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 A son corps défendant | Jérôme

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Louise de Fernel
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MessageSujet: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeVen 17 Juin 2022 - 19:58


2ème ennéade du mois de Verimios de l’An 19 du cycle XI
Duché de Serramire – Palais ducal



La journée a été difficile.
Vraiment difficile.

Il a fallu revenir ici, en ce palais où à son dernier passage elle n’avait pas été plus loin que les écuries, moquée par le Duc en personne, trempée par des hallebardes d’eau de pluie qui avaient ruiné sa plus jolie robe d’alors, humiliée par les laquais et les pages qui riaient de sa déconvenue, de sa mine piteuse, de ses cheveux défaits et de son allure de pauvresse lancée sur les chemins. Elle n’a pas oublié ce jour-là et pour la première fois depuis bien longtemps, peut-être même pour la première fois de sa vie, Louise a eu un sursaut d’orgueil en arrivant à cheval, drapée de ses fourrures, aux côtés d’un autre Duc. Le menton haut, le regard parfaitement froid, elle n’a pas eu un seul regard pour ces gens qui se sont moqués si durement, sauf évidemment pour Arnaud de Brochant avec lequel il a fallu parlementer.

Le revoir lui, plus que tous les autres, a été particulièrement rude pour Louise. Sous un visage avenant et une attitude qui tendait au badinage, il s’était fait passer pour un écuyer, profitant de la naïveté de la jeune demoiselle qu’elle était alors pour prendre du bon temps à ses dépens. Quand elle a découvert le subterfuge, mortifiée, couverte de honte, elle avait fui pour rentrer à Fernel et n’a plus jamais demandé l’aide de son suzerain direct. Demander la permission de se marier à un homme tel que celui-là est une chose terrible pour l’estime de la châtelaine et pourtant elle n’avait pas le choix.

Debout à côté de Renaud d’Erac, il lui a fallu renoncer, de surcroît, à transmettre Fernel à sa descendance tout en conservant son titre de Dame de Fernel jusqu’à sa mort. Seul l’amour qu’elle porte à Renaud a pu la contraindre à céder ce qui lui est si cher. Ce crève-cœur que d’imaginer Fernel entre d’autres mains que celles issues de ses flancs…Le reste de la discussion a été essentiellement menée entre les deux pairs du Royaume et une fois délivrée de cette entrevue difficile, Louise avait pris la main de Renaud et n’avait pu cacher bien longtemps les larmes qu’elle retenait de toutes ses forces. Il y a de la joie, immense, et aussi énormément de peine dans ces quelques gouttes qui ont roulé.

L’émotion avait été intense, les conséquences sont terribles selon le ressenti propre de la châtelaine et toute la gentillesse, la prévenance et la tendresse de son fiancé n’a pas pu la distraire. Non…Rien ne pouvait distraire Louise de ce compréhensible chagrin, une peine que Renaud ne peut pas comprendre.
Il y a pourtant dans cette suite qui accompagne Louise un homme qui sait. Et cet homme est derrière elle en cet instant où elle observe la capitale du Duché depuis l’une des plus belles chambres du palais. La nuit est tombée depuis longtemps, l’écrasante majorité des courtisans s’en est allée rejoindre leur hôtel particulier ou leurs appartements au sein du palais qui s’est éclairé de longues torches disposées dans les couloirs et dans les cours, il n’y a plus que le bruit des pages et des laquais, ceux des gens d’armes qui circulent à pas réglés…

- Dame Louise, dit Enguerrand de sa belle voix grave.

Elle ne répond rien, le cœur sans doute un peu trop gros et un peu trop lourd pour seulement prononcer une parole qui ne sera pas troublée par l’émotion qui l’étreint.

- Dame Louise…, insiste le maître d’armes, inquiet.

La châtelaine ferme les yeux un bref instant puis se tourne vers Enguerrand.

- La journée a été difficile pour vous, je le sais. Je vous connais depuis longtemps…

Louise inspire profondément et expire de même tout en observant le digne chevalier qui est si inquiet pour elle et qui a un sourire doux, en cet instant, avisant la robe, le manteau, les parures qu’elle porte. Une lueur malicieuse éclaire alors soudain son visage.

- Vous rappelez vous comment nous avons occupé nos soirées et certaines de nos nuits lors de votre premier voyage qui nous mena jusqu’en Estrevent ?

La jeune femme opine simplement de la tête, toujours silencieuse. Bien sûr qu’elle le sait.

- Alors…, il s’incline et lui tend la main, peut-être que cela vous permettrait d’envisager les choses sous un angle plus positif. Ou à tout le moins de vous dépenser. J’ai repéré une salle d’arme, celle qui est la plus éloignée, au Nord. Qu’en dites-vous ?

Et pour la première fois de la journée, un sourire se dessine sur les jolies lèvres roses.



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Plus tard, dans la dite salle d’armes, le bruit caractéristique de deux lames qui s’entrechoquent de manière régulière se fait entendre. Ainsi qu’elle le fait partout où elle se rend, Louise s’entraîne là où elle le peut, en évitant toutefois les lieux trop fréquentés. Depuis la mort de son père il y a déjà de cela quatre années, la châtelaine a gagné en souplesse, en précision et en agilité, mais ce n’est pour autant qu’elle s’estime meilleure ou exceptionnelle. Non, elle sait que c’est un apprentissage long, qui demande de la rigueur et beaucoup d’endurance, choses qu’elle fortifie chaque jour un peu plus, à son rythme.

La perspective de devenir Duchesse d’Erac ne change strictement rien à sa façon d’appréhender le monde. Il vaut mieux se battre, épée à la main, plutôt que se cacher derrière d’autres et potentiellement mourir en lâche.

Les quelques soldats présents ont bien entendu tenté de les dissuader tous les deux mais l’insistance d’Enguerrand conjuguée au nouveau statut de Louise ont eu le dessus. Certains de ces messieurs ont quitté la salle d’armes, mécontents, d’autres sont restés, amusés.

Les cheveux attachés en tresses collées près du crâne, portant un habit simple de braie, de chemise et d’un simple justaucorps de velours marron, Louise fait glisser souplement ses bottes sur le carrelage sous la férule d’un Enguerrand exigeant et méthodique, ne portant aucune attention à qui les regarde et les écoute. Il sait que Louise a besoin de se dépenser et que c’est le seul moyen de lui faire oublier les noires pensées qui pèsent si lourd sur son cœur.


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Jérôme de Clairssac
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeJeu 23 Juin 2022 - 19:08


Les jours se succèdent et se ressemblent pour Jérôme depuis tellement longtemps que le mot routine est bien choisit. Pourtant, ce n'est pas le cas du tout, puisqu'il part régulièrement à la chasse aux gobelins et des fois son groupe en trouve, des fois non, ce qui fait que rien n'est pareil, mais c'est le style de vie qui est répétitif. Depuis qu'il a sauvé une jeune femme d'Alonna, il à continué son chemin, espérant toujours retrouver Aline, la femme de sa vie, mère de ses quatre enfants, mais voila maintenant plusieurs années qu'il la cherche et les chances de la retrouver sont plus que minimes, aucune même aux-dires de son entourage, pourtant il ne peut se résigner. Voyage, traque de gobelins, sécurisation de la frontière avec les Wandres, et entrainement encore et encore, peaufinant son art à son paroxysme. Les cauchemars sont incessants, ces derniers qui le hantent chaque nuit, le réveillant recouvert de sueurs, et auxquels il tente de palier par plus d'entrainement, pour trouver la quiétude dans l'épuisement, mais rien n'y fait. Il ne trouve plus aucun adversaire dans ses trois châtelainies, les meilleurs guerriers s'étant battus contre lui à tellement de reprises qu'il les connait par cœur, et même à plusieurs en même temps, tous contre lui. Sa maitrise est reconnue de tous ceux qui le côtoie, et son aura de guerrier, couplé à ses exploits lors de ses nombreuses campagnes, ne sont pas surfaites. Toujours en première ligne ou il semble qu'il soit impossible à tuer, il a naturellement le respect, voir la crainte, des gens qui l'accompagnent quand il combat. La réalité est loin des entrainements, mais il survol tous les défis qu'il rencontre sur les champs de bataille, au prix de quelques cicatrices tout de même.

Un évènement vient soudainement chambouler tout cela, quand un courrier invite la noblesse au couronnement du Roy. Malgré son statut de simple châtelain, il reste maréchal du nord pour la couronne, et son devoir est donc d'y aller, et c'est ce qu'il fait. Il se rend à Diantra, à l’hôtel particulier de sa famille du temps ou il était encore à Etherna, un temps qui lui semble si loin dorénavant, toujours meurtrit et hanté par les conséquences que ses actes ont eu. Le jour fatidique, rien ne se passe comme prévu, alors que Néera, la déesse qu'il chéri depuis toujours fait une apparition par le biais de la Grande Prêtresse, afin de dévoiler un fait qui atterre tout le monde. Le jeune Bohémond n'est pas Bohémond du tout, une imposture ayant mis le bébé à la place du véritable héritier qui est mort dans sa prime jeunesse. Mais la bienveillante à veillé, et elle explique que le corps est conservé depuis tout ce temps et qu'il faut mettre en place une quête pour le retrouver, ce que fait le Régent immédiatement. Il se recueille, priant pour la réussite de l'entreprise, et remerciant sa protectrice, lui demandant une énième fois de l'aider à retrouver sa bien aimée.

Suite à ce couronnement avorté, Jérôme retourne au nord, il ne s'était pas inscrit au tournoi qui a décidé des preux qui partiraient à la recherche de sa Majesté. De nouveau à Serramire, il reprend sa routine inlassable. Naturellement, en bon vassal, gardien des frontières, il se rend à la capitale ducale pour rendre compte de ce qu'il a trouvé concernant les dangers potentiels envers le Duché. Il apprend qu'un Duc, celui d'Erac s'il a bien comprit, se trouve également dans les murs de la citadelle, un fait étonnant puisqu'il n'avait pas entendu parler d'un tel évènement, ce qui aurait dû l'être étant donné le prestige d'une visite d'un Pair du Royaume. Mais cela ne le concerne pas plus que cela puisqu'il ne rend pas toujours compte au Duc de Serramire en personne, donc il ne le dérangera pas.

Le soir arrive, puis la nuit, et après s'être de nouveau réveillé en sursaut au milieu d'un cauchemars, il se lève, s'habille, et il décide de se rendre dans la salle d'arme afin de s'entrainer, et s'épuiser physiquement avant de retenter de dormir. Alors qu'il s'y rend, les gardes présents le saluent, connu de tous puisqu'il se rend dans cette salle à chacune de ses visites. Le bruit caractéristique d'armes s’entrechoquant lui parvient alors, l'étonnant en raison de l'heure tardive. Les gardes serramirois présents au sein de la salle semblent amusés, et il comprend pourquoi lorsqu’il voit enfin ce qu'il se passe. Une femme s'entraine avec un homme, chose peu commune, rarissime même étant donné le nombre de personne féminine s'adonnant aux armes. Une femme, jolie d'après ce qu'il voit à cette distance, et vêtue ainsi, suant et les vêtements se collant, il comprend l'amusement des hommes présents. Amusement, et même perversion puisqu'ils s'hésitent pas à se rincer l’œil tout simplement.

Jérôme interroge les gardes qui lui annonce qu'il s'agit de la Dame de Fernel, Louise de son prénom, et de son maitre d'arme. Une noble, voila qui est encore plus étonnant en ce qui concerne l'exercice qu'elle pratique. Il observe un peu, et il doit bien admettre qu'il est surpris par les compétences de la châtelaine. Il l'a déjà rencontré lors de visite à Fernel, mais il ne lui a jamais parlé plus que quelques banalités d'usage. La maitrise de son maitre d'arme est aussi intéressante, très intéressante pour Jérôme qui n'a pas trouvé un adversaire depuis si longtemps.

Au bout de quelques temps à suivre les mouvements de ce duo, impressionné il doit bien l'avouer par le talent de la jeune femme qui semble s'être entrainée avec assiduité depuis un certain temps pour en arriver au niveau de maitrise qu'il constate, Jérôme se décide à descendre les rejoindre. Une épée et une hache ceignant ses côtés, la première sur son flanc gauche et la seconde de l'autre côté, il se retrouve rapidement aux cotés des deux protagonistes, accaparés par leur entrainement, et apparemment occultant ce qu'il se passe autour. Il toussote légèrement pour attirer l'attention

"Bonjour ma Dame"

Il fait une révérence, et un signe de tête à son partenaire, ne sachant pas comment saluer l'homme d'arme qui, de ce qu'on lui a dit, n'est pas noble. Non pas que cela le dérange, il a l'habitude de séjourner avec les soldats puisqu'il se bat en première ligne, juste il a toujours du mal pour les salutations. Quand il reprend il s'adresse d'abord aux deux mais son regard est dirigé vers enguerrand quand il soumet sa question

"C'est un bien beau spectacle que vous nous fournissez. Est ce que vous me feriez l'honneur d'échanger quelques passes avec moi."

Il n'est pas sexiste, mais il n'a pas l'habitude de combattre une femme, et jamais une noble.


