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 Contradictions et loyauté [solo]

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Louis d'Ydril
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Louis d'Ydril


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MessageSujet: Contradictions et loyauté [solo]   Contradictions et loyauté [solo] I_icon_minitimeVen 1 Déc 2023 - 0:19


Fin de la 6ème ennéade de Favriüs, premier mois de l'Automne
An 21 du XIe Cycle
Soltariel

Les yeux fixés sur les ramures du plafond, Louis ne dormait toujours pas. La première lueur du jour qui s’alluma dans le ciel lui fit légèrement tourner la tête. Le jeune homme n’avait pas dormi de la nuit. La veille, Adélina avait mis un terme à leur relation. Le dîner, invité à la table ducale en compagnie de la famille et de quelques autres nobles, avait été âpre, sans goût. Peu après le dessert, il avait annoncé son départ pour le lendemain matin, un peu abruptement, prétextant qu’il n’avait que trop tardé et qu’Ydril avait besoin de lui. La princesse Catarina lui demanda de le tenir informé des progrès de leur projet, auquel il répondit avec un léger enthousiasme. La duchesse et le duc restèrent sobres, lui souhaitant simplement bon voyage. Il s’était retiré après les avoir remerciés, prétextant un lever particulièrement tôt. Et c’est ce qu’ils firent. Louis réveilla le chevalier qui dormait à poings fermés, et ni une, ni deux, après avoir enfilé leur armure, ils se dirigèrent droit vers l’écurie où leurs chevaux apprêtés portaient déjà leurs bagages. Ils chevauchèrent ainsi dans la rue principale de la ville et passèrent les portes en saluant les gardes vigilants, sans un regard en arrière. Quand le soleil montra enfin son premier rayon, Soltariel n’était plus en vue depuis longtemps.

Grégoire tenta plusieurs fois d’engager la conversation avec Louis, mais ce dernier ne répondit pas. Il se contenta d’accélérer à chaque fois en silence, sans même un regard pour son compagnon. Son cœur cognait douloureusement dans sa poitrine, bercé d’un chagrin qu’il n’imaginait pas possible, persuadé qu’il fut réservé aux poèmes et aux chansons qu’on racontait en se lamentant d’elles. Le duo ne s’arrêta pas avant que la journée ne soit bien avancée. Les chevaux épuisés imposèrent une halte qui ne plu pas au noble. Il grinça des dents et descendit de sa monture et s’éloigna après l’avoir attachée à un arbre. Le chevalier l’imita et le rattrapa.

« Louis, arrête-toi. Qu’est-ce qui te prend d’un coup ? Tu sais bien que c’est dangereux par ici. »
« On n’est pas encore dans notre comté, Greg, » maugréa-t-il d’une voix rauque en continuant sa route. « Il ne va rien se passer. »

Son ami posa sa main sur son épaule et le força à se stopper.

« Lâche-moi. » Il hésita une seconde, et relâcha la pression.
« Je veux juste te parler, Louis. »
« Pour dire quoi ? Il n’y a rien à dire. Il faut qu’on rentre, c’est tout. »
« Explique-moi à la fin, hier soir déjà je te sentais morose. Qu’est-ce qu’il s’est passé pendant ce dîner ? »

Le noble ne répondit pas, se contentant de taper du pied contre une petite pierre qui l’avait regardée de travers.

« Je ne peux pas t’aider si tu ne me dis rien. »
« Il n’y a rien à dire. »
« Vas-y, fais ton gamin. Je te croyais grandi ! »
« Je ne peux pas, Grégoire ! » Louis avait crié et se retournant et faisait face au chevalier, les sourcils froncés et les dents serrées. Il reprit à voix basse, plus calmement, presque renonçant. « Je ne peux rien te dire… »

Une lueur fila dans les yeux du chevalier, et un doute terrible s’empara de lui, doute d’avoir découvert un secret inavouable. Leur voyage à Siriac lui revint, et cette dernière nuit. La rencontre fortuite avec dame Adélina. Les deux nobles qui montèrent les marches qui menaient aux chambres ensemble. Sa longue discussion avec Aubry, et les bières qui suivirent. Et puis, quand il alla enfin se coucher, la chambre vide qui l’attendait. Et ce parfum enivrant à son réveil, pas celui d’un homme.

« Louis… Qu’avez-vous f- »

Il ne termina pas sa phrase. Ses yeux s’écarquillèrent et il les jeta tous deux au sol. Une lance passa juste au-dessus de leurs têtes l’instant d’après. Le chevalier et son protégé se redressèrent comme un seul homme et se mirent dos-à-dos, l’un dégainant son épée, l’autre empoignant sa hache. Autour d’eux, quatre bandits les encerclèrent, un rictus déformant leur visage sale. Louis sentit son sang valser dans son corps, son cœur battant la chamade. Ces bandits de bas chemin n’étaient pas tombés sur son bon jour. Ses phalanges resserrèrent le manche de son arme, et il attendit que l’un d’eux soit suffisamment proche. De rage, le noble bondit et profita de son allonge pour enfoncer le tranchant de sa lame dans la boîte crânienne du vaurien qui s’écroula immédiatement. Il entendit le chevalier crier son nom, puis une insulte avant de s’élancer vers son adversaire le plus proche. Louis avait lâché son arme et entendit le hurlement des deux autres bandits qui lui sautèrent dessus, chacun un long couteau en main. Ils ne devaient pas avoir plus de quinze ans, contrairement au premier, la quarantaine passée. Il serra les dents et fit un pas vers l’un d’entre eux, qui tenta de le poignarder maladroitement. Le garçon agrippa son poignet et, esquivant la lame, le força à continuer son mouvement vers son camarade qui s’était lui aussi trop approché. Elle s’enfonça sans résistance dans sa cage thoracique, lui faisant lâcher son arme. L’adolescent baissa la tête, incrédule en voyant le manche de ce poignard sortir de sa poitrine. Celui qui devait être son frère hoqueta de surprise et de tristesse, conscient d’avoir mis fin aux jours de son cadet. Il n’eut pas le temps de se lamenter plus longtemps. Louis lui brisa le poignet comme une brindille et lança son coude sur son faciès difforme. Derrière lui, le chevalier décapitait le quatrième assaillant et se tournait vers le noble. À genoux au-dessus du corps de l’enfant, le comte héritier laissait parler sa colère et sa tristesse. Ses poings frappaient, frappaient, frappaient encore et encore, broyant le visage de cet être qui ne serait bientôt plus vivant. Grégoire le regarda faire, se contentant d’essuyer la lame de son épée. Il était déjà bien trop tard pour cette famille.

