue pour elle, mais elle sait qu'elle ne doit rien quémander. J'y tiens. Quelqu'un qui voudrait lui nuire pourrait l'empoisonner et pour être franc, j'ignore ce qu'un chien peut manger ou non. Elle, elle le sait.

Il est invité à se servir et le fait sans peine, optant pour les œufs pour commencer, et ensuite un large dessert composé de fruits de saison et de deux gâteaux secs.

- Je ne suis pas difficile en ce qui concerne la nourriture, j'aime tout ou à peu près et quand je le peux, je compose mon repas en fonction de mes besoins. Parfois, c'est la viande rouge qui m'attire, parfois un repas plus léger. Ici, les oeufs m'attiraient, mais j'adore les fruits. Et je pense que si je ne goûte pas à ces gâteaux, il faudra que j'évite les attaques de votre cuisinière. Elle doit manier les rouleaux à pâtisserie comme personne. Je ne suis pas lâche, mais il y a des ennemis que je préfère éviter d'affronter.

Il lui fait un clin d'oeil et remet machinalement une mèche rebelle en place, sans que le geste paraisse étudié avant d'observer Natik, qui après s'être désaltérée visite la pièce et en repère les odeurs sur les murs et les meubles. Signe qu'elle se plait bien ici. Il reprend sa concentration en écoutant le récit du passage de Dame Louise en Erac.

- Je n'étais pas de ce mariage, et je ne pense pas que mon frère en était non plus. Pour ce qui est de vous conter Rochefouchart...

Alors ça, c'est un défi. Il aime l'endroit, mais expliquer pourquoi ne va pas être simple.

- Il ne faut pas voir Rochefouchart comme une seigneurie, plutôt comme une place forte. Les écuries occupent la moitié de l'endroit, l'autre moitié par la maison seigneurale. Des enceintes protègent le lieu où peuvent s'entasser un millier d'hommes, s'ils se serrent un peu. C'est donc petit. Outre la chambre du couple seigneural et désormais celle de l'héritier qui n'est plus invité à dormir avec ses parents, au contraire de son cadet né récemment, il y a quelques chambres pour les invités, dont la mienne, quand je suis là, mais qui peut être utilisée par d'autres en mon absence. Le reste du lieu est quasi vide, pour que les chevaux puissent être promené sans se sentir oppressé. Je sais que les chevaux eraçons ont bonne réputation, mais nous ne les élevons pas à Rochefouchart. Par contre, il nous arrive d'en soigner. Nous avons un couple de palefreniers tout à fait exceptionnel et vu l'amour que vous portez à vos chevaux, je pense que ce sont les deux premières personnes à vous présenter si vous deviez passer par chez nous.

Il sourit simplement, les portant en grande affection.

- L'épouse de mon frère est très attentive à la santé des gens qui passent par chez nous, à la gestion des vivres et à nos réserves. Elle est à l'écoute des doléances des gens et a su gagner leur affection, ce qui n'était pas gagné. Mon frère est moins souvent présent. C'est le capitaine de la garde ducale et le premier conseiller du Duc d'Erac. C'est un personnage important et très respecté, particulièrement pour sa sagesse, et un excellent commerçant. Financièrement, nous ne sommes pas à plaindre.

Il le précise pour signifier qu'un tout petit lieu de vie n'interdit pas d'avoir de l'aura ou des moyens, et Ernest de Rochefouchart fait des étincelles dans la gestion de sa seigneurie. Aldir n'en retire aucune gloire personnelle et n'en ressent pas de jalousie. Ou plus. Son frère est un modèle, lui est "le frère d'Ernest". Il s'y est fait.

- Nous possédons les terres alentours. Aucune n'est frontalière avec une terre non eraçonne, ce qui est un atout non négligeable. A l'ouest, des hautes falaises donnent une vue magnifique sur la mer. L'air y est excellent, vivifiant, on y respire bien et j'adore m'y rendre. Le lieu est calme et les falaises suffisamment hautes que pour éviter une attaque maritime. Le ressac interdit à des barques de s'approcher des falaises, pour peu qu'un agresseur doué pour l'escalade veuille tenter l'aventure. Sa barque serait fracassée sur les falaises. Cela nous confère une certaine tranquillité mais ne nous permet pas de vivre de la pêche.

Il croque dans un fruit, maintenant que ses oeufs sont engloutis, et poursuit sa présentation.

