Le Compagnon [PV Nysstyre Do’Ilisharr][TERMINE]

"Schlarg" Ouais ! Je l'ai eue ! Je l'ai eue cette chieuse ! Ouais ! Je me sens libéré là ! Fouaaaaaaaa ça fait un bien fou, je m'en serais jamais douté. Je sais pas où je l'ai eue mais je l'ai eue, elle va arrêter de faire chier maintenant. Enfin un peu de calme, ça va me changer de ces deux derniers jours où elle a pas arrêté de m'énerver avec ses conneries d'humaine... Sous-race de merde va !

Hey mais... Heyyy ! Noooooon ! Rha c'est bien ma veine, me voila à terre... Par elle en plus... Mais je m'en fous je l'ai eue !!! Plus de hachoir de papa ou je ne sais quelle connerie. Enfin tranquille, tout seul comme un grand sans cette emmerdeuse notoire. Alors franchement, elle peut bien m'emmerder, me donner un coup de boule ou me taper. Pour ce que j'en avais à faire... Je l'ai eue !! Elle peut geindre, trépigner, tapoter ou autre, je l'ai eue !

Mais bon quand même, je peux pas me laisser maîtriser comme ça. Je l'ai eue ! C'est à moi de dominer ! En plus depuis quand une femme domine un homme ? On aura tout vu vraiment... Les gens ne savent pas se tenir. Quoi que venant d'une humaine c'est relativement normal. C'est quand même des arriérés les loustics et puis aucune éducation, aucun savoir-vivre ni rien.

Je ne comprends plus rien à ce qu'elle raconte... Elle délire... Je ne gâche rien moi, je ne gâche pas mes talents comme elle vient de le faire. Franchement c'est moche une personne dans cette état, ça ferait presque souffrir mais je m'en tape : je l'ai eue ! Elle a beau dire ce qu'elle veut mais c'est moi qui domine et qui donne les leçons. C'est moi qui ai raison, c'est moi qui fait le travail, c'est moi le plus fort et c'est moi qui lui fait fermer sa gueule à cette conne ! MOI ! Alors franchement qu'elle arrête son cirque et qu'elle crève ! Qu'elle fasse au moins un truc bien en deux jours. Je l'ai eue !

...

Mince... Je l'ai eue... Oups... J'ai merdé là je crois... Aïe... C'est pas beau à voir, je l'ai bien eue cette connasse. Dommage qu'il faille la garder en vie... Enfin je suis bien un peu humain (NDLR : comprendre con) pourquoi je m'embarrasse d'elle ? C'est vrai quoi ! Elle a tout gâché ! Elle est chiante à force. En plus c'est elle qui a demandé un entraînement, c'est pas moi. Je n'ai pas insisté pour la garder, c'est elle qui s'est incrustée ici...
Je n'ai pas d'obligation de la sauver après tout alors pourquoi je vais le faire ? C'est vrai que je m'énerve plutôt vite et qu'elle a un merveilleux talent à exploiter...

Bon alors on commence par quoi ? J'aurais peut-être mieux suivre mes enseignements parce que c'est pas tout simple ça... Heureusement qu'elle a sa petite trousse de "survie" ça va pouvoir m'aider... Ha un fil ! Et une aiguille ! Voila ça me revient ! Pic... Un coup au dessus, un coup au dessous, un coup au dessus, un coup au dessous et ça recommence.

[...]

Fiouuuuuuuuu ! Même presque morte elle est chiante celle-là... M'enfin c'est recousu et bandé. Et avec un peu de chance elle n'aura pas de cicatrice ou juste une petite... Au pire il restera une belle balafre mais bon c'est pas un drame non plus. elle a pas une aussi belle peau que moi à la base donc on s'en fiche.

Allez, je nous installe dans une cahute pour la nuit. Le temps qu'elle se remette sur pieds. Je l'ai soignée, je vais pas la laisser crever...

Il fait sombre et humide.
Il y' a une odeur agréable de terre mouillée dans l'air.

J'ai froid mais bizarrement je n'ai pas peur.

Ma peau nue grelotte sous les flocons de pluie fine. Je sens ces petites gouttes assassines pénétrer le linge de lin qui me sépare du monde. Sournoise eau du ciel.

Je l'entends pleurer.

Elle doit frapper les racines de ses petits poings impuissants. J'entends juste les feuilles bruisser sous ses pas menus. L'odeur forte de sa chevelure rousse a disparu.

J'ai froid...

J'ai froid mais bizarrement je n'ai pas peur.

