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 [AFFLUX] Cap au Sud

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Caleb "Le Rokvenha"
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MessageSujet: [AFFLUX] Cap au Sud   [AFFLUX] Cap au Sud I_icon_minitimeLun 2 Oct 2023 - 9:33

Kÿrianos de la Première ennéade de Favrius,
An 21 du XI cycle,
Port de Méca,


Les premiers rayons du soleil commençaient tout juste à caresser l’horizon de l’Eris, quand les premières agitations se firent entendre sur le port de la cité insulaire. Sur les quais, plusieurs hommes et femmes s’activèrent pour finaliser les derniers préparatifs. L’équipage allait et venait sur un boutre à la coque étrangement noircie de laquelle s’échappait une odeur forte de sel et de mort. Les quelques curieux qui s’étaient arrêtés sur le côté pour observer, avaient pu reconnaître le navire qui quelque jours auparavant avait été approché par la Médée et ses suivants durant une nuite entière : Le Second Souffle.

A son bord, Le Rokvenha assis sur une des caisses déposée sur le pont laissa couler son regard sur les membres de son équipage, essayant en silence de se remémorer chacun des noms associés aux visages. Le recrutement de ces personnes avait été un brin rapide, mais efficace tant bon nombre s’étaient présentés pour en faire partie. Chacun voulait naviguer aux côtés de celui qui pouvait aujourd’hui, d’après certaines rumeurs, “voguer où bon lui semble” ou même “accompagné des wagyls”.
Le Capitaine tenait dans ses mains une carte enroulée qu’il tapota contre le creux de la seconde dans un geste de nervosité palpable, le visage marqué par le manque de sommeil et le regard attentif passant sur les uns et les autres comme s’il n’attendait qu’une chose.

Ce fut Croqueuse, qui vint le tirer de sa torpeur en s’installant à ses côtés, adossée à la caisse. D’un petit coup d’épaule amicale, la sang-mêlé secoua le mécan. “Réveille toi, on va pas tarder à y aller.”  Comme seule réponse, elle n’eut qu’un léger grognement qui la fit sourire. “Ca m’a manqué d’reprendre la mer et d’pouvoir naviguer, pas toi ?” Le capitaine tourna alors la tête dans la direction de son interlocutrice et voyant son air enjoué se surprit à étirer un léger sourire à son tour. “Aye j’vais pas t’mentir, j’commençais à perd’ patience sur c’cailloux. - Comme nous tous.” Finalement, la Seconde se redressa et reprit aussitôt. “Tout est prêt, l’vivres sont rangées et on a tout c’qui nous faut, t’peux ordonner l’départ quand tu l’voudras l’Rok’.” A ces propos, l’homme se releva à son tour et jeta un dernier coup d’oeil vers la cité mécane puis l’horizon et fit un signe de tête affirmatif en direction de son officier.

Subitement, le port de méca fut secoué de quelques cris à l'unisson, les voiles du boutres se dressèrent et prirent suffisamment de vent pour manoeuvrer vers la sortie. Tous les marins s’activèrent comme un seul homme entre le pont, les cordes et les voiles. Le Rokvenha quant à lui, debout sur la proue de son navire gardait son air attentif en direction de la grande étendue d’eau. Il reprenait enfin la mer et cette sensation qui l’avait tant manqué était un vrai plaisir à ressentir de nouveau.



*****

Calimehtarus de la première ennéade de Favrius,
An 21 du XI cycle,
Dans l’océan Eris,


L’Eris était pour une fois clémente avec les marins qui voguaient sans soucis sur une mer calme sous un beau jour. Après deux jours de navigation, l’équipage du Second Souffle avait mit le cap vers le Sud et laissaient alors le vent les porter, profitant quelque peu du calme pour apprendre à se connaître et s’occuper. Sur le pont, certains s’étaient installés pour jouer à des jeux de dés ou de cartes, d’autres discutaient autour d’une bouteille partagée et on pouvait entendre des rires et des chants monter de différents coins du boutre.

Caleb sortit de sa cabine et traversa d’un pas lent le pont en saluant les présents. Il affichait un sourire de circonstance appréciant alors l’air frais du grand large. Passant d’un groupe de marin à un autre pour voir ce qu’il s’y passait, il allait de quelques remarques et blagues pour tous, essayant de tisser un lien avec ses hommes qui était maintenant des personnes sur qui il devrait le plus compter.

