[Magsque] Prendre le vent

- Et là, je lui dis « t’as qu’à aller bosser comme tout sale petit ingrat ! ». Ça lui a coupé la chique tout net à c'merdaillon !

- Y a plus d’respect pour les ainés d’nos jours, j’t’en foutrais moi...

- Sauf pour d’mander des écus à papa ! Tas d'fainéants.

Les deux soulards éclatent de rire. De l’autre côté du mur, dans sa cellule à elle, Awa roule des yeux, allongée sur sa couche, les pieds en l’air appuyés contre le mur. Il est des fois où elle trouve particulièrement désagréable d’avoir une bonne ouïe, et en ce moment même, aucun doute ne fait qu’il s’agit de l’une de ces fois. Des heures qu’ils parlent, ou plutôt déblatèrent des âneries sans queue ni tête qu’elle a déjà entendu des milliers de fois dans des dizaines d’endroits différents.
Elle s’assoit sur sa couche, passe ses mains sur son visage et se redresse finalement pour se diriger vers les barreaux de la porte de sa cellule qu’elle saisit machinalement.

- Garde ! Est-ce qu’on pourrait avoir de quoi manger ?!

- Ta gueule morue ! Répond une voix lointaine en provenance du fond du couloir, très probablement après l’angle. De toute façon, demain, tu te balanceras au bout d’une corde !

Awa opine lentement du chef pour elle-même alors que ses voisins de cellule rient de plus belle en répétant l’insulte dont l’écho résonne encore dans le couloir. Satisfaite, elle délaisse les barreaux de la porte pour ceux de la fenêtre. Là, au-dehors, le soleil décline doucement. Et si une grande partie de ce plan reposait sur sa capture, la faveur de la nuit y joue un rôle tout aussi déterminant. Car après tout, c’est l’heure à laquelle on célèbre les victoires, où la vinasse et le grog embrument les esprits et que le sommeil s’empare des esprits tranquillisés.

Le regard de la sang-mêlée se pose sur le seau de bois au fond de sa cellule. Dans un pincement de lèvres, elle se résigne à baisser son froc et s’y installer. Quelle autre choix avait-elle eu de toute manière ? Avaler ce bijou qui lui sert de focalisateur lui avait paru la seule chose à faire avant que ce drôle de navire ne finisse par les coincer.

La pirate frotte vigoureusement son précieux trésor avec le tissu de sa couche tout en pestant le plus silencieusement possible. Plus jamais, Ô grand jamais, se promet-elle en for intérieur. L’humiliation est aussi cuisante que douloureuse, cependant lorsque nécessité fait loi, l’on ne peut se dérober. Après avoir choyé ce bijou en forme d’ancre et passé la chaîne à laquelle il est attaché autour de son cou, elle tourne brusquement la tête en direction de la fenêtre.

- Pssst ! Psst ! Awa ?

- Sam ? Chuchote-t-elle en rougissant avant d’approcher à grands pas.

Le visage du pirate apparaît derrière les barreaux, elle distingue sans peine son sourire malgré la pénombre.

- Tu vas bien ?

- Tu es là depuis quand ?

- Je viens d’arriver. Pourquoi ?

- Pour rien. La sang-mêlée laisse échapper un soupir de soulagement et jette un œil en direction de la porte de sa cellule. Vous êtes prêts de votre côté ?

- Un peu qu’on est prêts ! La majeure partie des corsaires sont à la taverne en train de fêter leur prise, on s’occupe de les faire boire bien comme il faut pour nous.

- Aye. Et les autres ?

- Ils sont avec le capitaine du navire, après la parade, ils ont joué les intéressés et je pense qu’ils sont à deux doigts de se faire recruter à l’heure où on parle. Il pouffe de rire le plus silencieusement possible, tout comme Awa d’ailleurs.

- On se retrouve à l’étage de la capitainerie.

- À tout de suite Capitaine. Dit Sam en disparaissant dans les fourrés.

