[Attaque Drow] Bataille pour Ellyrion

« L'étendard sanglant est levé. »

9e ennéade, Verimios de l'an 999
Fort Ellyrion

Ellyrion. Superbe citadelle s’appuyant sur les contreforts de la Forêt d’Anaëh. Fleuron de l’art militaire elfique et jumelle étincelante de Yutar, la forteresse tombée aux mains des drows depuis trop longtemps maintenant. L’Olath Blada des Seigneurs de Guerres Sombres avaient posé son regard maudit sur la fierté de leurs frères honnis. Sous la férule conjointe de Tebirahc Zaurahel, commandant les premier et cinquième ost, et de Alder’Aak Dolerian, qui dirigeait, lui, les troisième et quatrième ost, se massaient plus de trente trois milles drows, tout corps confondus. La plus grande armée jamais formée, sous les sombres couleurs d’Elda, s’était rassemblés dans les sombres tunnels qui couraient sous les murs de Yutar. Le Deuxième ost, sous les ordres de Bakilas Ostis, assurait la protection du Puy, et assurerait une retraite sereine en cas d’échec du siège. Pendant plus de six mois, les travaux titanesques qui furent entrepris avaient fait de l’antique ruine au creux des falaises, la pointe acérée d’une flèche de pierre qui désignait le fort des elfes comme sa cible.

Le crépuscule tombait peu à peu sur les hautes murailles de la citadelle drow, et sa lourde porte s’ouvrit, vomissant les hordes de guerriers rassemblés sous un bouquet d’étendards au couleur des différents osts, qui pendaient mollement sur leurs hampes. Le Tagnik’zur déploya ses ailes au sommet des falaises jouxtant la forteresse, donnant par son cri, l’ultime signal de la guerre. Le pas cadencé des Sargtlin sembla faire trembler Ellyrion sur ses fondations. Le no man’s land qui séparait les citadelles jumelles devait paraître une digue bien mince face à l’océan de lames et de boucliers qui se déchaînaient sur le fort aux murs blancs et lisses. Le cliquetis régulier de la maille frottant la plaque, le hennissement excité d’un cheval, le bruit entêtant des marteaux des artilleurs, qui s’attèlent au montage des mangonneaux, quelques rires fous par la promesse de sang, le chant cuivré des cors, tout se mêlait et donnait à la bête gigantesque qui partait à l’assaut, un grognement terrifiant. Deux immenses tours de sièges avançaient lentement, tel des bateaux sur une mer d’armure et de boucliers, dont la chevelure immaculée des drows étaient l’écume. Les immenses constructions, mues par la magie du C’nros étaient pleines de Sargtlin, impatient de se déverser sur les murs éclatants d’Ellyrion. Les régiments du Luth’Elghinn avançaient derrière les premières compagnies de Sargtlin, s’assurant la protection des boucliers de ceci, jusqu’au moment de lâcher leurs traits mortels sur les elfes. Quelques boules d’énergies et autres sorts mineurs vinrent percuter les murs du Fort, testant dès les premiers instants la barrières magiques qui entouraient Ellyrion. Puis soudain, le chant des marteaux se tut et laissa place à un autre, plus subtil, presque inaudible à l’oreille humaine, mais qui résonna comme un hymne à la destruction pour les oreilles drows. Celui d’un contrepoids qui entraine une poulie, qui fait se lever un bras, et envoie un rocher de plusieurs livres vers sa cible. Avec une discipline parfaite, les pièces d’artillerie envoyaient leurs projectiles les unes après les autres, faisant s’abattre une pluie régulière de rochers sur les elfes dissimulés derrière les murs ébranlés. Les torches s’embrasèrent un peu partout sur la plaine, révélant encore mieux aux yeux des elfes, l’étendue de guerriers qui venaient prendre leurs vies et leurs biens. Le train d’artillerie drow, comptant plus de cinquante balistes, et près de trente mangonneaux, libéra les enfers sur Ellyrion. L’une des tour cylindriques, finement taillés dans la roche la plus pur, reçu deux tirs consécutivement et fut éventré partiellement. Les cris de victoire du catapultaire et de ses hommes résonnèrent presque jusqu’aux oreilles des défenseurs, alors que l’infanterie montait à l’assaut en vociférant.

« N’entends-tu pas, faux frère, cette plainte que tu nous arraches ? »

La Guerre, terrible ennemie, frappait la porte d’Anaëh. Ellyrion subissait les assauts féroces de ceux qui, jadis, avaient peut-être aidé à le construire. Et ce n’étaient pas les deux milles elfes présents sur le site qui pourraient changer empêcher la Mort de frapper le fort. Les armées sombres, innombrables, hurlaient leur haine. Les cors résonnaient, encore et encore, rythmant la marche infernale. Et tout à chacun s’interrogeait… Après tout, Yutar n’était pas si éloigné que ça. Une demi journée à cheval, pas plus. Et pourtant, elle avait pu grandir et prospérer sous le joug d’Elda. Pourquoi ? La réponse était claire et évidente : Ithri’Vaan. Cette terre maudite était une porte ouverte vers les Terres Stériles, du moins pour ceux qui la dominaient. S’attaquer à Yutar, c’était accepter de conjuguer le verbe guerroyer, car les drows ne se seraient pas laissés faire, et même en cas de victoire, ils seraient revenus, plus nombreux, plus puissants…

Les Elfes avaient choisi la facilité, pensant peut-être que jamais les Bannis de l’Este n’oseraient s’en prendre à leurs terres. Ce n’était pas un calcul insensé, après tout prendre Ellyrion n’était qu’une étape, essentielle certes, mais loin d’être suffisante pour faire ployer Anaëh. C’était la plus aisée à franchir. Ensuite viendrait les réelles difficultés, car on n’attaquait pas le Premier Peuple sur son territoire sans en subir les conséquences. Oui… Il n’y avait aucune raison d’attaquer Ellyrion, car continuer ensuite relevait du suicide. Les elfes le savaient, les drows aussi… Mais les drows s’en moquaient, et ça, les elfes n’avaient pas voulu le voir.

Désormais, ils comprenaient… Ils acceptaient cette idée que leurs anciens frères n’avaient aucune autre envie que de faire mal, quitte à souffrir eux-mêmes. Ils ne voulaient que détruire, petit à petit.

Mais ils n’étaient pas trop tard. Obéissant aux ordres de Dyarque, les mages des quatre coins d’Anaëh s’étaient rendus à Ellyrion. Quelques uns étaient morts d’épuisement à leur arrivée, tant ils avaient tiré sur la corde. Mais le résultat était néanmoins là : quelques jours avant l’attaque, il y avait assez de praticiens pour tenir tête aux forces magiques d’Elda. Pas les écraser, ni même les vaincre, mais les ralentir. Assez longtemps, peut-être, pour laisser les renforts arriver. A l’instar des mages, ils ne ménageaient pas leurs efforts…

Arriveraient-ils à temps ?