- Cette zone rend la terre trop saline et impropre à une agriculture sur un bon millier de pas, mais certains y font l'élevage d'ovins. Cela nous apporte un peu de laine et une viande que j'affectionne, personnellement. La seule viande d'élevage que j'apprécie manger, pour être franc. A l'est de la place forte se trouve notre forêt, domaine seigneural. Elle nous fournit nos trois ressources principales. Le gibier, qui est vraiment abondant par chez nous. Je fais partie de ceux qui peuvent chasser pour le Seigneur et je ne m'en prive pas, bien que je sois l'un des rares à le faire en solo. Nos fourrures sont réputées. Et nous avons deux types d'arbre que nous exploitons. Les pommiers sauvages, dont la récolte permet la fabrication d'un cidre qu'il vous plaira de goûter, à n'en point douter, si vous aimez les alcools fruités. Et les merisiers, qui fournissent un bois précieux. Je pense que nous les gérons comme vous gérez vos chenaies, mais je vous avoue que n'ayant pas une grande passion pour la silviculture, je suis incapable de comparer les méthodes. Ces forêts sont fantastiques et nous avons fait le choix de laisser les pommiers à l'état sauvage. Enfin, pas nous directement, pas notre génération je veux dire. C'est une tradition séculaire que nous respectons. Pour le reste, des champs, des petits villages, des lieux d'entraînement pour la soldatesque et comme la route d'or est non loin, pas mal de touristes qui aiment découvrir un peu le pays et nos recettes artisanales.

Il a un nouveau sourire, avant d'ajouter.

- Nos troupes se mobilisent et se déplacent rapidement lorsqu'une ville frontalière subit une attaque et nous avons à coeur de fournir le meilleur matériel possible à nos soldats. Ces préventions font que nous parvenons aussi à circonscrire souvent les conflits loin de nos terres. Restent le brigandage, évidemment, qui est une plaie pour tout chemin peu éloigné de la route d'or, mais pour l'heure, les brigands détruisent moins que ce que le tourisme économique nous rapporte, puis chasser le brigand est comme un sport par chez nous. Dans une petite seigneurie, tout le monde finit par connaître tout le monde, donc l'étranger ou le louche est vite repéré et surveillé. Puis chassé si nécessaire.

Il finit son fruit et goûte à un des deux gâteaux qu'il a pris, puis remet l'autre dans son plat.

- Je ne me force jamais à finir un repas, je considère que si mon estomac dit "stop", je me dois de l'écouter. Idéalement, je devrais le faire aussi quand il me signale qu'il a faim, mais c'est pas toujours évident, vu que je suis plus souvent en vadrouille qu'à la maison. Trouver un arbre fruitier ou un animal pour me sustenter n'est pas toujours évident.

Voilà, il a résumé Rochefouchart. Un coin où les gens ne s'arrêtent pas forcément, trouvant avant de rejoindre la place forte des auberges où trouver leur bonheur. Ceux qui viennent dans la seigneurie sont les habitants du coin, pour les doléances et la dame de Rochefouchart fait en sorte que tout le monde se sente entendu et soutenu.

- J'aime les gens par là-bas, car ils me ressemblent et je leur ressemble. J'ai un lien très fort avec mon frère, qui pourrait être mon père vu la différence d'âge, mais je mettrai sans hésiter ma vie en péril pour secourir un habitant de ma seigneurie, et ce sans même ce titre de chevalier. Je n'ai pas ressenti ce même lien à Orfe, là où j'ai suivi ma formation de chevalier. Et pourtant, le seigneur Robert d'Orfe est probablement le combattant le plus redoutable en Erac, solide comme un nordéen bien bâti et doué pour la stratégie militaire. Un modèle donc. Mais rien à faire, je n'ai pas su me lier à Orfe comme je suis lié à mon chez moi.

Il en semble presque désolé. Certaines choses ne s'expliquent pas. Il semble avoir fini mais ne peut s'empêcher d'ajouter quelque chose.

- Si vous deviez passer en Erac et si vous aviez le temps, je vous accompagnerais pour visiter la Baronnie de Hautval. Sur le plan militaire, ce lieu est probablement le plus impressionnant de toute la péninsule et semble incapturable. Mais je vous inviterais à vous y rendre pour que vous rencontriez la Baronne de Hautval. Oh, pas dans votre intérêt à vous, mais dans son intérêt à elle. Elle est jeune, 13 ou 14 ans et a déjà de hautes responsabilités. C'est une belle personne. Je ne parle pas du physique, elle reste fort enfant, bien qu'étant en âge de se marier, mais elle a comme ma belle-sœur, le souci du bien-être de ses gens, une qualité qui n'est pas forcément naturelle dans la noblesse. Mais elle est surprotégée, et je le comprends, par sa garde et ne parvient pas encore à s'affirmer. Je me dis qu'un modèle féminin qui aime les armes lui serait bénéfique. J'ai vu des étincelles dans son regard quand je lui ai parlé de mes dagues, les mêmes étincelles que j'ai vues dans votre regard après votre entraînement.

