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 [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave

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Ranaghar Medel'hel
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MessageSujet: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeMer 6 Mai 2009 - 18:47

-Jour Un-



J’y suis finalement parvenu… Mon premier coup, ma première acte contre ces misérables insectes que sont les humains, la première des parties de chasse que j’organise et mène. Me voila revenu chez moi, au Puy d’Elda après tant de temps loin des miens.

Durant la douzaine de jours qu’à durer la traversée de la Forêt d’Aduram et des Terres Stériles, je n’ai offert aucune discussion à ma compagnie, elle ne recevait de moi que les repas somme toute assez simple que je daignais lui offrir. Aujourd’hui, son état est déjà si pitoyable et elle n’est qu’au début du traitement que je prépare pour elle… Ca n’était que la capture et pourtant, la voila déjà en piteuse état, sa volonté, sa force de caractère à déjà céder car l’espoir l’a abandonné à la fin de mon dernier combat contre ses gardes.
Mon plan ne s’est finalement pas parfaitement déroulé, les dernières victimes n’étaient pas prévues, mais elles m’ont bien arrangées, démontrant à ces hommes ma cruauté et permettant de faire passer un message à la maison de Katalina, à sa garde qui sur ce coup n’était plus du tout rapprochée.

A cheval, ma marchandise devant moi, je croise dans le Puy les miens, certains me regardent avec curiosité, en effet, Katalina est encore sale, couverte de sang séché, mes habits aussi portent encore les traces de mes affrontements, mais au fond, ils ne voient tous qu’un drow ramenant une esclave humaine chez lui.
J’approche de ma demeure… Combien de jours sans y mettre les pieds ? Espérons que mes crimes passés aient suffit à dissuader mes adversaires de toucher à ma sœur pendant mon absence… Ant’zar me tenait déjà, je ne voulais pas rajouter à la liste de nouvelles victimes. Je démonte et j’entraine Katalina avec moi avant de pénétrer ma tanière, c’est ici qu’elle allait séjourner.

Première chose qui surprendrait Katalina, toute la demeure semblait creuser à même la pierre, un très long travail et des années avaient été nécessaires pour y parvenir. L’intérieur est richement décoré, une domination des teintes rougeoyante, représentant bien la fortune et la noblesse de ma famille, une grande salle de séjour, des divans et fauteuils pour recevoir, une table basse au milieu. Régulièrement accrochées aux murs, des chandeliers permettent un éclairage de la pièce principale. Deux escaliers mènent à une unique tribune, surplombant la salle de séjour, qui mène aux chambres, mon bureau et à la salle d’eau. En dessous de cette tribune, une imposante double porte pour accéder à la salle à manger et les cuisines.
Enfin, à la gauche de l’entrée, une dernière porte isolée, l’une de mes salles préférées puisqu’elle amenait à ma salle souterraine, là où je torturais et détenais les esclaves qui n’avaient comme intérêt que d’être tué, la future chambre de Katalina.

Ayant entendu le bruit, je la vis apparaître à la tribune, toujours aussi belle, ma sœur m’observait de sa hauteur, et jetait sans doute un œil à la noble humaine que j’avais amené en cette demeure. J’aurais voulu tout lui raconter, mais je devais déjà terminer de préparer ma proie à son séjour. Ma sœur descend et s’approche de moi, me souriant avant d’examiner la pauvre petite marchande. Et sa voix si douce fut arrive à nouveau à mes oreilles.


- Mon cher frère… Tu aurais dû me prévenir, je me suis inquiétée te voyant si longtemps absent, tu sais.

J’aurais du la prévenir, autant je n’avais aucun remord pour tout ce que Katalina éprouvait par ma faute, autant cela me rendait coupable.

- Pardonne-moi ma sœur, mais après un regrettable échec à Nisetia, je suis directement parti pour modifier et achever mes plans… Je te raconterais tout cela en détail.

Elle me sourit, me signifiant que c’était déjà oublié et reporta son attention sur une Katalina toujours inerte.

- Ce que tu nous amène est dans un bien triste état… Tu n’as décidément jamais su traiter correctement les femmes humaines… Sois un minimum plus soigneux avec ces esclaves là, regarde moi ça… Vraiment, heureusement que tu me traite mieux que tu ne traite ces femmes.
Si cela ne te dérange pas, je vais m’occuper de la rendre un peu plus présentable… Un bon bain ne lui fera pas de mal avant que tu ne t’en occupe, qu’en penses-tu ?


Ma sœur, c’est bien la seule qui peut se permettre des remarques et des critiques directes contre moi et mon comportement, la seule avec qui j’ai une retenue. De plus, elle avait raison sur ce point, autant permettre à Katalina de se nettoyer de tout ce sang, de cette poussière, de cette terre avant de passer à l’étape suivante de son séjour.
Et puis, ma sœur avait toujours aimé emprunter mes poupées de sexe féminin depuis qu’elle avait découvert ma passion, elle était plus délicate mais elle n’en pensait pas moins sur ces êtres, c’était juste des jouets.
De plus, vu l’état de mon nouveau centre d’intérêt, ma sœur qui n’était pas non plus une incapable, surtout face à ce genre de personne, je ne craignais pas de les laisser entre femme dans la salle d’eau pendant que je me reposerais dans l’un de ses fauteuils.

Je monte Katalina dans la salle d’eau et l'y dépose pendant que ma sœur est partie chercher une tenue propre, loin d’être noble, une bonne tenue pour une esclave et une servante, rien de plus. Quand elle revient, je sors, les laissant entre femmes et je vais me reposer comme prévu.


***

Quand son frère fut sorti, elle s’approcha de Katalina et la débarrassa de sa tenue, et de la sienne… Pas de pudeur, de toute façon, elle ne craignait pas grand-chose. Son corps était gracieux, des formes généreuses, attirante pour son espèce, mais semblait bien jeune, malgré qu’elle ait plus d’un siècle. Son corps néanmoins portait de nombreuses cicatrices, n’oublions pas que son père et ses amis l’avaient souvent battu et violé, provoquant ces blessures et d’autres qu’on ne voyait pas.

Le choix de se mettre nue était une question pratique, il était bien plus simple d’aider la pauvre petite humaine dans l’eau que depuis l’extérieur. Elle entraina Katalina dans ce qui semblait être une source d’eau chaude naturelle, un luxe réservé souvent à la noblesse au Puy, la faisant pénétrer jusqu’au cou dans l’eau, la pente légère permettait de s’y installer assis, pour plus de confort, avant d’aller chercher le nécessaire pour la nettoyer.

Elle lui parla ensuite, sa voix toujours mélodieuse et douce, la regardant de ces yeux, semblable à ceux de son frère, mais ce qui s’en dégageait n’était pas la même chose, il n’y avait pas trace de ce qui semblait terrible chez Nhilantar.


- Mon frère a l’air d’avoir eu du mal à t’obtenir… Puis je savoir qui tu es ? Je m’excuse pour mon frère… Il n’a jamais su bien s’occuper des humaines comme toi, même si cela ne fait que commencer, je suppose.
Nous pouvons faire durer ce bain un peu plus longtemps que nécessaire, si tu veux t’y reposer un peu, je ne le dirais pas à Nhil.


Frère et sœur, mais très différent l’un de l’autre. Nhilantar était dur, cruel, odieux et froid, Meiswe incarnait la douceur, la gentillesse surprenante mais calculé, elle n’aimait pas que ces poupées la déteste, et chaleureuse. Pourtant, les deux s’aimaient et chacun savait accepter les différences.
Pour Katalina, c’était l’occasion de souffler un peu, de prendre du bon temps malgré le lieu et la situation…


Dernière édition par Nhilantar le Mer 3 Juin 2009 - 13:31, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeJeu 7 Mai 2009 - 17:04

Douze jours. Douze jours de torture mentale incessante. Douze jours durant lesquels elle espérait autant qu’elle redoutait le moment où il allait prendre la parole, moment qui ne vint au final jamais. Ô, il ne resta pas muet. Elle avait le droit à des petites phrases, mais toujours des banalités. « Dépêches toi » revenait souvent, et c’était compréhensible. Le drow n’avait aucune raison de s’attarder plus que de raison dans des lieux inhospitaliers et devait mourir d’envie d’être de retour chez lui, à l’abri dans son Puy d’Elda. « Tiens-toi tranquille » n’était pas non plus en reste, car même si Katalina ne préparait aucune rébellion ouverte, elle ne pouvait s’empêcher de commettre des petits riens pour les ralentir. Manger lentement, mimer une intense fatigue, un lourd sommeil… Au final, ça n’avait eu que peu d’impacts, mais c’était l’unique moyen qu’elle avait trouvé pour ne pas sombrer dans le plus complet et profond désespoir et l’incertitude, vu qu’il refusait de l’éclairer sur son sort.

Car la situation n’était guère réjouissante. Exceptée la riposte du drow à son attaque, elle n’avait pas été blessée, mais la fatigue était plus peut être vicieuse encore que la douleur. Incapable de dormir en sachant quel monstre veillait sur elle, elle souffrait d’insomnies, et avait subi au moins quatre nuits blanches, autant de son propre chef qu’à cause d’une peur qu’elle ne contrôlait pas. Sa robe déchirée rendait ses rares déplacements pénibles et précaires, et le sang séché avait raidit ses cheveux ; il lui arrivait de grimacer de douleur rien qu’en secouant la tête. Le pire était quand ils chevauchaient, car pour s’assurer qu’elle reste en place, il avait pris l’habitude de placer une main sur son ventre afin de la maintenir contre lui, et elle avait parfois l’impression de sentir ses doigts descendre perfidement vers ce qu’elle ne voulait absolument pas lui offrir. Réalité ou paranoïa ? Elle n’en savait rien.

Les conditions dans lesquelles elle était plongée n’étaient donc guère agréables et elle avait souvent du mal à retenir ses larmes. Sauf que, une fois le choc de la capture passé - et ça n’avait pas été simple, loin de là - elle s’était jurée de ne plus pleurer devant lui. Elle le haïssait, aurait voulu pouvoir lui arracher une de ses épées abhorrées pour la lui enfoncer dans la gorge. Dans ce cas et dans ce cas seulement elle aurait alors pu laisser libre cours à ses larmes. Mais en attendant, elle refusait de lui donner matière à se réjouir, et si elle ne pouvait pas lui cracher sa haine à la figure comme elle l’aurait voulu, elle pouvait toujours éviter de devenir pitoyable.

Quand finalement la menaçante silhouette du Puy se profila à l’horizon, elle se força à n’afficher aucune expression. Il fallait dire que, dans son état, elle avait du mal à raisonner clairement, et avait parfois l’impression de rêver éveillée. Sa seule réaction notable fut d’émettre un gémissement rauque, la façon la plus suggestive qu’elle avait trouvée de demander de l’eau à son tortionnaire sans avoir à le supplier. Et quand finalement ils pénétrèrent dans le volcan, elle fit son possible pour ignorer son environnement. Elle mima le sommeil et tenta désespérément de s’y enfoncer, sans succès notable. Avoir les yeux fermés avait plusieurs avantages : elle ne pouvait pas voir ce qu’il y avait autour d’elle et pouvait - presque - s'imaginer dans une ville humaine grouillante d’activité, et restait totalement ignorante des coups d’œil qu’on jetait à son passage. Ici, elle le savait, elle n’était qu’une marchandise, un objet comme un autre qu’on échangeait quand on en avait plus besoin. Elle put ainsi traverser la ville et rejoindre la demeure du drow sans sombrer dans la panique la plus complète, ce qui en un sens révélait de l’exploit.

Cette intrusion forcée dans le domicile de son geôlier lui apprit qu’elle était entre les mains d’un sombre fortuné. Elle doutait en effet que tous les habitants du Puy puissent se vanter de posséder une maison creusée à même la roche et aussi richement décorée. Elle ne savait pas vraiment si elle devait s’en réjouir ou non, ignorant tout ce qu’il y avait à savoir de la société du Puy ou presque. Le commerce était-il développé, encouragé ? Etre riche signifiait-elle forcément être noble ? Pouvait-elle espérer acheter sa liberté ? A cette dernière question elle répondit elle-même par la négative. Après tout, elle n’était rien ici, et surtout ne possédait rien. S’il avait voulu de l’or, il n’aurait pas pris la peine de retourner au Puy, il se serait caché dans une grotte et aurait envoyé une demande de rançon, chose qu’il n’avait pas fait à sa connaissance.

Elle fut tirée de ses rêveries par une voix féminine. Relevant la tête, elle fixa, passive, la drow qui s’était introduite sournoisement dans son cauchemar. Elle était belle, très belle, mais ce ne fut pas cela qui marqua le plus la nouvelle esclave de la maisonnée, plutôt l’échange qui se déroula entre les deux. Ainsi, elle avait à faire à la sœur du monstre qui l’avait arraché aux siens, et ils semblaient très proches. Katalina découvrait ainsi un drow prévoyant et repenti alors qu’elle avait toujours fait face à un monstre, un loup sanguinaire et capricieux. Savoir qu’il pouvait se conduire ainsi était presque dérangeant, et rendait la situation plus injuste qu’avant. Pour la première fois, elle s’interrogea. Pourquoi elle ? Si l’argent ne l’intéressait pas, s’il n’y avait que le plaisir d’avoir une humaine comme esclave, pourquoi jouer aussi gros en capturant une des nobles les plus influentes de Serramire ?

Quand la drow tourna la tête vers elle, Katalina détourna rapidement la sienne. Ses yeux ! Elle avait les mêmes que son frère. Un coup d’œil sur son visage et on ne doutait plus de sa parenté avec le sombre, tant ils pouvaient être semblables. Le frère avait beau être plus dur, la sœur plus douce, on retrouvait les mêmes caractéristiques ce qui fit que la « petite chose » s’en méfia instantanément. La soeur ne blâmait pas son frère pour ce qu’il faisait, semblait même le cautionner et être habituée à le voir débarquer avoir une nouvelle esclave sous le bras, aussi ne pouvait-elle être que perfide, comme lui et tout les autres membres de sa race. Sa deuxième intervention la fit rougir, et elle remerciât le sang et la crasse de dissimuler sa honte. Ainsi, elle était dans un « triste état », et il fallait la « rendre plus présentable » ? Si Katalina savait ne pas être un exemple de beauté sulfureuse, comme pouvaient l’être certaines femmes, elle était tout de même assurée et s’estimait belle et désirable. Se voir ainsi dénigrée avec autant de désinvolture… Elle en aurait crié de frustration.

Sauf qu’on ne lui en laissa pas le temps. Elle se retrouva guidée jusque dans une salle d’eau sans comprendre vraiment pourquoi, son esprit toujours légèrement brumeux. Pour une raison obscure, le drow allait lui laisser un peu de temps pour se laver et s’habiller correctement, sinon dignement. Un luxe, au vu des derniers jours, mais ce fut plus le voir quitter la pièce plus que la perspective d’un bon bain qui la fit se réjouir. Pour la première fois depuis sa capture, elle s’échappait à son regard cruel et calculateur… Elle déchanta pourtant rapidement quand elle se rendit compte que des mains habiles la défaisaient de ses guenilles. La sœur fidèle tenait sa promesse, mais si elle en avait eu la force, Katalina se serait dégagée. L’idée de se faire ainsi dévêtir par une inconnue la répugnait au plus haut point, et ce fut encore pire quand la drow entreprit de se dénuder elle-même. La noble déchue tenta bien de reculer faiblement quand elle posa ses mains sur ses épaules, histoire de la guider vers le bain, mais sa faiblesse eut raison d’elle et elle se laissa faire, honteuse.

L’eau chaude lui fit un bien fou, l’aidant à se détendre. Les quelques instants où elle se retrouva totalement seule, la drow s’étant un peu éloignée pour chercher de quoi la laver, furent comme une bénédiction, et elle en profita au maximum, se laissant totalement aller, le peu de temps que cela dura.

- Mon frère a l’air d’avoir eu du mal à t’obtenir… Puis je savoir qui tu es ? Je m’excuse pour mon frère… Il n’a jamais su bien s’occuper des humaines comme toi, même si cela ne fait que commencer, je suppose. Nous pouvons faire durer ce bain un peu plus longtemps que nécessaire, si tu veux t’y reposer un peu, je ne le dirais pas à Nhil.

Nhil… Ainsi, son bourreau possédait enfin un nom, où peut être un surnom vu la longueur. S’arrachant au sommeil qui la guettait, elle se força à tourner son regard vers sa nouvelle… maîtresse ? De nouveau, la ressemblance avec « Nhil » la frappa, mais elle se garda bien de montrer sa répugnance. Elle se contenta donc d’afficher une mine méfiante tout en la jaugeant.

- Est-ce vraiment important ? Ici, je ne suis rien, après tout, vous me l’avez bien fait comprendre.

L’eau chaude continuait son oeuvre, offrant un repos bien mérité à son corps tendu et poussé à bout par presque deux semaines de chevauchée inconfortable. Sa main humide vint frotter doucement l’arrière de son crâne, tentant d’assouplir un peu les cheveux raidis par le sang. Elle retint un soupir, se rendant compte qu’elle n’arriverait à rien sans savon, et sachant qu’elle était pendue au bon vouloir de la femme lui faisant face pour en obtenir.

- J’imagine que je ne suis pas la première à devenir le… jouet de votre frère.

Un jouet, une marionnette, une esclave au bon vouloir de ses maîtres. Voilà ce qu’était devenu Katalina Noblegriffon, première fortune de Serramire et peut être bien du Royaume tout entier. Une cruelle et rapide déchéance.

- J’imagine aussi que je vais le rester jusqu’à ce qu’il me…

Elle ne put aller plus loin. Prises de violents tremblements, elle retint avec peine le nouveau sanglot qui tentait de se frayer un chemin le long de sa gorge. Sa voix était faible, presque sifflante, et elle avait soif et faim. Ce que lui donnait « Nhil » était loin d’être suffisant, même pour une jeune femme à l’appétit peu développé comme elle. Dans un souffle à peine audible, elle se força à terminer sa phrase.

- Jusqu’à ce qu’il me tue…
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Ranaghar Medel'hel
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeJeu 7 Mai 2009 - 20:24

Cette humaine imaginait beaucoup de choses, pour certaines, elle était dans le vrai, pour d’autre, Meiswe doutait des intentions de son frère… Rassurer cette humaine était il bien utile, pour elle oui, des deux, elle était celle qui savait gagner la confiance des esclaves que ramenait son frère, une présence rassurante et lumineuse devant l’ombre terrifiante qu’incarnait Nhil. Elle allait profiter de ce bain pour calmer cette peur, ce dégoût que ressentait et montrait Katalina…

Elle n’était pas responsable de ces actes, pas même au courant de ces histoires, du détail alors pourquoi diriger cette violence contre elle, elle qui avait eu la gentillesse de suggérer à son frère ce bain, ce petit plaisir, ce repos ? Cette humaine se montrait vraiment désagréable envers la seule qui saurait calmer son monstrueux frère, qui pourrait amener à d’autres bains, et des petits plaisirs qu’il ne lui aurait pas offert.

Meiswe entreprit donc de rassurer comme elle pouvait l’humaine, elle devait créer cette relation de confiance, à la différence de celle qu’elle entretiendra avec Nhil, et c’est avec une voix douce qu’elle répondit tout d’abord à la première remarque.


- Si je te réponds que pour moi, c’est important, tu me diras qui tu es ? Tu n’es pas rien, pour moi comme pour Nhil, sinon il n’aurait pas déployé autant d’effort que tu as dû le voir, tu ne pense pas ? J’ignore encore ce que tu représente à ses yeux, mais je suis curieuse de savoir qui a demandé autant de préparation à mon frère… Non que je puisse t’en vouloir de m’avoir séparé de lui aussi longtemps, il est seul responsable, mais je suis curieuse.

Elle lui tendit ensuite un savon et de quoi se frotter. Et sur la même intonation douce et mélodieuse, dans un humain correct, elle continua de discuter, observant toujours avec attention l’humaine qui partageait ce bain.

- Tu n’es pas la première, sans doute pas la dernière… Nhil depuis qu’il est petit aime torturer de diverses façons nos esclaves humains… Jusqu’à parfois en effrayer notre père. J’ignore d’où lui vient ce penchant, j’ai beau essayé de lui apprendre à mieux vous traiter, vous les humains, il ne fait l’effort que quand j’insiste.
Pour être sincère, j’ignore ce qu’il veut de toi, puisque je ne sais même pas qui tu es… Je ne peux te garantir qu’un peu de confort, autant que je saurais lui en prendre… Mais si tu ne me montre que du mépris et aussi peu de coopération, je ne vois aucune raison d’essayer de faire de ton séjour quelques choses de plus… agréable.