Dernière édition par Jérôme de Clairssac le Lun 4 Juil 2022 - 18:17, édité 1 fois
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeSam 2 Juil 2022 - 7:13


La perspective de devenir Duchesse d’Erac ne change strictement rien à la façon qu’a Louise d’appréhender le monde, un monde dangereux où la mort peut survenir à chaque instant dès qu’elle passe les murs épais des citadelles, châteaux ou forteresse qui l’abritent à chaque déplacement. Brigands, Gobelins, et même d’autres ennemis bien plus lointains mais bien plus téméraires et vindicatifs tels les Eldéens, peuvent à tout moment survenir. Selon sa façon de percevoir ce monde, chaque femme, qu’elle soit de noble sang ou simple paysanne, devrait pouvoir se défendre elle-même même s’il est de tradition de laisser les hommes porter épées, dagues ou haches. Une femme qui se bat, c’est très rare, cela ne veut pas dire que cela ne peut pas exister et pour ouvrir les consciences sur ce point très précis de la défense et de la manipulation des armes par une femme, il n’y a rien de mieux qu’une noble dame qui pratique, au regard de tous, en la capitale d’un duché, au sein même du palais ducal. Même si elle ne s’est jamais réellement cachée, elle a toujours pris de grandes précautions, à Fernel ou ailleurs, afin de ménager les susceptibilités. L’orgueil masculin n’est pas une légende, leur territorialisme en matière d’armes non plus – surtout au Nord -, il lui suffit de voir, entre deux mouvements, les sourires moqueurs, les regards de ces gardes restés pour de très peu nobles raisons. Maintenant qu’elle est officiellement la fiancée de Renaud d’Erac, ces regards et ces sourires glissent sur elle comme la feuille morte tombant sur un lac gelé.

Le frôlement glacial d’une lame effleurant sa chemise au niveau de son bras gauche suspend un instant l’échange. Enguerrand vient de froncer les sourcils.

- Touchée au bras. Dame Louise…, sermonne-t-il, très mécontent.

Louise inspire et expire, reprenant son souffle, bien campée sur ses deux pieds.

- J’ai été distraite, explique-t-elle simplement.

Un ricanement s’élève, deux gardes sortent de la salle, alors qu’un homme s’avance vers eux. Enguerrand et Louise tournent la tête au même instant afin de saluer celui qui ne se présente pas mais que Louise reconnait. Un seigneur Serramirois et non des moindres.

- Seigneur de Clairssac, salue-t-elle simplement en hochant la tête, sans plus de cérémonie. C’est un plaisir de vous revoir.

Ils se sont déjà rencontrés à Fernel mais n’avaient jamais eu de réelles conversations. Quoiqu’il en soit, la réputation du Maréchal du Nord n’est pas à faire en matière d’armes. S’il y a quelqu’un qui maîtrise ce sujet, c’est bien lui. Et l’entendre dire qu’ils fournissent « un beau spectacle » est encourageant mais non moins sujet à interprétation. L’épée toujours à la main, la châtelaine a un regard pour Enguerrand qui semble soudain pris entre deux feux. Louise a un sourire tranquille pour rassurer son maître d’armes.

- Dame Louise ?, demande-t-il à la châtelaine.

La jolie brune observe les deux hommes, un léger sourire de connivence sur les lèvres. Ils ont à peu de choses près le même âge et la même passion des armes. Loin de s’offenser de la demande faite à son maître d’armes plutôt qu’à elle, elle songe davantage à la leçon qu’offriront ces deux guerriers. Tout est bon à prendre, les techniques, les maîtrises, les déplacements et Louise apprend vite. Très vite.

- Seigneur de Clairssac, je vous présente mon maître d’armes, Enguerrand Lagarde, chevalier de Fernel, dit-elle d’une voix douce en désignant le digne combattant qui s’incline. Il saura répondre à vos attentes, je n’en doute pas un instant.

Louise est déjà en train de s’éloigner pour déposer son arme sur une table et ensuite prendre place sur un banc, un chiffon à la main. Assise, elle éponge son front et sa nuque, alors qu’en face, les deux hommes sont en train de se préparer. Soudainement, les choses semblent devenir plus sérieuse pour les quelques gardes restants qui cessent de sourire, les yeux rivés sur le duo armé.

Enguerrand s’incline devant Jérôme.

- Monseigneur, désirez-vous effectuer quelques passes d’échauffement ? Vous venez d’arriver, pas moi, dit-il d’un air soucieux.
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Jérôme de Clairssac
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeLun 4 Juil 2022 - 18:16

Jérôme grimace lorsque la Dame se fait toucher au bras, il ne relève pas, et n'entend d'ailleurs même pas les ricanements des soldats présents, toute son attention étant fixée sur les deux personnes dans l'arène. Un léger pincement aux entrailles le prend et disparaît immédiatement. Il sait ce que ce genre de touche fait sur un champ de bataille. Un mort de plus ou un estropié qui ne pourra plus subvenir aux besoins de sa famille. Et c'est à cela que sert les entraînements, à prends des coups qui n'ont pas de conséquences, et qui serviront sans doute pour une bataille à venir. Il s'astreint quotidiennement à ces exercices, toujours plus ardus si possible, ou au moins équivalent. Il en impose aussi à ses soldats et aux miliciens lorsque leurs tâches le permet.

Il ne relève pas non plus le titre que la Dame de Fernel lui donne, alors que lui ne s'est pas plié au protocole. Depuis qu'il avait abdiqué, il s'était de plus en plus isolé au sein de ses trois châtellenies, tout entier pris par ses tâches et le désir d'endurcir ses hommes afin d'en perdre le moins possible. Il s'était toujours inquiété des pertes, minimisant autant que possible celles-ci dans toutes les campagnes qu'il avait entrepris. Il avait donc côtoyé de moins en moins la noblesse, outre les petits Seigneurs sous sa suzeraineté, et de plus en plus les roturiers. Il avait bien entendu conservé tout son savoir en matière d'étiquette, mais la, il se trouvait dans un lieu bien peu propice au protocole, et l'excitation montait au fur et à mesure que les secondes s'égrainaient.

Il remarque la dualité du maître d'arme, prit entre son envie et son devoir, qui demande la permission à sa suzeraine. Dans l'attente de sa réponse, Jérôme se tourne vers Louise, un regard qui en dit long sur son expérience, mais aussi interrogateur, un brin implorant pour l'aval à cet échange. Les maîtres d'armes sont, en raison de leur métier, aguerris en matière d'arme, avec des techniques poussées, ce qui les rend très intéressants. Plusieurs fois déçu, il devait l'admettre, par quelques uns qui avaient une réputation surfaite, il avait été conquit par la remarque, et l'expression que celui-ci avait faite à son apprentie après l'avoir touché, et qui en disait long sur ses exigences, promesse d'un homme de talent, son âge laissant entrevoir un savoir non usurpé.

Enfin la Dame donne son accord, ce qui accroît encore la boule au ventre qui ne manque jamais de prendre Jérôme quand un combat se propage, même un entraînement. Cela ne le dérange bien entendu jamais, ayant maîtrisé depuis fort longtemps le stress et tout ce qui pourrait le gêner en matière d'émotion

"Dame de Fernel, je vous remercie de nous permettre ce duel, je ne doute à aucun instant de votre maître d'arme, et je suis certain qu'il vous fera honneur"

L'emploi du mot duel doit mettre la puce à l'oreille d'Enguerrand qui doit comprendre que son prochain adversaire ne prend pas cela à la légère, tout entraînement que ce soit. Jérôme se tourne de nouveau vers celui qui ne nomme donc Enguerrand, un chevalier, et il le salue en retour du sien

"Je vous remercie pour l'honneur que vous me faites, je ne cracherais pas sur quelques passes en effet. Me permettrez vous de combattre avec une arme dans chaque main, comme vous voyez mon équipement, ou préférez vous un échange plus conventionnel ?"

Jérôme ne peut pas utiliser ses armes, parfaitement aiguisées et prêtes à l'emploi. Après une réponse affirmative, il se dirige donc vers la même table que Louise, pose les siennes afin qu'elles ne gênent pas durant l'affrontement et il adresse quelques mots assez bas à la châtelaine

"Il semble vous avoir bien formé, votre adresse m'a étonné, en bien"

Il prend quelques épées qu'il soupèsent pour s'assurer de leur bon équilibrage, et il fait de même pour la hache, afin de choisir un équipement qui lui convient. Une fois cela fait, tout en revenant vers Enguerrand à pas très lents, il s'adonne à quelques moulinets pour étirer ses bras, et les articulations de ses épaules. De haut en bas, en diagonal puis en forme de huit jusqu'à se retrouver à hauteur de son partenaire. Il se met en garde, l'épée dans sa main droite et la hache dans la gauche

"Allons y !"

Il salue de nouveau avec son épées pour marquer le début, et tout en disant ses mots, mais sans prendre en traître le maître d'arme, il s'avance et porte un coup d'épée de taille, assez lent afin d'entamer le début d'échanges qui serviront à l'échauffer. Au fur et à mesure, les mouvements s'accélèrent mais toujours prévisibles jusqu'à ce qu'il se sente suffisamment échauffé. Il rompt alors, reculant pour se mettre à distance

"Je suis prêt, et vous Enguerrand ?"

Tout au long de cet échauffement, le visage de Jérôme à changé, devenant plus dur, plus sérieux. Il a profité de ce temps pour souffler et faire le vide intérieur. Duelliste depuis son plus jeune âge, il sait après toutes les batailles qu'il a livré qu'un combat sur un champ de bataille n'a rien à voir avec un duel, même à mort. Il peut fixer toute sa attention sur son adversaire, et ne pas gaspiller d'énergie à surveiller ses arrières ou ses flancs, la ou une vrai bataille pouvait voir plusieurs ennemis vous tomber dessus, obligeant à garder une attention constante à tout ce qui vous entoure.
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeJeu 7 Juil 2022 - 19:57


- Je n’ai jamais douté de mon maître d’armes et ami, Seigneur de Clairssac, répond-t-elle avec un sourire particulièrement attendri pour le quadragénaire qui la remercie d’un bref mouvement de la tête.

Enguerrand est plus mesuré que ne l’est le noble sang qui lui offre cette fantastique opportunité. De manière générale, il montre très peu ses sentiments, gardant en toutes occasions le regard sévère, l’air distant. Il n’est guère friand des démonstrations, non pas qu’il déteste cela, mais parce qu’il n’en a pas l’habitude. Du moins, les sentiments d’Enguerrand s’affichent différemment de ce qui est communément admis. En cet instant où il s’apprête à combattre un adversaire extrêmement qualifié, il demeure parfaitement serein, calme et posé, le regard bleu glacier se posant ici et là sur le corps de Jérôme de Clairssac, autant pour mesurer ses chances que pour voir où se situent ses éventuels points faibles. La façon de se déplacer, de tenir les armes, de les orienter aussi, tout cela donne des indications précieuses à Enguerrand qui prend le temps de boire un peu d’eau et d’éponger sa nuque tout en songeant à son adversaire. Un noble sang dont la réputation martiale n’est plus à faire, pratiquement une légende parmi les gens d’armes…Une solide éducation dans la plus pure tradition du combat à l’épée…Des mouvements et des gestes issus d’un apprentissage quotidien et d’une expérience indéniable sur les champs de bataille…Voilà ce à quoi songe le quadragénaire avec un sourire.

- Je vous laisse le choix des armes, Monseigneur, dit Enguerand, posément.

Un duel. Celui qu’il va affronter ne va pas lui rendre la tâche facile. Il a un regard pour Louise qui n’en perd pas une miette, jaugeant à son tour le seigneur de Clairssac de ses grands yeux noisette plein de questions. Enguerrand a ses chances mais celui qu’il va affronter n’est pas le premier venu. Elle s’inquiète, légitimement d’ailleurs, mais un coup d’œil sur le chevalier de Fernel la rassure. Il est exactement avec Jérôme comme il est avec elle, patient, posé et observateur.

La petite brune esquisse un sourire chafouin au petit compliment du châtelain. Elle n’a pas un maître d’armes mais deux. Et le second lui a enseigné des mouvements et passes d’armes bien loin des standards péninsulaires…

- Vous me flattez, Seigneur de Clairssac, répond-t-elle simplement, croisant ses mains sur ses cuisses.

Lorsque le châtelain revient près de lui et se met en garde, une arme en chaque main, Enguerrand, en garde médiane de la main droite, l’autre main servant habituellement de contre poids, bloque rapidement le premier coup, en souplesse. Le mouvement est fluide, les positions sont parfaites et le bruit mat des armes émoussées s’entrechoquant pour la première fois semblent éveiller l’intérêt de tous les présents qui font désormais silence. Il n’y a plus dans la salle d’armes que le bruit des bottes qui dansent souplement sur les dalles de pierre froide, le lent crépitement de torchères qui produisent une âcre fumée, celui de deux respirations lentes et profondes, masculines, accompagnant le son des armes qui se parlent, se répondent, en des gestes maintes et maintes fois répétés, l’un par son expérience, l’autre par l’enseignement qu’il a reçu.

Le visuel qu’ils offrent est beau. Ils n’ont pas le même rang mais ils ont au cœur la même passion et cela se ressent dans la fluidité des gestes, la fermeté des regards échangés, chacun refusant de céder son terrain en un échange parfaitement synchrone. Louise, elle, regarde cela sans ciller, la flamme du novice luisant au fond de ses prunelles noisette. Les occasions telles celles-ci sont extrêmement rares. L’apprentissage est d’autant plus précieux ! Elle connait presque par cœur les réactions d’Enguerrand mais pas celles de Jérôme et, à première vue, il lui semble que Jérôme de Clairssac est bien plus agressif que son maître d’armes. Agressif et pugnace. Il teste les limites, il tente des coups, des diversions, ce que ne manque pas de noter Louise. Enguerrand combat pour le plaisir d’une rencontre d’exception, Jérôme combat pour gagner et cela aussi se ressent, à chaque instant un peu plus.

Et il ne s’agit que de l’échauffement…Lorsque le châtelain rompt et s’éloigne, Enguerrand est conscient de tout ce que vient de remarquer Louise. Et pourtant, il sourit toujours, tranquille et calme, la main droite fermée sur la fusée bandée de cuir souple. Les yeux agrandis par la surprise, Louise perçoit alors un mouvement chez Enguerrand, quelque chose d’assez inhabituel, assez en tout cas pour l’alerter.

Enguerrand vient de sourire.

- J’ai bien cru qu’il vous faudrait quelques minutes supplémentaires pour vous échauffer Monseigneur, dit-il simplement, volontairement taquin. Dame Louise est en garde plus rapidement que vous.

La châtelaine vient de rougir jusqu’au front. Mais à quoi joue-t-il ?

- En garde !

