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 Gorben Bayezid, commandant du Guet [Terminée]

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Gorben Bayezid
Sang-mêlé
Gorben Bayezid


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Personnage
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Âge :  105 ans
Taille
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Niveau Magique : Maître.
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MessageSujet: Gorben Bayezid, commandant du Guet [Terminée]   Gorben Bayezid, commandant du Guet [Terminée] I_icon_minitimeLun 4 Mar 2024 - 11:45


Identité
Nom/Prénom : Gorben Bayezid
Âge/Date de naissance : 105 ans (Panahos de la seconde ennéade de Barkios de l'an 915 du Xème Cycle)
Sexe : Masculin
Race : Semi-elfe
Faction : Ithri'Vaan
Langue parlée : Oliyan et parler noirelfe
Alignement : Neutre mauvais
Liens notables : Relations fructueuses avec les Princes-Marchands de Thaar. Relations parfois conflictuelles avec les autres magnats de la pègre de Thaar.

Particularité :

Gorben est doté d'une mémoire eidétique. Fort rare, cette capacité à emmagasiner des souvenirs et des savoirs, même les plus infimes, et les restituer à la perfection, fut d'une grande aide au sang-mêlé lorsqu'il dut apprendre l'Art, et lui sert encore aujourd'hui dans les grandes sphères de la Principauté de Thaar, que ce soit pour améliorer ses connaissances magiques ou faire chanter quelqu'un.


Métier : Commandant du Guet de Thaar et Maître Spiritualiste
Classe d'arme : Sang-mêlé de compagnie


Possessions & Equipements :

Gorben est un homme riche. Peut-être pas aussi riche que les puissants ploutocrates siégeant au Joyau, mais assez pour ne pas apparaître comme un pouilleux à leurs yeux. Outre ses domaines agricoles sur la Côte Brûlée, administrés en son nom par son petit-cousin Naramsen, Gorben possède également un manoir en périphérie de Thaar, et une vieille tour qui appartint autrefois à son maître, mais laissée à l'abandon, celle-ci lui sert de repaire pour des pratiques réclamant une grande discrétion.

Au sein du manoir thaari, il possède et entretient, outre ses valets et serviteurs, une vaste bibliothèque. Elle n'est guère aussi fournie que les grandes collections au sein de la ville de Thaar, mais c'est un endroit dont il s'enorgueillit, et dans lequel il aime parfois à se perdre.

Apparence :
  • Taille : 1m86
  • Couleur des yeux : Noisette
  • Couleur des cheveux/pilosité : Poivre et sel


D'après les témoins ayant pu observer sa mère Finduilas, Gorben ne ressemble que fort peu à sa mère. Outre la longévité plus grande octroyée par son sang elfique, ses oreilles n'en sont que très légèrement pointues, et seuls ses yeux brun noisette donnent, sous une lumière vive, des reflets irisés rappelant le peuple des forêts. Au-delà de ceci, c'est l'héritage de Bayez : des cheveux noirs, une peau hâlée et des traits marqués mais harmonieux. Un bel homme diraient certains, mais cachant une âme aussi noire que le Puy.

Il s'habille toujours avec le goût seyant à sa fortune, avec une affection particulière pour le rouge et les dorures. Ses caftans sont toujours ceints d'une large ceinture finement ouvragée, un cadeau inestimable dont il s'enorgueillit, car unique en son genre. A son annulaire gauche se trouve également son focaliseur, un anneau d'argent simple, ayant supposément appartenu à sa mère.

Personnalité :

Pour Gorben, la fin justifie les moyens. Il en fit très jeune son adage, et continue de s'y tenir. Il ne rechigne pas à sacrifier des pions dans son jeu, si cela peut le faire avancer sur le long terme. Amis, famille... La voie qu'il s'est taillée vers le succès est jonchée des cadavres de ses frères, de ses neveux, de ses maîtres. Là où certains n'y virent que de la froideur, de l'apathie ou de la cruauté, il ne s'agit guère plus que d'une absence totale de morale. Un manquement dans son éducation, un oubli volontaire de son père Bayez pour le dénuer de toute faiblesse. Car pour lui, la morale est une faiblesse. Un sacrifice à des valeurs ne servant nul dessein. Le bien et le mal ne sont que des biais destinés à brouiller les foules et à les contrôler.