Elle avait été directe avec Katalina, c’est ainsi qu’elle procédait, bien que la noble humaine fut la première à partager un bain, à avoir droit à ce confort de la part de la drow. Il faut avouer que sa curiosité était grande, elle voulait savoir qui pouvait avoir nécessité autant l’attention de son frère.
Elle se devait maintenant d'être plus douce, après l'avoir averti de quelques éléments.
Donc, elle ajouta une courte question.


- Pendant que nous sommes ici... Tu veux autre chose qu'un bain et des vêtements propres ? Quelques chose que je puisse t'offrir, bien entendu.
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeJeu 7 Mai 2009 - 21:38

Katalina aurait pu trouver amusante l’attitude de la drow si ça n’avait pas été en même temps si cruel, si perfide. Pourquoi donc faisait-elle ça ? Pourquoi s’amusait-elle avec elle ? Parce qu’elle était un jouet, bien entendu. Elle avait fini par le comprendre, quand « Nhil » l’avait attaché à cet arbre tel un appât, quand il avait tranché sans remord la gorge de Pradias et laissé le corps s’affaler sur elle. Elle l’avait compris, mais sa sœur finissait de lui démontrer, bien que d’une façon plus subtile et peut être plus pernicieuse encore. Elle voulait s’attirer sa sympathie, ce mot résonnait à ses oreilles comme un rire moqueur. Le frère et la sœur… Un couple étonnant et très dangereux.

L’un devenait la bête noire, il inspirait la terreur, faisait souffrir et y prenait un plaisir certain. Entre ses mains, on avait l’impression d’être un misérable insecte, soumis à son bon vouloir. Il pouvait à tout moment se saisir de la tête de sa victime et tirer, tirer lentement, jusqu’à la voir se détacher. On cherchait à tout pris à éviter de le contrarier, de peur de se faire battre ou pire encore. C’était du moins l’image que c’en était fait Katalina, et elle estimait ne pas vraiment se tromper. Il lui avait suffit de voir avec quelle efficacité il s’était débarrassé d’hommes aguerris. Les légendes populaires sur la force guerrière des drows n’étaient plus à faire, et la future esclave - elle avait encore du mal à se considérer comme telle, à se prélasser dans un bain chaud - ne doutait désormais plus de leur véracité.

Et, à en croire le petit jeu auquel se livrait la drow… L’autre prenait peu à place de la confidente, de l’amie et du soutien. On attendait ses paroles avec impatience, avec toujours l’espoir qu’elle aille dans notre sens. Elle était l’unique lumière dans un monde de ténèbres, et savait jouer de ça pour s’amuser à sa façon. Entre ses mains, on avait l’impression d’être une poupée qu’elle habillait et déshabillait, avec laquelle elle jouait et sur laquelle elle avait tout pouvoir quant aux sentiments qu’elle éprouvait. Katalina n’était pas dupe, elle était elle-même une actrice et savait reconnaître le talent chez ses collègues. Elle n’arrivait à trouver aucune sincérité dans le ton pourtant chaleureux de la drow. Mais qu’à cela ne tienne, elle continua son petit jeu, allant jusqu’à avouer sa motivation.

Une simple curiosité. Voilà ce qu’elle était. Elle se demandait juste pour qui « Nhil » avait dépensé autant d’énergie. Elle-même ignorant tout de la société drow, elle se demanda si son nom l’aiderait à s’en faire une meilleure idée, et elle décida de la tester en se limitant à cette seule information. Après tout, ce n’était qu’un nom, qui plus est il lui suffisait de demander à son monstre de frère pour l’apprendre. Alors la poupée parla, comme on le lui demanda.

- Je m’appelle Katalina, Katalina Noblegriffon. Je viens de Serramire.

Katalina… Un prénom peu commun, même en terre humaine, un héritage de l’originalité de sa mère. Elle avait hésité quant à son nom de famille, mais avait décidé de lui donner, finalement. Après tout, ça aurait surement été la prochaine question, alors autant gagner du temps. Elle saisit ce qu’on lui tendait avant de détourner pudiquement les yeux. Elle n’aimait vraiment pas cela, se faire dévisager ainsi dans le plus simple apparat. Elle avait récupéré son corps à la mort d’Elyas, quand le spectre du mari pouvant lui demander n’importe quoi s’en était allé. Certes, il n’avait pas été un époux exigeant, certes elle n’avait été souvent contrainte de partager sa couche, mais ça restait trop souvent. Et voilà que, cinq ans après cette libération, on lui volait de nouveau ce droit si cher qu’était de pouvoir disposer de sa chair comme on l’entendait, d’offrir la vision de son corps dénudé à qui elle le souhaitait. Pour échapper quelques instants à la réalité, elle entreprit de se frotter vigoureusement les cheveux, enlevant peu à peu le gros du sang séché et coagulé. Malheureusement, elle comprit bien vite qu’il lui faudrait du temps pour tout enlever, et se demanda si sa « bienfaitrice » était prête à le lui accorder. Elle l’avait sous-entendu, après tout.

Ses mouvements se suspendirent quand elle apprit la triste réalité. Bourreau confirmé, « Nhil » prenait plaisir à maltraiter ses victimes, surtout les humains. Offrant pudiquement la vision de son dos à ce moment là, elle put se permettre une grimace horrifiée. Un bourreau… Un barbare sans cœur, qui pouvait mesurer son bonheur à la souffrance qu’il infligeait. Pourquoi ? Pourquoi ce cauchemar tendait à devenir une hymne à l’horreur alors que les secondes se succédaient impitoyablement ? Elle se força pour autant à reprendre son bain là où elle s’était arrêtée, dans l’espoir de voir ses mains arrêter de trembler. Dans la bouche de cette drow, les humains n’étaient que des animaux, qu’on pouvait torturer à condition de savoir les ménager. Elle affirmait tenter d’apprendre à « Nhil » comment « traiter les humains », mais Katalina avait désormais la fâcheuse impression d’être une bête récalcitrante qu’elle essayait de dresser. Pour s’attirer la sympathie de l’animal, il faut savoir être doux. S’il se permet tout de même de renâcler, on le menace avec un bâton, et si rien ne changeait, on sévissait. La chanceuse avait en sa possession le meilleur bâton de dressage en la personne de son frère, elle le savait et elle savait aussi jouer avec. La noble ayant vu de quoi il était capable, il était normal qu’elle craigne la morsure d’une telle arme. Elle hésita une fraction de seconde, et se força à se retourner, afin de lui faire face.

- Je… Je suis désolée.

Si elle avait eu le choix, Katalina n’aurait jamais prononcé ces mots. Elle avait l’impression de supplier, telle une misérable, pour qu’on la préserve du grand méchant. Et c’était exactement ça. Elle savait désormais qu’elle ne pourrait pas faire autrement, qu’elle allait être livrer à ses mains expertes et qu’il s’amuserait sur elle, infligeant à son corps des supplices qu’elle ne pouvait - et ne souhaitait - pas imaginer.

- Je prends toujours mes bains seule, d’habitude. Je…

Et elle continuait, tentait d’apaiser la possible colère de la drow, et n’arrivait même pas à s’expliquer clairement. Elle n’avait pas le choix, elle devait le faire. Jetée dans un monde cruel et barbare, elle devait à tout prix éviter de se voir infliger plus de douleurs que nécessaire. Mais elle ne voulait pas devenir une chienne prête à tout pour ces petits moments privilégiés. C’était peut être le pire qui pouvait lui arriver.

- Je demande juste assez de temps pour faire une toilette convenable… Je suis dans un état pitoyable…
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Ranaghar Medel'hel
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeVen 8 Mai 2009 - 7:45

Ce nom ne disait rien à la drow, il faut bien avouer qu’elle avait été moins curieuse que son frère sur le monde des humains et n’avait jamais prit la peine de s’y intéresser, elle souhaitait juste savoir et pouvoir donner un nom à celle qui avait capté aussi longtemps son bien aimé Nhil. Pourtant, rien ne paraissait de cette ignorance, ça n’était pas dans son intérêt de le montrer.

Par contre, cela amusa Meiswe quand Katalina formula sa demande… Elle voulait de l’intimité hein ? N’avait elle pourtant pas comprit qu’elle n’en aurait plus maintenant qu’elle était entre leurs mains, qu’il n’y aurait sans doute plus jamais de cette solitude qu’on se plait à posséder parfois ?

Elle allait devoir se faire à la présence de la jeune drow qui se plaisait à observer la déchéance, la gêne de l’humaine, c’était si plaisant qu’elle en comprit que c’était une fille de bonne famille qui n’avait jamais eu à se retrouver dans une situation comme celle-ci, en compagnie d’une femme dans un bain… C’est une situation assez particulière, peut-être pas pour elle, mais pour l’humaine, ce devait vraiment être la première fois, mais elle s’y ferait, elle y était bien forcée après tout.

C’est dans cette optique, dans cette pensée que la belle drow décida de jouer avec Katalina, pousser plus loin la gêne mais surtout, la contraindre à ce jeu, à cette situation délicate en usant du plus efficace des moyens… La peur de son frère, cette terreur qu’il savait faire naître chez ses proies, pour cela, elle adorait son frère, le pouvoir qu’il savait exercer.

Le fait qu’elle se soit retournée avait rendu l’idée un petit peu moins possible et surtout drôle, mais cela ne l’empêchera pas d’agir, la façon sera juste… différente.

Tout en fixant Katalina, elle s’approcha d’elle et passa délicatement une main douce sur la joue de l’humaine, lui souriant avec charme, sans dire le moindre mot et passa rapidement dans le dos de la noble, passant ses mains sur son ventre, se collant à son dos. La pauvre qui avait déjà du mal à faire sa toilette aurait bien des peines à apprécier la situation, mais c’était le but.
Elle approcha d’une oreille, susurrant à celle-ci.


- Ma présence te dérange t’elle… Katalina ? Tu préfèrerais mon frère j’imagine, car c’est un homme, c’est ça ?

Bien sûr que non, elle ne le préfèrerait pas, elle en avait si peur, craignait sans doute déjà le moment où Meiswe mettrait un terme à ce bain, ramenant la pauvre petite chose à son bourreau. Elle allait devoir accepter la sœur et ses petites envies assez délicates, elle voulait elle aussi jouer avec cette poupée que son frère avait du aller chercher en terre humaine… Jouer avec cette petite chose qui l’avait privé de son frère. Elle caressa le ventre doucement, y décrivant des petits cercles.

- Tu sais… Avec les humaines comme toi, il est loin d’être un bon parti, sauf si bien sûr tu aime la violence et la douleur… Si tel est le cas, crois-moi, il va t’adorer et tu l’aimeras. Mais vu ton état, la peur que je sens à l’idée même de le revoir, j’en doute.

Cette voix était mieleuse mais elle s'en servait pour affirmer son propre pouvoir. Elle n’avait guère l’envie d’être trop subtile, le tableau se posait, avec Nhil il n’y aurait que souffrance et terreur, il était son bourreau, ce qu’elle craindrait le plus. Elle, elle proposait l’alternative de la douceur, peut-être un peu plus poussé avec Katalina, ce qui la gênait sans doute énormément. Mais que ferait l’humaine, entre ce contact, cette peau douce, cette attention délicate et ces petits plaisirs et tout ce que son imagination avait pu créer concernant son frère.

Pour augmenter plus encore cette gêne, l’une des mains de la drow glissa doucement vers l’intimité de l’humaine quand l’autre main continuait ses caresses au ventre, elle voulait la troubler, voir la réaction et s’en amuser… Mais surtout, dévoiler encore l’impuissance à Katalina, si elle refusait ce que pouvait lui offrir mais surtout désirer la drow, alors elle retrouverait Nhil.


- Tu sais ma chérie… Tu n’es ni la première femme, ni la première humaine que je verrais nue, pourquoi tant de pudeur, entre nous, tu n’en as pas, ou peut-être plus besoin.
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeVen 8 Mai 2009 - 12:06

La drow entama son approche, changeant par la même occasion son comportement. Gracieuse dans ses mouvements, même gênée par la masse liquide qui les entourait toutes les deux, elle abordait toujours ce doux sourire trompeur. Katalina hésita quant à la conduite à venir, reculer risquait de la vexer et ce serait le meilleur moyen pour que s’interrompe un bain dont elle avait réellement besoin. Elle força donc son corps à rester immobile, alors que ce dernier ne voulait qu’une chose : fuir. Sauf que fuir était impossible et suicidaire, et que la raison était là pour le lui rappeler. Quand elle vit une des mains de sa maîtresse - au vu de l’attitude, Katalina estimait pouvoir l’appeler ainsi - s’approcher doucement de sa joue jusqu’à l’effleureur doucement, elle regretta de ne pas avoir suivi son instinct. Les doigts glissèrent doucement sur sa peau avant de la quitter, et Katalina sentit plus qu’elle ne la vit la drow passer dans son dos.

Elle voulut se retourner mais on l’en empêcha de la plus terrible des façons. Ce qu’elle craignait depuis l’étrangement revirement d’attitude venait d’arriver, sous la forme de mains se posant sur son ventre pour la forcer à s’appuyer contre un corps chaud, nu et… féminin. Pour une raison qu’elle ne comprenait pas, cet étrange contact avait quelque chose d’encore plus dérangeant que la malsaine proximité avec « Nhil » qu’avait induit la chevauchée à deux sur le même cheval. Figée, à l’affut du moindre mouvement supplémentaire, Katalina sentait son cœur battre la chamade. Loin d’épouser les courbes de la sœur, elle tentait plutôt de se tenir bien droite. Cela ne sembla pas l’arrêter et, perfide, la drow continua son jeu, se penchant afin de pouvoir lui susurrer son poison à l’oreille. Se faisant, Katalina sentit les seins durs et fermes glisser le long de ses omoplates, et elle retint avec peine un tremblement dégouté. Elle aurait voulu se boucher les oreilles et s’écarter, mais de nouveau elle n’en fit rien. Rester, subir, se concentrer sur l’eau chaude et non sur les mains sournoises. Sa présence la dérangeait-elle ? La question rhétorique aurait pu arracher un sourire à Katalina, tellement elle était habile. Quoi qu’elle réponde, elle y perdait quelque chose.

Un simple oui, et elle se livrait elle-même aux crocs d’un loup affamé. Elle s’offrait à la torture physique la plus abominable, et surement au viol. Katalina évitait de se faire trop d’illusions, surtout au vu de la façon dont réagissait la sœur. « Nhil » ne s’arrêterait pas à son appartenance à une « race inférieure » si l’envie le prenait de besogner une femme. Devenue esclave, son unique et dernier droit serait un devoir : celui de s’exécuter à la moindre demande. A l’inverse, un simple non et la drow aurait acquis la certitude qu’elle pourrait faire ce qu’elle voulait d’elle, et au vu du massage dont elle la gratifiait, la noble déchue ne tenait pas à lui laisser cette possibilité. Elle opta pour le silence.

Réfléchir était difficile, les caresses produisaient leur effet et Katalina sentait un doux feu naître entre ses jambes. Pourtant, loin d’être agréable, cette sensation - comme tous les contacts forcés qu’elle avait avec la drow - la dérangeait et elle n’avait qu’une envie : y mettre fin. S’humectant doucement des lèvres déjà bien humides, elle tenta de trouver une issue à ce casse-tête, mais rien à faire, elle en arrivait toujours à cette même question : « Quelle honte douloureuse voulait-elle ressentir en premier ? ». Elle le savait, l’avait bien compris, les deux allaient avoir ce qu’ils voulaient. Si Katalina lui demandait d’arrêter, elle le ferait sans doute mais reviendrait à la charge à un autre moment, et la noble finirait par céder. Ne valait-il pas mieux rendre les armes sur le champ ? Elle n’en savait rien, mais ne trouvait pas d’autre solution, aussi entreprit-elle de se détendre en fermant les yeux et en laissant son corps prendre le relais.

Comme si elle avait senti ce changement, la drow laissa aller sa main à un nouvel endroit, ses doigts s’égarant un instant sur l’intimité de la pauvre jeune femme, le tout provoquant un léger frissonnement qui en d’autres circonstances aurait pu être le signe trahissant un plaisir naissant. Se rendant compte de ce qu’elle était en train de faire, et surtout où cette conduite allait la mener, l’esclave revint brutalement à la réalité en se raidissant. Cela ne sembla pas déranger la dominante, qui se permit même d’explorer un peu plus profondément une intimité qui ne lui était pas offerte. Les sensations qui résultaient de telles explorations dégoutaient Katalina, et son corps se cabra malgré elle afin d’échapper à ces caresses infâmes. De nouveau, la voix résonna à ses oreilles, comme pour la punir de cette rébellion puérile et inutile. Un avertissement et un rappel sur sa condition. Une leçon sur sa nouvelle vie. Une esclave n’a pas de pudeur, c’est un poids dont elle doit se défaire si elle veut éviter la folie. Voilà ce qu’elle voulait lui enseigner, en prenant possession un temps de son corps.

La chérie en question se mordit la lèvre inférieure, détournant la tête pour échapper à ces cruelles paroles. Personne ne l’avait plus appelé ainsi depuis la mort de Noha, son regretté père. Même Elyas ne s’était jamais permis une telle familiarité, se contentant de simples « Katalina » ou, plus rarement, de raffinés « ma chère ». Elle avait l’impression d’être un lapin cerné par une meute de chiens de chasse qui aboyaient pour l’empêcher de partir. Car la drow aboyait à sa façon, et se montrait même habile dans son domaine. Si elle avait prit son temps, si ses mains ne s’étaient pas égarées si vite, peut être que Katalina aurait fini par céder totalement. Difficile de le dire, mais d’un autre côté, incapable de bouger et obligée de subir des assauts qui avaient parfois des conséquences agréables bien que non désirées, rester stoïque aurait fini par être difficile. Mais peut être était-ce voulu, elle préférait peut être voir sa poupée résister, et non céder dès la première épreuve.

Se massant prudemment l’épaule, elle remarqua que ses mains se tintèrent de pourpre : le sang collé à sa chevelure dégoulinait le long de cette dernière. Elle aurait bien voulu se retourner pour voir dans quel état se trouvait le visage et les épaules de sa « nouvelle amie », qui devait avoir prélevé leur tribut de sang et de poussière ; un bain qui lui était dans un premier abord inutile s’imposait surement désormais. C’était le risque, quand on jouait avec une femme qui n’avait pas vu l’ombre d’un sceau d’eau pour s’entretenir pendant une bonne douzaine de jours, et sans savoir pourquoi, avoir salit physiquement la drow l’aidait un peu à oublier les mains qui jouaient sur elle et la salissaient d’une autre manière.

- Il… me faut juste un peu de temps pour… m’habituer.

Elle qui d’ordinaire maniait le langage avec virtuosité peinait désormais à trouver ses mots. Elle tentait en permanence de trouver le bon équilibre entre soumission et rébellion, même si pour l’instant la première prédominait largement sur la deuxième. Tremblante, elle entreprit de continuer son bain, en s’attaquant à son cou, tout en évitant de toucher directement la sombre. Gagner du temps, occuper ses mains et son esprit pour les empêcher de prendre une direction malheureuse.

- Je vous remercie d’ailleurs de… l’attention que vous me portez.

Elle aurait pu mastiquer des oursins, le résultat aurait été le même. Mais elle avait fini par se résigner, et avait mis un temps sa fierté de côté. Elle espérait juste qu’il ne serait pas trop tard pour se la réapproprier le jour où ce calvaire prendrait fin. S’il prenait fin un jour...
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeVen 8 Mai 2009 - 20:28

Vraiment, cette humaine n’opposait aucune résistance, au point que pour l’heure, elle ne présenta plus autant d’intérêt à la drow. Elle aimait, comme son frère, voir les poupées résister, défendre leur dignité, leur fierté de toutes leurs forces pour mieux les briser. Se résigner était ennuyeux, surtout dans son état dégoutant qui rebutait la belle sombre… Si elle avait été propre, elle aurait sans doute fait des efforts, une progression plus lente de façon à faire céder Katalina, se l’approprier et aller bien plus loin que quelques caresses. Mais dans son état actuel, elle n’était qu’une poupée salissante qu’on ne prend pas trop contre soi, qu’il faut laver, et le temps qu’elle se lave, son frère se sera impatienté et elle-même, devait elle se l’avouer, commençait à éprouver certaines envies dont elle ne pouvait pleinement se libérer qu’avec lui.

