dans une auberbe [pv Zakeron... et autre?]

[suite de ça]

Juliette avait enfin trouvé un semblant de repos. Les quelques heures les séparant de la Dross lui fuirent favorables et elle put reprendre un peu de forces, même si la fatigue la tenaillait toujours. Elle ne savait pas si ce lieu leur serait favorable ou non, chose sûr, elle ne souhaitait pas y rester bien longtemps. C’était déjà plus sûr que la demeure de Zakeron.

Elle avait peur de ce qui risquait d’arriver si jamais ils étaient rattrapé. Mais elle craignait ce qui pouvait se passer dans cette ville. Elle aurait voulu que toute cette angoisse cesse pour retourner dans le calme de sa vie, dans le secret de son manoir, et non en fuite, même si c’était l’unique façon qu’elle avait de rester avec celui qu’elle aimait.

Ils pénétrèrent dans la Dross, descendant du cheval pour marcher à ses côtés. La jeune femme adopta un air froid et un visage ne laissant paraître ni fatigue ni émotion. Elle ne devait pas paraître faible ou apeurée, ni même légèrement angoissée. Au fond d’elle, il n’y avait pourtant aucune trace de cette apparente assurance. Comme pour la hanter un peu plus, la peur se faisait plus forte maintenant qu’elle était prête de goûter à quelques heures de sûreté.

Juliette repéra rapidement une auberge et entraîna Zakeron à sa suite, le pas rendu léger par l’espoir d’un petit peu de sécurité. Sans un mot, elle décida, se montrant presque autoritaire envers son amant, d’entrer et de louer une chambre pour eux, rajoutant un important pourboire pour qu’on garde le secret de leur présence. Elle demanda qu’on leur monte de quoi manger puis, sans plus de cérémonie, monta à la chambre, son amant à sa suite.

Elle garda le silence jusqu’à ce que la porte se soit refermée sur eux. Là, elle se permit un soupir. Elle se laissa tomber sur le lit, fermant les yeux. Elle s’Accorda un moment d’oubli avant de lancer :

« Combien de temps veux-tu rester ici? »

Elle avait à peine dormi depuis deux jours, mais elle restait dans un état second, ne pensant plus qu’à la fuite. Jamais elle n’avait eu à vivre de telles choses. Et jamais on ne l’avait préparé à cela. Elle se sentait comme l’animal que l’on pourchasse, incapable même de savoir à quelle distance se trouvait son ennemi. Elle devait se l’avouer : elle se sentait faible et en mauvais posture. Et tout ça parce qu’elle l’avait choisi.

« Si tout devait mal tourner… si jamais… Vioras arrivait dans la ville… tu fuiras. Il me retrouvera mais tu auras une chance de t’en sortir, d'au moins rester en vie d'ici à ce que je retrouve un certaine liberté. Et je pourrai peut-être apaiser sa rage. Voir même négocier avec lui pour… »

Elle ne continua pas. Sa voix se brisa. Elle avait la gorge nouée, serrée par ses sanglots. Comme un gémissement s’échappa de ses lèvres :


« Mais où est-ce que cela va nous mener? »

[hrp : nous ne sommes pas à l'étage techniquement, mais au rez-de-chaussée, dans une auberge ]

Zakeron n'avait pas eu tellement de temps pour se reposer. Deux heures de sommeil sur la route, quelques minutes de repos dans son repère pour réviser son matériel et pour permettre à son imbécile de cheval de récupérer... Il était épuisé et, malheureusement, quand il était épuisé son humeur s'en ressentait. La pluie s'était finalement arrêtée pendant leur long trajet vers la ville des bandits. Tout en laissant son cheval galoper, Zakeron réfléchissait. Oui, c'était rare, mais cette fois il devait également penser à Juliette, il ne pouvait plus se permettre de vivre au jour-le-jour sans penser au lendemain. La question, c'était "où aller" ? Car, finalement, la Dross ne pourrait leur offrir qu'un refuge temporaire. Ils seraient vite retrouvés...

Leur arrivée à la Dross ne fut pas trop pénible, finalement. Les anciennes mines des nains présentaient un travail d'architecture solide. Le problème de cette ville, c'était les règles. Il fallait déposer les armes... Zakeron grommela plusieurs fois, mais il dut se résoudre à laisser ses deux épées bâtardes et son épée à deux mains. Il n'avait pas de petites lames... Juliette parvint à cacher la sienne. En cas de problème, il faudrait compter sur elle. Zakeron eut un léger sourire, car il la revoyait brandir son petit couteau face à sa puissance armure... Elle n'avait pas froid aux yeux, c'était ce qui lui plaisait tant chez elle. Il pouvait compter sur elle... Et puis, même sans armes, Zakeron était terrifiant de muscles.