Son absence de morale ne l'empêche pas de ressentir. Il connaît l'amour, l'amitié, la joie, la haine, la peur, la bonne humeur, l'apathie, le chagrin... Il connaît tout cela, mais ne se laisse pas envahir par ses émotions. Ses études magiques lui furent d'un très grand secours pour cela. Ériger des barrières mentales pour empêcher de s'exposer, de paraître faible, de céder à la tentation. Sa seule bavure, en définitive, fut la Malenuit. Peut-être est-ce depuis, d'ailleurs, qu'il ne s'autorise qu'à une semi-idylle avec son garde du corps. Mais jamais Gorben ne pourra pleinement vivre ses sentiments, au risque d'exposer le flanc à ses ennemis, et se retrouver dans une position pour laquelle il n'a que mépris : celui de la victime, de la victime de ses propres démons.

Capacités magiques :

Gorben a découvert son affinité pour la magie assez tôt dans la vie. Après avoir convaincu son père de mener des études, il s'est formé auprès d'Ambrosyphos, un spirite qui lui enseigna les bases de sa magie, tel que sonder les âmes, affleurer les émotions, construire son propre palais mental.

Car c'est au sein de cette construction totalement imaginaire que Gorben use de ses pouvoirs. Son palais de mémoire ressemble tour à tour à son ancien domaine familial, sa bibliothèque, et à d'autres lieux visités dans sa vie. Grâce à ses souvenirs parfaitement conservés, le demi-elfe a réussi à complexifier son environnement pour lui donner des allures de vrai : chaque couloir arpenté est donc un endroit déjà visité, ce qui fait que cette construction spirituelle lui est à la fois propre et existe déjà dans le monde matériel. C'est ce 'concret' qui aide Gorben à faire passer sa magie de son esprit au monde réel : tous ses rituels se déroulent dans sa tête, dans cette dimension de poche qu'il s'est créée. Il lui suffit de se concentrer, et de passer l'ongle de son pouce sous son anneau d'argent, pour accéder à cette forteresse mentale depuis laquelle il commande à ses phantasmes.

Son second professeur, le grand Chipan de Geresh, fut un tout autre enseignant : là où Ambrosyphos avait une approche plus collégiale et saine de la magie spirituelle, Chipan n'avait aucune limite. Il gava son élève de concepts aussi retors que la prédation de l'esprit, la torture mentale, et l'asservissement, une méthode chérie dans laquelle il excellait. Avide de pouvoir et de transcendance, Gorben but les paroles de son nouveau maître, et parvint même à acquérir un souvenir de l'ancien au sein de son palais de mémoire. Guère plus qu'un souvenir, car il ne s'agit que d'un éclat d'esprit, non d'âme, une pièce d'information et non une véritable partie de l'être qu'il fut. Cela n'empêche pas Gorben de se spécialiser dans la psychophagie : en plus de briser l'esprit adverse, le sang-mêlé cherchera également à voler les souvenirs de sa victime, les arracher à son esprit pour les faire trôner tels des trophées livides au sein de son palais mental. C'est là toutes les personnes que l'on peut y voir errer : des pièces rapportées synthétiques, des morceaux d'esprit maraudant dans les couloirs sibyllins de son esprit tortueux.

Son apprentissage continue encore, selon lui, et ce même si son pouvoir est grand. Car il veut toujours plus, et aspire à devenir plus puissant.

