La fuite vers la liberté (pv Juliette)

[Précédemment]

Zakeron se sentait plutôt nerveux. La cité lui avait toujours paru hostile, mais depuis qu'il était en fuite, il était davantage sur ses gardes. En fuite... Il se tourna vers Juliette, la magnifique drow dont il s'était épris. Elle était très belle, oui, mais ce n'était pas ce qui lui plaisait chez elle. Son courage, sa détermination, son regard chargé de défi... Voilà ce qu'il aimait ! Son sourire lui était plus précieux que tout ses rêves de fortune. Un drow pouvait-il aimer ? Peut-être était-ce dur ! Mais un dmi-drow était sans doute plus ouvert. Bien que Zakeron soit très loin d'être un gentil demi-drow.

Il avait rencontré Juliette, elle l'avait conduite chez elle où ils avaient laissé parler leurs corps. Au grand malheur de Juliette. A présent elle avait le choix : se marier avec un noble ou fuir la maison familiale ! Zakeron l'avait encouragé à fuir. Les drows n'étaient pas faits pour avoir des chaînes... et Juliette encore moins ! Pas avec son caractère !

Il marchait à côté de sa bienaimée, essayant de marcher calmement, comme le garde du corps qu'il était. Puis, l'air de rien, il la conduisit à l'extérieur de la cité. Heureusement, personne ne vint les interrompre, personne ne les interpella. Il en fut soulagé. Il voulait lui tenir la main, mais il se retenait. Un garde du corps ne devait pas se comporter ainsi ! Il marchait donc, en silence mais d'un pas pressé, l'oeil alerte. Juliette tenait un sac de toile qui contenait ses vêtements. La galanterie lui aurait imposée de le porter pour elle, mais il ne pouvait pas se permettre d'être galant : il devait pouvoir sortir ses deux armes sans avoir la moindre entrave !

Enfin, les terres stériles furent en vus. Enfin, ils allaient quitter la cité... Dès qu'ils furent sortis, Zakeron osa pousser un soupir de soulagement. Oh bien sûr ils ne seraient probablement en sécurité nulle part, mais c'était un début ! Il siffla et son cheval, noir comme l'ébène, les quatre pattes blanches, arriva vers son maître. Ces quelques jours sans son maître ne lui avaient pas été profitables, il s'était amaigri. Porter deux cavaliers risquaient de le tuer, mais pour le coup Zakeron ne ferait pas preuve de pitié. Il fallait partir au plus vite... Avant que l'alerte de l'enlèvement de Juliette ne soit donnée.

Il se tourna vers Juliette. L'enlacer, avec son armure, reviendrait à lui faire mal, aussi se contenta-t-il de poser un simple baiser sur ses lèvres. Il ne regrettait pas son choix. C'était certainement suicidaire, mais il ne le regretterait jamais !

- Puisqu'il s'agit d'un enlèvement, il serait trop dangereux de retourner à mon repère. Partons tout simplement le plus loin possible d'ici. Allons par exemple sur Meca, je pense que les drows n'y sont pas chassés. Ou bien construisons un autre repère en forêt d'Anduram.

Zakeron aida Juliette à monter sur le cheval, puis il monta derrière elle.

- Nous ne pouvons malheureusement pas envisager un grand confort, pour l'instant. Les prochains jours seront pénibles, mais ça en vaut la peine.

Il lança son cheval au galop dans les terres, se dirigeant vers la forêt d'Anduram. Peut-être pouvaient-ils s'installer dans les ruines, peut-être pouvaient-ils devenir pirates... Il y avait beaucoup de possiblités. Zakeron ne tenait pas plus que ça à son métier de mercenaire. Tout ce qu'il voulait, c'était passer le reste de ses jours avec cette femme.

Cétait probablement la plus grande chose qu'elle ait fait de sa vie. Partir et tout laiser derrière elle. C'était impulsif et dangereux. Mais pour rester avec Zakeron, elle aurait tout fait. Dire qu'elle l'avait rencontré la veille. Et que là, elle était prête à partir avec lui. Parce qu'étrangement, elle était prête à mettre sa vie entre ses mains. Peut-être à cause d'une passion un peu trop dévorante. Peut-être parce qu'elle trouvait, auprès de lui, ce quil lui avait manqué dans sa vie.

Inquiète de se faire surprendre lors de cette fuite, elle n'avait pas vraiment prêté attention à tous ces endroits qu'elle quittait. C'était peut-être mieux ainsi. Car elle aurait probablement été ralentie. Elle quittait sa vie bien rangée pour autre chose. Pour ce qu'elle avait toujours souhaité. La liberté.

Elle marchait à ses côtés, la main prête à dégainer un coutau ou une dague pour se défendre. On ne la mettait pas facilement au tapis et, si elle n'était pas encore assez habile pour combattre et vaincre, elle était quand même capable de se défendre et de blesser. Et avec la guerre qui commençait, elle aurait besoin de se défendre. Il fallait maintenant trouver un endroit où ils seraient en sécurité.