_______

Explications HRP : (Pour les drows) La bataille commence enfin ! Mais l'heure n'est pas encore aux massacres, il faut d'abord réussir à grimper jusqu'au sommet des remparts. Vous les voyez, que vous soyez elfes ou drow, étincelantes mais désormais condamnées. Pour les assiégeants, l'heure est à la réjouissance, car vous savez que ce n'est plus qu'une question de temps avant que ordre soit donné de charger. Même ceux qui seront en première ligne n'ont pas peur... Ou presque. Mourir ici sera un honneur, et les délices de Teiweon seront promis aux valeureux qui permettront la réalisation de la victoire.

(Pour les elfes)La bataille commence enfin ! Pour les assiégés, le moral est au plus bas, mais vous savez que vous n'avez pas le choix. Vous entendez le sifflement des pieds, vous les voyez marteler vos défenses, et craignez à chaque fois de voir les précieuses tours s'éffondrer. Pour les mages, par contre, la bataille est déjà bien entamée. Les duels magiques s'enchaînent sans que les profanes ne puissent s'en rendre compte, mais déjà la supériorité est aux drows, plus nombreux. Pourtant, ils ne parviennent pas encore à prendre réellement le dessus pour en tirer un réel avantage.

Vous pouvez toujours créer des topics annexes, et c'est même fortement conseillé si vous désirez RP avec quelqu'un en particulier. Vu que nous n'avons aucun moyen de prévoir le nombre de participants, nous ne pouvons imposer un "ordre de passage", aussi apprenez que vous pouvez poster à tout moment, s'il y a au moins deux réponses depuis votre dernière intervention.

Les choses intéressantes commencent très bientôt !

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-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D.
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Activant distraitement la gemme qui contenait son sort d’armure d’ombre, le Ditronw Da’re posa son regard sur les impressionnantes murailles du fort. Ainsi donc l’heure était venue… l’heure de la destruction de cette forteresse qui les narguait depuis trop longtemps. Les frères à la peau pâle sentiraient sous peu la toute puissance de l’armée drow. Qu’ils désespérèrent, qu’ils maudissent leur destin… car celui-ci serait funeste.

En tout cas, les archers elfes n’étaient pas au repos, et près de lui un soldat s’écroula, la gorge transpercée. Une flèche atteignit le mage, mais fut stoppée par son bouclier et retomba mollement au sol. Indifférent au moribond qu’animaient encore quelques ultimes soubresauts, Haldren s’avança d’un bon pas vers les dernières lignes du premier ost, à l’abri des tirs elfes, où l’attendaient près d’une centaine de nécromants.

Car avant que les tours de sièges de l’armée ne puissent se mouvoir, gorgées de soldats prêts à porter la mort au cœur de Fort Ellyrion, le C’nros avait une tâche à accomplir.

D’un regard presque paternel, le mage regarda les golems. Les golems… les monstres de chair et d’acier, les abominations magiques assemblées dans les entrailles du Puy. Combien de cadavres leur réalisation avait-elle nécessité ? Combien d’heures ? De jours ? De semaines ? Combien de mages ? Peu importait, le résultat seul comptait, pour la plus grande gloire de la magie.

Prenant une bourse à sa ceinture, Haldren en sortit une dizaine de rubis scintillantes… une pour chaque golem. Une lueur douce et diffuse faisait briller les pierres dans sa main, derniers vestiges des âmes emprisonnées qui servaient désormais les maléfiques desseins des drows. Comprenaient-elles seulement quel glorieux dessein elles servaient ? Peu probable, mais elles auraient du être fières d’avoir une enfin une utilité.

A la réflexion, le mage se dit que la fierté pesait bien faible en comparaison de la damnation éternelle auxquelles elles étaient condamnées… dommage…

S’approchant du premier golem, il en écarta légèrement les chairs dans le dos, à un endroit prévu à cet effet, quasi invisible pour qui ne sait pas où chercher. Sa main pénétra dans les chairs mortes et glaciales, tâtonnant dans les entrailles de la créature jusqu’à ce qu’il sente un petit réceptacle en acier placé au cœur même de l’abomination magique. Un sourire satisfait aux lèvres, il y déposa la gemme et sortit son bras.

Autour de lui, d’autres mages faisaient de même. Lorsque tous eurent fini leur macabre tâche, Haldren ordonna d’un ton sec :

Activez-les.

Une pareille opération nécessitait la quasi-totalité des plus puissants nécromanciens du C’nros. Chaque golem se voyait en effet associé un nécromancien référent, celui là même qui avait enfermé l’âme d’un malheureux dans le rubis. Mais pour activer le monstre, il ne suffisait pas de disposer du golem et d’une gemme… car relier les deux, la centrale d’énergie à la machine de guerre, demandait une quantité d’énergie phénoménale que bien peu de mages auraient été à même de fournir. Afin d’éviter qu’ils ne s’évanouissent… ou pire… Haldren avait donné l’ordre qu’ils reçoivent l’aide de leurs confrères lors de cette délicate opération.

La sueur coulait sur le visage des maîtres des morts tandis qu’ils puisaient dans leurs réserves d’énergie pour soutenir le sort de leur collègue. Lentement, les yeux d’un premier golem se mirent à briller d’une lueur rougeâtre. Un bras se leva pesamment, pareil à celui d’un automate, une jambe remua, tandis que l’esprit du nécromant prenait peu à peu le contrôle des différents muscles. Avec des mouvements saccadés et patauds, le titan issu des sombres arts se releva. Debout, il mesurait plus de quatre mètres et les soldats qui les entouraient ne purent retenir un mouvement de recul face à ce merveilleux et terrifiant spectacle.

Allez, mes frères. Les tours de siège vous attendent.

Tandis que les abominations traversaient pesamment les rangs de l’armée en direction des équipements d’assauts, le Ditronw Da’re retourna prendre sa place parmi le cinquième ost. Les duels magiques se concentraient sur ce flanc, et si les elfes faiblissaient, pris à la gorge par le nombre de mages drows, ils n’en demeuraient pas moins de redoutables adversaires. Voilà qui souciait plus Haldren que tout autre chose… comment donc les elfes avaient-ils pu assembler une telle force magique en si peu de temps ?

Ah .. encore un duel se terminant sans vainqueur ..

La Prime sorcière posa un regard vers le Drow qui avait prononcée cette phrase, un rien amusée. Confortablement installée sur un fauteuil disposé un peu à l'écart et en retrait de la ligne de bataille et d'où elle pouvait observer toute l'action, Y'Shahinn posait le regard sur le fort d'Ellyrion ainsi que sur les combats naissants. Tout autour d'elle, les soldats de la Garde Noire étaient immobiles et patientaient en silence, l'un des soldats brandissant bien haut l'étendard de la Prime Sorcière qui flottait alors dans la pénombre de la nuit, signalant la présence de la plus haute autorité magique sur le champ de bataille.
Près d'elle, une quinzaine d'autres sorciers observaient également le déroulement des combats, émettant de temps à autre un commentaire sur ce qu'ils voyaient. Ces Drows ne faisaient pas partie du C'nros, ils étaient issus des propres rangs magiques de la Prime Sorcière, de puissants sorciers de combat spécialisés dans la magie élémentaire et destinés à des tâches précises.
Pour le moment ils se contentaient d'être les témoins des efforts du C'nros contre les sorciers adverses mais la Prime Sorcière pouvait sentir qu'ils brûlaient de faire la démonstration de leurs pouvoirs. Mais pas maintenant .. pas encore ..

