D'Ydril vers Diantra, ou s'orienter vers l'inconnu

À Ydril, dans le Fossoyeur... hum... pardon, l'Horizon.

Elle a empaqueté ses maigres bagages et récolté les aurevoir des marins. Elle n'a pas grand chose, tout compte fait. Elle a même l'impression d'en avoir moins qu'à son arrivée. Est-ce que c'est possible ? Elle n'en sait trop rien. À tout le moins, elle n'a rien cherché. Donc elle doit avoir tout. George est d'une logique impla... enfin, elle a sa logique. Elle monte sur le pont et cherche le capitaine des yeux.

- Hum... Capitaine ?

Le capitaine interpellé se retourne, l'air contrarié d'être dérangé, mais semble changer d'avis en la voyant. Il lui sourit. Les sourires du capitaines sont parfaits en tout points. Elle le lui rend, en rougissant quand même un petit peu.

- Ah, George. Vous êtes prêt à partir ?

Prête ? George était-elle prête ? Avait-elle déjà été prêt à quelque chose qu'on ne lui imposait pas ? George jette un coup d'oeil vers l'intérieur des terres, inspire, puis expire. Oui, elle était prête à marcher, même courir jusqu'à Diantra. Et elle le ferait même à genoux si ça pouvait l'assurer de retrouver Merri. Mais il n'y avait pas de doutes à avoir. Merri lui avait dit qu'il serait à Diantra, chez le roi Ultuant. Elle allait se rendre là-bas et le retrouver. Un plan simple, non ? Elle hoche vigoureusement la tête.

- Oh oui. Je suis prête.
- À la bonne heure. Vous avez tout ce qu'il vous faut ? demande-t-il.
- Oui. Enfin... je crois...
- Tsk tsk tsk. Non, il vous manque quelque chose. Ah ? Il lui manque quelque chose ? Non... mais... mince, qu'est-ce qu'elle a oublié ? Machinalement, George se fouille et tente mentalement de se remémorer de tout ce qu'elle a fourré dans son sac.
- Euh...

Non, elle ne voit pas... elle a tout... Azadeh lui a même refilé quelques trucs à bouffer pour la route... d'ailleurs, ça pèse plus que ses quelques possessions. Elle se penche sur son sac et l'ouvre, pour tenter de retrouver ce qu'elle aurait pu retrouver. Non, vraiment, elle voit pas. Puis soudainement, une petite bourse, bien pleine et de cuir rouge usé se balance devant ses yeux. Elle regarde la bourse et fronce les sourcils. Elle secoue la tête.

- Non, c'est pas à moi, dit-elle avec la plus pure innocence qui puisse exister. Elle n'avait jamais eu de bourse rouge... la sienne était de la couleur naturelle du cuir et elle était bien moins remplie.
- Euh... non, je sais que c'est pas à vous, c'est à moi... mais je vous l'offre... je vous la donne.

Il lui prend la main, la dépose dedans et lâche tout. Elle fixe la bourse un instant, puis semble déduire ce qu'elle contient. Rapidement, elle l'ouvre et regarde à l'intérieur.

- Oh, mince... c'est vrai ? Vous me la donnez ? Mais... mais... je sais pas quoi dire... enfin... si... merci !

Et elle lui saute au coup, reconnaissance spontanée et totalement irréfléchie. C'est un... très gros cadeau ! Elle ne s'y attendait pas du tout. Comment aurait-elle pu. C'est un étranger après tout. Quand elle consent à le lâcher, il lui pose une question.

- Vous avez la carte ?
- Oui ! affirme-t-elle en se touchant la poitrine.

C'était un endroit sur. Sa mère cachais ses pièces et ses papiers important là.

- Alors, adieu et bonne chance, George. Rapidement, elle se penche à son oreille et lui murmure quelques chose qui le fait sourire. D'accord.
- Aurevoir, capitaine ! Et merci !

Et joyeusement, elle abandonne la mer pour la terre, sans oublier de ranger la petite bourse de cuir rouge dans les replis de ses vêtements.

Quand elle touche les pavés du port, elle se dit que là, elle approche du but. Elle touche les même pavés que Merri, peut-être. Il n'est plus très loin. Elle se rapproche. Il ne lui restait qu'à marcher jusqu'à Diantra et le tour était joué.

Entre Ydril et Diantra

Miradelphia était beaucoup plus vaste que son île d'origine... pourtant, la carte des terres que lui avait remis Sepiida était pas si grande à comparé de celles qu'elle avait vu chez elle. De l'aube à la tombé de la nuit, on arrivait à faire l'île d'un bout à l'autre. Et là, si elle se fiait aux détails sur la carte, c'était tard en fin d'après-midi et elle n'avait vraiment pas fait beaucoup de chemin... pas assez pour son moral... à peine un pouce sur la carte... en autant de temps, elle aurait traversé une bonne partie de la carte de son île... c'était désespérant... et puis là, le soleil déclinait. Merde... à vue, comme ça, elle croyait bien atteindre ce coin là... où elle aurait probablement trouvé un abri... elle aurait peut-être du attendre le lendemain matin t partir tôt. Quoique si elle n'était pas réveillée, George ne se réveillait pas naturellement tôt. Surtout pas couchée dans un lit.