La grande cavité qui servait de mini village à la Dross était grouillante d'activité. Ignorant ces vas-et-vients agaçants, Zakeron les conduisit aux écuries, où il déposa son cheval. Juliette semblait angoissée et Zakeron n'était pas d'assez bonne humeur pour trouver les mots réconfortants qu'il fallait. Aussi préféra-t-il se murer dans le silence. Dès que le cheval fut confié, Juliette entraîna Zakeron dans une des auberges de la ville. Il la laissa faire. Elle donna les ordres, décida tout comme une petite femme d'affaires. Il n'intervint pas. Pourquoi ? Parce-que des deux c'était elle qui devait montrer sa force aux habitants de cette dangereuse cité. C'était elle qui devait montrer qu'elle savait se défendre. Il se contentait de rester derrière et de croiser les bras. Il commençait à en avoir assez de cette course folle à cause d'un imbécile de drow ! Si jamais il rencontrait à nouveau ce Vioras, il se ferait un plaisir de le tuer.

Lorsqu'ils furent enfin dans la chambre, Juliette soupira et se laissa tomber sur le lit. Zakeron l'ignora et s'approcha de la fenêtre, pour observer un court instant les mouvements de la rue. Personne ne levait les yeux vers eux. Parfait. D'un geste sûr, il tira les rideaux. Mieux valait rester cacher le plus longtemps possible.

« Combien de temps veux-tu rester ici? »

Zakeron lui lança un regard fatigué.

- Le temps de récupérer complètement. J'ai besoin de dormir, sinon tu n'arriveras bientôt plus à me supporter. Et je pense que ça ne te ferait pas de mal non plus. Reposons-nous une journée ici. Ca devrait suffire.

Zakeron ôta péniblement son armure et vint s'allonger sur le lit, à côté d'elle, croisant les bras derrière la tête. Il ferma les yeux, prêt à s'endormir... Mais non, elle voulait parler...

« Si tout devait mal
tourner… si jamais… Vioras arrivait dans la ville… tu fuiras. Il me
retrouvera mais tu auras une chance de t’en sortir, d'au moins rester
en vie d'ici à ce que je retrouve un certaine liberté. Et je pourrai
peut-être apaiser sa rage. Voir même négocier avec lui pour… »

Sa voix se brisa, elle semblait prête à pleurer. Zakeron fronça les sourcils. Ce n'était pas le moment de faiblir ! Il allait répondre quand elle poursuivit, d'une voix faible :

« Mais où est-ce que cela va nous mener? »

Zakeron se redressa sur le coude et lui attrapa le menton pour l'obliger le lever les yeux vers lui. Il était plutôt furieux.

- Ressais-y toi enfin ! Cette épreuve est difficile mais elle n'est pas insurmontable et ce n'est pas en gémissant que tu arrangeras les choses !

Il se radoucit et passa son pouce sur les douces lèvres de son aimée.

- Je n'ai pas l'intention de fuir et de t'abandonner. Je risque ma vie, mais je ne suis pas un petit guerrier non plus. J'ai de l'expérience et une volonté d'acier. Quant à savoir où ça va nous mener... Tu n'as donc jamais pris le temps de vivre sans réfléchir aux conséquences de tes actes ? Tu ne sais pas te lâcher ma belle ! Mais ça va venir. Nous allons rester un peu à la Dross... et après je pense tourner nos pas vers Meca, demander de l'aide aux pirates.

Zakeron laissa un sourire carnassier se dessiner sur son visage. Cette idée lui était venue pendant leur trajet. A présent il essayait de la concrétiser.

- Tout d'abord, les pirates acceptent aussi bien les drows que les autres, nous ne seront pas rejetés. Ensuite, les pirates ont un île très difficile d'accès. Si jamais nous les rejoignons, je souhaite bien du plaisir à ton Vioras pour qu'il nous retrouve en mer ! La question c'est : te sens-tu capable de devenir une pirate ?

Pour sa part, il n'y avait aucun problème. Le mercenaire qu'il était avait toujours eu soif de richesses et les pirates appréciraient son comportement agressif et sans pitié. Sa seule faille était Juliette, mais c'était une faiblesse qui en valait la peine. Il passa sa main sur la joue de Juliette, repoussant ses cheveux blancs à l'arrière de son crâne, puis il l'embrassa tendrement.

- Allez, viens dormir un peu...

