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 Ceux que personne n'écoute [Solo]

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Zaahrian Las'Danir
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MessageSujet: Ceux que personne n'écoute [Solo]   Ceux que personne n'écoute [Solo] I_icon_minitimeSam 22 Oct 2022 - 23:40



Troisième ennéade de Favrius
An 20 du XIe cycle

Zaahrian ferma les yeux, sourit bêtement avant de s’enfoncer dans la baignoire jusqu’à ce que sa tête disparaisse sous la surface de l’eau. Parmi toutes les choses que l’assassin affectionnait, profiter d’un bon bain chaud figurait presque au sommet de la liste, surpassé uniquement par une nuit passée en agréable compagnie. L’alcool venait en troisième place et si les trois étaient combinés, alors Zaahrian ne pouvait pas être plus heureux. Malheureusement, cette fois il était seul et il n’avait pas d’alcool avec lui, mais ça ne l’empêchait pas de savourer l’instant. Aya suivait ses leçons avec sa gouvernante, Guilin était parti la veille à Baaz’hima pour un contrat et aucun événement majeur n’était survenu en ville. Donc pour autant qu’il le sache, tout allait pour le mieux et il pouvait profiter de son bain en paix.

Il resta sous l’eau près de deux minutes avant que l’urgence de respirer ne lui fasse sortir la tête. D’une main, il ramena ses cheveux mouillés vers l’arrière avant d’appuyer son dos contre la paroi de la baignoire et laissa l’eau chaude détendre ses muscles noués par l’entraînement du jour. Il s’accordait peu de repos depuis la libération de ses esclaves. Il avait craint les retombés, mais jusqu’à présent, rien n’était arrivé, lui faisant croire qu’il s’était inquiété sans raison. Zaahrian ne savait pas s’il devait être soulagé ou insulté d’avoir si peu d’impact sur Thaar.

Dix minutes passèrent ainsi quand un raclement de gorge le tira de sa rêverie. Zaahrian ouvrit les yeux puis se retourna lentement dans la baignoire en direction du bruit. Appuyé contre le rebord, un bras dans le vide duquel tombait des gouttes d’eau sur le carrelage, l’assassin observait Zahir, l’ancien esclave devenu intendant de la maison. À 45 ans, il était le plus vieux de son personnel et certainement le plus compétent dans la gestion d’une demeure. Sa peau sombre trahissait ses origines zurthanes et, depuis sa libération, il avait commencé à porter des perles dans ses cheveux. Il tirait énormément de fierté de son apparence et encore plus de son rôle dans la maison. Plus important encore, il n’avait pas peur de Zaahrian.

« Zahir, que puis-je faire pour toi ? »

« Une situation requiert votre attention, monsieur. »


Zaahrian soupira.

« Et est-ce que cette situation nécessite que je sois habillé ? »

Zahir pencha la tête de côté, comme s’il réfléchissait réellement à la question.

« Je conseille au moins le port du pantalon. »

« Les gens sont tellement frileux lorsqu’il est question de nudité. » Répondit l’assassin comme si c’était là une véritable tragédie. Il se redressa au même moment où Zahir lui tendait un drap de bain. L’ancien esclave souriait.

Finalement, c’est vêtu d’un pantalon et d’une tunique qu’il se rendit jusqu’aux cuisines, ses cheveux mouillés s’égouttant librement sur ses épaules. Apparemment, tous les serviteurs l’attendaient, pressés devant la porte menant à la réserve.

« Ne me dites pas que nous avons encore un problème de rats ? »


L’une des aides de cuisine, une jeune fille particulièrement menue, vira au rouge vif. La semaine précédente, elle était venue le retrouver, prise de panique, en disant qu’une créature monstrueuse faisait des ravages dans la réserve. La créature en question s’était révélé n’être qu’un gros rat que Zaahrian avait courageusement trucidé pour la plus grande joie de tous. Depuis, elle était la cible de taquineries. Rien de bien méchant, mais elle rougissait facilement.

« C’est encore un rat, mais celui-ci se déplace sur deux pattes et a les yeux rouges. » Rétorqua la cuisinière sans cacher son dégoût.

« Ah ? »


Zaahrian porta la main à sa ceinture, mais il n’avait pas pris sa dague. L’instant d’après, celle-ci apparut devant lui, Zahir étant allé la chercher avant même qu’on le lui demande. Visiblement, tous s’attendaient à ce qu’il trucide encore quelque chose aujourd’hui.

« Merci. »


La tenant bien en main, l’assassin s’approcha de la porte.

