[ Appartement de Trystan ] Les foudres d'une mère ~

{ RP avec Ariane , la mère de Lilianna }



Il parait qu'une mère en colère , c'est pire que tout.... Mais Ariane n'éttait pas qu'une mère en colère. C'était une femme blessée et brisée par une vie de violences , de douleurs et de mensonges. Il n'y avait qu' une seule chose qui rendait sa vie moins difficile chaque jour. Sa fille , tout simplement. Mais voilà que sa fille , son étoile , sa lumière , avait failli lui être enlevée , il y a quatre. Et elle avait elle aussi , été brisée , trompée , par un homme... Et pour cela , Ariane détestait Trystan. Mais elle n'allait pas se contenter de le détester. Elle allaut aller le voir , pour lui faire comprendre sa vision des choses. On ne jouait pas ainsi avec les sentiments de sa fille. Surtout que le jeu n'avait pas été anodin. Du mois pour sa fille. Ariane ne pouvait pas oublier la réaction de son mari. Pour une mère , voir sa fille se faire battre jusqu'au sang par son époux , c'est la chose la plus monstrueuse qui puisse exister. Quoique la trahison de ce cher conseiller n'était pas mal non plus , dans le même genre. Ariane avait du mal à concevoir qu'un homme puisse traiter une femme ainsi. Cela faisait presque vingt cing ans qu'elle était mariée à Edward , et elle n'avait pour le moment toujours pas compris qu'il puisse agir ainsi , que ce soit avec sa fille ou elle-même. Elle était toujours restée calme , effacée... Mais là , oser s'en prendre à sa fille , c'était la dernière chose à faire. Trystan était la goutte qui venait de faire déborder le vase. Il avait brisé , détruit le coeur de sa fille , et ça c'était vraiment l'erreur à ne pas commettre...

Ariane s'était donc rendue au palais , dès qu'elle avait été... en état de se déplacer. Il faut dire qu'Edward n'y avait pas été de main morte , autant sur elle que sur sa fille. Il avait donc laissé de belles marques sur le corps de sa femme et sur celui de sa fille. Et Ariane aurait tant voulu reçevoir les coups de Lilianna... Elle avait la désagréable impression qu'il s'était plus défoulé sur Lilianna que sur elle. Et cela , c'était insupportable... Quelle femme doit être ainsi traitée , pour être simplement amoureuse ? Aucune. Et surtout pas sa fille...Trystan avait brisé le coeur de Lilianna , Edward s'était contenté de quelques os. Ariane était enfin à l'étage des appartements les plux luxueux , ceux des amis proches du roi. Ce n'était peut-être pas la meilleure chose à faire , mais elle s'était renseigné sur l'endroit exact des appartements de conseiller , auprès de quelques domestiques. Inutile de dire qu'elle avait su se montrer assez convaincante. Surtout auprès des femmes. Il fallait bien le dire , son visage abimé en avait convaincu plus d'une... Il ne lui avait donc pas été très difficile de trouver les appartements de ce cher briseur de coeur. Mais c'était dommage , il y avait des gardes. Ariane soupira doucement.

« Messieurs , laissez moi passer. J'ai à parler avec le Conseiller. Et je me fiche de savoir que ces appartements sont privés ! »

Non , qu'ils la laisse aussi facilement passer aurait été trop facile. Mais elle n'avait pas dit son dernier mot. Ce n'étaient pas deux imbéciles de gardes mal lunés qui allaient l'empêcher de dire sa façon de penser au Conseiller. Ils allaient donc se heurter à la mère de Lilianna , qui était plus qu'en colère.

« Il serait vraiment très , très idiot de votre part de sous estimer une mère en colère ! »

Ses nerfs avaient lâché , elle hurlait. Si bien que les gardes devinrent pâles. Une femme ne devait pas leur tenir tête souvent... Et surtout pas une femme qui avait l'air si douce. Pour les deux hommes , son visage abimé pouvait vouloir dire deux choses. Soit c'était une femme avec un tempérament volcanique , qui ne se laissait pas faire , soit... soit c'était une femme battue... Mais ces deux là n'étaient pas des enfants de coeur , et ils n'étaient pas plus sensibles qu'un caillou. Et ça , c'était vraiment très , très dommage pour eux. Ariane jura , et serra les poings. S'ils ne la laissaient pas passer...

