La ruée à travers l'or

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Adélina
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Adélina


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MessageSujet: Re: La ruée à travers l'or    La ruée à travers l'or  - Page 2 I_icon_minitimeJeu 9 Nov 2023 - 16:44




Le regard du Duc n’effraya guère la baronne. Il était violent certes, mais elle en avait vu d’autres et elle le soutint sans aucun problème. Celui-là était emprunt d’une froideur sans équivoque, une fierté blessée d’un homme à qui l’on n’avait jamais dit non. Qui avait toujours eu tout relativement facilement. Un être imbu de lui-même qui refusait de voir autrement et lorsqu’il ordonna la mort de ses hommes, la baronne se crispa, alors que les mots sortirent de sa bouche sans qu’elle ne s’en rendent compte. « NON. » La voix de la baronne sembla résonner sur le chemin alors que certains soldats s’arrêtèrent, comme sur le choc que la jeune femme s’élève contre le Duc. « Flavien, personne ne touche à ces gens. » Surpris, ce dernier eut besoin d’une seconde pour se ressaisir devant la réaction de sa suzeraine, avant de se mettre entre cette dernière et les brigands. Bientôt, les autres alonnais le suivirent, créant une ligne derrière leur suzeraine, sous la surprise des autres suderons. Des murmures semblèrent s’élever dans la suite du Duc, et c’est alors qu’Adélina se retourna vers son promis. Ses yeux brûlant d’une colère vive alors qu’elle reprit finalement la parole ; « Vous faites une grave erreur et je ne peux rester silencieuse devant un acte aussi cruel et barbare. » Commença-t-elle faisant fi des airs estomaqués sur certains visages autour d’eux. « Qu’est-il arrivé aux valeurs que nous a inculquées la mère ? À votre amour indéfectible pour votre fille ? Vous les piétinez parce que l’on remet en doute vos décisions ? Enlevez le souffle d’un être ainsi n’est pas un apprentissage. » Après tout, qu’apprendrait la pauvre Catarina à donner la mort ? Où frapper ? C’était une leçon idiote, sans fondement. Adélina régnait depuis plusieurs années, et donner la mort à un être ne l’avait jamais aidé à être une meilleure suzeraine.



« Conseils et possibilités de Choix, à tous, tu t’efforceras d’apporter. - Les conflits, tu aideras à bannir, privilégiant la sage médiation. - La vie, tu respecteras et protégeras. » Récita-t-elle au Duc, lui rappelant les dogmes sur lesquels il semblait si à cheval. Il était clair qu’elle s’était trompée sur lui. Trompé sur l’homme qu’il était. La conversation qu’elle avait eue avec Michail lui revint soudainement à l’esprit. Des paroles qui avaient profondément marqué la jeune femme. Le Hérault lui avait montré une nouvelle façon de combattre, une qui reflétait beaucoup plus les dogmes de la mère. Parfois, les leçons venaient de ceux à laquelle on s’y attendait le moins. « Un acte de justice et de douceur a souvent plus de pouvoir sur les cœurs des hommes que la barbarie et la violence. » Après tout, donner un salut aux gens qui le voulait était beaucoup plus payant que de tout les éradiquer. Ils seraient impossibles pour eux d’éradiquer l’entièreté des brigands ou même des sectes draconnique. Mais leur offrir une porte de sortie - comme l’avait dit Michail, était une solution qui les aiderait beaucoup plus.



« Vous m’avez demandé l’honnêteté, il y a quelques ennéades. Vous m’avez demandé de vous le dire si je trouvais que vous vous engagiez dans un chemin douteux. Alors je vous le dis, maintenant. Retirez votre ordre immédiatement. » Le regard bleuté de l’alonnaise était fixé sur celle du suderon, son air déterminé, tandis que son ton semblait implacable. Elle avait vu trop de monstruosité cette dernière année, elle ne laisserait pas s’en produire un nouveau devant ses yeux sans rien dire. Cette fois, Adélina pouvait changer la donne. Elle avait le pouvoir de le faire, même si cela voulait dire affronter de plein front non seulement un des hommes les plus puissants de la péninsule, mais aussi celui qui était - encore - son promis.


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Catarina di Alcacio
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MessageSujet: Re: La ruée à travers l'or    La ruée à travers l'or  - Page 2 I_icon_minitimeJeu 9 Nov 2023 - 22:31



La violence et la froideur que la jeune fille lut, de loin, dans les yeux de son père, l'effraya soudainement. Elle avait presque oublié, au fil des années, que son grand-père qu'elle vénérait tant et lui étaient devenus Ducs par la force et par la rouerie - et qu'il ne fallait guère attendre de clémence de la part d'un homme qui avait vu sa famille mourir sous ses yeux, sous une même embuscade.