Histoire

De sous le soleil cuisant de la Côte Brûlée naquit Gorben, fils de Bayez de Sélynonte, magnat des oliviers et rosiers du Nahl. Ce dernier, grand propriétaire terrien, était aussi connu pour la beauté de ses villas que pour le foisonnement de ses affaires, dont les gras dividendes se devinaient dans les mosaïques de ces demeures de faste et de goût. Des édifices qui cachaient sous leur somptuosité et leurs bas-reliefs toute la cruauté et la froideur d'un homme aussi glacé et dur que le marbre, dont le cœur ne battait que pour sa personne, sa fortune, et pour nulle autre chose.

C'est dans cette cage dorée que Gorben eut à grandir, progéniture de l'elfe Finduilas. Sa mère était d'une exquise beauté, mais d'un tempérament triste et morne. N'eut-elle été surveillée à longueur de journée, elle se serait enfuie du palais pour se jeter dans l'Olienne, tant elle se fanait sous les coupoles du sérail de son amant. D'aucuns prétendirent que l'Anaëh lui manquait, mais c'était sans compter le fait qu'elle n'en ait jamais vu la ramée, car elle n'était pas de ces gens de la forêt, mais native des terres chaudes de l'Ithri'Vaan. Quoi qu'ait pu être son ascendance, elle ne passa pas plus de quelques années au sein du harem de Bayez, diminuant jusqu'à mourir de chagrin.

Si Gorben n'était pas l'unique enfant de Bayez, il était sans nul doute le plus privilégié : entouré de sœurs, celles-ci étaient condamnées d'avance par la vision étriquée de leur paternel à devenir des monnaies d'échange, des alliances intéressantes et des femmes de confort. Ses trois grands frères, toujours en lutte perpétuelle, ne prêtaient guère attention à lui. Après tout, leur sang exclusivement humain les avait fait grandir vite et leur avait ouvert une rivalité sans limite, là où Gorben, au sang dilué, grandissait à son rythme dans l'ombre de ces étripailles fraternelles. Peut-être est-ce en les regardant que le jeune semi-elfe comprit l'importance de garder un œil derrière son dos en permanence. C'est également la raison pour laquelle, après lui, tous ses petits frères ne passèrent jamais le cap des dix ans...

Car s'il y avait un trait que Gorben partageait avec son père, outre la prédominance humaine de son sang, c'était son calcul. Quand il devint assez grand pour paraître menaçant aux deux aînés encore en vie, le demi-elfe se servit de la jalousie du premier pour faire commettre l'irréparable au second. Par un odieux concours de manipulation, Gorben parvint, avec l'aide de son amie Uz'shina, esclave de son père, à droguer la favorite de l'un de ses frères pour la placer dans le lit de l'autre. Le résultat fut sanglant, et sans appel. Il le fut tellement que, sous le regard glacé de son paternel, le jeune demi-sang parut tout à coup bien plus digne que ses autres enfants à devenir son véritable successeur.

Malheureusement pour Bayez, son nouvel héritier ne souhaitait guère s'enterrer dans les oliveraies du Nahl. Ses désirs étaient tournés ailleurs, vers des choses moins matérielles que les exploitations paternelles. Sa soif de pouvoir n'était pas moindre cependant : c'était son esprit qu'il voulait magnifier, non son escarcelle. Depuis tout jeune, nombreux étaient ceux à louer la qualité de sa mémoire, qui ne semblait jamais s'altérer ni échouer à se rappeler d'événements vécus. Gorben pouvait se souvenir des motifs d'une robe portée par une femme des années auparavant, la texture d'une étoffe sentie il y a des semaines, l'air d'une musique jouée dans sa petite enfance... Un trésor mémoriel qui ne cessait de s'accroître, et que l'adulte en devenir voulait pouvoir dompter, sonder, quantifier. Son esprit était sa force, et il voulait en découvrir les limites au-delà du potentiel qu'il affleurait.