Après quelques instants, un des marins l’interpella, lui tendant une bouteille de rhum nouvellement ouverte. “Cap’tain, viens boire un coup avec nous autres ! Profite un p’tit peu du calme.” Tous appuyèrent cette demande et finalement, le Rokvenha se laissa tenter, attrapant la bouteille et buvant de longues rasades qui le firent grimacer. “Dis voir Cap’taine, tu sais c’qu’on va y trouver là-bas dans la brume ? T’as des idées de c’qu’on va devoir faire ?” La question sembla anodine mais pourtant tous ceux qui l’entendirent s’arrêtèrent un instant et fixèrent Caleb dans l’attente de sa réponse. Le Capitaine sentit les regards et abaissant la bouteille pour la reposer sur le couvercle d’un baril répondit. “Naye, j’sais pas dans quoi on va fout’ nos pieds, j’vais pas vous mentir. J’sais pas plus qu’vous aut’. D’la brume et d’navires qui ont disparus en ‘ssayant d’s’y rend’, mais j’compte bien voir tout ça d’mes prop’ yeux.” Les marins échangèrent quelques regards un instant, une inquiétude naissante que le capitaine remarqua. “Mais rassurez-vous… Si y’a bien un bout’ dans tout Méca bien capab’ d’y aller et d’rev’nir c’est celui-là et c’pour ça qu’on s’doit d’y aller pour ‘pporter l’réponses aux aut’.” Ces quelques mots firent naître quelques sourires aux coins des lèvres, pour ceux qui avaient eu la chance d’être là le fameux jour, tous n’avaient aucun mal à le croire car ils l’avaient tous vu. Ils avaient vu Caleb se tenir aux côtés de la Médée, faisant face à ce que tous pensaient n’être qu’une légende, une divinité invisible, mais pourtant bien réelle en finalité. Tous l’avaient vu revenir vivant de ce face à face et pour cela aucun ne doutaient qu’il en allait être de même dans cet endroit inconnu.

Finalement, Caleb tapa sur l’épaule du marin qui lui avait posé la question et reprit sa route sur le navire pour poursuivre son chemin. En route, il fut rattrapé par Croqueuse, suivie de près par le Prêtre d’Eris qui avait été recruté aussi. Si la Sang-Mêlé avait l’air agacée, le Prêtre quant à lui semblait pâle et inquiet. “Rok’ ! L’Cureton m’les brises depuis c’matin tu veux pas t’en occuper un p’tit peu ?” Le sourcil du capitaine se dressa quelque peu quand il entendit sa seconde et il reporta son attention sur l’homme en question. Ce dernier prit alors la parole, d’une voix tremblante. “C’que tu comptes faire, l’Rokvenha c’est contre la volonté d’l’Impétueuse ! Regarde bien les signes, regarde-les !” Il pivota et désigna l’océan calme et plat. Ce qui ne pu empêcher d’arracher un nouvel étonnement au capitaine qui ne comprit pas. “Elle nous laisse encore l’choix d’faire demi-tour, c’est l’calme avant l’tempête comme on dit ! Jamais l’Eris nous laissera approcher d’ce coin qu’elle même à voulu dissimuler au travers d’la brume ! Jamais tu m'entends ?!” Les complaintes du prêtre arrachèrent un souffle exaspéré à la jeune femme, mais un sourire amusé au capitaine qui, posant sa main sur son épaule en signe de réconfort lui répondit. “Aye, p’t’êt’ bien qu’elle veut pas… P’t’êt’ pas. Tout ça on l’saura quand on y sera et on verra c’que la Mère des Mers nous r’éserve à cet instant, toute façon il va bien falloir l’faire qu’ce soit nous, ou un aut’ et… J’préfère qu’ce soit nous qui revenons avec l’réponses qu’Méca attend, tu comprends ?” Le Prêtre n’eut pas le temps de répondre davantage que la Seconde l’écarta en le poussant gentiment sur le côté, suivant la demande formulée sans demander son reste, gardant néanmoins un air renfrogné au visage. “Tiens va voir l’bas Cureton j’crois qu’on t’appelle.”

Caleb sourit en voyant ça et en reprenant alors son chemin, cette fois-ci accompagné de Croqueuse discuta avec elle. “Si tu m’demande, naye, j’sais pas et aye j’compte bien l’savoir.” La sang-mêlé se mit à rire un instant. “Non j’comptais pas te demander ça, j’me doute bien qu’toute façon, on a pas d’autre choix que d’aller voir, mais rassure toi, Rocaille m’a dit qu’le moral des hommes est assez bon, aucun ne regrette son choix que de te suiv’ vers la brume, j’pense même qu’certains sont impatients d’y être. C’est plutôt une bonne chose. - Ca m’rassure. D’quoi tu voulais m’parler ‘lors ?” Il s’arrêtèrent tous les deux contre le bastingage, observant l’eau qui s'étendait à perte de vue.