Il lui tendit les bras et attendit qu'elle vienne se blottir contre lui. Ils dormiraient un peu puis ils repartiraient. C'était la vie qu'ils s'étaient choisis en décidant de s'aimer. Juliette n'était peut-être pas encore assez solide pour la supporter, mais il ne pouvait pas lui permettre de faiblir maintenant. Les larmes ne l'amèneraient à rien. Lui-même ne savait plus pleurer depuis des années.

Elle se sentait tout simplement trop lasse pour protester. Ce n’était pas une simple épreuve. C’était… c’était aller contre tout ce qu’elle avait toujours fait. C’était aller contre ce qu’elle avait cru être. C’était aller contre Vioras, lui qui ne lui avait jamais vraiment voulu de mal. Elle avait, après tout, mis tant d’effort à se construire une vie au Puy que partir maintenant pouvait sembler bien absurde. Chose sûr, c’était difficile de réaliser qu’elle était libre.

Non, jamais elle n’avait agi sans penser aux conséquences. Toute sa vie, elle avait calculé la portée de ses actes pour que tout lui soit le plus bénéfique. Et pour le moment, elle avait conscience que tout pouvait bien se retourner contre elle. Elle devait se l’Avouer, elle avait peur. Elle était incapable d’imaginer une réussite à tout cela. Elle n’était pas une rêveuse. Du moins s’efforçait-elle de ne pas se fier à ses espoirs.

C’est d’une oreille distraite qu’elle écouta sa proposition à propos de la piraterie. Ce pouvait toujours être une façon de vivre librement. Elle pourrait probablement y être utile. Mais elle ne répondit pas. Elle se contenta de murmurer :


« Si cela peut nous permettre de rester ensemble, je t’y suivrai »

Tant qu’elle pouvait trouver un peu de sécurité, elle ferait tout ce qu’on lui demanderait. Elle se sentait faible face à tout ce qui arrivait, ayant déjà envisagé tant de choses lui arrivant, mais jamais de telles choses. Mais elle se promettait de retrouver sa force dans ce changement de cap, elle ne se laisserait pas aller dans la faiblesse. Simplement… pour le moment, elle aurait voulu pouvoir être déjà en sécurité, loin du risque de voir son amant mort et elle… contrainte de vivre ce qu’elle n’avait pas choisi.

Sans un mot elle vint se lover contre Zakeron, sentant que le sommeil l’emportait déjà. C’était dans ce moments là que normalement, seule, elle se laissait aller à la tristesse. Mais elle ne devait plus. Elle devrait se montrer plus forte.

Elle n’eut même pas conscience de s’endormir. Elle se reposa, quelques heures, avant qu’un cauchemar ne l’éveille. Zakeron dormait toujours. Elle se détacha de lui, allant s’asseoir près de la fenêtre, plus loin. Incapable de se rendormir, trop songeuse. Il fallait continuer leur route. Silencieuse, elle attendit l’aube, ou du moins, le réveil de son amant, sommeillant parfois, recroquevillée sur elle-même.

Dès qu'il s'éveillerait, elle avait l'intention de lui demander de continuer leurs routes. C'était trop facile pour le moment de les retrouver. Elle voulait partir.

Zakeron n'accorda que peu d'attention à Juliette. Il n'aimait pas la voir ainsi, résignée, faible... c'en était presque pitoyable. Où était passé le courage qui illuminait son regard ? Où était passée sa détermination ? Il lui accorda cependant le droit au trouble et ce fut pour cette raison qu'il lui tendit les bras. Il l'aimait mais il avait du mal encore à accepter de la voir ainsi. Ce n'était pas la jeune fille qui lui avait tenue tête dans la ruelle, une fille en robe légère avec un petit couteau, affrontant par le regard et par une langue acérée un puissant mercenaire en armure armée de trois épées... C'était ce qui l'avait charmé, il espérait qu'elle aurait tôt fait de redevenir elle-même et sans doute quelques heures de sommeil seraient-elles suffisantes. Il se souvint de leur première conversation. Elle avait accepté sa différence de bâtard, ils avaient ouvert leurs coeurs à la solitude qui les avaient grangrénés. Il se souvint du contact de sa peau leur de leur étreinte, lorsqu'il lui avait ôté toute possibilité de revenir en arrière. Elle vint se lover contre lui et il l'enlaça tendrement, inspirant la douce odeur de sa peau et de ses cheveux, refermant ses bras en une étreinte protectrice. Elle n'avait pas à avoir peur. Lui faisait-elle si peu confiance ?