« Poussez vous de là , ou je vous jure que plus jamais vous ne pourrez toucher vos femmes... »

Elle fut presque certaine d'entendre l'un d'eux déglutir. Ariane aurait forcé le passage , si une porte ne c'étaur pas ouverte soudainement. Peut-être avait-elle hurlé un peu trop fort... Elle vit une jeune garçon , qui ne devait pas avoir plus de seize ans , passersa tête à travers l'ouverture de la porte. Ariane soupira , puis contourna les deux imbéciles de gardes. Le garçon pâlit à la vue de son visage. Ariane soupira puis leva les yeux au ciel. Elle poussa la porte de la main. Ah enfin... Ce cher conseiller était là. Ariane jura , puis elle entra , claquant la porte derrière elle. Inutile de dire que si Trystan osait dire quoi que ce soit , cela allait mal se passer pour lui. Ariane soupira une fois de plus.

« Nous allons faire de rapides présentation , Trystan. Je suis Ariane , la mère de Lilianna. J'ai à vous parler , très sérieusement.

Elle se tut un moment et jaugea Trystan du regard. Elle lui trouvait presque un air doux. Et pourtant , c'était lui qui faisait souffrir sa fille. Autant ne pas s'attarder sur les présentations. Autant lui faire comprendre tout de suite pourquoi elle s'était déplacée , et sans l'accord de son époux.

« A votre avis , qu'est ce qui a fait le plus de mal à ma fille ? Votre trahison , ou les coups de son père ?

Elle était frranche , et sa voix était cassante , coupante comme tu verre. Si il osait hausser la voix , il allait s'attirer les foudres de la mère de Lilianna.

Encore du raffut dans le couloir... Décidément, ces derniers jours, ça n'arrêtait pas! La porte de ses appartements venait à peine d'être réparée suite à l'entrée fracassante de Veldrin deux jours plus tôt. Du coup, les gardes étaient plus méfiants... Pourtant, ça ne s'était pas si mal terminé que cela l'autre fois, même s'il restait encore choqué par l'expérience vécue avec l'hybride...

Quatre jours qu'il n'avait pas vu Lilianna. Thibaut avait apprit qu'elle était repartie au manoir familial, dés l'aube de leur fatale nuit d'amour. C'était aussi bien, au moins, il n'avait pas son parfum sous le nez sans cesse... Et pourtant, ce n'était pas plus facile de l'oublier. En fait, elle lui manquait atrocement. Depuis ses mensonges proférés ce matin là, il dormait mal la nuit, il en avait perdu l'appétit et il vivait comme un automate, accomplissant ses devoirs et le sgestes de la vie quotidienne machinalement. Son jeune valet avait voulu l'aider à surmonter cela et, avec surprise, Trystan lui avait parlé de la dame qui hantait ses pensées, sans toutefois aller au fond du problème. Le jeune Conseiller s'était réellement attaché au gamin qui le suivait depuis des années déjà. Il était posé et intelligent, discret et serviable... Il aurait pu être son frère.

Quoiqu'il en soit, Trystan était assis dans un fauteuil, caressant doucement son chien, Cabal, quand il entendit du bruit dehors. Le chien releva la tête, les oreilles plaquées en arrière.

- "Thibaud..."

Le gamin n'attendit pas la suite de la phrase et se précipita à la porte pour voir ce qui se passait. Il reconnut alors la mère de Lilianna... Son coeur se pinça en voyant son beau visage tuméfié. Il lui fit signe de venir, alors même qu'il n'avait pas reçu l'autorisation de Trystan. Les gardes jetèrent un regard mauvais à Thibaut, avant de hausser les épaules et d'abandonner. Ce n'était qu'une femme après tout.

Elle entra dans la pièce, précédée de Thibaut.

- "Qui était-ce?"