“Non moi j’me demandais… Et avant qu’tu t’énerves, laisse moi parler d’accord ?” Quelques grognements résonnèrent alors de la gorge du capitaine qui l’invita à poursuivre. “J’voulais savoir si pour l’équipage tu comptais faire quelque chose, comme à l’époque du Wagyl Noir. D’sortes d’cérémonies ou autres pour resserrer les liens entre eux. Si t’avais envie d’faire des choses dans c’sens-là ?” Caleb frissonna à l’évocation de son équipage perdu et soupira. “Mmh… J’y ai pas ‘core r’fléchis, on va faire l’première expédition et on verra ‘suite, ça t’va ? - Ouais et maint’nant… L’moins amusant.” La jeune femme inspira un grand coup et en levant la main pour lui demander d’attendre reprit. “Tu comptes vraiment pas donner d’nouvelles à Rose ? T’es vraiment sûr qu’c’est un piège et qu’elle a pas vraiment besoin d’nôtre aide ? Et puis, enfin… Attends laisse moi finir ! J’sais que tu lui en veux et qu’tu penses qu’elle est de mèche dans tout ça, mais ça serait pas mieux d’avoir sa version des faits ? Savoir c’qui s’est réellement passé ce jour-là ? Car j’te connais, l’Rok’, ça te ronge et j’sais qu’tu meurs de le savoir et d’connaître la vérité et moi aussi, Rocaille aussi. On veut tous le savoir, si elle est fautive ou non. T’es vraiment sûr d’vouloir garder cette question en suspend l’restant d’tes jours ?” Elle posa un œil inquiet sur son capitaine qui resta silencieux, jouant avec les bagues qui ornaient ses mains dans un signe d’anxiété. Finalement il souffla en se redressant et fixa sa seconde d’un air inquisiteur. “J’ai aut’ chose à faire maint’nant et j’changerai pas d’cap pour ça, Croqueuse. J’ai plus ‘portant à faire que d’courir ‘près l’fantômes du passé. Aye j’suis sûr qu’c’est un piège et j’vais pas m’jeter tête baissée d’dans. Et si c’en est pas un… ‘lors l’av’nir nous l’dira. Toute façon, elle a eu c’qu’elle voulait, rev’nir chez elle, auprès d’son Duc. Et si elle est fautive j’vais pas me fout’ ‘core plus dans la merde en lui tranchant l’gorge pour venger les aut’. Donc, naye, Croqueuse, j’irai pas.”

La seconde garda son regard posé sur lui, un brin remplie de tristesse à l’instant. Elle savait qu’au fond, le Rokvenha se rongeait à l’idée de ne pas savoir la vérité et que même s’il disait le contraire, cette question laissée en suspens le détruisait à petit feu de l’intérieur et resterait dans un coin de son esprit pendant un long moment. Ne voulant pas dépasser les limites, elle le salua alors et s’écarta, le laissant seul reprendre sa route sur le navire pour continuer à saluer ses hommes.
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Caleb "Le Rokvenha"
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MessageSujet: Re: [AFFLUX] Cap au Sud   [AFFLUX] Cap au Sud I_icon_minitimeMer 4 Oct 2023 - 9:09

Oglicos de la première ennéade de Favrius,
An 21 du XI cycle,
En plein océan Eris,


L’Eris avait offert aux mécans des journées idéales pour naviguer, mais comme tout marin le dit si bien: Ce que l’Eris donne, l’Eris peut le reprendre. Cet adage se montrait encore une fois. Alors que le “Second Souffle” voguait en direction du Sud-Ouest, au loin, à plusieurs nautiques de là le ciel s’assombrissait dangereusement.

Ce fut d’abord la vigie qui alerta le reste de l’équipage. La nouvelle fit grimacer les marins qui ne le connaissaient que trop bien. Une tempête pouvait s’avérer mortelle aussi loin des côtes. Pour autant, l’équipage bien que inquiet continua son travail, attendant les directives des officiers en charge.

Caleb, alors installé dans sa cabine entendit aussi l’alerte de la vigie et décida de sortir. Se dirigeant vers la proue, il fut rattrapé par la sa Seconde qui, comme à son habitude, venait prendre les nouveaux ordres dans pareilles situations.
Le Capitaine posa ses mains sur le bastingage, tentant d’évaluer la distance à l'œil et cherchant à l’horizon sombre un quelconque signe d’éclaircissement pouvant être une voie à emprunter.