Et pis c'était pas juste ! Elle avait voyagé trop de jours pour avoir encore tout ce chemin à faire ! Et puis comment être certaine qu'elle allait dans la bonne direction ? Enfin, Sepiida lui avait souligné le chemin et jusqu'à maintenant, elle avait reconnu les repères... mais quand même... si elle n'était pas si fatiguée, elle en pleurerait presque.

Camille n'était pas habituée à être si loin de chez elle. C'était la première fois en fait... terrifiant... et pis la nuit tombait... elle n'avait pas d'abris... et puis y a un gros arbre, là ! Dans la cours, chez elle, y'en avait un semblable et elle y avait parfois passé la nuit. Au pire, si elle arrivait à y grimper, elle pourrait au moins y stocker ses maigres bagages.

Et c'est ainsi que ça se passe. Elle prend la petite couverture de feutre qu'on lui a donné et se couche au pied de l'arbre. Elle ne fait même pas de feu, trop fatiguée.

Elle ne se réveille qu'au matin, quand elle entend un bruit.

On ne peut pas dire que Camille a bien dormi. On pourrait même dire qu'elle a très mal dormi. Des racines qui lui rentrent dans le dos, l'humidité de la terre, le froid de l'air et ça, c'est sans parler des insectes qui on rampé sur sa peau, des animaux sauvages autour qui ont grogné toute la nuit et évidement de tout ce qui c'est accrocher à ses cheveux.

Elle dormait plus ou moins. Un genre de demi sommeil, comme quand on laisse la radio jouer, mais qu'on a fichtrement pas envie de se lever. Elle écoute distraitement les bruits ambiants, jusqu'à ce qu'un craquement sinistre se fasse entendre. Elle ouvre les yeux très grand. Le SSSSSHboufff de la masse corporelle soumise à la gravité et à une perte d'équilibre la fait bondir et se serrer contre l'écorce de l'arbre.

Pas encore réveillée tout à fait, elle se cache presque sous la petite couverture de feutre, comme une gamine qui a fait un mauvais rêve. Ses grands yeux verts cherchent la source de ce bruit et elle la seule chose à laquelle elle pense, c'est la direction à prendre pour courir si jamais c'est un horrible truc.

- Rrrgh...

- Je suis, hum … Désolée …

Ah non, c'était pas un truc horrible. En fait, c'était horrible de voir qu'une si jolie fille puisse faire un boucan pareil. Mais au moins, elle se désole. Le regard trop grand de George papillote le temps qu'elle reprenne possession de son corps. Pas facile de faire lâcher les nerfs une fois en proie à la panique.

- Gnnn...

elle se calme un brin et se décrispe juste un peu. Mais elle garde la couverture de feutre bien serrée contre elle, mais elle se détache un peu de l'arbre. elle doit avoir le relief de l'écorce imprimé dans le dos.

- Je vous ai réveillée ? J’en suis navrée.
- Arf ! Un peu oui ! Tous les dieux ! Je crois que j'ai jamais eu aussi peur de ma vie !

En fait, c'était pas vrai. Elle avait eu peur beaucoup plus que ça y a quelques mois, mais en ce moment précis, c'était la pire frayeur qui comptait. Son coeur voulait encore lui défoncer la cage thoracique et sa respiration voulait se faire plus rapidement que ses poumons pouvaient inspirer et expirer.

Elle reprend son calme, puis constate que c'est déjà le jour.

- Oh mais c'est déjà le jour ! Minsssseeeeee !

Et elle repousse vivement la couverture et sautille pour attraper son sac qu'elle a laissé en hauteur. Eh oui, elle a des brindilles, des feuilles plein les cheveux, sans parler d'un peu de terre dans le visage. Bah oui, quand on dort parterre, c'est des choses qui arrivent. Quand elle réussit à mettre la main sur son sac, elle l'ouvre et y fourre la couverture, avant de la ressortir et de la secouer un peu, question d'enlever le plus gros de saletés. Puis elle la remet dedans, avant de la ressortir une seconde fois pour la rouler pour qu'elle entre mieux.

Elle se lève, balance son sac sur son épaule, puis regarde à gauche et à droite, dans le chemin, puis semble avoir un doute et finalement prend une direction, avant de faire demi tour, puis s'arrêter, l'air bien embêté.

- C'est par où Diantra ?