Il sentit sa tête chanceler doucement tandis qu'elle s'endormait dans ses bras. Si légère, si frêle et si fragile... Juliette semblait vulnérable ainsi, c'était sa vivacité d'esprit qui lui permettait de lutter. Il fallait qu'elle se repose, qu'elle récupère ses moyens... Il déposa un petit baiser sur sa chevelure et se laissa aller au sommeil également. Lorsqu'il se réveilla, ses bras lui paraissaient vides. Elle était partie ? Il tourna vivement la tête et la regarda, recroquevillée sur une chaise, près de la fenêtre. Il se leva et posa ses mains protectrices sur ses épaules. Il faisait encore nuit, mais il avait le sommeil léger, toujours en alerte. Il n'avait pas senti Juliette se déplacer, sans doute était-il trop épuisé également et son humeur s'en ressentait. Il y avait bien un moyen pour qu'il se détente mais... Il avait changé, il n'était plus vraiment le même que ce mercenaire solitaire qui arpentait Miradelphia en tentant de survivre. Il aida Juliette à se relever et la prit dans ses bras pour l'embrasser avec fougue et passion. C'était ça, ce qui lui manquait pour le conforter dans son choix. C'était ses caresses et sa douceur...

- Tu veux partir maintenant j'ai l'impression... Ne peut-on repousser de quelques minutes ?

Il passa une main sur la joue de sa bienaimée, d'une manière explicite. Ce n'était peut-être pas le moment opportun, ils avaient peur tous les deux. Il comprendrait parfaitement qu'elle préfère continuer la route au plus vite. Mais lui-même ne se sentait pas autant menacé. Il avait confiance en ses capacités. Un mercenaire les pourchassait peut-être. Et alors ? Ferait-il le poids fasse à la carrure imposante de Zakeron ? Face à sa force des plus impressionnantes ? Il se pencha à l'oreille de sa belle, laissant sa partie humaine le submerger un instant.

- Je t'aime, c'est pour ça que nous sommes là. Si jamais la mort devait me frapper, je préfère que ce soit durant un combat et non pendant mon sommeil de vieillard. Un jour tu resteras seule, c'est inévitable. Alors pour le moment profitons d'être tous les deux et seuls au monde.

Il passa sa main dans ses cheveux et attendit sa réaction.

Elle semblait nerveuse, mais moins terrifiée. La nuit avait calmé quelque peu ses angoisses, peut-être parce que rien de terrible n’y était arrivé. Sa peur était insensée, simplement basée sur le fait qu’elle n’avait jamais osé imaginer partir ainsi pour un homme. Ni même pour elle-même. Elle était déstabilisée. Mais elle semblait un peu moins troublée et effrayée, voir plus confiante. De toute façon, elle savait bien que sa peur ne servirait à rien. Assise sur la chaise, elle semblait songeuse. Et si elle espérait partir au plus vite, ce n’était plus autant par peur mais plutôt par prudence.

Elle eut à peine conscience du réveil de son amant. Elle se laissa faire lorsqu’il voulut la faire relever, s’éveillant à peine d’un état second. Il l’embrassa, lui donnant l’impression qu’il n’y avait plus rien à se préoccuper. Maintenant qu’il lui demandait, non, elle ne tenait pas à partir maintenant. Ils pouvaient bien profiter d’un moment de calme. Elle ne répondit pas et se contenta d’aller chercher un autre baiser. Elle pouvait sentir qu’il la désirait. Et c’était ça qui lui rappelait les motivations de son choix. Choix qui s’avérait plutôt bon lorsqu’elle y repensait.

Il vint murmurer quelque chose à son oreille qui la fit sourire. Décidément, la route pouvait les attendre. Elle passa ses mains à son cou, un sourire malicieux sur les lèvres, lui demandant alors à mi-voix :

« Et que fait-on lorsque l’on est vraiment seuls au monde? »

Elle oublia, pour un moment, qu’ils étaient en fuite. Tout ce qu’elle voulait, maintenant, c’était qu’ils s’aiment. Pour qu’au moins tout cette fuite n’eut pas servi à rien.

Juliette semblait s'être détendue et elle avait même retrouvé de sa détermination. Oui, c'était bien mieux ainsi ! Il aimait ce regard, cette fougue, cette lueur de vie. Il l'embrassa et elle lui rendit son baiser. Il la voulait, il la désirait... Elle était si exceptionnelle, si belle et si courageuse... Les autres femmes faisaient pâle figure à côté. Il caressa ses cheveux en lui murmurant des mots d'amour. Que c'était surprenant de sa part ! De lui, ce mercenaire sans peur, de la brute épaisse qu'il était, de parler d'amour et, pire encore, de le ressentir ! Mais jamais il n'avait été si comblé. Aucune femme ne lui avait apporté cette sensation de complétude. Juliette l'enlaça, passant les bras à son cou, souriante. Elle avait compris.