La porte claqua violemment et il sursauta. Ca, ce n'était pas Thibaut... Il releva vivement la tête vers la porte, les sens aux aguets. Dieux que c'était frustrant de ne rien voir! Il entendit alors une voix féminine s'élever et il frémit en l'entendant se présenter. La mère de Lilianna... Brutalement, il passa du Conseiller arrogant au gamin prit en faute et qui avait fait une énorme bêtise. Et c'était terriblement désagréable comme sensation! Mais le visage de Trystan, marqué par la mélancolie, n'arrivait pas à prendre l'air froid avec Ariane.

Thibaut jugea avec sagesse qu'il n'avait rien à faire ici et s'éclipsa discrètement, les laissant seuls. Trystan se leva et allait parler quand elle le devança. Et ce qu'elle lui révéla le fit blêmir. Les coups de son père? Il avait osé frapper Lilianna? Son visage se décompossa aussitôt. Il avait perdu toute sa superbe... Il savait qu'il avait fait une erreur en lui volant sa virginité... mais il en avait fait une encore plus énorme en n'en assumant pas les conséquences. Il avait espéré que le père de la jeune fille ne l'apprenne pas... Raté...

Ses poings se crispèrent sous l'effet de la colère... Il allait tuer Edward pour avoir osé lever la main sur Lilianna! Et aussitôt, une pensée insidieuse et perverse le tétanisa : qui était-il pour jouer les justiciers? Tout était de sa faute... Entièrement de sa faute... Son père l'avait blessée physiquement, mais lui, il avait fait bien pire.

- "Il a... il a osé la frapper?"

Il articulait avec difficulté. Sa voix vibrait de colère et son ton était lourd de promesses de châtiments pour cet acte infâme.

- "Et il vous a frappé vous aussi? Lilianna m'a dit que c'était sur vous qu'il se défoulait... Je suis désolé Ariane, cela n'aurait jamais du arriver... Tout cela n'aurait jamais du se produire..."

Tout... La rencontre, l'amour... Sa voix n'était plus qu'un murmure, pleine de ristesse. Il ne jouait plus, il ne portait plus de masques... Ariane avait à faire au vrai Trystan, à celui qui avait aimé passionément sa fille durant cette famuse nuit.

Ariane avait les bras croisés , et un regard des plus dur. Elle fronça les sourcils , lorsqu'elle vit le jeune homme devenir soudainement très pâle. Mais bon sang , que s'imaginait-il ? Qu'Edward était un père aimant et compatissant ? Et puis quoi encore ! Il était manipulateur , violent , vil... Tout sauf aimant et compatissant avec sa fille. Et en apprenant qu'elle n'était plus vierge , il était devenu fou , complètement fou... Elle et sa fille n'avaient fait que subir , sans pouvoir essayer d'éviter ses coups. Elles n'en avaient pas le temps... Vous imaginez ce que c'est , pour une mère , de voir sa fille être frappée ainsi ? Combien de fois , oui , combien de dois , Ariane avait hurlé , croyant qu'il avait tué sa fille adorée ? Combien de fois avait-elle sentit la morsure de la mort ? Trop de fois , bien trop de fois. Et tout cela à cause d'un homme qui n'assumait pas les conséquences de ses actes. Un lâche , tout simplement. Pourtant , Ariane fut choquée que Trystan ait cet air là , si... abattu. Elle fit un pas vers lui , légèrement troublée par son comportement.

« Oui , il a osé la frapper , à tel point que j'ai cru qu'il allait la tuer. Et si vous voulez tout savoir... Il l'a giflé , lui a brisé trois côtes ainsi que le poignet et il a bien faillit lui déboiter la hanche. Sans compter les bleus , les erraflures... »

La voix d'Ariane s'était faite plus douce , chargée de regrets. Ce n'était pas sa faute , mais en tant que mère , elle regrettait de n'avoir rien pu faire pour aider sa fille. Entendre son enfant se fracasser sur une table en verre , c'était irréel , inconcevable... Et pourtant. Ariane soupira doucement. Trystan avait l'air en colère , sincèrement. Et elle osait croire que c'était parce qu'il ne supportait pas de savoir Lilianna battue par son père. Heureusement , Ariane avait réussi à la mettre à l'abri à la sortir du manoir au profit d'une chambre au château. Peu de gens étaient au courant... Mais Ariane avait forcé la main à pas mal de gens pour mettre sa lumière en sécurité. Voilà quatre jours que Lilianna gisait dans un lit , refusant de sortir , de manger... De survivre , tout simplement...

