[Attaque Drow] Ils sont là

Yutar… Une place maudite, conquise et perdue tant de fois. Entre Ellyrion et le bastion drow, c’était une histoire de haine, à jamais gravée dans la plaine les séparant. Il y avait là bas des cadavres de toute race, venant des quatre coins de Miradelphia. Trop de batailles pour le même endroit, mais après tout, il ne s’agissait rien d’autre que de la porte d’Anaëh. Yutar, et Holimion, mais les Terres du Nord Est étaient naturellement protégées par les Marais. Oh, ils pouvaient passer, les drows pouvaient beaucoup de choses, mais non sans mal. Les nouvelles étaient préoccupantes. Depuis plusieurs mois, les rumeurs se multipliaient, en même temps que l’activité sombre. Il se passait quelque chose. Les elfes le savaient, mais ils n’avaient rien fait. Tout du moins, rien de déterminant. Les raisons étaient multiples, la première étant qu’on ne s’approche pas de Yutar aussi facilement qu’on le voudrait. Ce n’était pas moins d’un ost qui en assurait la protection du fort. Les elfes n’avaient aucune certitude, mais on parlait de plusieurs milliers de drows. Une épée de Damoclès qui tourmentaient les méditations des soldats vivant en permanence dans le fort d’Ellyrion, et dans une moindre mesure ceux de tout Ardamir.

Les garnisons avaient été cependant augmentées, et d’un petit millier d’elfe gardant en permanence le castel elfe, la population totale avait explosé jusqu’à deux mille cinq cents. Des mages avaient été dépêchés, et ils étaient désormais quatre cents à y vivre. Et, pour finir, les troupes d’Ardamir étaient sur le qui-vive. Malheureusement, ce ne serait pas suffisant pour ce qu’il arrivait. Trente milliers de drows. C’était l’estimation faite par les éclaireurs, alors que la sombre armée d’Elda se massait à Yutar et aux alentours. Alëandir avait été prévenu, et les ordres étaient partis la journée même. Les terres d’Alëandir et de la capitale avaient à leur tour levaient leurs armées, sachant très bien qu’ils arriveraient trop tard pour défendre le fort. Les autres terres avaient ordre de se tenir prête, au cas où les forces conjuguées des Terres du Sud Est ne soient pas suffisantes. Ardamir, déjà, se massait. Bientôt, les troupes elfiques marcheraient. Vers la porte d’Anaëh, avec l’espoir de pouvoir arrêter le raz de marée qui se préparait. Le Fort n’était pas dénué de moyens, ni de potentiels, et s’il tombait, ce serait dans la douleur, mais ce n’était pas la douleur qui intéressait les elfes. A Alëandir, on murmurait que le Roi ne dormait plus. Son visage, d’ordinaire de marbre, s’était figé d’autant plus que la menace paraissait, désormais, imminente. Pas des années, pas des mois, non… Une poignée de jours.