Bayez ne fut guère aisé à convaincre. C'était un homme de chiffre et de rationalité, prompt à reconnaître les pouvoirs de l'Art, mais incapable de les appréhender et encore moins de laisser son héritier en faire son cheval de bataille. A force de travail, de persévérance et d'abnégation, Gorben finit pourtant par faire fléchir son père, et fut envoyé étudier l'art subtil du spiritualisme auprès de Maître Ambrosyphos, un mage spirite établi aux alentours de Thaar la florissante. Il savait fort bien qu'en son absence, ses frères tenteraient d'usurper sa place, ou dans le pire des cas, d'envoyer des assassins mettre fin à ses jours. C'est pourquoi il ne partit pas seul : outre quelques valets, il prit soin d'emmener avec lui la fidèle Uz'shina, dont la loyauté n'avait jamais failli, et pour cause : elle lui était aussi dévouée de corps que d'esprit.

Ambrosyphos était un maître dur, mais juste. Plus encore, c'était un érudit affable, et à l'insondable sagacité. Spécialiste de la sonde spirituelle, c'est lui qui enseigna à Gorben la méthode des lieux, à façonner son palais mental, et à capter les émanations des émotions d'autrui afin de mieux entamer une approche de son esprit. Durant ces années d'étude dans la ville de Thaar, Gorben ne passa pas toutes ses journées enfermé dans la tour de son maître, cependant. Curieux de cette agitation qu'il ne connaissait guère dans son bassin natal, le Bayezid s'éprit quelque peu de l'atmosphère dynamique et grouillante de la jeune cité portuaire. C'était également un endroit parfait pour y mettre à profit les enseignements d'Ambrosyphos, car nombreuses étaient les âmes perdues à errer sur les quais ou dans les ruelles mal famées. Ce fut aussi l'occasion pour Gorben de découvrir qu'un grand nombre de personnes installées au même endroit produisaient souvent quelques pommes pourries. Fort heureusement, avec Uz'shina à ses côtés pour lui sauver la mise, et ses talents naissants de spirite, Gorben n'eut jamais d'ennuis très sérieux avec la pègre thaarie. D'autant qu'en cas de litige, la bourse de son paternel était toujours assez garnie pour laver un ou deux affronts...

Si Ambrosyphos lui fut un maître particulièrement utile dans le domaine de l'Esprit, Gorben devait bien avouer qu'au-delà de quinze années d'enseignement, le savoir du mage se révélait de plus en plus insuffisant pour le fils de Bayez. L'approche spirite, le palais mental, la maîtrise des émotions et la captation de celles-ci, l'intrusion subtile ou l'emprise... Tout cela était bien utile, mais n'apportait aucune des réponses que Gorben était venu chercher à Thaar. Après des années à sonder son propre esprit, à retourner les bibliothèques parsemant son palais mental, les clés de sa mémoire colossale n'étaient toujours pas siennes. Pire encore, il commençait à croire que même son propre domaine spirite était trop grand pour lui. Or, un tel jardin laissé sans barrières était une porte ouverte à toutes les intrusions, et Gorben savait fort bien quels ravages un mage assez doué pouvait y causer.

En désespoir de cause, et devant la tarissement du savoir de son ancien maître, Gorben le quitta. Au travers du réseau de connaissances d'Ambrosyphos, il trouva repreneur auprès d'un de ses confrères, Chipan de Geresh, psychiste dont la renommée était grande en l'Ithri'Vaan. Blessé dans son orgueil, Ambrosyphos tenta de venir rechercher son apprenti auprès de Chipan. La bataille spirituelle qui en résulta fut sans appel : les pouvoirs psychiques de Chipan dépassaient largement ceux d'Ambrosyphos, dont l'esprit fut mutilé, à défaut d'être anéanti. Chipan de Geresh faisait partie d'un courant de pensée jugé pervers par certains, mais dont d'autres s'accommodaient volontiers, surtout au-delà du désert de cendres d'Elda. Ambrosyphos, une fois blessé, ne fut pas abandonné à son sort comme l'aurait cru Gorben. Cela prit du temps, certes, et cela requit même la participation de son ancien élève, mais l'occasion était bien trop belle pour Chipan. Car après plus d'un an de tortures mentales, de privations et de rituels psychophages, maître Ambrosyphos n'était guère plus que la marionnette du grand sorcier spirite l'ayant vaincu.