Accessoirement, si Louise se sent redevable envers le duc Renaud d'Erac, en sachant que politiquement un mariage entre Renaud d'Erac et Alcyne de Hautval stabiliserait la région et sachant également qu'un lien amical lie le duc à la dame de Fernel, que celle-ci devienne amie avec la baronne de Hautval serait intéressant pour tous. Bon, ça, c'est la vision d'Aldir. Il n'en a pas parlé avec son frère et ignore si ce dernier approuverait l'idée. Ici, il en discute de façon totalement informelle. Rien ne dit que Renaud d'Erac épousera Alcyne. Peut-être a-t-il prévu un autre parti pour elle qui pourrait renforcer des liens avec des terres voisines. Parfois, Aldir tente de réfléchir comme Ernest, mais il en est incapable. Ceci étant, il verrait d'un bon œil qu'un modèle féminin aide la baronne à s'émanciper. C'est qu'il l'a trouvée plutôt sympathique et il estime qu'elle peut apporter du bonheur à son peuple.
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MessageSujet: Re: L'hospitalité des lames | Aldir   L'hospitalité des lames | Aldir I_icon_minitimeJeu 3 Fév 2022 - 12:50


- C’est très précisément ma ligne de conduite, Messire de Rochefouchart, dit-elle d’un ton distrait en piquant un morceau de pomme de la pointe de sa fourchette, délicate. Il est préférable de m’avoir comme alliée. Je suis fidèle et loyale…en mes amitiés comme en mes haines.

Elle croque, toujours avec délicatesse, un morceau du fruit, avant d’en déposer le reste dans son assiette.

- Mes guerriers frappent fort, ils savent combattre, ils sont loyaux envers moi tout comme je le suis envers eux. Les Suderons, par exemple, aiment à nous considérer comme des paysans rustres qui dorment avec leurs bêtes ou qui sont incapables de seulement compter jusqu’à dix.

Elle inspire avec un sourire avant de reprendre, pensive :

- Ils peuvent bien penser ce qu’ils veulent…Ce n’est pas la tête d’un Nordien que l’on a envoyée au Zagazorn pour apaiser les tensions, après tout.

Laisser les autres parler et les écouter est une technique éprouvée par nombres de seigneurs afin d’en apprendre davantage sur les personnes qu’ils reçoivent. C’est un conseil donné par Eudes de Fernel, quand il lui expliquait les finesses, les astuces et les devoirs du rôle qui lui reviendrait quand il rendrait son Souffle. Pour certaines personnes, il faut laisser un silence qui ne semble en rien vous gêner mais qui gênera l’autre au point qu’il cherchera à combler le manque de conversation par tout et n’importe quoi qui pourrait animer la réception. Il y a les discrets desquels, d’une question adroite posée d’un ton doux et aimable, on obtient tout sans la moindre difficulté, mis en en confiance par un sourire ou une parole amie. Et il y a les autres, ces personnes qui s’épanchent, sans la moindre retenue, à propos d’absolument tout.

Louise, en cet instant où elle savoure tranquillement sa crêpe ainsi qu’une merveilleuse compote, écoute le gentilhomme d’une oreille on ne peut plus attentive tout en se demandant comment il peut apprécier un morceau d’omelette refroidi. A parler autant, il n’a guère le temps de manger, c’est une certitude, et Maïeté va encore s’emporter pour l’exemple. Entre deux propos d’Aldir, en sirotant pensivement une gorgée d’eau, elle se dit qu’il faudra bien une cohorte de Dawis affamés pour la satisfaire…même si cela risque de creuser un énorme gouffre dans ses réserves.

Quoiqu’il en soit, la châtelaine apprend tout ce qu’elle a besoin de savoir, sans se donner la peine de se fatiguer, ce dont elle lui sait silencieusement gré. Avoir un aperçu d’Erac autre que celui donné par le Duc, un avis qui n’est pas biaisé par la vue tronquée du pouvoir, est autrement plus intéressant.

- Les chevaux éraçons sont connus dans toute la Péninsule. Ce sont des montures de guerre, de larges chevaux qui sont taillés pour les combats, ils sont lourds et honnêtement je ne voudrais pas être en première ligne de défense, quelle qu’elle soit, face à une charge d’éraçons lancés à plein galop…Cela doit être intéressant de prendre soin de pareilles créatures.

Elle termine son repas pendant qu’il raconte Rochefouchart en détails. Louise a bien compris tout l’attachement d’Aldir pour sa famille et pour ses terres, ce qui amène de temps en temps un sourire sur son visage. Elle aussi aime ses terres. Intensément.

- Je vous remercie pour cette charmante proposition, Messire, mais je doute que mes pas ne me mènent vers Erac dans les prochains mois. Quoiqu’il en soit, j’en prends bonne note et saurai vous le rappeler si jamais je devais me rendre en Erac pour une raison ou l’autre.

