[Vethërill] L'éclat de la nuit [solo]

Le ciel nocturne se parait de couleurs que même le plus imaginatif des Vetërhill n’aurait pas osé inventer. Difficile pour eux plus que tout autres, eux clan d’ombre et de lumière vénérant les étoiles, d'ignorer l’étrange comportement de l’astre qui avait déjà tant déchainé les craintes et les espoirs vingt ans plus tôt.

Les Vethërill n'aimaient pas les changements.

Etait-ce un message? Un avertissement? Avait-il un lien avec la sombre et longue, trop longue nuit d'il y avait vingt ans ? Personne, pas même le sage Harvandwinë n’avait su que répondre lorsque on lui demanda conseil. Lui et le chef du petit clan ne le disaient pas, mais aucun ne trouva d'ailleurs plus de réponse auprès de leur douce Calnith. Elle se montra, mais ni la méditation ni les herbes ne purent arracher la moindre interprétation aux oscillations chaotiques, lumineuses et magiques dont elle se composa cette fois-là. Alors devant leur clan ils durent se faire muet et se fier à leurs tradition cycléennes.

~~ambiance~~

Le troisième soir, la rivière qui bordaient leur camp était anormalement constellée de petits points bleutés nageant tranquillement entre les eaux assombries. Seuls quatre elfes portaient une flamme entre leurs mains croisées devant eux. Pourtant, tout autour brillaient les yeux des frères inquiets et curieux d’assister au rituel. Le visage de chaque membre de la procession était identiquement peint de complexes lignes d’ocre et d’argents, dont un trait sur leur lèvre s’égarait jusqu’à leur gorge. Les mêmes signes couvraient leurs épaules et leurs mains, faisant d’eux des silhouettes filiformes étranges qui se mouvaient seules dans le clair-obscur et brillaient parfois lorsqu’un éclat des lunes venait se poser sur leurs peaux.

Il eut une voix qui s’éleva dans les airs. Invisible dans l'ombre de la forêt, elle chanta ses mots dans un dialecte ancien, seulement connu du clan. Ses mots étaient intraduisibles, mélancoliques, adressés à la déesse mère et sa première création. C'était un appel. Un témoignage de l'amour des fils et des filles pour leur Mère. Une supplique. Des les aider à faire perdurer le cycle, comme elle le leur confia.

Une à une, les petites flammes posée chacune sur un morceau de bois gravé et décorés de coquillages de nacre rare furent alors déposée en rond dans les eaux pour y couler doucement. Une vague de lumière s’amusa à illuminer les gravures des petites planches, puis l’obscurité reprit le dessus. L’espace d’un instant, la clairière ne fut plus illuminé que par les Fastespalas. Il n’y eut plus que le silence de la forêt et la nuit qui régna autour des silhouettes, percée de la seule voix féminine qui ne s’arrêtait pas, et devenait plus forte, amplifiant son appel dans le chaos.

Petit à petit, une minute s'étant écoulée, une petite étincelle d'or pur finit par renaitre au-dessus des bougies que l’eau avait finit par éteindre.Seule source de lumière, elle était timide et minuscule, à peine la taille d'une flammèche. La voix claire s’étira alors en une longue vocalise et l’orbe de lumière grandit et s’éleva doucement au dessus d'eux, projetant d'autres ombres tout autour.

Tout l’espoir d’un clan se trouvait dans cette petite boule de lumière mordorée qui s’en vint rejoindre celles immuables de leurs ancêtres. Bientôt, il y en eut une autre, puis, une troisième. Les chants se firent multiples tandis que le ciel vint se parer de dizaines de minuscules lucioles de magie. Faisant fit des tradition, les spectateur se joignirent aussi aux chant adressés à celle qui leur avaient donné un corps et une voix pour témoigner de leur ferveur.

Ainsi,toute l'étrange nuit durant, les bois alentours vibrèrent du chant rituel et des espoirs du clan d'ombre et de lumière qui répondait à sa propre façon au rappel d'I Emël.