Estomaquée, Louise voit alors Enguerrand traverser le court espace qui les sépare, en marchant, en garde pendante, les deux mains sur la fusée de son arme. Le premier coup s’envole, de taille, avec toute l’amplitude d’une garde pendante augmentant la vitesse et la force d’un impact que Louise sait d’une grande violence.

Le cœur de la châtelaine bat à toute vitesse.

Elle vient d’oublier Arnaud de Brochant et les déplaisants moments de cette noire journée.
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeLun 11 Juil 2022 - 18:33


Auparavant, Jérôme était plutôt fin, avec une musculature sèche, misant plus sur la rapidité que sur la force. Bien qu'étant resté assez fin, sa musculature s'est bien développée à force de campagnes et de batailles, même s'il est loin des mastodonte que l'on peut voir dans certaines armée. Il a donc pris légèrement en masse, perdant un tout petit peu en vitesse, mais l'ayant tout de même bien conservé comparativement à beaucoup, encore grâce à tous ses entraînements. Il voit bien Enguerrand le regarder de la tête aux pieds, le jauger, tout comme lui même le fait d'ailleurs. Le Maître d'Arme est plus grand que lui, pas énormément mais il faut remarquer que ce qui n'est pas fréquent, et surtout il aura donc plus d'allonge que le châtelain. Mince, sec, pour sur que sa rapidité doit être au rendez vous. Les mots que Louise prononcent marque son respect total envers son chevalier, ce qui montre qu'elle n'est pas de ceux qui prennent de haut les gens de plus basse extraction, une qualité rare que Jérôme apprécie chez les Seigneurs qui en sont dotés. L'observation d'Enguerrand démontre, au premier abord, quelqu'un de tempéré, presque froid, calculateur du moins au niveau d'un duel. Son regard scrutateur semble rechercher toutes les informations possibles sur son adversaire. Cela pourrait même déstabiliser avant même le début, mais le Seigneur de Froisssard n'en ai pas à son premier duel, et cela sans compter les multiples batailles réelles qu'il a affronté.

La tension est déjà palpable et alors qu'aucun coup n'a encore été porté, le duel à déjà commencé, psychologique pour le moment. Jérôme n'a pas pu les observer très longtemps depuis son arrivé, et c'est donc une page vierge que lui offre son futur adversaire. La réputation du Maréchal n'est plus à faire, et cela peut en imposer, lui donner un avantage, mais en regardant l'homme qui lui fait face, il est certain que ce n'est pas le cas. Il semble être plutôt de ceux qui apprécient le défi, et qui va tout donner, sans aucun obstacle, mesuré, et cherchant toutes les ouvertures possibles qui lui seront offertes pour frapper. Il faudra être sur ses gardes, et ne pas être présomptueux, mais heureusement, ce n'est plus un trait qui caractérise Jérôme. Cela l'était assurément lorsqu'il était plus jeune, sur de lui, et pleins de certitudes, mais l'expérience douloureuse que la vie lui a donné, couplé aux combats qui ont maintes fois mis sa vie en péril, il a évolué et perdu ce trait qui lui aurait sans nul doute apporté la mort sur le champ de bataille, surtout lorsqu'il s'est aventuré en première ligne.

L'échauffement est une nouvelle étape d'observation qui débute, et tout en faisant fonctionner ses muscles, Jérôme ne manque pas un seul mouvement de celui qui lui fait face. Les positions qu'il a sont parfaites, ce qui accroît l’intérêt du châtelain. Il ne remarque à aucun instant les gens qui les observent, ayant occulté cela de son esprit, entièrement focalisé sur Enguerrand, analysant le style qu'il lui offre en opposition. Ce n'est qu'un échauffement, mais tous ceux présents, et connaisseurs bien entendu, ne manqueront pas de relever que la qualité est déjà au rendez vous. Un combat passionné, et passionnant s'annonce devant eux, et ils sont sans nul doute chanceux d'y assister, pour une fois presque heureux d'avoir été de garde. Pas de rang, pas de titre, juste deux hommes qui s'affrontent sur un pied d'égalité. Le spectacle qu'ils offrent est hypnotisant, et ils n'ont pas encore débuté les vrais échanges.

Enfin prêt pour le véritable duel, Enguerrand lance une pique humoristique sur le fait que Louise est échauffée plus rapidement que lui. Serait-ce une tentative pour déstabiliser le châtelain ? Vrai ou pas, cela n'est pas important. Enfermé dans sa bulle de concentration, Jérôme ne manque pas de répondre tout de même

"C'est que je veux savourer chaque instants de notre duel, et comme nous avons tout le temps devant nous, je ne suis pas pressé."

Il retourne son sourire à Enguerrand et lorsque celui-ci annonce le début de l'échange, il se met en garde, regardant celle tombante de son adversaire qui s'avance vers lui pour donner le premier coup. La force pure n'est pas la meilleure qualité pour un épéiste, agilité, rapidité de réflexion, concentration et endurance sont primordiales, tout comme la technique, et cette dernière, les deux hommes n'en manquent assurément pas. Le coup que lui porte Enguerrand de ses deux mains est rapide, mais puissant également, sans doute pour tester à son tour son vis à vis alors que jusque la il a servit pour l'échauffer. Un coup lourd et violent qu'il aurait été judicieux de dévier. Pourtant, joueur et désireux de s'amuser aussi, Jérôme, en position de garde, décide de le parer. Le fait d'avoir deux armes, l'interdisant de manier sa bâtarde à deux mains, pourraient le pénaliser, mais il croise sa bâtarde et sa hache en hauteur au dessus de son visage, recevant le coup à l'intersection de celles-ci. Dire que le coup est dur est un euphémisme, il fait vibrer les deux lames, se répercutant dans les bras tellement il est violent. Sans s'en rendre compte, absorbé par sa concentration, Jérôme sourit de plus belle, mouvement qu'il fait instinctivement, heureux de ce qu'il se passe. Ils viennent à peine de se rencontrer, mais le peu de ce qu'il a observé assure Jérôme de l'habileté d'Enguerrand. Il va se régaler.

*ho que le combat va être plaisant !*

Une fois le coup encaissé comme si de rien n'était malgré la violence, juste pour la façade, Jérôme effectue un bon en arrière afin de prendre de la distance. Dans la foulée, il s'élance, faisant une ballestra. Le talon de son pied avant frappe le sol afin d'essayer de déstabiliser son adversaire, cherchant une réaction de surprise, avant de se jeter en avant et d'entamer une fente. Cette dernière tout juste terminée, sans laisser aucun répits, il ramène son pied avant pour être de nouveau en position de garde et il redouble sa fente. Ce geste est des plus techniques et absolument pas à la porté de tout le monde, il finira de jauger l'homme qui lui fait face puisque s'il est touché, le combat est terminé, et dans le cas contraire, c'est que sa technique est irréprochable.

Il est à noter, que les mouvements de Jérôme ont radicalement changé, comme si l'homme qui s'échauffait et celui qui se trouve face à Enguerrand n'étaient pas les mêmes. Pour sur qu'il avait caché son jeu afin de ne pas dévoiler ses véritables techniques. Plus souple, et plus félin dans ses déplacements, une rapidité qui n'a rien à voir avec les coups de tout à l'heure, cela peut aussi surprendre l'homme qui lui fait face.

Les observateurs sont maintenant captivé par ce qu'il se passe devant eux. Ce n'est absolument pas tous les jours qu'ils peuvent voir un "entraînement" de cette qualité. Aucun ne songe à partir, que la fin de sa garde soit effective ou non.
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeMer 20 Juil 2022 - 19:20


Pas de rang, pas de titre, juste deux hommes et leur épée opposées en un cliquètement régulier.

Concentration.
Endurance.
Discipline.

Le ferme échange de regards qui ne se quittent pas un seul instant, jaugeant, évaluant, anticipant chaque mouvement de l'adversaire...Le bruit des pas glissant sur les dalles...Le son des respirations à chaque minute plus profondes, plus rauques, induites par des efforts constants et des déplacements rapides, vifs. Il y a pourtant au milieu de cet échange plein de respect chevaleresque une tension qui ne fait que s'accroître, aucun des deux protagonistes ne concédant son terrain. Et c'est bien ce qui rend ce combat si intense, si captivant pour tous ceux qui y assistent.

Les gardes du palais ducal, assis sur les bancs ou appuyés contre les murs d'épaisses pierres froides, qui chuchotent, commentent, en un bouche à oreille plein de respect.

Cet homme alerté par le bruit des lames et par la rumeur colportée par un garde qu'une dame s'entraîne dans la salle nord, un homme armé portant les armes d'Erac, celles de l'Ordre du Merle, et qui est soigneusement tapi derrière une colonne, à tout observer.

Louise, enfin, seule sur son banc, l'œil luisant, le sourire aux lèvres, tout le corps animé par cette même flamme, cette même tension palpable parmi les soldats. Jamais elle n'a vu Enguerrand se battre de cette façon. Il est rapide, élégant et pourtant brutal et particulièrement rude à la frappe. Elle comprend alors qu'il se maîtrise parfaitement quand il est face à elle afin d'éviter de la blesser, ce qu'elle ne manquera pas de lui faire remarquer par après. En son cœur, il y a pourtant une immense fierté d'apprendre cet art d'un tel homme qui sait rester humble en toute circonstance et qui a bien plus de noblesse que certains seigneurs qui ont déjà croisé sa route. Toute l'affection et l'estime de la chatelaine à l'endroit de son maître d'armes vient d'augmenter. Il n'affronte pas n'importe qui et pourtant il ne cède rien, absolument rien, réussissant à placer le noble sang, à deux reprises, en une fâcheuse position.

L'adversaire est redoutable. Rapide. Rusé. Il a d'autre méthodes, différentes mais tout aussi efficaces. Une arme dans chaque main, Louise convient qu'il est particulièrement impressionnant. Ainsi que le lui a appris Enguerrand, elle regarde la façon de se déplacer. Les points faibles. Le jeu de jambe, tout aussi important que la prise sur l'arme.

Le combat prend pourtant une tournure plus rude encore quand le châtelain utilise soudain la courbure inférieure de sa hache pour crocheter l'épée d'Enguerrand. Louise se lève en voyant la manœuvre, ainsi que deux ou trois autres soldats tout aussi attentifs. Le maître d'armes fronce les sourcils. La rapidité de réaction est vitale dans un cas comme celui-là. Soit le crochetage fonctionne et l'ennemi est désarmé, soit le crochetage échoue par une manœuvre de diversion bien précise et le combat peut continuer en donnant l'avantage à celui qui a réussi à désarçonner son adversaire en réussissant à parer le coup.

Enguerrand n'est pas un novice. En percevant le crissement de la hache sur son épée, il effectue une demi-rotation sur lui-même, tout en effectuant un habile mouvement du poignet pour libérer sa lame de l'emprise potentiellement mortelle et un "cling" strident résonne soudain dans la pièce. Libéré de son entrave, il continue sa rotation et effectue une attaque rapide, de taille, sur le bras de Jérôme...qui a en retour exactement le même mouvement au même moment.

Les épées respectives touchent le bras de l'adversaire, rudement, faisant céder les liens qui nouent les chemises, répandant même le sang sur la peau blanche d'Enguerrand malgré la lame émoussée

Enguerrand a un regard pour Jérôme, un regard qui ne faiblit en rien, plein de fierté et de joie à la fois.

- Touché, Monseigneur..., murmure la profonde voix grave dans laquelle on devine pourtant l'émotion malgré la pleine conscience de cette blessure qui saigne à son bras.
- Touché également messire.

Louise, elle, toujours debout inspire un grand coup avant de sourire largement. Ils ont touché en même temps, le duel n'a pas de vainqueur. En son vaste regard noisette, la fierté est totalement visible. C'était l'un des plus beaux combats qu'elle a jamais vu.
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeMer 20 Juil 2022 - 20:03

Un combat est assez souvent rapide, l'un surclasse l'autre ou il y a toujours une erreur qui est fatale, en entraînement comme en combat réel. Il est très rare qu'un duel s'éternise, et c'est pourtant ce qu'il se passe en ce moment dans l'arène de Serramire. Les spectateurs sont admiratifs de ce qui se déroule sous leurs yeux et nul doute qu'ils auront des choses à raconter à leurs compagnons, chanceux qu'ils sont, et aussi du respect envers les deux protagonistes qui se livrent à un vrai spectacle devant leurs yeux. Aucun n'a l'envie de demander à affronter l'un des deux par la suite, se sachant inférieur, à part peut être le soldat d'élite d'Erac, mais Jérôme ne connaît pas l'Ordre du Merle. Des paris commencent naturellement à s'engager, la soldatesque ne pouvant pas résister à chaque occasion qui se présente, et la cote est assez partagée entre les deux. Aucun ne se détache et contre toute attente, le duel s'intensifie encore.

Tout cela, Jérôme ne s'en préoccupe pas, il a complètement occulté son entourage pour se concentrer sur son adversaire, et il sait qu'à la moindre distraction, il aura perdu. De même, il ne laisse pas ce loisir à Enguerrand, qu'il accule autant qu'il le peut. Les pas du châtelain sont assez perturbants, absolument pas conventionnels, et d'aucune école martiale connue. En avant, en arrière, marchant, bondissant, pas chassés, croisés, tout y passe, et pouvant rappeler un félin sauf qu'il a deux jambes. La rapidité des mouvements des deux est époustouflante, trop rapide même pour certains, mais chacun attaque et défend, ne cédant rien.