Awa s’en retourne à la porte de sa cellule, elle fait craquer ses doigts avant de les agiter dans un sourire confiant. Il est grand temps de faire preuve de courage autant que d’audace.

Ses mains rougeoyantes posées sur le verrou de la porte vomissent des flammes ardentes, assez pour que le métal rougisse au point d’en devenir presque blanc. Un coup d’épaule et la grille s’ouvre sans plus de résistance. Un large sourire s’étire sur le visage de la pirate qui s’engage dans le couloir, elle passe devant la cellule de ses voisins et leur fait signe de sa main enflammée. Les deux bougres restent cois, s'échangent un regard interloqué puis se jettent contre les barreaux pour observer la suite avec le plus grand intérêt.

Arrivant à l’angle du couloir, Awa ralentit l’allure et passe la tête afin de localiser le garde. Il est assis à une petite table à côté de la porte menant au rez-de-chaussé de la capitainerie, occupé à jouer aux dés contre lui-même. Elle approche sur la pointe de ses pieds nus, sa main désormais vierge de toute flamme se dirige vers la garde de l’épée à la ceinture du bonhomme, qu’elle retire d’un coup sec avant d’en poser le tranchant contre son cou.

- Ravie de vous voir en face. Enfin... De dos, mais vous avez compris l’idée.

- Quand j’ai dit morue... En fait ce que je voulais dire...

- Oui, ç'aurait pu être un autre poisson après tout. Plaisante la pirate dans un gloussement. Auriez-vous l’amabilité de bien vouloir tendre les clefs au-dessus de votre tête ? Sans geste brusque, mais dois-je vraiment le préciser ?

Le garde défait le trousseau de sa ceinture d’une main tremblante et dresse lentement le bras. Il commence à balbutier sans parvenir à formuler correctement sa demande, pourtant le capitaine a bien compris où il veut en venir et un gloussement moqueur lui échappe.

- Si vous faites ce que je vous dis, vous resterez en vie. Alors maintenant, fermez les yeux et comptez jusqu’à cent.

- C’est que je... J-Je... Je sais pas...

- Vous savez compter jusqu’à dix ?

- O-oui.

- Détendez-vous et comptez dix fois jusqu’à dix.

Tandis que le soldat commence le décompte, elle lui assène un coup de pommeau bien senti à l’arrière du crâne. Ce dernier s’écroule face contre table, la pirate hausse les épaules et abandonne l’épée de ce pauvre plancton pour se diriger vers le coffre dans lequel ses effets personnels furent entreposés à son arrivée dans ce trou à rat.
Quelques instants lui suffisent à retrouver le confort de ses habits et surtout sa veste de flibustier et son indémodable tricorne. Rangeant ses deux fidèles sabres qui l’accompagnent depuis des dizaines d’années dans leurs fourreaux, elle se dirige vers la cellule des deux soulards qui l’appellent.

- Messires ?

- Tu voudrais pas nous ouvrir la porte des fois ?

- Seulement si vous enfermez le soldat dans votre cellule. Elle dresse un index inquisiteur avant d'ajouter une précision en prenant soin de détacher chacun des mots. Sans lui faire de mal.

- Oh, nous s’est retrouvé ici pour avoir pissé contre le mur d'la capitainerie. On n'est pas des malandrins !

Awa glisse la clef dans la serrure et déverrouille la cellule, délivrant ainsi ses camarades d’infortune. Suivie par ces deux larrons en foire, elle file à la porte d'entrée des geôles à côté de laquelle le garde assommé est resté immobile.

- Je vous laisse les clefs. Fait-elle en les jetant entre les mains de l’un des deux hommes alors que des bruits sourds se font entendre à l’étage au travers du plancher. Je dois rejoindre mon équipage à l’étage, vous les aiderez à installer les autres gardes dans les cellules.

- Euh… Oui m’dame !

- Regardez qui voilà ! S’exclame Samuel en accueillant son capitaine qui vient à peine de finir de monter les marches. Qu’est-ce qu’on fait d’eux ?

