Ralir au Jak’nir. Chasse

Le ciel devenait de seconde en seconde plus clair, sous les yeux du Drow allongé sur une branche, somnolant encore après son récent réveil. Il avait passé une nuit en hauteur plutôt calme du fait qu'aucune bestiole n'avait pu l'approcher. Le vent lui caressait le visage et remuait ses cheveux
Il plissa les yeux et tourna la tête brusquement lorsqu'un rayon vint lui éclairer douloureusement la rétine. Son mouvement manqua le faire tomber et l'adulte se décida à descendre de son perchoir pour se dégourdir les jambes lorsqu’il vit à quelle distance il était du sol. Il s'étira, fit craquer sa colonne sa nuque et ses doigts, avant de remettre son carquois en place.
Les feuilles chantaient sous la brise légère et projetait leurs ombres matinales sur le visage du Drow. La beauté du décore le fit sourire.
Un bruit tonnant et grondant se fit soudain entendre, faisant vibrer son être dans son intégralité. Avait-il croqué trop d'épices, ou la faim le prenait-elle ? Dans les deux cas il devait manger, et pour manger, il fallait chasser. Eleÿnor quitta le lieu verdoyant de sa sieste et se mit en quête de nourriture à quatre pattes, vérifiant que sa sacoche contenait encore une bonne quantité de Jak’nir pour assaisonné son futur plat. Il aimait particulièrement ce piment et adorait crisser des dents sous la douleur.
Trouver la piste d'un groupe d'animaux fût chose rapide, la remonter tout autant. Lorsqu'il vit dans une petite clairière exposée en plein soleil environ huit Ralirs adultes, puissant et majestueux. Eleÿnor grimpa sur une branche solide renifla l’air si caractéristique de la foret et chercha une mais en visière la bête la plus éloignée du groupe. Trois mâles se reposaient à vingt mètres de lui, deux jeunes se roulaient dans la rosée matinale à dix. Le Drow posa ensuite son regard à trois pas d’un gros chaîne ou une femelle somnolait. Il sortit une flèche de son carquois, la glissa à son arc qu'il banda. Eleÿnor ferma un œil, pencha légèrement la tête sur le côté pour mieux aligner le Ralir et lâcha la corde. Le projectile ne s’entendit que quelques secondes avant de se planter dans le crâne de l’animal qui s'effondra sur le coup. Satisfait de son tir le Sombre se fit craquer par réflexe la nuque. Il ne restait plus qu'à attendre le départ du reste des bêtes pour récupérer sa proie sanguinolente.

Une fois le feu prêt, la bête fut éventrée et les meilleures pièces de viande se virent arrachées délicatement et placées au dessus du feu crépitant, retenues par des branchages. Pendant le temps de cuisson, Eleÿnor, accompagné de l’odeur du Ralir, broya un Jak'nir sur une pierre qu'il mélangea avec d'autres épices avant de le verser sur la viande. Il en prit une grande bouchée et laissa sa langue le brûler, suivit par sa gorge.
Les cendres écrasées, l'elfe sombre se permit une sieste, de nouveau en hauteur. La branche qu’il avait dénichée épousait parfaitement la forme de son dos et gardait une place pour déposer son arc. Sous ses pieds, le reste de barbaque entouré de mouche semblait se reposer auprès de lui, tel un familier. « Tiens, pourquoi ne pas m'en trouver un ? », pensa l'archer. « Je m’ennuie seul et il serait utile pour la chasse ».
Lorsque le Drow ouvrit de nouveau les yeux, le soleil se trouvait déjà haut dans le ciel, indiquant parfaitement l’avancée de la matinée. Il bailla longuement avant de bondir au sol, à côté du cadavre puant qui lui fit plisser le nez.
Se demandant s'il existait des personnes assez bêtes pour prendre les sentiers non surveillés ; Eleÿnor avança d’un pas rapide sous les nuages de fleurs, n’y prêtant que peu d’attention.