« Et que fait-on lorsque l’on est vraiment seuls au monde? »

Il lui rendit son sourire, à la fois pleins de désir et de malice.

" Laisse-moi te montrer... "

Il l'embrassa doucement, puis il passa ses mains sur la robe de Juliette, avant de l'attraper par la taille pour la plaquer contre le mur, violemment mais de manière à ne pas lui faire de mal. Il la regarda un instant dans ses magnifiques yeux changeants. Une première fois devait être douce, pour sa belle. Mais à présent, il lui fallait laisser sa nature s'exprimer. Il commença à la couvrir de baisers brûlants dans le cou, une main caressant doucement son épaule droite tandis que l'autre soulevait la robe pour partir au contact de la cuisse délicate. Il s'écarta un instant et vint à nouveau capturer les lèvres de Juliette avec ferveur, savourant leur échange, sa peau, son odeur... Cette douceur qui lui avait tant manqué pendant des années. Il alla humer ses cheveux. A jamais elle ferait partie de lui, il ne pourrait plus oublier cette odeur si délicate et naturelle que la peau de son amante dégageait. De sa main gauche, il malaxa sa cuisse en douceur afin de la laisser s'exciter. Oui, c'était plus rapide que leur première fois. C'était plus violent, plus excitant, mais Zakeron n'était pas un homme de patience, ni un gentil prince inespérimenté, il était un peu sauvage et il voulait lui faire goûter qui il était vraiment. Il se pencha à son oreille, lui mordant délicatement le lobe, avant de lui susurrer :

"Un mot de toi, un seul... Et je te libère de mes bras..."

Il devait se souvenir qu'il ne la violait pas, elle était l'amour de sa vie, pas une de ses victimes. Elle avait encore la possiblité de le repousser, de lui demander de se calmer. Il lui laissait le choix car il ne voulait pas la perdre. Jamais. Même s'il maîtrisait mal ses pulsions de mâle, il serait capable de se maîtriser pour elle, et uniquement pour elle.

Elle fut surprise lorsqu’il la plaqua au mur, mais pas dérangée. Elle ferma les yeux et se laissa aller à ses caresses, oubliant tout ce qui ne faisait pas parti du simple moment présent. Elle imaginait mal devoir se donner de force à un homme alors qu’avec Zakeron, elle était aimée. Elle était enivrée par les baisers de son amant, se laissant passivement faire. Pour le moment. Il lui semblait perdre dans les caresses de son amant et rien n’aurait pu faire taire ce désir qui grondait en elle. Le souvenir de cette première fois où il avait été si doux avec elle semblait si loin. Il était maintenant plus brusque, et pourtant l’excitant tout autant, semblant pressé de la prendre. Et cette fois, personne ne pourrait les accuser de quoique ce soit. Ils étaient libres. Et Juliette pouvait bien l’aimer, elle n’avait plus l’intention de se préoccuper de ce que les autres diraient.

Il vint murmurer quelque chose à son oreille… se libérer de ses bras? Certainement pas! Et pourtant…

« Ce serait trop facile si je te laissais faire ainsi… »

Avec un sourire malicieux, elle le repoussa un peu, allant chercher un baiser sur ses lèvres avant de le faire reculer. Elle n’avait pas l’intention de se laisser prendre comme une vulgaire victime, ne serait-ce que par malice. Elle le fit basculer sur le lit, l’y rejoignant et se penchant sur lui pour l’embrasser. Elle glissa ses mains sous sa tunique pour la lui retirer, effleurant, au passage, sa peau du bout des lèvres. Elle le gardait étendu en étant elle-même au-dessus de lui, bien consciente qu’il aurait tôt fait de la renverser, ne serait-ce que par instinct de domination. Dans leurs positions, seuls les vêtements les empêchaient de s’unir, frustration nécessaire que Juliette infligeait à son amant. Et s’il voulait les lui retirer, il lui faudrait délasser les quelques cordes de la jupe et du haut. Mais s’il pensait la prendre comme une simple femme de plus…

{Attention, la suite peu heurter la sensibilité des plus jeunes }

Il se délecta de l'expression de surprise qui marqua le visage de sa belle lorsqu'il la plaqua contre le mur. Elle semblait se laisser aller à la passion brûlante elle aussi, épousant ses caresses en fermant les yeux. Il se moquait des circonstances, des bruits, des possibles importuns. Il n'y avait plus que Juliette dans son champ de vision, elle et elle seule... Sa belle, la femme qu'il aimait, qu'il désirait... Celle pour qui il risquait sa vie. La couvrant de baisers, il lui laissait comprendre la passion qui le dévorait. Il lui laissa cependant le choix. Il pouvait encore la laisser partir, tout en espérant qu'elle ne le fasse pas.