Y'Shahinn avait décidée de s'installer derrière la ligne des armes de sièges, délaissant les côtés du Roi Brylyan qui avait opté pour une place plus incluse à l'intérieur des rangs de l'armée. De là, installée sur son fauteuil de campagne, la Prime Sorcière observait avec délectation la bataille magique qui se déroulait sous son regard.
Elle détourna le regard lorsque l'un de ses sorciers vint à elle, mettant un genou en terre devant sa maîtresse en guise de respect et tenant fermement son bâton de sorcier dans sa main.
Il s'agissait de Vara'Khyn, l'un de ses meilleurs sorciers usant de la magie du feu. Bien qu'il soit moins puissants que le Haut-Prêtre de Valas la Prime Sorcière était pleinement satisfaite de sa maîtrise de la magie, c'était d'ailleurs lui qui supervisait le petit détachement que Y'Shahinn avait amenée avec elle.

"Prime Sorcière, il semblerait que la résistance magique des Elfes soit plus forte que prévue."

D'un geste, Y'Shahinn lui fit signe de se relever. Ne pouvant cacher un certain sourire, elle reporta le regard sur les remparts Elfique en train de subir un pilonnage en règle.

En effet .. Les Elfes ont toujours été de bon manieurs des arcanes. Ils ont du avoir le temps de renforcer leurs défenses.

"Devons nous intervenir ma Dame ? devons nous déployer les Ul'nussts ? Cela permettrait à l'armée de faire définitivement pencher la balance dans ces affrontements indécis."

La Prime Sorcière ne perdait pas son sourire tout en écoutant les paroles de son subalterne. Déployer les réserves de la Magie du Puy d'Elda ? non il était trop tôt pour cela.

Non .. Le moment n'est nullement propice à l'emploi. Laissons les mages du C'nros occuper les sorciers adverses et laissons courir le déroulement des duels magiques. Je n'aimerais guère devoir me porter à leur secours alors que j'ai moi-même garantie leurs forces auprès des Obok Sengers.
Il s'agit de leur occasion pour redorer leur image, à eux d'en saisir cette chance.

"Avez-vous vraiment confiance en ces simples mages ma Dame ?"
Cette réponse eu pour réponse un fusillement du regard de la part de la Prime Sorcière, il y avait des questions à ne pas poser. Le sorcier se confondit aussitôt en excuses.

"Veuillez me pardonner ma Dame .. je ne voulais .."

Il ne s'agit nullement d'une question de confiance. Laissons les magies du C'nros et de nos adversaires se neutraliser mutuellement. Lorsque nous verrons poindre notre propre chance nous interviendrons.
D'ici à ce moment, vous et les autres sorciers devez observer et vous tenir prêts. Observez en détails les aptitudes et la puissance de nos adversaires en magie, vous les affronterez bientôt.

Le Sorcier acquiesça en silence et salua une dernière fois la Prime Sorcière avant d'aller rejoindre les autres sorciers qui patientaient, les yeux rivés sur le sommet des remparts.
Quand à Y'Shahinn, elle reprit ses observations, ressentant tout autour d'elle les flux d'énergies magiques soulevées par les combattants. Cela changeait un peu d'Alonna, l'atmosphère était différente. Etait-ce dû au fait que plus de 30.000 Drows étaient rassemblés dans un seul but commun ? elle ne saurait le dire. Mais, aujourd'hui, elle ressentait en elle la fibre de la guerre qui s'était rallumée.

Enfin ils étaient là ces chiens... L'on pouvait sentir leur envie de tuer jusque dans les hauteurs du Fort. Ces antithèses du Beau Peuple, ces immortels ignorants, ne vivaient que pour des plaisirs éphémères et la garnison du Fort contait bien leur octroyer le doux nectar de la mort. Peut-être dans l'autre monde comprendraient-ils leur folie...

Mëgilen'syre, revêtu de tout son attirail militaire, pouvait admirer ce macabre spectacle du haut du post qu'il s'était lui même assigner, celui des machines de guerre. Aux côtés de ses 300 cavaliers il s'était désigner pour assurer le bon rendement des trébuchets et autres balistes, fautes d'officiers et d'hommes de cette sections présents il fallait bien qu'il s'y affaire lui qui s'y connaissait en machinerie pour avoir tant étudier les humains. Autour de lui les hommes restaient stoïques en apparence mais n'importe qui aurait put deviner la peur qui tiraillait le ventre des moins expérimentés. Equipé d'une longue vue Mëgilen'syre observait tranquillement l'armée adverse, ses mouvements, son organisation... Plus il l'observait et plus à vrai dire il reprenait espoir quant à sa première sensation à la vue d'une telle armée. Tout n'était pas perdue, ou du moins une certaine forme de résistance était viable. Pour le seconder il avait son chef de compagnie et un pauvre cavalier qui iraient s'occuper d'aller disséminer les ordres aux divers places d'artillerie. Il replia sa longue vue et tout en observant toujours le champ de bataille il donna ses ordres :

- Feu à volonté pour les balistes. Priorité sur leurs mages, suivis de leurs balistes puis enfin de tout ce qui aurait une carapace trop épaisse pour nos archers...

Le simple cavalier s'en alla à toute vitesse pour aller transmettre les ordres reçus, et c'est quelques secondes après son départ que la bataille commença enfin. Des pierres et des traits voltigeaient de partout et avec cela les affrontements magiques qui auraient presque donner une envergure esthétique à la scène... Autour ils commençaient à paniquer, mais ce n'était là que le début. Le capitaine était un peu surpris de la résistance magique du Fort en réalité, était-ce dut au Fort lui-même ou aux efforts des mages de Dolce? Il n'aurait sut le dire mais il ne pouvait de toute façon qu'octroyer sa confiance. Il était temps de passer aux choses sérieuses.

- Allons! Dernière nous se dresse Anaëh et j'irais personnellement égorger le traitre qui la mettra en péril par sa peur et ses doutes! Bardes du Lys Dragon donner donc un coup de fouet aux semblants d'elfes qui me servent aujourd'hui, que je revois les fiers cavaliers auprès desquels je chevauchais autrefois!

Un flûtiste et un trompettiste c'était en réalité bien peu pour toute l'artillerie, mais le moindre écho de courage avait sa valeur dans le choeur des Sombres qui leur hurlait la défaite. Mëgilen'syre pris le chef de compagnie qui était charger de donner les ordres aux trébuchets et lui fit part de son devoir :

- Concentrer la moitié des tirs sur ces tours de siège, le reste doit s'occuper de l'artillerie ennemie mais pas de leurs balistes! Elles ne sont pas un grand danger pour les fortifications du Fort...

Car c'était bien là l'important, ne pas laisser cet océan de drows déferler à l'intérieur du Fort. A ce moment là tout pouvait être considéré comme perdu...

Quelques minutes plus tard le premier cavalier envoyés aux balistaires revint trempés de sueur et au loin l'on pouvait voir les immondices nécromanciennes se mettre en marche. Immenses et répugnants golems naissants de leur sombre art, il représentaient un danger certain mais d'un danger qu'il ne jugea pas de son ressort.