Au cours de l'asservissement de son ancien maître, Gorben fut exposé de nombreuses fois à la volonté de celui-ci, qui tentait alors de percer les maléfices voilant son esprit condamné. Au cours des affrontements psychiques entre Chipan et Ambrosyphos, des fragments spirituels s'accrochèrent à son ancien élève, qui commença à voir son vieux maître errer dans les couloirs et les bibliothèques de son palais mental. Ses craintes furent vite écartées par Chipan cependant : il ne s'agissait pas de morceaux d'âme, comme Gorben l'avait craint, mais de morceaux de son esprit, comme des bris de bouteille ou de miroir. Une image factice, un souvenir. Un souvenir qui paraissait si vivant, si vrai, qu'on en oubliait presque que sans le Souffle, il était factice. Gorben demanda alors à son maître s'il était possible de capturer les souvenirs de quelqu'un. Il ne fallut qu'un sourire à Chipan pour emplir le cœur de Gorben d'une indicible joie.

Les années passées sous le commandement du grand Chipan furent aussi fastes que décisives dans la vie de Gorben. Ambrosyphos avait été un maître prévenant, mais engoncé dans des principes moraux qui l'avaient tenu éloigné des formes plus insidieuses et ésotériques de la magie spirituelle. Chipan, lui, n'avait aucune limite. Il enseigna à Gorben, dont la plus grande crainte était de ne pas avoir un palais mental assez défendu, à ériger de plus hautes défenses pour son esprit, et notamment à se servir des émotions adverses pour créer des épouvantails les tenant éloignés. Un ennemi effrayé ou dégoûté baissait sa garde, et était plus sensible aux contre-attaques. C'est également sous son patronage que Gorben apprit les plus subtiles méthodes pour dénaturer, leurrer, tromper, agresser, torturer et mutiler l'esprit d'un homme. Il se fit une spécialité à subtiliser les souvenirs de quelqu'un, afin d'en user contre eux. Chipan l'avait prévenu que le vol de mémoire était un art dangereux, car nombreux étaient les spirites à intérioriser les souvenirs de leurs victimes jusqu'à en altérer leur propre psyché, les intégrant aux leurs. C'est dans cette optique que la mémoire eidétique de Gorben le sauva : là où les souvenirs des autres étaient imparfaits, manquaient de lustre, de netteté, de clarté, les siens étaient purs et bien formés, en toute circonstance. Faire la part des choses était donc plus facile pour lui.

En marge de sa formation arcanique de plusieurs décennies, Gorben vécut divers bouleversements, parfois plus personnels. La mort de son père Bayez relança notamment cette vieille querelle fratricide dans la famille, et après avoir déjoué un attentat dirigé contre lui grâce à la vigilance d'Uz'shina, Gorben décida de porter le combat sur ses terres natales, dans le bassin du Nahl, afin d'éliminer ceux qui souhaitaient usurper sa position. Nul besoin de tuer ses vieux frères cependant : leur propre marmaille l'avait déjà fait pour lui, et ce sont ses neveux et nièces qui s'arrachaient le domaine familial au cours de vendettas sanglantes et brutales. Les oliveraies en perdirent de leur lustre, lorsque l'un des vergers fut laissé en proie aux flammes. Devant l'escalade de la violence, Gorben attendit de voir émerger un vainqueur parmi ces sanglants règlements de compte avant d'envoyer Uz'shina le capturer, et le traîner à ses pieds. Là, fort de ses connaissances, et avec l'aide de son maître Chipan, il expérimenta ce qu'il avait appris auprès du psychiste pour avilir l'esprit de son neveu, Rasamsen, et en faire sa créature. Tant sa jeunesse que sa rage de vaincre furent des obstacles effroyables pour Gorben et ses pratiques délétères. Il lui fallut de nombreuses ennéades d'attaques et de sujétion, avant de pouvoir briser entièrement la volonté du fils de son frère.