« Ce serait trop facile si je te laissais faire ainsi… »

Zakeron haussa un sourcil. Qu'est-ce qu'elle voulait rire ? Elle lui adressa un sourire malicieux et le repoussa avant d'aller l'embrasser, puis elle le repoussa jusqu'au lit. Zakeron était tellement surpris qu'il ne résista pas, allant jusqu'à tomber sur le lit. Une femme le menait, le poussait, le dominait... C'était tellement insolite qu'il ne savait plus quoi dire. Il regarda Juliette se placer à califourchon sur lui, se penchant pour l'embrasser. Il sentit ses mains caressant sa peau tandis qu'elle lui ôtait sa tunique, passant par instant ses lèvres sur son torse. Zakeron se sentait brusquement diminué, et pourtant c'était tellement excitant... d'avoir une femme qui le désirait plutôt qu'une femme qui hurlait de terreur ! Il commença à jouer avec le corps de sa bienaimée, la caressant, levant ses mains jusqu'à sa poitrine pour la malaxer en douceur. Ce vêtement était gênant... Trop gênant. Il y avait des cordes et des lacets partout, à croire que Juliette avait choisi un vêtement spécialement fait pour le frustrer. D'accord, apparemment elle ne voulait pas de sauvagerie, mais quelque chose de plus doux. Dommage... Mais il n'avait pas l'intention de la décevoir.

Il roula pour se placer sur elle, la plaquant contre le lit. Il lui prit les poignets d'une seule main, l'obligeant à garder les bras au-dessus de la tête alors qu'il continuait à la couvrir de baisers. Tout en lui donnant un baiser des plus langoureux, il laissa sa main droite passer sous la jupe de Juliette, remonter subtilement le long de sa cuisse pour s'arrêter sur son intimité. Doucement, il commença à caresser la porte de son jardin secret, essayant d'éveiller son excitation. Tout en continuant sa caresse, il cessa leur baiser et approcha ses lèvres du lacet qui tenait la poitrine de sa belle. Un vrai défi... Mais il décida de retirer le vêtement avec les dents, tirant sur la cordelette, qui commença lentement à se défaire.

Juliette pouvait facilement imaginer qu’elle déstabilisait son amant. Lui, cet homme qui devait préférer violer puis assassiner les femmes se retrouvait avec elle qui ne se laisserait pas faire, ne serait-ce que par orgueil. Mais cela ne semblait pas le déranger, loin de là. Il la laissait faire, sans toutefois arrêter de la caresser, la grisant de désir. Il aurait vraiment fallu que le danger soit imminent, et encore, pour qu’elle veuille que ce moment prenne fin, oubliant ses peurs et ses problèmes. Elle avait simplement envi d’aimer et d’être aimée, sans plus se demander ce qu’elle risquait avec ce choix.

Sans vraiment lutter, elle se retrouva plaquée au lit, les mains au-dessus de la tête, condamnée à subir les caresses de Zakeron, pour son plus grand plaisir. Elle tenta de libérer ses mains de son emprise mais se ravisa, sentant sa main s’aventurer au cœur de son plaisir, lui arrachant un gémissement. Il entreprit de délasser la cordelette avec ses dents, continuant à faire monter le désir de Juliette, avec visiblement l’intention de se débarrasser des vêtements.

Elle se laissait à nouveau faire, ne pouvant pas, de toute façon, répondre à ses caresses. Elle avait le souffle haletant, entrecoupé de gémissements qu’elle s’efforçait de retenir. Il aurait fait ce qu’il voulait d’elle, elle n’aurait pas protesté. Dans cet instant précis, elle aurait voulu qu’il n’y ait qu’eux seuls au monde pour que plus rien ne vienne bousculer sa vie.

Amusé mais impatiente dans ses désirs, elle réussit, alors que son amant était concentré à autre chose, à enlever ses mains de son emprise. Du bout des doigts elle ramena ses lèvres aux siennes, achevant de délacer la cordelette elle-même, se débarrassant du vêtement. Elle glissa une main sous le pantalon de son amant, allant caresser l’objet désiré, faisant descendre le vêtement juste assez pour lui faire savoir qu’elle était impatiente qu’il la prenne.