Elle décida donc que pour l’instant, elle en avait fini avec la petite chose, elle reviendrait en d’autres circonstances et arrangerait les évènements pour pouvoir en profiter à loisir. Se reculant, elle se nettoya rapidement de ce qu’elle avait récolté lors de son contact avec l’humaine et sortie de l’eau, attrapant une serviette afin de se sécher, mais ne manqua pas de se retourner, observant sa chérie barbotant encore dans l’eau, posant sur elle son regard sanglant, un sourire amusé sur son visage.

Le manque d’intérêt que présentait finalement Katalina la fit revenir sur une décision. Elle espérait que prendre son temps aurait permit d’approfondir les présentations, mais cette humaine bien entendu était fermée, ne voulait surtout pas… Petite timide, décidément, les humaines étaient un mystère, certaines appréciaient ce genre de petits plaisirs, d’autres tenaient tant à être posséder par un homme et leurs virilités qu’elle bloquait quand elle était en compagnie d’une autre femme. C’était pourtant des choses agréables, mais elle finirait par en profiter, et Nhilantar l’aiderait à adorer son contact, la brutalité du frère, la douceur de la sœur, cette humaine aurait bientôt le choix, ou bien profiterait des deux… Assez peu, connaissant son frère.

Une fois sèche, elle attacha la serviette, couvrant son corps, de la poitrine à mi cuisse, inutile de s’habiller, elle en viendrait sans doute très vite à les retirer à nouveau, peut-être même dans ce bain, son frère aussi devait être assez sale, mais lui serait ouvert à ce genre de rapport, ce que cette humaine refusait.
Toujours avec douceur, mais malgré tout, le ton était autoritaire, bien plus que les précédentes paroles.


- Allez, maintenant que je ne vais plus te déranger, tu peux te laver, et presse un peu quand même, tu ne voudrais sans doute pas que j’appelle Nhil pour qu’il force l’allure, n’est ce pas ?

Utiliser la menace de voir son frère débarquer devrait suffire à la faire paniquer, l’obligeant à ne pas prendre son temps… Elle avait refusé l’invitation de la drow, elle n’avait donc aucune raison de lui offrir la récompense d’un peu de détente et de repos. L’humaine allait et devait déjà avoir saisi la règle du jeu, tout se méritait ici, et rien ne lui était dû.

- Tu pourras te reposer une fois dans ta chambre, et je te ferais servir un vrai repas, sans doute le dernier avant un moment, connaissant mon frère. Allez maintenant, lave-toi.

Mais bien sûr, hors de question de se retourner, Katalina serait épiée pendant son bain.
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeVen 8 Mai 2009 - 22:30

Voir la drow finalement rompre le contact et s’éloigner juste assez entreprendre de se laver soulagea tellement Katalina qu’elle sentit ses jambes flageoler. Si elle n’avait pas été dans l’eau mais sur la terre ferme, nul doute qu’elle serait tombée à genoux. Pour l’heure, elle se contenta de garder la tête hors de l’eau, sans quitter du regard sa tortionnaire, attendant de voir la suite. Après s’être débarrassée aussi vite que possible des impuretés que lui avait légué son esclave, elle s’arracha à la douce étreinte de l’eau. Elle se sécha ensuite avec la même frénésie apparente sans que la jeune femme ne fasse un geste. Que devait-elle comprendre de ce nouveau revirement d’attitude ? La réponse se devinait aisément, la dominante n’avait pas aimé voir sa poupée s’arracher même faiblement à ses caresses. Rebutée peut être par l’aspect peu engageant dans lequel son jouet se trouvait actuellement, elle ne s’était pas sentie le courage - ou l’envie - d'en faire sa chose.

Katalina ne savait comment réagir, ignorait si elle devait se réjouir d’avoir récupéré son corps ou se lamenter d’avoir échoué à ce premier test. Elle hésitait sur la conduite à suivre, ne céder que ce qu’on lui arracherait de force ou bien donner de son plein grès des choses qu’elle aurait voulu garder en espérant limiter les dégâts ? Opposer les refus que l’on attendait d’elle, ou bien se laisser aller avec le secret dessein de rendre les choses moins horribles ? Ces questions résonnaient dans sa tête, et elle tentait comme elle le pouvait de les tirer, afin de trouver une réponse à chacune. Une voix où la douceur avait cédé sa place à l’autorité la tira de ce dilemme sans solution. La façade doucereuse venait donc de tirer sa révérence, et Katalina avait la « chance » de découvrir la véritable nature de sa maîtresse - maîtresse dont elle ne connaissait au passage toujours pas le nom. Elle était bien une digne membre de sa race haïe, une manipulatrice qui usait de ses charmes sans pudeur ni retenue.

Malgré tout, la menace porta ses fruits, et Katalina s’affaira dès lors à terminer de laver ses cheveux. Elle ne s’arrêta de frotter que quand elle ne sentit plus les désagréables amas de sang coagulés nouer ses cheveux en de complexes et douloureux nœuds capillaires, mais ce ne fut qu’aux prix de nombreuses petites touffes de cheveux arrachés. A chaque fois, elle retenait le cri de douleur qui montait en se disant que c’était exactement montrer ce que ces ravisseurs voulaient voir, et sans qu’elle ne sache réellement pourquoi, cette certitude l’aidait. Elle passa ensuite à son visage, à son cou et à ses épaules, sans avoir cette fois à retenir des gémissements plaintifs. Lançant un regard incertain à la drow qui l’observait toujours, elle entreprit de s’approcher du bord afin de découvrir une à une les parties de son corps, le tout dans le but évident de les soulager de cette crasse qui les assaillaient depuis trop longtemps déjà. Quand finalement elle s’estima assez propre, elle s’immergea totalement dans l’eau, se frottant doucement le cuir chevelu afin d’apaiser les brulures de ses racines endolories.

Se sentir enfin propre lui fit un bien fou, ce maigre confort était pour elle un luxe bien plus important que les fastueux apparats qu’avaient pu lui commander Esidenir de Sephren. Mieux encore, s’atteler à sa toilette complète lui permit de placer l’horrible cauchemar qu’elle subissait au second plan, sans pour autant l’aider à l’oublier totalement. Elle y mit d’ailleurs tellement d’entrain que sa peau en sortit rougie et irritée à certains endroits, ce qui était à la fois disgracieux et parfaitement désagréable, même si nécessaire au vu des crasses accumulées. Avec peines et regrets, elle sortit à son tour de l’eau chaude et frissonna à cause de la différence flagrante de température. Fuyant le regard inquisiteur d’un drow qui ne l’avait pas quitté des yeux durant tout le temps qu’avait duré le bain, elle s’empara d’une serviette et s’étonna de sa douceur et de sa qualité. L’étoffe était d’une qualité bien supérieure à ce qu’utilisait habituellement.

C’était étrange, de se dire qu’un peuple aussi cruel et insensible pouvait être doué de tant de raffinement. Surprise autant que troublée par ce petit détail qui dénotait avec ce qu’elle savait des sombres, elle marqua un temps d’arrêt et observa un instant la femme qui la détaillait avec un regard nouveau. Elle la haïssait toujours, pas aussi intensément que son frère mais assez tout de même pour que Katalina la tue si elle en avait un jour l’occasion. Mais sans vraiment comprendre pourquoi, savoir qu’un drow pouvait rechercher le même luxe qu’un humain la dérangeait. Elle ne voulait avoir aucun point commun avec ces créatures infâmes, ces bêtes qui rien n’intéressaient plus que la luxure et la domination d’autrui. L’échange de regard se prolongea pendant trois secondes avant que l’humaine cède et entreprenne de terminer de se sécher.

Elle prit bien soin de préserver sa peau de nouvelles douleurs, préférant masser les endroits les plus sensibles plutôt que de les frotter inutilement. Elle frotta vigoureusement son bas ventre, avec autant de ferveur qu’elle en avait eue quand elle avait tenu le savon. Si la drow avait pu facilement se laver de leur étreinte, Katalina avait pour sa part l’impression qu’elle n’arriverait jamais vraiment à effacer la honte qu’elle ressentait d’avoir été ainsi touchée et de ne pas avoir pu protester véhément.

- Je… J’ai terminé.

S’entourant comme elle pouvait de la serviette pour cacher ce qui pouvait l’être - c'est-à-dire tout ce qu’elle voulait, étant donné que la drow réussissait très bien à obtenir ce résultat alors qu’elle mesurait une bonne tête de plus qu’elle, elle planta de nouveau son regard dans les deux rubis abhorrés. Ils ressemblaient beaucoup trop à ceux de « Nhil », et même s’ils n’avaient pas cette étrange capacité d’emprisonner leurs victimes dans le doute et la peur, ils en restaient dérangeant. Hésitante quant à la conduite à tenir, elle resta immobile… Soumise au bon vouloir d’une sombre aux gouts pervers.

- Que… Que va-t-il se passer… maintenant ?

Le court répit semblait toucher à sa fin, et Katalina n’avait qu’une envie, c’était retourner dans l’eau chaude, se laisser happer par la masse liquide protectrice. Jusqu’à la noyade ? Non, pas encore… Elle ne pouvait pas encore s’y résigner, et ne pourrait peut être jamais. Car elle était humaine, et que rien n’est plus important pour un humain que sa vie.
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Ranaghar Medel'hel
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeSam 9 Mai 2009 - 11:05

L’expression amusé de la drow ne changea pas, elle demeurait attentive mais également impatiente que l’humaine termine pour retrouver son frère. Elle profita néanmoins de la vue qui lui était offerte, sans avoir un corps aussi bien formé que celui de la plupart des drow, elle restait toutefois agréable à regarder maintenant que la crasse et le sang n’étaient plus que de l’histoire ancienne. Dommage qu’elle n’ait pas vraiment le temps d’en profiter à nouveau sans faire crier son frère qui finira par s’impatienter d’attendre qu’elles aient terminé.
Quand enfin elle annonça avoir terminé, Meiswe eut un sourire ravi avant de lui dire avec douceur.


- Enfile la tenue que j’ai mise à ta disposition avant que Nhil n’arrive.

Elle se leva, prit les anciens vêtements, et sortit quelques instants. Si Katalina avait prit la décision d’écouter aux portes, elle aurait entendu « Ta poupée est propre mon frère. ». En tout les cas, la tenue qui avait été mise à la disposition de l’humaine était d’une simplicité qui dans son style dérangera sans doute la noble. C’était une robe sans manche taillée d’une seule pièce qui se passait par le dessus, descendant jusqu’à ses genoux, ce qu’avait oublié la drow, volontairement ou non, c’était d’y ajouter des sous-vêtements, mais elle comptait sur l’humaine pour comprendre qu’elle n’en porterait plus de tout son séjour. La dégradation continuait, et désormais sa nudité n’était couverte que par un tissu fin.

***

Ces dernières semaines auront été éprouvante… La capture était un succès, et je suis certain que si le message était transmis, si les rumeurs circulaient, l’ombre meurtrière que je suis, que je souhaite incarner aurait déjà sa part d’histoire dans la tête des gens… L’ombre sans nom réelle, sans visage mais capable d’emporter les vies de façon monstrueuse, d’apparaître et d’évoluer dans le monde des humains sans se faire voir. C’est ce que je tendais à devenir, ce que je souhaitais en fait, et tout cela se réalisait.

Je réfléchis, je dois me souvenir tous les faits, rechercher une éventuelle faille, une éventuelle erreur que j’aurais pu commettre.
D’abord l’enrôlement, cinq hommes à Dross, un nom factice, un visage caché durant tout le trajet et aucune discussion pour donner des détails de ma vie, juste le plan, son déroulement qui, jusqu’à l’attaque était vraie, la suite, c’était du pipo, mon intention n’avait jamais été de les garder en vie, c’était tout juste bon à occuper les gardes.
Sur ce point, dans le pire des cas, les gardes seront au courant pour Vyldar Nacromia, j’ignore si ce drow existe, mais c’est la seule chose que j’aurais laissé derrière moi, ainsi que le titre de noble… Même si cela réduisait le champ des possibles coupables, de toutes les façons, rien n’amenait à moi.

Au niveau de la route en territoire humain… Nous avons évité les grands axes, les villages, villes et fermes que nous aurions pu croiser, une capuche couvrant mon visage, j’étais impossible à identifier par un simple marcheur… A ce niveau là encore, aucun indice n’avait été lâché à mes futurs éventuels ennemis, tout au plus, des gens diront avoir vu un groupe de six hommes, mais ils seraient bien incapable de dire qu’il y avait un drow dans le tas, et encore moins me décrire physiquement.

L’attaque s’était bien déroulée, la brume magique avait eu un effet parfait et mes hommes avaient agit comme je l’avais voulu… Sans que les gardes ne puissent me voir, j’avais pu attraper Katalina et m’échapper avec le cheval de son capitaine. Donc encore une fois, aucun témoin, sauf ma cible et aucune information, si ce n’est que l’un des hommes du groupe d’assaillant possédait un tel sort, mais ils ne pourront pas utiliser cette information, surtout que ma maîtrise magique n’est connue que de trois personnes… Moi, ma sœur et Katalina.

Jusque là, aucun souci notable, rien d’involontaire et rien de trop avantageux pour mes poursuivants. Je regarde à l’étage la salle d’eau… Ma sœur, que fais tu donc avec cette nouvelle poupée ? Tu aime tant jouer à ta façon avec les humains, tu me raconteras, n’est ce pas ? Bon, continuons.

Passons à la suite… D’abord le petit arrêt prêt d’un ruisseau.
Ma seule erreur fut de laisser une chance à cette humaine de me tuer, bien qu’elle ait échoué, cela aurait pu me couter la vie et tout ce plan, je dois palier à ce souci pour les prochaines fois. Mais surtout, le bâillon, j’aurais du y penser pour l’empêcher de crier… Cette autre erreur a mit des poursuivants que j’ai sous estimé sur ma piste directe, ça n’aurait pas du arriver, ca n’était pas du tout prévu.
Bon, je ne dirais pas que c’est une catastrophe car j’ai pu rattraper le coup, mais tout de même, rien qu’avec cet arrêt j’ai mis en péril ce plan à deux reprises. Donc je dois écarter toutes possibilités d’user d’une arme, et surtout, un bâillon pour éviter les cris.
Quand au rattrapage en question, il est en soit parfait malgré sa relative improvisation. Trois sont morts, le dernier étant dans un tel état qu’il n’a pas pu trop en dire… Et que dire d’un sombre dans un combat nocturne ? Rien. Donc encore une fois, pas de problème.

Quand à la route jusqu’au Puy… A travers la Forêt d’Aduram, les Terres Stériles sans pour autant prendre les grands axes, aucun témoin, personne capable de m’identifier et vu l’état de Katalina, je doute qu’un observateur lointain puisse la reconnaître à travers une couche de poussière, de crasses et de sang. Et même dans le Puy d’Elda… Rien ne pouvait la différencier d’une esclave classique, nul ne pouvait se douter que l’une des plus grosses fortunes humaines se cachait derrière les traits recouverts de saletés.

En somme, le bilan est très bon… J’ai commis mon forfait en ne commettant que des erreurs minimes, des erreurs qui ne permettront pas de remonter jusqu’à moi et le Puy, la salle où elle sera détenue va m’offrir une très bonne couverture pour parfaire les choses.
Pour un premier coup, j’ai de quoi être fier.

La porte de la salle d’eau s’ouvre, éclatant ma bulle de pensée et je lève les yeux, voyant ma sœur, ma si belle sœur avec cette seule serviette pour la couvrir… Ca, c’est voulu, et si elle veut que je la désire encore, elle a très bien réussi. De sa merveilleuse voix, elle me dit ces mots que j’attendais.


- Ta poupée est propre mon frère.

Je me lève, montant les escaliers pour m’approcher de Meiswe, la prenant par la taille et l’embrassant avec désir, un avant goût de la suite avant de lui murmurer doucement.

- Je termine d’installer notre invitée et ensuite, tu auras toute mon attention ma sœur.

Elle me sourit en réponse, elle n’en attendait pas moins de moi et ne désirait que cela. Je me détache d’elle à regret, passant la porte qui me sépare de mon nouveau jouet que je découvre habiller de cette tenue certes propre, mais si légère.
Oh que j’adore imaginer son malaise en redécouvrant ma personne surtout dans sa tenue actuelle, si découverte, si offerte à mes yeux qu’elle craint. Ses traits son beau sans la crasse qui la recouvrait, cela va être un réel plaisir que de torturer cette pauvre petite chose qui sera sans défense face à moi. Je la possède déjà, elle le sait, mais n’est pas au bout de ses surprises… Je veux l’affirmer, je veux continuer de marquer ma propriété, dans le sang, jusqu’aux tréfonds de cet amas de chair que tu es devenue, pauvre petite poupée. Ton corps, ton esprit et même ton âme sont à moi, prisonnière par ce regard que je pose sur toi.


- Allez Katalina, je vais te montrer ta nouvelle chambre, là où tu vas vivre durant ton long séjour chez moi.

Je l’attrape par un poignet et la tire sans la moindre délicatesse et passe devant ma sœur avant de descendre rapidement les escaliers et je la dirige vers la fameuse porte dans la salle de séjour, celle isolée et comportant une serrure, mais pour l’heure, elle n’est pas verrouillée. Je passe la porte fait d’un métal, elle est lourde, épaisse afin qu’aucun son ne la traverse, avec Katalina, de nouvel escalier de pierre moins bien taillé nous amène à une salle profondément enfoui assez petite, très simple. A un mur sont posées cinq chaines se terminant par des menottes pour quatre d’entre d’elle, un collier de métal pour le dernier, les chaines permettrait à un captif de tout juste s’allongé sans tirer sur les chaines, et debout, tout juste atteindre le centre de la pièce. Deux torches permettent un éclairage correct mais réduit de la pièce.
Plus en profondeur, la chaleur naturelle du volcan est perceptible, sans que cela soit suffocant, il fait ici bien plus chaud qu’au dessus. Contre un coin inaccessible pour le prisonnier, une table simple avec en dessous une maigre couche, ca sera toujours mieux que le sol dur, mais elle n’aura pas son confort de petite princesse.

Je la tire jusqu’au chaine et la plaque contre le mur, la fixant toujours aussi froidement, mais elle détourne encore son regard, elle le craint. Je l’attache d’abord par les poignets, puis le collier autour du coup vient s’ajouter à ces tenailles… Enfin, je termine en lui liant les chevilles, la voila prête et installer. Je m’écarte, amène la couche à ses pieds et la regarde avec douceur.

- Voila ta nouvelle chambre Katalina, tu verras, tu y seras bien.

Sans ajouter le moindre mot, je pivote, me dirigeant vers une des torches que je décroche de son support avant d’aller éteindre la seconde. J’attends, un esclave, un autre humain apporte un repas, un vrai, mais je ne proteste pas, ma sœur l’a sans doute décidé. Sans être digne d’une cour, il y a la quantité et surtout la qualité, elle va se régaler. Une fois parti, je me dirige à mon tour vers les escaliers, je me retourne une dernière fois.

- Bonne nuit Princesse.

Et je m’évanouis, montant les escaliers, emportant la dernière source de lumière une fois la porte lourdement fermée, verrouillée.
Levant les yeux vers la tribune, je vois toujours ma sœur, me fixant d’un air taquin, pour moi, la nuit n’est pas encore fini, mais nul doute qu’elle sera bien plus agréable que celle de Katalina… Un bon bain chaud et bien d’autres plaisirs m’appellent en un regard, celui de ma sœur. Allons croquer la récompense de tous ces efforts !


-Jour Deux-


La nuit aura été courte et très agité, ma sœur m’avait agréablement puni de ma longue absence, mais je n’ai pas de raison de me plaindre, n’est ce pas ? La matinée se passe, je raconte à ma sœur les évènements, elle me parle des derniers potins, des rumeurs et de ce qui s’est passé, bien que mon attention soit sur ma première séance avec mon hôte.
Je prends un sac contenant mon matériel de torture, une torche et je déverrouille la porte, la refermant derrière moi avant de descendre. Une fois dans la pièce, je pose mon sac, allume la seconde torche avant de replacer la première et je la regarde.

La nuit a été dure, j’en suis certain, la plus éprouvante mais non pas la dernière… Je ne la jauge pas encore, je veux d’abord l’entendre.