- Va interdire aux balistes de s'occuper de ces horreurs, puis va-t-en quérir l'avis de Dolce les concernant.

Il savait que ces êtres n'existaient que magiquement mais il n'était pas sûr du moyen par lequel les détruire. Dolce lui savait sûrement... La mélodie des trébuchets se fit entendre et Mëgilen'syre tira de suite sa longue vue pour constater les dégâts occasionnés, chaque touche avait son importance dans cette bataille qui avait trop l'allure d'une guerre entière du côté des elfes.

Enfin, ils étaient là.

Chaque soir, nous nous étions couché avec appréhension. Quand allaient-ils attaqués ? Tôt... Toujours trop tôt. Ils allaient profiter de leur "effet de surprise". En une semaine, nous avions eu le temps de préparer notre défense mais nous étions trop peu et aucun d'entre nous n'était dupe. Ils avaient préparé leur attaque de longue date, tout devait avoir été calculé et il nous serait impossible de les repousser. Mais nous allions les retarder. Un maximum. Jusqu'à l'arrivée du roi et des renforts qu'il nous avait promis. Néanmoins, nous avions un avantage face à eux, une énergie qui leur manquerait forcément à un moment ou à un autre. Nous nous battions sur nos terres pour sauver notre peuple. Notre force, c'était le sourire et l'amour de nos proches. Que faisaient-ils ici ? Eux ? Ils venaient se faire tuer en des terres inconnues. Tout ça pour "casser de l'elfe" et pour obéir aux ordres d'un roi qui ne combattrait pas avec eux mais se contenterait de les regarder mourir.

Pour la majorité d'entre nous, ils ne faisaient qu'arriver. Mais pour les 500 mages le combat était déjà bien entamé. Les stratégies magiques que nous avions mis en place se montaient doucement. Le bouclier magique d'abord, il avait énormément de failles mais nous protégeait des petites attaques mineurs qui plurent sur nous dans un premier temps. Je finissais de réglais les derniers points stratégique avec les huit mages que j'avais selectionnés et qui avaient à charge de petites unités. Nous avions travaillé nuit et jour pour assurer la défense du fort, mais elle était encore fragile et à améliorer. Uriel était trop pressé, il voulait agir sur la minute.

- Non Uriel, nous devons attendre encore un peu !

- Si nous attendons trop, ce sera trop tard.

- C'est une des rares attaques que nous allons lancer, il faut faire un maximum de dégats, nous ne pouvons pas nous permettre de...

Nous fûmes interrompu par un des hommes de Mëgilen'syre qui insista pour nous montrer ce qu'il se passait en bas. Je restais sans voix comme la majorité des mages qui m'accompagnaient. Seul Eressë se permit un juron. Les mages adverses étaient en train de donner vies à des abominations. Des golems de corps... Les nécromants passaient à l'action. Nous étions tous conscient que si une telle chose venait à s'approcher de nous, nous étions morts. Autant quitter le fort sur l'heure. Non, nous devions les repousser. Je sortis de mon mutisme.

- Nous... Nous nous en occupons, va dire à Mëgilen'syre qu'il ne s'en préoccupe pas.

C'était peut-être m'avancer un peu que de dire cela mais il nous fallait une solution. Je posais mon regard sur chacun des mages présents. Itarillë étudiaient les golems avec intérêt et dégout à la fois, mais elle savait qu'il était inutile qu'elle propose sa puissance. Elle nous était bien trop précieuse et nous devions l'économiser un maximum. Eressë contrôlait la terre... ils pourraient les faire chuter éventuellement, mais ils finiraient par se relever. Nelisandre et moi pouvions les brûler mais à quoi bon si les mages les alimentaient suffisamment pour qu'ils tiennent ? De plus, nous ne pouvions les atteindre d'aussi loin sans user nos précieuses forces. Ce fut Annaëlle qui nous donna la solution. Il faudrait être rapide.

- J'ai douze flèches d'Arcanes, je doute qu'elles puissent détruire les golems, mais elles empêcheront les mages de les régénérer pendant quelques minutes. Si vous les brûlez à ce moment là...

Nelisandre acquiessa. Mais pouvions nous véritablement nous permettre de perdre des mages de feu immédiatement ? Je soupçonnais que les golems ne soient qu'une introduction à ce qui nous attendait.

- De simples flèches enflammées ne feraient-elles pas l'affaire ?

Quand ils seront à portés de nos flèches, nous les détruirons. Du moins, nous essayerons. Je finis de dispenser mes ordres concernant les mages avant un tour globale. Tout était en place désormais. Uriel était en charge des mages de l'air, Nelysandre de ceux du feu, Itarillë de tous les guérisseurs, Eressë des mages de la Terre, Estel des mages de l'eau et Serena était - avec les mages qui avaient fait l'effort de venir malgré des pouvoirs qui ne nous seraient probablement pas utile - les liens et les liants. Ils étaient la force qui nous permettrait de garder nos plus puissants et originaux jeteurs de sorts tout en les utilisant. Annaëlle et ses quatre ArcheMage rejoignaient les archers. Moi, je donnais les combinaisons de sorts et quand elles seraient mises en place.

Nous étions prêt. Que les drows attaquent nos remparts et nous nous occuperons de les recevoir correctement.

[

Tous mes PNJ's ont des fiches et ont été validés Wink

Je vous les presenterais quand ils rentreront vraiment en jeu.
Like a Star @ heaven

Je ne me suis pas aventuré à décrire les mesures mises en place sur le fort, j'attends Lyriel. Il est donc possible que ce poste soit édité Wink

]

Tout allait bien vite. Déjà, les premiers cris, déjà les premiers sangs, déjà les premiers morts. La bataille n'avait pas encore réellement commencé que, déjà, certains s'en allaient voir la Déesse de son coeur. Qui, de Tyra ou de Teiweon, remporterait la Bataille des Âmes, si bataille il y avait ? Déjà, les machineries elfes s'ébranlaient. Déjà, les premiers blocs de roche quittaient le sol et, dans le ciel couvert par la magie drowique, décrivait leurs paraboles. Déjà, les premiers carreaux fendaient l'air, éventrant drows quand la chance souriait.

Mais... Que se passait-il ? Il y avait un trébuchet qui refusait de fonctionner. Un rapide coup d'oeil clarifia les choses : sabotage. Et pas n'importe lequel, de la première qualité. Non loin, trois balistes refusèrent de fonctionner. Qui était en cause ? Fallait-il incriminer une quelconque magie sombre ? A moins que le traître ne soit du sang des assiégés. Déjà, on prévenait les gradés. Pour la plupart des elfes, il n'y avait aucun doute, il fallait désormais chercher l'ennemi dans les rangs.

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[Message se passant avant l'intervention de l'entité ^^]

Voici enfin venu le grand jour. Celui tant redouté et attendu avec une certaine peur. Les quelques jours d'avant, Rywyn avait pu briefer ses hommes qui étaient un peu plus de 1200. Pour le seconder à différents endroits dans le fort et notamment sur les remparts il avait la chance d'avoir, qui sait pour combien de temps encore quatre lieutenants de confiance, et quelques archers vétérans et vraiment expérimentés sur lesquels le fier peuple elfique pouvait compter. La jambe de Rywyn avait également été parfaitement soignée dans les temps.