Zakeron ne se lassait pas de laisser Juliette la surprendre. C'était une femme, une vraie, pas une de ces chouineuses de bas étages qu'il avait apprécié torturer. Juliette était unique. Les caresses, douces et intenses, lui procuraient un bien fou. Depuis le temps qu'il voulait se réapproprier cette peau soyeuse, ce satin ténébreux... La porte aurait pu s'ouvrir violemment qu'il ne l'aurait probablement pas entendue. Sa belle était devenue son point faible. Son unique point faible, la seule personne pour qui il serait prêt à tuer. Il ne laisserait pas un autre poser les mains sur elle, jamais. S'il échouait, cet autre subirait un châtiment qui lui ferait regretter d'être venu au monde. Zakeron était très doué pour éplucher les gens lorsqu'il le voulait, il n'y avait pas que la force brute pour faire souffrir. Même si couper un membre était bien plus radical.

Il plaqua sa belle sur le lit, se laissant griser par l'atmosphère, par ce corps si délicieux qui s'offrait à lui. Elle tenta de se débattre mais elle ne le voulait pas vraiment et Zakeron non plus. Une de ses mains s'égara aux portes de l'écrin de plaisir de sa belle. Il la sentait légèrement frémissante sous l'excitation et le désir et lui-même commençait à réagir, son membre trouvant sa prison de tissu de plus en plus étroite. Ce corset de lacets était un réel supplice, mais un supplice délicieux. Le défaire avec les dents, laissant par moment sa langue s'égarée sur la poitrine de Juliette... La tâche était délicate certes, mais au combien délectable ! Juliette gémissait par moment sous ses assauts de plaisir. Il n'avait pas encore laissé ses mains jouer avec plus d'acharnement. Il la sentait impatience, il se jouait de son désir en laissant son excitation monter lentement. La jeune drow parvint à dégager ses mains... Enfin il la laissa plutôt aller, car sa force était bien supérieure à celle de sa bienaimée. Du bout des doigts, elle releva son menton et Zakeron ne se fit pas prier pour s'emparer de ses lèvres, avec un mélange de voracité et de douceur. Il laissa un doigt passer la porte du jardin secret pour commencer une douce caresse intime. Juliette délaça le reste de son corset, révélant enfin sa généreuse poitrine, ces monts sauvages qui étaient un véritable appel au crime pour un esprit pervers comme celui du mercenaire. Il sentit sa main si fine se glisser sous son pantalon pour caresser l'objet de son désir, libérant ce dernier de sa prison de tissu. Ce dernier en était heureux et il se dressait fièrement pour fêter sa libertée retrouvée. Juliette était prête, elle l'attendait... Il ôta la main qui prenait la main et la reporta sur les monts sauvages de la belle. Il descendit ses lèvres, mordillant légèrement les sommets rosés, jouant de sa langue, puis il releva la tête et croisa son regard aux magnifiques nuances...

D'un mouvement souple, il poussa les portes du jardin de son instrument de plaisir, entamant une danse tout d'abord douce, une danse régulière, presque monotone, même si un déluge de plaisir l'envahissait à chaque mouvement. Elle était toujours aussi douce et aussi chaude, en dehors comme en dedans. Il accéléra les mouvements en poussant de petits grognements de plaisir. La peau, la douceur, son odeur... Il était grisé jusqu'à la moelle des os. Elle était sa moitié, il ne pouvait que faire un avec elle et elle seule. Jamais aucune autre ne s'était emparée de son coeur, jamais aucune autre ne l'aurait. Pouvait-elle entendre le rythme endiablé de ses battements ? Il se délectait de ses soupirs et de ses gémissements, ce cadeau était magnifique en soi. Sa valse dura ainsi de longues minutes de plaisir, puis il releva la tête et embrassa Juliette avant de rouler pour qu'elle se mettre sur lui. Oui, il consédait qu'elle puisse dominer un peu. C'était une chose tellement rare ! Il lui laissait la possiblité d'être réactif, ne la gardant pas à tout moment prisonnière de sa masse.