La châtelaine verse à nouveau de l’eau dans son verre avant de reprendre, amusée, au sujet de la jeune baronne:

- Une personne de qualité, donc. Vous savez, Messire de Rochefouchart, ce que le monde péninsulaire peut tolérer d’une obscure châtelaine du Nord ne sera pas forcément accepté pour une personne de ce rang. Nous vivons dans un monde d’hommes. Je doute très sincèrement que sa garde me laisserait l’approcher une arme à la main, même pour un apprentissage léger.

Louise a un rire. Imaginer des leçons en compagnie d’une jeune fille en robe plus habituée, sans le moindre doute, à batailler sur des tissus de soie avec une aiguille à coudre, l’amuse énormément. Quoiqu’il en soit, elle sait qu’une détermination pareille n’est jamais, absolument jamais, à sous-estimer. Aussi glisse-t-elle, espiègle :

- Cela étant, il existe bien des moyens d’apprendre. Nous verrons. Quoiqu’il en soit, cet apprentissage et cette charmante visite sont soumis à ma venue en Erac et il se trouve que j’ai déjà un pupille auquel je dois déjà apprendre tout ce que je sais. Du moins…Tout ce qui lui sera utile. Le Comte d’Arétria m’a confié son héritier afin de parfaire son éducation. C’est un brave garçon, un peu secret, discret, mais intelligent et curieux. Il apprend vite.

Elle dépose sa serviette sur la table et reprend, de sa voix tranquille :

- Quand repartez-vous pour Erac, dites-moi ?
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MessageSujet: Re: L'hospitalité des lames | Aldir   L'hospitalité des lames | Aldir I_icon_minitimeJeu 3 Fév 2022 - 14:24


- Si cela peut vous rassurer, je me contrefiche de ce qui se dit dans le sud ou dans le nord, je préfère me forger mon propre avis, sans trop d'a priori. Ceci étant, j'avoue que j'en ai malgré tout. La perspective d'une guerre avec les nains ne m'enchantait guère par exemple, car je les estime supérieur en maîtrise de l'arme et en matériel. Même si dans l'absolu, je n'ai vu qu'une arme naine jusqu'ici. Mais je n'avais pas trop envie de faire corroborer mon impression sur eux dans un grand combat de masse. Disons plutôt que j'évite à sous-estimer un adversaire potentiel, quel qu'il soit. Une leçon apprise avant ma formation comme chevalier. Pour plaire à mon frère, on lui a fait croire que j'étais un grand combattant naturel, et j'ai fini par le croire. Jusqu'au jour où j'ai affronté un grand combattant, que j'avais estimé rustre et lent, à mains nues. J'ai pensé l'avoir assommé, sa riposte a été terrible. J'ai vomi tripes et boyaux dans les secondes qui ont suivi, et ça devant mon frère et le Duc d'Erac. J'ai appris l'humilité ce jour-là...

Il en sourit, conscient qu'on apprend plus de ses défaites que de ses victoires et évitant de souligner qu'il avait gagné le respect du grand combattant ce jour-là. Ce sourire s'efface quelque peu quand Louise rappelle que ça n'est pas la tête d'un nordien qui est en route pour le zagazorn.

- Non, c'est celle d'un marquis du Médian, territoire voisin des terres eraçonnes, géographiquement quasi un des miens... Et c'est une très bonne chose. On ne s'en prend pas à une délégation invitée chez soi, c'est un coup à fâcher les dieux. Et sa tête a permis de sauver sans doute des milliers d'âmes, tant naines qu'humaines. Il m'aurait déplu de combattre dans le mauvais camp, juste parce qu'un noble a commis une faute impardonnable et que notre honneur nous obligeait à le défendre, lui, car ceux qui hurlaient à une juste vengeance allaient saccager nos terres et nos gens pour pouvoir l'atteindre.

Tiens, parmi les choses à ne pas dire, celle-ci doit être en tête de liste. Bon, il pourra toujours prétendre approuver les décisions du conseil royal et prouver ainsi son respect pour la royauté, si besoin. Mais le conseil aurait fait un autre choix qu'il aurait tenu le même discours. Gryffon de Langehack était indéfendable. Le sujet, heureusement, dévie vers les chevaux eraçons et les charges impressionnantes qu'ils peuvent faire.

- Pas de charge héroïque pour ma part, je supporte très mal les armures lourdes. J'ai beaucoup de respect pour ceux qui parviennent à charger ainsi et j'imagine aisément l'effroi que l'adversaire peut ressentir. Mais si fondre sur l'ennemi avec mon cheval peut permettre de sauver la vie de mes hommes, je n'hésiterai pas une seconde.

Il n'est pas lâche et s'il l'avait été, jamais le duc n'aurait proposé Aldir comme garde du corps. Mais bizarrement, ce sont les épéistes et les cavaliers lourds qui impressionnent le plus la dame de Fernel. C'est ainsi. S'il ne relève pas son propos sur le fait qu'elle lui rappellera son invitation à discuter avec les palefreniers rochefouchartois si elle venait à passer par là, la chance que cela se produise étant quasiment nulle, son propos concernant la Baronne l'amuse.

- Oh, ma Dame, nous nous sommes mal compris. Mon envie n'était pas que vous deveniez le maître d'armes de la Baronne de Hautval, déjà parce que l'arme qu'elle envisage n'est pas celle que vous affectionnez, ensuite parce qu'apprendre une arme demande un temps dont vous ne disposeriez pas, mais pour lui donner des conseils afin de se faire obéir de sa garde et d'acquérir en indépendance. J'ai été surpris que la Baronne se sente dans l'obligation de satisfaire aux demandes ou remarques de sa garde. Vous avez le tempérament pour vous faire obéir de vos hommes, vos conseils sur ce sujet seraient précieux. Il me plairait de la conseiller puisque j'estime que cela pose problème, mais je suis incapable de comprendre ce que ça peut être d'être une femme, et encore moins une femme dirigeante. Je suis un homme et pour l'heure, je n'ai commandé que de petites escouades, et encore, supervisé par mes pairs.

L'information sur le pupille, au départ, ne lui fait ni chaud ni froid, avant que "Comte d'Aretria" ne lui fasse soulever un sourcil. Il réalise qu'il a définitivement trop peu voyagé jusqu'ici, car voilà encore quelqu'un qu'il ne connaît pas de vue. Il se hasarde :

- Le Comte d'Aretria, prénommé Magnus si ma mémoire ne me fait pas défaut ? Il me semble en avoir entendu parler. Un rude combattant à la taille impressionnante, mais plus de première jeunesse. Et vous vous occupez de son héritier ? A-t-il hérité des dispositions physiques de son père ?

Il s'en amuse un peu, se souvenant de son adolescence.

- Je ne pense pas que "secret, discret, intelligent et curieux" étaient des adjectifs dont on se servait pour me présenter, à l'époque où mon frère n'avait pas encore d'héritier et où j'étais... l'avenir de Rochefouchart. Rebelle, plein d'énergie, difficile à canaliser et incapable de se concentrer sur des sujets qui l'ennuient aurait été mon portrait. L'intelligence et la curiosité sont deux atouts précieux et à mes yeux, un bon seigneur doit d'abord être intelligent. Si ensuite c'est un bon combattant, c'est un plus. Je ne suis pas né érudit, les dieux ont bien fait les choses. Mon frère a eu l'intelligence et la curiosité et les a aiguisés, j'ai eu la passion du combat. S'il sait combattre et pourrait encore me coller une rouste, je n'arriverai pas à l'égaler dans les autres domaines. Si vous parvenez à faire de votre pupille un futur comte qui sait combattre aussi avec sa tête, vous aurez rendu le monde meilleur. Je vous souhaite pleine réussite en ce domaine.

Quand repart-il est une question qui le surprend et à nouveau, il ne s'en cache pas.

- Je vous avais demandé l'autorisation pour rester une ennéade, cela signifie que je pars dans deux jours, au matin. Je ne désire pas profiter exagérément de votre hospitalité. Natik a récupéré suffisamment que pour pouvoir voyager sur un rythme tranquille. Il aurait fallu quelques jours de plus pour qu'elle soit en pleine possession de ses moyens, mais ceci est désormais mon problème. Et j'avoue que j'ai hâte de retrouver mon arc déjà, puis repartir vers chez moi. Mes neveux me manquent, eux parviennent à me garder à l'intérieur, même le dernier-né. J'avoue, je fonds en sa présence, je vois l'avenir en les regardant, alors que jusque là je ne vivais que le présent.

Il baisse un peu la tête et avoue :

- J'ai des responsabilités envers Natik. Sinon je serais reparti avec les hommes du Duc. Aussi bien sois-je ici. Mais elle, elle avait besoin de repos, elle a travaillé dur et m'a prouvé une fidélité qui a dépassé mes espérances. Pour vous, c'est sans doute juste un animal, mais pour moi, c'est ma meilleure amie.
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MessageSujet: Re: L'hospitalité des lames | Aldir   L'hospitalité des lames | Aldir I_icon_minitimeVen 4 Fév 2022 - 15:43


- J’aimerais posséder ma propre armure, annonce la châtelaine, sans ciller. Ne pas toujours devoir me cacher derrière mes hommes, être devant, avec eux. J’aimerais cela mais cela fait partie des choses qu’une dame ne peut visiblement pas obtenir facilement. Le jour où mes terres seront en danger, il me répugnera profondément de rester à l’abri pendant que d’autres sont dehors à combattre…

Elle croise les mains sur ses jambes, pensive.