Maintenant près pour la grande bataille, le jeune capitaine du haut des
remparts avait vu les troupes ennemies, aussi immondes et sombres qu'elles étaient vu de loin. A cette distance on, pourrait avoir l'impression de faire face à une invasion de rats bon à tuer. Mais il était inutile gaspiller des flèches alors que le gros de leur armée était encore trop éloigner. Pour l'instant le gros de la bataille se jouait entre les mages elfes et drows qui redonnaient un peu de couleurs au champ de bataille avec leurs divers sorts destructeurs. Pour l'instant l'ordre avait juste été donné aux archers de couvrir les mages contre d'éventuels attaques par derrière et de les appuyer comme ils le pouvaient avec leurs flèches contre les mages ennemies.

Puis les tours d'assauts ennemies se mirent à avancer vers le Fort. C'est maintenant que les archers allaient vraiment passer à l'action. Si ces tours atteignaient les remparts la bataille était perdue d'avance. Dans le même temps des golems furent activés par l'ennemie. Rywyn n'y connaissait rien dans le domaine de la magie, mais à voir ces monstres ils pourraient être fatals et infliger des gros dégâts.

- Visez ces tours d'assauts sans retenue, et éliminez les drows qui les font avancer en priorité! Il faut gagner du temps!

Instantanément ses hommes exécutèrent les ordres et l'avancement des
tours ralentit de peu. Mais cela ne suffirait pas. Rywyn arma une une flèche qu'il enflamma et tira sur une des tours. Cette première flèche enflammée était le signal pour les autres lieutenants d'ordonner à une partie de leurs hommes de tirer sur ces tours avec des flèches enflammées pour essayer de les détruire avant qu'elles n'atteignent le Fort, ou au moins leur provoquer le plus de dégâts possible.
Puis à l'avancée des golems qui progressaient de plus en plus, Annaëlle
et ses quatre ArcheMages arrivèrent et expliqua que c'était avec la puissance de l'archerie que nous les détruirions. Seulement pour cela
une flèche des arcanes devaient atteindre chaque golem pour ainsi éviter
une éventuelle régénération par les mages ennemies. Rywyn fit signe à Annaëlle et celle-ci comprit qu'elle pouvait passer à l'action. Alors le jeune capitaine se concentra sur les flèches qu'il tirait et sur l'évolution du champs de bataille. Puis Annaëlle revint le voir, il était maintenant temps.

- Tirez à volonté sur les golems avec des flèches enflammés pour les
détruire.

Il avait donner cet ordre à une partie des archers qu'il commandait, car il fallait aussi maintenir l'attaque des tours d'assaut. Chacun des lieutenants en fit de même. C'était pour l'instant la seule solution qu'ils avaient.

Krefor’sh Hedrin, Faern d'Hosse du premier ost, cracha au sol lorsque les flèches des arcanes atteignirent les golems. Nécromancien lui-même, il comprit immédiatement ce que tentaient les elfes. Un golem tire sa force de l’âme emprisonnée en son cœur, et la faculté de régénération de ces monstres était pour le moins spectaculaire aux yeux du non initié. Et cela, les mages elfes le savaient…

Pas de doute, les bouffeurs de salades avaient bien préparés leur coup, ces étranges flèches créaient des perturbations dans la trame magique qui entouraient les titans morts. Cela ne semblait pas influencer le contrôle mental imposé par les nécromanciens, mais lorsqu’une flèche enflammée atteignit un golem, celui-ci se mit à bruler lentement, sans que son référent mage ne puisse contenir le problème.

Rageur, Krefor’sh fit signe à plusieurs mages de la glace de le rejoindre

Vous croyez donc pouvoir détruire nos petits chéris si aisément ? Allez-y frères !

Les mages de la glace se mirent aussitôt à l’œuvre. L’air autour des golems se mit brutalement à se troubler, la condensation qu’ils imposaient en refroidissant la surface de la chair du monstre absorbant la vapeur pour la transformer en fins cristaux. En quelques minutes, les golems se retrouvèrent recouverts d’une pellicule de glace, spectacle son et lumière car chacun de leur mouvement la faisait craquer.

Certes cela les ralentissait quelque peu, car pour être insensible au froid, les monstres étaient cependant gênés par ce carcan protecteur, mais les flèches enflammées qui pleuvaient autour d’eux ne leur causaient guère de dommage. Le premier golem touché agitait stupidement son bras droit, trop endommagé pour qu’il lui soit utile, ce qui obligea les nécromanciens à arrêter la tour le temps de repositionner différemment l’autre golem qui la faisait avancer.

