La dame au bar | Wen & Yssa

3ème ennéade
Automne, Bàrkios 19:XI

Je connais cette odeur... Ce mélange de parfum bon marché, de tabac, d'alcool saupoudré d'un je-ne-sais-quoi plus enivrant. Je ne l'ai pas connu longtemps mais je le reconnaîtrai entre mille. C'est ce que tout visiteur d'une maison close d'un quartier modeste comme les Lanternes peut sentir rien qu'en ouvrant la porte. Lorsque c'est la première fois, certains hésitent. Quelques uns repartent. Mais beaucoup ont la curiosité de rentrer. Et les nouveaux, on les bichonne. C'est le meilleur moyen de les faire revenir.

Je suis entrée par la porte de service mais je ne travaille pas ici. Je suis juste venue rendre visite à quelqu'un. Entre gens d'infortune, on se sert les coudes. Et parfois, cela va au-delà de la période pendant laquelle nous servons la même personne. C'est le cas de Rachel. Nous avons servi deux maîtres ensemble. L'un pire que l'autre d'ailleurs... Elle en a bavé avec lui. Et, tout comme moi, elle a été revendue à moitié prix pour renflouer une dette de l'odieux Rashad Seth. Au moins, son propriétaire à elle n'a pas perdu son bordel depuis, contrairement au mien.
Aujourd'hui, Rachel a quarante ans, ce qui est âgé pour une prostituée. Et plus encore pour une future mère. Après tout une carrière de fausses couches, un bébé parvient à s'accrocher dans son ventre. Un bébé qu'elle n'a pas forcément désiré, évidemment, car c'est celui d'un client dont elle ne peut même pas connaître l'identité vu le nombre de gars qui lui passe dessus par ennéade. Alors elle s'apprête à supporter seule la maternité. En espérant qu'elle y survive, à cause de son âge mais pas seulement. Une femme enceinte, ça n'attire pas les clients donc elle ne peut plus faire son travail. Elle est employée à d'autres tâches en attendant mais ce sont les tâches ingrates... Refaire les lits, laver les draps, nettoyer les chambres, servir en salle... C'est fatiguant, surtout pour quelqu'un dans son état.

Après ma visite, je vais vers le bureau du patron. Rachel ne peut pas continuer comme ça et elle n'ose pas en parler, persuadée qu'elle n'a pas le choix. Je crois qu'elle n'imagine pas qu'elle puisse mourir pendant l'accouchement ou qu'elle refuse d'y penser. Mais moi je n'ai pas ses scrupules et je n'appartiens pas à cet homme donc, même si je suis une esclave, il n'a pas de raisons ni les moyens de me faire taire. Et, en m'y prenant bien, je pourrais obtenir ce qu'il y a de mieux pour elle.
Corghann aime gardé un œil sur ses filles et aussi sur ses clients donc, pour accéder à son bureau, je dois passer par la salle dans laquelle les hommes boivent un verre pour passer un bon moment avec une dame en tenue légère qui essaie de les chauffer pour les faire monter dans une chambre et les faire payer un peu plus. Heureusement, à cette heure de la journée, il n'y a pas grand monde et c'est plutôt sage. Cependant, alors que je passe près du bar, j'assiste à une scène plutôt cocasse : une femme plutôt classe prend un verre. Elle ne semble pas s'intéresser aux prostituées qui la dédaignent du coup. Qu'est-ce qu'elle fait là si ce n'est pas pour s'encanailler ?
Finalement, un homme l'aborde. Il tente sa chance, c'était prévisible. Je l'observe approcher. La mine bourrue, le pas lourd, les manières d'un ours... Par Arcam, qu'Uldal'Rhiz me manque... Le gars pose une main sur le bar près de la boisson de la dame et l'autre sur le dossier de sa chaise. J'imagine d'ici son haleine alors qu'il la toise en la déshabillant ostensiblement du regard.

-T'as l'air de t'ennuyer ma belle. Ou p'tèt que t'es contrariée ? J'peux t'aider à t'changer les idées tu sais.