Elle ne pensait pas, de peur de ralentir le pas ou de regretter son choix. Elle avançait, ses pensées concentrées sur ses pas, son regard fixant toujours l'horizon. Si elle pensait, c'était perdu, elle allait regretter. Parce qu'il risquait sa vie pour elle. Et qu'au bout du compte, il avait plus de chance de mourir qu'elle. Et qu'elle ne survivrait pas sans lui. Pourquoi était-elle partie? elle chassa aussitôt la question de ses pensées. C'était préférable ainsi. Le regard, toujours vers l'horizon, et les pensées suivant les pas...

Il l'embrassa et chassa en elle les pensées sombres. Elle était avec lui, c'était tout ce qui comptait. Elle remarqua alors qu'un cheval se tenait près d'eux. C'était préférable de voyager ainsi. Il sembla penser à voix haute à propos de leur fuite. Elle fallit éclater de rire lorsqu'il parla de confort. Elel ne s'y attendait pas, non plus. Mais la situation avait rammené le sérieux en elle et son 'inquiétude allimentait une certaine détermination. Juliette se permis alors:


"On ne peut pas risquer de s'arrêter quelque part. Pas maintenant. Si on nous repère, ce sera trop facile de nous arrêter. Le confort, il vaut mieux l'oublier. On ne peux même plus se le permettre. Tout ce qui nous reste, c'est la fuite."

Fuir... pour une grande majorité des gens, c'était un geste lache. Mais fuir ainsi était, pour Juliette, quelque chose d'énorme et de brave. Parce que bien que la fuite soit déguisée, elle savait que Vioras serait furieux. Pas nécesairement après elle. Mais Il voudriat probablement la mort de Zakeron. D'une certaine façon, Juliette vneait de mettre à mort l'homme qu'elle aimait. Si, bien sûr, on les retrouvait.

En y songeant un peu plus, le retour à la cité lui semblait impossible. Pas tant qu'elle serait avec Zakeron. Elle devrait se résigner à ne plus revenir à la cité. C'était déchirant pour elle, non seulement pour ce qu'elle y laissait mais aussi parce qu'elle avait beaucoup d'attachement pour sa patrie. Mais il fallait parfois tout abandonner.

Le cheval partit au galop. Derrière eux, les dernières lueurs de la cité Drow devenaient de simples étoiles parmi les autres, peut-être seulement un peu plus basse que celles dans le ciel. C'était fini cette époque où elle devait rester là, sage et toujours docile. C'était fou mais elle était heureuse de partir.

Elle ferma les yeux, accrochée à l'homme qu'elle aimait, un sourire flottant sur ses lèvres. L'endroit où elle se retrouverait avec lui n'avait plus d'importance. Pour autant qu'il fut là. Elle restait silencieuse, cachée sous sa cape, rêvassant aux endroits où ils iraient. Lassée par les dernières heures, il lui sembla tomber dans un demi-sommeil, perdant le fil du temps.

[on intègre des "rencontres imprévues" avec d'autres joueurs?]

Ils étaient ensemble. C'était tout ce qui comptait aux yeux de Zakeron. Il savait les sacrifices qu'elle avait fait, il savait que lui, de son côté, il avait beaucoup moins de choses à perdre. Mais il ne pouvait pas la laisser comme ça, dans la détresse. Dire que la veille encore il se serait contenter de la violer et de l'éventrer pour s'assurer son silence ! A présent il serait capable de tuer pour la protéger elle, voire même de sacrifier sa vie. La voir morte ? Il ne le supporterait pas ! Il ne le permettrait pas ! Ce sentiment durerait-il toujours ? Tant qu'elle aurait cette lueur dans le regard ! Et c'était pour la vie...

Au moins, Juliette ne se faisait pas d'illusions sur leur situation plutôt précaire. Non, elle était même plus réaliste que lui : toujours bouger ! Pour l'instant, du moins. Ils ne pouvaient pas se permettre de rester trop longtemps au même endroit. Ils étaient en fuite... D'une certaine manière, cette situation était des plus romantiques ! Pour des drows... Zakeron eut envie de rire, mais il ne le fit pas. En fait, il ne riait pas souvent sans une moquerie dans la voix, mais il avait l'impression qu'avec Juliette il allait vite redécouvrir ce plaisir. Non, il allait le découvrir, tout simplement.

Le cheval les portait, obéissant à son maître malgré sa faiblesse. Zakeron retint un grognement. Il fallait ménager sa monture s'il voulait aller loin. Gardant Juliette dans ses bras, il pouvait sentir ses cheveux lui caresser le visage sous les mouvements du cheval. Il la sentit se détendre, se relâcher, et il en était heureux. Au moins, ce n'était pas l'angoisse qui la paralysait ! Il aimait cette partie d'elle, comme toutes les autres d'ailleurs.

Ils chevauchèrent un long moment, bercés par les galops du cheval. Il faisait encore nuit et la nuit serait leur alliée. Du moins pour un certain temps... Car le cheval commença à montrer des signes de fatigue. Doucement, Zakeron fit ralentir son compagnon à quatre pattes, jusqu'à l'arrêt. Ils fallaient qu'ils trouvent un endroit calme, reposant, où Juliette pourrait dormir tranquillement et où son cheval pourrait manger. Il n'y avait malheureusement rien et Zakeron n'avait aucune provision pour sa monture. Que faire...