- Peut-être trouvez-vous cela inconvenant…mais je suis comme cela.

Bien sûr, Louise a conscience que ce discours peut sensiblement étonner, voire même choquer ces messieurs. Pourtant, elle ne s’en cache pas, elle n’en a jamais fait un mystère. Néanmoins, elle suit le changement de sujet, préférant parler de cette jeune fille là-bas qui semble vouloir s’affirmer malgré son jeune âge. Cela fait doucement sourire Louise.

- Si elle en a la volonté, alors, elle y parviendra. Et se faire obéir est avant tout une question de confiance. J’ai partagé la vie de mes hommes pendant de très longues ennéades, j’ai appris à les connaître sur les chemins, en dormant dans des étables ou en partageant un œuf pour deux dans des auberges, par tous types de temps. Ils ont vu que j’ai fait de mon mieux pour prendre mon rôle et mes responsabilités, pour les comprendre et pour partager leur vie de soldat. Cela n’a pas été immédiat et même en faisant des efforts considérables, cela n’était parfois pas suffisant. Certains de mes hommes n’ont pas toujours apprécié être dirigés par une femme non mariée, plus jeune qu’eux pour la plupart…

Le souvenir de Jehan lui revient. Cet homme de Fernel disparu à Papincourt qui n’a jamais réapparu. Où peut-il être désormais ?

- Quoiqu’il en soit, j’ai désormais leur respect et leur confiance. Ils savent que tout ce que je fais…je le fais pour Fernel avant toute chose.

Y compris se rendre chez le Grand Roi des Nains et subir le regard terriblement désapprobateur de ce dernier. Tout ce que fait Louise, c’est avant tout pour son peuple.

- Si la Baronne de Hautval comprend cela, alors elle aura parcouru l’essentiel du chemin. Manier une lame n’est qu’accessoire.

Louise a ensuite un léger rire quand Aldir évoque Magnus de Terresang.

- On le surnomme « la Montagne »…C’est un rude homme. Je détesterais savoir qu’il est mon ennemi. Cela dit, hormis une très nette propension à s’emporter et à taper du poing de la table, il est plutôt charmant et possède un solide sens de l’humour…Le fils est l’exact opposé du père sur bien des points mais il pulse en lui le sang des Terresang. Je ne doute pas qu’Harven sera un jour un grand meneur d’hommes et le digne héritier de son père.

Un jour, elle aussi aura un héritier. Peut-être. Si la Bienveillante veut bien placer sur son chemin la bonne personne. Ce sont des choses auxquelles elle n’a plus songé depuis bien longtemps, toute occupée qu’elle était de s’inquiéter de l’avenir du royaume et de Fernel. Et pourtant…Elle n’est pas éternelle et il faudra bien un jour qu’un héritier puisse reprendre les rênes de cette petite seigneurie. Louise plisse un instant les lèvres. Se marier par convenance lui répugne et pourtant, plus le temps passe, plus elle sait qu’elle n’aura probablement pas d’autres choix. Sa nouvelle charge à la Cour l’a mise en lumière, peut-être deviendra-t-elle un parti plus acceptable pour les standards péninsulaires. Peut-être.

- Je vous prie de m’excuser, j’ai oublié la date de votre retour. Il était donc temps que nous passions quelques instants ensemble avant votre départ pour Erac.

La châtelaine a un large sourire effaçant les tristes pensées qui l’ont un instant assaillies.

- Peut-être avez-vous des questions à propos de Fernel ? Je vous ai demandé de me conter Rochefouchart. Y a-t-il des points relatifs à ma seigneurie qui vous intriguent ?
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MessageSujet: Re: L'hospitalité des lames | Aldir   L'hospitalité des lames | Aldir I_icon_minitimeSam 5 Fév 2022 - 14:52


- Soyez gentille de ne pas me prêter des intentions que je n'ai pas. Je ne trouve pas le port d'une armure inconvenant, je trouve cela inutile. Vous m'avez accompagné durant quelques jours, vous ne m'avez pas vu porter une armure. Tout juste des protections de cuir. Cela n'est pas forcément pour voyager léger, mais parce que j'y trouve de nombreux avantages. Et pour l'heure, j'estime que vous alléger et vous offrir une réelle liberté de mouvement serait plus utile que de vous harnacher dans une armure, ou un corset, ou toute autre entrave à votre liberté de mouvement. Vous faites le choix d'une tenue qui libère vos mouvements de vous même pour les entraînements, pourquoi vouloir vous alourdir si un conflit devait avoir lieu ?

Elle aura quand même à se changer et si cela est possible dans une forteresse, cela l'est moins sur la route, mais bon, ce sont des contraintes qu'il ne peut pas vraiment appréhender. Il bloque par contre quand elle lui parle de ce qu'elle a fait pour gagner le respect de son peuple.