Ils reprirent la route rapidement après ce massacre presque inhumain, laissant derrière eux quatre corps à la merci des rapaces qui tournaient déjà au-dessus d’eux, retrouvant le silence du début de la journée. Ils n’échangèrent pas un mot de plus sur le sujet qui les troublait tous les deux. Ce n’était pas le moment. Non, pas encore. Ce n’est que le lendemain qu’ils purent de nouveau se parler, conversant sur bien d’autres sujets, mais le nom d’Adélina resta absent jusqu’à leur arrivée en Ydril.

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MessageSujet: Re: Contradictions et loyauté [solo]   Contradictions et loyauté [solo] I_icon_minitimeSam 9 Déc 2023 - 13:35



« Rappelle-moi pourquoi on fait ce détour ? » demanda le chevalier à son compagnon.
« Ça fait un mois que je ne suis pas revenu, » répondit Louis doucement. « Ma famille doit s’inquiéter, et ils me manquent. Je ne serais pas long, ne t’inquiète pas. »
« Je croyais que tu n’avais plus de famille, à part ton frère ? »
« Crois-tu vraiment que Norbert et moi étions seuls tout ce temps ? Nous n’aurions pu survivre seuls, je ne suis pas assez fort pour nous porter tous les deux. »
« Tu ne me parles jamais de lui. »
« Il est notre suzerain direct, si je devais te parler de lui, je ne pourrais que te raconter la surface. »

Louis regarda les petites murailles de Tylère qui se rapprochaient de leurs chevaux élancés au petit trot.

« Dans cette ville, Norbert et moi avons fait les quatre cents coups ensemble. Nous n’étions pas toujours dans les limites de la loi, mais nous n’avions pas vraiment le choix. »
« Je connais ton passé de brigand, Louis. Crois-tu que la milice tylérienne ne nous ait pas prévenu quand nous sommes venus vous chercher ? » Le regard inquiet du comte héritier encouragea Grégoire à enchaîner avec un sourire : « Ne crains rien, nous sommes cinq à être au courant : Antioche d’Essenburg et les trois autres chevaliers qui nous ont accompagnés. Mais tu sais, tôt ou tard, tout cela va se savoir, et il va falloir que tu sois prêt. »
« Oh, je sais. Antioche nous y a déjà préparé. Nous n’avons plus qu’à attendre, maintenant. »

Les cavaliers franchirent les portes en saluant au passage les gardes qui s’inclinèrent à leur passage.

« Séparons-nous ici. Je serais là dans deux heures, et nous pourrons repartir. »
« Très bien, laisse-moi ton cheval, je l’amène à l’écurie. »

Louis descendit de sa monture et remercia le chevalier, avant de descendre la rue principale qui menait vers la petite maison qui abritait la cachette du groupe de brigands qui composaient autrefois sa famille. Cela faisait plus d’un mois qu’il n’avait pas mis les pieds ici. Il fut épris d’une pointe de mélancolie en passant devant la boutique de Félix fermée, puisqu’il s’était rendu à Ydril pour lui. Un sourire nerveux se dessina sur ses lèvres au fur et à mesure qu’il se rapprochait de chez lui, et en passant la porte entrouverte de la maison, il remarqua tout de suite que quelque chose clochait. Tout était poussiéreux, et sans vie. L’ancien brigand prit meilleur appui au sol et agrippa sa hache, avançant prudemment vers l’escalier qui menait à leur cache. Aucun signe de dégâts, pas la moindre trace de sang, mais une absence terrifiante. Il ouvrit la porte gondolée et avança prudemment vers le sous-sol. Elle ne s’ouvrit pas à son arrivée. Il frappa plusieurs fois, mais pas de réponse. Les serrures avaient été verrouillées, et il n’osa pas y toucher, quelqu’un avait certainement posé un piège mécanique pour tout intrus curieux qui s’avancerait jusque-là. Il soupira, rangea son arme et prit le chemin inverse pour ressortir de la maisonnée.

C’était évident : sa famille était partie. Mais où ? Et pourquoi ? L’absence des deux frères n’aurait pas dû avoir d’impact. Ils n’avaient pas été tués, quelqu’un l’aurait mis au courant. Ils n’avaient pas eu de problème, c’était impossible. Mais alors, pourquoi avoir quitté Tylère ? Il ne trouva aucune réponse à ses questions. Peut-être Norbert savait, lui.

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