“Tu veux qu’on contourne ?” S’enquit la sang-mêlé, regardant aussi en direction du sud. Le Rokvenha secoua lentement la tête. “J’vois pas où on pourrait l’faire… Et on risqu’rait d’perd’ un temps monst’ à l’faire.” La Seconde essaya à son tour de déceler une brèche dans cet épais voile. “Alors on a qu’a faire demi-tour.” Cette idée sembla piquer au vif le Rokvenha qui se redressa vivement. “Non plus… On est qu’a quelques jours d’not’ but et j’vais pas r’partir maint’nant. - Mais…” La Seconde n’eut pas le temps de poursuivre que le Capitaine se dégagea de la proue pour s’avancer vers le pont, elle le suivit d’un pas rapide.

“On a d’jà connu d’tempêtes, p’t’êt’ pas en plein milieu d’l’Eris, mais on sait y faire… J’ai pas r’cruté des bleus just’ment pour que c’genre de chose ne nous arrête pas et puis… Si on craint tant qu’ça une tempête, ça s’ra quoi quand on va ‘rriver à la brume ? On va s’couler nous-même d’peur ?” Il la fixa alors, semblant attendre une réponse qui ne vint jamais. Après quelques secondes de silence, le Rokvenha se retourna alors pour voir accourir le Prêtre dans sa direction, un air d’agacement se dessina sur le visage du corsaire et il le coupa avant même qu’un mot ne s’échappa de sa bouche. “Naye, l’Cureton, j’ferai pas d’mi-tour et j’me doute qu’c’est un ‘vertissement d’la Mère d’Mers…” Il balaya l’air devant lui d’un geste de la main comme pour chasser le prêtre qui n’en fit rien. “Il le faut Rokvenha ! Tu ne peux pas défier l’Eris de la sorte ! Tu te prends pour qui pour croire que tu pourrais traverser la colère du Wagyl sans crainte ?!”

Les cris du prêtre résonnèrent sur le pont du navire et firent cesser l’activité des marins aux alentours qui regardèrent alors en direction du trio formé. Caleb fixa l’homme en question, avant personne n’aurait osé défier son autorité sur le Wagyl Noir, les choses s’avéraient bien différente avec ce nouvel équipage et en particulier ce prêtre qui prenait son rôle bien trop à coeur au gout du capitaine. Cependant, il ne pouvait en faire un exemple, pas maintenant, pas durant cette expédition où justement il aurait besoin de comprendre des signes que pourrait lui faire Eris. Alors le Capitaine inspira longuement, tentant de garder son calme et d’une voix teintée de froideur s’adressa aux deux.

“Mes ord’ n’changent pas… On cont’nue droit d’vant et on travers’ra l’tempête. Croyez-moi l’fureur d’Princes nous atteindra pas.” Si Croqueuse opina avant de s’en retourner pour donner les ordres, le Prêtre lui, en colère, menaça le capitaine de son index. “Méfie toi, Rokvenha, tu te donnes des droits qui pourront t’être chers à payer.” Le Capitaine se tourna aussi, ne prenant pas en compte la menace, bien trop sûr de lui à cet instant et jugeant qu’il était aussi temps de voir si ce que la Médée lui avait octroyé était bel et bien réel.



*****


Tariho de la première ennéade de Favrius - Julas de la seconde ennéade de Favrius
An 21 du XI cycle,
Au coeur d’une tempête sur l’océan Eris,


Au cœur de l’immensité tumultueuse de l’Eris, le “Second Souffle” fendait les flots. L’équipage du boutre était composé d’hommes et de femmes intrépides qui avaient décidé de suivre le Rokvenha. Tous avaient été choisis pour de bonnes raisons ; La mer les avait forgé durant leurs vies et chacun d’eux avait pour boussole leur dévotion envers l’Eris.
Si tous avaient eu leur lot d’aventures, l’expédition qu’avait décidé de mener leur capitaine aurait pu en dissuader plus d’un. Le “Second Souffle” voguait vers l’inconnu et pour certains pessimistes, vers une mort certaine.