Yeux dans les yeux, ne voulant rater aucun mouvement, anticipant autant que possible et cherchent à prendre son adversaire par surprise, tout y passe. Jérôme s'amuse, et cela faisait fort longtemps que ce n'était pas arrivé, il n'avait plus souvenir de la dernière fois, et cela faillit le perdre. A deux reprises, le Maître d'Arme prend l'ancien Baron par défaut, l'obligeant à un mouvement désespéré, heureusement réussit, pour éviter une touche. La quote s'envole, les gens misant soudain plus sur le fernelois. Malheureusement pour eux, c'était sans compter sur les compétences de Jérôme. Il se reconcentre, son champ de vision diminuant pour n'avoir que son compagnon d’entraînement en ligne de mire. Son regard est surprenant pour qui le regarde, semblant presque hypnotique. Sa respiration, alors qu'elle devrait devenir plus haletante avec l'effort, se fait plus profonde, encore et encore au fur et à mesure que, sans comprendre comment cela fonctionnait, il entre dans une transe, la première étape vers une situation qu'il n'aime pas, mais qu'il ne contrôle pas, et qu'il ne voit d'ailleurs pas venir. Ses coups deviennent alors plus violents encore, et étonnement encore plus rapides, ce qui devrait être impossible.

Les paris ont cessés, non pas qu'ils ne désirent plus en faire, mais ils sont tout simplement admiratifs et subjugués par ce qu'ils voient. Plus personne ne parle, tous concentrés, la bouche ouverte pour certain, pensant que les mouvements qui sont exécutés sont tout bonnement impossibles.

Juste avant de céder à ses pulsions guerrières, Jérôme utilise soudain une technique qui l'a souvent fait gagner. D'habitude il s'en sert pour retirer un bouclier, plantant sa hache et l'écartant d'un geste brusque et brutal avant de planter son épée. Alors que c'est le tranchant qui doit servir, cette fois ce n'était pas le cas, Enguerrand n'ayant pas de bouclier, et la manipulation s'avére dangereuse. Le but est de coincer la lame de l'épée bâtarde de son adversaire derrière la courbure de sa propre lame, celle de sa hache, et de la crocheter, l'écartant, voir la faisant voler des mains de son utilisateur, et laissant le champ libre pour son épée. Malheureusement pour lui, le Maître d'Arme est à l'apogée de son art, ou si ce n'est pas le cas, il est à un très haut niveau d'expertise. Grâce à une rotation, suivit d'une autre, il parvient à bloquer le coup, et garder son arme en main. Cette prouesse aurait normalement du lui donner un avantage certain, surprenant son adversaire par la qualité de son mouvement. Mais la rapidité d’exécution de Jérôme et sa concentration à un niveau tout simplement extraordinaire, lui permet de rebondir sur un coup qui s'avére être le dernier.

Les deux hommes touchent en même temps, au bras, et les mots d'Enguerrand ramènent immédiatement Jérôme à la réalité, qui répond à son tour. Il constate alors que son vis à vis saigne, là où lui a parfaitement contrôlé sa force. Il s'approche alors, lâchant les armes d'emprunts et émoussés qu'il a emprunté. Malgré les armes d’entraînements, Enguerrand est blessé, ce qui atteste de la violence du coup reçu et intensifie encore les prouesses qu'il a exécuté jusque la

"Je vous ai blessé, c'est impardonnable, j'espère que ce n'est pas trop grave ?"

Tout ce qu'il y avait autour refait surface, le brouhaha que la fin du combat engendré arrivant à ses oreilles. Applaudissements, chahut, sifflés, et ceux qui râlent puisqu’aucun n'avait misé sur une égalité.

"Dites moi que ce n'est qu'une égratignure !"

Il ne dit pas cela pour minimiser sa négligence, ou parce que le sort d'Enguerrand l'indiffère, mais parce qu'il espère ne pas avoir blessé trop profondément celui qui lui a offert un si beau combat. Cela fait maintenant bien longtemps qu'il n'avait pas perdu, et encore moins fait une égalité. Il y avait donc encore des défis à relever en ce bas monde, sans mettre sa vie en jeu, cela fait palpiter son cœur qui est rattrapé par les émotions et la fatigue.
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeSam 23 Juil 2022 - 12:40


Enguerrand s'incline avec respect et en se redressant regarde la plaie avant de secouer la tête.

- Il n'y a rien qu'un bandage et un peu de glace puissent apaiser, Monseigneur. Je vous remercie pour votre sollicitude.

Le maître d'armes prend soudainement conscience des personnes alentours, des soldats qui sourient largement, qui applaudissent. Certains d'entre eux lancent des petites bourses de cuir à d'autres qui les reçoivent avec un rire. Il y a eu des paris! Cela amuse considérablement le quadragénaire, un amusement perceptible au frémissement de sa moustache, l'espace d'un instant.

- Tout comme je vous remercie également pour l'honneur dont vous m'avez gratifié. Ce n'est pas tous les jours qu'on peut se mesurer à un homme tel que vous, pour le simple plaisir d'un duel. Vous êtes un soldat remarquable et un épéiste hors pair, tout le monde le sait ici.

Il n'y a aucune flatterie dans ses propos, il n'y a que la conviction et la tranquille assurance d'un homme dont le métier est de se battre et d'apprendre à d'autres à se battre. Enguerrand a beaucoup observé et appris aussi lors de ce fougueux échange mais probablement moins que Louise qui vient de se lever et qui approche les deux hommes. Le regard noisette se pose sur le bras en sang, sans que cela n'éveille en elle la moindre horreur ou le plus petit dégoût. Au contraire, il y a toujours cette fierté en ses yeux.

- Vous vous êtes bien battu, Enguerrand. Allez faire soigner cette plaie, voulez-vous?
- Je dois vous raccompagner avant cela, ma Dame, dit Enguerrand avec un sourire.
- Me raccompagner? Mais...Je n'ai pas terminé mon entrainement

Le regard que Louise lance à son maître d'arme fait pâlir ce dernier. Il vient de saisir son intention et secoue la tête légèrement, pour la dissuader de continuer en cette voie. Pourtant, la châtelaine de Fernel adresse un sourire au seigneur de Clairssac.

- C'était un combat magnifique. Très élégant et fluide. Vous bougiez tous les deux comme si vous dansiez sur le sol, commence-t-elle. Mais...mon maître d'armes est blessé et je n'ai pas terminé ma leçon.
- Dame Louise!, proteste Enguerrand qui est réduit au silence d'un geste de la main de la jeune femme.
- J'ai encore beaucoup à apprendre, énormément...j'en suis parfaitement consciente mais si vous consentiez à échanger quelques passes en ma compagnie, Seigneur de Claissac, vous m'en verriez fort aise. Il n'y a que la pratique qui permette l'apprentissage correct, n'êtes-vous pas de cet avis, Messire?

Elle sourit toujours, l'oeil luisant de cette même flamme qui danse depuis tout à l'heure. Louise sait qu'elle n'a absolument pas la moindre chance en combat singulier contre un tel adversaire. Une pratique quotidienne mais débutée sur le tard ne permettra pas de prendre le dessus, c'est une certitude. Cela ne veut pas dire pour autant qu'elle ne sait pas se battre du tout et comme toutes les personnes dont le coeur est rempli de bravoure et dont la passion des armes est contrôlée par les conventions et les convenances, elle a envie d'en apprendre davantage, d'exceller, de se dépasser. Elle sait tout autant qu'au Nord les Dames qui portent et utilisent des armes sont très loin de faire l'unanimité.

- A moins que vous ne jugiez déshonorant qu'une Dame se mesure à vous, ajoute-t-elle avec un sourire étrange, mi-figue mi-raisin. Alors qu'en dites-vous?

Depuis la colonne située non loin de la porte, le soldat d'élite de l'Ordre du Merle observe la scène, les yeux plissés, intrigué mais aussi embarrassé. Doit-il avertir son Altesse que sa fiancée vient de demander au Maréchal du Nord un échange à l'épée?
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeMar 26 Juil 2022 - 12:31


Heureusement, Enguerrand explique que sa blessure n'a rien de grave, au grand soulagement de l'ancien Baron qui émet un souffle pour marquer son état d'esprit. Lorsque le maître d'arme regarde ceux qui les entourent, Jérôme prend alors également conscience des spectateurs et des échanges de bourses démontrant les paris sur le résultat du duel. Il a l'habitude qu'on l'observe lorsqu'il s’entraîne, c'est le cas dans ses châtellenies, les soldats voulant le voir évoluer et sans doute espérer apprendre de leur observation. Ceux voulant le défier sont toujours présents, mais il s'agit presque toujours des mêmes, ayant assez de volonté, ou pensant l'avoir surpassé, qui s'approchent. Nombre d'autres aimeraient bien, mais n'osent pas, ou savent qu'ils n'ont aucune chance. C'est cela qui rend ce duel encore plus savoureux, puisqu'il ne connaissait pas l'homme avec qui il s'est battu, et le résultat démontre les talents indéniables du serviteur de la Dame de Fernel. Il écoute Enguerrand avant de reprendre à son tour

"L'honneur est partagé, j'avais remarqué votre maîtrise à mon arrivée, mais j'avoue que je ne pensais que vous étiez aussi doué, vous avez dépassé toutes mes espérances. Il me serait agréable de remettre cela, dès que l'occasion se présentera, si vous le souhaiter, et lorsque vous aurez entièrement récupéré, cela va de soit."

Jérôme adorerait recommencer à l'instant même, malgré la fatigue qu'un tel engagement allait inéluctablement prélever sur ses muscles. Malheureusement il l'avait blessé, honte à lui, et il espérait le revoir rapidement

"Si vous n'étiez pas déjà au service de la Dame de Fernel, j'aurais tout fait pour vous débaucher, et que vous veniez avec moi. Vous serez toujours le bienvenue sur mes terres."

La remarque était sincère, et c'est avec un sourire franc qu'il l'annonce, pour prouver la valeur qu'il a trouvé à ses yeux. Et vu le compliment qu'Enguerrand vient de lui faire, nul doute que ce que Jérôme vient de dire doit avoir un impact sur la fierté, méritée, du maître d'arme. Le duel à duré mais il a été beaucoup trop court pour le châtelain qui a tout de même, lui aussi, apprit pas mal de choses sur cet instant.

La Dame de Fernel arrive alors, et il se recule pour les laisser ensemble, ne manquant toutefois rien de leur échange étant donné qu'ils ne se cachent pas. Jérôme a toujours été naïf, personne ne pourra dire le contraire, mais les épreuves que la vie lui a  inculqué l'ont aidé à se soigner. Toutefois, il y a certaines choses pour lesquelles il a encore du mal. Il ne comprend donc pas tout de suite que Louise veut continuer son entraînement avec lui, jusqu'à ce qu'elle lui demande, et ayant entendu la remarque d'Enguerrand, il a comprit que ce dernier trouve l'idée mauvaise. Un peu perdu dans sa réflexion, ne s'attendant absolument pas à cette demande, il répond rapidement

"Vous avez raison, il n'y a rien de mieux que la pratique pour s'aguerrir, la théorie est importante pour poser les bases, mais l'on ne peut la comprendre tant qu'on n'a pas mis en œuvre ce que l'on a apprit."

Doit-il accepter ? Il les a regardé qu'un bref instant, pas suffisamment pour évaluer le niveau de la châtelaine mais le peu qu'il a vu lui a montré une personne compétente. Il la regarde, et malgré le sourire qu'elle affiche, c'est la lueur dans ses yeux qui attire l'attention du Seigneur de Froissart. Et la voilà à insister en appuyant sur l'honneur et la misogynie.

"Déshonorant ? Absolument pas, je ne fais pas parti de ceux qui pensent qu'une Dame doit se contenter de couture et de jeux"

Alice, son épouse, portait l'arc, et elle aimait arpenter les routes, allant à la rencontre des gens et apporter son aide lorsqu'elle le pouvait. Bien qu'il n'avait rien contre les Dames qui préféraient rester chez elles à faire de la broderie ou quoique ce soit, il n'avait aucun préjugé sur les femmes qui désiraient se battre. C'est surtout que c'était plutôt inhabituel. Il y avait malgré tout un dernier frein à lever

"Je serais honoré de vous aider à terminer votre entraînement, je sais aussi retenir mes coups s'il le faut. Mais êtes vous certaine de votre choix ? J'ai tout de même blessé votre maître d'arme, il m'arrive parfois de ne pas mesurer ma force même en me contenant."

Il n'y avait dans ses propos aucun affront à l'encontre d'Enguerrand, ou une quelconque allusion au fait qu'il l'avait surpassé, ou alors seulement en brutalité, ce qui n'était pas des plus glorieux, mais une petite appréhension s'était insinuée en lui, la peur de perdre le contrôle. Il avait aussi parlé de retenir ses coups, il ne s'était pas rendu compte de ce qu'il avait dit, et que cela pourrait porter ombrage à la Dame de Fernel d'entendre qu'il allait se retenir.
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Louise de Fernel
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeVen 19 Aoû 2022 - 20:07


Une flamme de fierté brille un instant dans le regard bleu d'Enguerrand. Être congratulé de la sorte, par un tel homme, n'est pas anodin et l'estime du vaillant maître d'armes envers le Maréchal du Nord vient de considérablement augmenter. Point de fioriture, point de ronds de jambes inutiles, point de flatteries déplacées. Il n'y a que le respect d'un combattant envers un autre et ce respect là, gagné à la pointe de l'épée, est absolument inestimable pour Enguerrand. Pourtant, tout à sa fierté, il garde une attitude parfaitement réservée même si un léger sourire soulève brièvement les lèvres fines.

- Ma fidélité va à la Dame de Fernel, Monseigneur, mais je vous remercie infiniment pour l'honneur dont vous me gratifiez. Je saurai m'en souvenir, répond la voix grave.

