D'autres énigmes [Gaedrath]

Première énnéade de Verimios. 19:XI
Suite directe d' apprendre encore

L’entrainement d’aujourd’hui avait pris une tournure bien étrange. Après une longue énnéade de labeur, Aegden avait finalement cru arriver au bout du chemin et enfin maitriser sa nouvelle arme et le sort enfermé à l’intérieur. Le vent qu'il levait devenait plus précit à ses yeux, et chaque coup de moins en moins chaotique. Aegden avait l'impression de retrouver sa maitrise habituelle. Pourtant, un geste malencontreux avait brutalement prouvé qu’il restait bien des mystères autour d’Ailagos, et par extension de son ancien propriétaire et qu'ainsi le chemin était encore bien long...

Un geste avait provoqué un sort qui n'aurait jamais dû exister et qui n'avait pas été dangereux que grâce une chance insolente.D’après les dires de son ami, c'était la lame ancienne, pourtant de métal qui était dotée d’une forme de magie à l’instar de la hampe. Mais Malgelir était formel : cela aurait dû être impossible et encore moins en y ajoutant un second rituel. Aucun archemage n'était capable de travailler à partir d'éléments non vivants.

Alors, faute de pistes et d'explications, et dans l’attente que ses lettres atteignent Ardamir et Quatrième-Saison, Aegden avait cherché des réponses ailleurs. Qui de mieux placé qu’un forgeron pour répondre à des interrogations métallurgiques ? Sans prendre le temps de se changer, la responsable de tout cela à la main, il avait à nouveau parcouru la cité blanche en quête d’un peu d’aide.

-Héru Gaedrath ? J’ai encore besoin de ton aide.

Le Tamin Dolan a l’estime au fond des chausses l’avait sorti plus d’une fois de situation inconfortables. Il était donc naturel que ce fut le premier elfe auquel Aegden pensa. Peut être aurait-il entendu parler de tels phénomènes durant sa longue formation de forgeron.

Quand on l'informa que le commandant attendait devant son atelier, Gaedrath se dépêcha pour passer le relais à un assistant et partir se changer, pour paraître plus présentable. Il retira alors l'établi noirci, entaché à l'odeur exécrable qui ne tenait aucune explication, portant en dessous une longue tunique verte, dont seul les manches étaient taché par la suie produite par l'établi. Quelque temps que je ne l'ai pas revu. Depuis l'incident avec le kerkand, dont il en tient toujours des souvenirs horrible d'avoir été paralysé par la terreur, et son incapacité à agir. C'est du moins ce qu'il avait retenu en majorité.

Et il rejoignit l'avant, prêt à accueillir à nouveau Aegden pour n'importe quel type de faveur il avait à demandé. Remettant droit la chemise, il s'assura que rien ne paraisse désordonné et remarqua alors les taches sur les manches dès lors passé inaperçu de son regard, mais avant qu'il ne puisse courir nettoyer cela, il se rappela alors qu'Aedgen s'impatientait devant sa porte depuis plusieurs minutes, beaucoup trop longtemps. Il tapota légérement dessus pour espérer que cela disparaître, mais il fini seulement par en répandre beaucoup plus et sur ses propres mains. Sa main se couvrit derrière son dos, alors qu'il fit finalement face à la porte d'entrée.

Gaedrath dût lui ouvrir finalement avec réticence, une grimace qui s'apparentait à un sourire étirant ses lèvres pour accueillir chaleureusement son nouvel ami. J'ai l'impression qu'il ne cesse de grandir à chaque visite. Gaedrath fit de son mieux pour ignorer son subconscient ses pensées moroses. Tâche difficile, mais non impossible. Aedgen, à la surprise du forgeron, demanda à nouveau de l'aide au Tamin Dolan qui paru surprit, silencieux une poignée de seconde et l'expression figée dans le temps comme dans de la marbre.