Une tour de siège était momentanément bloquée, les autres avaient ralenties, mais l’avance des golems n’était pas stoppée.

~~~~~~~~~~~~~~

Sur le reste du front, les mages du C’nros prenaient peu à peu l’avantage sur leurs confrères elfes. Les chroniqueurs drows qui relateront cette bataille vous diront fièrement qu’ils étaient tout simplement meilleurs, plus doués, plus beaux, plus forts, plus intelligents, mieux membrés… ce qui aurait été vrai à chaque bataille à les en croire… mais bon, la réalité était plus prosaïque et l’objectivité du rédacteur impose d’expliciter les véritables raisons.

Même si les elfes avaient pu amasser nombre de mages, qui représentaient une portion de leurs forces assez considérables, le C’nros s’alignait avec un avantage numérique de trois contre un. Ajoutez à cela le fait que les mages de guerre drows étaient parfaitement au point lorsqu’il s’agissait de coordonner leurs assauts, et vous comprendrez pourquoi les mages elfes, aussi doués soient-ils mais moins habitués aux manœuvres à grande échelle, ne pouvaient que retarder l’inévitable.

Enfin force était d’admettre qu’ils le retardaient bien...

La guerre venait d'éclater. Les portes du fort elfiques étaient définitivement closes. Plus moyen de sortir. Heureusement qu'une issue de secours avait été pensée par Oloryle. Elle ne devait pas rester sur place sans quoi elle se ferait tuer ou pire punir par son maitre. Elle lui était obéissante cette petite...
Doucement dans le fort, les machines de guerre se mettaient à disfonctionner. Un sort de la part des drows ? Non du sabotage ! Doucement ce mot pouvait se lire sur toutes les lèvres des gradés du fort. Oloryle savait parfaitement ce qui se passait et pour cause...

Il fallait quitter le fort avant qu'il ne soit trop tard. Maintenant qu'elle était sûre que tout fonctionnait selon ses plans, elle pouvait passer à la seconde partie. C'était maintenant ou jamais. Se faufilant dans le camp avec la finesse d'un félin, elle arriva dans la partie qu'elle désirait. La suite allait commencer alors...
Oloryle resterait quelques minutes pour être sûre que tout se passe convenablement avant de quitter ce fort ennemi. C'est donc sous le couvert de l'obscure nuit que l'elfe prendrait la fuite pour des terres plus calmes comme lui avait ordonné son illustre maître.

Le Dixième s’achevait là, sous une bien sombre lueur, et le sang coulant sur ses pages tâcherait même les prémices du Onzième... Quel plus mauvais présage qu’un cycle marqué à l’aube par la violence libérée d’une guerre sans concession entre les peuples immortels, le combat de deux Géants de pierre, l’un face à l’autre, rivaux depuis leurs naissances, depuis qu’ils furent dressés, dénouement d’une histoire écrite et si longtemps retardée.

Là, ils se dressaient par milliers sous les nuages mus par la magie des ombres bienveillantes, les pas cadencés martelant le sol, faisant trembler la terre et les cœurs de ceux qui, en l’enceinte d’Ellyrion, devraient affronter les nuées vouée à la seule Œuvre du Père, Uriz.
Au dessus, faisant entendre sa voix stridente, planait le sombre Seigneur de Guerre qui montait le Dragon, Tagnik’zur. Il était seul parmi les siens à pouvoir apprécier la beauté infinie d’un paysage où s’étendaient au loin les Osts Sombres, en rang.
Il se laissa tomber, se posant en douceur à l’arrière de son Ost, de celui que sa famille commandait depuis tant de siècles, et il démonta, laissant à ses serviteurs la tâche de garder sa surprenante monture alors qu’il allait à la rencontre du Grand Prêtre d’Uriz, de sa délégation, présence d’Alyryne et du Père en ces lieux.

Un salut des plus respectueux précéda sa demande...

« Grand prêtre… Je crois que nos ennemis ont encore bien trop de foi en une victoire… »

Référence aux désagréments qui avaient attendus les armées à leurs approches, des pièges audacieux certes, mais qui n’affecteraient pas le déroulement et le sombre dessein… Qui n’empêcherait pas le massacre de ce jour.

« Que le Père nous soutienne, nous qui suivons sa bannière, qui œuvrons à sa cause… Qu’il propage la peur et le désespoir dans le cœur de nos ennemis, afin qu’ils soient sacrifiés sur l’autel de sa gloire. »

Le Grand Prêtre acquiesça, et alors qu’il repartait vers sa monture, déjà, les cantiques retentissaient, chant de guerre qui bientôt, injecterait la terreur dans ces elfes qui offraient résistance aux légions sombres.
Quand il fut devant ses hommes, milliers et fidèles, formés à cette seule tâche et à la fidélité envers un nom, il leva l’épée qui avait quitté son fourreau, et sans grand discours, sans autres mots que ceux qui suivraient, il lança les hostilités.

« Ib'ahalii wun Uriz Vyn'Het Namaz ! »

Et d’un chœur, d’une même voix, comme un écho qui se propage telle une vague à travers les rangs des milliers de soldats, le Premier Ost scanda ces mêmes mots, unifiant les sombres derrière une bannière.

« Ib'ahalii wun Uriz Vyn'Het Namaz ! »

Et se fut le début de la bataille… Les tours de sièges avançaient, mus par les magies du C’nros, les rangs progressaient, les carreaux et les flèches commencèrent à pleuvoir sur les remparts ennemis alors que le grincement des armes de sièges, des balistes se faisait entendre et qu’était lancé les projectiles se fracassant sur les murailles…

La Bataille d’Ellyrion venait de commencer…

[HRP:
Like a Star @ heaven

Le Grand Prêtre et les prêtres qui l'accompagnent préparent une massive "Propagation de la Terreur" (cf : Sorts Divins de Mogar) qui frappera tout les occupants actuels du Fort.]

Enfin face aux murs de leur destination, Fort Ellyrion, les jumeaux allaient pouvoir jouer de nouveau sur un champ de bataille. Du moins Nim pour l'instant parce que son frère ne pouvait pas se déplacer à plus d'une cinquantaine de mètre de sa jumelle millénaire mais aussi parce qu'il n'était pas assez stupide pour aller se balader sous les flèches de ces tapettes d'elfes.
Nim avait tout au long du voyage préparé plusieurs tissage, mais aucun fait à partir de son sort d'illusion fétiche, Il y avait tellement de drow que même leur nombre réel était suffisant pour que les elfes tâchent le font de leur culotte habituellement immaculé. Non, cette fois-ci elle avait préparé un sort de ténèbres monstrueux qui ne formerait pas un dôme de noirceur sur elle mais plus un mur qui devait épouser les forme des mur de la forteresse. Elle avait aussi préparé un spectacle pyrotechnique seulement constitué de couleur dansante, de quoi divertir les gentils elfe par un feu d'artifice certes inoffensif mais déroutant et pour peu qu'on y ajoute des sorts ressemblant mais moins gentil cela pouvait devenir vraiment dangereux. Elle n'avait pas préparé de troisième tissage pour pouvoir en improviser un au besoin sur le moment.
Les sorts de la mage millénaire ne nécessitaient pas en eux même des monceaux de puissance magique mais elle pouvait les tissé ensemble pour en faire des oeuvres d'art d'un potentiel monstrueux l'inconvénient c'est que ce n'était pas une façon très rapide de lancer des sort, cela prenait du temps ou de l'énergie si l'on voulait triché sur le temps.

« Regarde mon frère » fit Nim en montrant les murs du fort.

Aux yeux de la mage le fort entier était comme un brasier lumineux proprement époustouflant, entouré comme il était par la barrière des mages elfes.

Oui c'est jolie, convint simplement Renor.
« C'est tout ce que tu trouve à dire, devant un si belle effort? Il faut bien le leur reconnaitre »
Certes, ma soeur mais c'est l'affaire des mage, n'est-ce pas?
-Ignare, grommela-t-elle.