Louise, elle, ne manque pas une miette de la conversation qui se tient là, non sans observer les quelques soldats qui se trouvent encore dans la salle, curieux de voir ce qui se profile. Toujours, le soldat de l'ordre du Merle patiente dans un coin, bien à l'abri d'un pillier de pierres nues. Quelle curieuse femme que cette Louise de Fernel, songe-t-il...Il n'a pas d'a priori sur les dames qui combattent, puisqu'il n'en a jamais rencontré, mais comment a-t-elle fait pour séduire le Duc en pantalons, chemise et la lame à la main, ainsi qu'il la voit si souvent? Un pli vient barrer le front du soldat. Non, elle ne ressemble en rien à la précédente Duchesse. Pas plus qu'elle ne ressemble à la mère ou aux soeurs du Duc. Il y a en cette femme quelque chose de sauvage, qui transparait dans chacun de ses gestes, ici, dans cette salle d'armes, comme si elle était en terrain connu et conquis, sûre d'elle, bien plus qu'elle ne le serait en robes, éventail et petits chaussons de velours. Serait-ce ce sentiment de liberté qui se dégage d'elle qui a séduit le coeur de Renaud d'Erac? Lui qui connait les moeurs discutables et toujours cachées de son suzerain ne manque pas de se poser des myriades de questions qui n'obtiennent aucune réponse, alors qu'il jauge la toute petite silhouette de la nordienne qui s'apprête à régner sur Erac. Une silhouette énergique, dynamique, qui approche le Maréchal en une offre qui lui fait écarquiller les yeux.

- Mettre en oeuvre ce que j'apprends est difficile...Peu de seigneurs acceptent de croiser la lame d'une Dame, dit-elle, un vague sourire cynique flottant sur ses lèvres. Quant aux combats, j'étais bien trop jeune pour seulement participer  aux plus récents d'entre eux et j'ai fait en sorte d'éviter ceux qui s'annonçaient en Péninsule...Il ne me reste que le bon vouloir d'un seigneur sans à priori.

Enguerrand suit la scène avec la plus grande attention, pâle comme un linceul.

- Dame Louise, ne pouvons-nous reporter cela à demain?
- Nous partons pour Arétria, demain, répond-t-elle simplement.

Pourtant, le Maréchal du Nord accepte d'échanger ne serait-ce qu'un peu en sa compagnie. Le sourire lumineux de Louise éclaire littéralement la pièce alors que les soldats qui étaient sur le point de s'en aller se retiennent par le bras et reprennent leurs places, avec force rires et plaisanteries douteuses. Louise les entend, bien entendu, pourtant elle ne bouge pas, elle se contente de hocher la tête en un gracieux remerciement.

- Ne vous en faites pas, Monseigneur, je retiendrai les miens s'il le faut, dit-elle avec un sourire tout en s'éloignant quelque peu.

Sur la table, laissée à sa discrétion, une lame émoussée, une épée d'entrainement, celle qu'elle utilisait avant d'être interrompue. Enguerrand la suite, fébrile, pour tenter de la raisonner à voix basse.

- Dame Louise, c'est déraisonnable! Avez-vous vu à quelle vitesse il se déplace? Il est trois fois plus fort que vous, si ce n'est plus! Enfin...Je vous en supplie, renoncez! Voyez mon bras, cela ne suffit-il point à vous dissuader?
- Je sais tout cela Enguerrand, dit-elle en un souffle tout en regardant la lame qu'elle soulève d'une main.
- Mais enfin...
- Tout comme je sais que je n'ai aucune chance. Me croyez-vous assez stupide pour seulement songer le battre? Bien sûr que non. Seulement, mon ami, toute leçon est bonne à prendre et le Maréchal du Nord consent à améliorer mon apprentissage, le temps de quelques échanges. C'est assez rare pour que je ne rate pas cette occasion unique, peu importe si l'on se moque dans la salle. J'aurai eu le privilège de faire quelque chose que nulle autre dame a fait je pense, en ces lieux: défier un Maréchal à l'épée.

Le mouvement du poignet de Louise fait tournoyer la lame avec assurance, une lame en garde médiane.

- Puis...Je n'ai pas eu qu'un seul maître d'armes, vous n'êtes pas sans le savoir. Peut-être vais-je réussir à le surprendre. Et si j'y arrive, mon ami, alors j'aurai gagné. Maintenant allez vous asseoir et laissez-moi faire. Et soignez cette plaie, je vous prie. J'ai besoin de vous au meilleur de votre santé durant ce long voyage qui nous attend, dit-elle en s'éloignant de lui pour approcher Jérôme.

Louise est petite. Bien plus petite que son adversaire et maître d'armes d'un soir, d'au moins une tête. Cela ne l'empêche pas de s'incliner, de lever son épée qu'elle tient avec la plus parfaite maîtrise sur la fusée, l'oeil luisant d'une brillance époustouflante.

- A votre convenance, Monseigneur..., souffle-t-elle avec un sourire chafouin.


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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeMar 23 Aoû 2022 - 14:51


Jérôme s'était il fait un ami ? Sans doute pas, mais au moins un respect mutuel s'est tissé entre Enguerrand et lui, faisant des deux hommes, si ce n'était pas des frères d'armes, deux personnes qui se sont rapprochées par le truchement des armes.

Habitué à la lumière lorsqu'il était Baron, puis à l'ombre quand il était en patrouille avec ses soldats pour prévenir quelques incursions wandraises, il ne se soucie à aucun moment des gens autour d'eux, comme s'ils n'existent pas. La Dame de Fernel attire l'attention sur elle de toute façon, sans fioriture, ni artifice, mais son charisme fait qu'on ne la loupe pas. Malgré sa taille, elle remplie la salle de sa présence, étonnant pour une châtelaine nordique, et promesse d'un caractère sans doute bien trempé. Elle fait de nouveau allusion aux misogynes, ces hommes qui se pensent supérieurs

"Ils ont bien tord de reléguer les armes à une question de sexe. Lors du conflit du médian, j'ai croisé la Dame de Wenden, Aliénor, elle menait les forces arétanes en l'absence de son frère Comte, et je peux vous assurer que s'il y a bien des hommes se pensants au dessus des femmes, c'est bien la bas, en ce qui concerne la péninsule. Et bien, tous la suivaient sans aucune hésitation, et sans mettre en doute ses ordres. J'ai entendu parler d'une charge lors de la bataille de Valdrant ou elle se trouvait en tête de sa cavalerie qui a peut être sauvé le Marquis de Sainte-Berthilde qui aurait pu se retrouver prit en tenaille. Sachez que je ne suis pas de ceux qui relègue les femmes à des tâches de maison, loin de la."

Il l'avait vu cette jolie rousse, et elle débordait également de charisme quand elle se déplaçait au sein des hommes qu'elle avait amené avec elle. Louise a ce potentiel aussi en elle, il ne lui manque qu'une occasion de le prouver.

"Si vous avez permit d'éviter des conflits, soyez en fière, la guerre n'a rien de beau, et il est toujours préférable de savoir ses gens vivants et en bonne santé que de les voir morts sur un champ de bataille"

Les mots du Maréchal étaient paradoxaux quand on savait qu'il avait participé aux campagnes contre Arétria, à l'époque d'Anséric de la Rochepont quand celui-ci s'était rebellé contre sa Marquise, puis contre Serramire, Alonna, Oësgard, les sombres qui avaient attaqué le nord de la péninsule et enfin celle du médian contre l'Ogre de Velteroc, tout cela sans perdre aucune bataille, et en se payant le luxe d'avoir conquis lui même Serramire la ville. Tout cela pourrait laisser penser qu'il était avide de guerre et de bataille, et même si au fond de lui il devait bien admettre qu'il appréciait le combat, il n'aimait pas lorsqu'il parcourait un champ de bataille après celle-ci, recensant les pertes, et tentant de reconnaître un corps mutilé ici ou la.

Enguerrand ne semble toujours pas d'accord, mais c'était sans compter sur le caractère de Louise qui se paie le luxe de faire une boutade envers le Seigneur de Froissard sur le fait de retenir ses coups. Jérôme sourit largement à cette remarque, nullement offensé, et même amusé à souhait. Elle a plusieurs facettes agréables, et c'était une bouffée de fraîcheur dans les jours sombres qui étouffent l'ancien Baron depuis bien longtemps. La Dame de Fernel va prendre une arme, toujours suivie de son maître d'arme qui insiste pour qu'ils ne s'affrontent pas, même en entraînement. Cela prouve aussi que malgré le respect entre eux, il n'a pas confiance dans le contrôle de Jérôme sur lui même, et en regardant son bras, peut-on le lui reprocher ? Avait-il même tord d'ailleurs ? En tout cas, elle a raison, il n'a jamais affronté une Dame, du moins, pas une péninsulaire, il en a malheureusement eu l'occasion lors d'affrontement contre des wandrais qui, eux, n'ont aucun préjugé envers les femmes sur un champ de bataille. Elles sont même souvent plus féroces que leurs homologues masculins.

Louise manipule son épée avec aisance tout en continuant de converser avec Enguerrand, et enfin elle s'approche, saluant son futur adversaire. A son tour il lui rend, de manière martial, et sans prendre à la légère, il commence tout de même doucement. De nouveau il doit jauger sa partenaire d'entraînement, tout comme il l'a fait avec le maître d'arme, mais pas pour s'échauffer, elle l'est déjà, juste pour voir sa façon de bouger, son maintien, sa prise sur l'arme, et si elle a une technique en particulier. Il en existe de nombreuses mais certaines sont connues de tous et peut être qu'elle n'en connaît pas d'autres, pas encore. Si c'est le cas, alors elle n'aura aucune chance car Jérôme lira en elle comme dans un livre ouvert en regardant le placement des pieds, sa manière de se déplacer, le maniement de l'épée.

"Je suis prêt, en garde"

Il a toutefois des doutes sur cela par rapport au talent d'Enguerrand, et il s'avance donc d'un pas assuré, mais restant instinctivement sur ses gardes, ouvrant d'un coup rapide, mais ayant clairement pour objectif l'arme de Louise, et lent par rapport au combat de tout à l'heure. Le moment n'est pas encore à l'échange proprement dit. Il ne lui a pas non plus servit du madame, autant par rapport à ce qu'elle lui a dit sur les misogyne, que par égard pour son courage et sa ténacité à résister aux supplications de son maître d'arme. Il a retenu son coup, n'étant pas aussi lourd qu'il le pourrait, car ce n'est qu'un entraînement il ne doit pas l'oublier.
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeMar 30 Aoû 2022 - 7:03


Un bruissement se fait entendre en la salle. L'on se pousse pour mieux voir, il y a de nouvelles têtes, toutes plus intriguées ou franchement moqueuses que leurs voisines de banc. De nouveau les bourses s'échangent, les paris sont lancés en sourdine, force coups de coude sont donnés afin d'attirer l'attention sur cette femme-là, toute petite en plus, qui se dresse là, face à un géant qui mesure au moins une tête de plus qu'elle, un guerrier accompli dont les prouesses au combat sont connues de tous. Oui, tout le monde prend les paris et ils ne sont guère en faveur de Louise. La cote augmente à chaque instant, c'est jour de grâce pour les petits revenus!

Depuis l'ombre de son pilier, impeccablement droit et digne, le soldat de l'Ordre du Merle regarde un instant avant de faire un pas de côté et de longer simplement le mur pour rejoindre Enguerrand qui est en train de bander son bras à l'aide d'un chiffon. De gros nuages noirs, remplis d'inquiétude et de colère, grondent au-dessus de sa tête.

- Depuis combien de temps pratique-t-elle?, demande-t-il simplement au maître d'armes, les mains dans le dos, les yeux rivés sur Louise.
- Quatre ans et quelques mois, répond-t-il sèchement, sans même regarder son homologue eraçon.
- Je vois...Elle va perdre son combat, j'imagine que vous le savez et que c'est pour cela que vous affichez une mine de bagron fâché.
- Oui. Et elle le sait aussi,
précise-t-il sur le même ton.
- Et elle persiste tout de même?, s'interroge le soldat, en haussant un sourcil, réellement surpris.

Enguerrand se redresse et foudroie le soldat d'un regard qui ne souffre aucune discussion mais qui laisse l'Eraçon totalement indifférent.

- Vous ne la connaissez pas encore. Si une porte fermée lui interdit l'accès à ce qu'elle souhaite, elle rentrera par la fenêtre, plus encore si ce qu'elle souhaite est une cause juste et digne. Maintenant excusez-moi..., grogne le Fernelois en s'éloignant afin de mieux surveiller l'échange qui a déjà lieu là-bas entre le Maréchal du Nord et la châtelaine.

Là où le coeur de Louise battait encore la chamade il y a à peine quelques instants, il n'y a plus que le battement sourd et régulier d'une personne qui se concentre sur ce qui se trouve en face d'elle. Plus rien n'existe à part Jérôme de Clairssac qu'elle ne voit pourtant pas en ennemi. La fantastique opportunité qui lui est offerte, elle la saisit à pleines mains. La lame à la main droite, une poigne assurée et pourtant légère, la démarche fluide et souple, elle a la même approche, la même technique de déplacement qu'Enguerrand, en plus vif. Souple sur ses appuis, le regard noisette ne déviant pas un instant de son objectif, Louise déploie là tout ce qu'Enguerrand lui a appris et que n'importe quel gentilhomme à qui l'on apprend l'art de l'escrime peut offrir: des déplacements convenus, très scolaires, très classiques, une excellente récitation de toutes les leçons apprises. De quoi mettre Jérôme en confiance. Du moins jusqu'à ce qu'il annonce le début réel d'un combat qui n'aura rien d'ordinaire.

Lent, le Maréchal du Nord donne le premier coup, qu'elle pare sans difficulté. Elle a vu la manoeuvre, le déplacement, elle a pu anticiper sans le moindre problème. Par contre, la position de Louise se fait alors plus coulante, oscillant sans cesse entre son appui gauche puis le droit alors que la position de sa main sur le fuseau de son épée, elle, change. Au lieu de serrer les doigts, ainsi que le font absolument tous les chevaliers de Péninsule, l'index de Louise glisse sur le ricasso de son épée. En combat réel, avec une lame affutée, c'est le seul endroit où l'on peut placer sa main sans se blesser tout en gagnant en dextérité et en précision. La lame de Louise étant une lame d'entrainement, elle utilise cette technique là uniquement pour compenser son manque d'expérience par une vitesse acquise grâce à son autre maître d'armes...son frère de coeur. Une technique de combat étrangère mélangée à celle de Péninsule avec efficacité remarquable.