Je lui rends son sourire. Sa manœuvre était bien tentée mais ça ne suffira malheureusement pas se débarrasser de ce lourdaud qui est déjà éméché à cette heure matinale. D'ailleurs, il continue aussitôt, comme s'il n'avait rien entendu, s'approchant d'un pas qui le rend sans doute oppressant pour son interlocutrice, lui lançant une phrase ou deux avec quelques mots salaces. J'en suis écœurée pour elle et je remets ma petite visite à Corghann de quelques minutes sinon cette histoire va mal finir pour l'un des deux...

-Hey. Elle t'a dit de lâcher l'affaire.

Le poivrot se tourne vers moi. Mes vêtements usés et rapiécés ne paient pas de mine mais son regard s'arrête néanmoins sur mes formes. Malgré cette robe affreuse, un mort de faim comme lui les devine sans mal. C'est à peu près tout ce qui l'intéresse d'ailleurs, alors que mes traits sont loin d'être repoussants et que mes intrigants yeux d'or scintillent sous mes longs cils noirs.

-Oh... Désolé, j't'avais pas vu, poupée. Mais si tu t'proposes pour que je te trousse à sa place...

Je lui adresse un sourire qui n'a rien de sincère. L'offre ne me tente pas du tout.

-Je ne travaille pas non plus ici, sans compter que c'est mon jour de congé. Et je ne le sacrifierai certainement pas pour un homme de ton espèce.
-Tu dis ça mais c'est parce que t'as pas vu c'que j'ai dans l'pantalon !

Il commence aussitôt à défaire sa ceinture mais il n'a pas le temps d'aller bien loin que je ne le laisse pas aller bien loin.

-Pas besoin. Je sais depuis longtemps reconnaître ceux qui ont le matériel mais qui ne savent pas s'en servir.

Le gars s'arrête et me fixe. Il va virer rouge de colère mais quelques rires le coupent dans son élan. Il tourne son regard vers une prostituée qui reporte son attention sur l'homme sur lequel elle est assise afin de masquer son expression moqueuse. Son client, en revanche, ne s'en cache pas et dévisage le harceleur d'un air railleur tout en apportant quelques attentions à sa partenaire pour la récompenser des efforts qu'elle fait pour l’échauffer. Deux autres filles qui discutaient pour passer le temps se détournent en rigolant. Le soûlard est soudain pris de honte. Il n'a pas répliqué dans la seconde à ma pique et il est trop tard maintenant. Il est humilié. Il n'a plus qu'une envie, s'en aller à toute vitesse. Il passe près de moi d'un pas rapide, le regard baissé. Je le suis des yeux jusqu'à ce qu'il m'ait dépassée puis je me retourne vers la dame au bar pour lui adressé un sourire amusé et satisfait.

-Yssabel ! Gronde une voix depuis le coin de la pièce qui permet d'accéder au bureau du patron. Je pivote la tête pour poser un regard innocent sur Corgahnn. Tu n'ennuies pas mes clients j'espère ?
-Seulement ceux qui se comportent mal avec une dame qui ne semble être que de passage. Dis-je en désignant la rousse d'un signe de tête.

Le patron s'avance un peu plus dans la salle et découvre celle qui lui a rendu visite l'instant d'avant.

-Oh, vous êtes encore là ? Si vous vouliez rester boire quelque chose, il fallait me le dire. Je vous aurai installé ailleurs qu'ici.

Corgahn se radoucit aussitôt en voyant la dame et ça me fait sourire. Ainsi donc, il la connaît. Donc elle n'est pas là par hasard. En revanche, je suis un peu surprise de la voir parler de "ce à quoi elle renonce". Il lui a proposé de travailler ici ? Je la détaille un peu : elle est pas mal foutue et je la verrais dans un quartier un peu plus accueillant que celui-là. A moins qu'il ne lui ait offert les services de ses filles mais, là encore, les vêtements de la rousse me laissent plutôt suggérer qu'elle est un peu trop classe pour travailler avec un gars comme lui. Bref, dans tous les cas, elle n'a pas sa place ici à mes yeux.