Quand Rasamsen revint au domaine, ce fut pour nettoyer le tout au nom de son oncle. De nombreux nourrissons furent arrachés de leurs berceaux, des nièces furent vendues comme esclaves, et une terrible chape de plomb s'abattit sur les terres naguère riantes et prospères du domaine de Bayez. Plus aucun ouvrier ne sifflait dans les oliveraies, et les servantes baissaient les yeux devant Rasamsen et la sanglante réputation qu'il traînait désormais derrière lui comme une lourde cape. Si aux yeux de tous, oliviers et rosiers poussaient sous la férule du terrible Rasamsen, dans les faits, il n'était qu'un instrument de Gorben, un outil façonné par des ennéades et des ennéades de tortures et de machinations abjectes. Le produit final d'expérimentations scolaires délétères et inhumaines. L'un des plus beaux résultats d'ailleurs : Rasamsen vécut dix ans de plus, au cours desquels il fut le gardien des intérêts de son oncle sur le domaine.

Des intérêts qui ne servaient qu'une seule cause : celle de l'agrandissement des poches de Gorben. Ce dernier avait un train de vie à conserver. Outre ses valets et Uz'shina à rémunérer, il octroyait une belle partie de ses avoirs à son maître, et vivait dans le luxe d'un petit manoir en périphérie de la ville. Là où ses fonds étaient les mieux mis à contribution, cependant, c'était auprès des différents groupes de la pègre de Thaar. Plaque tournante commerciale, grouillis de populations diverses et variées, il était facile pour des organisations criminelles de se pérenniser dans un endroit s'étant développé aussi vite. Arroser les poches des différentes cliques parsemant les rues de la cité revenait à rentrer dans leurs bonnes grâces. Des bonnes grâces parfois rendues en échantillons scolaires, souvent très éloignés du consentement. Pour se fournir en corps à l'esprit vigoureux, Chipan et son élève avaient en effet recours aux factions criminelles pour ne jamais tomber à cours d'éléments d'étude.

Lors du Voile du Xème Cycle, Gorben tenta en vain de résister aux viles pulsions qu'il ressentit alors. D'habitude si maîtrisé, si cadenassé, le Bayezid ne parvenait plus à cacher l'attirance qu'il avait pour son amie d'enfance, et l'exécutrice de ses basses œuvres, Uz'shina la semi-drow. Au cours de sa vie, elle s'était toujours érigée en bouclier physique et en porte-glaive, sa main armée en toute circonstance, à la loyauté plus forte encore que celle d'un dogue envers son maître. Une confiance aveugle, aussi. Et tout ceci révélait quelque chose de plus profond encore : car lorsqu'ils se retrouvèrent, nus et tremblant dans le manoir, ils surent instantanément qu'ils ressentaient l'un pour l'autre le même brasier de sentiments, enfoui sous des années de retenue et de faux-semblants.

Leurs unions endiablées durèrent tout le Voile, un déchaînement de passion inexplicable, et inexpliqué, au cours duquel âmes et corps communièrent en intensité. La Longue Nuit révéla des comportements jusqu'ici inavoués et inassouvis, des perversions qu'aucune barrière mentale n'était assez forte pour repousser. Ils en perdirent parfois la notion de sommeil, de faim, de soif. Toujours est-il que lorsque se leva enfin le soleil sur les terres d'Ithri'Vaan, les effets aphrodisiaques qui les avaient tant animés s'estompèrent, et les laissèrent interdits devant ce qu'ils avaient fait.