A la surprise générale, y compris d'Enguerrand, Louise rendra très rapidement le coup, se déplaçant de manière aléatoire, loin des standards de combat péninsulaire, vive et rapide comme une petite ombre, l'oeil étincelant d'une joie pétillante, ravie de lui jouer ce tour-là, juste pour voir comment il va réagir à cela.

Une paix vient de s'épandre en Louise, comme si elle avait attendu toute une vie pour vivre ce moment-là.
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeJeu 1 Sep 2022 - 7:38


Bien que focalisé sur son adversaire, Jérôme perçoit tout de même son entourage, ne serait-ce que par le bruit qu'ils font alors qu'ils prennent de nouveaux paris, ceux ayant perdu celui d'avant étant certain de pouvoir se refaire sur celui-la. Malheureusement, si le Seigneur de Froissard l'emporte, la cote sera tellement petite que les gains le seront aussi, mais ce sera toujours ça de pris.

Il observe Louise et pour l'instant, tous ses mouvements démontrent une technique purement académique, ainsi qu'une copie conforme de son maître d'arme. Si elle désire le mettre en confiance, elle y parvient, et comme ce n'est pas un vrai combat à mort, il se laisse aller malgré lui à un excès de celle-ci. La seule chose qui la distingue de son professeur est une vivacité plus importante, ce qui est logique vu son gabarit, mais rien d'insurmontable pour Jérôme qui a l'habitude de combattre. Son instinct n'est pas en action, juste son entraînement du fait que justement c'en est un. Il n'a pas l'intention de l'humilier, ou de ne pas la prendre au sérieux, loin de la, mais ce qu'il a vu ne l'a pas effrayé, ni mis la puce à l'oreille, et il s'est laissé aller. Elle désire apprendre, très bien il allait lui fournir cela, mais sans la brusquer plus qu'il ne le faut.

Naturellement, et sans surprise, Louise pare le coup du Maréchal sans difficulté, cela aurait été étrange qu'elle n'y parvienne pas, rendant ce combat insipide, et Jérôme savait qu'elle y parviendrait sans mal puisque le coup était lisible et cherchait l'arme de son adversaire, et non à la toucher au premier mouvement. Il réfléchit déjà à son deuxième coup, et à ce qu'il va pouvoir lui apprendre, n'étant pas un bon professeur, ou du moins n'y ayant jamais pensé. Tout semble couru d'avance sur ce duel d'exercice, et les spectateurs sont persuadés que finalement, ils vont s'ennuyer. Tout cela jusqu'à ce que la petite châtelaine, tout maligne qu'elle est, entre en jeu.

Au lieu de parer simplement et académiquement, profitant de la faiblesse du coup plus rapide que lourd pour ne pas la déstabiliser, elle ne résiste pas par la force brute, mais ce n'est pas tout, elle change brusquement ses mouvements, absolument plus académiques du tout, perturbants, surprenant l'ancien Baron qui n'a pas le temps de chercher à comprendre puisque déjà, la riposte arrive, à une vitesse alarmante qui ne manque pas de raviver l’intérêt de la foule. Les milliers d'heures d’entraînement de Jérôme jouent heureusement en sa faveur lui permettant de bloquer in extremis le coup que lui porte Louise. Elle l'oblige également à faire un pas en arrière, voulant mettre une distance avant de reprendre contenance, mais le petit bout de femme qui est en face de lui ne compte pas le laisser reprendre ses esprits et déjà, elle avance, l'acculant d'une pluie de coups arrivant de tous les côtés, avec une rapidité bien étonnante. Sa manière de se déplacer et d'user de sa petite épée n'a rien à voir avec les techniques habituelle, et c'est avec adresse qu'elle mélange ses apprentissages.

* Ou donc a t elle pu apprendre cela ? Je n'ai jamais vu cette façon de se battre *

C'est bien l'une des seules questions qu'il peut se poser, contraint de reculer pas après pas, et alors que la petite foule se lève sans s'en rendre compte, abasourdis par ce qu'ils voient. Ses entraînements quotidiens l'aident, mais ils ne sont pas suffisant vu le harcèlement que lui impose Louise, et c'est maintenant grâce à son expérience accumulée au fur et à mesure qu'il s'était battu avec des adversaires coriaces qu'il s'en sort comme il peut, grâce à des réflexes hors pairs. Nul doute que beaucoup d'autres, moins aguerris auraient déjà succombé devant le talent que démontre la Dame de Fernel.
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeVen 2 Sep 2022 - 7:16


Une stupeur offensée vient de pétrifier l'assistance. Les cous se tendent pour mieux voir, on prend parfois appui sur son voisin, on se regarde aussi, sans dire le moindre mot, tout cela le long des murs un peu humides, sous les torchères qui crépitent en libérant des volutes de fumée qui noircissent les voutes. Oui, un silence s'installe, le même que celui qui a accompagné le combat opposant Enguerrand et le seigneur de Clairssac.

Parmi tous ces regards surpris, il y en a deux qui se démarquent, l'un par le très réel mécontentement qui est perceptible sous des sourcils en broussaille et dans des iris de ciel, l'autre par une totale stupéfaction agrémentée par une bouche entrouverte et des bras ballants le long d'un corps enveloppé de beaux vêtements eraçons.

Le soldat de l'Ordre du Merle n'en perd pas une seule miette. La fiancée du Duc sait se battre...Ce n'était donc pas un caprice de femme, ni des paroles prononcées au vent pour tenter d'épater la galerie. Elle SAIT. Et plutôt bien pour ce qu'il peut en juger.

Enguerrand, qui connait parfaitement Louise, trouve le moment très nettement moins stupéfiant ou poétique. En ce coeur tout entier dévoué à Fernel et à la châtelaine se combattent des sentiments que tout oppose. La fierté de la voir se battre de cette façon opposée à la crainte d'une riposte brutale qui risque de la blesser. L'admiration de voir son élève mettre un Maréchal en difficulté opposée à l'envie d'arrêter ce combat qui peut, à chaque seconde, dépasser les limites du simple entraînement. Il sait très bien dans quelles extrémités peut tomber Louise dans un entraînement où elle se donne à fond, il le sait parce qu'il l'a déjà expérimenté. Il a été à la place de Jérôme de Clairssac, à retenir, parer, esquiver, tant la sauvageonne qui lui faisait face tentait de le déborder de tous les côtés, mue par une rage instillée par la souffrance, la peur, la haine...un coeur brisé rien ne pouvait apaiser hormis l'ardeur au combat ou un pichet de vin. Il sait tout cela et il sait aussi que Louise vient de vivre une des journées les plus difficiles de toute sa vie. Elle a du renoncer à tout ce qui lui est cher pour épouser celui qu'elle aime. Un sacrifice qui a mortifié ce coeur déjà mis à mal par son suzerain, le même qui s'était impitoyablement moqué d'elle.

Et l'orgueil...L'orgueil de Louise, mis à mal, peut la pousser à commettre des imprudences aussi est-il triplement attentif, non pas à Louise dont il connait les techniques, mais à son instructeur du soir qui vient de faire, dans une exclamation générale, un pas en arrière. Le Maréchal vient de céder son terrain d'un pas. Puis d'un autre. Repoussant les attaques sans pouvoir les rendre parce que Louise lui est totalement inconnue, imprévisible. Le coeur du guerrier vient de rater un battement.

- Par Néera...Vous l'avez bien entraînée, Messire, glisse le soldat de l'Ordre du Merde. Est-ce vous qui lui avez appris ces déplacements étranges?, demande-t-il encore, fasciné.
- Non, répond sèchement Enguerrand qui se rapproche de moins en moins subtilement de la zone de combat.

Il sait très bien d'où cela provient pour avoir lui-même échangé des passes d'armes avec Monsieur Claude, peu avant le tournois organisé en l'honneur des noces de Tibéria de Soltariel et de Lohie de Brandevin ou encore sur le pont de ce navire en direction de Thaar. Et il lui avait fallu toute sa science de chevalier péninsulaire et de maître d'armes pour ne pas céder. Un guerrier redoutable. Une lame mortelle. Il avait prié en secret pour que jamais, ô grand jamais, Monsieur Claude ne devienne un jour son ennemi. Il y a dans le regard étrange de cet homme quelque chose de brutal...une violence que son immense sourire et sa parfaite politesse ne parviennent pas toujours à dissimuler. Cela l'avait fait frissonner. Parfois, le même éclat de violence et de brutalité brille dans le regard de la châtelaine...

Louise, elle, a vu ce pas en arrière et en son esprit dix clairons tonitruants viennent de sonner la victoire. Il a reculé. Elle est parvenue à cela. Il est en difficulté, elle le voit, elle le sent, il hésite, il est malmené, aucun de ses gestes ne possèdent plus la tranquille assurance de tout à l'heure parce qu'il est désarçonné. En sueur, les cheveux collés au front, le dos trempé, elle avance pourtant, sans s'arrêter, mue par une frénésie étrange, celle de se voir potentiellement victorieuse. Serait-ce donc possible? Elle pourrait éventuellement gagner ce combat? La raison s'oppose à l'orgueil, l'ivresse de prendre le dessus la tenaille, bien plus sûrement qu'un pichet de vin.

Une lueur étrange brille dans les yeux noisette. Jérôme de Clairssac va devoir tout donner s'il veut de défaire de la toile qu'elle est en train de tisser autour de lui.

Les coups arrivent à une vitesse incroyable, dessus, dessous, esquive, pas de côté, garde haute, mouvement du bras, regard furtif et assuré juste par-dessus sa lame jaugeant la prochaine faille à exploiter, esquive, dessus, dessous à nouveau...Tout le travail effectué en secret pendant si longtemps, à Fernel, sur les routes, partout où cela a été possible, libère son effet ce soir face au Maréchal du Nord.
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeVen 2 Sep 2022 - 12:02


Jérôme est la pour un entraînement, il s'attendait à échanger des coups avec Louise, a lui montrer un ou deux tours, et après avoir bien transpiré, aller chacun de son côté. Il entend ce qu'il se passe aux alentours alors qu'il a reculé, une fois, puis deux, trois et encore. Bien mal lui a pris de penser que c'était un simple entraînement, comme elle le lui avait demandé. Elle se bat comme si ça vie en dépend, ou du moins c'est ce qu'il semble. Il repousse les attaques multiples qu'elle lui portent grâce à son expérience, et chaque fois, c'est sur le fil du rasoir. Elle le harcèle littéralement, mue par une énergie étonnante, et une vivacité qui dépasse de loin le combattant lambda. Les coups pleuvent, à droite, à gauche, en haut, ou encore en bas dans un méli-mélo indéchiffrable, sans aucune technique académique qui pourrait aider le Maréchal à s'en sortir. Il n'a pour le moment aucune échappatoire.

Ceux qui observent ce combat ne voit d'ailleurs pas comment le Seigneur serramirois peut s'en sortir et les paris reprennent, bien que timidement tellement ils sont fascinés par ce qu'ils voient. La cote change, et les hommes ayant misés sur l'ancien Baron commencent à le regretter, et à se dire qu'ils vont perdre une belle somme, certain qu'ils étaient de sa victoire facile.

Tout combattant digne ne peut que constater que vu ce qu'il se passe ce moment dans l'arène de combat, Louise aurait gagné nombre de combats, et même face à des combattants ayant de l'expérience. Quoiqu'il se passe à la fin, les gens présents ne peuvent que la respecter, et aucun ne médira sur elle concernant le spectacle, car c'en est un, qu'elle donne actuellement. Malheureusement pour Louise, son adversaire n'est pas un simple combattant ayant de l'expérience, il a de nombreuses années d’entraînement, et il a pratiqué encore et encore, et même sur de nombreux champs de batailles pour un homme. Doucement, il commence à percevoir un schéma, ou si c'en est pas un, il ne sait pas ce que c'est, mais petit à petit, il arrive à riposter, pas tout le temps mais parfois. Pourtant, chaque fois, elle esquive ou dévie la lame avant de redonner un coup avec la célérité d'un félin. C'est déroutant, et même s'il parvient enfin à riposter, il reste en difficulté, et cela commence à faire un long moment. La Dame de Fernel transpire, mais c'est aussi le cas de Jérôme, il doit déployer toutes ses connaissances pour ne pas être vaincu, du moins tant qu'il est dans cet état.

Malheureusement, encore une fois, celui qui lui fait face n'est pas n'importe qui, et même si elle connaît sa réputation, elle ne l'a jamais vu quand il change. Car oui malgré le lieu et le fait que ce soit un entraînement, il commence doucement, tout doucement, à modifier ses réactions. Comme avec Enguerrant, il est capable d'accélérer, peut il égaler Louise ? Elle a déclenché en lui une réaction qu'il n'a pas déployé contre le maître d'arme, et qui justifie sa réputation, ou du moins la raison qui fait qu'il soit toujours en vie, et chaque fois victorieux.

Quelqu'un qui combat pour s'amuser n'aura aucune stratégie, ni connaissance pour savoir comment se protéger ou anticiper. Il réagira et subira en essayant de rendre coup pour coup. Un homme qui sait qu'il va combattre pour de vrai sera plus vigilant et il regardera alors l'arme et la main de son adversaire, fasciné par cet instrument qui peut le tuer, et il essaiera de suivre ce mouvement pour le bloquer avec de frapper à son tour. Un combattant aguerrit s'attachera plus sur les pieds afin d'anticiper les mouvements de son adversaire. Au début de ce duel, Jérôme ne l'avait pas prise au sérieux, et il avait regardé Louise dans son ensemble, mais il avait rapidement comprit qu'elle n'avait pas pris cela à la légère et qu'elle voulait bien plus qu'un simple échange, voir même le battre à cet instant précis.