« Vous n'imaginez même pas quel effet cela fait à une mère d'entendre sa fille hurler... De la voir saigner... Pas une fois elle ne l'a supplié d'arrêter. Pas une seule fois. La seule chose qui lui échappait de temps à autre , c'était votre nom. Mais Edward était trop enragé pour y prêter attention. Au cas où cela vous inquièterait... »

Sa voix avait reprit ses accents assassins. C'était la voix d'une femme , mais avant tout celle d'une mère , en colère. Lilianna était dans un état lamentable. Elle était détruite de toute part. Seigneur , comment les hommes peuvent-ils faire autant de mal au femme ?... Ariane eut un petit rire glacé en l'entendant lui demander si Edward avait levé la main sur elle aussi.

« Bien sûr qu'il ma frappé aussi... Si il ne s'était pas aussi défoulé sur moi , Lilianna serait tout simplement morte. »

C'était dur à entendre , dur à dire , mais c'était la verité. Et elle espérait que cette verité le frappe en plein coeur. Quant à ses regrets... C("tait facile de s'excuser arès l'avoir lâchement abandonné... Après l'avoir lâchement fait pleurer. Lilianna ne pleurait jamais d'habitude. Ou alors , Ariane l'ignorait. Jamais elle n'avait vu sa fille verser tant de larmes. Cela lui avait fait atrocement mal , de voir sa fille dans un tel état...

« C'est bien facile d'être désolé et de regretter... Mais c'est fait. Qu'allez vous faire maintenant ? Continuer à l'ignorer , à ignorer ce qu'il va lui arriver ? »

Une profonde douleur perça le coeur de Trystan comme une dague glacée et acérée... Il ne jouait pas la comédie, ce que lui disait Ariane le touchait réellement et l'inquiétude mêlangée à la colère qui se peignaient sur son beau visage n'étaient pas feints. Quand elle lui décrivit les sévices qu'avaient encourus Lilianna, ses poings se crispèrent alors que ses jointures en devenaient blanches. Il avait envie de frapper quelque chose, n'importe quoi, pour ressentir une douleur physique qui lui ferait oublier sa souffrance. La culpabilité le rongeait atrocement... Lilianna... Mais qu'avait-il fait? Il ne devait pas l'imaginer meurtrie... C'était insoutenable comme pensée.

Il cilla quand elle lui lança un remarque assassine. Après lui avoir dit qu'elle avait enduré le châtiment sans émettre une plainte, voilà qu'elle lui assurait que le père ne savait pas que c'était lui. Il eut un sourire sans joie, un rictus plus qu'un sourire d'ailleurs.

- "Et s'il l'avait su, serait-il venu me demander des comptes? Je ne pense pas non..."

Edward était un lâche qui exerçait son pouvoir médiocre sur plus faible que lui.

- "Si vous saviez comme je me fiche qu'il connaisse mon nom ou pas... J'aurais préféré qu'il vienne à moi... Au moins, j'aurais eu un bon prétexte pour le corriger sévèrement."

Elle lui avait dit qu'il ne pouvait pas imaginer ce que c'était qu'être mère et assister à ce spectacle, impuissante. C'était vrai... Et il admirait Ariane pour cet amour inconditonnel pour sa fille. Mélisandre n'aurait jamais agit ainsi. Jamais. Ariane lui confirma qu'elle s'était faite battre comme plâtre aussi, que cela avait évité à Edward de tuer sa fille. Trystan ferma les yeux... Cette confrontation était terrible pour lui, ainsi que toutes ces révélations. C'était cruel qu'elle puisse le juger ainsi, sans savoir ce qu'il en était véritablement.