Posant les mains sur les hanches, Awa observe les quatre miliciens malmenés par la poignée de pirates ayant investi le bâtiment. Elle roule des yeux et pousse un soupir en constatant l’air effrayé des pauvres hères.

- Emmenez-les en bas, y a deux types à qui j’ai laissé les clefs des geôles, vous les installez confortablement et on se retrouve sur le bateau. On est certain que les corsaires sont toujours à la taverne ?

- Vu la somme qu’on a filé au type censé les faire boire… Et ce qu’on lui a promis après coup…

- Dans ce cas, on se retrouve sur leur navire !

- T’es sûre que ça vaut le coup ?

- Si on repart avec le boutre, on est garanti de l’avoir dans l’os. Rétorque la sang-mêlée dans une moue contrie. Sérieusement, en plus d’un siècle à écumer les mers, j’avais jamais vu un bateau capable de rattraper un boutre avec un vent arrière. Et surtout de cette taille-là.

- Y a plus qu’à prier pour ça se passe sans accro.

La joyeuse ribambelle de rats de mers est accroupie dans l’ombre derrière un gros tas de caisses entreposées aux abords des quais. Awa passe lentement la tête sur le côté pour observer la patrouille de miliciens marchant en direction de la capitainerie.

- Tu disais quoi sur les accros et les plans déjà ?

- Faut qu’on se remue, c’est ça ?

- Et pas qu’à moitié. S’ils vont bien à la capitainerie, ils vont se rendre compte qu’ils ont un léger souci et je te garantis que tout le port sera en alerte en moins de temps qu’il ne faut pour le dire…

La patrouille éloignée, la poignée de pirate quitte sa cachette pour s’élancer sur le ponton en direction du navire qui était la cause de leur mésaventure. Approchant discrètement et avec une certaine appréhension, ils sont vite soulagés de reconnaître des visages familiers. Ceux-là mêmes partis se faire “recruter” par les corsaires les attendaient impatiemment.

- Francis ! Laisse échapper Awa en sautant au cou du vieux loup de mer. Vous avez déjà nettoyé le pont ! Comment ça se déroule en cabine ?

- Ça déroule fort. Ils perdent du temps à négocier leurs parts depuis bien deux bonnes heures. Chacun y va de savoirs et de compétences qu’il n’a pas. Fait-il dans un rire rauque, lui arrachant une petite quinte de toux au passage. Tu les connais après tout. Tiens regarde les petites voiles à la haut, t'as déjà vu ça ?

Awa lève les yeux et secoue négativement la tête puis se racle la gorge et tire sur les pans de sa veste, vérifie que son tricorne est bien en place et écarte les bras en attendant l’avis de ses comparses.

- Présentable à souhait Capitaine !

- Alors, pendant que je règle les derniers détails, préparez ce navire pour le départ. On balancera ces corsaires par-dessus bord.

D’un pas décidé, le capitaine se dirige vers les portes menant à la cabine. Portes qu’elle ouvre brusquement pour faire une entrée théâtrale.

- Messires. Elle salue l’assemblée en agitant son tricorne avant de le remettre sur sa tête. Un plaisir de vous revoir.

Le capitaine corsaire et sa poignée d’homme, pris par la surprise et la stupéfaction, n’ont pas le loisir de réagir lorsque les marins qu’ils s’apprêtaient à recruter tirent leurs épées de leurs fourreaux.

- Le vent tourne mon ami, que veux-tu ? Tu permets qu’on se tutoie ? C'est qu'on a vogué ensemble, même si j'étais enchaînée dans la cale.

- Si tu crois que tu vas t’en sortir comme ça...

- Eh bien, j'y crois, ton équipage est à la taverne, ceux qui sont restés dorment sous la surveillance de mes hommes et les derniers d’entre vous sont réunis dans ici, à notre merci. Ton navire est déjà mien.

- Des voleurs ! C’est tout ce que vous êtes !

La sang-mêlée lui offre un large sourire, elle approche du bureau sur lequel sont étalés les contrats qu’il comptait faire signer ce soir.