Ma peau nue grelotte sous ses doigts d'homme. Je sens ses mains puissantes et calleuses me soulever de terre. Il pétrit ma chair avec tant d'amour que j'en reste le souffle coupé. Et cet odeur douçâtre et lancinante, chaleureuse.

L'odeur du sang frais...

- Papa...

Elle gémit doucement, la peau en feu, la douleur serinant une symphonie cacophonique logée au fond de la plaie béante entamant son flanc. Nysstyre recousait du mieux qu'il pouvait. Elle agrippa son bras un instant, froissant la toge qui le lui recouvrait, avant de sombrer dans un nouveau rêve fiévreux et incohérent.
Le torse découvert, ses chausses déchirées autour de la plaie - encore une tenue de prix designée par Giovanni qui partirait à la poubelle -, la jeune femme offrit pour la première fois son corps aux caresse d'un homme.

Et quelles caresses !

Le travail de couture fit suer le drow au sens littérale et fleuri du terme. La chaire fine enrobée de peau pâle de la belle plante vénéneuse était tendre et malléable sous ses point de croix. Il eut du mal à resserrer les tissus amochés sans déloger le fil des menus trous percés par son aiguille. Sa compagne était plus éreintante que s'il s'était adonné à son viol continu pendant une semaine sans se distraire de sa tâche.
Il veilla tout de même à consciencieusement la bander et l'installer sur une paillasse de fortune dans une des cahutes qu'il avait vidé de ses habitants quelques heures plus tôt.

C'est ce qu'elle put constater lorsqu'elle ouvrit les yeux de longues heures de sommeil difficile plus tard.
Ces yeux rubis fixèrent le plafond de bois rustique en premier. L'air était humide et une pluie fine jouait sa partition sur le toit de chaume, perçant jusqu'à sa couche. Elle tourna douloureusement la tête sur le coté pour le voir. Dans la pénombre de la nuit naissante , elle distingua les reflets de la lune sur sa peau grise. Les yeux clos, les bras croisé, assis sur une chaise de fortune et adossé au mur, il semblait dormir.

- Mon talent t'importe donc-t-il tant pour que tu taches à ce point de me garder en vie ..? murmura-t-elle plus pour elle-même que pour lui.

Elle se redressa avec difficulté et observa avec un œil sévère ses pansements. Elle fit une grimace en découvrant la tête de sa cicatrice. C'était un travail de porc bien grassouillet qu'elle avait sous les yeux, et elle en garderait une trace à vie ! Étrangement ça la fit sourire.
Peu de femmes pouvaient se prévaloir de garder une trace de leur "premier" de manière aussi profonde. Parce que c'est un peu sous cet angle qu'elle considérait son compagnon.

C'était le seul homme à l'avoir touché de la sorte à part son père.

Ce serait le seul et le dernier.

Un mince sourire écarlate se fendit sur son visage d'albâtre qui disparut finalement lorsqu'elle éleva la voix pour interpeller son chirurgien personnel.

-Hé...?! Tu dors ?

Voila, elle est recousue. Elle est passée pas loin de claquer... J'ai peut-être un peu abusé c'est vrai mais elle m'a cherché. Faut voir à pas non plus en faire trop, je reste quand même un drow. Je ne suis pas un pleutre d'humain qui se laisse marcher sur les pieds quand on le bouscule un peu. Moi au moins je sais me faire respecter quand on ne me respecte pas.
Dommage que ça soit toujours embêtant. D'un certain côté je me suis bien amusé c'est vrai mais bon, il fallait la garder en vie donc j'ai fais contre mauvaise fortune bon cœur. Histoire de ne pas s'ennuyer en somme.

Finalement l'amusement avait pris plus de temps que prévu... Trop de temps même et la nuit était tombée. Ça ne trouble pas un drow, ça ne me trouble pas mais il faut faire attention avec ces humains, ils sont si fragiles. Il faut les faire dormir huit heures par jour ou plutôt par nuit, parce qu'ils ne dorment pas le jour... Des plaies ambulantes ces saloperies de mécaniques merdiques. Il va falloir les exterminer rapidement. Mais elle la dernière. Elle pourrait nous aider à le faire en plus.