"Euh, très bien. Entrez, entrez."Il finit par répondre, bafouillant ses mots. Se mettant de côté pour le laisser entrer, Gaedrath écarquilla un sourcil. "En quel sujet pourrais-je me révéler utile?

-C’est à propos de ça. Grimaça-t-il en levant la main dans laquelle il tenait encore son arme tandis que Gaedrath le laissait entrer dans son atelier.

Ce n’était pas la lance que le Tamin Dolan lui avait connu quelque mois plus tôt. Cette dernière avait été irrémédiablement brisée, et sa lame perdue à jamais dans les falaise du nord. Celle qu'il tenait à présent était plus délicate dans sa conception, fruit d'un artisan d'un talent indéniable. Le métal de la lame ne brisait pas le bois sombre de la hampe mais y était mêlée, comme si la branche délicatement sculptée avait grandi autour, en parfaite symbiose. Blanche et à l’éclat bleuté, elle semblait à première vue au moins être faite d’un fer semblable à l’acier véladrien dont parlait les légendes. En tout cas, c’est ce qu’Aegden avait d’abord cru. Maintenant, il n’était plus certain de rien…

-J’ai besoin de ton expertise de forgeron. Admit-il. Le militaire avait l’air troublé lorsqu’il tendit l’objet à son interlocuteur. La lame est très ancienne, et d’après les mages, elle est dotée de capacités qu’ils ne comprennent pas. Est-ce que tu as déjà vu ou entendu parler ou d’arme comme celles-ci ? J'aimerais savoir ce que je tient entre mes mains.

Lorsque la lance fut présentée à Gaedrath, les yeux argentés de l'elfe brillèrent d'un différent éclat. Il s'émerveilla face à l'oeuvre se dévoilant devant lui, et ses lèvres se détachèrent en un soupir d'extase. Une merveille. Au-delà de ce qu'il serait capable d'accomplir dans une vie entière, estima-il. Elle avait pourtant quelque chose de plus, quelque chose qui sortait de l'ordinaire, quelque chose qui le dépassait entièrement. Tout ce qu'il savait, c'est que cette arme datait d'un temps passé et même si les elfes n'avaient jamais tant changé leur processus pour travailler le métal ainsi que leur esthétique en plusieurs Cycles, celle-ci paraissait ancienne.

Non, Gaedrath ne tenait alors aucune idée de ce qui lui était présenté devant ses yeux en ce moment. Les lèvres entre-ouvertes, il les referma en restant silencieux, il ne dit rien pendant longtemps. Mis à part l'acier, il n'était sûr de rien. Rare sont les reliques dans le continent qui sont doté de magie, et rare encore plus sont ceux qui furent créé par des mortels. Les mains du Tamin Dolan se reposèrent sur le comptoir, les doigts tapotant sa surface tandis que l'esprit réfléchissait intensément à la situation, il ne voulait certainement pas décevoir Aegden ou le laisser tomber. Malgré que cela ne soit peu, il tenterait de faire son possible. Après qu'il lui tendit l'arme, Gaedrath le saisit avec délicatesse puis l'examina de son regard, sans jamais quitter l'arme de ses yeux en finissant par rétorquer.

"Je suis désolé, mais je crains ne pas servir à grand chose. Jamais je n'ai entendu parler d'une telle relique auparavant. Admit-il tristement, une inquiétude perceptible dans sa voix. "De ce que je vois en ce moment, c'est que l'acier est vraisemblablement véladrien, mais je présume que vous le saviez déjà. J'ai une modeste connaissance en artefacts et reliques de la forge sylvestre, cependant, rien ne semble correspondre à une lance... imprégnée de magie en elle. Je doute même fort que quelqu'un ait ce type de connaissances, car si des mages plus doué et savants que moi l'ont étudié et ne sachent rien sur sa nature, je doute que je, ou n'importe qui d'autre, puisse accomplir plus qu'eux.