Sans s'en rendre compte, il venait de débuter un processus qui est des plus dangereux pour sa partenaire. Il transpire, c'est un fait, mais son souffle commence, non pas à augmenter, mais à se réguler. Le bruit de son entourage est toujours perceptible, mais moins fort, sa vue se rétrécie un peu. C'est la qu'il a commencé à riposter, mais elle esquive et frappe, frappe, et donne encore des coups. Il a dépassé le stade de ses entraînements et son expérience à prit le relais depuis un moment. Un novice ou un simple soldat ne fera aucune différence, mais celui d'un œil avisé, habitué, constatera ce très subtile changement. Les blocages de Jérôme sont moins saccadés, mais il continue de crouler sous la pression que Louise lui impose. Alors il sombre encore un peu plus profond, sa vue se rétrécie encore, ne voyant plus ce qu'il se passe sur ses côtés, après tout c'est un duel, il n'y a pas de risque d'adversaires venant par derrière ou ailleurs. Les sons sont maintenant étouffés, un brouhaha qu'il relègue à l'arrière plan. Ses mouvements deviennent plus fluides sous les impacts de l'arme de la châtelaine. Décidément elle est coriace, et malgré toute l'énergie qu'elle déploie, sa jeunesse ou autre chose, l'aide à continuer sans fatigue. Sans s'en rendre compte, Jérôme s'enfonce alors plus profondément en lui, bien plus bas, il n'entend plus rien d'autre que le souffle de celle qui lui fait face, le son de ses pas sur le sol, le bruissement de ses vêtements, et le bruit des lames qui s'entrechoquent. Il pare avec plus d'aisance, ayant gagné en rapidité. Elle ne lâche pourtant rien, se rend elle compte de ce changement de comportement chez son adversaire ? Il ne recule plus, parant en restant sur ses appuis, ou à faire des pas de côté à son tour. Ce n'est pourtant pas encore suffisant, alors il replonge, allant dans ses retranchements. Jusqu'où allait elle le faire descendre ? En revenant aux étapes de tout à l'heure, il les a maintenant tous franchis, certaines depuis très longtemps. Il ne regarde pas Louise dans son ensemble, son souffle qui s'échappe de sa bouche, étant chaude et le lieu froid, ou encore ses muscles qui se contractent, ni l'arme qu'elle a en main, et pas ses pieds non plus. Non, il a dépassé ces stades, et c'est droit dans les yeux qu'il la regarde, et pourquoi cela ? Parce que les yeux bougent, se posant à l'endroit ou l'on va porter un coup avant même de débuter le mouvement. Les prunelles sombres de Louise sont la seule chose qu'il fixe, ayant plongé son regard azur dans celui de Louise. Jérôme à exclu tout ce qui n'est pas Louise, tout son être entièrement focalisé sur elle. Tous les sentiments qu'il peut ressentir, il les a chassé, il ne lui en reste qu'un seul à cet instant, le seule qui peut vous sauver, c'est l'instinct de survie. Ses jours ne sont pourtant pas en danger, mais il a maintenant perdu le contrôle, bien plus que lors du dernier échange avec Enguerrant, elle va affronter le pure instinct primaire d'un homme qui a mené de multiples batailles, et qui a donc malheureusement oublié que ce n'était qu'un entraînement.

Louise décoche un nouveau coup, d'une rapidité époustouflante encore une fois et qui aurait eu raison de bien des combattants, mais vu l'état dans lequel le seigneur de Froissard est, il lui semble lent. Jusque la, il s'était essentiellement servit de son épée, mais il déploie tout ce qu'il à apprit, tout ce qu'il sait, et tout ce qui lui a sauvé la vie jusque la. D'un mouvement presque surréaliste, Il riposte assez vite pour qu'elle ne puisse pas esquiver. Malgré tout elle parvient à parer le coup, puis miraculeusement un second qui est arrivé presque aussitôt de la hache. Cette parade ne la sauve que partiellement alors qu'il vient percuter très lourdement l'épée de Louise, la déviant vers le haut pour la faire passer au dessus de lui. L'ouverture qu'il vient de se créer, il ne la manque pas, il avance d'un pas et projette son épaule en avant, percutant la pauvre en pleine poitrine. L'ayant déstabilisé sur ses appuis, il passe une jambe derrière, et il lui fait une balayette, la faisant alors chuter au sol. Il la fait tomber, mais il n'est plus en mesure d'arrêter, il lève alors sa main droite et il s'apprête à la frapper de son épée. Les armes sont émoussées, mais vu la violence qu'il va donner malgré lui, il y a de grands risques. L'épée commence alors le chemin vers le visage de Louise...
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeDim 4 Sep 2022 - 7:44


Un mouvement rapide...

La violence d'une attaque qui fait trembler son bras...

Un autre mouvement bien trop rapide pour qu'elle puisse le voir venir suivi d'une douleur à la main alors que ses doigts cèdent leur emprise sur son épée...

Il lui semble que l'arme vole au ralenti par-dessus la tête du Maréchal, un bref instant. Et durant cette unique seconde où elle suit son arme du regard, abasourdie, elle encaisse un coup violent à l'épaule, suivi d'un autre qui accroche ses jambes et la font tomber dos au sol. Sa tête vient de heurter les dalles de pierre dans un choc mou.

Toute l'assistance se lève sans un mot.

Louise, elle, ressent une vive douleur à l'arrière de la tête, sa vision est floue, tout comme l'est son esprit. Les yeux mi-clos, elle voit une immense silhouette armée juste au-dessus d'elle. A ses oreilles bourdonnantes parvient le son d'une épée sortie du fourreau.

La châtelaine se redresse sur un coude, passant une main sur son front en grimaçant, puis secoue la tête pour mieux voir. Le seigneur de Clairssac est juste là, au-dessus, l'épée levée, prêt à frapper. Instinctivement, la main de la châtelaine cherche la lame qui se trouve habituellement à sa ceinture, sans la trouver puisqu'elle s'en est défaite avant l'entraînement. Elle se trouve sur un tréteau là-bas, près des autres armes! Un rapide coup d'oeil à droite, pas de lame! Son épée est trop loin!

Tout cela se déroule en moins de trois secondes et pourtant l'épée de Jérôme de Clairssac s'abat vers elle. C'est donc cela? Il n'a pas supporté qu'elle puisse le mettre à mal durant un entraînement et il veut la tuer? He bien il devra la tuer alors qu'elle le regarde, au sol, sans chercher à se dérober alors! Toute la fierté de Louise dans ce regard qu'elle lui lance juste avant que la lame de Jérôme....ne soit arrêtée par une autre dans un tintement de métal qui se répercute sur toutes les parois de la salle. L'épée du Maréchal est repoussée avec brutalité.

- Vous êtes Maréchal du Nord, pas un assassin, Messire!, tonne une voix teintée d'un accent du médian.

Le soldat de l'Ordre du Merle se tient là, juste entre Jérôme et Louise. Enguerrand vient de rejoindre la châtelaine et lui tend son bras non blessé afin qu'elle puisse se relever. La jeune femme s'en empare et se tient debout, maintenant son emprise sur l'avant-bras de son maître d'armes durant quelques instants afin de se remettre de sa chute, des instants durant lesquels le soldat de l'Ordre du Merle ne cède pas son terrain, le regard dur posé Jérôme.

- Vous n'avez qu'un mot à dire, Ma Dame, grogne-t-il encore entre ses dents.
- Cela ne sera pas utile, soldat, murmure Louise qui comprend que cet homme vient de lui sauver la vie.
- Son Altesse doit être informée!, persiste le soldat qui tient Jérôme en respect sans le quitter un instant du regard.

Louise lâche le bras d'Enguerrand et rejoint l'Eraçon, posant sa main endolorie sur son avant-bras pour qu'il baisse son arme.

- Le Duc d'Erac dort paisiblement, l'ami. Vous aurez largement le temps de lui conter ceci demain. Et si mon fiancé me pose des questions, ajoute-t-elle en regardant le Maréchal, je lui dirai que j'ai appris une des plus importantes leçons qui soient.

Elle regarde Jérôme d'un air étrange, comme si elle voyait quelque chose de familier en lui, ce qui est le cas. Cet éclat dans les iris de ciel, elle l'a vu. Elle l'a reconnu. Et un sourire, faible mais bien présent, se dessine sur le visage de la châtelaine.

- J'ai beaucoup voyagé et je n'ai rencontré une telle férocité dans le regard qu'une seule autre fois, Messire de Clairssac. Cet homme est probablement l'homme le plus redoutable que je connaisse. Vous avez cela en commun, même si tout le reste vous oppose...Vous m'avez appris deux choses importantes, en plus de quelques mouvements exceptionnels. La première est l'humilité...

Louise s'éloigne des trois hommes et va récupérer son épée abandonnée au loin en grimaçant sans se plaindre tant sa tête est douloureuse, avant de les rejoindre à nouveau et de confier son arme à Enguerrand. Le maître d'armes la récupère d'une main un peu tremblante. Il a eu la peur de sa vie...

- La seconde, qu'un combat n'est réellement gagné qu'une fois l'adversaire au sol et vaincu. Je serai bien plus encore sur mes gardes dorénavant.


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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeVen 9 Sep 2022 - 13:15


Tout son être est, à cet instant, focalisé sur une seule chose, et c'est de battre cet adversaire qui le met à mal. Il a perdu ses repères, son esprit obscurci par ce brouillard qui ne lui laisse que son instinct comme seul instrument de survie. Un duel, un entraînement, il a dépassé ce stade, il est descendu dans les tréfonds de son âme perdue qui lui fait défaut en cet instant présent. Son entourage n'existe plus, les cris des hommes qui regardent ce qu'il se passe, rien ne l'atteint, car la moindre seconde, voir même moins, peu engendrer sa perte. Il voit sa victime le braver, fièrement au moment de sa mort, il devra essayer de s'en souvenir. Tout cela en une fraction de temps infime pour tous. Puis soudain, un bruit sonore se fait entendre, et son bras n'arrive plus à pousser vers le bas. Ce tintement métallique, preuve qu'une autre lame s'est mise en travers de son chemin. Quelle malheur, il n'a pas fait attention, et il va finir tué par une tiers personne. Il a sombré dans un combat réel dans sa tête, il se croit sur un champ de bataille, ayant perdu toute notion de réalité, mais les mots qu'il entend le ramène très brusquement au moment présent. Un bref instant figé, il secoue soudain sa tête pour reprendre ses esprits

*Que se passe t il ? Ou suis-je ?*

Il reste tétanisé, son épée contre celle d'un homme qu'il ne connaît pas, qu'il ne regarde pas. Si Louise le fixe toujours, elle constate que le regard de Jérôme change, paraissant hébété, perdu. Il redresse la tête, reprenant conscience de son entourage, et du lieu où il se trouve, fermé, incapable de réagir alors qu'il entend celui qui a arrêté son bras prendre la parole, mais surtout la réponse, une voix de femme. Ca y est, il est de nouveau complètement revenu de son voyage au fin fond de lui même, et il comprend ce qu'il s'apprêtait à faire. Jérôme lâche ses armes, qui tombent lourdement au sol, toujours tenu en respect par celui qui l'a empêché de faire l'irréparable. D'autres mots parviennent à son oreille, Duc d'Erac, et fiancé, il n'était pas au courant. Ainsi, il aurait pu prendre la vie d'une future Duchesse, voilà qui est perturbant. Un regard à Enguerrand, et la honte s'affiche sur son visage. Déjà qu'il avait blessé le Maître d'Arme, il allait faire encore pire après avoir accepté une simple entraînement. Etait il maudit ? Pourquoi cela lui arrivait il donc ? Tout à ses interrogations, il entend la Dame de Fernel parler, et expliquer l'expérience qu'elle a vécu.

Etrangement, ce qu'il entend ne l’atterre pas, et au contraire, attise sa curiosité lorsqu'il entend qu'elle a déjà vu quelqu'un qui lui ressemblait, tout en étant son opposé. De qui pouvait elle donc parler ? Il lui demanderait ensuite si elle voulait bien lui dire de qui il s'agissait, mais il doit d'abord répondre

"Madame, si j'ai pu vous enseigner quelque chose, alors cela me réjouie, mais j'ai manqué à tous mes devoirs, et j'ai failli vous blesser, voir pire. Je n'ai aucun excuse, et je suis votre débiteur. Dites moi comment je peux m'amender, je vous prie ?  Vos demandes seront des ordres."

Il se tourne aussi vers celui qui l'a empêché de faire cet acte qui l'aurait hanté jusqu'à la fin de ses jours

"Messire, je vous remercie pour votre intervention, sans vous j'aurais fais l'impardonnable, je ne vous oublierais pas"

Il était maintenant suspendu aux lèvres de la Dame de Fernel et de savoir ce qu'elle allait dire.
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeDim 11 Sep 2022 - 19:43


Le soldat de l'Ordre du Merle a certes abaissé sa garde mais il n'a pas rangé son épée au fourreau pour autant. Il demeure à son poste, très rapproché de Louise, la main fermement serrée sur son arme, gardant Jérôme de Clairssac dans son champ de vision. Un seul geste de sa part envers Louise et il ripostera, tout comme Enguerrand qui, bien qu'il soit légèrement blessé, défendra Louise jusqu'à la mort.

Le maître d'armes a tout vu, il a remarqué cet état de frénésie étrange qui l'a plongé en un état second, hors du temps. Le Maréchal du Nord semble même reprendre pied en découvrant la scène comme si tout ce qui venait de se passer là n'était pas de son fait ou qu'il n'avait pas été présent. Il semble sincèrement désolé et confus, alors qu'il a bien failli tuer la châtelaine à cause de cet état de frénésie inquiétante. Le guerrier a déjà entendu parler de cet état qui pousse le meilleur et le plus droit des gentilshommes à commettre des actes de barbarie infâme, sans discernement aucun, sans état d'âme. Poussé par l'excitation du combat, par l'odeur du sang mélée à celle du métal souillé, par le bruit incessant des hurlements et des impacts, certains guerriers perdent leur contrôle pour entrer dans un état second, totalement inarrêtable jusqu'à ce qu'il s'épuisent d'eux-mêmes. Enguerrand soupçonne que c'est ce qui est précisément arrivé au Maréchal du Nord...sauf qu'il n'est pas sur un champ de bataille mais en une salle d'armes, au beau milieu du palais ducal, lors d'un simple entraînement l'opposant à une femme. Serait-ce la frustration qui l'a poussé à cette extrémité? Ou alors la très réelle perspective d'une défaite? Le talent de Louise? Il ne le saura sans doute jamais mais au moins il le sait...et il sera sur ses gardes à leur prochaine rencontre.