- Bonjour princesse… Comment s’est passée ta nuit ?
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeSam 9 Mai 2009 - 14:00

Surprenant le regard gourmand et ô combien amusée de la drow, Katalina ne sut comment réagir. La serviette lui rendait une bonne partie de son intimité, et la pudeur était sauve, mais se faire détailler ainsi ne finirait jamais de la déranger. Elle ne trouva pas le courage de le soutenir plus longtemps et finit par baisser la tête, soumise, attendant qu’on lui indique la marche à suivre. Elle avait fait son choix, celui de courber l’échine le temps de prendre ses marques, et aviser ensuite. Elle ne savait pas vraiment comment elle pourrait marquer sa « rébellion », et elle espérait qu’elle en aurait encore l’occasion le moment venu, mais en attendant elle ne voulait pas donner trop de prétextes à ses nouveaux maîtres de sévir. C’est donc docilement qu’elle s’approcha de la tenue qu’on avait mit à sa disposition. Avant de lâcher la serviette, elle ne put retenir un coup d’œil hésitant en direction de la drow, mais se fut pour se rendre compte que cette dernière venait de quitter la pièce. Elle n’hésita qu’une seconde avant de s’approcher furtivement de la porte, vêtements en main, et d’y coller son oreille, dans l’espoir de surprendre un bruit, une conversation, un détail qui l’aiderait à comprendre ce qu’on lui voulait.

- Ta poupée est propre, mon frère.

Cette simple phrase, prononcée l’air de rien, glaça Katalina et elle entreprit dès lors de s’habiller aussi rapidement que possible, tout en s’éloignant du lieu de son forfait. « Nhil » n’allait pas tarder à venir la chercher, et elle ne voulait pas s’attirer ses foudres, pas déjà. Ne se posant donc pas plus de question, elle enfila la robe, et grimaça quand le tissu rêche vint frotter contre sa peau, surtout au niveau de son bas ventre où la peau rougie, déjà bien irritée, ne demandait qu’une excuse pour faire payer à la noble le mauvais traitement qu’elle lui avait infligé. Retenant un gémissement malheureux, elle tenta ensuite d’arranger ses cheveux comme elle le pouvait, dégageant ses yeux, les débarrassant du peu d’eau qu’ils avaient gardé et les rejetant derrière ses oreilles. Elle sursauta quand elle entendit son bourreau entrer, mais se fut le seul signe de peur évident qu’elle laissa paraître. Elle se tourna lentement vers lui, posa son regard son visage et resta immobile.

Il s’approcha, lui indiquant la suite des événements. Ainsi, elle allait découvrir sa nouvelle chambre. Se doutant qu’une telle découverte ne la ravirait pas, elle se contraignit tout de même à ne pas le montrer. Rester impassible était certes dur, mais c’était pour le moment sa seule arme contre le monstre qui lui faisait face. Quand il tendit la main pour s’emparer de son poignet, elle ne protesta pas, n’eut aucune réaction, se contentant de l’observer. Cette façade d’assurance ne résista pas à la légère mais douloureuse torsion qu’il lui appliqua, volontairement ou non, quand il remonta le bras pour la forcer à le suivre. Elle ne put qu’étouffer partiellement le gémissement qui s’échappa de ses lèvres, se maudissant de sa faiblesse qui devait le réjouir. Elle ne put que lui emboîter le pas, légèrement courbée afin de soulager son poignet, évitant de regarder la sœur et son probable regard amusé. Descendre les escaliers fut difficile, elle était épuisée, elle sentait ses jambes flageoler et n’avait qu’une envie : se laisser tomber à genoux, s’écrouler et s’endormir. Sauf que, bien sur, ce serait une nouvelle défaite, elle s’échina donc au contraire.

La deuxième volée d’escalier était bien plus dangereuse. Irrégulière, glissante par endroit, mal éclairée, elle faillit à un moment glisser en avant, surprise par une marche plus courte que ce qu’elle avait escompté. Elle parvint à éviter le désastre au prix d’une violente douleur à la cheville gauche, autant grâce à l’aide du mur qu’en s’appuyant sur le bras d’un drow qui ne sembla même pas s’en rendre compte. Boitant péniblement, elle soupira de soulagement quand elle vit la lumière tremblotante de torches mettre fin aux ténèbres, et s’en voulu aussitôt. Il n’y avait pas matière à se réjouir, car son voyage venait de prendre fin, le vrai cauchemar pouvait désormais commencer sans que rien ne retienne son tortionnaire passionné. Elle venait de pénétrer dans sa « nouvelle chambre ». Petite et circulaire, Katalina avait du mal à la qualifier de pièce. La chaleur légèrement étouffante qui y régnait l’aida par ailleurs à se réjouir de sa très légère tenue, une bien maigre consolation mais elle sentait que sa vie serait bientôt faite d’horreur indescriptible et de petits bonheurs simples distribués au compte goutte, peut être pour l’aider à tenir le coup ; un esclave sans volonté ne devait pas pousser assez de cris aux goûts de ses ravisseurs.

Mais le pire ne résidait pas dans ces menus détails, non… Le pire restait les horrible bras métalliques qui, elle le savait, l’emprisonneraient bientôt. Les horribles chaînes semblaient la narguer, à être ainsi affalées au sol. De véritables serpents prêts à se ruer sur leur victime, à l’enlacer pour ne plus jamais la relâcher. Déglutissant avec peine, la jeune esclave tourna son regard vers son maître.

- Non… Pas ça, par pitié…

De nouveau, ses paroles semblèrent tomber dans l’oreille d’un sourd. Se retrouvant violemment projetée contre le mur, elle ne chercha même pas à retenir un cri douloureux, ni même à amortir sa chute sur la pierre froide. « Nhil » ne perdit pas de temps, et elle se retrouva bientôt enchaînée au mur, sans plus aucun espoir de s’échapper. Les larmes coulèrent librement de ses yeux rougis le long de ses joues, et Katalina ne fit rien pour se contenir, pas cette fois. A quoi bon ? Elle n’aspirait plus qu’à sombrer, qu’à se glisser dans les bras de l’inconscience pour oublier les serres métalliques qui l’entravaient désormais. Quand il l’attrapa par les cheveux pour l’obliger à relever la tête, elle ne put que s’exécuter, sans émettre toute fois le moindre son. Même quand elle sentit le métal froid se refermer sur sa gorge, même quand elle entendit le déclic de son nouveau collier annonçant sa mise en place définitive, elle ne trouva pas la force de réagir. Elle avait froid, elle avait faim, elle avait soif, mais plus que tout elle se sentait petit à petit sombrer. Quand finalement il la lâcha, elle s’affala au sol, secouée d’aléatoires sanglots convulsifs.

Elle ne l’entendit pas se moquer d’elle, elle avait l’impression d’être dans une bulle, hors d’atteinte. Elle ne sentait plus rien, sinon que son corps entier semblait comme ankylosé. Elle remarqua à peine l’arrivée de son repas, ne fit pas attention aux aromes qui s’échappaient des plats garnis et nombreux. Même si elle l’avait voulu, elle n’aurait pas pu se traîner jusqu’à eux, et aurait surement régurgité ce qu’elle aurait tenté d’avaler. La seule chose qu’elle parvint à faire, se fut relever la tête et l’observer quitter la pièce, tandis que les ténèbres la prenaient lentement dans leurs bras anesthésiants. Sa tête retomba lourdement sur ses bras croisés, et elle sombra, sans même avoir trouvé le courage de se traîner jusqu’à la couche.

*
* *


Le monde était rouge et noir, aucune autre couleur n’avait sa place. Katalina chevauchait tranquillement, heureuse et paisible. A ses côtés, Merwyn lui souriait tendrement, riant d’une de ses rébellions orales. Levant la tête, la jeune femme épanouit observa le soleil couleur sang avant de reporter son regard vers le jeune homme, mais ne le trouva plus… Où était-il ? Et d’ailleurs, n’était-elle pas à cheval ? Oubliant ces détails sans importances, elle commença à courir, la forêt ayant perdu son aspect accueillant pour devenir menaçante. Le soleil céda sa place à lune, elle aussi teintée de sang, et une brume malsaine sembla s’échapper des racines mêmes des arbres. Elle contourna un vieux chêne, et heurta violemment un obstacle. Incapable de se retenir, elle se sentit tomber en arrière et ne put que tendre ses bras afin d’amortir la chute. Levant le regard, elle ne put retenir un cri quand elle comprit ce qu’elle avait percuté… Pendu à une branche, le corps de Reldas s’agitait misérablement. Encore vivant, il entait encore d’échapper à la terrible sentence. Se relevant aussi vite qu’elle le pouvait, elle tenta de supporter une partie du poids de son garde du corps, dans l’espoir que celui-ci puisse s’accrocher à la corde. Ployant sous l’effort, elle ferma les yeux…

Elle ne put retenir un nouveau cri quand elle se rendit compte que du sang coulait doucement sur ses cheveux et le long de son dos. Se laissant tomber au sol, elle releva les yeux vers Reldas et perdit toute couleur. Le blanc s’ajouta au rouge et au noir, alors que Katalina se rendait compte du pitoyable état dans lequel se trouvait son protecteur. Il ne bougeait plus, non, il était mort et bien mort. On avait l’impression qu’il avait été piétiné sans pitié, même si de profondes entailles ne pouvaient être que causées par une lame. Reculant d’abord avec peine, elle parvint ensuite à se remettre debout et ne chercha plus à réaliser l’impossible. Reldas était mort, et elle devait fuir.

Elle courut comme si sa vie en dépendait, et à dire vrai, ce n’était peut être pas une métaphore vide de sens. Sa course s’arrêta finalement quand elle se prit les pieds dans une racine noueuse qui dépassait du sol. Gémissant faiblement, elle se recroquevilla tandis que sa cheville gauche lui semblait en feu. Elle tenta bien de la masser, mais pour une raison inconnue, ses membres ne voulurent pas lui obéirent. Surprise et paniquée, elle observa ses mains et se rendit compte que des serpents s’étaient enroulés autour de ses poignets. Glacée jusqu’au sang, incapable de se débattre de peur de se faire mordre, elle pencha lentement sa tête pour observer ses chevilles… Confirmant ainsi ses craintes. De nouveau, elle ferma ses yeux, et un son strident s’échappa de ses lèvres, sans que cela ne semble déranger les reptiles outre mesure. Un sifflement juste derrière son oreille la fit se taire et elle ouvrit de grands yeux horrifiés.

Là, juste en face d’elle, la tête plate d’un cobra la fixait passivement. Ses yeux, elle les connaissait et elle les craignaient, elle aurait voulu les crever mais ne savait pas si, l’occasion se présentant, elle en aurait trouvé le courage. Elle se rendit compte alors que le dit cobra s’était installé autour de son cou et l’enserrait doucement. Elle hoqueta, tenta de porter ses mains à sa gorge mais n’y parvint pas, les reptiles devenus assez lourds pour l’entraver. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son ne s’en échappa. Sifflant une nouvelle fois, moqueur, le cobra se décala légèrement, la laissant voir l’horrible spectacle qui se jouait à quelques mètres d’elle. Pradias tentait de libérer une petite poupée en bois accrochée à un arbre, tandis qu’une sombre silhouette s’approchait lentement mais surement de son dos. Katalina voulut lui hurler de se retourner, mais elle avait déjà du mal à respirer… Des tâches noires jouaient devant ses yeux, et elle lança un regard paniqué à son étrangleur. Nouveau sifflement, et elle eut à peine le temps de voir la gorge de Pradias, tranchée, repeindre de pourpre le pauvre jouet qu’il tentait vainement de libérer. Ensuite, elle perdit connaissance, persuadée d’avoir entendu le rire réjouit de Merwyn, ce rire qu’elle aimait tant mais qui lui paraissait déplacé dans cette situation tragique.


*
* *


Pendant quelques secondes qui parurent durer des heures à la pauvre esclave au sommeil agitée, Katalina se crut aveugle. Comment expliquer sinon qu’il fasse aussi sombre alors qu’elle avait les yeux grands ouverts ? Le cœur battant la chamade, recroquevillée contre le mur, les mains crispées sur son bracelet de métal et la gorge douloureuse, elle comprit alors que les horribles scènes auxquelles elle avait été soumise n’avaient été que d’horribles cauchemars. Merwyn ne s’était pas réjoui de son sort, et elle n’était pas morte étranglée. Trempée de sueur, elle attendit que son rythme cardiaque revienne à la normale avant de bouger. Elle était encore fatiguée, mais elle comprit ce qui l’avait tiré de son sommeil. Ce n’était pas les cauchemars, non, c’était la faim dévorante qui la tiraillait. Se rappelant de la présence d’un repas dans la pièce, elle tenta de se souvenir approximativement de sa position.

Se levant péniblement, elle se dirigea très lentement, tâtonnant du bout du pied avant de faire un pas. Elle finit par le trouver et se laissa tomber à genoux, manquant de s’étrangler à cause du collier. Tirant comme elle le pouvait le premier plat qu’elle attrapa jusqu’à elle, elle le huma quelques secondes avant de se jeter littéralement dessus, ne pouvant plus se retenir. Si la nourriture était empoisonnée, et bien, elle subirait les conséquences de sa mortalité, de ce besoin qu’avait le vivant de manger, mais elle n’avait ni le courage ni la volonté de se laisser mourir de faim. Le fait que la nourriture ait refroidi ne la dérangea pas, et quand elle se sentit rassasier, elle ne s’arrêta pas. Pour ce qu’elle en savait, c’était peut être son dernier vrai repas…

Finalement, elle abandonna le reste des victuailles où elles se trouvaient, retourna se recroqueviller contre le mur, et remarqua la présence de la couche. Se massant péniblement sa nuque douloureuse, elle regretta de ne pas avoir fait attention à ce détail plus rapidement, et s’y affala. Rapidement, très rapidement, le sommeil la reprit, mais un sommeil sans rêve, et plus… reposant.

*
* *


La cruelle lumière des torches la tira de son sommeil, la ramenant par la même occasion à la cruelle réalité. Elle tenta tant bien que mal de se cacher les yeux, se recroquevillant sur elle-même sans pour autant faire un geste pour se lever. Le faible gémissement qui s’échappa de sa gorge lui rappela combien elle avait du crier à cause de ses cauchemars. « Nhil » était là, elle le savait, n’avait pas besoin d’affronter la cruelle morsure de la lumière pour s’en assurer. Après tout, qui d’autre pouvait se montrer aussi brutale ? Elle n’avait aucun moyen d’en être sure, mais elle aurait été prête à parier que sa sœur l’aurait réveillée avant d’éclairer sa prison, peut être aurait-elle joué un instant avec son corps inerte… Elle ne savait pas ce qui était le pire.

Ainsi, elle n’était plus sa « petite chose » mais une « princesse. Clignant doucement des yeux dans l’espoir de les voir s’habituer plus rapidement à la nouvelle luminosité, elle tenta d’apercevoir son bourreau.

- …

Surement pas la réponse qu’il attendait, mais la seule qu’il aurait. Déjà parce qu’elle ne savait pas quoi répondre, et ensuite parce qu’elle ne voulait pas s’humilier dès le réveil. Il s’en chargerait très bien pour elle, elle lui faisait confiance sur ce point.
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Ranaghar Medel'hel
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeSam 9 Mai 2009 - 17:14

Aucune réponse ? Rien de bien surprenant, mais son attitude m’éclaire plus que les mots qu’elle aurait pu prononcer. Où es tu, Katalina Noblegriffon, toi la redoutable négociante humaine ? Moi qui pensais t’avoir capturé, je me retrouve en fait avec une pauvre petite pleureuse sans cette force de caractère qui fait sans doute ta réputation, sans cette forte tête que j’aurais pris plaisir à briser de jour en jour, mais tu as déjà renoncé à m’affronter, tu me déçois.

Je l’oublie un instant, attrapant les restes de son repas que je pose sur la table, à côté de mes affaires et de ma position, j’examine le corps de ma petite chose. Un léger sourire amusé se dessine sur mes traits, de là où je suis, et dans sa position, j’aperçois brièvement son intimité. Ma sœur vraiment, je t’adore, tu m’aide à ta façon, tu l’as privé de pudeur sans que j’ai besoin de le faire, tu me connais vraiment bien. Il est temps que je me mette à jouer, cette journée marquera la fin de la préparation à la vie que j’ai imaginée pour elle, une vie d’esclave.

Ma voix est douce, une pointe d’amusement bien présente, mais au fond, aucune méchanceté… Mais cette seule intonation est une provocation, un coup porté contre elle. Elle a perdu ses repères, s’égare dans mon monde, celui que je lui dessine à chaque instant, mais mes variations, passant d’un monstre sans la moindre délicatesse.


- Et bien, Princesse, quelles sont ces manières ? Je suis certes honoré de découvrir ainsi la part la plus intime de ta belle anatomie, mais tout de même.

Sa réaction est immédiate, elle se redresse, s’adossant maladroitement au mur, ses gestes sont mécaniques, dévoilant à mes yeux les courbatures qui l’affectent, la nuit a dû être très inconfortable. Elle enroule ses genoux avec ses bras, dissimulant le fruit défendu que je n’aie qu’aperçu… Mais tu sais ma princesse, quoique tu fasses, je finirais bien par y gouter, et tes petites tentatives timides de me le rendre inaccessible seront vaine, comme tout ce que tu as pu entreprendre contre moi.

- C’est déjà mieux… C’est vraiment vicieux de ta part que de jouer la provocation, cherché à me faire céder à la tentation, voyons… Un jour, je finirais par te satisfaire sur cette voie puisque tu sembles tant le désirer.

Je m’approche d’elle, m’accroupit et passant ma main sous son menton, la force à me regarder avant de l’embrasser, bien que ce baiser ne fut pas partagé, j’y mets un désir, ce désir qui la dégoute, celui qu’elle rejettera mais finira par me concéder, qu’elle le veuille ou non. J’écarte mes lèvres, je lis sur son visage ce que j’aime à faire naître chez elle, et passant ma main sur sa joue, avec la douceur d’un amant, je me relève et me dirige vers la table.

Me voila face à mon outil préféré, celui qui a ôté la vie de tant de ces chiens d’humains que j’ai torturé. Je prends en main ce petit couteau à la lame si courte qu’on s’en demanderait si il était vraiment possible de faire du mal à quelqu’un… Mais cette lame était suffisante pour meurtrir la chair et laisser des sillons sanglants.
J’inspire profondément, demeurant dos à Katalina, contemplant cette lame avec tant d’intérêt qu’on pourrait me croire envouter par elle. C’est l’instant de ma libération, le moment de me libérer de ce que je cache, de ce que je m’évertue à dissimuler. Ma bête, ce monstre se nourrissant des peurs mais surtout de la douleur qu’il fait naître…

Je finis par revenir à elle, attrapant également une bourse que je glisse dans ma poche, sans que ma folie ne soit visible, il est né une nouvelle étincelle dans mon regard, un désir, celui de mon monstre. Je m’accroupis à nouveau devant elle, passant ma lame sur sa joue, sans profondeur elle ne laisserait pas de trace, mais un maigre filet de sang s’écoule, sur sa peau et sur le couteau. Je me recule à nouveau, léchant la lame, absorbant ce sang, celui de ma proie, de celle que j’ai traqué, allant jusqu’à l’autre bout du continent pour elle.
Il est délicieux, les premières gouttes d’une noble humaine… Mais les cris que je lui arracherais, le plaisir que je prends et prendrais encore à briser cette volonté qui avait déjà plié serait un trésor bien plus grand que la satisfaction de ma victoire sur cette humaine.


- Allez ma chérie, il est temps de terminer ta préparation à une nouvelle vie… Si tu ne veux pas trop souffrir, je te conseille de rester bien sage.

Nul autorité, juste un doux conseil, un avertissement pour lui éviter plus de douleur que je vais lui en donner maintenant… Car que serait un esclave qui ne serait pas marqué par son maître ?
Je m’approche d’elle et d’une main, la saisit au cou et la relève de force et la maintient ainsi, la lame du couteau maladroitement posé contre la gorge. De l’autre main, je passe sur une première épaule, faisant glisser le tissu jusqu’au coude, laissant apparaître la poitrine de ma petite poupée. J’échange la position des mains et fait de même pour l’autre épaule, dégageant pleinement sa poitrine, de beaux fruits quoique moins appétissant que ceux de ma sœur, mais ils sont agréable à l’œil.

Avant d’y faire quoique ce soit, je lui caresse la poitrine avec douceur, délicatesse, profitant de ce que je découvre de cette noble si réservée, même si j’en aurais encore l’occasion plus tard, ce premier contact est agréable, changeant de ma sœur. Je ne peux m’empêcher de la regarder avec cette douceur qui lui déplait, mais franche, jetant un œil à ce visage malheureusement marqué par un petit filet de sang, et ce regard aussi beau que le reste… Je ne suis pas tombé sur une de ces humaines laide à en vomir, c’est même un très joli spécimen, mais ce n’est que maintenant que j’y fais attention.