Le crime était capital. La mort était forcément au bout du chemin de ces deux Souffles, et bien qu'elle éprouvât de la pitié à leur encontre, tout autant qu'elle aurait souhaité leur offrir - peut-être - une seconde vie, une seconde vie, elle n'avait pas le choix. Les Enseignements de Néera commandaient de respecter la vie et de la protéger ; seulement, les ordres de son père faisaient office de loi.
Ce fut pourquoi la réplique d'Adélina la figea de stupeur.

Sous ses yeux ébahis, elle en appela à son capitaine de la Garde pour interdire l'accès aux deux prisonniers, avant de déclarer, avec un franc parler qui l'étonna, que son père se trompait, dans les termes les plus explicites. Devant tous, elle lui rappela les préceptes de Néera, et Catarina inclina sa tête en signe de déférence.

Cependant, que faire ? Prendre le contrepied de son père n'était pas son intention - mais elle ne pouvait nier qu'elle désirait suivre la voie offerte par Adélina. La voie de la Déesse, de la paix et de la miséricorde, autant que se pouvait en tout cas.
Mais surtout, par-dessus tout, il s'agissait de leur bonne entente, de ce qui ferait d'eux des mariés heureux, malgré des épousailles placées sous le signe de la politique.

L'héritière jeta un œil paniqué au Hérault d'Othar, comme pour l'appeler au secours, et, d'un geste presque brusque qui ne lui était pas habituel, vint se poster près de la baronne, le souffle court et les mains tremblantes.

- "Père, je sais comme vous vous êtes battu pour nous défendre, et comme vous avez de l'expérience en ce monde. Je suis heureuse que vous ayez une épouse qui prendra bien soin de vos sujets, et qui vous aime assez pour vous dire ce qu'elle pense sans ambage, avec sincérité. Calmons-nous, je vous en prie ! Nous avons deux Souffles qui pourraient nous permettre de retrouver leur chef... Nous aviserons ensuite, lorsque nous ne serons plus au milieu des bois ?"

Elle se mordilla doucement la lèvre inférieure, avant de se laisser tomber à genoux, sa belle robe plantée dans la boue humide et sanglantes des sous-bois.

- "Père, nul ne conteste votre autorité. Il sera toujours temps d’exécuter ces hommes s'ils ne nous donnent pas satisfaction, mais ce faisant, vous aurez contribué à rendre les environs plus sûr. Et son Honneur la Baronne ne pense pas à mal, bien au contraire."

L'héritière ducale se sentait sur le point de s'évanouir. L'odeur de sang lui donnait envie de vomir, et la tête lui tournait si fort qu'elle avait du mal à garder son équilibre. Elle avait si peur d'une explosion de colère ducale qu'elle parvint à rester bien droite, mais elle vacillait faiblement. Une pensée horrible lui traversa l'esprit : étais-ce de sa faute si les évènements se bousculaient ainsi ?


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Ciro Michail
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MessageSujet: Re: La ruée à travers l'or    La ruée à travers l'or  - Page 2 I_icon_minitimeSam 11 Nov 2023 - 16:22


Tu lances la tête en arrière, et laisse échapper un long et indiscret râle d’exaspération. Il n’y a qu’auprès des nobles que tu aies jamais connu de situations aussi ridicules. Et chaque fois, tu étais forcé de te poser les mêmes questions. Comment ces gens, dont les lignées furent soi-disant choisies et bénies de la DameDieu, dont la vie n’est que litanie de privilèges, censés êtres riches de sagesse et d’instruction, censés être des exemples pour le reste du peuple… comment ces gens, à qui l’on confiait tant de responsabilités, pouvaient-ils se montrer aussi stupides.

Tu regrettes. Actuellement, tu regrettes profondément t’être pensé en un quelconque point similaire au Duc de Soltariel. Parce que même la discipline de la marine Soltarii n’aura pas su faire de cet homme une personne respectable. Puisse Votre Mère poser le regard sur vous et pleurer trois larmes de sang. Puisse la Malenuit s’abattre à nouveau sur vous, et en l’absence de l’Astre du Jour, son jugement être prononcé. Car il n’y a probablement rien si ce n’est une Divine punition pour purifier la noirceur habitant cet homme… et s’il devait en être purifié, tu doutes fort qu’il y survive, car une fois son masque tombé, Adriano ne semble pas être grand-chose de plus que la noirceur qui l’habite.

- Il serait peut-être temps que quelqu’un la conteste, « son autorité », Catarina. tu finis par déclarer, un sourcil levé en direction de sa fille Parce que pour l’heure, tout ce que « son autorité » a fait, c’est me rappeler que je m’adresse soit à quelqu’un de profondément stupide, soit à… tu portes les doigts à ton menton, et lances un sourire dégoûtant de sarcasme au Duc …comment disiez-vous déjà ? Oui ! Un meneur aussi éclairé que le porc qui va à l’abattoir.

Un des membres de la garde ducale, la mâchoire tremblante de stupeur et de colère, pointe sa lame vers toi, rapidement suivi par un autre, puis un autre encore. À cela tu réponds par un regard noir, où brûle la mort, au point que l’on aurait presque cru voir vaciller quelques feu-follets autour de ton visage.