- Pirates. Corrige-t-elle en dressant l’index avant de se saisir de l'un des vélins. Depuis quand tu es forgeron toi ? Demande-t-elle hilare à l’un des siens qui répond par un sourire dans un haussement d’épaules. Vous lui avez vraiment fait perdre son temps comme c’est pas permis. Elle froisse le contrat et le jette par-dessus son épaule avant de s’appuyer d’une main sur le bureau, tout en gardant l’autre sur la garde de l’une de ses lames. Venons-en à la question qui nous brûle les lèvres à tous. Qui a conçu ce navire ?

- C-ce... C’est moi. Et... Et mon associé de T-Thaar. Balbutie celui qui semble être le moins téméraire de la bande. Je n’ai rien à voir avec ces messieurs, je vous le jure !

- C'est quoi ces petites voiles aux extrémités des vergues ?

- Les b-bonnettes ?

Du regard, elle observe l’homme de pied en cap. Il n’a pas l’air d’être un combattant, non. Ses mains sont celles d’un charpentier, pas d’un guerrier.

- Vos compétences seraient fort appréciées à Méca, mon ami.

- Ah ça jamais ! Vocifère puissamment le capitaine des corsaires en renversant brusquement son bureau.

Voilà qui signe la fin des discussions civilisées. Les mains des corsaires rejoignent les poignées de leurs épées, tandis que les pirates abattent leurs lames sur ceux qu’ils menaçaient jusqu'alors. Awa tire la sienne dans un mouvement de recul lorsque le meuble retourné tombe à ses pieds, elle observe impuissante le capitaine des corsaires enfoncer une dague dans le ventre du pauvre homme. Le temps que sa lame à elle décolle la tête de l’assaillant de ses épaules, le charpentier gît au sol dans une mare de sang. Plusieurs coups ont percé ses côtes, son destin est scellé, ça ne fait aucun doute.

- Ça va là-dedans ?! Demande Francis qui, au son des chocs entre les lames, avait accouru à toute hâte pour constater le carnage.

Awa est agenouillé aux côtés du thaari et plaque ses mains sur les plaies béantes avec l’énergie du désespoir. Mais le sang perle et coule sans qu’elle puisse rien y faire.

- Par les esprits ! Je suis tellement désolée…

- C’est fini pour moi, marmonne le mourant en portant sa main sur son torse, je suis déjà mort. Il tire d’une main tremblante sur la clef qu’il porte autour du cou. Montre-la… À mon asso... Cié...

- Ce satané capon a tué ce pauvre bougre ! Peste-t-elle en s'emparant de la clef d'entre les doigts inertes du thaari. La peste soit sur les siens !

- Awa, on n'a pas le temps pour ça.

- Je sais, m...

- On a un problème, faut que tu viennes voir.

- Qu’est-ce que c’est que ce bordel...

- C’est ce qu’on s’est dit aussi avec Samuel.

- Attends mais… Awa se tape le front et manque d’en faire tomber son tricorne, puis elle glisse la main dans sa poche et en tire la clef du taquier qu'elle essaye d'insérer dans l’une des serrures du mécanisme empêchant la barre de bouger. Mmmh…

Awa se dirige vers le bastingage et se penche par-dessus pour observer les hommes sortant de la cabine en traînant les cadavres des corsaires.

- Vous avez pas balancé le capitaine à la flotte encore ?

- Non, pourquoi ?

- Cherche voir s’il a pas une clef sur lui.

Samuel lâche les pieds du corsaire qu’il traînait alors et rentre à nouveau dans la cabine. Le temps semble s’étirer, rythmé par les sons des pas des autres pirates, jusqu’à ce que le tintement affolé d’une cloche retentisse dans le port. Un son glaçant pour les pirates, surtout qu’une autre cloche vient répondre à la première.

- On se remue !

Samuel finit par ressortir en trombe en brandissant une clef dans la main, il grimpe les marches menant au-dessus de la cabine quatre à quatre pour venir donner la fameuse clef à son capitaine. Sans un mot, elle s’empresse d’aller l’insérer dans l’autre serrure. Un cliquetis, puis un second. Elle dégage les mâchoires d’acier, renversant le mécanisme qui se bloque dans l’autre sens.