Cela requiert le savoir d'un Toer Tamindal. Peut-être exagérait-il, mais un Maître de la Forge Sublime aurait probablement les connaissances et outils pour déterminer la nature de l'objet. Le Tamin Dolan déposa l'objet sur le comptoir qui les séparait, sentant soudainement un poids étrange le tirait vers la terre. Il se sentait peu à l'aise d'avoir en main un artefact si rare et unique. Une idée lui traversa soudain, et sa main reposa sur la pointe de la lance et son regard se releva vers Aegden, incertain.

"Cela pourrait revenir à de la folie, mais j'ai une maîtrise avancée de la géomancie. J'ignore si ceux que vous avez consulté ont déjà tenté de manipuler la matière de l'arme, mais connaissant la nature défensive et l'idéologie de ne pas agir de plusieurs mages, je doute que non. Peut-être que si nous déformions la lame pour voir le cœur de l'acier, nous trouverions un indice ou la source de ses pouvoirs... dont je n'ai présentement aucune idée des capacités. Rassurez-moi, elle ne cause pas des pluies de météorites ?

-On en est pas loin. Aegden passa sa main sur son visage, visiblement fatigué et désappointé. Les seuls mages qui l’ont tenue pour l'instant sont ceux qui l'ont en partie reconstruite. Et ils n’ont visiblement pas considéré intéressant de m’informer de ce qu’il se passait avant d’enchanter à leur tour la hampe. Personne n’a vraiment étudié la pointe à ma connaissance. D’où le fait que je vienne d’abord chercher un forgeron pour essayer d’y voir un peu plus clair.

Aegden retint un soupir d’agacement devant le constat du silence du vitaliste et de l’archemage de Quatrième-Saison et se contenta à la place d’une simple grimace, puis fit signe au forgeron de le suivre.

-Je vais te montrer mais…dehors...

A ces mots, il récupéra son arme et sortit du bâtiment. Là, il fit en sorte de se placer loin de tout objet potentiellement brisable. A Gaedrath il fit signe de ne pas trop s’approcher. Une fois certain de ne blesser personne, il exécuta quelques mouvements bref puis fit tourner la lance devant lui, une fois, puis deux. La troisième fois que le plat de la lame se trouva face au soldat, la brume s’érigea et s'aipaissit jusqu'à siffler en une épaisse parois d’air glacial derrière laquelle le lancier pouvait aisément s’abriter l’espace de quelques secondes.

Naturellement autour d’eux, il y eut automatiquement nombre de regards interloqués et inquiets par cette brusque démonstration de magie et aussi quelques commentaires marmonné ici et là auquel Aegden ne prêta pourtant que peu d’attention.

-D’après un de mes amis, ça, ça vient de la lame, c'est ce qui cloche. Quelques nouvelles passes plus tard un mur nu de tout obstacle se trouvait zébré de quelques lames de vent. Ça, c’est ce qu’elle était censée faire de manière normale, uniquement grâce à la hampe. Expliqua-t-il lorsque le calme revint. Je suis obligé de te préciser que je ne perçois absolument pas la magie. Donc je me fie essentiellement à ce que Malgelir a pu m’expliquer. Il soupira encore, n'aimant pas spécialement étaler son incompétence terrible à appréhender le domaine des arts magiques. Il avait l’air de dire que l’association de ces deux magies sans que ça ne m'explose dans les mains, c’était déjà un sacré miracle. Alors, je ne doute pas de tes compétences de géomancien ou de forgeron, mais j'ai peur de ce que pourrait faire si tu altère l’un ou l’autre des morceaux avec une autre forme de sortilège. Se contentant de poser le talon de l’arme au sol, il inclina la tête en direction du forgeron. Tu m’en vois désolé Gaedrath, j’ai l’impression de te faire perdre ton temps avec un fardeau qui n’est pas le tient. Je suis juste terriblement surpris du manque de piste complet devant lequel je suis. Il doit bien y avoir autre chose que des contes quelque part...