Il trouva un endroit plutôt calme. Il reconnaissait le lieu... Dans une demi-journée de galop, ils seraient à son repère. Devaient-ils s'y arrêter ? Oui, car Vioras n'aurait certainement pas le temps d'y arriver avant eux. Quoiqu'il devait avoir un cheval en bien meilleure forme que lui. Zakeron réveilla doucement Juliette, en lui caressant le cou et en se penchant pour déposer un léger baiser sur sa joue.

- Arrêtons-nous pour la nuit, mon cheval n'ira pas plus loin sans mourir et nous aurons besoin de lui.

Il descendit et aida sa bienaimée à descendre à son tour. L'endroit en question était une colline terreuse parsemées de rochers plus ou moins gros. Un bon abri contre le vent. Ca avait du bon de passer sa vie à dormir dehors ! Il n'y avait pas de bois pour faire un feu, mais en faire un dans un endroit aussi désert aurait été suicidaire. Ils auraient été bien vite repérés...

Il retira son armure. C'était très imprudent, il le savait, mais il avait ses raisons. La posant près de lui, gardant ses armes à portée de main, il s'adossa au monticule de terre et ferma les yeux un instant. Le cheval se coucha non loin du lui, essoufflé. Le demi tourna son regard vers Juliette et lui tendit les bras en souriant, l'invitant à venir s'y lover.

- De toute façon, ils auront bien du mal à nous retrouver ici, le terrain ne laisse presque aucune trace. Nous ne dormirons pas longtemps, seulement deux ou trois heures. Mon repère n'est pas très loin, nous y passerons pour nous ravitailler.

Il attendit qu'elle le rejoigne avant de reprendre.

- Qu'est-ce que tu aimerais voir ? Ou faire ? La liberté, c'est aussi de réaliser ses rêves !

Lui, il n'en avait pas. Il n'avait jamais eu de rêve, à part devenir riche pour ne plus mourir de faim. Le seul rêve qu'il aurait pu avoir, et encore l'ignorait-il quelques heures plus tôt, c'était de vivre avec celle qu'il aimait.

- Si c'est un rêve que je vis, je voudrai ne jamais me réveiller.

[preuve qu'on est mal caché: Vioras (mon best-friend IRL XD) est à coté de moi ]

Il lui sembla revenir d'un vaporeux sommeil où elle avait perdu conscience de tout. Il n'était resté que le bien être d'être dans les bras de Zakeron. Le réveil fut tout aussi doux, juqu'à ce qu'elle reprenne conscience de la situation dans laquelle elle était. Elle reprit aussitôt ses esprits, regrettant de ne pas être restée plus alerte.

Sitôt le pied au sol, Juliette observait autour d'elle, inquiète. Il ne fallait pas qu'il soit repéré avant même d'avoir connu la liberté. Satisfaite de ne rien trouver de suspect, elle se détendit un peu. Elel le regarda se défaire de son armure, sans vraiment craindre pour eux. De toute façon, elle, elle pouvait se défendre sans armure et elle ne doutait pas que Zakeron puisse en faire autant.

Elle vint se lover contre lui, y trouvant son confort. Mais elle n'était pas vraiment détendue, ne pouvant s'empêcher de tendre l'oreille, alerte au moindre bruit. Elle ne souriait plus, l'espirt trop occupé pour prendre plaisir à être avec l'aomme qu'elle aimait.


- De toute façon, ils auront bien du mal à nous retrouver ici, le terrain ne laisse presque aucune trace. Nous ne dormirons pas longtemps, seulement deux ou trois heures. Mon repère n'est pas très loin, nous y passerons pour nous ravitailler.

"Il faut partir le plus loin possible et au plus vite.... si jamais on nous recherche, ce sera dans cette région que l'on nous cherchera en premier. Il ne faut prendre aucun risque."

Elle se faisait probablement des peurs avec rien. Mais elle préférait avoir peur plutôt que de prendre trop confiance et de commetre des erreurs qui auraient tôt fait de la perdre. Il lui demanda ensuite ce qu'elle avait comme rêve. Elle prit un temps de réflection puis dit tout simplement:

"Si nous réussissons ne serait-ce qu'à trouver un peu de calme et de bonheur dans cette fuite, alors mon rêve sera réalisé."

Elle posa sa tête tout près de son coeur, fermant les yeux, cherchant un peu de calme, en vain. Elle était nerveuse, consciente qu'à ciel ouvert, ainis, on aurait tôt fait de les repérer. Et toutes ses craintes revenaient à la même chose, s'acumulant en elle. LA voix de son amant vint briser l esemblant de slence qui s'était installé.

- Si c'est un rêve que je vis, je voudrai ne jamais me réveiller.

Elle se redressa un peu et vint l'embrasser, glissant une main vers son visage pour caresser sa joue. Le regardant droit dans les yeux, elle esquissa un sourire et lui dit:


"Même pas pour découvrir qu'au réveil, je suis et serai toujours là?"

Elle aurait voulu croire ses paroles. Mais elle avait peur qu'un jour tout son bonheur prenne fin. Et même si son regard brillait d'une détermination nouvelle, il y avait encore, au fond, une petite noirceur, vestige de la tristesse.

Dire qu'encore quelque jour plutôt, sa vie était simple et qu'elle ne songeait même pas à partir. Et puis il était arrivé et avait chamboulé sa vie, changeant du tout au tout ses principes et sa façon de vivre sa vie, l'entraînant dans une aventure chimérique. Elle voulait avoir espoir qu'elle pourrait rester avec lui. Mais elle avait conscience que ce ne serait pas facile.