Louise, elle, n'est guère attentive à ce genre de subtilités martiale, du moins en cet instant précis. Elle a pris un méchant coup à l'arrière du crâne et son orgueil malmené lui a sans doute assez obscurci l'esprit pour ne pas voir l'état de Jérôme de Clairssac. Elle entend par contre ses excuses, alors qu'il lâche ses armes et qu'elles tombent au sol en un tintement éclatant.

- De même...Soyez certain que je ne vous oublierai pas, Monseigneur, grommelle le soldat de l'Ordre du Merle qui range enfin son épée au fourreau. Il fera un compte rendu exact de ce qu'il a vu à son Duc.

La châtelaine approche le Maréchal du Nord et s'arrête face à lui, avant de regarder leurs pieds, un bref instant, puis de reporter son attention sur lui.

- Reprenez vos armes, Messire. Leur place n'est pas au sol mais en vos mains.

La voix est douce mais il pourra sentir dans l'intonation de cette jeune voix l'habitude d'un commandement acquis par de longs mois en compagnie de soldats et autres guerriers sur toutes les routes de Péninsules et d'ailleurs.

- Vous ne me devez rien. J'ai souhaité ce combat et, même s'il a bien failli devenir le dernier d'entre tous, j'en ai apprécié chaque seconde. Cela étant, puisqu'il semble que mes demandes deviennent des ordres à vos yeux, j'ai peut-être, en effet, quelque chose à demander...

Un fin sourire étire les lèvres de la châtelaine rejointe par Enguerrand qui se place un pas derrière elle.

- Vous l'avez entendu Messire. Le Duc d'Erac et moi allons nous marier. Au-delà de la joie que me procurent ces noces, il y a une zone d'ombre qui m'empêche de savourer ce moment comme je le devrais. Je vais désormais passer l'essentiel de mon temps à Erac, même si je compte bien revenir à Fernel de manière régulière. Quoiqu'il en soit...Je souhaite que ma seigneurie puisse bénéficier ponctuellement de la bienveillante surveillance d'un homme dont j'apprécie la valeur.

Enguerrand a un regard de biais vers Louise.

- En d'autres termes, Messire, j'aimerais que, si d'aventure vos pas vous mènent vers les Monts d'Or, vous me fassiez état de tout ce qui pourrait nuire à mes gens et mes terres. Si vous deviez entendre quelque rumeur, quelques faits inquiétants ayant cours dans cette partie du Duché de Serramire, j'aimerais également que vous m'en informiez personnellement.

Louise ne quitte pas Jérôme des yeux.

- Monseigneur, j'ignore si le Duc de Serramire en a fait état d'une manière ou d'une autre lors d'un conseil mais sachez ceci: il y a de cela quelques ennéades, la Haute prêtresse de Kiel ainsi que quelques uns de ses séides se promenaient en toute décontraction dans les montagnes qui bordent ma châtellenie. Les Eldéens sont comme cette vermine qu'on pense avoir éliminée et qui revient en force quand on s'y attend le moins...Laissez en un circuler librement et un millier d'autres suivront le même chemin. Je ne vous apprends rien, malheureusement.

L'histoire de l'infortunée épouse de Jérôme de Clairssac est d'une tristesse infinie, connue de bon nombre de Nordiens, elle n'en fait pas état, par courtoisie et décence.

- Puis-je compter sur votre vigilance, Messire?, demande-t-elle toujours de cette voix douce qui est la sienne.
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeJeu 15 Sep 2022 - 18:09


Bien que l'ayant empêché de faire l'irréparable, le soldat du médian est rapidement écarté de l'esprit de Jérôme qui est focalisé sur Louise et son maître d'arme. Celle-ci est groggy, ce qui n'est pas étonnant vu ce qu'il vient de lui arriver, mais elle reprend ses esprits en s'avançant vers l'ancien Baron. Il est surpris par son intonation quand elle lui donne presque l'ordre de récupérer ses armes, enfin celles qu'il a emprunté, qui sont désormais au sol. Son jeune âge ne semble pas la déranger alors qu'elle parle avec lui, et depuis le début, elle a bien montré que la timidité ne fait pas parti de ses traits. Et comme pour justifier cela, elle a apparemment justement quelque chose à lui demander. L'offre qu'il a fait, étant devenu son débiteur n'est pas feint, il a réellement envie de s'amender, et il sait qu'il a une dette, mais d'ordinaire, la question est plutôt rhétorique, et le destinataire refuse poliment, du moins au début, pouvant revenir sur cela plus tard. Louise, elle, saute sur l'occasion, ce qui étonne naturellement Jérôme, prit par surprise, mais qui n'ira pas à l'encontre de sa promesse. Il écoute donc attentivement ce que la Dame de Fernel va lui dire.

Au fur et à mesure qu'elle parle, ses yeux deviennent confus, sa bouche en tomberait presque d'étonnement, d'incompréhension peut être. Alors certes devenir Duchesse lui prendra nécessairement beaucoup de temps, et elle devra se consacrer à son époux, et aux tâches qui incombent à son nouveau titre, ce qui rendra compliqué de gérer Fernel. Mais qu'elle lui demande de surveiller sa châtellenie, et parler de lui comme quelqu'un de valeur, alors qu'il vient de presque la tuer, c'est un comble

"Madame, j'ignore ce qui vous amène à penser que j'ai de la valeur, mais je ne saurais renier ma parole alors que je viens tout juste de vous la donner, et votre demande n'est certes pas insurmontable, bien au contraire."

Il la regarde, ses yeux d'azur dans les noisettes qui sont ceux de Louise, et il continue de l'écouter alors qu'elle reprend. Il n'a pas été mis au courant de cette incursion de la part d'un sombre, ou d'une en l’occurrence, et pas des moindres. Il s'agit la d'une représentante puissante du peuple drow, et il y a de nombreuses questions à se poser sur les raisons de sa présence en péninsule, si loin de sa terre d'origine. Une autre question, tout aussi importante, est de savoir pourquoi le Duc de Serramire ne lui en a pas parlé alors qu'il l'a vue ce matin même, et que vu les dires de Louise, elle l'a mis au courant. La chose est tout de même alarmante, surtout que la menace des gobelins est toujours réelle, ce qui amène le Maréchal à se demander s'il n'y a pas une corrélation entre les deux.

"Je vous assure qu'à aucun moment, l'on ne ma fait état de la présence de la Haute Prêtresse de Kiel au Duché, cette nouvelle est inquiétante, et je suis surpris de ne pas avoir été avisé plus tôt. Je vous remercie pour l'avertissement, je redoublerais de vigilance maintenant que je suis au courant que cette engeance maléfique à posé le pied dans le Royaume.

Je vous fais le serment de veiller sur vos terres, et d'être très attentif en rapport à ce que vous m'annoncez. Je vous préviendrais si la moindre menace pèse sur votre châtellenie, vous pouvez compter sur moi, et si vous le souhaitez, je la protégerais en attendant votre retour."


Il n'est plus trop au fait des négociations entre nobles, ayant apprécié de rester à l'écart de tout cela, aussi il n'est pas entièrement certain ce qu'il va dire à cet instant. Il espère ne pas se fourvoyer, et ne pas paraître ridicule

"Mais êtes vous en train de parler d'une alliance entre nos deux maisons, ou désiriez vous simplement une surveillance ?"

Il pousse peut être le bouchon, d'autant que Louise va devenir Duchesse, recevant la protection de l'un des plus puissants du Royaume. Une alliance avec un simple châtelain doit lui paraître tellement risible.
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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeMar 20 Sep 2022 - 8:54


Louise a un rapide sourire, un sourire presque chafouin, avant de recomposer un visage parfaitement neutre.

- Vous êtes Maréchal du Nord. Vous avez l’expérience du combat, vous ne vous encombrez pas de préjugés abscons et, ne vous en déplaise, je sais parfaitement reconnaître la valeur d’un guerrier quand j’en rencontre un. Un homme de valeur ne se juge pas à sa seule réputation, du moins je ne suis pas adepte de cette pratique. Je me fais mon propre avis sans écouter ce qu’on murmure à mon oreille. Il n’y a que de cette manière, Messire, que l’on peut naviguer sécuritairement en ces eaux troubles que l’on nomme le Royaume de Péninsule. Et même ailleurs, comme cela a été mon cas en Estrevent ou au Royaume du Zagazorn.

Le souvenir de toutes ces créatures rencontrées lui revient, bien sûr, avec en tout premier lieu et avec une très sensible affection, Glumtol Barbe-de-Fer, l’incroyable Voix de Thanor, tout comme elle ressent un profond respect pour Harald, le Grand Roi d’un royaume fabuleux. Là aussi, elle avait fait fi de leur réputation pour les aborder avec le naturel qui la caractérise, ce qui s’est avéré être la meilleure façon de le faire. Les Nains, généralement admis pour être soupçonneux, taiseux, méfiants, querelleurs et orgueilleux sont de remarquables amis et de très joyeux compagnons…A contrario, qui donc, en ces terres, pourrait simplement songer se présenter à Diantra, alpaguer le Roi Bohémond en transportant deux chaises puis lui offrir une bière pour discuter ? Personne. Pas même Louise. Quoique…L’idée la fait sourire un bref instant.

Les deux Dawis seront invités aux noces et cela en dépit des événements malheureux qui ont bien failli plonger deux royaumes en une guerre.

- J’ai personnellement écrit au Duc en son temps. Il faut donc en déduire que le danger n’était guère si important…tout comme l’a précisé le Conseil de Régence. Néanmoins, prudence est mère de sûreté, aussi compte-je sur votre clairvoyance et votre art de la guerre, Messire, pour parer à toute éventualité.

Lorsque Jérôme énonce sa promesse, Enguerrand et le soldat de l’Ordre du Merle font un pas en arrière. Louise, elle, demeure parfaitement immobile tout en l’écoutant. Un serment n’est jamais à prendre à la légère, surtout vis-à-vis de la châtelaine qui a une redoutable mémoire des faits et gestes, plus encore des paroles prononcées devant elle. La promesse prononcée devant témoins, Jérôme de Clairssac devra donc s’y tenir, même si elle ne compte pas en abuser, loin de là.

- Je prends acte de votre serment, Jérôme de Clairssac, et vous en remercie. Que Néera vous ait en Sa sainte garde et éclaire vos décisions de Sa plus brillante lumière, répond-t-elle en inclinant fort élégamment la tête. Le Capitaine de ma garde, Aymeric Atréis, sera l’intendant de mon domaine en mon absence. De cette manière, vous connaissez également le nom de votre futur interlocuteur à Fernel.

Elle lui tend la main.

- C’est une véritable alliance, Monseigneur, et sachez que je récompense toujours, d’une manière ou d’une autre, celles et ceux qui respectent leurs paroles. Tout comme je n’ai aucune pitié pour celles et ceux qui rompent leur serment.

La voix est douce et parfaitement maîtrisée, le sourire courtois, l’attitude digne. Seul le regard, lui, brille d’une détermination peu commune.


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MessageSujet: Re: A son corps défendant | Jérôme    A son corps défendant | Jérôme  I_icon_minitimeMer 21 Sep 2022 - 13:21

Jérôme fait un salue de la tête lorsque Louise énonce toutes les raisons qui font son jugement sur sa personne, pour la remercier de ce qui sont des éloges. Elle continue sur son expérience à elle, en faisant allusion aux personnes qu'elle a rencontré autant en péninsule qu'en dehors. Il semble que la Dame à beaucoup voyagé, ce qui explique par ailleurs son statut d'ambassadrice de la Couronne auprès des nains. Pour son âge, c'est remarquable quand on sait que certains nobles ne quittent jamais leurs terres.

"Une personne de cette importance au sein du peuple drow, qui foule les terres péninsulaire, s'il ne trouve pas cela important, c'est qu'il est fou ou négligeant."

C'était les premiers mots qu'il disait à l'encontre du Duc, même s'il n'avait, pour sa part, aucun grief à son encontre. Mais il était évident qu'il ne fallait pas prendre cette présence à la légère, et qu'il fallait chercher les raisons, ou tout du moins renforcer les frontières pour éviter toute invasion.

Il saisit la main de Louise, fermement, sans trembler, remarquant qu'il en est de même pour elle, lui rend son inclination

"Je prend note du nom de votre Capitaine, je m'entretiendrais rapidement avec lui, si vous pouvez l'informer de notre accord, qu'il ne soit pas surpris de ma venue."

Reprenant les habitude qu'il lui a inculqué, sur la gestuelle et tout ce qui va avec l'étiquette entre nobles, il ne loupe pas que malgré la douceur de la voix de Louise, la menace plane s'il ne respecte pas sa parole. Jérôme est bien embêté, car bien qu'étant un homme d'honneur, personne n'oubliera qu'il s'est parjuré à l'encontre du Comte d'Odélian, même si la demande émanait de la Royauté, c'était un fait qui pouvait laisser penser que sa parole n'avait aucune valeur. Il s'en mordrait les doigts jusqu'à la fin de ses jours, mais il n'y pouvait rien, si ce n'est tenter de prouver qu'il tient ses engagements. Il est d'ailleurs assez réticent à en faire, mais il ne pouvait pas esquiver en ce moment après ce qu'il avait fait à la futur Duchesse d'Erac et son maître d'arme.

"Madame, je n'attend nul récompense, puisque je m'y suis engagé, et qu'il m'est inconcevable de renier ma parole."

Il était maintenant temps de se séparer, et d'aller se coucher, sans doute d'une nuit encore agité en ce qui concerne le Châtelain.
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