- "Et que voulez-vous que je fasse? Vous me jugez, mais vous ne savez rien de moi, rien de mes intentions... Si j'ai fais cela à Lilianna, c'était pour la protéger. Je ne suis pas maître de mon destin, je dois suivre une route et Lilianna ne peut pas m'y accompagner. Je l'ai blessée pour qu'elle se détache de moi. Et en le faisant, j'ai définitivement chassé toute lumière de mon existence..."

Il détourna le regard, la voix cassée. Lui, d'habitude si fort, si sûr de lui, voilà qu'il se montrait perdu et fragil devant cette mère aimante... Et devant Ariane, il se rendait compte de ce qu'il n'avait jamais eu : l'amour d'une mère. Il mourrait d'envie de lui demander où était Lilianna... Il avait terriblement envie de la rejoindre, de la supplier de lui pardonner, de tout lui avouer, d'enfin faire en sorte qu'elle le juge tel qu'il était et non pas tel qu'il paraissait... mais ce serait réduire à néant tous ses efforts.

Il était déchiré et il souffrait et cela, Ariane ne pouvait l'ignorer.

C'était absurde. Tout était absurde. Cette situation , leurs vies brisées... C'était absurde , et c'était simplement pour cela quAriane souhaitait faire quelque chose. Elle souhaitait avoir des explications , savoir pourquoi Trystan avait ainsi traité sa fille. Pourtant , lui aussi semblait meurtri et blessé par cette situation. Elle avait vu son visage se crisper , ses poings se serrer... On aurait dit que tout cela ne lui était pas égal , qu'il s'inquietait pour Lilianna... Et pourtant les mots qu'il avait prononcé à l'égard de sa fille lui revenait en pleine figure. Il avait été cruel , froid... Et pourtant il semblait blessé. Pendant un instant , Ariane regretta presque de lui avoir ainsi hurlé dessus. Mais ce n'était pas le moment d'avoir des remords. Si elle voulait vraiment lui faire comprendre dans quel état était Lilianna , sa voix ne devait pas contenir une once de compassion à son égard. Mais Trystan ne voyait pas l'expression désolée du visage d'Ariane. Il ne voyait pas quel regard était posé sur lui. Un regard doux , compréhensif , presque tendre. Mais s'il l'avait vu , cela aurait tout gâché.

« Edward ne serait pas venu , en effet. Le nom de l'amant lui importe peu , au fond. La seule chose qu'il veut , c'est la faire souffrir , maintenant qu'elle a perdu de la valeur... »

Le sous entendu quant à sa valeur était on ne peut plus compréhensif. Elle n'était plus vierge , et serait donc bien moins facile à marier. Mais au moins... Au moins , Lilianna n'avait pas été obligée de s'offrir à la pire des ordures. C'était toujours ça... Mais il était hors de question qu'elle souffre à cause de ça. Mais que faire ? L'esprit d'Ariane fonctionnait à toute vitesse. Une solution... Il fallait qu'elle trouve une solution , pour sauver sa fille... Lilianna se laisserait mourir , si elle était obligée d'épouser le premier venu. Elle connaissait sa fille et savait très bien qu'elle n'était pas faite pour les mariages forcés. Elle était juste faite pour être aimée... Mais comment faire alors que celui qu'elle aimait la rejettait ?

« Ce que je veux que vous fassiez ? »

Bon sang , comment osait-il lui poser la question ? Ah et en plus il parlait de la protéger. Oh , et bien c'était gagné ça ! Elle avait était drôlement bien protégée des coups de son père et de sa folie meurtrière. Quelle superbe protection c'était là ! Vraiment très efficace. Elle soupira doucement. Dans quelle histoire mettait-elle les pieds... Quelque chose lui disait pourtant que c'était beaucoup plus compliqué que cela semblait l'être. Mais elle n'avait pas vraiment le temps de s'y pencher... Elle devait convaincre Trystan d'aller voir sa fille. Juste une fois...