- Tu es vraiment jolie, Katalina… Dommage que tu sois humaine, j’aurais autrement fait bien plus pour te faire mienne, sans avoir à te soumettre. Un si joli visage, un corps si agréable gâché par cette humanité… C’est vraiment triste.

Je reprends un air plus sérieux, fermé et me saisit du couteau, la tenant toujours par la gorge, je trace entre ses seins, sans trop de profondeur un N d’où coule rapidement des filets de sang. J’ignore ses cris de rage autant que de protestation, je la maintiens toujours fermement malgré ses gigotements, accusant les coups qu’elle me porte et passe ma langue sur sa peau si douce, profitant du même coup du contact de ces fruits contre mes joues, récupérant ce sang qui coule avant de l’embrasser de nouveau mettant un terme à ses cris qui ne sont plus que des grognements étouffés.
Si désirable, elle fait naître l’envie chez le monstre qui gronde… Plus qu’une victime, plus qu’une esclave, tu veux la posséder, la faire tienne ? Sois patient, ce moment viendra. Je prolonge ce baiser jusqu’à recevoir un coup à l’entrejambe, un coup me faisant me plier en deux, reculant hors de portée et étouffant un gémissement. Je reste un instant ainsi, regrettant mon assurance mais les désirs sont ce qu’ils sont, je ne peux qu’en vouloir à ces choses là.

Quand la douleur s’estompe, je lève le nez vers elle, la fixant avec amusement mais intérêt, aventurant parfois mes yeux quelques instants sur sa poitrine dénudée sur laquelle coule à nouveau un peu de sang.


- Tu es délicieuse Katalina… Si délicieuse. Si j’étais doué de compassion, je t’épargnerais presque… Dommage que les dieux m’aient conçu sans cela, n’est ce pas.
Vraiment ma chère, je vais avoir du mal à ne pas céder à ce que tu peux faire naître.


Je n’attendais maintenant qu’une chose d’elle… Qu’elle s’énerve, qu’elle cesse d’être cette pauvre et faible docile humaine, je voulais la voir réellement protester, se révolter et découvrir sa force de caractère… Je voulais voir ce dont elle était véritablement capable.
Ne me déçois pas ma chérie, s’il te plait.
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeSam 9 Mai 2009 - 20:21

Sans oser bouger, elle observa son bourreau, attentive au moindre de ses mouvements. Pourquoi donc restait-elle affalée ainsi, sans rien faire pour sauvegarder encore un peu de sa dignité ? Peut être parce qu’elle savait cette entreprise inutile, parce qu’elle craignait qu’il n’y ait justement plus rien à sauver. Peut être aussi parce que la nuit qu’elle venait de passer l’avait plus éprouvée que reposée. Car si la seconde partie avait été calme, la première l’avait littéralement épuisée et terrifiée. Il y avait une foule de raisons qui pouvaient expliquer son attitude, au final, et on aurait pu lui faire le grief de baisser les bras, d’abandonner tout espoir bien trop vie. Mais y avait-il vraiment de l’espoir ? Où qu’elle cherchait, Katalina n’en trouvait aucun. Elle était attachée à un mur du Puy d’Elda, loin de l’homme qu’elle aimait, devenue moins qu’une esclave, et elle savait que personne ne pouvait rien pour elle.

Fatiguée, elle laissa retomber sa tête sur ses bras menus et attendit la suite. « Nhil » aussi semble se désintéresser d’elle, laissant un goût amer dans la bouche de son esclave. Elle avait l’impression qu’il l’ignorait sciemment, que mettre de l’ordre dans la salle était un moyen comme un autre de lui laisser le temps d’imaginer ce qu’il pourrait lui faire. Elle était lasse de jouer son jeu, de se voir ainsi manipulée sans vergogne, mais n’avait pour le moment aucune carte à jouer pour renverser la situation, et ne voyait pas vraiment comment il aurait pu en être autrement. Et il ne la déçu pas, en un sens, quand il brisa le silence.

L’aurait-il giflée que sa réaction aurait été la même. Ainsi, il pouvait voir son intimité ? Elle avait presque oublié l’inconfortable tenue qu’elle abordait désormais, et surtout le manque flagrant de lingerie qui laissait tout un tas de possibilité malsaine à son tortionnaire. Rabattant ses jambes comme elle le pouvait dans l’espoir de cacher ce qui devait l’être aussi rapidement que possible, elle entreprit ensuite de s’adosser au mur. Rien que cette simple action fut pénible, son corps endolori ne demandant qu’à rester immobile et protestant vertueusement contre ce manque de compassion de sa maîtresse. Elle ramena ses jambes contre elle et passa ses bras autour, posa sa tête contre ses genoux, tout en faisant attention à ne pas se retrouver emmêler dans ses chaînes. Déglutissant péniblement, elle ne répondit pas aux vaines provocations du drow, se contentant de l’observer silencieusement. Même quand il s’approcha lentement, elle se força à ne rien laisser paraître.

Il s’accroupit et l’observa un instant, mais elle fuit son regard, loin d’être prête à une telle épreuve alors qu’elle venait à peine de se réveiller. Une main vint alors se saisir durement de son menton pour lui redresser la tête, la forçant ainsi à contempler ce qu’elle voulait fuir. Un instant durant lequel ils se jaugèrent, et puis sans qu’elle ne comprenne comment ni pourquoi, il se pencha et lui vola un baiser… Ou plutôt, il s’empara de ses lèvres et elle ne put que reculer vivement la tête, la heurtant durement au passage contre la pierre dure du mur. Elle laissa échapper un gémissement étouffé et en ressortit légèrement étourdie, mais pas au sens habituel du terme. Cette attaque sournoise mit fin à ses maigres résolutions et elle ne put que lui lancer un regard haineux alors qu’il lui caressait la joue. Il lui offrit ensuite un court répit en se relevant et en s’écartant, et la jeune noble soupira, soulagée. Après une courte hésitation, elle décida de rester immobile. Elle ne voyait pas ce qu’il faisait, à s’activer devant cette table, mais elle s’en moquait. Elle tâchait juste de ne pas laisser libre court à son esprit, de mater son imagination avant qu’elle ne lui montre ce qu’elle ne voulait absolument pas voir.

Quelque chose avait changé, la situation lui paraissait plus tendue. Et elle comprit que cette tension ne venait pas d’elle mais de « Nhil », quand il se retourna, un couteau ridiculement court à la main. Même si elle n’avait qu’une expérience très succinctes de ces outils, elle ne pensait en avoir déjà vu un semblable, même celui dont elle usait pour couper sa viande lui semblait plus impressionnant, tout en sachant qu’une telle « arme » pouvait ôter la vie d’un homme. Elle n’était pas devenue assez bête pour le sous-estimer, et se doutait bien qu’elle était désormais au point de non retour. Elle allait subir la pire abomination que les mortels avaient pu inventer. Elle allait être torturée.

Le pire était que cette séance n’avait aucun but précis. Elle n’était pas un soldat ennemi, capturé lors d’un raid, qu’il était urgent de faire parler. Elle était certes une noble influente, à sa façon, mais cela ne semblait pas l’intéressait. La seule référence qu’il faisait de son lien avec les hautes sphères était son nouveau surnom. Non, elle n’était juste qu’une esclave sur laquelle il allait déchaîner ses passions, une sorte d’instrument de travail, un simple objet qui s’userait et qu’il allait falloir, un jour, remplacer. Voilà pourquoi il s’était donné autant de mal… Pour une… table de travail. Triste vérité qui, une fois comprise, laissa Katalina hagard et inerte. A quoi bon se battre, quand il n’y avait rien à sauver ? Elle ferma les yeux, dans l’espoir de fuir cette réalité qui lui était devenu insupportable, attendant autant que redoutant la première blessure. Qu’il entame son jeu morbide, il n’attendait que ça, et ce depuis le début. Le métal froid courant sur sa joue mit fin à ses attentes, et la laissa légèrement déçue. C’est tout ce dont il était capable ? Lui infliger une piqure, la laisser sentir le sang couler doucement le long de sa plaie ? Relevant la tête, elle le fixa, légèrement méprisante. L’injustice de la situation la frappait de plein fouet, et elle en voulait en ce moment à la terre entière. A ce drow, qui l’avait arrachée à sa vie, à sa sœur complice, au Puy et à tout le reste. Sa prise de parole ne fit qu’augmenter encore d’un cran sa colère, mais elle ne lui laissa que son regard pour l’estimer.

- Je ne suis pas… votre chérie…

Vestige de ses talents, elle parvint à mimer une voix égale, sans variation, ne laissant rien paraître de ses émotions. Pour elle ne savait quelle raison, la légère coupure que lui avait infligé « Nhil » l’avait mis hors d’elle, et elle avait de plus en plus de mal à ne pas lui cracher littéralement à la figure. Il avait beau la dominer de toute sa hauteur, il avait beau avoir tué sous ses yeux plus d’une fois, elle rejetait tout en bloc et se concentrait sur cette haine qu’elle ne pouvait plus contenir. Nullement troublé, peut être même amusé ou intéressé, il s’approcha de nouveau et sa main la saisit au cou, au niveau du collier. Maigre consolation, il ne pourra ni l’étrangler ni la toucher à cette endroit. Elle découvrit rapidement le revers de la médaille quand elle sentit le cercle d’acier remonter jusqu’à son menton et y appliquer une désagréable pression. Se sentant suffoquer, elle s’aida de ses mains et du mur pour se relever, sans le quitter des yeux, protégée par ses sentiments violents contre la terreur qu’ils lui infligeaient d’habitude. Une fois sur ses jambes, elle eut le droit à une nouvelle surprise, quand la main se retira pour céder sa place à la lame courte et glacée du couteau.

Ainsi immobilisée - car toute haineuse qu’elle était, Katalina n’avait pas encore atteint le stade où mourir n’avait plus aucune importance - il entreprit de jouer avec elle, lui dénudant une épaule puis l’autre, dévoilant à ses yeux pervers sa poitrine dénudée. Il la salissait rien qu’avec ce contact visuel, et elle se tortilla légèrement dans l’espoir de lui cacher ce qu’il voulait faire sien. Il laissa alors une de ses mains traîner sur ses seins, s’attardant sur les morceaux de chairs bruns avec un désir bien visible. L’idée de pouvoir déclencher de telles envies chez ce monstre la dégoutaient. Les regards s’accrochent et une fois de plus, elle ne détourne pas le regard, dévoilant à travers ses iris l’étendu de sa haine. Ainsi, elle était « jolie » ?

Et puis, « Nhil » passa à l’acte. Le fil de l’arme quitta sa gorge, de nouveau remplacer par une main, et sa pointe vint tracer ses rougeoyants sillons sur sa chair tendre et dénudée. Elle ne sentit plus qu’elle ne vit le « N » de la honte se dessiner lentement entre ses seins, alors qu’elle laissait libre court à sa rage, lui martelant comme elle pouvait les épaules, tentant en vain de le repousser. Elle le vit se pencher et sentit sa langue prendre possession de ses plaies, suivre les traces pour récolter son sang. Cette sensation, horrible, désagréable, avilissante et répugnante, lui fit perdre toute notion du réel. Des cris haineux s’échappent de sa gorge, cris bientôt réduits à l’état de grognements animaux quand la langue quitte sa vallée pour reprendre possession de ses lèvres. Elle sent la langue haïe tenter de se frayer un chemin, et, au même moment, son propre genou buter contre quelque chose.

Le gémissement qui s’échappa de la bouche de son bourreau sonnait comme une hymne à la liberté pour Katalina, qui s’écroula au sol, épuisée mais victorieuse. De nouveau, elle manqua de s’étrangler, mais n’en releva pas moins un regard triomphal vers « Nhil », avant de cracher enfin son dégout à une cinquantaine de centimètres de lui. Plié en deux, tentant de reprendre sa respiration, il ne s’en rendit pas compte. La noble déchue se sentait transportée, comme si elle était invulnérable, hors de sa portée. Elle avait eu si peur, si mal, que voir désormais le monstre se courber à cause d’elle annihilait tout le reste. Peu importe ce qu’il lui ferait désormais, elle garderait cet épisode en mémoire et s’y agripperait. Délicieuse, elle l’était surement, mais pas pour lui, jamais.

- Retournez voir votre sœur, la prochaine fois que ce genre d’envie vous prend !

Se relevant d’un coup, elle tira sur ses chaînes, prise d’une frénésie qu’elle ne contrôlait plus. Bien entendu, elles ne cédèrent pas, mais elle ne s’arrêta pas toute suite. Sa poitrine en feu aurait pu lui arracher des gémissements plaintifs mais c'est à peine si elle y faisait attention. La digue était rompue, plus rien ne la retenait.

- Espèce de porc ! Vous n’êtes qu’un misérable ! Un être incapable de lutter contre ses pulsions les plus primaires ! Tari vous brûle, vous et votre race !
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Ranaghar Medel'hel
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeDim 10 Mai 2009 - 7:18

Ah, enfin ! Et bien, ça n’était pas trop tôt… Tu m’as fais languir Katalina, mais te voila, dévoilant ce caractère que je voulais te voir affirmer, cette force loin de la docilité, merci de ne pas m’avoir déçu ma chère. Je ne peux que sourire, amusé par tes insultes, par tes protestations… Que je suis satisfait, tu ne peux pas imaginer à quel point, un temps j’ai cru que ta seule force, c’était ton charme mais non, tu me ravis par ta rébellion.

Je remercie ces chaines d’être aussi solide, capable de contenir ta furie, j’ai finis par te faire céder finalement, tu es encore plus attirante quand tu montre et affirme ta résistance car enfin, tu n’es pas l’une de ces pauvres filles qui à la première difficulté s’écroule pour ne plus jamais se relever. Non, toi tu as subis, cachant cette agressivité de peur que je ne réagisse plus violement, mais ta docilité n’était qu’un masque, n’est ce pas ?

Mais il est temps de réagir, j’ai enfin obtenu ce que j’attendais de toi, je ne vais tout de même pas cracher dessus. Je veux te prendre à contre pied, je veux continuer de te troubler mais surtout te prouver que tout ceci était bel et bien voulu. Tu pense que je vais te faire souffrir pour cet acte, ces mots crachés à ma figure, ces coups portés ? Non non, pas tout de suite… D’abord, je veux m’amuser encore, et encore.

M’approchant de toi, sans pour autant te donner l’occasion de m’attraper je m’adresse à toi, l’air réjouit, soulagé.


- Et bien ! J’ai cru que tu ne te réveillerais jamais ma chérie. La docilité, l’obéissance ne te vont vraiment pas tu sais, tu es une femme de caractère, une femme puissante qui a su t’affirmer dans un milieu et dans un monde ou une femme n’a de pouvoir qu’au travers de son époux.
J’ai eu peur un temps, peur que tu ne sois qu’une de ces chiennes soumises jouant de leur charme pour se faire une place dans ce monde mais non, tu as su me rassurer, merci.


Katalina… Croyais tu que j’allais m’énerver, céder à la colère de voir ma poupée se soulever contre son propriétaire ? Bien sûr que non, tant et si bien que je ne vais même pas me justifier de tes accusations, je m’en contre fiche, ce qu’elle montre est la seule chose qui ait pu présenter de l’intérêt.

Mais je veux continuer de te provoquer et je profite d’un point important, les chaines sont tendues à leurs maximum alors je m’approche encore et te vole un nouveau baiser furtif avant de saisir tes poignets, te forçant à reculer sans t’offrir la moindre chance de lutter. On atteint le mur et immédiatement je passe tes poignets au dessus de ta tête, les maintenant là, hors de portée avec une seule main. Cette fois, prudent, je te force à écarter légèrement les jambes, glissant les miennes entre avant d’éviter un nouveau coup de genoux mal placé.

Tu te débats, enrage, venant même me cracher à la figure, mais rien n’y fait, ma prise est solide, tout autant que ma volonté. Ma main libre passe sur ton visage et immédiatement tu me mords alors je la retire. Tu es vraiment agressive, je te provoque donc tant d’effet ? Il est si plaisant de te voir dans cet état, tu as cessé d’être passive, tu veux aller contre moi, tu veux me pourrir l’existence, peut-être même me tuer, mais je vais t’apprendre une chose, tu as beau être forte, je le suis bien plus en mon domaine.

Ma main repasse sur la poitrine mais ne s’arrête pas là, continuant de descendre, tu t’agite alors d’avantage, tu as compris où elle se dirigeait et tu tentais de m’arrêter, gesticulant et forçant autant que tu pouvais pour me faire reculer mais rien n’y fait, le rapport des forces n’est pas en ta faveur et je finis par atteindre ton intimité, remontant la robe afin d’y accéder et sans plus atteindre j’y fais pénétrer un puis deux doigts, cherchant à stimuler des zones bien précise, celles qui provoqueront ton plaisir.
Ce n’est pas encore mes pulsions que j’assouvis, ce sont les tiennes, du moins je vais les créer… Faire naître cette excitation chez toi, celle qui te répugne tellement.

M’attelant à cette tâche, je te vois déjà subir les premiers effets de mon petit jeu mais je décide encore de te parler, gardant mes distances pour éviter que tu ne me mordes à nouveau par surprise.


- Ma petite chose… Je me demande qui de nous deux sera bientôt le moins capable de contrôler ses pulsions primaires…

J’ai tout mon temps, et sans doute plus d’énergie que tu n’en possède dans cette lutte. Je m’active dans ton intimité, cherchant toujours plus à te donner du plaisir par cette caresse, car aujourd’hui, c’est ce que je voulais… Plus que te voir céder à la colère, lire ta révolte et l’entendre, je voulais maintenant créer un désir, une envie physique, un besoin que je t’empêcherais s’assouvir.
Alors lutte ma belle, je saurais prolonger cet instant aussi longtemps que tu résisteras.
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeDim 10 Mai 2009 - 15:43

Si seulement Katalina avait eu un peu plus de temps pour se reposer, peut être aurait-elle pu rompre la poigne de son bourreau, mais même aidée par une colère qui annihilait tout le reste, elle ne parvenait qu’à se tortiller misérablement, tentant d’esquiver ses avances ignobles. Elle avait commis l’erreur de ne plus réfléchir, de tirer aussi fort qu’elle le pouvait sur ses chaines dans l’espoir insensé de les voir céder, et c’était ainsi privé elle-même de tout possibilité de fuite. Désormais plaquée à un mur irrégulier, les bras retenus en l’air par une main puissante qui ne voulait pas la lâcher, elle ne pouvait que subir ses assauts en rageant comme une animale. C’était à peine si elle comprenait ce qu’il pouvait lui dire, ne notant que sa voix amusée et son air réjoui, s’en servant pour alimenter sa haine et sa colère. Quand la main perfide passa à sa portée, elle n’hésita pas et enfonça aussi profondément que possible ses dents dans la chair haïe. Un goût étrange se répandit dans sa bouche et quand il retrouva l’usage de ses doigts, elle lui cracha son sang au visage.

- Je ne serais jamais à vous ! Vous comprenez ? JAMAIS !

Elle le savait très bien, elle lui donnait surement exactement ce qu’il voulait, mais elle ne contrôlait plus rien. Déjà en sueur à cause de la chaleur ambiante, s’agiter avec autant de violence n’arrangeait pas les choses, le tout devant surement ravir un être de son acabit alors qu’il laissait aller sa main sous sa robe, se saisissant d’un sein et le caressant doucement. Qu’il devait aimer sentir ses doigts glisser sur sa peau ! Cette attention ne fit qu’énerver encore un peu plus la jeune demoiselle, qui redoubla d’efforts pour se libérer. Mais que pouvait une jeune humaine contre un drow ? Car si Nhil n’abordait pas un physique aussi développé que certains de ses congénères, il n’en restait pas moins plus fort que la majorité des humains. Katalina, elle, était une noble et une négociante, et n’avait donc jamais eu l’occasion de fortifier son corps. En somme, un duel inégal entre une enfant et un soldat. Le pire restait encore de sentir ses jambes entre les siennes. Ainsi immobilisée, elle ne pouvait rien faire sinon tenter encore et toujours de le faire faiblir… Sans succès. « Nhil » continuait ses explorations, sans se préoccuper de la trace pourpre qu’il laissait sur son passage, jusqu’à finalement se perdre entre ses jambes. Sentir ses doigts fouiller ainsi son corps lui donna envie de vomir. Chaque mouvement qu’elle subissait la salissait et lui levait le cœur, nourrissant sa rage. Des larmes de dégout apparurent au coin de ses yeux alors que son corps commençait à subir les contrecoups de ses révoltes. Ses bras et ses épaules la brûlaient, son dos s’écorchait contre la pierre nue et mal taillée et sa tête s’y cognait parfois, rendant plus laborieux chaque tentative.