« Restez ici. »


Il passa la porte et descendit la volée de marche qui menait à la réserve. L’air y était toujours frais et permettait de conserver les aliments plus longtemps malgré la chaleur parfois intense de Thaar. Il y faisait très sombre, seule une lampe perçait à peine les ténèbres ambiantes. La cuisinière ou l’une de ses assistantes devait l’avoir amené en venant prendre quelque chose pour ensuite l’abandonner en constatant que quelqu’un se cachait ici. Zaahrian entendait clairement les bruits de quelqu’un en train de manger. Non, c’était plutôt quelqu’un qui s’empiffrait et il n’eut pas à chercher bien longtemps avant d’en trouver la source.

C’était un adolescent d’une maigreur épouvantable. Il lui tournait le dos alors qu’il dévorait des pommes. Quatre ou cinq cœurs jonchaient le sol autour de lui. Ses omoplates saillaient sous sa tunique crasseuse et déchirée. Il sentait mauvais, un mélange de saleté et de corps non lavé depuis un bon moment déjà que Zaahrian percevait nettement malgré les effluves de nourriture et ses cheveux étaient tellement emmêlés qu’il faudra probablement les couper.

« Hey… »

L’adolescent sursauta en se retournant vers Zaahrian. Il recula ensuite avec une telle force qu’il percuta l’étagère, faisant tomber une pluie de nourriture sur lui. Il attrapa un fromage qu’il passa sous sa tunique en le serrant contre lui comme si c’était un trésor sans prix.

« Doucement, je ne vais pas te faire de mal. » Souffla l’assassin en s’accroupissant. Il posa sa dague au sol.

« Tu ne devrais pas manger autant, tu vas être malade. »

Il fit un pas en sa direction, faisant recroquevillé le garçon encore plus sur lui-même. Zaahrian, qui avait pris la lampe, la tendit vers lui pour mieux le voir. Aveuglé par la lumière, le gamin se cacha les yeux, mais pas avant que l’assassin n’ait eu le temps de voir ses iris rubis. Malgré la crasse, il devinait une peau très pâle. Un bain devrait confirmer si elle tirait sur le gris ou non. En revanche, ses oreilles n’étaient pas aussi pointues qu’on pourrait s’y attendre et Zaahrian comprit qu’il avait devant lui un demi-drow. Ils étaient rares, car les drows n’hésitaient pas à utiliser leurs bâtards en sacrifice. Que celui-ci ait survécu à la petite enfance était étonnant, mais son état indiquait clairement la négligence dont il avait été victime.

« Quel est ton nom, tu peux me le dire ? »

Le demi-drow osa le regarder. Il était tellement maigre que les os de son visage saillaient. Étonnant qu’il puisse encore tenir debout dans un état pareil. La crainte fit place à la surprise dans son regard.

« Tu es lui. »


« Ça dépend. » Répondit prudemment Zaahrian. Adolescent ou non, affamé ou non, il entretenait depuis toujours une certaine méfiance envers les drows. Savoir que l’un d’eux le cherchait n’était pas un bon signe.

« Ils parlent tous de toi. »

« Qui parle de moi, tu peux me le dire ? »

« Ceux que personne n’écoute. »

Ses yeux rouges se remplirent de larmes.

« S’te plais, j’veux pas y retourner. »
à suivre

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MessageSujet: Re: Ceux que personne n'écoute [Solo]   Ceux que personne n'écoute [Solo] I_icon_minitimeDim 27 Nov 2022 - 2:21



« Si tu veux rester, tu dois au moins prendre un bain. »

« Non ! »

Zaahrian avait l’impression de se battre contre un chat. Le gamin se tortillait dans tous les sens en faisant preuve d’une force surprenante malgré son état. Il multipliait les coups dans le vide tout en poussant des hurlements qui lui perçaient les tympans. La patience de l’assassin atteignait sa limite. Pourtant, le gamin s’était montré obéissant et calme depuis sa découverte dans la réserve une heure plus tôt, mais à l’instant où Zaahrian avait mentionné le bain, sa réaction fut immédiate et violente. Le demi-drow redoubla de vigueur lorsqu’ils entrèrent dans la salle de bain où les attendait une cuvette spécialement préparée pour lui.

