[Croisade Eldéenne] Dis leur qu'ils viennent

Dès le lendemain de l’assaut sur Haurse-Porc, aux premières lueurs du matin, Veld’rin qui était levé depuis un certain temps à guetter les environs, semblait être prit dans d’intenses réflexions. L’embuscade principale avait été une réussite, même si ces misérables péninsulaires n’avaient opposé aucune vraie résistance pour les guerriers drows, l’objectif avait été mené à bien ; La Péninsule été au courant de leur présence et l’alarme avait été sonnée. Il fallait maintenant attendre la venue des troupes en provenance des terres pour continuer à dérouler le plan et permettre aux commandos infiltrés d’avancer sans grande difficulté.

Tout s’était bien déroulé, cependant le Streea Jabbuk ne pouvait se résoudre à attendre patiemment en restant inactif. Il ordonna alors que les guerriers se préparent et, après leur avoir laissé suffisamment de temps s’approcha du centre du campement. L’officier était déjà en armure, son heaume tenu sous son coude et sa faux dans l’autre main, puis il observa les présents, étirant un léger sourire carnassier aux coins de ses lèvres. « Nous n’allons pas attendre sagement que ces chiens viennent. » Il pivota légèrement sur lui-même et désigna un point vers le sud-ouest de leur position, rabaissant son doigt griffu métallique. « Il y a quelques corps de ferme et des hameaux dans cette direction, rendons leur visite. Laissez seulement quelques survivants, nous leur laisserons quelques présents en souvenir… Ils doivent être en état de remonter à Haurse-Porc et donner, eux aussi l’alerte. » Laissant planer un court silence, il glissa son heaume au sommet de son crâne et l’enfila dans un geste lent presque cérémonial. « Nous sommes ici pour Elle… Offrons Lui alors ce qu’elle désire le plus. Arrachons à ces misérables leurs cris de Peur et de Douleur qu’Elle puisse les entendre. » Il se détourna enfin et d’un signe de sa main ordonna alors le départ, se dirigeant alors vers sa morgal avant de monter dessus.

La petite armée forte de soixante-dix Braises n’était pas si discrète à cet instant, après tout leur but n’était plus de l’être car elle se devait d’attirer sur elle l’attention. Ils marchèrent alors quelques temps avant d’arriver à un hameau qui commençait tout juste à se réveiller. Siégeant sur sa monture de guerre, le Streea Jabbuk fit cesser la marche et resta là planté quelques secondes en silence, semblant être à la recherche de signe de vie, à la fois visuel et audible. Rien, si ce n’est que le chant des oiseaux alors, sous son sinistre heaume, il sourit et d’une voix caverneuse étouffée par le métal souffla aux siens « Alu haggan lu'inbal nau ka'lith. »

Traduction:

Ainsi les guerriers déferlèrent sur le hameau sans crier gare et comme pour Haruse-Porc, ils firent un véritable carnage, profitant de l’effet de surprise. Ils pénétrèrent dans les foyers pour en extirper les habitants qu’ils exécutèrent sur le chemin, visible de tous. Ils brulèrent les demeures en y jetant des torches ou usant de leur magie. Les cris d’agonie et de peur résonnèrent et percèrent le silence de l’aube, sonnant comme une douce mélodie aux oreilles des Ilythiiris qui cherchaient à extirper de ces pauvres Braises le maximum.
Vel’drin, parcouru le petit village, encore perché sur le dos de Tranche-Plaie, se réjouissant de la scène encore une fois et se dirigeant vers le centre du village vers lequel quelques malchanceux avaient été traînés par les guerriers sombres. Une fois arrivé à destination, il descendit de sa morgal pour s’approcher des quelques paysans maintenus au respect. Il ne comprit pas les supplications et les demandes de pitié que chacun lui offrit, mais il sut que c’était là leur manière d’exprimer leur peur et il s’en contenta silencieusement. Il stoppa son observation des prisonniers sur un jeune enfant, qui pleurait sans pouvoir s’arrêter, il se baissa lentement en sa direction et de son doigt métallique vint relever son visage par-dessous le menton. Son heaume façonné tel un crâne se pencha légèrement dans un grincement et sa voix résonna de nouveau à travers. « Tu feras l’affaire… » Il se releva finalement et fit signe aux siens de poursuivre sur leur lancée.

Alors tous, sauf l’adolescent furent exécutés sur place et empalés sur des piques formant un cercle autour de la place. Quant au jeune garçon, un prêtre des Déesses Jumelles s’en approcha et se saisissant de son bras lui inocula une maladie semblable à celle qui avait déjà été libérée auparavant. Cette fois-ci, on ne coupa pas la langue pour qu’il puisse à son tour donner l’alerte et raconter les récits d’horreur auxquels il avait survécu. Puis Vel’drin guida le péninsulaire à la sortie du hameau, une main posée sur son dos, l’invitant par une légère poussée à marcher vers une direction inconnue.

L’enfant irait probablement en direction d’Haurse-Port, ou tout autre, mais la maladie alors irait se répandre et faire d’autres victimes continuant ainsi de semer la mort sur son sillage.

Après tout ça, on entendit l’appel à la retraite sonné par un cor de guerre aux sombres notes. Et tous disparurent aussi vite qu’ils étaient arrivés quelques instants plus tôt, laissant derrière eux cet endroit qui était paisible dans un charnier fumant où les habitants avaient été empalés ou gisaient au sol dans des positions de terreur et de douleur insoutenable.