Le Rokvenha avait décidé de ne pas contourner la tempête qui avait été remarquée voilà maintenant quelques jours. Au contraire, ses ordres avaient mené le navire à s’y jeter droit dedans et malgré les complaintes de certains, tous avaient choisi de tenir son rôle. Seul le prêtre, Cureton, avait tenté de s’interposer à cette décision, menaçant le capitaine de grands malheurs en pensant qu’il défiait l’Impétueuse par arrogance. Rien n’avait convaincu le corsaire de s’écarter ou de faire demi-tour car il se pensait à cet instant à l’abri de la fureur des Princes, les Wagyls.
Ceux qui avaient eu le malheur de vivre la colère de ces dieux en pleine mer le savaient. Une tempête de cette force était un spectacle à la fois majestueux et terrifiant. Les flots s’y déchaînèrent avec une intense puissance.

Les premiers signes ne tardèrent pas à se manifester, en pleine nuit, par de lointains grondements de tonnerre, comme les rugissements de la Bête endormie, qui se réveilla à l’approche du boutre. Les vagues qui étaient auparavant calmes commencèrent à s’agiter, devenant menaçantes à mesure qu’elles prirent de la hauteur. Peu à peu, elles se dressèrent telles des monts noires, dévoilant des crêtes blanches et mousseuses, éclairées par intermittence lorsque les éclairs zébrèrent le ciel.
Les éclairs, par ailleurs, déchirèrent le ciel obscur par leur lueur éblouissante en d’incessants éclats de lumières pâles. A chaque fois, ils révélèrent aux marins les creux abyssaux qui se dessinèrent entre les vagues et leurs sommets, formées d’écumes tourbillonnantes, semblant des étoiles dansantes en frénésie sur la surface de l’eau. Un tel spectacle fit perdre la notion de l’espace aux marins qui crurent voir y voir le ciel se mélanger à la folle tempête.
Le vent, implacable, hurla à travers les cordages et les voiles du navire. Les marins pensèrent entendre les complaintes des Wagyls affamés cherchant à les dévorer. Les voiles se gonflèrent et claquèrent violemment, luttant pour ne pas se déchirer sous la force destructrice du souffle.Sur le pont du navire, tels des feuilles, les marins se cramponnèrent aux cordages ou tout ce qui se trouvait pour ne pas être emportés. Leurs traits tirés par la tension de leurs efforts.
Enfin, la pluie, devenue torrentielle, fouetta le visage des corsaires et glaça leur sang.

Le navire, secoué comme une vulgaire coquille de noix tangua et roula, provoquant une vive sensation de vertige et désorientant même les marins les plus expérimentés. Le bruit assourdissant de la tempête, le grondement des vagues et le fracas du tonnerre se mêlèrent en une cacophonie infernale, faisant trembler jusqu’au plus profond du Souffle des pauvres marins. Les Wagyls étaient si proches d’eux, cherchant à les engloutir.
Au milieu de ce déchaînement de folie, les marins battus par les éléments continuèrent de lutter et de manoeuvrer sous les ordres des officiers. Luttant pour maintenir le cap, préserver le boutre et leurs vies. Cette nuit-là, les mécans, simples mortels, se confrontèrent à la nature brute et indomptée, à la colère des êtres divins.
Cette nuit-là, le courage, la résilience et la foi furent mis à rude épreuve. Cette expérience terrifiante et exaltante, rappela à chacun d’eux leur fragilité face à la grandeur dévorante de l’Eris.

Ce n’est qu’après une durée indéterminée, mais paraissant une éternité, que peu à peu, les éléments uns à uns rendirent les armes. Les vagues se calmèrent progressivement et les vents s’apaisèrent. Les grondements du tonnerre ne résonnèrent plus dans le ciel. Le boutre malmené mais encore bel et bien en état, navigua lentement hors de ces eaux tumultueuses. L’équipage épuisé, trempé et meutri au plus profond de son âme avait survécu à la colère des Wagyls. Leur foi et leur détermination en ressortirent grandies.
Ils l’avaient fait, ils avaient survécu et le Rokvenha quant à lui, lorsqu’il vit les premiers rayons de lueur du soleil, regardait alors l’horizon d’un air satisfait, il était maintenant prêt à affronter chacun des défis que l’Eris lui réserverait dorénavant convaincu, comme une partie de son équipage, que les Wagyls et l’Eris veilleraient maintenant sur eux, même en plein coeur des tempêtes les plus féroces.
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Caleb "Le Rokvenha"
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MessageSujet: Re: [AFFLUX] Cap au Sud   [AFFLUX] Cap au Sud I_icon_minitimeMer 4 Oct 2023 - 18:32

Panahos de la seconde ennéade de Favrius,
An 21 du XI cycle,
Océan de l’Eris aux abords de la Brume,


Les jours qui avaient suivi la tempête avaient été bien plus calmes pour les marins. Le beau temps était revenu et les flots berçaient paisiblement la coque du navire. Même le vent semblait se joindre à ce cadre idyllique gonflant suffisamment les voiles afin de donner une allure soutenue à la navigation.
L’équipage s’était reposé, mais chacun des hommes et des femmes présents avaient encore en mémoire les souvenirs des derniers jours et portaient sur leurs visages la fatigue de leurs lourds efforts pour survivre au cœur de la tourmente.