Tout cela faisait d’ailleurs qu’elle n’arrivait encore à ressentir aucun plaisir à ses « caresses ». Tout son corps criait le martyre et le feu qui aurait pu l’étreindre alors n’était pas suffisant pour tout lui faire oublier. Pour autant, il lui arrivait par moment de se cabrer malgré elle alors qu’il repoussait toujours un peu plus les frontières de son intimité. Et à chaque fois, elle grognait, non pas de plaisir mais de douleur et de dégout mêlés. Et, pour combler le tout, il y avait autre chose qui commençait à faire son apparition. L’esclave commençait à paniquer, sentant le viol approcher, et ses tentatives devenaient de moins en moins pertinentes, de plus en plus inutilles. Une ou deux fois elle tenta d’approcher sa tête, mais à chaque fois il s’éloignait, se mettant hors de sa portée. Comme il l’avait lui-même dit, il avait tout son temps. Elle par contre…

- Espèce de… proc… Etalon en… rut…

Ses solutions se faisaient de plus en plus rares à mesure que le temps passait. Elle n’allait pas pouvoir tenir éternellement, bientôt ses membres allaient s’immobiliser, un à un, à mesure que la fatigue se ferait de plus en plus importante. Et à la fin, elle serait obligée de subir ce que son bourreau lui infliger, de ressentir ces sensations paradoxales et écœurantes, de sentir son corps jouir de caresses dont elle ne voulait pas, hors de tout contrôle. Elle ne savait pas si elle survivrait à pareil abomination, pas indemne, en tout cas. Un nouveau gémissement, qu’elle ne put étouffer, s’échappa de sa gorge. Gêné par ses mouvements imprévisibles, « Nhil » venait de lui faire mal, ses ongles griffant malgré eux sa chair intime. Son souffle rauque et saccadé trahissait son état de fatigue avancé, et ses mouvements se faisaient moins virulents et de plus en plus espacés. Elle avait beau lutter, s’exhorter à ne pas se laisser faire, tout devenait plus difficile. Comment pouvait-on faire subir une telle chose à quelqu’un ? Le feu qui d’ordinaire aurait du l’enivrait était en train de la détruire. Son corps commençait à se mouvoir au rythme des va-et-vient, dans l’espoir de fuir les intrus qui se jouaient d’elle. Aucun plaisir ne viendrait de ces attouchements, juste du dégout, de la haine et de la peur. Le cœur battant à toute allure, trempée de sueur, le dos en sang, la respiration rauque et les larmes aux yeux, Katalina devait faire peine à voir, sauf bien sur pour un drow en quête de jouissance personnelle et de domination.

Une dizaine de secondes durant, elle ne put plus que subir les assauts de son tortionnaire. Mais quand elle sentit son corps vibrer malgré elle, elle fit une dernière tentative. Lui-même éprouvé par la furie qu’était devenue un temps son esclave, il avait très légèrement desserré sa prise sur ses bras, gêné peut être par la sueur qui rendait la peau glissante. Katalina en profita. Repliant une jambe, elle poussa de toutes ses forces sur le mur, et il ne put contenir ce nouvel assaut à temps. Avant qu’il n’ait le temps de réagir, les dents de la belle se refermaient sur son épaule, aux limites de son cou, et s’y enfonçaient aussi profondément que possible. Qu’aurait pensé Merwyn, s’il avait vu sa belle ainsi ? Aurait-il été effrayé de la voir ainsi mordre à pleine dent la chair d’un drow ? Horrifié de la trouver dans un état aussi pitoyable ? Haineux face au responsable ? Surement un peu de tout ça, et plus encore.

Le cri qui chanta à ses oreilles termina de la couper du reste du monde. Elle ne sentait plus rien, juste le sang qui s’échappait de la morsure. Dans une bulle de silence, elle serra et serra encore, usant des dernières forces qu’il lui restait. Et puis, d’un coup, une violente douleur explosa au sein de sa gorge, et elle hoqueta, relâchant prise et avalant au passage un peu de liquide vital. Saisissant cette occasion, « Nhil » repoussa son esclave contre le mur, et cette dernière ne put rien faire, totalement vidée par sa dernière action. Elle s’écrasa au sol, ayant juste le temps de protéger sa tête avec ses bras, et ne bougea plus, hoquetant et toussant, arrivant à peine à respirer. De ses yeux hagards et cachés par sa chevelure en sueur s’échappaient des larmes de douleur, de honte, de dégout, de fatigue.

Et pourtant, elle le savait, le courage ne faisait que commencer.
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Ranaghar Medel'hel
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeDim 10 Mai 2009 - 19:21

La situation n’évolue pas comme je le veux, je me suis laissé surprendre par deux fois et elle m’a fait regretter amèrement ces inattentions mais surtout de l’avoir sous estimer dans cette rage que j’ai volontairement provoqué chez elle. Une main et une épaule mordues, endolories par ces dents qui se sont enfoncées, allant jusqu’au sang pour parvenir à un résultat, je dois m’arrêter là, et lui faire comprendre que ce genre de choses trouvera une réplique bien plus douloureuse pour elle.

Avant de partir, je dois faire une toute dernière chose, une première partie à cette correction qu’elle méritait, mais surtout, achever d’apposer ma marque sur cette nouvelle propriété. Dans une main, je sors de ma poche la bourse de tout à l’heure et l’ouvre avant de m’approcher d’elle, je l’attrape par les cheveux, la forçant à relever la tête, à se redresser, à genoux devant moi. Sans même y porter plus d’attention, je m’empresse de déverser sur sa poitrine, et surtout à l’endroit où j’ai gravé dans la peau, le contenu de la bourse, du sel… Juste du sel. Je m’écarte rapidement alors qu’elle hurle de cette brûlure qui la frappe à la poitrine, voila l’effet de ce petit ingrédient sur une plaie ouverte, mais bien au-delà de cette brûlure, cette marque ne disparaitra jamais… Elle était condamnée à porter cette marque de la honte, celle qui signifie qu’un jour, elle m’a appartenu, qu’elle a été ma chose, mon esclave.

Sans prendre en considération ses cris, j’étais une première torche et m’empare de la seconde avant de me diriger vers les escaliers. Je lui dis froidement, lui apprenant la suite des évènements.


- Je vais te laisser du temps pour réfléchir à ce que tu viens de m’infliger… Quand je reviendrais, je te demanderais le fruit de ta réflexion. A plus tard, Katalina.

Je remonte, emportant comme la veille la seule source de lumière de ma prisonnière et referme ensuite la lourde porte que je verrouille. Elle allait comprendre que même les révoltes que je provoquais ont des limites qu’il ne faut pas dépasser. J’attendais un minimum de respect mais cette chienne enragée avait décidé de faire la sauvage, et bien soit, elle aura le loisir de repenser à tout ça pendant le temps où je ne viendrais plus la voir.

Ma sœur découvre mon état et fond vers moi, jetant un œil à mes blessures. Sans être inquiète, me sachant assez solide pour ne pas vaciller pour deux morsures, elle est plutôt curieuse et surprise de constater ce qu’avait fait la poupée si docile qu’elle avait découverte lors du bain.


- Nhil… Que lui as-tu fait pour qu’elle en vienne à cela ?

- Je l’ai fais sortir de ses gongs… De façon à ce qu’elle me montre son véritable caractère… Je n’avais pas prévu qu’elle serait aussi sauvage, cette noble.

- Mon pauvre frère… Allez viens avec moi, on va s’occuper de ses blessures.

Elle me prit par la main indemne et m’entraina avec elle jusque dans la salle d’eau où se trouvait tout le nécessaire pour nettoyer et bander ces morsures. Elle prit grand soin de tout couvrir et nous avons comme souvent à sa demande, prolongé notre séjour dans la salle d’eau.

La journée passe et j’interdis qu’on apporte le moindre repas, la moindre goutte d’eau à Katalina, elle ne recevra pas non plus de visite, je veux la punir et qu’elle puisse n’avoir aucun élément pour la sortir de la réflexion que je lui ai proposé. Elle a usé ses dernières forces dans cette bataille, pour me tenir tête et me faire reculer en oubliant que j’avais l’avantage, la maitrise. Deux jours sans repas, sans eau et dans une obscurité totale affecteront lourdement ses forces déjà minces et quand je reviendrais, je n’aurais plus en face de moi que les restes d’une forte tête.

Le second jour de sa détention s’achève sur cette note, ce plan pour briser son physique dans un premier temps, affecté son moral… Dans deux jours, j’abattrais une à une ses dernières défenses et elle ne pourra plus se révolter.


-Jour Trois-


Comme prévu, je ne rends pas visite à Katalina, ne permet aucun repas… Il n’y a pas grand-chose à en dire, c’était une journée normale où je me suis remis au courant des dernières nouvelles, je dois prévoir des rencontres dans le cadre de futurs coups.
La section des assassins et espions, le Dothka semble s’animer à nouveau et je vais devoir aller à la rencontre du Barra si possible, dans l’absolu, les Veldruk en activité suffiront amplement à satisfaire ma curiosité.

Je note les noms des personnes en question… J’irais leur rendre visite en temps voulu.
Je règle les affaires courante, profite de la compagnie de ma sœur mais surtout, je me plais à imaginer la pauvre petite poupée enfermée dans le noir… Ses pleurs face à une faiblesse physique, son appétit, son besoin d’eau et de cette chaleur qui se fera que plus oppressante…

Je veux être demain, afin de connaître sa réponse, savoir ce que sa réflexion aura donné.


-Jour Quatre-

L’obscurité s’était depuis longtemps installée dans la chambre de Katalina, et la porte finie par s’ouvrir, laissant pénétrer au pied des escaliers. Mes pas se font entendre, la lueur tremblante de la torche que je porte finisse par éclairer légèrement la pièce, jusqu’à ce que j’allume le seconde, replace dans son socle la première dans une habitude mécanique, sans faire attention à l’occupante.

Je remonte quelques minutes, je veux aller chercher un bon plat, de l’eau en quantité que je vais lui apporter. Je redescends, la bonne odeur d’un délicieux repas ne peut qu’arriver à ses narines, la faisant saliver, elle qui doit vraiment avoir faim. Je le dépose sur la table le temps d’aller refermer la porte. Et me revoilà devant elle, une cuisse de poulet dans une main que j’ai été cherché et je m’approche d’elle, lui passant sous le nez avant de m’éloigner, reculant hors de portée des chaines.


- Katalina… Comment te sens-tu aujourd’hui ?

Je me veux doux, curieux et attentif alors que j’arrache un bout de peau que j’avale sous ses yeux.

- Vraiment délicieux ce poulet, tu en veux ?
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeDim 10 Mai 2009 - 22:05

Katalina n’était plus que douleurs… Douleurs au dos, à la mâchoire, aux bras… Les seuls points vraiment positifs étaient qu’elle était « libre » et que plus aucun feu désagréable ne venait lui brûler le bas ventre. La respiration haletante et sifflante, à cause du collier de métal qui l’empêchait de respirer, elle n’arrivait même pas à relever la tête vers « Nhil », attendant simplement que vienne la punition qui mettrait surement un terme à ses révoltes. Ses poings se crispaient et se décrispaient à chaque sanglot qui s’échappait de sa gorge en feu. Quand une main vint se saisir de ses cheveux, elle ne put que couiner pitoyablement. Le drow la forçait à se relever alors qu’elle en avait à peine la force, impitoyable. Ses doigts vinrent entourer le poignet sans cœur, tentant d’y trouver un appui, et elle se retrouva rapidement à genoux, tremblante et en larme.

Le hurlement qu’elle ne chercha même pas à retenir vrilla ses tympans et surement ceux de l’infâme bourreau. Se recroquevillant convulsivement, elle abandonna une touffe de cheveux dans la poigne de « Nhil » qui n’eut pas le reflexe de la lâcher assez tôt. Alors qu’elle retrouvait une position fœtale, l’immonde poudre blanche attaquait ses plaies, gravant à jamais dans sa chair la marque de son esclavagiste. Elle avait l’impression qu’on avait imposé une torche sur sa peau et qu’on refusait de l’enlever, quoi qu’elle fasse. Elle ne se rendit même pas compte qu’il la laissait seule, ne comprit même pas le sens de sa question et ne remarqua pas non plus qu’il l’avait plongée dans l’obscurité. Après tout, comment aurait-elle pu, alors qu’elle hurlait sans pouvoir s’arrêter, et que ses yeux s’étaient fermés à l’instant où le sel l’avait effleurée. Le monde n’existait plus, n’avait plus d’importance, seule restait la souffrance, transcendante et sans merci. Combien de temps fut-elle la proie de ces odieux tourments ? Combien de temps avant que le sel finisse par finalement la laisser en paix ? Impossible à dire avec précision, car très vite elle n’eut plus la force de crier, ne pouvant qu’émettre des sons étouffés par intermittence. Mais elle ne put sombrer dans l’inconscience bien heureuse que quand sa poitrine cessa de la tourmenter…

Et puis, quand elle revint à elle, le temps n’avait plus aucun sens. Sans savoir vraiment pourquoi, elle se força à s’étendre de tout son long. Ankylosés et courbatus, ses membres protestèrent vivement mais elle ne leur laissa aucun répit, jusqu’à ce qu’elle se retrouve allongée sur le dos. Elle remercia son bourreau de l’avoir privée un temps de la vue, elle ne pouvait pas voir le désastre qui se profilait sur sa poitrine, bien qu’elle puisse le sentir dès qu’elle faisait un mouvement trop brusque. L’injustice d’un tel acte la dépassait, elle n’imaginait même pas que l’on puisse marquer un être vivant de la sorte. D’esclave, elle n’avait que le nom : on ne la forçait pas à entretenir la maisonnée, ni même à effectuer elle ne savait quelle tâche dégradante. Non, on s’amusait juste sur elle, sur son corps et sur son esprit. Et elle savait qu’elle ne resisterait pas éternellement, la brûlure lancinante de sa poitrine le lui rappelait constamment. Elle était dans un état second, hébétée de fatigue, elle agissait sans vraiment en comprendre la raison. Se mettant lentement et péniblement à genoux, elle fouilla la pièce jusqu’à finalement retrouver sa couche. Sans se soucier de la douleur que cela allait déclencher, elle se laissa tomber dessus. La punition fut immédiate : elle sentit son corps imploser au niveau de sa poitrine, et perdit connaissance.

Blanc et noir se partageaient un paysage sans couleur ni passion. Observant autour d’elle, Katalina ne trouva que la pierre blanche à perte de vue. Elle pouvait voir quelques mètres autour d’elle, le reste était plongé dans la plus complète obscurité. Déglutissant péniblement, elle posa son regard sur le cobra qui se trouvait toujours autour de son cou, le questionnant du regard. Le reptile fit siffler sa langue, bien que nul son ne parvint à l’oreille de la noble, et tourna la tête vers la droite. Docile, elle s’exécuta, marchant dans la direction suggérée sans se poser de questions. Après une marche qui sembla durer des heures, elle finit par rencontrer un mur de pierre blanche et totalement lisse. Elle lança un regard interrogateur au cobra, qui l’ignora superbement, et fit demi-tour. Perçant sa bulle de silence, des pierres tombèrent du ciel et l’entourèrent, l’enfermant dans une demi-sphère minuscule de quelques mètres de diamètres.

Sursautant, Katalina se demanda ce qui l’avait tirée de son sommeil. La réponse vint rapidement quand son ventre protesta de nouveau contre son manque de nourriture, et elle prit en même temps conscience de l’assèchement de sa gorge. Quand elle remua légèrement afin de trouver une position plus confortable, les doux tintements de ses chaînes lui arrachèrent une grimace. Elle sentait le désespoir faire son chemin jusqu’à son cœur. Le seul moyen de mettre fin à son cauchemar n’était-il donc que de rejoindre le Royaume de Tari ? L’humaine ne voyait plus que cette unique solution, et en prendre conscience ne l’aidait pas, loin de là. Repoussant comme elle le pouvait la faim et la soif, elle ferma les yeux, et il ne lui fallut pas longtemps pour sombrer de nouveau.

Katalina frappait la pierre, sans obtenir aucun résultat. Pour une raison inconnue, elle n’avait pas mal, aussi continuait-elle. Le cobra l’encourageait, sifflant parfois, lui chatouillant la joue de sa langue fourchue. Cela, elle le sentait, mais ne s’en étonnait pas, car elle avait peu à peu l’impression que le reptile était une part d’elle-même. Et puis, finalement, elle vit apparaître une fissure noir, très légère, brisant la monotonie blanchâtre de la roche. S’échinait sur cette faille, elle la fit peu à peu grandir jusqu’à voir la pierre céder. Du trou ainsi obtenue s’échappa un filet de sel. Surprise, Katalina le toucha et se rendit compte que le sel était… liquide. Alors qu’elle retirait vivement sa main, le mince filet devint torrent, et sa prison fut bientôt inondée.

Ce fut une étrange chaleur, partant de son bas ventre et s’écoulant le long de ses cuisses qui la tirèrent de son sommeil. Elle ne comprit pas toute suite ce qui se passait, mais elle dut finalement se rendre à l’évidence : elle venait d’uriner. Elle laissa échapper un gémissement pitoyable tandis que, honteuse, elle tenta de se retourner mais ne put s’arrêter quand elle le voulu, tombant ainsi de sa couche désormais humide. Son ventre criait famine et il n’y avait plus une goute d’eau dans sa gorge. Sa langue lui donnait des sensations bizarres, et…

Katalina était agenouillée, crachant le sel qu’elle avait dans la bouche. Levant le regard, elle se rendit compte qu’elle était revenue à Serramire, mais de nouveau elle ne ressentit ni étonnement ni joie. Quand elle fut certaine qu’elle avait expulsé toutes les impuretés, elle se remit debout et observa rapidement les ruelles. La robe qu’elle portait le jour de l’enterrement du Duc de Langehack lui allait toujours aussi bien, même si elle lui semblait légèrement bouffante. Haussant les épaules, elle lança un regard au cobra qui, pour l’heure, somnolait, et entreprit de marcher droit devant elle, sans but particulier. Rapidement, le château ducal se profila à l’horizon, et elle pressa le pas. Quelqu’un l’attendait, elle le savait, mais elle n’arrivait plus à se souvenir son nom.

Katalina avait faim, très faim. Les rares fois où elle était consciente, c’était pour se répéter, impuissante, cette horrible vérité. Il lui semblait qu’elle se trouvait plongée dans l’obscurité depuis une éternité, et n’aurait pas été étonnée de se voir vieille et laide si on lui avait donné un miroir. Elle tenta de déglutir mais il n’y avait plus aucune salive à avaler. Bouger n’était plus possible, elle restait juste là, immobile. Attendant que Tari vienne enfin.

Devant le château se tenait un homme. Elle le connaissait, elle le savait, son corps tout entier lui affirmait avec force. Elle aurait voulu courir et l’enlaçait, mais le cobra l’en empêchait, pesant de tout son poids comme pour la dissuader de faire une telle folie. Gémissante, elle tourna la tête vers lui, cherchant à comprendre ses motivations, pour… Une odeur désagréable emplissait ses narines depuis plusieurs minutes déjà, et une sensation tout aussi inconfortable la dérangeait depuis autant de temps. Fronçant les sourcils, elle se demanda bien de quoi il pouvait s’agir, mais ne parvenait plus à réfléchir… Quand elle reporta son attention sur l’homme, elle laissa échapper un glapissement surpris : il s’était transformé en une statue d’un blanc étincelant, et le vent qui vint lui lécher le visage avait l’odeur du sel. Un bruit la fit se retourner, et une lueur l’aveugla.

Gémissant misérablement, Katalina tenta de se cacher des dagues lumineuses qui lui transperçaient les yeux, mais ses bras refusèrent de lui obéirent. Tournant de nouveau la tête vers l’homme devenu statue, dans l’espoir de deviner de qui il s’agissait, elle fronça les sourcils. Elle le connaissait, elle en était sure ! Une odeur vint chatouiller ses narines, une odeur agréable cette fois, mais elle ne se sentit pas la force de réagir, pas encore, pas toute suite… Ses yeux, ce visage, ces mains…

- Merwyn…

L’odeur refusait de la laisser en paix, elle lui faisait envie mais avait oublié pourquoi. Incapable d’ouvrir les yeux, la tête de toute façon cachées par un épais rempart de cheveux sale et gras, elle ne voyait pas ce que voulait lui montrer « Nhil » dans l’espoir de la faire plier. Non, elle ne voyait qu’une chose…

- Merwyn, non…

Quand elle s’était souvenue, le cobra avait sifflé d’indignation, et l’avait mordu. Même si elle ne souffrait pas, elle avait du se mettre à genoux. Incapable de bouger, elle regarda la statue d’effriter doucement. Sous les yeux gourmands du drow, le corps maculé de Katalina fut secoué d’un sanglot pitoyable. L’odeur la faisait presque autant souffrir que l’impitoyable vision de son amant se transformer en un tas de sel. Et puis deux lunes rouges se levèrent en même temps, et Katalina leva les yeux pour les observer. Tremblante, elle aperçut « Nhil », se tenant droit et fier, une cuisse de poulet à la main, devant les astres aussi rouges que son regard. Elle cligna des yeux, et ne resta plus que la terrible réalité.