J'adore le compliment qu'elle m'offre et je lui adresse un sourire reconnaissant et amusé. C'est vrai que je ne mâche pas mes mots quand il s'agit de remettre un type à sa place. Je vends peut-être mon corps pour gagner ma vie (ou plutôt celle de mon maître) mais je déteste les hommes qui ne voient les femmes que comme un morceau de viande juste bon à écarter les cuisses.

-Qu'est-ce que tu fais là, Yssabel ?

Je me retourne vers un Corgahn mécontent. S'il fait preuve de politesse envers la dame au bar, moi je ne suis que l'esclave d'un concurrent. Un concurrent peu digne d'intérêt, certes, mais avec tout de même quelques créatures assez jolies pour lui prendre quelques clients. Comme moi. Et comme il sait qu'André ne me vendra jamais, il sait que ma visite n'est pas de courtoisie.

-Rachel.
-Quoi Rachel ?
-Tu vas la tuer à la tâche. Elle a plus de quarante ans et le bébé devient lourd. Il faut qu'elle se repose.

Corgahn s'éloigne en râlant. J'imagine qu'il ne veut pas avoir cette conversation devant son invitée. Je le suis dans le couloir qui mène à son bureau, pressant le pas pour le rattraper. Il m'entend certainement dans son dos.

-Pas la peine d'insister : je peux pas. Je commence à protester mais il s'arrête soudain pour me faire face, faisant mine de me dominer de toute sa hauteur. Il se veut impressionnant j'imagine mais je suis loin d'avoir peur de lui. Je n'ai pas les moyens d'entretenir une fille qui ne travaille pas. Si elle n'attire plus les clients, il faut qu'elle me serve à autre chose. Faire les chambres et le ménage, c'est tout ce que je peux lui proposer. Si elle reste oisive, elle ne me rapporte rien.
-Si elle meurt, ce sera de la perte définitive !
-Elle va devenir trop vieille pour ce métier de toute façon.
-Alors revends la ! Si elle ne te sert à rien, ne la garde pas plutôt que de t'entêter au risque de la tuer.
-Et qui voudrait d'une femme enceinte qui ne lui rapportera rien pendant encore au moins un mois ? Voire plus si le bébé survit ! T'es bien gentille mais tes idées à la con, tu peux te les garder. Retourne dans ta rue dégueulasse pour faire de l’œil aux soûlards du coin et laisse les affaires à ceux qui savent les mener.

Sur ces mots, il me tourne le dos et s'enferme dans son bureau, claquant la porte derrière lui. Qu'il me rabaisse, je m'en fous. Je suis payée pour le faire au sens propre du terme. Mais c'est pour Rachel que je me sens aussi mal... J'ai tenté de faire entendre raison à Corgahn et ça n'a servi à rien... Je suis morte d'inquiétude pour elle... Et j'ai l'impression qu'il va falloir que je me prépare au pire.
Je retourne dans la salle, le regard baissé et nettement moins fière que tout à l'heure. J'ai la mâchoire serrée alors que je vais devoir annoncer à Rachel que j'ai échouée... Tous ceux qui étaient proches du couloir ont pu entendre notre conversation. Les deux filles qui riaient tout à l'heure de ma réplique contre le connard de service ne sourient plus à présent. Elles me regardent avec compassion et une certaine forme de reconnaissance. J'ai essayé de sauver une des nôtres... D'autres n'auraient même pas ouvert la bouche. Au moins, je peux me dire que je ne serais pas restée sans rien faire...