« Tu te sentiras beaucoup mieux une fois propre, crois-moi. Calme-toi, j’ai dit ! »

« Je ne veux pas ! Je ne veux pas ! Je n’ai rien fait de mal ! Pitié ! Non ! Non NOOON ! »

Dans un hoquet de terreur, les jambes du demi-drow cédèrent sous son poids et il s’écrasa au sol. L’odeur de l’urine monta au nez de Zaahrian, qui s’arrêta, stupéfait. L’idée de prendre un bain inspirait une telle terreur au gamin qu’il s’était fait dessus. Zaahrian le regarda sans savoir quoi faire. Il gémissait, honteux sur le somptueux carrelage de marbre, le visage enfoui dans ses mains et ses épaules secouées de violents sanglots. Il avait déjà vu ce genre de réaction chez d’autres gamins des années plus tôt, ceux que Daeron avait jugé insuffisants et qui devaient être éliminés.

« Je veux pas… »

L’assassin sentit son cœur se déchirer. Il s’agenouilla au sol en ignorant la flaque qui s’y trouvait. Avec douceur et fermeté, il saisit le demi-drow par les poignets et écarta ses mains de son visage afin de le regarder.

« Personne ne te fera de mal, tu m’entends. Je suis désolé, je ne voulais pas te faire peur. »

Les larmes traçaient des lignes au travers la crasse de son visage et son nez coulait abondamment. Zaahrian fouilla dans ses poches et trouva un mouchoir qu’il utilisa pour le nettoyer un peu.

« Ils… ils… me plongeait dans une grande baignoire. L’eau était toujours très froide. Il me plongeait la tête sous l’eau et… et la gardait comme ça. Je ne pouvais pas respirer. Parfois… parfois ils attendaient tellement longtemps que tout devenait noir. Puis ils me sortaient de l’eau et me laissaient sur le sol. Ils me regardaient en riant alors que je toussais et vomissait. »

La rage qu’éprouva alors Zaahrian en entendant ces mots était d’une intensité comme il en avait rarement connu dans sa vie. Il la sentait en lui demander vengeance. Si ces brutes avaient été devant lui en cet instant, leurs tripes seraient déjà éparpillées sur le sol et leur sang couvrirait les murs jusqu’au plafond. Ce genre de personne ne méritait pas une mort propre. Rien sur son visage ne trahissait la nature des pensées qui lui traversaient l’esprit, mais ses yeux brillaient d’un étrange éclat qui fit recroquevillé le gamin sur lui-même. Zaahrian se ressaisit et ajouta d’une voix calme.

« Ils ne te feront plus aucun mal. Tu es sous ma protection désormais et cette maison est tienne aussi longtemps que tu le voudras. S’ils viennent ici, je vais les tuer. Je t’en fais la promesse, tu m’entends ? »

Un extraordinaire mélange d’émotion passa sur le visage du demi-sang, passant de la surprise a une dévotion qui ferait verdir de jalousie un dieu. Zaahrian était réellement le héros que tout le monde décrivait.

« Avec tout cela, je ne t’ai pas demandé ton nom, jeune homme. »

La joie fit place à la honte et il baissa les yeux.

« J’en ai pas. Là-bas, ils m’appelaient le monstre, l’erreur de la nature ou encore le rat… »

« Ça ne fera pas. » Il réfléchit un instant. « Halan, peut-être ? C’est le nom de mon père, mais je ne pense pas que ma famille en Anaëh va apprécier si je te le donne. J’ai aussi connu un jeune homme qui s’appelait Djamel et qui n’est plus de ce monde. Il était très gentil. »

Un faible sourire apparu sur les lèvres de l’hybride.

« Je pourrais m’appeler Zaahrian. »

L’assassin s’esclaffa.

« Non. Il n’y a qu’un seul Zaahrian et c’est moi. Bon, les drows ont l’habitude d’avoir des noms stupidement compliqués, alors nous ferons ça simple si tu permets. Que penses-tu de Mehran ? »

Le gamin acquiesça, cette fois trop ému pour pouvoir parler.

« Hey, ne pleure pas Mehran. » Il essuya ses larmes avec son pouce. « Tout le monde doit avoir un nom. Peut-être que ta mère t’en a donné un. Tu sais qui elle est? »

Le demi-drow secoua la tête.

« Je n’ai jamais connu ma mère ou si elle était avec les autres esclaves, elle n’a jamais dit que j’étais son fils. Je ne voyais pas souvent les autres, on me gardait à l’écart. »

Le plus probable, c’est qu’il soit le fruit d’un viol et peut-être que le gamin le comprenait déjà. Il était également possible qu’il soit né ailleurs et qu’on l’ait amené là-bas. Autant de questions qui n’auront sans doute jamais de réponse.