- À ta place…

Tu n’as pas le temps de terminer ta phrase que le premier à t’avoir tenu en joue fait un pas de recul, ses collègues et lui se voulant toujours menaçants, mais le courage ayant fui leur cœur. Toi, tu t’en retournes à ta « conversation » avec le Duc. Comme si de rien n’était.

- Si vous avez le moindre respect pour ce qu’il vous reste d’honneur, Adriano, vous accorderiez votre attention à la seule preuve qu’il y eut un jour en vous une quelconque once de dignité : votre fille. tu commences à hausser le ton Parce que c’est un bien triste constat que de se dire que c’est cette pauvre gamine, censée avoir encore tout à apprendre, la seule personne sensée qu’il reste au sein de votre lignée. le ton baisse, ton nez se retrousse, et ton menton se relève quand tes lèvres déclarent avec tout le venin que ta langue est capable de rassembler Votre Altesse Ducale. tu clignes lentement des yeux N’attirez pas sur votre sang l’ire des Dieux que vous êtes censés servir, et écoutez plutôt quelqu’un qui les craint encore. Votre Altesse Ducale. tu te retournes vers la jeune fille Quant à toi Catarina... tu interpelles l'enfant sévèrement, mais la voix empreinte d'une tendre pitié ...j'espère que tu te tiens prête. Parce que si ton cher père continue ainsi encore longtemps, Soltariel risque de vite te revenir. Quoique ce ne serait pas pour me déplaire. On gagnerait au change.
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Adriano Cortès di Alcacio
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Adriano Cortès di Alcacio


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MessageSujet: Re: La ruée à travers l'or    La ruée à travers l'or  - Page 2 I_icon_minitimeDim 12 Nov 2023 - 20:08


Les évènements qui suivirent la décision d’Adriano eurent une tournure fort fâcheuse pour celui habitué à ce qu’on lui obéisse au doigt et à l’œil depuis des années. Lorsqu’il était Amiral de l’entière flotte du Soltaar, ses marins le respectaient non seulement pour sa force et sa fougue, mais aussi pour ses atouts tactiques et stratégiques, et sa propension à apprécier par-dessus le combat en mer. Cet état de fait expliquait pourquoi, lors des manœuvres et des combats, Adriano se retrouvait davantage sur le pont avec les hommes, que dans la relative sécurité d’une cabine, d’un pont supérieur, ou d’un navire amiral éloigné des premières lignes.

Celle qui commença était Adélina. S’opposant clairement à sa décision alors qu’il venait de remonter à cheval, et ordonnant à ses soldats Alonnais de faire front entre les soldats de la Guardia Soltaari et le duo de prisonniers, elle allait de sa diatribe, rappelant alors les versets des écritures saintes de Néera et du culte Pentien. Le Duc, certes pieux, était surtout un fidèle de Tyra… Mais les paroles de la Mère ne tombèrent point dans l’oreille d’un sourd. Sa guerre sainte contre les cultistes était autant dédiée à Tyra qu’à Néera… Et la baronne avait touché de manière précise, ce qui pourrait être le seul levier dans ce combat d’égo et d’orgueil.

Vinrent ensuite les mots de sa fille, Catarina. Appuyant à la fois sur le positionnement et les propos d’Adélina et sur l’égo d’Adriano en lui rendait une sorte d’honneur, la voir s’offrir ainsi, à genou dans la boue, était une chose qu’Adriano ne voulait point voir… Jamais. Il souffla… Longuement, mais doucement. Un souffle du nez, trahissant à la fois sa sombre colère… Sa déception actuelle… Et son agacement.

Puis vinrent les mots de Michail. Ceux-ci n’eurent point les mêmes effets que ceux d’Adélina et de Catarina. Au contraire, d’ailleurs. La colère et la rancœur d’Adriano n’en furent que plus gonflés. S’il respectait évidemment le statut de cet homme, Saint parmi le clergé du Coléreux, son attitude n’était ni justifiable, ni désirable. Qu’importe son rôle, et qu’importe la vision qu’il avait de lui-même : au final, Adriano demeurait le Duc, et donc, le détenteur du pouvoir soutenu par le Roy, descendant de Phiiram, béni par Néera elle-même.
« … »

Adriano ne dit rien. Il garda le silence. Ses yeux passèrent d’Adélina à Catarina, de Catarina à Michail, de Michail à Adélina à nouveau. Son faciès était fermé… Son attitude dure… Sa froideur palpable. Il fit un signe au capitaine de sa garde… Qui baissa alors son arme – suivi par les autres soldats – les rangèrent dans leurs fourreaux avant de se saisir avec fermeté des deux prisonniers dorénavant sous la protection – et le joug – de son Altesse Ducale.

Puis, il reprit la route. Sans rien dire. Sans même attendre que la caravane le rejoigne – chose qu’elle ne tarderait point à faire tout de même.
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MessageSujet: Re: La ruée à travers l'or    La ruée à travers l'or  - Page 2 I_icon_minitime

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