« Je ne vous demande pas de l'éopuser , ni quoi que ce soit dans le même genre. Vous vous rendez compte que votre tentative de la protéger a échoué lamentablemt ? Je vous en prie , Trystan , ne l'abandonnez pas aussi brutalement. Laissez la être la lumière qui éclairerait vos ténèbres. Si vous êtes vous aussi enchainé... Je sais , c'est facile à dire , mais brisez vos chaines. Vous êtes un homme , vous en avez le pouvoir. Lilianna ne peut pas se libérer , elle. »

Elle se tut , le temps qu'il digère ses paroles , un temps soit peu. Il semblait souffrir de cette situation autant que Lilianna. Sauf que lui n'avait pas été roué de coups pour son erreur. Son corps n'était pas aussi meurtri que son esprit. Lilianna s'était perdue dans le dangereux jeu de l'amour. Perdue , c'était le mot... Elle avait vingt quatre ans , et son avenir semblait déjà tout tracé. Elle n'avait pas le choix... Elle ne pouvait faire aucun choix. Ceux qu'elle faisait , elle était condamnée à les regretter.

« Allez la voir , je vous en prie... Cela fait quatre jour qu'elle est au château. Elle refuse tout. Manger , sortir , vivre... Je ne veux pas voir ma fille devenir comme moi. Je ne le supporterai pas. »

La mâchoire du jeune homme se contracta alors qu'Ariane parlait de la perte de valeur de sa fille. On voyait tr-s nettement un muscle de sa mâchoire tressauter nerveusement... Quelle horreur de parler ainsi d'elle. Ariane l'avait fait exprès bien sûr, utilisant le vocabulaire de son charmant époux... Mais c'était bien de cela qu'il s'agissait : souillée par un autre homme, elle serait plus difficile à "vendre" à un homme influent, son prix avait baissé de façon vertigineuse et ça, Edward ne lui pardonnait pas.

Il se laissa tomber dans son fauteuil, vaincu quand elle lui balancait qu'il avait échoué à la protéger et lui rappelait implicitement qu'il était bel et bien la cause de toute sa souffrance. Elle lui parla alors de briser ses chaînes. Là, c'était trop! Il éclata de rire, un rire terrible par la fatalité qui s'en dégageait et par ses notes désespérées.

- "On ne brise pas des chaines qui nous entravent depuis la naissance... depuis la conception même. Mais cela n'est pas le sujet... J'ai menti à Lilianna... Je lui ai menti sur tout. Mais lors de cette nuit... Là, j'ai été sincère... Dans toutes mes paroles et dans tous mes gestes. Je ne suis pas le genre d'homme à séduire une femme, la mettre dans mon lit et la jeter ensuite. Que Lilianna l'ai cru montre simplement que son père a miné sa confiance dans les hommes et leurs sentiments. Dés lors, c'était facile de lui faire croire ça. Enfin, facile n'est pas le mot qui convient... Pour moi, ça été la chose la plus dure que j'ai jamais eu à faire. Et des décisions difficiles j'en ai souvent prise, mais jamais pour moi."

Il parlait à coeur ouvert face à cette mère courage qui gagnait son respect un peu plus chaque minute.

- "Depuis que j'ai fais cela, je ne dors plus, je ne mange plus... je ne vis plus. Je me suis arraché le coeur moi-même, je me suis mutilé."

Elle le supplia alors d'aller la voir. Elle était au château et se laissait mourir. Il y a quelques temps, il aurait rit si on lui avait dit qu'on pouvait mourir d'amour. Maintenant, il n'avait plus envie de rire. Il se mordilla la lèvre inférieure... S'il y allait, il devrait alors affronter sa mère et ses ambitions... Il prit une ample inspiration et se leva de nouveau.

- "Moi non plus."

Il ne voulait pas la voir s'éteindre... Jamais. Il s'approcha d'Ariane, la localisa plus ou moins et chercha sa main. Il s'en empara un peu maladroitement et la porta à ses lèvres.

- "Pourtant, je vous admire... Si j'avais eu une mère comme vous peut-être que... peut-être que je serais heureux aujourd'hui."

Il eut un petit sourire craquant, qui pouvait expliquer à Ariane pourquoi sa fille était tombée amoureuse de ce curieux personnage.

- "Menez-moi à elle alors, même si je doute qu'elle soit ravie de me voir après ce... que je lui ai dit."