Elle se détacha un peu de lui, levant les yeux au sol, songeuse. De là-haut, les gens qui lui étaient chers et qui étaient décédés la regardaient probablement, désaprouvant son choix, pour la plupart. Mais étrangement, pour le moment, cela ne lui faisait plus rien. Peut-être à cause de l'ivresse de se retrouver libre ou de l'angoisse d'être poursuivi. Et certains avaient tord de la condamner, ayant fait pire. Amèrement, elle pensa que si jamais on venait à les retrouver, Zakeron aurait tôt fait de se retrouver avec les morts et qu'elle, elle n'aurait guère un meilleur sort. Dans un murmure, elle dit simplement:

"Si je n'arrive pas à vivre avec toi... je veux au moins mourir près de toi. Je ne veux pas me retrouver ailleurs sans toi. Tu es le premier qui prête réellement attention à moi. Et le premier à qui j'ai envi de prêter attention. Tu es ma liberté, voilà tout. Et le rêve que je n'ai jamais osé imaginé."

Elle prit une pause, demandant d'une voix un peu tremblante:

"Tu crois que l'on réussira à rester ensemble?"

Si lui il y croyait, au moins, alors peut-être que cela marcherait.

[Il nous regarde ? Coucou Vioras ]

Elle était venue se blottir dans ses bras. Zakeron s'était rarement senti aussi bien. Il voulait vraiment que ce moment dur éternellement. Il sentait cependant que Juliette était très nerveuse. Elle n'arrivait pas à se détendre... Il ne pouvait pas le lui reprocher, la fuite avait quelque chose de stressant. Surtout quand on était poursuivi par sa propre famille. Elle avait tout abandonné pour lui... Zakeron resserra l'étreinte de ses bras. Ils se réchauffaient mutuellement et le contact de son corps chaud était des plus agréables.

"Il faut partir le plus loin possible et au plus vite.... si jamais on nous recherche, ce sera dans cette région que l'on nous cherchera en premier. Il ne faut prendre aucun risque."

Elle avait raison. Un bon stratège aurait sans doute conseillé un détour, mais Zakeron n'avait pensé qu'à une chose : partir loin de la cité avec sa Juliette. Il huma son parfum, savourant le doux contact de ses cheveux.

- Nous partirons vite. Il faut juste que mon cheval récupère un peu, sans quoi nous serons encore plus lents.

Il regardait dans le lointain, sans chercher quelque chose de particulier. Les bruits de la nuit étaient normaux : petits animaux, murmurs du vent dans les rochers, même un cri de hibou... Il demanda alors où elle voulait aller, car lui-même n'avait pas de désir particulier. Juliette resta silencieuse un moment avant de lui répondre.

"Si nous réussissons ne serait-ce qu'à trouver un peu de calme et de bonheur dans cette fuite, alors mon rêve sera réalisé."

Zakeron sourit. En fait, ils partageaient le même rêve et peu d'ambition : vivre heureux ! Etait-ce trop demandé ? La question c'était : où ? Où pourraient-ils vivre ? Trahir les siens et tenter de rejoindre une armée humaine ? Pas sûr que les humains soient d'accord pour les accueillir. Et ce n'était certainement pas chez eux qu'ils vivraient libres et heureux. Non, ils devaient se couper du reste du monde. C'était malheureux mais ils ne pouvaient pas se permettre de croiser qui que ce soit.

Juliette posa sa tête près de son coeur et ferma les yeux. Il se demanda si elle pouvait entendre les battements de son coeur, qui s'accéléraient à chaque fois qu'il la sentait si proche. Il pouvait sentir, de son côté, qu'elle restait nerveuse.

- Si c'est un rêve que je vis, je voudrai ne jamais me réveiller.

Juliette se redress et l'embrassa, caressant son visage. Il lui rendit son baiser, savourant cette douceur, cet amour qu'elle lui faisait partager. Lorsqu'elle le regarda dans les yeux, il vit le destin qu'il voulait avoir. Il voulait passer le reste de sa vie à ses côtés, quelqu'en soit le prix. Vivre sans elle ? Jamais ! Il n'avait survécu que par une étrange volonté de vivre, jusque-là. Mais s'il la perdait, il perdrait le goût à bien des choses.

"Même pas pour découvrir qu'au réveil, je suis et serai toujours là?"

Zakeron sourit et ferma les yeux un instant. Il les rouvrit et alla chercher le regard plein de détermination et de courage de sa princesse. D'une voix douce, il murmura :

- Je n'imagine pas un seul réveil sans toi à mes côtés...

Elle se détacha un peu et leva les yeux au ciel, observant les étoiles. Zakeron, qui ne comprenait pas la raison de ce regard, leva également les yeux. Il n'était pas un savant, il ne connaissait pas les constellations, mais il savait se repérer aux étoiles. Il avait inventé ses propres formes. La nuit, les étoiles le guidaient. Le jour, le soleil était son allié. Mais les drows n'aimaient pas beaucoup la lumière du jour. Un voyage de jour affaiblirait certainement Juliette. Pourtant, ils n'avaient pas encore le choix.

"Si je n'arrive pas à vivre avec toi... je veux au moins mourir près de toi. Je ne veux pas me retrouver ailleurs sans toi. Tu es le premier qui prête réellement attention à moi. Et le premier à qui j'ai envi de prêter attention. Tu es ma liberté, voilà tout. Et le rêve que je n'ai jamais osé imaginé."

Une véritable traduction de ses propres pensées. Il leva une main, lui caressa la joue pour qu'elle ramène les yeux sur lui, puis il l'embrassa tendrement, avec chaleur. Il avait l'impression qu'ils couraient au drame...

- Vivre ensemble ou mourir ensemble... Nous serons unis même dans la mort. Juliette, jamais personne ne m'a accordé la moindre parcelle d'amour. Pas même ma propre mère. Personne ! Tu es unique à mes yeux, tu m'as complètement changé par un simple sourire. Il m'a fallu du temps pour comprendre ce que c'était que cette chaleur qui me brûlait le coeur.

Il lui prit une main pour que les doigts s'entrelassent. Elle était immortelle... Si elle se tuait à sa mort, alors il venait de raccourcir considérablement sa vie. Elle était si jeune...

- Si jamais tu deviens la mère de mes enfants, j'aimerai que rien ne t'empêche de vivre également pour eux. Ils seront aussi immortels que toi...

Il lui sourit, détendu.

- Et j'ai bien l'intention que tu le deviennes ! Même si le moment est plutôt mal choisi...

Il éclata de rire. Jamais il n'aurait envisagé une telle chose avant ! Evidemment, il faudrait du temps, car leur situation était bien trop précaire. Il ne pouvait même pas songer à l'épouser, car qui les marieraient ? Il commença alors à penser à un projet complètement fou. Ils ne devaient pas être les seuls à fuir ce monde... Peut-être pouvaient-ils créer leur propre ville ? Quoiqu'il avait entendu parlé d'un repère de bandit, la Dross. Peut-être y trouveraient-ils refuge quelques temps.

Il sortit de ses pensées lorsqu'elle reprit, d'une voix tremblante :

"Tu crois que l'on réussira à rester ensemble?"

Zakeron glissa son bras dans son dos pour qu'elle revienne se blottit complètement contre lui. Il remonta la main jusqu'à ses cheveux. Y croyait-il ? Bien sûr qu'il y croyait ! Il en était convaincu !

- Ce sera difficile, mais nous y arriverons. Nous sommes forts et courageux, nous sommes déterminés et mieux encore : amoureux ! Personne ne nous arrêtera ! Si ça devait arriver je n'hésiterai pas à tuer ceux qui se mettront sur notre chemin.

Il se tut un bref instant. Il reprit d'une voix ferme, le regard décidé.

- Nous réussirons.

Elle avait conscience qu'il n'aurait pas la chance de vivre aussi longtemps qu'elle. Elle, elle verrait les années passer ad vitam aeternam, sans possibilité de fin avant tellement longtemps.... mais lui, il s'éteindrait avant elle. Si bien sûr on ne les tuait pas d'ici là. Elle frissona. Même si c'était encore loin, c'était une terrible éventualité. Il prit sa main et lui dit:

- Si jamais tu deviens la mère de mes enfants, j'aimerai que rien ne t'empêche de vivre également pour eux. Ils seront aussi immortels que toi...

Elle aurait voulu lui dire qu'elle ne voulait rien savoir des enfants, que ce ne serait qu'un fardeau, quelque chose qui aurait pu les forcer à retourner au Puy, ou à s'arrêter quelque part et que c'était la dernière chose qu'elle voulait. Mais elle se tut et lui sourit.


- Et j'ai bien l'intention que tu le deviennes ! Même si le moment est plutôt mal choisi...

"Peut-être un jour, qui sait, les circonstances nous le permettrons peut-être..."

C'était une façon comme une autre d'éviter le sujet. Elle ne voulait s'enchaîner à rien, pas même à un enfant, durant cette fuite. Et si jamais on les retrouvait, l'enfant aurait tôt fait d'etre tué...

Lorsqu'elle lui demanda s'il croyait qu'ils resteraient ensemble, il la ramena contre lui, lui confirmant qu'il y croyait d'une voix déterminée. Cela sembla apaiser ses angoisses. Lui, au moins, il y croyait. Et il était prêt à tout pour que cela devienne vrai. Il devait avoir raison. Elle se détendit et revint se blottir contre lui, semblant retrouver le calme qu'elle avait lors de son demi-sommeil.


"Tu devrais peut-être te reposer toi aussi, j'ai pu dormir pendant que tu guidait ton cheval mais toi... il te faudrait peut-être un peu de repos maintenant, non? je peux surveiller les environs, j'ai déjà fait cela."

C'était bien des années plus tôt. Mais elle l'avait déjà fait et se souvenait de ce qu'il fallait faire. Et puis, elle saurait se montrer féroce si on tentait de les attaquer.

[hrp : je ne sais pas trop que répondre alors ça risque d'être court]

Avec Juliette dans les bras, il était persuadé que plus rien d'autre n'avait d'importance. Mais il fallait aussi savoir garder les pieds sur Miradelphia. Les ennuis ne faisaient que commencer et il n'aurait jamais la paix, c'était le prix à payer pour les quelques heures de bonheur passées avec sa dulcinée.

"Peut-être un jour, qui sait, les circonstances nous le permettrons peut-être..."

Zakeron sourit. Il avait compris que ça ne l'intéressait pas. Mais elle n'avait peut-être pas saisie ce qu'il sous-entendait. Il ne pourrait jamais l'épouser. Il voulait simplement rester toujours avec elle, que ce soit d'une manière ou d'une autre. Mais il n'y avait pas à s'en faire. Jamais ils ne seraient rattrapés, et s'ils l'étaient ils tueraient ses adversaires sans le moindre remord, sans la moindre hésitation.

Il la rassura sur leur avenir. Il y croyait. Sans doute n'était-il pas assez malin pour penser aux conséquences, mais ça lui importait peu. Vivre l'instant présent, c'était son rythme à lui qui n'avait jamais eu d'avenir. A présent il pourrait commencer à faire des projets, mais dans l'instant il serrait ses bras sur celle qu'il aimait. Il la sentit se détendre.

"Tu devrais peut-être te reposer toi aussi, j'ai pu dormir pendant que tu guidait ton cheval mais toi... il te faudrait peut-être un peu de repos maintenant, non? je peux surveiller les environs, j'ai déjà fait cela."

Zakeron hésita un instant. Il avait un comportement macho, mais surtout il n'avait jamais fait confiance à personne jusqu'à maintenant. Elle lui avait fait confiance en le suivant, il pouvait faire un petit effort et croire en ses capacités. De toute façon, un simple regard de Juliette faisait reculer les plus braves ! Il en savait quelque chose. Il lui caressa la joue, puis il hocha la tête et lui tendit une de ses épées bâtardes.

- Je ne sais pas si tu sais t'en servir, mais si tu en as besoin n'hésite pas ! Je vais me reposer un peu et nous partirons. Réveille-moi s'il y a le moindre problème, d'accord ?

Il desserra ses bras et laissa sa tête retomber, s'endormant aussitôt. Il avait l'habitude des nuits courtes en pleine nature, alors il s'endormait très vite. Mais il dormait d'un sommeil léger, car il était toujours sur ses gardes. C'était la loi de la survie pour un demi !

Juliette sourit en voyant chez lui une certaine hésitation. C'était normal, après tout. Mais il n'aurait pas le choix de lui faire confiance sur ce point. Et puis, elle n'était pas sans inéxperience, sans compter qu'elle était tout à fait apte à se défendre seule. Il lui restait encore beaucoup à apprendre mais elle comptait sur cette fuite pour se perfectionner.

Il lui tendit une de ses épées. Juliette détestait normalement avoir à faire à ces armes lourdes qui gênaient ses mouvement mais elle avait conscience que c'était plus efficace qu'une dague ou un couteau pour se défendre.

- Je ne sais pas si tu sais t'en servir, mais si tu en as besoin n'hésite pas ! Je vais me reposer un peu et nous partirons. Réveille-moi s'il y a le moindre problème, d'accord ?

Elle lui sourit. Si vraiment elle avait besoin de lui, il serait probablement réveillé avant même qu'elle n'ait pu l'appeler à son secours. Il s'endormit ensuite, sous le regard bienveillant de Juliette. C'était un peu de la folie que de vouloir rester avec lui. Disons plutôt que c'était insensé. Ce n'était, après tout, qu'une passion qu'elle avait pour lui, mais elle faisait confiance aux dieux pour que cela mène à bien plus.

Elle se détacha de lui pour ne pas le réveiller et alla s'assoir un peu plus loin, sur un promontoir, où elle pourrait surveiller les environs. Elle déposa près d'elle l'épée bâtarde et prit une dague dans sa main, caressant la lame du bout des doigts. Elle s'emmitouffla dans sa cape, à la fois pour se cacher et pour se protéger de l'air froid de la nuit. Le regard fixé aux étoiles, elle était alerte au moindre bruit suspect, sachant fort bien que cela aurat pu signifier le danger.

Sans jamais se couper de la réalité, Juliette se laissa aller à quelques pensées, songeant à ce qui adviendrait. Vioras tenterait-il lui-même de venir al chercher? elle espérait que non. Et d'un autre côté, elle aurait bien aimé savoir qu'il tenait assez à elle pour partir lui-même à sa recherche. Aurait-il seulement une petite idée quant à la réelle nature de cet enlèvement? Probablement pas.

Elle songea que sa mère avait probablement déjà voulu faire comme elle. Mais qu'elle n'avait pas osé. Peut-être parce qu'elle savait qu'au fond, cela ne mènerait pas bien loin, qu'elle reviendrait à la case départ un peu plus triste qu'avant. Mais Juliette gardait espoir que pour elle, cela marcherait.

Les heures passèrent pourtant sans que rien de suspect ne se produise. Juliette n'osait pas réveiller son amant, souhaitant qu'il se repose le plus possible pendant que c'était encore temps. Ils étaient encore dans un moment calme, alors que nulle ne savait où ils étaient.

Et à l'aube, pourtant, les premiers rayons du soleil la forcèrent à aller réveiller Zakeron. Non pas que cela lui fut si souffrant. Mais elle savait que sa vue serait considérablement handicapée par cet astre tant bénie par les autres races. Elle se glissa donc jusqu'à lui et vint poser un baiser sur ses lèvres, murmurant:

"allez, il faut partir... on se reposera plus tard..."

Mais elle devait se l'avouer, elle n'aurait pas dit non à quelques heures de sommeil.

Zakeron se réveilla en sursaut en sentant Juliette l'embrasser. Il était toujours aussi nerveux... Il sourit de soulagement et la serra un instant contre lui. Elle l'avait laissé dormir si longtemps ! C'était une catastrophe ! Mais en fait, peut-être était-ce mieux pour eux. Le cheval était plus reposé, quoique toujours affamé. Et puis il y avait Zakeron lui-même qui se sentait plus vigoureux que jamais. Juliette en revanche semblait épuisée. Rien de plus normal. Il se releva et réajusta son armure et ses armes, puis il fit monter Juliette sur le cheval et monta derrière elle.

- Dors pendant le trajet si le soleil te le permet. Nous devrions arriver chez moi assez vite.

Il guetta le ciel et un sourire aux dents blanches vint luir : des nuages se profilaient à l'horizon, une pluie approchait. C'était partait : le soleil les ralentirait moins ainsi ! De plus, la pluie les rafraîchirait. Il repartit au pas pour commencer puis, quand son cheval fut suffisamment échauffé, il le lança au galop, Juliette serrée contre lui. Il ne fallait pas que ce Vioras les retrouve. Elle serait mariée à un autre, il serait tué... Jamais il ne tolèrerait ça ! Il se battrait de toutes ses forces pour l'empêcher !

Après quelques minutes, les nuages couvrirent le soleil et la pluie de mit à tomber. Doucement pour commencer, puis de plus en plus fort. Il fit de son mieux pour protéger Juliette de la pluie mais étant devant, elle serait bien plus trempée que lui. C'était un inconvénient de plus, il ne pouvait plus faire autrement que de passer par son repère. Si tout se passait bien, il pourrait trouver des vivres et des vêtements pour sa belle. Des vêtements venant d'humaines qu'il avait violé et tué... Mais il se garderait de le lui dire. Pour l'instant.

Enfin... Le temps semblait avoir duré une éternité sous cette pluie torentielle. Enfin ils atteignirent son repère, sa grotte de pierre creusée sous une colline, telle un terrier géant, une grotte effrayante dont les crânes situés à l'entrée annonçaient la cruauté de celui qui y vivait. Il arrêta sa monture et descendit, aidant Juliette à en faire de même. L'entrée de son repaire était faite de pierres, présentant des marches inégales et tâchées de sang. Le repaire en lui-même était recouvert d'herbes afin de le dissimuler. En effet, il se trouvait à proximité de l'ancienne ville de Yutar, à présent devenue une fortification elfique. Rien de très réjouissant... et ce qui remet en question sa sécurité. Les crânes qui gisent à terre avaient été récupérés sur les champs de bataille afin d'effrayer les visiteurs.

Il laissa Juliette entrer tandis qu'il donnait à manger à son cheval, puis il la rejoignit. L'intérieur était sombre et modeste, mais spacieux. Une grande table ronde pour les discussions, un fauteuil rouge pour son plaisir, une petite cheminée pour les jours de grands froids, une armoire et un ratelier pour son équipement, un lit de paille pour la nuit... Zakeron s'en contentait très bien. Ce n'était pas le luxe, mais c'était son "chez-lui". Le lit par contre était cassé en deux, depuis sa dernière escapade aux marais. Il avait bien failli être tué et il avait dû, à sa grande honte, fuir. D'y penser il en bouillait de rage. C'était pour ça que le lit avait souffert. C'était pour ça qu'il n'était plus qu'un tas de pailles, à présent.

- Fais comme chez toi. Il doit y avoir quelques vêtements que tu pourrais utiliser. Je n'ai pas envie que tu attrapes froid.

Il ôta son armure et referma la porte. Malgré la pancarte à l'entrée, jamais aucun client n'en avait franchi le seuil. Il utilisa la pailles pour se sécher un peu, puis il vérifia que ses lames ne rouillaient pas.

- Tu penses avoir assez dormi mon amour ? Il n'est pas bon de trop traîner ici, ton Vioras connaît mon nom.

Blottie contre son amant, Juliette flottait entre l’éveil et les rêves, incapable de se détendre complètement. Elle était alerte au moindre petit détail, observant parfois l’horizon, s’attendant à y trouver le danger. Et malgré qu’elle fût chaque fois rassurée de ne rien voir, elle ne pouvait s’empêcher de craindre.

La pluie se mit à tomber, d’abord doucement, puis à torrent. Au moins le soleil n’était-il pas dans le ciel et c’était ce qui importait. Avant même d’avoir pu vraiment dormir, Juliette était totalement réveillée, guettant les environs. La pluie, froide et drue, le tenait réveillée, la forçant à observer. Mais elle ne voyait rien. Au moins était-elle rassurée, un peu, de cela.

Dissimulé dans le paysage, le repaire lui apparut enfin, semblant fait pour éloigner quiconque n’était pas invité. Elle y entra, laissant Zakeron prendre soin du cheval. Elle fit quelque pas dans la pièce et observa, un sourire flottant aux lèvres. Elle s’imaginait vivre ici, ou dans un endroit du genre, avec son amant, loin des grands problèmes du monde. Un frisson la parcourut, la ramenant à la réalité. Elle avait froid et, si elle ne faisait pas attention, avec tout le stress et la peur du moment, elle aurait tôt fait d’attraper son coup de mort. Elle était trempée, sale, les traits tirés par la fatigue et le regard un peu vide. Elle n’avait plus rien de cette jeune femme noble chez qui chaque petit détail de l’apparence était parfait, mais plutôt d’une voyageuse, ou d,une fugitive.

Il lui proposa de fouiller dans la pièce pour trouver des vêtements lui convenant. S’imaginant fort bien dans quelles conditions ces vêtements avaient pu se retrouver là, elle préféra fouiller dans son sac pour trouver ce qu’elle aurait besoin. Elle avait quelques vêtements simple, aucun corset complexe ou jupe bouffante, que le stricte et simple nécessaire. Avec une certaine pudeur presque ridicule, elle se tourna vers le mur pour se changer, faisant dos à son amant. C’était, après tout, ce qu’on lui avait toujours dit de faire. Alors qu’elle lassait la petite cordelette dans le dos de son vêtement, il lui demanda s’ils pourraient partir bientôt. Bien qu’elle soit morte de fatigue, elle lui répondit :

« Idéalement, il faudrait conserver cette avance que nous avons sur lui. Tel que je le connais, il ne se saliera pas les mains à nous chercher lui-même. Il engagera quelqu’un. Le temps donc qu’il trouve ce quelqu’un, qu’il sache où nous trouver approximativement et qu’il parte à notre recherche, nous pourrons prendre suffisamment d’avance, non? Ne t’inquiète pas pour moi, la fatigue n’est rien. Je me reposerai en chemin. »

Juliette préféra prendre ses propres vêtements. Il haussa les épaules. Comme un imbécile, il avait oublié qu'elle avait pris des affaires. Mais ça lui importait peu. Il se sentait davantae honteux d'avoir à la conduire dans un endroit aussi sale et qui, visiblement, manquait de présence féminine. Quoique les drows n'étaient pas réputées pour leurs talents de ménagères... Mais elles en avaient d'autres bien plus intéressants. Tout en vérifiant l'état de ses lames, Zakeron laissa son regard passer sur le dos nue de sa belle. Pourquoi aurait-il détourné le regard ? Il n'était pas un gentleman, loin de là. Il était la première personne à avoir eu son respect et son amour, mais ça n'étouffait en rien ses instincts de mâle. Si la situation l'avait permis, il l'aurait déjà allongé pour lui faire goûter la belle énergie qu'il possédait encore. Mais il n'en fit rien.

« Idéalement, il faudrait conserver cette avance que nous avons sur lui. Tel que je le connais, il ne se saliera pas les mains à nous chercher lui-même. Il engagera quelqu’un. Le temps donc qu’il trouve ce quelqu’un, qu’il sache où nous trouver approximativement et qu’il parte à notre recherche, nous pourrons prendre suffisamment d’avance, non? Ne t’inquiète pas pour moi, la fatigue n’est rien. Je me reposerai en chemin. »

Ce Vioras était un lâche. Quelqu'un qui engageait des mercenaires comme lui poura faire le sale boulot.

- Dans d'autres circonstances, il serait peut-être devenu mon tout premier client.

Il partit d'un rire sonore, grave, puis il rejoignit Juliette et la serra un instant dans ses bras, la frottant pour la réchauffer sans lui faire du mal. Elle avait les cheveux trempés, mais il n'y pouvait rien. Seulement, si jamais elle tombait malade, outre l'inquiétude qu'il se ferait, leur fuite serait sérieusement compromise. Il essaya de trouver quelque chose à manger mais il n'y avait rien. Sa demeure était désespérément vide sur le côté culinaire et il sentait son estomac gargouiller.

- Allons reprendre la route alors. Il y a, paraît-il, une ville de brigands dans la forêt d'Anduram. Je pense que là-bas, personne ne nous posera de questions. C'est notre seule possibilité mais c'est sans doute le seul endroit où il risque de venir nous chercher. Un bon mercenaire ne peut pas ignorer la Dross et ce qu'elle représente.

Il regarda s'il avait bien tout. Puis il s'installa sur le lit.

- Attendons au moins une petite heure que mon foutu cheval soit reposé, sinon il va nous claquer entre les mains et là, on n'arrivera jamais à distancer son cher tuteur.

Il en profita également pour revoir son armure. Si elle rouillait, il serait bien avancé !

Plus tard

Zakeron et Juliette avaient repris le chemin, en direction de la Dross. Cette ville était dangereuse, aucune règle ne la régissait. Tout le monde pouvait y aller, mais il fallait être fort pour en ressortir indemne. Ce n'était pas une promenade de santé ! Il serrait Juliette dans ses bras. Il l'empêcherait d'épouser le premier noble venu ! Jamais il ne le permettrait ! Cette détermination le rassurait lui-même et lui donnait la force d'avancer sans regarder en arrière. Enfin, ils semblèrent atteindre ce qui semblait être cette étrange cité sous-terraine.

[hrp : je te laisse ouvrir à la Dross ]