« Maintenant, il faut enlever tes vêtements souillés. »

Zaahrian l’aida à retirer sa tunique crasseuse et son pantalon qui ne tenait que par une corde autour de sa taille. Il essaya de ne pas trop regarder les plaies et les marques qui couvraient sa peau, certaines récentes et d’autres plus anciennes. À un moment, quelqu’un s’était amusé à le brûler avec un tisonnier. Les cicatrices formaient des lignes parallèles, démontrant que le tortionnaire s’était appliqué dans son geste. Étrangement, la plupart des blessures étaient à des endroits faciles à cacher sous les vêtements. Pourquoi vouloir cacher les mauvais traitements qu’on lui faisait subir ? Clairement, on le haïssait. Impossible d’ignorer non plus sa terrible maigreur. Zaahrian pouvait presque compter ses vertèbres.

« Viens, nous allons nous approcher du bain. »

Mehran se braqua aussitôt et commença à geindre.

« Je te promets que je ne vais pas t’obliger à y embarquer, mais il faut te laver un peu. »

Avec beaucoup d’hésitation, il accepta de s’approcher du bain, mais il tremblait des pieds à la tête lorsqu’il s’arrêta à côté de l’objet. L’eau était chaude et une légère vapeur s’en dégageait. Les serviteurs avaient amené du savon et des linges ainsi que des vêtements de rechange pliés sur une chaise. Zaahrian prit un linge qu’il plongea dans l’eau avant de l’essorer un peu.

« Donne-moi ta main. »

Mehran lui tendit la main et l’assassin commença à la nettoyer avec le linge en procédant en douceur.

« Tu vois ? Ce n’est pas si mal n’est-pas ? »

Il plongea le linge dans l’eau pour le rincer et, cette fois, il ajouta un peu savon. Il continua à le laver pendant un moment, passant d’une main à l’autre avant de s’attaquer à ses bras. Il sentait Mehran se détendre peu à peu.

« Tu es très brave. Ça prend beaucoup de courage pour avoir fui comme tu l’as fait. »

Surtout que si on l’avait retrouvé, il serait sans doute mort dans de terribles souffrances, ses tortionnaires poussant la torture un peu trop loin.

« Crois-tu que tu puisses continuer sans moi ? Je dois aller demander quelque chose à Zahir. C’est l’homme à la peau sombre avec des perles dans les cheveux. Frotte bien partout, je reviens rapidement. »

Zaahrian se dirigea vers la porte derrière laquelle il trouva, sans surprise, Zahir dans l’attente d’instruction.

« J’aurais besoin d’un sceau. Il ne veut pas du tout embarquer dans la baignoire, car ses anciens maîtres avaient l’habitude de le torturer en le plongeant sous l’eau. Il en a une peur maladive. Il me faut des ciseaux aussi pour ses cheveux et j’ai désespérément envie de cogner quelque chose. Je le jure devant les dieux, si je mets la main sur les responsables de son état, c’est avec un grattoir qu’on devra ramasser leurs restes. »
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MessageSujet: Re: Ceux que personne n'écoute [Solo]   Ceux que personne n'écoute [Solo] I_icon_minitimeDim 18 Déc 2022 - 21:46

Le soleil venait de disparaître sous l’horizon lorsque Zaahrian passa la porte d’une chambre, Mehran sur les talons. C’était l’une des plus petites de la maison, mais sans doute plus confortable que tout ce qu’a connu le demi-drow jusqu’à maintenant avec le lit et son matelas en plume, et la fenêtre donnant sur la cour intérieure. Les serviteurs avaient allumé des lampes dont l’éclairage ajoutait une touche chaleureuse à la chambre pourtant privée de décoration. Zaahrian l’avait fait préparer en vitesse pour Mehran. Un lit dans le quartier des serviteurs aurait été tout aussi approprié et aurait tout autant fait le bonheur du gamin, mais la présence du sang mêlée rendait son personnel nerveux. De plus, Zaahrian éprouvait une profonde sympathie pour lui. Ce n’était qu’un enfant qu’on avait longuement abusé pour quelque chose dont il n’était pas responsable. Ça lui rappelait des souvenirs, certains qu’il croyait oubliés depuis longtemps. Mehran avait suffisamment souffert. Zaahrian n’était pas certain de ce qu’il allait faire maintenant, mais le demi-drow était libre de rester dans sa maison aussi longtemps qu’il le souhaitait. Aux yeux de l’assassin, il faisait déjà partie de la famille.