Les marins s’étaient réjouis d’avoir survécu à la fureur de l’Eris et avaient même fêté l’évènement en organisant une soirée sur le pont du boutre où les Souffles meurtris avaient pu retrouver la paix. Chacun y allait de son aventure et de son récit quant à ce qu’ils avaient vécu. Tous étaient heureux d’y avoir survécu et de voir que le boutre était encore là à voguer sur les flots. Même Cureton s’était joint aux festivités, remerciant l’Eris l’Impétueuse de sa clémence et reconnaissant, bien qu’à contre cœur, que le Rokvenha ne s’était pas trompé en pariant sur leur réussite. Finalement, ce corsaire était peut-être bel et bien auréolé d’une certaine bénédiction octroyée par la Médée, peut-être était-il réellement celui qui pouvait voguer où bon lui semble aux côtés des Wagyls. Quoi qu’il en soit, les marins commençaient à croire aux mots du capitaine et se disaient même que le choix de s’engager à ses côtés avait été une bonne chose qu’avec de telles prouesses la gloire et la richesses leur souriaient dans un futur proche et tous avaient levé leurs verres au “Second Souffle”.

Caleb, bien heureux de la tournure des évènements ne pouvait s’empêcher d’y trouver une ombre à ce tableau. Avec tout ça, leur voyage avait pris du retard, plusieurs jours même et même s’ils n’étaient plus loin de leur destination, c’était quelque chose qui lui déplaisait et mettait à mal ses plans.

Ce jour-là, en fin de matinée, alors que chacun s’occupait à son poste, la vigie poussa un cri pour alerter l’équipage. En bas, sur le pont tous entendirent les mêmes mots et tous eurent un frisson qui parcourut leur échine subitement. “BRUME EN VUE !”
Les corsaires quittèrent alors leurs postes, se regroupant sur la proue du navire pour tenter de voir à leur tour ce qu’ils étaient venus chercher.
Le Rokvenha à son tour, se fit une place au milieu de la foule de curieux et observa aussi l’horizon. Devant lui se dessina à mesure que le navire avançait l’épais mur de brouillard qui s’étendait à perte de vue. On y croyait voir une muraille impénétrable même à plusieurs nautiques.
Un sourire se dessina alors sur le visage du capitaine, finalement satisfait d’être arrivé là où il le désirait et alors il se tourna pour s’adresser à ses hommes qui détournèrent leur attention pour l’écouter.

“L’gars… On touche ‘fin au but, voici donc not’ destination.” Il pointa l’épais brouillard derrière lui. “J’vais pas vous mentir, j’sais pas c’qu’on va y trouver et j’sais pas comment ça va s’passer.” Il les regarda un à un, gardant son sourire arrogant incrusté au visage. “Tout c’que j’sais, c’qu’maint’nant qu’on y est on peut plus r’culer et qu’on verra c’qui s’cache la d’dans d’une manière … ou d’une aut’.” Il avança en direction du pont, invitant les marins à le suivre. “‘lors on s’remet au boulot ! L’gloire nous tend l’bras !” Ces derniers mots arrachèrent un cri d’encouragement de la part des corsaires qui repartirent à leurs postes.


Les derniers doutes ne pouvaient être écartés,mais le Rokvenha l’avait prouvé une première fois et il se pourrait qu’il fasse usage de sa chance insolente encore à cet instant, pour que tous puissent revenir sains et saufs.

Alors le boutre avança lentement en direction du brouillard, les marins entonnant un chant mécan qui rappelait les hommes à leur terre, leur île qui bien que hostile était leur foyer. Les voix à l'unisson résonnèrent dans le lourd silence tandis que peu à peu, la purée de pois s’intensifia et gagna la coque du navire. Lentement, mais sûrement, les marins commencèrent à perdre leur vue qui ne se limita qu’à quelques mètres devant eux.

Caleb sourit en s’enfonçant dans la brume et laissa ricocher sur la mer d’un calme terrifiant les paroles pleines d’espoir.