Je finis par m'assoupir comme ils disent dans leur jargon. C'est plus une réflexion intense, un instant où je me vide l'esprit pour ne rien faire que réfléchir. En bien ou en mal bien évidemment mais je réfléchis. Beaucoup croient que c'est rare, que nous sommes des abrutis et surtout les militaires comme moi... C'est totalement faux ! Pour faire la moitié de ce que nous faisons nous réfléchissons deux fois plus qu'un humain. En ce moment je réfléchis à comment je vais l'abandonner... Elle n'est pas suffisamment évoluée pour rejoindre nos rangs, je n'ai pas assez de pouvoir pour la protéger ni pour convaincre Tebryn de me la donner comme esclave. Et puis là en plus pas tellement envie de prendre une loque sur mon dos... On verra quand elle pourra marcher et bouger convenablement, pas avant. Mais maintenant il va falloir partir et non pas que j'ai des états d'âme mais plutôt qu'il faut choisir le bon moment. Elle dort donc le moment est propice mais je ne connais pas son nom... Boarf pas grave, elle est vite reconnaissable et puis je n'aime pas me charger de détails, on verra plus tard.

Une question ? Ha oui une question. Mais qu'elle se taise ! J'étais bien mieux tout merde à la fin ! Elle pourrait pas comprendre ça ? Plus tard peut-être... Ouais ça doit être ça ! Les humains sont abrutis longtemps mais finissent par comprendre... J'espère du moins. Quoi que ça pourrait expliquer leur incapacité qu'ils remplacent par un nombre important... Avec un individu intelligent sur mille, c'est certain que plus on fait de gosses plus on a de chance d'avoir un esprit brillant... Et encore brillant. A l'échelle humaine bien entendu.

" Tu me prends pour qui moucheronne ? "

Je souris à sa demande et à ma réponse sans trop de raison, peut-être l'écho de ma voix me plait-il. En tout cas je souris légèrement. Ce qui n'est pas forcément bon signe d'ailleurs.

" Allez dors feignante, tu dois te remettre. Dans quelques jours ça ira mieux mais pour l'instant ta gueule et dors ! "

Bon voila, maintenant elle se tait et me tourne le dos. Elle ne va pas tarder à s'endormir et moi à m'éclipser, j'ai un rapport à faire et des recrues à envoyer moi. Y'en a qui ne sont pas des branleurs !
Elle a de quoi faire, je lui laisse des réserves de nourritures et d'eau pour une semaine. Après elle se débrouillera. Enfin, elle dort. Je m'éloigne discrètement. A plus tard verte.

Un matin.

Pourquoi en avait-elle pris conscience ? Parce que cette foutue lumière du jour venait taper l'incruste dans la pièce comme un mari volage en cavale. Elle cligna des yeux, encore lourds de sommeil. Elle sentit des picotements partir à l'assaut de son flan droit et les souvenirs abondèrent à elle avec un sans-gêne naturel.

Elle avait sacrément eu besoin de récupérer...

Elle tourna la tête vers là où se trouvait son Compagnon quelques heures plus tôt. Il n' y' avait plus trace de lui dans la maisonnée : son parfum capiteux de virilité drow et de sang avait disparu. Elle se sentit tout à coup très vide. Elle ne bougea pas et regarda le plafond de bois ébréché. Nul besoin de s'escrimer à le chercher partout. Il était parti. Son essence avait laissé place à d'autres odeurs , d'humus, de charogne et de feuilles mortes.

Le rire partit tout seul, sans crier gare.

Murmure d'abord, et puis éclats coupants ensuite jusqu'à la frénésie de l'écœurement. Il ne l'avait pas tuée. Il ne l'avait pas touchée. Son départ était juste une invitation à le retrouver. Un jour. Une nuit, Dans un an ou dans vingt. Quelque part le mal était fait, le lien était tissé malgré l'aspect ténu de son fil.
Elle posa la main sur sa blessure et en tira voracement les bandages. La plaie propre et flétrissant sa peau était bien là, plus présente que n'importe quel fer rouge.

-Je te retrouverais Peau-grise... Et ce jour là je pourrais te disséquer pour dévoiler ce qui se cache vraiment en toi.....

Elle s'habilla tranquillement sourire aux lèvres et réunit ses affaires. La route l'attendait comme une vieille amie qu'elle avait négligée. Où aller ? Mais là où votre instinct vous pousse, ma chère ! Elle alluma une cigarette, sa lourde sacoche d'instrument en main et elle s'éloigna du village Qu'elle et son Compagnon avaient délicieusement conduit à l'épuration.

Une agréable aventure.

L'histoire dira sans doute que ses pas la menèrent jusqu'au Cimetière des Obscures.. mais cela merite un autre conte en un autre temps...

» Nysstyre Do’Ilisharr[Lieutenant de la P Cohorte] [Validé]
» Vlos'Veldruk Do'Ilisharr • terminée saâmèr
» Loups
» [Solo] L'espoir pour seul compagnon
» On fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut. [Terminé]

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée