[Quai] Une vue chaparde [Fini]

Déjà le soleil se levait et les noirs chevaux du soir s'en allaient derrière l'horizon, fuyant l'astre lumineux. Le soleil était encore bas et le port d'Ydril baignait dans une pâle clarté. Le ciel, au dessus, était nuancé de rose et d'orange, et quelques lambeaux de nuages voguaient.
Appuyée contre une rambarde, Ilisa Nijral admirait la mer face à elle. En vérité, se n'était pas l'eau qui l'attirait, c'était ce grand mât dont les voiles étaient bombées par le vent marin. Le jeune femme aimait les bâteaux et tout particulièrement celui-ci. Il était grand, fais de bois lisse et verni. Ses mâts se perdaient dans le ciel. La proue du voilier était orné d'une sculpture elle aussi en bois dont la finesse révèlait le long et fastidieu travail qu'elle avait certainement demandé. La sculpture représentait une jeune femme dont sa queue de poisson évoquait en fait une sirène.
Le voilier se nommais l'Eläden. " Voyage à l'Horizon " traduit la jeune femme.
Il était là pour une escale avant de se perdre sur le flôts éloignés des côtes. Ilisa ignorait sa destination mais elle savait une chose : elle aurait tout donné pour pouvoir monter à bord et partir loin.
La brise vint caresser son doux visage dont les grand yeux bleus étaient perdus dans les rêves. Ses cheveux bruns cernaient son visage avant de retomber délicatement sur ses épaules.
Ilisa s'imagina un instand à bord de ce bâteau : elle se serait mit avant tout à la proue et aurait hurler, hurler aussi fort que lui permettait ses poumons avant de se jeter sur son lit et de se laisser bercer par le mouvement des vagues. Oh oui, elle aimerait. Mais ses moyens étaient limités et elle le savait. Son rêve resterais donc un simple rêve.
Elle remarqua une femme à la rare beauté descendre gracieusement du bâteau. Sa longue robe scintillante cachait ses pas. Elle portait un large chapeau, lui aussi scintillait. Derrière elle se trouvait une homme en costard. Il portait plusieurs malles.
Cela renfrogna la jeune femme dans son idée de moyens très limités. Elle soupira. Il senti soudainement un frisson lui traverser la cuisse mais n'y prêta aucune intention, elle était toujours perdu dans ses pensées. Mais lorsqu'elle descendit sa main vers sa bourse, histoire de compter combien d'argent elle disposait en ce moment, elle n'y était plus.
Affolée, Ilisa se retourna vivemment et vis un monsieurs vêtu de vêtements sombres et moulant s'enfuir au loin. Il tenait dans ses mains la bourse de soie.
La jeune femme s'élança à sa poursuite le long du quaie et hurla à plusieurs reprise de lui rendre immédiatement sa bourse.
Elle était exténuée, sa cuirasse sombre -et ses seins- pesaient bien trop lourds. Alors elle s'arrêta, essouflée, regardant son voleur s'en aller plus loin sur le quaie.
"Pour vu que quelqu'un l'arrête " Se dit-elle.

// HRP ; pardon du retard j'ai eu un souci technique donc j'ai du faire vite et court cette fois-ci .//

Ilisa était déconcertée. La seule chose qui lui restait pour le moment venait de disparaitre, dérobée par un malfrat. Mais comment avait-elle put être aussi bête que de laisser sa bourse nonchalamment pendre sur sa ceinture ? Son cœur se serra. Son salaire prochain ne viendrait que le mois prochain. La jeune femme sentit ses yeux lui piquer. Tout son or, volé, disparu.
Ayant reprit son souffle, Ilisa se releva, contenant ses larmes de colère. Mais après tout, il fallait le comprendre. Ce jeune voleur, à en voir ses vêtements, devaient certenement être dans la besoin et sa seule solution pour survivre était le chapardage. Mais malgré ses paroles emplies de générosité, le jeune femme était consciente qu'il ne lui restait plus rien pour ce mois-ci.
Ne sachant que faire, elle avança. Devrait-elle prévenir la milice pour récupérer sa bourse ? Ou faire preuve de compassion et d'attendre le mois prochain ? Cette derrière idée la décontenançait. Mais dans sa grande naïveté, la jeune femme ne souhaitait pas créer d'ennuies à ce " pauvre jeune homme" comme elle disait.
Alors elle avança le long du quaie. Sa visage décomposée était éclairé par le soleil qui était monté plus haut dans le ciel. Elle avançait, tête baissée, se demandant comment elle finirait le mois.
Elle fut ensuite absorbée dans une grande foule sur le port. Isila marchait lentement, trainant des pas, ses bras lui tombaient quand soudainement, elle se cogna sur un poteau. Elle releva sa tête mais en fait, ce n'était pas une poutre. C'était un homme et à en voir ses oreilles poitues, il s'agissait certainement d'un elfe, ou du moins, il en avait les origines.

_Ex...excuseez moi.

Lança la jeune femme en se caressant son front heurté. Soudainement quelque chose attira son attention dans la meine de l'homme, un petit sac de soie : sa bourse ! Son visage s'illumina aussitôt et d'un geste rapide, elle rapat la bourse des mains de l'homme.

_Merci beaucoup de me l'avoir ramennée. Vous êtes certainement dans le besoin, mais voler des gens inocents n'arrangera pas votre situation, au contraire.

Heureuse d'avoir retrouvé son or, Ilisa rangea la bourse entre ses seins.
"Là, personne ne me la volera" pensa t-elle.
Son regard revint sur le visage impacible de l'elfe. Pour Ilisa, il s'agissait du chapardeur et elle éprouvait pour lui une grande pitié.

L'elfe cherchait des yeux quelqu'un de décontenancé, regardant à gauche, à droite ... mais apparemment il omit de regarder en face de lui. Quelque chose heurta sa poitrine de nouveau, décidément, c'était la journée. Reculant d'un pas, il eut à peine le temps de réagir qu'on lui arrachait la bourse des mains. Les paroles de la jeune femme eurent pour effet de dessiner un fin sourire sur les lèvres du maître d'armes. Dès qu'elle eut fermé la bouche, il plongea son regard d'émeraude dans le sien.

- Je ne suis nullement dans le besoin chère demoiselle, je viens de recevoir mon salaire mensuel de maître d'armes ... quand à lui ...

Heaven sortit une affiche fraîchement arrachée d'un mur, portant l'autoportrait du voleur en question. Il le montra à la jeune femme puis replia le papier et le coinça dans sa ceinture.

- Je ne pense pas qu'il revienne vous ennuyer un jour ... Mais faites attention tout de même.

Son visage redevint presque aussitôt impassible. Certes, il venait de passer pour un voleur, mais la réaction de la jeune femme traduisait une tolérance impressionnante, qui aurait cru cela possible venant d'une simple humaine ? L'elfe referma sa cape autour de ses épaules. Il n'avait plus rien à ajouter, tout semblait avoir été dit, mais au fond, l'inconnue avait tout de même heurté un peu son moral. Il n'espérait aucun remerciement, mais de là à être traité comme un voleur, il y avait de la marge, Cheilan avait tellement raison lorsqu'il parlait des humains ... Lentement, il apporta la main de la jeune inconnue à ses lèvres, l'effleura à peine et la lâcha d'un même geste grâcieux, cette légèreté légendaire connue chez les elfes se retrouvait constament dans la galanterie.

Son regard quitta celui de l'humaine, il se redressa du haut de son mètre quatre-vingt-cinq, et s'éloigna de quelques mètres. Puis, dans un moment de lassitude et de réflexion extrême, il s'appuya sur la rambarde du quai, laissant son regard détailler les somptueux navires du port, et le lever de soleil qui étendait doucement son bras de pâle clarté sur la ville. Quasiment sûr au fond de lui même, que plus jamais il ne serait vu comme un voleur, quitte à le laisser filer avec l'argent la prochaine fois. La nature humaine était réellement ingrate, jugeant sur les apparences, ne laissant que peu de place à la réflexion, pourtant il sauvait ces vies, du bout de ses doigts experts de chirurgien, il cousait les chairs, faisait battre des coeurs, et préservait la vie. Alors qu'en parfaite contradiction, il taillait la chair et écourtait des vies, du bout de son fleuret. Peut-être que le monde lui même n'était que contradiction ... mais ses réflexions se perdirent à la lueur dorée du soleil levant.

La vie est telle une fleur,En plein bonheur. Devant ce soleil éclatant cette lumière aveuglante, cette fleur connaît aussi la nuit. Celle-ci lui conseilla de retourner dans l'oubli, car le landemain serait la fin de son chemin. Comme un jour dit un poète, profitez, profitez jeunesses charmantes, car comme à la rose le temps un jour fera ternir votre beauté ...

// HRP ; heu j'avais bougé ... mais bon c'est pas grave je rectifie le tir //


La jeune inconnue avait rejoint Heaven. Sans lui accorder un seul regard, il savait qu'elle était là. Puis au bout d'un bref moment de silence, elle s'adressa à lui, de nouveau, avec un ton totalement différent de celui qu'il lui connaissait jusqu'à présent.

- Au fait, je n'ai pas pensé à vous réclamer votre nom, vous qui avez rattrapé ce nabot. J'en suis confuse.

Le maître d'armes se tourna à demi, faisant face à la damoiselle. Son regard se fit plus doux, il n'avait aucune raison de la toiser de son regard émeraude, elle était innocente, et probablement si jeune. Malgré son comportement et son attitude typiquement humaine, l'elfe ne pouvait pas lui en vouloir. Ses yeux balayèrent les alentours, jusqu'à ce qu'ils se posent sur une taverne.

Un fin sourire se dessina sur ses lèvres.

- Je m'appelle Heaven, il commence à se faire tard, puis-je vous inviter à déjeuner ? Avec tous ces brigands, rentrer en Taverne me paraît être sage ...

Attendant poliment sa réponse, il lui tendit avec une galanterie mesurée son bras gauche. Tout naturellement, il lui offrirait le repas, son salaire était amplement suffisant pour permettre ce genre de choses. Pour la première fois, il accordait un peu de son temps libre à quelqu'un de l'espèce humaine, tout ce qu'il pourrait en tirer sur leur race serait bon à noter et à rapporter à Cheilan, peut-être que l'étude de ces gens était quelque chose d'intéressant ... car ils agissaient d'une façon très étrange du point de vue d'Heaven.

L'heure tournait, et secrètement son estomac commençait aussi à le faire légèrement souffrir ... Mais où était donc son compagnon ...

[ Terminé ] // Je poste d'ici peu à la Taverne, je t'enverai le lien par MP //