En l'occurrence là elle avait un peu de temps avant que l'attaque ne commence réellement, elle s'était mise en arrière même légèrement plus en arrière que les autres mages qui accompagnaient le premier ost. Elle avait besoin de se concentrer pour lancer son tissage de sort de ténèbres, elle commença donc à psalmodier lentement les paroles qui permettaient de lancer le sort tout en traçant au sol un sceau circulaire à l'air compliquer de son bâton. Le sceau n'avait aucune utilité en lui même mais servait seulement à permettre à la drow de ne pas se perdre dans le lancement de son tissage. Elle s'assit enfin en tailleur au milieu de son sceau son bâton en travers de ses cuisses et tout en continuant à psalmodier elle effectua les gestes nécessaire au lancement du sort. Le sort allait être un peu long à lancer pour éviter qu'on ne lui défasse avant qu'il ne soit totalement opérationnel.
Un mage indépendant qui à l'instar de Nim avait rejoint le premier ost pour en augmenter la puissance magique la vit faire son manège et renifla de dédain devant le peu de magie que rassemblait la drow millénaire. Il n'appréciait pas encore toute la subtilité du sort que s'apprêtait à lancer la mage. C'était une fine construction, insidieuse, au parfum si léger que les mages elfes ne pourraient pas la repéré avant qu'elle ne soit complètement formée. Lors qu'elle serait terminer pour la défaire il faudra y mettre du temps, de l'attention et un rien de puissance magique car ce tissage serait fait en plusieurs bout solidement entrelacé mais impossible à défaire tous d'un coup*. Il faudrait le défaire petit à petit avec patience ou le déchirer violemment et en subir les conséquences.

Renor pendant ce temps là regardait les préparatif de dernière minute, l'ouverture par les nécro drow du bal par l'éveil des monstrueux golems et le début de l'avancé des tours de siège. Le départ des sargtlins dans les tours, les premiers boulets envoyé par les armes de sièges, la cicatrice béante dans le flanc de la tour certes trop haute mais qui donnait plus de poids à ce début prometteur. Les premiers échange magique prélevait leur cout en fatigue, de jolie couleur mais d'une efficacité douteuse. Il assista à l'attaque des elfes contre les golems des nécromants drows, les elfes cherchant à endigué l'avancé des tours de sièges. Il regarda amusé les mages de glace protéger les golems du feu envoyé par les elfes et ainsi réduire leur effort à néant. Enfin pas tout à fait car l'une des tour avait ralenti et l'autre était arrêtée pour un petit moment. Le but des elfes était de gagner du temps pas de gagner la bataille.
Il tourna enfin son attention sur sa soeur dont le brouillard noir et insidieux accompagnait les sargtlins et les précédait finalement. Non, il n'y avait pas de brouillard, pas encore. Renor n'avait pas remarqué qu'il utilisait inconsciemment les sens magiques de sa soeur pour suivre la progression de la construction du sort. Il s'était fait seul une représentation physique de la progression de la trame du sort encore inachevé vers sa destination. La trace du sort était si légère que personne ne s'en rendit compte dans un premier temps, le sort n'étant pas encore formé il se confondait avec le débordement de magie qui se faisait joyeusement sur le champ de bataille. Le brouillard de ténèbres se rassembla au pied de la barrière qui protégeait le mur et la tour faisant face au premier ost en une flaque sombre, puis partit à l'assaut des murailles, le sort était lancé, les elfes ne pouvait plus le manqué.
Au début la drow avait voulut recouvrir d'une nappe d'ombre les murs même du fort mais elle n'avait aucune chance de traverser la barrière érigé par les elfes, il y avait trop de mage derrière ce sort. Elle avait donc décidé que la nappe effleurerait la barrière des elfes ne s'élevant pas au-dessus des murailles, mais bloquant la ligne de vu des elfes au niveau des meurtrières sans trop gêner les tir drow par la proximité de la nappe de ténèbres avec les murailles. Enfin c'était ce qu'était sensée faire le sort...

La drow millénaire soupira, un peu essoufflé par l'effort qu'elle avait du fournir pour pousser le point d'origine du tissage jusqu'au niveau du fort alors que le sort n'était pas encore lancé. Le sort en lui même ne posant aucun problème, mais la modélisation était plutôt délicate. Elle se releva et failli trébucher, elle était un peu plus fatigué que ce qu'elle pensait mais ce serait passager, supposait-elle, elle avait du faire preuve de tellement de concentration qu'elle en avait perdu le sens de l'équilibre.

« Mon frère tu viens »
Tu ne t'occupes pas de ton sort?
« Hum? Non il vivra sa vit tout seul, s'il passe tant mieux, il fera ce que j'ai décidé qu'il devait faire mais sinon ça ne fait rien »
Ah? Tu n'as pas besoin de le maintenir.
« Non. Normalement, il y a toute les instructions à l'intérieur du sort, il fera ce pourquoi il a été créé »
Bon. Sinon, mon idée.
« Oui! Elle est amusante mais il va falloir que tu me soutienne »
Tu pourra au moins lancer ton sort de tentacule d'ombre sur les boulet? Demanda Renor anxieux que son idée rate parce que sa soeur était trop épuisée.
« Tu me prend pour qui? Je suis un peu essoufflé mais je suis pas impotente »
Renor secoua gentiment la tête amusé, elle avait un peu de mal à mettre un pied devant l'autre mais elle pouvait encore le rabrouer, elle allait super bien.

Les jumeaux se dirigeaient vers les machines de sièges pour y mettre en application l'idée de Renor, le sceau sur la peau de Nim pulsait doucement comme un avertissement à sa propriétaire. Le drow millénaire servait de point d'appuis à sa soeur jumelle qui avait un léger étourdissement, sans doute passager.

*C'est ce qu'elle suppose

L'or de l'aurore s'endort, emportant les morts à l'orion. Or un soir au fort, de pourpres perles pleurent à l'horizon.

Mëgilen'syre était aux armes de siège ce que Dolce était aux mages et Rywyn aux archers. Néanmoins, Lyriel ne chômait guère entre les quelques détails restants à régler à l'intérieur des murailles qui finiraient par choir, les brèves instructions aux unités au repos et le développement de la bataille qu'il recevait de divers officiers. Malgré tout cela il trouvait le temps de se joindre au combat et il lui restait encore quelques pointes dans son carquois, même s'il n'était pas archer : certaines se perdraient dans la masse irréelle qui s'agglutinait devant ses yeux. Ils flamboyèrent, puis telle la flamme d'un volcan, une déferlante de violence l'emporta et pendant que palpitait son coeur, quelques flèches trouvèrent le leur.
À court du munitions, il quitta les remparts à l'instant même où on lui faisait parvenir la nouvelle. Sabotage. Il s'en doutait, Yutar avait probablement autant patienté pour faire infiltrer quelques espions. Mais il ne cèderait pas à la paranoïa car même un espion était forcé de lutter avec eux sous peine d'être repéré au milieu des rangs des fils d'Anaëh. Si l'ombre n'avait pas déjà rejoint l'autre camp, il était désormais trop tard car les rares issus allaient être d'autant plus surveillées. Quiconque avait osé pénétrer en Ellyrion devrait se battre pour lui ! Mais le temps n'était plus à ces réflexions. Un trait siffla, souffla tout près de lui l'elfe qui l'avait instruit de cette traîtrise. Lyriel vida le carquois d'un archer décédé et entreprit de lancer une ultime flopée de dards avant de s'éloigner.

POUR ANAËH !

~

C'était un jour banal, le plus improbable des jours banals. Quelques lueurs de terreur en cette heure d'ardeur, la chaleur du danger sur ses fleurs asséchées... Mais toujours ce voile de rosée et cette écharpe boisée. Le parfum de la quiétude s'écoulait malgré l'incertitude du lendemain. La sombre déferlante pouvait s'abattre sur eux n'importe quand mais cela ne troublait en rien l'organisation au sein du fort Ellyrion et l'entraînement quoiqu'intensif n'était pas éreintant pour qui usait efficacement de chaque seconde. Seconde d'autant plus précieuse que seule une poignée d'entre elles les séparait probablement de la mort. Seconde qui serait providentielle lors de l'assaut, mais celui-ci n'était pas encore arrivé. Seul le désir impétueux de vaincre pour survivre commençait à poindre en leurs esprits, renforçant leur combativité. Bien que tout eût été déjà joué.