Quelle délicieuse vision pour le drow, même si son odorat lui ne devait pas trouver matière à se réjouir d’une humaine dont les jambes maculées de déjections et d’urines empestaient…
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Ranaghar Medel'hel
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeLun 11 Mai 2009 - 18:11

Le corps… C’est sans doute la plus grosse des faiblesses chez ceux qui ont un esprit et un caractère fort, si facilement atteint, si simple à briser. L’obscurité, la solitude, la faim et la soif auront mis un terme à toutes ses possibilités de me résister, à cette force qu’elle avait su déployer et ce, en tout juste deux jours.

Un début de folie, la conséquence des maux qui l’habitent à présent… Elle a besoin de se nourrir mais surtout de boire avant que sa chère Tari ne l’emporte en son domaine… Mais elle ne viendra pas aujourd’hui, elle n’est pas sur la liste de mes invités et je ne compte pas l’y ajouter, j’ai d’autres projets et il est temps de passer à l’étape suivante de cette… éducation qui ne verra venir aucun remerciement.

Mais cette scène, cette déchéance qui se déroule sous mes yeux révèle tant d’informations utiles… La plus intéressante, c’est son hallucination, ce nom.
Merwyn… C’est un de tes êtres chers, Katalina ? Vu ton rang, d’où tu viens… Serait ce le Duc de Serramire ? Cette seule pensée amène à un ricanement, ça n’était pas une chose que j’avais su prévoir, mais cette perspective était tout simplement grandiose, elle connait bien évidemment le duc, mais pour le voir apparaître en cette situation tragique, que ressent elle à son propos ? Et lui, quels sont ses sentiments à l’égard de cette misérable ?
Ce sont des informations à exploiter, sans doute le sujet d’un futur interrogatoire de cette chère Katalina… Je devais penser à l’avenir, à la suite car cette femme n’est qu’un prélude, les premières notes qu’un requiem sanglant et animé qui se jouera d’abord sur les terres humaines, en leurs demeures et dans leurs cœurs.

Mon attention se porte sur le dernier détail notable… La noble qui avait tant de pudeur, qui éprouvait tant de mal à abandonner sa dignité devenait désormais si sale… Mais bon, ce sont des besoins naturels, des besoins salissant mais je ne lui avais offert aucun moyen de s’en libérer proprement, volontairement. L’odeur était infecte, bien qu’assez légère quand on la compare à un cadavre, mais tout de même, il fallait nettoyer cela. C’est là-dessus, sur cette nécessité que s’appuie la leçon suivante… J’ignore encore si c’est une véritable épreuve pour elle, mais je veux quand même essayer.

Je repose la patte de poulet dans le plat et m’en retourne vers ma Katalina, m’approchant jusqu’à pouvoir m’accroupir et me retrouver nez à nez avec elle, si faiblarde en cet instant, elle n’avait plus la force de s’opposer à moi, de tenter de me renverser. Le temps est à la docilité, mais faisons une trêve, marquons un temps d’arrêt sur ce que j’ai entrepris hier, surtout que tu es sale, tu seras sans nul doute d’accord, surtout que ce que je te propose est bien mieux, surtout pour toi.
Encore une fois les règles vont changer, tout comme le déroulement de cette partie… Pourquoi te ménager, la routine est si malsaine que je t’en libère. Diantre, ferais-je preuve de pitié ? Mon cœur si froid est donc capable de tels sentiments, je me surprends moi-même, ou bien non… Non, tout ceci n’est qu’un jeu, une simple partie que je joue avec l’une des fortes têtes du royaume. Une dernière expérience, un dernier test, la mise en pratique de ce que m’ont apprit les esclaves que j’ai déjà torturé.
Bref, annonçons les règles du jour !
Le ton doux, méprisable à tes oreilles, mais tu ne réagiras pas, je m’adresse à toi, misérable créature déchue, salis par tes propres excréments, désormais dépourvu de cette force qui t’a permit de me mettre malgré tout à mal il y a deux jours.

- Ma pauvre… Tu es vraiment dans un sale état…
Ecoute attentivement, très attentivement ce que je vais te dire.


Je la gifle sans trop de force, afin de parfaitement capter son attention, la sortir de toutes rêveries, je ne veux pas de pensées parasites, pas maintenant, j’ai besoin qu’elle m’écoute.

- Voila ce qui arrive quand on me provoque, quand on fait acte de rébellion envers son maître… Car c’est ce que cette marque signifie, Katalina. Autant les mots, les insultes ne représentent rien, autant ces morsures sont graves et méritaient une sanction en conséquence.
Recommence et je te punirais encore… Tu peux me mépriser, laisser couler plus d’insultes que raison, mais une révolte physique, en cette demeure, en ce lieu, oublie.


Un cadre à poser, cela fait partie du dressage… D’abord, je pousse la timide à la révolte et je la punis pour démonstration. Elle se retenait, acceptant de céder certaines choses et ne dévoilait pas son vrai visage… Maintenant, elle sait ce que ce visage pleinement découvert peu provoquer… La douleur.
Mais me voila bon, je lui offre l’occasion de se racheter… Je vais lui offrir une seconde chance et une récompense à la clé, comme ces chiens que l’on dresse, que l’on punit quand ils ne font rien mais qui sont récompensés d’une gourmandise quand ils écoutent… Le principe est le même, l’idée repose sur la même base de l’association d’un comportement à une conséquence.


- Je te propose néanmoins quelque chose, Katalina… Tu es libre de choisir bien entendu, mais tu ne pourras que t’en vouloir si jamais tu fais le mauvais.
Tu vas nettoyer cette pièce, la laver de ces horreurs que tu y as déposé, tu auras à ta disposition le nécessaire.
Exécute cette simple tâche et je te laisserais retrouver un peu de ta dignité, de ta propreté lors d’un bain et te laisserait répondre à ta faim et à ta soif lors d’un repas, un repas à la hauteur de ton appétit… Et selon mon humeur, tu y gagneras peut-être même autre chose.


Certains penseront que la récompense était énorme pour le travail demandé… Je leur répondrais que oui, mais c’était ce qu’il lui fallait pour le résultat que je visais. Bientôt, si elle emprunte le bon chemin, je vais lui faire gagner son repas, son eau, du temps pour sa toilette et peut-être même du confort.
Voila les règles véritables de ce petit jeu… Ces quatre jours n’étaient que la nécessaire préparation pour intégrer à son esprit cette notion de récompense mais surtout, de les lui faire désirer plus que tout. Un petit aperçu, léger mais cela te fera du bien.
Je m’approche du plateau sur lequel se trouve une gourde rempli au quart, je m’en saisis et reviens à elle, la posant sous ses yeux alors que de l’autre main, je tire une clé de ma poche. Au vue de son état, je n’ai pas trop de mal à décrocher les cinq liens la retenant au mur.
Je me dirige vers les escaliers après avoir été prendre le reste du plat et lui dit simplement.


- Cette gourde est un petit aperçu de ce que tu gagneras à faire cela… Si tu veux le reste, lève toi et suis moi, ce qu’il te faut t’attend à l’étage.

Et cela dit, je monte avec le plateau, sans même faire attention à ce qu’elle fera. A côté de la porte à l’étage l’attend un seau d’eau chaude savonneuse, une serpillère et un second morceau de tissu de mauvaise qualité, mais si il faut en venir à ramasser quelques chose, se serait amplement suffisant.
Je me pose dans un des divans, le plat posé sur la table basse et je jette un œil à la porte d’où j’espère la voir sortir.
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeLun 11 Mai 2009 - 20:22

La gifle était inutile, Katalina n’avait pas besoin de ça pour être suspendue aux lèvres de son maître. Elle avait certes fermé les yeux, et ne les ouvrirait pas de si tôt, mais cela ne l’empêchait pas d’être attentive. Après tout, il était son unique moyen d’obtenir un peu d’eau ou de quoi manger, et elle n’allait pas laisser l’opportunité de sentir de nouveau quelque chose se glisser jusqu’au fond de sa gorge, malgré l’impressionnante sensation d’étourdissement qui la prenait. Son seul mérite fut peut être d’arracher un gémissement peiné à une jeune femme qui n’avait vraiment pas besoin de ça pour se sentir mal. De nouveau, les tâches noires vinrent danser aux frontières de sa vision mais elle refusa de se laisser aller, pressentant que si elle s’endormait plus rien ne lui permettrait de revenir. Les menaces qui servirent de préludes à son monologue ne lui firent ni chaud ni froid, elle n’avait plus les forces d’avoir peur de souffrir, il était déjà trop tard, de toutes façons. Être ainsi piégée dans un corps obéissant à ses injonctions au ralenti - quand il y obéissait - était déjà une terrible souffrance en soit.

Ainsi, il voulait la transformer en femme de ménage ? C’était presque un soulagement, plus de torture, juste des tâches simples à faire, dégradante peut être mais ayant toujours plus de sens qu’une séance de torture sans aucune question, qui amènerait à quelques améliorations. C’était en tout cas ce qu’il promettait, et Katalina n’avait d’autres choix que de le croire sur parole, dans l’espoir qu’il ne s’agissait pas d’une méthode sournoise pour lui arracher ses dernières forces. C’était possible, digne de lui, mais elle s’en moquait. Elle ne voulait pas mourir, et la seule échappatoire qui lui restait était de se plier à ce jeu malsain en priant Néera de lui être favorable. Et puis, vint la libération, elle sentit les bracelets de métal lâcher ses membres endoloris et elle laissa échapper un hoquet de soulagement quand « Nhil » lui retira son collier. D’un coup, elle se sentait plus légère, plus libre même si elle ne pouvait toujours pas bouger. Et puis, comme pour couronner cette matinée - à moins que ce soit déjà le soir ? - de fête, il déposa à quelques centimètres de sa tête une gourde. Elle tendit le bras et s’en saisit vivement, faisant tourner le monde autour d’elle. C’était désagréable, surtout quand on restait étendu par terre afin d’éviter ce genre de désagrément.

Elle se prit pourtant à espérer, alors qu’elle doutait même de pouvoir encore éprouver ce genre de sentiments. Il allait lui apporter de quoi nettoyer sa « chambre », ce qu’elle ferait avec joie, et ensuite elle allait de nouveau sentir la douceur de l’eau chaude étreindre son corps, juste après avoir faire taire cette faim dévorante qui l’assaillait et cette soif sournoise qui la tuait à petit feu. Comme pour la punir de se laisser ainsi aller, il fit voler ses maigres résolutions en éclat en lui annonçant qu’elle allait devoir chercher elle-même de quoi remplir sa tâche. Comment espérait-il la voir monter l’escalier, se saisir d’un sceau rempli d’eau et redescendre pour faire ce qu’on attendait-elle ? Refusant de se laisser abattre et de jouer ainsi le jeu du drow, elle se força à s’agenouiller, puis à se redresser, luttant contre ce sol capricieux qui roulait sous elle. Vider la gourde l’aiderait à tenir le coup, il le fallait. L’ouvrant maladroitement de ses doigts gourds et peu assurés, elle porta l’outre à sa bouche et laissa couler librement l’eau dans sa gorge asséchée. La réaction fut immédiate, elle toussa comme une diablesse, se pliant en deux et recrachant tout ce qu’elle avait espérer boire.

Forçant sa respiration à se calmer, elle décida de se forcer à plus de retenue. Il fallait réhabituer son corps à ingurgiter autre chose qu’un peu de salive, et cela prendrait du temps. Elle prit donc à partie de vider la gourde par petites gorgées séparées de quelques secondes de latence. Rapidement, bien trop rapidement, elle ne sentit plus le liquide merveilleux rouler sur sa langue et se précipiter sur sa glotte. Retenant un gémissement malheureux, elle reposa l’outre désormais vide et cligna des yeux, tentant de supporter les impitoyables rayons lumineux afin de localiser l’escalier. Une fois la chose faite, elle se força à s’y traîner. Mi-rampante, mi traînante, elle cogna dans la première marche avant de la voir, puis elle se hissa, marche après marche. Dans un premier temps, la luminosité décroissante l’aida à rouvrir les yeux et à jauger la distance restante à parcourir, mais rapidement elle du clore de nouveau ses paupières.

Aveugle, elle faillit renverser ce qu’elle était venue chercher. Affaiblie par le violent effort qu’elle venait de fournir, elle resta un instant immobile, plissant parfois légèrement des yeux dans l’espoir de s’orienter dans ce monde aux couleurs agressives. Et c’est alors que le plus dur restait à venir : il allait falloir se mettre debout et supporter le poids de ses « outils de travail », en mettant de côté cette certitude qu’elle avait d’échouer en cas de tentative. Elle se remit à genoux, se laissa quelques secondes pour poursuivre, puis parvint à se hisser sur ses jambes. Elle resta alors immobile, savourant le goût de cette « victoire » sur le corps, avant de s’approcher grâce à l’aide du mur du seau, se saisissant de l’anse et soulevant comme elle le put le lourd fardeau. Tout son corps se mit en alerte, la prévenant qu’elle s’attaquait à une tâche impossible, mais elle décida de passer outre et de faire un pas, puis un autre. Sauf qu’on n’ignore pas aussi longtemps les avertissements de son corps sans en subir les conséquences. Alors qu’elle négociait une marche plus longue que les autres, elle sentit sa jambe se dérober et elle ne put que partir la tête en avant, laissant s’échapper le poids coupable avant de s’étaler de tout son long sur la roche dure, descendant encore quelques marches et finissant par s’immobiliser, inconsciente.

Un cri strident remonta jusqu’aux oreilles de « Nhil », qui put rajouter aux tableaux de ses réussites le fait de l’avoir poussée à bout.


Dernière édition par Katalina Noblegriffon le Lun 11 Mai 2009 - 23:20, édité 1 fois
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Ranaghar Medel'hel
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeLun 11 Mai 2009 - 21:12

Cette Katalina me surprend encore, agréablement car j’aurais été triste de la voir mourir, mais tout de même, quelle volonté ! Dans son état, accepter la tâche était une épreuve physique et mentale intense, éprouvante alors qu’elle était déjà vidée…
Tu es courageuse ma chère, plus que bien des soldats, mais je doute que tu puisses porter ce seau, pas dans ton état, mais tu connais les enjeux, et pourtant tu le fais, mais je te vois trembler tout entière une fois que tu dois lutter contre la gravité mais pourtant, tu amorce une descente et déjà, j’anticipe la suite en me levant et commence à m’approcher de la porte sans pour autant presser, mais je dois tout de même jeter un œil.
Et là, ce que j’ai pressenti se produit, j’entends le cri, la chute et le choc contre les marches, l’eau savonneuse éclaboussant et le seau rebondissant dans l’escalier dans un vacarme impressionnant avant de se stopper dans la pièce, bien qu’il roule encore sur lui-même quelques instants.

Je cours vers l’escalier, descendant avec prudence, surtout maintenant qu’il y a l’eau savonneuse et m’approche du corps inerte de Katalina, me concentrant sur la tête, je vois un filet de sang couler du front, une blessure qui, sans être mortelle, n’arrangera pas son probable malaise à son réveil. Et c’est là que je suis surpris, une pointe de remord, je ne prends pas de plaisir à l’examiner, je ne prends pas le moindre plaisir à la voir étendu là, inconsciente d’avoir trop voulu en faire pour survivre. Non, je n’ai rien de tout cela, aucun goût pour cette victoire amère sur une femme déjà trop faible.
Je me sens même ridicule, je n’ai rien gagné à la forcer dans cet entreprise, j’aurais dû l’arrêter quand elle avait fini de monter les escaliers, elle m’avait déjà montré ce qu’elle voulait, ce que j’attendais de voir, le reste n’était que sadisme inutile, même à mes yeux. Le pire dans tout ça, c’est que je ne pourrais pas m’excuser sur ce point, elle y verrait un signe de faiblesse que je ne peux pas lui montrer…
Le monstre a finalement plus de cœur qu’il ne le prétend ?

Je la prends dans mes bras et la porte sans mal, dans la salle de séjour, je trouve un de mes esclaves alerté par le bruit et d’un ton sec.


- Nettoie moi cette escalier, et la salle d’en bas, immédiatement !

Je porte alors moi-même Katalina dans l’une de nos chambres d’amis, bien qu’elles ne servent que rarement et l’installe sur un lit, très confortable celui-ci, surtout en comparaison de sa couche des derniers jours. Je ressors pour revenir d’abord avec le nécessaire pour nettoyer la plaie au front et la bander. Je me surprends encore, mais c’est ma façon d’excuser des demandes sans intérêts pour moi. Puis c’est son repas que j’amène, encore chaud quand je le pose sur sa table de chevet, un repas riche, digne de son rang de noble humaine, c’est ce dont elle a besoin après ces jours sans manger ni boire, d’ailleurs, j’ai accompagné le tout de deux bouteilles en verre d’une contenance d’environ un litre d’eau, il est dangereux de ne pas assez boire. J’espère qu’elle se réveillera avant que cela ne soit froid, cela gâcherait en partie ce repas que je lui ai promis.

Je m’installe sur une chaise, dans un coin de la chambre, la regardant avec une attention particulière, et quand elle se réveille, je m’adresse à elle, ma voix est douce, sans que cela ne soit joué. Point d’amusement ou de cruauté dans cette intonation, juste un peu de douceur, peut-être même du respect.

- Tu es forte Katalina… Mais tu aurais dû me demander mon aide, cela aurait été raisonnable.

Je ne l’accuse de rien, je ne la critique pas plus avant de reprendre.

- Profite de ce repas tant qu’il est chaud, et quand tu le voudras, je t’amènerais à ton bain.
Et pour te récompenser de l’effort, bien que je la verrouille… Tu dormiras désormais ici, mais ta garde robe ne changera pas, d’accord ?
Allez, maintenant mange sinon ça va refroidir.


Il existe sans doute du bon chez tous les êtres, je ne suis pas exclu de cette liste semble t’il. Elle est une invitée particulière, et puis, la chambre d’en bas ne sert qu’à la torture, et à la préparation, dans son cas.
Mon regard n’est pas celui du monstre, pas non plus celui d’un loup… C’est un autre qu’elle découvre, celui possédant un peu de cette bonté dont je fais preuve.
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeLun 11 Mai 2009 - 22:25

Katalina se sentait bien. Elle était toujours faible, toujours affamée et sentait toujours la mort venir à petit pas alors qu’elle se déshydratait lentement. Elle souffrait toujours, autant à cause de sa poitrine que d’une vilaine douleur à la tempe, bien qu’elle ignora d’où venait cette dernière blessure. Mais elle ressentait son dos reposer sur un matelas ô combien confortable, épousant les formes de son corps comme jamais la pierre ne le ferait jamais. Une petite voix lui soufflait que le cauchemar venait de prendre fin, et que bientôt, quand elle trouverait le courage d’ouvrir les yeux, elle verrait le visage inquiet de Merwyn la surplombait. Elle pourrait alors croiser son regard et y lire le réconfort dont elle avait tant besoin. Gémissant faiblement, elle cligna des yeux, mais de nouveau la lumière agressive lui brûla les yeux. Décidant que ce n’était pas si grave, qu’il lui suffirait de prendre son temps, elle entreprit de rester ainsi, passive et paresseuse. Qu’il était bon de se sentir de nouveau chez soit.

Et puis, une voix vint mettre fin à son rêve bien heureux, la ramenant à la réalité. Non, elle n’était pas à Serramire, Néera n’avait pas entendu ses prières et ne l’avait pas transportée hors du Puy. Pour autant, elle n’était plus dans la pièce sombre qui était devenue sa prison. Restait donc une unique question : où se trouvait-elle ? Rejetant ces préoccupations pour un temps, elle se força à se concentrer sur les paroles qui lui venaient au ralenti.