- Je ne comprends pas. Et avant que vous vous en offusquiez, je vais vous expliquer pourquoi. Vous êtes la dirigeante du lieu. Je suis un soldat, certes au sang bleu ce qui me permet de me prévaloir du statut de chevalier, mais je suis un soldat. En tant que soldat, je me fiche que mon supérieur dorme dans une étable ou partage une maigre pitance avec ses soldats, surtout s'il a les moyens de ne pas le faire. Si je me bats, c'est d'abord pour protéger mes terres et les miens. Puis pour conserver ma qualité de vie, qui vaut ce qu'elle vaut. Si je pense que notre seigneur agit dans notre intérêt, ce sera plus simple d'aller au combat pour lui. Si pas, en général, on estime qu'il vaut mieux un mauvais seigneur d'ici qu'un mauvais d'ailleurs. Alors, forcément, dans le lot, il s'en trouvera toujours qui estimeront qu'ils pourraient faire mieux ou que ça serait mieux avec un autre, mais c'est vrai partout.

Il cherche un exemple simple pour se faire comprendre, quant au fait que chacun a ses détracteurs, où qu'il se situe.

- Je suis un archer. Pour les épéistes, cela fait de moi un lâche. J'ai les cheveux blancs, pour certains superstitieux, c'est signe d'une malédiction. Ce n'est pas simple de gagner le respect avec ces bases-là, sans oublier que je ne serai jamais l'égal du prestigieux frangin. Mais vous l'avez vu, j'avais le respect des hommes du Duc qui nous ont accompagné sur le retour vers Fernel. Ce respect, je l'ai acquis parce que je suis un éclaireur, que je vais au devant des troupes ennemies seul pour évaluer leur dangerosité. Et aussi parce que je suis estafette, ce qui signifie qu'au combat, je remonte les informations du front vers les officiers et les ordres des officiers vers le front. Aussi parce qu'avec mon frère, nous avons comme objectif premier de perdre le moins d'hommes possibles.

Il hausse les épaules.

- Votre place n'est pas d'être en armure au milieu de vos hommes, ce serait même un non sens. Car en plus de devoir combattre pour leurs vies dans la mêlée, ils se sentiront contraints de vous protéger vous, ce qui réduira leur efficacité. Votre rôle, c'est d'être à l'arrière, à organiser les défenses, à discuter de la stratégie des combats, à organiser le secours des blessés, les ravitaillements. Parce que, quand on est dans une mêlée, savoir que si on prend un mauvais coup on aura de l'aide, savoir que là où on se situe, on est utile, savoir que pendant qu'on se bat, personne ne nous a contourné pour piller notre maison, ça donne du courage. Vous avez évité une guerre perdue d'avance, c'est cela, votre prestige. Et c'est une bonne raison pour combattre pour vous. Ou pour être votre garde-du-corps. C'est pour cela que vos hommes vous respectent. Ils ne vous respecteront pas plus si vous leur ramenez la tête d'un ennemi. Sauf si c'est un drow, évidemment.

Et pour la Baronne, encore faut-il qu'elle puisse le faire et qu'ils cessent de la materner. C'est au moment où la Seigneure est sortie pour accompagner ses hommes qu'elle a acquis sa liberté, pas pour ce qu'elle a réussi ensuite. Pour la Baronne, il n'y a pas de raison de sortir, mais elle doit aussi trouver ce courage et avoir un modèle sera utile. Mais il ne va pas insister, après tout, Alcyne de Hautval n'est pas sa seigneure, juste la voisine d'une contrée voisine. Concernant Harven de Terresang et l'espoir qu'il soit un grand meneur d'hommes, il se fend d'un simple :

- Seul l'avenir nous le dira...

Lui refuse de se projeter aussi loin, conscient qu'il est que la mort frappe aveuglément, comme il l'a si durement compris quand son père a été tué sous ses yeux par les troupes royales. Le monde aura changé de face bien des fois avant qu'Harven ne soit en âge de gouverner sa Comté, et Aldir sera probablement mort d'ici là. Et voilà qu'après avoir parlé trop franchement à son hôte, voici que cette dernière lui pose une colle. Des choses à Fernel devraient intriguer Aldir ? Lui ne se pose pas de questions quand il débarque quelque part, il essaie de se fondre dans le décor, voir s'il y court un danger et essaie de cerner dans quel lit il pourrait dormir, de préférence accompagné. Donc, rien ne l'intrigue particulièrement. Mais n'est-ce pas témoigner d'un désintérêt qui pourrait vexer dame Louise ? Et s'il est intrigué, cela ne pourrait-il pas être perçu comme de l'espionnage ou pire une remise en question de sa politique ? Dites, m'dame, j'pourrais pas plutôt affronter votre maître d'arme avec une main liée à la cheville, s'il vous plait ? C'est moins cruel...