- Tout le monde à son poste ! On met les bouts ! Lance-t-elle en rangeant le jeu de clef au fond de sa poche avant de se placer à la barre pour en caresser le bois.

- Vous avez entendu le capitaine ?!

Pour ceux qui s’occupaient encore de débarrasser les corps, ils les abandonnent sans plus de cérémonie sur le pont et rejoignent leurs compères. Awa observe les torches dans la pénombre lointaine, les hommes de Magsque s’activent et ils sont nombreux. Son regard finit par monter en direction des vergues, c’est avec un brin de curiosité qu’elle observe ces fameuses bonnettes.

- Vraiment, c’est un drôle de rafiot, mais je crois avoir une idée qui expliquerait comment il a pu rattraper notre boutre aussi facilement. Enfin, une pièce du casse-tête au moins.

- Et où va-t-on ?

- Thaar, c’est là qu’on aura nos réponses. Et j’ai une dernière volonté à honorer, j’espère que l’équipage comprendra.

- Avec une prise pareille, aucun doute qu’il s’en accommodera.

Awa se fend d’un sourire et donne une tape dans l’épaule du quartier-maître. Peu avait accepté de la suivre lorsqu’elle s’est décidée à quitter le navire après que Jiro fut élu comme nouveau capitaine. Mais Francis, lui n’avait jamais navigué sans elle, et Awa ne se voyait plus prendre la mer sans lui.

- Huniers ! Perroquets ! Cacatois ! Bonnettes ! Aller, du nerf ! Hurle le capitaine en pointant Samuel du doigt. Navigateur à la barre, sans tarder !

Pas de vent pour eux ce soir, mais peu importe. Awa s’installe à l’arrière et convoque les Courants afin de faire converger les brises légères daignant à peine souffler sur le bassin du Nahl. Et alors que les soldats courent sur l’un des pontons en hurlant après eux, le bateau s’en écarte, ses voiles se gonflent sous la volonté du capitaine. Le navire avance vers la liberté.

- Eh ! Y a un type sur le dernier ponton qui nous fait signe ! Le pirate plisse les yeux, gêné par cette nuit sans lune. Il a sauté ! Il est à la flotte !

- Balancez-lui une corde ! Ordonne le quartier-maître en s’appuyant sur le bastingage.

- Hissez-moi ces focs !

- Il l’a !

- Remontez-moi cet olibrius et faites-le jacter !

- Aller les gars, on tire !

Tandis que le navire quitte le port et qu’Awa aide les hommes à déferler la grand-voile. Samuel crie victoire et brandit le point en prenant la direction du grand large, à ce cri, d’autres viennent y faire écho. D’un coup du sort, ils ont su faire ce qui pour eux avait le goût d’une immense victoire.

- Capitaine, le gus qu'on a repêché en mettant les bouts, qu’est-ce qu’on en fait ?

Awa se tourne vers le jeune homme à la peau sombre que Francis tient par le col. Elle arque un sourcil puis plisse les yeux, trouvant en ses traits un air qui la rappelle à un sentiment étrangement familier.

- Capitaine Awa ! Laissez-moi voguer avec vous, je vous en prie !

- Ta trogne me dit vaguement quelque chose, on se serait pas déjà croisés quelque part ?

- Non, mais vous avez vogué avec mon oncle, enfin celui de ma mère. Edem. Il m’a parlé de vous quand il vous a aperçue auj...

- Edem ?! S’exclame-t-elle dans un hoquet de surprise. Il est à Magsque ? Elle a un mouvement de recul de la tête, puis se fend d’un sourire, prise par la nostalgie de vieux souvenirs. Sèche-le et trouve-lui de quoi s’occuper Francis. On se penchera sur la question plus tard.

Awa s’en va grimper les marches jusqu’à la barre et remplacer le navigateur. Le temps du repos est venu pour lui et une partie de l’équipage.

- Capitaine à la barre !