La coup est rude mais je me dois de tenir le choc car il sera bien pire pour Rachel quand je lui annoncerai ça. Ça va être à moi de la soutenir et lui redonner du courage. Elle n'est pas condamnée, elle peut encore s'en tirer et elle a assez de caractère pour ça. Il faut juste que je lui insuffle ce qu'il faut pour y arriver. Mais alors que je rassemble mes esprits avant de retourner à l'arrière du bâtiment, la dame du bar m'aborde, m'adresse quelques mots et file vers le bureau sans que j'ai le temps de comprendre. Elle déboule là-dedans sans ménagement et, curieuse, j'approche discrètement. Juste assez pour entendre ce qu'il se passe sans qu'ils me voient.

Corgahn est forcément surpris par cette intrusion soudaine et il s'attendait sans doute plutôt à ce que ce soit moi. Pas la personne qu'il a reçue tout à l'heure. Il n'a pas le temps de lui proposer de s'asseoir ni même de faire celui qui ne comprend pas ce qu'il se passe qu'elle déballe tout, pose ses conditions et le met au pied du mur. Lorsqu'elle a fini, il laisse son dos tomber contre le dossier de sa chaise dans un soupir et la regarde en réfléchissant. Il prend quelques instants pour peser le pour et le contre et puis, finalement.

-Comme vous voulez. Mais y'aura pas beaucoup de vos clients qui en voudront d'ici qu'elle ait accouchée et que son ventre se soit retendu. Lance-t-il sans savoir que ça ne sera pas son travail chez la tenancière.

Il l'invite à prendre un siège d'un signe de la main avant d'ouvrir un tiroir pour y chercher quelque chose. Ils vont devoir discuter du prix et il ne va pas être très difficile. Il va le réduire au trois quart du prix qu'il l'a achetée il y a vingt ans car elle a perdu de la valeur entre-temps et puis... il doit respecter tout ce qu'elle a proposé. Il n'est pas dans son intérêt de l'arnaquer s'il veut parvenir à faire affaire avec elle sur du plus long terme.

De mon côté, en entendant les paroles de Corgahn, je file retrouver Rachel dans les pièces de services.

-Va faire ton sac, ma belle. Tu quittes ce trou !
-Quoi ? Tu... Tu as réussi ?

Je vois bien dans ses yeux qu'elle n'avait pas le moindre espoir mais je ne vais pas m'attribuer la gloire de cet exploit.

-Pas moi. Une femme qui était là m'a entendue parler de toi avec lui et, je ne sais pas pourquoi, mais elle lui a proposé de t'acheter et il n'a pas bronché !
-Attends... ça cache forcément quelque chose, Yssa.
-Tu me crois aussi naïve ? Elle m'a dit que tu devrais apprendre à faire des lits et regarnir des oreillers et qu'en échange tu aurais un travail et un toit au-dessus de ta tête. Pour toi et le bébé !

Rachel me regarde d'un air médusé. Elle n'a pas vraiment l'air d'y croire, c'est trop beau pour être vrai. Et pour des filles comme nous, c'est souvent le cas... Mais là, je ne plaisante pas et je suis confiante. Plus de soixante ans à faire le tapin, je sais cerner les gens assez vite. J'ai vu cette femme, j'ai regardé comment elle se comportait, j'ai écouté son échange avec Corgahn avant et après notre prise de bec, je n'ai pas le moindre doute. Alors je fais lâcher à Rachel sa besogne et je l'entraîne vers le dortoir où elle a ses affaires.

Lorsque la dame sort du bureau avec en poche le titre de propriété de mon amie avec quelques lignes fraîchement ajoutées pour indiquer le changement de mains, nous sommes à un pas du bout du couloir à l'attendre. Rachel est une jolie quarantenaire aux cheveux noirs et aux magnifiques yeux bleus clairs. Elle a du charme mais la vie qu'elle a mené jusque-là se lit sur ses traits autant que la fatigue qu'elle accumule depuis un moment. Son ventre est bien rond mais elle en a encore pour un mois devant elle avant que le petit bout ne voit le jour. Elle n'a évidemment pas la moindre idée de qui est le père. Elle aura peut-être des pistes en voyant le bébé mais elle ne fera rien de cette information. Nos clients viennent prendre du bon temps, le reste ils s'en foutent complètement.