« … aurais du me demander mon aide, cela aurait été plus raisonnable. »

Les paroles en elles-mêmes étaient surprenantes, et Katalina cru un instant que « Nhil » se moquait encore d’elle, mais le pire restait le ton usité. Découvrant qu’elle pouvait désormais ouvrir faiblement les yeux sans grincer des dents, elle vérifia ce que ses oreilles lui assuraient. Poser son regard sur son bourreau lui fit se rappeler toute la scène ; l’ascension, la tentative et, surtout, l’horreur de la chute.

« Cela vous aurait fait plaisir, n’est-ce pas, me voir renoncer ? »

Au contraire de son interlocuteur, sa voix était agressive, bien que faible. Méfiante, cherchant quel piège se cachait derrière ce luxe qu’il lui offrait, elle entreprit d’utiliser son oreiller comme dossier plus confortable que le bois et s’adossa. De nouveau, elle put tester les limites de son corps fatigué, et de nouveau sa tête lui donna la vision d’un monde tournant autour d’elle sans véritable raison ni logique.

« Profite de ce repas tant qu’il est chaud, et quand tu le voudras, je t’amènerais à ton bain. Et pour te récompenser de l’effort, bien que je la verrouille… Tu dormiras désormais ici, mais ta garde robe ne changera pas, d’accord ? Allez, maintenant mange sinon ça va refroidir.
- La nourriture est empoisonnée ? »

Katalina ne comprenait pas, elle était perdue. Alors quoi ? Après l’avoir ainsi affaiblie, il offrait de la remettre sur pied ? Et puis, il lui semblait bien qu’il lui avait permis, quelque part dans ses brumeux souvenirs, de l’insulter aussi copieusement qu’elle le voulait. Ne se permettant pas un tel luxe, elle ne témoignait aucune gratitude. Cela n’avait aucun sens ! Jetant malgré elle un rapide coup d’œil aux plats devant elle, elle entendit son ventre lui rappeler pourquoi elle était si faible.

Une étrange sensation au niveau de son front attira un instant son attention. Elle avait cru sentir quelque chose, alors qu’une mèche rebelle, grasse et gorgée de sueur, avait glissé doucement jusque devant son visage. Tâtant doucement le bandage, et notant par la même occasion sa présence, elle leva un regard interrogateur - et toujours méfiant et peu avenant - vers le drow. Et puis, n’y pouvant plus, elle attrapa la première chose qui lui tombait sous la main et la mangea par petite bouchées, évitant ainsi de répéter l’erreur de la gourde.

Mais pas un seul instant son regard accusateur ne quitta « Nhil ».
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Ranaghar Medel'hel
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeLun 11 Mai 2009 - 22:55

« Cela vous aurait fait plaisir, n’est-ce pas, me voir renoncer ? »
C’est face à une telle question que se scinde la vérité que je prononcerais afin d’arriver à mes fins et la réalité. Agressive et méfiante, elle confirme ma pensée, elle n’est pas sotte, loin de là bien que cette fois, le piège ne soit pas immédiat. Le secret est de pouvoir malgré tout surprendre, ne pas se montrer prévisible pour que chaque chose garde son effet.

Que dois-je lui dire cette fois… Le monstre lui voudrait rester indifférent, que sa mort soit comme un jouet cassé, on est déçu mais on en rachète un. Oui, c’était là ses pensées, mais au fond, je n’aurais pas pris de plaisir à la voir renoncer, car l’image que j’ai de son caractère aurait été ternie et surtout, la suite de mes plans se serait effondrée avec elle. C’était là-dessus que devait reposer le mensonge, sur le fait qu’elle devait rester en vie jusqu’au bout, sauf cas extrême, mais si elle l’apprenait, sa rébellion n’en serait que plus forte.
Alors que dire pour rester dans ce ton doux, aimable que j’avais choisi de prendre ?


- Non, cela n’aurait pas été plaisant… J’ai de vous l’image d’une femme forte, un abandon n’est pas dans votre nature. Vous vous êtes battue pour vous imposer dans un milieu masculin, battue pour me résister et maintenant, battue contre l’épuisement pour votre survie.
Et puis, j’aurais perdu une servante assez jolie et avec un rang tel qu’il est agréable de l’imaginer me servir… Ce que tu feras.


Sans être trop brute, c’était une façon de dire les choses.
Maintenant, la nourriture empoisonnée aurait été une insulte à cet excellent cuisinier que j’avais à mon service, non non, point de poison, tu vas reprendre des forces et me servir ma chère… Voyons, tu ne me connais toujours pas on dirait… Le poison pour tuer, c’est certes efficace et utile dans certain cas, mais c’est si impersonnel comme manière de mettre un terme à la vie.

Je ne suis pas une brute épaisse, j’ai moi-même des goûts raffinés, autant dans ma nourriture, ma décoration, ma garde robe mais aussi dans le meurtre, surtout de personnage important. On ne fait pas les choses n’importe comment, c’est un art qu’il est certes dur de respecter et imaginer, mais tout de même !


- Pour la nourriture, si tu veux, je peux y gouter, à ce que tu me donneras… Ainsi, tu verras qu’il n’y a pas de poison. Tu crois vraiment que je t’aurais remonté ici pour ensuite te tuer aussi sournoisement ? Me comparer à des imbéciles sans style… Je suis déçu.

Je jouais la mine déçue, car je ne l’étais pas vraiment, mais je décidais, puisqu’elle me répondait, d’entamer la discussion, avec une seule question, cruciale.

- Dans tes délires, tu m’as appelé Merwyn… Et encore inconsciente, tu as marmonné son nom. Qui est-il ?

Les marmonnages étaient un mensonge, mais ce n'était pas un souci. Ne faisons pas mention de ma connaissance des nobles du royaume humain pour l’instant, cela pourrait la pousser à plus de prudence qu'elle n'en a déjà.
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeMar 12 Mai 2009 - 5:51

Au début, elle n’avait pas pu s’empêcher de se faire hésitante, mais sa faim et le goût exquis avait mis un terme à ses maigres résolutions, et l’avait incité à manger de plus en plus vite. Etrangement, dans un premier temps, manger n’avait fait rien d’autres qu’augmenter son besoin de nourriture, comme si son corps avait eu pitié d’elle et lui avait épargné une partie de son malaise. Le poulet - parce que c’était de ça dont il s’agissait - était merveilleusement bien cuisiné, pas comme elle en avait l’habitude, les drows semblant accorder plus d’importance aux épices que les humains, mais cela ne la dérangeait pas. Il aurait de toute façon était surprenant de la voir faire sa difficile. Elle avait maigri, depuis sa capture. On ne sortait pas indemne de douze jours de rationnement et de trois jours de jeune forcé, et la jeune noble ne faisait pas exception à la règle.

Le jeu du drow l’agaçait, l’énervait presque. Qu’espérait-il ? Qu’elle lui pardonne toutes ses horreurs juste parce qu’il lui offrait un repas digne d’elle et un bain qui ne lui ferait pas de mal. Katalina empestait, elle le savait, et cette vérité était aussi désagréable que le fait lui-même. Elle aurait vendu son âme pour ne plus sentir la crasse s’incruster dans sa peau, mais jamais elle ne pardonnerait « Nhil ». Après avoir bu une bonne rasade d’eau salvatrice, elle se laissa quelques secondes de répit. Une fois les premiers doutes affranchis, elle s’était littéralement jetée sur la table de chevet et il lui fallait désormais souffler un peu.

Et pendant tout ce temps, il n’avait pas arrêté de parler. Pour une raison qu’elle ne comprenait pas, elle semblait être passée du rang de simple jouet à celui d’esclave, pour le compte. Se rendant compte du cours que prenait ses pensées, elle se força à regarder ma réalité en face : sa situation n’avait pas changé, il s’agissait juste d’un nouveau jeu. Sauf que Katalina était lasse de jouer, de subir les caprices de son bourreau. Se laissant retomber faiblement contre son matelas, elle sentit d’un coup le profond besoin de dormir, mais y résista de peur qu’à son réveil, tout cela n’avait été qu’un mauvais rêve. Comme il aurait été cruel de se voir de nouveau passée le collier au cou après avoir senti de nouveau la douce étreinte d’un matelas.

« J’avais cru comprendre que je n’étais qu’un simple jouet que l’on casse par plaisir. »

Acerbe, elle n’arrivait pas à se détendre. Ce revirement de situation, inattendu, lui laissait un drôle de goût en bouche, un sentiment d’inachevé. Elle avait été proche de la mort, il l’avait conduite jusqu’aux frontière du monde de Tari, et désormais il semblait l’en éloigner. Katalina aurait juste voulu comprendre pourquoi. Peut-être ne supportait-il pas l’idée de perdre si tôt ce qu’il avait surement mis des semaines à obtenir. Oui, c’était ça, il voulait prendre son temps pour la briser et c’était rendu compte qu’il se gâchait le plaisir un peu trop vite. Sans style, il ne l’était pas, mais sa touche « d’artiste » était incontestablement macabre et sanglante. Quoi qu’il en dise, le poison était surement une de ses méthodes. Peut-être n’usait-il pas des mortels, mais les autres…

Et puis, elle se figea, en attente. Ainsi, elle avait laissé échapper un nom ? Elle se rappelait de quelques brides de ses délires, et Merwyn en faisait en effet parti, mais elle ne se souvenait pas avoir lâché son nom à haute voix. D’un autre côté, elle se souvenait à peine l’ascension de l’escalier de pierre, ce n’était donc pas étonnant. Ses souvenirs se mêlaient, se mélangeaient, s’estompaient et se dérobaient à elle.

« Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. »

C’était vraiment trop « drôle ». Alors qu’il cessait la torture pour lui donner un peu de confort, il se donnait la peine de lui poser les questions qu’elle avait entendues dans sa prison. Alors, elle aurait répondu, afin d’éviter de recevoir l’horrible marque qui lui barrait désormais les seins. Qu’avait-elle à gagner à répondre, sinon trahir un être cher ? Que Merwyn reste là où il était, elle avait d’autres soucis pour en plus se soucier de sa sécurité.

« Déjà, je ne délirais pas, et vous avez du mal comprendre. »

Oui… « Nhil » ne devait pas toucher à Merwyn, surtout pas à son jeune et bel amant.
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Ranaghar Medel'hel
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeMar 12 Mai 2009 - 10:13

Et bien, au moins tu n’as pas eu trop de mal à reprendre des forces, te voila déjà tentant de jouer les malignes en me mentant volontairement. L’observateur attentif que je suis l’a vu, cette attente propice à l’étonnement mais aussi à la réflexion du « comment réagir »... Protégerais-tu ce cher Duc ? Sans doute, mais je ne m’attarderais pas à ta vue sur son cas, pas pour l’instant, mais tu ne me connais toujours pas assez…
Crois-tu vraiment qu’un mensonge, et la remise en doute de ma compréhension puisse amener à te dégager de ma curiosité ? Vraiment, tu as encore des choses à apprendre avant d’espérer pouvoir me tenir tête, surtout sur mon terrain. J’arracherais les secrets que tu tente de me dissimuler, et crois moi, tu regretteras de ne pas m’avoir simplement dit la vérité…
Vous, les fortes têtes, êtes si idiotes… Il vient un moment où il faut savoir se montrer raisonnable, et cela, tu vas le comprendre, au prix d’une nouvelle séance de torture, bien plus physique celle-ci que les précédentes.
Mais pour l’heure, jouons à celui qui concède, je te laisse avoir raison et gagner en confiance ou bien de comprendre qu’il faut tout me dire. Fais ton choix, mais fais le bon.


- D’accord, j’ai du mal entendre en effet, oublie donc cela.

En tout cas, au vue de ta façon de dévorer ce plat, je féliciterais mon cuisinier, il a fait un excellent travail, mais j’en avais l’habitude. Toujours agressive, violente, tu as en tout les cas compris que mes rôles sont multiples et que les masques que je peux porter sont au moins aussi nombreux et variés que les tiens. Tu te méfie et tu as bien raison, cette paix est certes une preuve de l’existence d’une certaine bonté, mais tout chez moi est calculé… Prends des forces car bientôt tu en auras vraiment besoin.

- Le repas te plait il ? Que je sache quoi dire à mon cuisinier concernant ces talents en la matière. Il aime à savoir ce qu’on pense de son travail, surtout quand il y met du cœur.

C’était en effet une des faveurs demander par ce serviteur, je pouvais bien lui faire ça, il était fidèle à ma famille depuis plusieurs décennies et nous avait toujours gratifié d’une cuisine de qualité. Un humain que je considérais bien plus que la quasi-totalité de cette espèce, l’un des seuls que je ne voulais pas tuer. Un traitement de faveur pour un homme qui a su se montrer utile et agréable même dans la servitude.

Je décidais enfin d’en revenir à l’une de ses remarques… Un jouet que l’on casse avec plaisir ? Mais Katalina, quelle enfance as-tu eu ! Un jouet est fait pour s’amuser avec, le plier à nos envies, à ces règles que l’on donne à la partie. On ne le casse pas, sauf si bien sûr c’est notre façon de jouer, de nous faire plaisir, mais voyons, je ne vais pas te casser… Mais autant t’expliquer, tu es une femme intelligente et une négociante en vient forcément à ces techniques, bien que la façon soit différente.

- Tu n’es pas un jouet qu’il me faut casser Katalina… Sauf si bien sûr il refuse de se plier au jeu mais dans ce cas, on peut également lui enseigner les règles et le bon respect de celle-ci.
Je suis sûr que tu es capable de comprendre le principe qui veut qu’avant d’entamer quelque chose qui rencontrera forcément des difficultés, il faut s’y préparer et prendre position de façon à ce que la négociation ne dure pas.


Allez… Expliquons-lui les règles de ce jeu.

- Je vais t’énoncer les règles du jeu, de notre petit jeu, qui entreront en vigueur après ton bain.
Comme dans notre monde, autant le tien que le mien, rien ne peut s’obtenir gratuitement, rien… Sauf cette chambre, elle est ton dû car je n’ai pu qu’être admiratif devant ta volonté de survivre. En somme, tu devras accepter et exécuter toute les tâches que je te donnerais, sans condition, si tu veux espérer un repas ou bien un bain. Un refus en lui-même n’entrainera aucune punition, juste l’absence de récompense.
Une punition sera par contre appliquée si tu tente de te rebeller physiquement contre moi… Et je me permets bien entendu de l’étendre à des mensonges si je les repère.
Ce sont des règles simples, et elles s’appliqueront tant que tu seras avec moi.


La dernière remarque sur le mensonge était un indice pour elle, qu’elle sache qu’au fond, je l’ai percé à jour et que ce mensonge ne demeurera pas ainsi. L’autre petit joker que je me garde, c’est la réelle conséquence qu’aura un refus sur la suite des évènements… Mais je lui laisse le loisir de tester par elle-même et découvrir combien je peux être cruel.

- Des questions ?
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeMar 12 Mai 2009 - 11:01

« D’accord, j’ai du mal entendre en effet. Oublie donc cela. »

Katalina cacha son malaise comme elle le put, mais elle le cacha tout de même. Nul besoin de se voiler la face, l’un et l’autre savaient qu’elle avait menti. Elle n’avait de toute façon eu que peu d’espoir de le berner, mais cela ne l’avait pas découragé. Elle ne voulait pas que « Nhil » se détourne d’elle pour s’en prendre au duc, ne supporterait pas de le voir la remplacer dans cette horrible prison de roche. Ne serait-ce que l’imaginer attaché, l’horrible collier autour du cou, lui donnait des hauts-le-cœurs. Non, elle avait déjà fait son choix, s’il y avait une chose qu’elle ne dirait pas, c’était les liens qui l’unissaient à Merwyn. A son grand soulagement, le drow tint parole et passa effectivement à autre chose. Parler cuisine avec son tortionnaire mettait Katalina mal à l’aise, pour une raison qu’elle ne comprenait pas totalement, mais elle se força tout de même à entretenir la conversation.

« C’est délicieux. Après, je ne suis pas vraiment objective, j’aurais trouvé n’importe quoi merveilleux du moment que ça se mange. »

Et c’était vrai. Elle se sentait infiniment soulagée, adossée contre le confortable oreiller et le ventre plein. La faim l’avait lancé en paix, la soif aussi, et elle sentait le sommeil l’enlacer doucement de ses bras aimants. Sauf qu’elle ne devait pas dormir, pas encore, elle devait avant tout prendre un bain. Une partie d’elle-même était résignée, toute cette mise en scène n’était qu’un aparté, un moyen comme un autre qu’avait trouvé « Nhil » pour la déprimer encore un peu plus. Elle était certaine que si ses yeux venaient à ses clore, ils ne trouveraient aucune lumière à leur réveil, et que le métal se serait réapproprié ses membres. C’était une certitude.

Car si elle n’était pas un jouet que l’on prenait plaisir à casser, comme il avait tenté de lui expliquer, elle était une poupée que l’on s’amusait à malmener, et la marque qu’elle abordait malgré elle en témoignait. Elle esquissa alors une grimace de douleur anticipée, imaginant l’horrible contact de l’eau chaude sur ses plaies… Le bain risquait d’être moins agréable que prévu. Cette dernière remarque valut au responsable de ses tourments, y voyant une nouvelle manœuvre cherchant à la miner. Des plaisirs devenaient des souffrances, déboussolant l’esprit quand le corps commençait à flancher. Malgré tout, elle n’avait aucune envie de bouder cette nouvelle épreuve, pas dans l’état dans lequel elle se trouvait. Surtout avec les règles qui étaient désormais les siennes, et l’étrange promesse de se voir confier cette chambre en remplacement de sa prison la laissa surprise et hésitante. Elle tenta de le cacher par une petite pique ; elle en avait le « droit », de toute façon, et cela l’aidait à supporter l’épreuve.

« Vous auriez pu dire "jusqu’à ta mort", j’aurais compris aussi. »

Elle avait déjà une foule d’hypothèses possibles voir probables de punitions qu’il pourrait lui appliquer en cas de rébellion, mais se doutait qu’elle était en deçà de la vérité. Jamais elle ne se revendiquerait un esprit assez pervers pour imaginer des sévices à la hauteur de ce qui pouvait sortir de l’esprit malade d’un bourreau passionné.

« J’ai une question, oui… »

Elle se força à soutenir son regard, se montrant presque plus forte dans sa faiblesse actuelle que lorsqu’elle était encore libre.

« Quand pourrai-je me laver ? »
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitimeMar 12 Mai 2009 - 18:38

« Vous auriez pu dire "jusqu’à ta mort", j’aurais compris aussi. »

Oui, tu aurais compris l’idée, sauf que cette voie n’est pas celle que je veux pour toi. Ta vie est précieuse, elle coute sans doute beaucoup à ce royaume humain, et c’est là tout l’intérêt que tu représente, cette fortune que peut me valoir ta libération. Mais une nouvelle carte est entrée dans mon jeu… Merwyn, oui, si il est bien le Duc, alors tu gagne en valeur et pour moi, tu es une aubaine pour mettre à mal ce duché et faire connaître un fantôme qui agit pourtant si bien et peut faire mal.
Doucement, ma toile se tisse, non pas pour prendre le pouvoir, la gloire ou m’enrichir, ces desseins là sont pour d’autres, les miens sont différents. Je ne répondrais en tout cas rien à cette remarque, puisses tu le penser, cela permettra plus de docilité, qui sait.

Puis vint ta question, et je dois bien dire que je suis déçu par le manque d’intérêt de celle-ci… Rien de plus que savoir quand tu pourras profiter de mon bain ? Et bien soit, nous en resterons là, les questions que je t’autorise seront rare, libre à toi de les gaspiller de la sorte.

Je me lève doucement, m’approchant de la porte pour m’y adosser et je la fixe, sans que ce regard monstrueux ne surgisse pour l’effrayer. Je lui réponds simplement, sur le même ton.


- Tu pourras prendre un bain quand tu me diras prête pour y aller… Je t’y conduis et tu pourras faire ton office, et ne frotte pas autant que la dernière fois, tu n’es pas si dégoutante et tu abîmerais ta peau si douce.

Je la provoque un petit peu, cela ne fera pas de mal et puis, c’est un conseil que je lui donne, selon les dires de ma sœur, elle avait vraiment cru que Katalina irait jusqu’au sang pour retirer cette crasse. Enfin, j’attendais maintenant qu’elle me dise qu’elle avait fini de se régaler et qu’elle voulait aller prendre l’eau.

Je devais absolument savoir au plus tôt pour Merwyn… Cette seule information avait son importance sur la fin de cette histoire, et plus tôt je pouvais m’y préparer, plus tôt je saurais comment agir.
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MessageSujet: Re: [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave   [Demeure de Nhilantar] Le Loup et l'Esclave I_icon_minitime

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