- Vous chassez ?

D'où lui est sortie cette question ? Elle est géniale ! Gé-nia-leuh ! Elle ne s'y sera pas attendue, il lui a parlé du plaisir qu'il a à chasser chez lui. C'est une prérogative seigneuriale mais pas forcément une activité féminine. Ha ha ! Là, il imagine son aîné penché sur son épaule et lui chuchotant "hey, bien joué le frangin !"
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MessageSujet: Re: L'hospitalité des lames | Aldir   L'hospitalité des lames | Aldir I_icon_minitimeDim 6 Fév 2022 - 9:41


Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’est guère subtil de converser sur un ton pareil avec la personne qui vous reçoit. Tout le paternalisme et la condescendance dans ce « soyez gentille »…Louise reste pourtant maîtresse de sa personne même si, en quelques mots, Aldir vient de perdre beaucoup de points de sympathie et pratiquement tout intérêt. Elle a passé sa vie avec des donneurs de leçons, elle ne peut tout simplement plus les souffrir, quelle que soit leur condition ou rang.

- Je ne vous prêtais aucune intention quelle qu’elle soit. Cela étant, vous conviendrez qu’en un monde d’hommes et face à un de ces représentants que je ne connais que peu, il est parfaitement naturel d’avoir quelques à-priori. Je suis ravie de savoir que cela n’est pas votre cas vis-à-vis de ma personne. Et pour répondre à tous vos arguments, aussi pertinents soient-ils, vis-à-vis de la place que je dois, selon vous, tenir…

Elle se penche vers Aldir, un sourire aux lèvres, de l’air de ceux qui vont prononcer une énormité et qui n’en sont nullement gênés.

- …Si ma seigneurie, le Duché, la Péninsule sont en danger, je serai parmi mes hommes, parce que telle est ma place. Celui qui tenterait de m’en empêcher ne le fera sans doute qu’une seule fois. Cela aussi, Messire de Rochefouchart, est ma ligne de conduite. Quand la diplomatie est impossible, se battre est la seule option, même si la première est de loin préférable à la seconde, je suis la première à en convenir. Le fait que je sois une femme ne change absolument rien à la donne, selon mon propre point de vue. Ceci étant, je sais également que ce point de vue n’est que très peu partagé. Nous ne nous entendrons donc pas sur ce point.

Le souvenir de ses cauchemars horribles, la Péninsule à feu et à sang, les montagnes de cadavres et d’agonisants sur fond rougeâtres de combats ayant imbibé le sol du sang de milliers d’innocents, tout cela ne l’a pas quittée un instant quand elle se trouvait au Zagazorn, quand elle est revenue à Diantra quand elle a assisté à l’exécution du Marquis de Langehack.

- Mais il n’est point besoin de nous en inquiéter pour l’heure. Nous avons effectivement évité une guerre, profitons donc de ces jours heureux que nous offre la Bienveillante. Je compte profiter de chaque instant passé ici, après autant de jours et d’ennéades à vivre dans l’angoisse permanente. Être ici, chez moi, entourée, est infiniment reposant.

Elle se lève pour se diriger vers la fenêtre, souple et rapide, afin d’observer le ciel perdre peu à peu ses couleurs d’or et de pourpre puis prendre cette teinte de bleu clair commune à tous les jours sans pluie.

- Chasser…? Non, Messire de Rochefouchart. Des serviteurs le font pour moi. Si vous aviez envie d’arpenter les chênaies en quête de gibier, je n’y vois aucun inconvénient, libre à vous de le faire, mais ce n’est guère un passe-temps qui m’agrée.

Louise replace correctement les manches de sa chemise et ajoute enfin :

- Je vous remercie d’avoir veillé sur ma personne lors de notre retour en mes terres. Je ferai part au Duc de vos bons et loyaux services lors de ma prochaine missive. La conversation a été agréable mais il me faut maintenant remplir mes devoirs de seigneur. Je vous souhaite donc la belle journée, Messire de Rochefouchart.

D’un geste élégant de la tête, elle salue son invité et sort de la petite salle dédiée aux repas, digne et souriante, en direction des écuries. La joyeuse perspective de chevaucher en ses terres efface à elle seule l’impression d’avoir été jugée en son château, alors qu’elle reçoit, fort aimablement d’ailleurs, un homme qui a préféré vivre à l’auberge plutôt qu’en ses murs. Louise ne perd plus son temps en compagnie de personnes qui sont incapables de la comprendre. Elle avance et si cela dérange les convictions, les convenances ou les dogmes masculins de Péninsule…c’est précisément qu’elle fait ce qu’il faut, se dit-elle avec un sourire, enfilant sa cape tendue par un serviteur.

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