Ils n'en reparlèrent que très rarement, par après. Toujours est-il que depuis le jour où le soleil disparut longtemps, Uz'shina vint quelques fois visiter la couche de Gorben. Ce dernier ne pouvait se l'expliquer, mais ayant de nouveau regagné l'empire sur ses sens et sa volonté, il ne laissa plus sa lascivité prendre le dessus. Leurs étreintes étaient plus saines, à présent qu'ils savaient l'un et l'autre ce qui les avaient rapprochés. Outre la passion maladive, outre la magie étrange qui les avait réunis, c'était une passion bien plus lointaine qui les avait poussés dans les bras l'un de l'autre. Une passion née d'une vie ensemble, sur les bords de la Côte Brûlée et dans les rues de Thaar.

Le Voile passé, la vie publique et scolaire de Gorben reprit son cours. Les choses s'accélérèrent avec l'avènement des Princes-Marchands. L'affirmation et la préséance du Guet sur les autres gangs de la cité en firent les partenaires privilégiés de Chipan et de Gorben. C'est également à cette époque que, le gratin de Thaar s'affinant et se précisant, Gorben usa de son escarcelle toujours bien remplie pour fréquenter le beau monde. Mage et riche, voilà qui avait de quoi intéresser les ploutocrates de la principauté, et Gorben ne manqua pas de se faire quelques amis dans les hautes sphères, en marge de ses études contre-nature.

Peut-être est-ce ainsi que Gorben put prétendre à accéder à la plus haute fonction au sein du Guet. A force de fréquenter l'élite et la lie, de se faire des amis autant chez les marchands que chez les coupe-bourses, il apparaissait comme un choix tout à fait sérieux pour commander le Guet de Thaar. Oh, bien évidemment, comme toute fonction de ce genre, il dut l'acheter au prix fort, revendant même quelques presses à olives lui appartenant afin de financer son ascension au commandement du Guet, mais en agissant de la sorte, Gorben venait de mettre la main sur un bienséant robinet. Là où auparavant, le mage devait payer pour de nouvelles victimes, il n'avait plus qu'à se servir directement. Avec toute la discrétion permise par le gang le plus légal de Thaar, bien entendu...

Son allégeance fut grandement éprouvée par la conspiration des Semailles de sang, en l'été de l'an 17, lorsque Gorben eut à choisir dans quel camp se ranger. Des Princes-Marchands affrontant d'autres Princes-Marchands, voilà qui ne faisait guère ses affaires, et Gorben avait horreur du doute. Qui fallait-il privilégier ? Tous payaient le Guet, après tout. Sur ce coup, le Bayezid considéra avec amertume avoir eu de la chance, en rejoignant le camp favorable à l'Elda. Avec amertume, car eut-il choisi l'autre camp, peut-être n'aurait-il pas gardé la tête sur les épaules assez longtemps pour se poser la question de son choix. En effet, après avoir réglé l'affaire, voici que le Puy envoyait ses soldats au travers de l'Ithri'Vaan, en quête de pillage et de conquête vers les terres des Humains.

Renforcé dans ses positions depuis son choix cornélien, certains le voient encore fort naïvement comme un homme droit et loyal à Thaar et à son Conseil. D'autres savent que derrière ce riche et fringant mage se cache un homme de calcul. Qu'importe, car son but ultime ne s'inscrit pas dans une ambition terrestre : ses possessions, sa fortune, sa réputation et sa position ne sont que des leviers destinés à élever sa quête spirituelle. Celle qu'il n'a jamais perdu de vue.

Transcender son être, atteindre les limites de sa psyché. Et ce, qu'importe le prix, qu'importent les conséquences.

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MessageSujet: Re: Gorben Bayezid, commandant du Guet [Terminée]   Gorben Bayezid, commandant du Guet [Terminée] I_icon_minitimeLun 18 Mar 2024 - 22:22


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Journal de bord ~ Pour archiver tes liens de RP qui content l'histoire de ton personnage {Vivement conseillé}.
Et enfin, si tu as des question, n'hésite surtout pas à demander l'aide d'un parrain, ou à tout simplement poser tes questions dans la partie créée à cet effet.

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