« Voilà ta chambre. Elle n’est pas très grande, mais le matelas est en plume. Demain, Zahir va aller au marché acheter des décorations. »

« Des décorations? »

« Oui, des rideaux pour la fenêtre et peut-être des coussins. Un miroir aussi que l’on pourrait mettre dans le coin là. » Il désigna un espace vide près du placard à vêtement. « Il y en a surement qui traînent quelque part dans la maison, mais je ne veux pas que tu te retrouves avec des choses déjà usées. Je lui ai également demandé d’acheter des jouets et du tissu pour des vêtements. La vieille tunique fera l’affaire pour cette nuit, mais tu ne pourras pas sortir comme ça. »

Après la toilette, Zaahrian lui avait donné des vêtements empruntés à son serviteur le plus petit. Malgré ses précautions, l’adolescent flottait quand même dans la tunique. Il n’avait jamais vu quelqu’un d’aussi amaigri. Comment faisait-il pour rester debout et avoir l’air aussi en forme? Zaahrian avait réussi à lui laver les cheveux et, près d’une coupe de cheveux improvisée, il avait meilleure allure. Sa peau était très pâle comme s’il n’avait jamais vu le soleil de sa vie et ses cheveux avaient la même couleur que la lune.

« Des jouets? Je n’ai jamais eu de jouets… »

« Eh bien, ça va changer. J’ai demandé qu’on te rapporte une épée en bois. Tous les garçons doivent avoir une épée en bois, c’est la règle. Peut-être même que je t’apprendrai à l’utiliser. »

Mehran regardait Zaahrian, les yeux ronds comme des assiettes. Il avait rêvé à toutes ses choses sans jamais croire que ça se réaliserait un jour. L’assassin sourit, puis tira les draps du lit.

« Allez, monte. Il se fait tard et tu dois être fatigué. »

Hésitant, le demi-drow grimpa dans le lit. Il n’avait jamais dormi autre part que directement sur le sol. Le matelas lui semblait trop moelleux, mais il ne dit rien et laissa l’assassin remonter les draps sous son menton.

« Voilà. Ferme les yeux et fais de beaux rêves. »

Le regard de Mehran se posa sur la dague à la ceinture de Zaahrian.

« Peux-tu m’enseigner à l’utiliser aussi? »

« Quoi, la dague? »

Zaahrian porta la main à son arme. Mehran acquiesça d’un signe de tête.

« Pourquoi? »

« Pour me défendre contre les méchants qui pourraient me retrouver. »

« Personne ne te fera de mal sous mon toit et s’ils osent venir ici, je leur ferai payer », dit-il sans la moindre hésitation.

« Mais tu ne seras pas toujours ici, non? S’ils viennent et que tu n’es pas là… »

« C’est vrai. C’est pourquoi il y a des gardes qui surveillent la maison. Ils ne sont pas aussi doués que moi, mais ils tiennent leur épée par la bonne extrémité. Cela étant dit, si tu veux vraiment apprendre à utiliser une dague, je peux t’enseigner. Nous allons attendre que tu aies un peu plus de viande autour des os avant, mais j’ai déjà eu des apprenties par le passé. Ils avaient à peu près ton âge. »

« Je pourrais être ton apprenti aussi? »

Zaahrian haussa les sourcils et se redressa.

« Il est encore trop tôt pour penser à ça. Tu dois te remettre avant toute chose et après, nous verrons. Dors. Demain, je vais t’apporter ton petit déjeuner. Après, je te ferai visiter la maison et tu rencontreras Aya, ma fille. »

Il se leva du lit.

« Je vais éteindre les lumières. D’accord? »

« Peux-tu en laisser une d’allumée? Je n’aime pas être dans le noir. »

Zaahrian éteignit les lampes une à une, n’en laissa qu’une seule d’allumée dont il baissa l’intensité pour en économiser l’huile.

« Ça te va comme ça? »

« Oui. »

Zaahrian se dirigea vers la porte.

« Bonne nuit, Mehran. »

Puis il la referma sans faire de bruit.

Quelques heures plus tard, alors que toute la maisonnée dormait, y compris Zaahrian, Mehran gardait les yeux ouverts. Il se retournait d’un côté puis de l’autre et les couvertures s’entortillaient autour de lui comme des cordes. Il s’en dépêtra avant de s’extirper du lit. Le matelas était trop mou, l’oreiller aussi. Il avait l’impression de s’y enfoncer, et qu’il finirait par l’étouffer. Mehran arracha l’une des couvertures et se coucha au sol. La pierre était froide et dure, mais il avait l’habitude de dormir sur le plancher et c’est pourquoi il trouva rapidement le sommeil, recroquevillé sur lui-même.
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