“Si la mer nous emporte, fidèles à notre destin,
Nous gardons espoir, rêvant de revoir notre foyer lointain,
Nous chantons alors, le coeur lourd de désir,
Pour un jour, douce Méca, à nouveau te sentir.”
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MessageSujet: Re: [AFFLUX] Cap au Sud   [AFFLUX] Cap au Sud I_icon_minitimeDim 8 Oct 2023 - 22:52


Ce grand voile brumeux flottant sur les eaux de l’Eris fait parler depuis lui depuis son apparition. La poignée de courageux et vaillants explorateurs qui s’en est approchée n’est jamais rentrée pour raconter quoi que ce soit à qui que ce soit. Il est un de ces mystères nés dans les mers, mais pas comme ces racontars et ces on-dit, non, celui-là est bien réel. On la voit, immobile, insensible aux tempêtes et aux vents, comme hors du temps, une nappe d’un brouillard si épais que de la barre, on n’aperçoit même plus la proue.

C’est un cœur fou qui s’élance vers elle. Elle l’accueille avec calme et sérénité. L’enveloppe, lentement, tendrement. Le boutre est avalé par les brumes. Le ciel n’est plus visible, et si l’on peut dire qu’il fait jour ou nuit, aucun navigateur ne peut compter sur un quelconque indice, car les astres sont hors de vue. À dire vrai, plus rien n’est à portée de regard, ainsi les instruments ne sont plus d’aucune utilité. Il n’existe plus ni Nord, ni Sud, ni Ouest ni Est. Il ne reste que le haut et le bas.
Et les nuits succèdent aux jours, sur cette mer d’huile qu’on ne distingue qu’à peine. Le navire dérive, sans force aucune, car le vent ne souffle pas ici.

Voilà que le moral chancelle. Que la vaillance des cœurs vacille. L’inquiétude gagne du terrain. Comment sortir ? Comment traverser ? Reverra-t-on le ciel ? Aura-t-on assez d’eau douce et de nourriture pour tenir ? Et surtout, cette sensation qui pèse, comme si les fantômes des disparus épiaient les vivants depuis ces épaisses brumes. Cette sensation de danger imminent qui jamais ne vient et rend ce voyage insupportable.
Les plus fervents s’en sont remis à Eris. Ils prient. Ils croient. Ils espèrent que les mots de la Médée sont vrais et que leur bâtiment ne craint pas la colère des flots. C’est là bien la seule perspective optimiste qui leur reste. Ça et cette brise froide comme la mort qui se lève au dixième jour.

Fourbus, épuisés, ce vent glacial ressaisit ces pauvres marins. Il y a du vent ! On tend l’oreille pour entendre quelques vaguelettes lécher la coque. Même si l’on est loin de la houle pour laquelle on connait l’Eris, c’est assez pour ragaillardir cette bande de pirates.

_________________
Ombre fugace
Maître de ton destin

-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D.
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MessageSujet: Re: [AFFLUX] Cap au Sud   [AFFLUX] Cap au Sud I_icon_minitimeLun 9 Oct 2023 - 13:41

Durant une dizaine de jour,
An 21 du XI cycle,
Dans la brume,


Quand le “Second Souffle” avait percé de sa proue l’épais voile de brouillard pour s’y engouffrer, aucun membre de l’équipage ne savait ce qu’ils rencontreraient de l’autre côté. Si l’ambiance sur le pont du boutre était certes sérieuse, mais pleine d’espoir, aucun mécan ne pouvait se douter de ce qu’il leur arriverait ensuite.
Dès les premiers instants où la nappe épaisse s’était emparée d’eux, chacun ressentit une étrange sensation. Impossible à décrire tant l’atmosphère des environs paraissait particulièrement dérangeante.

Le navire voguait bel et bien dans l’Eris, mais aucun marin n’aurait reconnu l’Impétueuse. Les flots étaient d’un calme plat peu reconnaissables et aucune brise ne venait gonfler les voiles. Le navire paraissait avancer seul, de lui-même, comme emporté par une quelconque force invisible et délicate.
Ainsi ils avançaient de la sorte, cherchant à capter le moindre changement de vent, faisant jouer les différents voilages sans grand succès.
Sur le pont du navire, on ne voyait presque rien. Ainsi, seuls les cris pouvaient être le seul moyen de communiquer entre eux, de savoir ce que chacun faisait et si, par le plus grand des hasard, une nouveauté venait frapper le bois noirci de leur coque.