-Madame Riba, je vous présente Rachel.
-Je ne comprends pas très bien pourquoi vous avez fait ça... Mais merci.

Elle n'est pas encore totalement convaincue qu'il n'y ait pas d'entourloupe mais c'est normal. Il y a encore cinq minutes, elle pensait qu'elle ne se relèverait jamais de cette grossesse et maintenant elle part pour une nouvelle vie où on prendrait soin d'elle et de son enfant ? C'est surréaliste. D'autant plus que c'est la première fois qu'elle voit sa nouvelle propriétaire, elle a encore tout à découvrir d'elle.

Evidemment que je reste avec Rachel. J'ignore tout de cette personne, je veux savoir à qui je vais laisser mon amie, ce qui va advenir d'elle, où elle va travailler... bref, je veux savoir comment les choses vont aller pour elle à présent et si nous allons pouvoir garder le contact. Nous marchons derrière la nouvelle propriétaire de la future mère et je la regarde avancer non sans un discret sourire en coin. Elle a peut-être un peu trop bu tout à l'heure, elle ne marche plus très droit. Pour ma part, j'ai rarement ce genre d'ennuis, je tiens assez bien l'alcool pour une sang mêlé. Il semblerait que j'ai pris ce qu'il fallait du côté éternel pour me permettre d'être à la fois belle et immunisée contre les maladies. Et je suis sans doute moins sensible aux substances qui empoisonnent le corps que les éphémères. Enfin, je n'ai jamais tenté mais ma résistance à la boisson est un assez bon indicateur.

Finalement, lorsque nous avons dépassé les limites de cet odieux quartier, la dame se retourne et tend l'acte de propriété à Rachel. Nous restons toutes deux abasourdies. Il est rare que l'une de nous obtiennent sa liberté. Le plus souvent, on meurt dans un coup de malchance ou en couche. Si nous arrivons à atteindre nos vieux jours, on nous recycle dans un autre emploi. Certains n'hésitent pas à simplement se débarrasser de nous. Alors, ce qui est en train de se passer est une chose rare, voire exceptionnelle.

-Il... Il faudra que vous écriviez dessus... que vous m'affranchissez. Pour prouver que je ne l'ai pas simplement volé. Mais je... Je veux bien le garder, en attendant.

Rachel est émue et je le comprends. J'attrape son bras tandis que ses deux mains tiennent le précieux document, le détaillant des yeux alors qu'elle ne sait même pas le déchiffrer. Je suis heureuse pour elle. Sincèrement. Nous écoutons la proposition de la dame malgré l'émotion qui orne nos visages de sourires béas.

-Oui. Oui, ça me va. Bien sûr. J'aurais du mal à trouver mieux.

Nous avons toutes les deux conscience de la chance qu'elle a. Qui accepterait d'employer une femme qui pourra à peine travailler dans les prochains mois en la réglant par des avantages en nature assez confortables ? Qui aurait la patience et la générosité de l'accueillir comme ça, sans même la connaître ? Pour peu que l'on sache d'où elle vient, personne ne le ferait... Mais cette femme... Non seulement elle sait qui elle est mais en plus elle est prête à lui donner une nouvelle vie avec des conditions plus que raisonnables !

-Mais hum... Si jamais... Un client me plaît... Sans parler de me faire payer, est-ce que j'ai au moins le droit... de m'amuser avec lui ?

Incorrigible Rachel... J'en ris doucement en la prenant par la taille.

-Ne t'en fais pas ma belle, tu trouveras bien un gars de sauce ou un palefrenier pour te distraire. Puis je tourne mon regard doré vers la dame. Vous tenez une auberge, c'est ça ?

Elle a parlé de faire les lits et rembourrer des oreillers. Si ce n'est pas pour un bordel, alors je ne vois que ça. Elle doit forcément employer quelques hommes pour l'aider dans les tâches pénibles. Et puis, j'imagine que son commerce a des voisins. Si Rachel ne trouve pas son bonheur dans la boutique, elle trouvera ailleurs.