Elle serait morte plutôt que de laisser un autre la prendre. Elle le voulait lui, de corps comme d’âme, et elle aurait vendu son âme plutôt que de se donner à un autre. Elle qui s’était promis de toujours rester loin des vrais sentiments se retrouvait confrontée à tout cet amour qu’elle avait pour Zakeron. Mais c’était tout ce qu’elle voulait. Elle ne voulait pas d’un homme qui la prendrait comme la première putain trouvée ou d’une relation emplie de froideur. Elle avait besoin de Zakeron pour se sentir vivante à travers le regard qu’il posait sur elle, sous ses baisers et ses caresses. Et elle se sentait prête à aller jusqu’au bout du monde pour être avec lui. Pour autant qu’il continue de l’aimer ainsi. Sous ses caresses elle avait l’impression de ne plus être personne, sinon sa simple amante, sans rien de plus à se préoccuper. Et lui se jouait de on corps comme on se joue d’un instrument, lui arrachant de nombreux gémissements et soupirs de bonheur, faisant grandir en elle le désir qu’il la prenne. Il continuait à la caresser, rendant le désir insoutenable.

Et enfin, au bout de ce qui lui sembla une douce éternité, il la prit, lui arrachant un faible cri de bonheur. À chaque mouvement de son amant il lui semblait que son plaisir augmentait, toujours plus grand. Et elle, accrochée à lui, semblait ne plus vouloir le voir s’éloigner d’elle, enfonçant légèrement ses ongles dans sa chair, répondant à chaque mouvement de son bassin, voulant le sentir toujours plus loin en elle. Si le monde se serait effondré, elle n’en aurait pas eu conscience, préoccupée de toute son âme par cet instant. Elle n’avait plus conscience que de son amant, tout son corps électrisé par le sien, ses caresses et ses mouvements en elle, c’en était presque douloureux tant il l’enflammait.

Puis au bout d’un moment il roula pour qu’elle se retrouve au-dessus de lui, la laissant visiblement le dominer. Elle se pencha sur lui, prenant appuie avec ses bras de chaque côté de la tête de son amant, elle l’embrassa, y allant de quelques mouvements de bassin, d’abord plus lent, l’enfonçant toujours avec un peu plus de force en elle, ne retenant plus les quelques cris s’arrachant de ses lèvres.

Il n'arrivait pas à comprendre comment il avait jamais pu laisser une autre femme entre ses bras. D'accord, les sentiments ne l'avaient jamais affectés, loin de là. Il se moquait bien de ce que pouvait ressentir les femmes qu'il prenait par la force. Il se moquait bien de leur faire du mal, au contraire. Plus elles souffraient, plus il s'en délectait... Mais là, avec Juliette, il découvrait un univers complètement différent. Il était amoureux... Cette brute épaisse et sans scrupule... Juliette avait ouvert son coeur de pierre et brisé sa carapace. Mais il se sentait tellement vulnérable à présent... Personne ne devrait jamais faire du mal à sa Juliette, personne, sans quoi... il deviendrait l'âme noire de celui qui avait osé.

Lorsqu'il s'unit à elle, il lui arracha un petit cri, comme à leur première fois. Il essayait de ne pas lui faire de mal, mais il n'avait pas l'habitude de ménager ses ardeurs. Le désir le consumait, mais il prenait doucement, avec amour, afin de ne pas la brusquer, afin de ne pas la blesser. Juliette était accrochée à lui, se collant contre lui en le griffant jusqu'au sang, ce qui ne faisait que l'exciter davantage. Il était grisé par la passion, aveugle et sourd à tout ce qui l'entourait, seule la peau, les cheveux et les yeux de Juliette pouvaient encore le distraire. Il s'enivrait de plaisir en parcourant son corps de caresses alors que ses mouvements allaient chercher plus profondément en elle. Après un moment, il parvint à recouvrer un peu ses esprits, puis il fit ce qu'il n'aurait jamais cru faire : il roula pour la laisser sur lui, afin qu'elle soit complètement actrice dans leur union des corps et des âmes... Il voulait qu'elle soit parfaitement consentante, il voulait la laisser dominer un peu.

Juliette se pencha sur lui, posant ses bras de part et d'autre de son amant, puis elle l'embrassa, un baiser qu'il rendit avec fougue, retenant des soupirs de plaisir sous les mouvements amples du bassin de sa bienaimée. Il l'entendait pousser de petits cris... D'un geste, il posa ses mains sur le fessier de sa belle, malaxant doucement ces collines fermes, puis il l'aida à amplifier les mouvements, se laissant également aller à quelques gémissements. Elle était complètement, parfaitement consentante, il le savait à présent. Il en avait besoin. Il avait besoin d'elle. Mais elle était si loin ! Il se redressa et la prit à nouveau dans ses bras sans pour autant mettre fin aux mouvements. Il laissa ses lèvres parcourir la poitrine de sa bienaimée, allant jusqu'à mordiller légèrement l'une des framboises sombres qui lui était offerte. Ses mains parcouraient le dos lisse, les hanches, effleurant ou touchant la peau, avec une tendresse infinie....