Caleb avait tenté de forcer les éléments, il avait convoqué un des membres de l’équipage. Un homme de petite taille, encapuchonné et qui était peu bavard. Si cet individu avait pu rejoindre les hommes du Rokvenha ce n’était pas pour ses talents de marins, mais pour d’autres talents qui lui avaient paru tout aussi utiles. L’homme en question était un mage, pas un de ces grands manipulateurs de la trame qui sont reconnus dans le monde entier, mais un simple mage qui savait faire usage des éléments environnants.
Le Capitaine avait alors demandé à son mage de les aider dans cette purée de pois, de faire partir la brume, ou simplement d’aider à la navigation en offrant quelques bonnes rafales de vent, mais chacune des demandes, même désespérées du capitaine trouvèrent un refus de la part de la silhouette encapuchonnée. Le magicien s’expliquait à chaque refus, bien qu’il eut à le faire à plusieurs reprises et en sachant fort bien qu’il ne serait jamais compris de son capitaine. Manipuler la trame à cet endroit serait un risque bien trop gros à prendre et il ne s’y risquerait pas. Il avait tenté d’expliquer que quelque chose n’allait pas dans cet afflux de magie, que la trame semblait chamboulée, et Caleb, comprenant simplement les risques laissa tomber l’idée d’user de la magie.

Alors le navire vogua encore et encore à l’aveugle, dans cet endroit à la fois sinistre et apaisant. Aucun son ne venait caresser les oreilles des marins, pas même celui de l’eau sur la coque. On s’y croyait comme enveloppé dans un nuage à la fois dérangeant et confortable. Une sensation qui, peu à peu, changea. Au fil des jours, plusieurs marins eurent l’impression de se sentir observés,le Rokvenha tout autant. Tous étaient incapables de dire par quoi ou qui et d’où provenait le regard, car quand ils se retournaient, ils n’y voyaient rien d'autre qu’un mur épais et grisâtre.

Les jours passèrent et les nuits aussi, lentement, tous de la même manière. L’équipage pouvait au moins garder une certaine notion, celle du temps, en voyant le soleil se coucher et se lever par moment. Les vivres avaient été rationnés au bout de quelques jours et la colère avait grimpé par la même occasion. Une colère mue par le désespoir. Certains marins avaient même laissé sous-entendre qu’ils regrettaient d’avoir rejoint cette expédition et que le Rokvenha n’était pas celui qu’il avait laissé croire. Certains disaient même qu’il avait fomenté tout ce cirque avec la médée pour son propre but.
Peu à peu, jour après jour, les marins perdaient l’espoir de quitter cet endroit et de revoir la lumière du jour, l’horizon s’étendant devant eux et Méca.
Les cœurs s’échauffaient aussi et quelques rixes avaient éclaté entres marins, sans grande gravité, mais Rocaille en tant que Quartier-Maître avait fort à fort en chaque instant.

Pour le Capitaine aussi c’était un moment déconcertant. Lui aussi était pris peu à peu de doutes et de sombres souvenirs remontaient à la mémoire. Il se revoyait perdu comme sur l’île aux pins dans le cœur de la terre. Il revoyait la mutinerie de ses hommes qui avaient tenté de le tuer pour quelques morceaux de nourriture et pire encore, il se revoyait dépasser certaines limites afin de survivre dans un endroit où il n’y avait plus aucune chance.

C’est dans cet état de desespoire général que le Second Souffle avança encore au cœur de la brume et ce durant des jours. La Seconde en avait noté sept, des marins onze et d’autres neuf, tant ils avaient perdu le fil et la raison de vivre.

Et ce n’est que lors d’un énième matin qu’une brise fut ressentie par les mécans. Cette caresse bien que légère fit frissonner la peau de chacun et même si le froid s’installa peu à peu, une clameur monta peu à peu du pont. Des clapotis claquèrent doucement contre le bois et les voiles firent un léger mouvement.
Peu à peu la vue revint à son tour, de la barre on pouvait maintenant voir la proue et aussi la surface de l’eau sur laquelle des morceaux de glace semblaient vagabonder.

L’air glacial se fit peu à peu ressentir et, cherchant à se couvrir de leurs manteaux, les marins retrouvèrent leurs postes parés, cherchant à décaler les plus gros blocs de glace de leur trajectoire et cherchant à prendre le moindre souffle en orientant les voiles dans tous les sens. Ils l’avaient fait, ils en étaient sortis, mais la question qu’aucun ne se posa à cet instant, ni même le Rokvenha était de savoir où ils étaient.
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