Mais pour toute banale qu'était cette journée, une angoissante intuition susurrait à tout un chacun que c'était la dernière ; si bien que Lyriel avait achevé à la hâte les préparatifs avant de demander un rassemblement de tous les elfes présents. L'idée de la harangue le rebutait car il ne se considérait pas comme un meneur d'homme. Il avait toutefois accepté ce rôle dès que l'occasion lui avait été offerte et désormais il devrait s'en montrer digne. Ou au moins relever le moral de tous ceux qui donneraient leur vie pour leur peuple, au nom de cet esprit de cohésion qu'il respectait et admirait.
Donnant d'ultimes leçons à un groupe de quelques dizaines d'autres soldats, il fut averti que le temps était venu c'est pourquoi il revêtit une expression plus grave cependant qu'il rengaina sa sublime hallebarde double. D'un pas lent et théâtral, il s'avança.
Son visage inconnu de la plupart faisait s'élever un bruissement d'incertitude, mais le murmure du commandant fit s'éteindre les chuchotements pour que tous lui prêtent l'attention, et la chance de faire ses preuves, qui lui étaient dues. Aussi, bien qu'il parla tout d'abord à voix basse, son timbre grave résonnait et très vite il obtint le silence.

«Peuple des elfes, fille et fils de la forêt... Que résonne le son de votre voix.»

L'elfe marqua une pause avant de reprendre avec une voix normale, accentuant les "r".

«Certains peuvent probablement se remémorer les affres de la guerre. Une guerre qui nous confronta aux sombres, une guerre que nous remportâmes. Terribles furent pourtant les pertes.»

Il enchaîna d'une voix encore plus forte tout en marquant les pauses.

«Cependant, parmi les germes de cet héritage persiste l'éclat d'un rêve. Anaëh. Sublime fleur cristalline, souffle de vitalité et somptueuse perle naturelle. Anaëh l'Éternelle.»

Puis il déclama, avec force et lenteur :

«Et alors que tremble sa splendeur, c'est à nous qu'il incombe de redoubler d'ardeur pour préserver sa grandeur !»

Il tonitrua ensuite de sa voix grave.

«Bien des batailles ont été remportées contre toute prédiction, et bien des guerriers mortels par l'âme devinrent immortels par les armes. Toutefois ce n'est pas ce que je vous demande aujourd'hui. Car lorsque la Sombre Déferlante approchera, vous leur montrerez l'éclat de ce rêve qu'est Anaëh... Et survivrez !»

Enfin, le commandant rugit avec toute la puissance de ses cordes vocales :

«Prenez les armes, nobles lames de la Nature, et défendez l'âme d'Anaëh ; Qu'éclose la victoire et que résonne le son de votre voix ! Ici et dans chaque végétal, pour les siècles à venir !!»

L'éclat de leur clameur guerrière résonnait et le fracas du métal grondait dans un nuage de poussière. Quelques elfes en exaltation, mais une seule race, un seul coeur. L'ivresse de la guerre coulait déjà dans leurs veines pluri-centenaires. Ils n'ignoraient pas être condamnés, mais ils n'avaient pas peur car en suivant la mélodie sylvaine ils protègeraient leurs murs.

L'éclat de leur clameur guerrière résonnait et le fracas du métal grondait dans un nuage de poussière. Quelques cavaliers en formation, mais une seule masse, un seul corps. L'ivresse de la guerre coulait déjà dans leurs veines puri-centenaires. Ils n'ignoraient pas être condamnés, à trois cents cavaliers contre les milliers de guerriers enténébrés, mais ils n'avaient pas peur car en suivant la mélodie sylvaine ils protègeraient leurs murs devant lesquelles ils se trouvaient. Pour ralentir l'avancée des drows, tester leurs premières lignes. Pour assaillir le moral des assaillants aussi. Mais surtout pour provoquer un maximum de dommages.
Lyriel était presque la pointe de cette formation triangulaire et il coordonnerait l'attaque éclair au son d'un ocarina dont les notes stridaient harmonieusement. Derrière eux, le nuage de poussière dans lequel ils se replieraient et devant, non moins qu'une trimyriade d'iris flambants de haine pure et sanguinaire. Quelques notes caressèrent le champ de bataille, signe qu'ils étaient sur le point d'attaquer, chaque cheval portant un mage ou un archer. Aucune peur ne tarissait leurs visages, et seules leurs mains revenant sans cesse à leur carquois pour en compter les empennages révélaient leur nervosité. Chacune d'entre elles pouvait sauver une vie, faire gagner quelques expirations à ne serait-ce que l'un des elfes.
Lyriel sentit le rythme du galop traverser son corps puis il y eut ce moment d'immobilité absolue quand les quatre sabots de sa monture flamboyante, Carminade, quittèrent le sol. Il avait rangé son ocarina, signal que tous étaient sur le point de tirer. De nouveau l'immobilité absolue transcenda le temps, et ils firent tous vibrer leurs traits à l'unisson. Instrument de mort aussi bien que de mélodie. La vague traversa le ciel avant de s'abattre sur la Sombre déferlante, cependant que les chevaux de chaque aile se croisaient pour offrir un minimum de cibles aux adversaires. Aussi vite qu'ils étaient apparus, les cavaliers disparurent dans une brume opaque.
Ils attendraient quelque peu, jusqu'à ce que les drows soient de nouveau à portée de leurs arcs. Pendant ce temps, une suave mélopée glissait à travers le voile d'invisibilité qu'offrait la poussière, le son d'un ocarina. Pourtant l'elfe n'était pas le seul à coordonner les cavaliers car Mëgilen'syre avait orchestré cette attaque avec lui.
Certes les elfes avaient prévu, à tort, de voir se précipiter quelques drows orgueilleux ou avides de sang, mais nul détachement significatif ne les avait poursuivis et lorsque se dispersa la couverture naturelle, ils étaient prêt à frapper de nouveau. Des surfaces réfléchissantes protégeaient certains cavaliers, c'est pourquoi le reflet de la lune leur octroyait une sorte d'aura sainte. Halo qui éclata en une explosion lumineuse lorsque les quelques mages, utilisèrent un sort de lumière. Plusieurs salves meurtrières percèrent les rangs des Sombres avant que ne s'enfuient les cavaliers.

L'attaque surprise avait été, comme escompté, brève et efficace. Très peu d'elfes y avaient laissé la vie tout comme de nombreux fils d'Uriz. Un nombre qui ne formait toutefois qu'une infime partie de l'armée qu'ils allaient affronter pour défendre la forteresse. Le message n'en était pas moins clair : "Nous nous battrons... POUR ANAËH !"

~

«POUR ANAËH !»

L'écho se propageait preste, puis nouvelle vague d'hardiesse et nouvelle pluie de traits funestes. L'elfe quitta cependant avec soulagement cet atmosphère pesante car les choses avaient évoluées. Les nouvelles ? Des golems que les mages affrontaient de toute leur pugnacité, mais qu'ils ne pouvaient que ralentir et non détruire. Un duel dans lequel le commandant était, il le fallait avouer, totalement incompétent. Seulement ce n'était pas le seul inconvénient car il était également sujet de sabotage. «Nul ne doit sortir» avait-il aussitôt intimé avant d'ordonner que le moindre trou à rat ne soit gardé par ceux qui n'avaient aucune tâche particulière s'il en restait. Il savait quel sort il réserverait aux félons et son châtiment briserait certainement toute inclination à la trahison, mais pour l'heure, sa fureur se devait d'être réprimée.

«Qu'en est-il des préparatifs à l'intérieur des murailles ?
-Tout est prêt. Mais nous avons essuyé quelques dommages à cause des projectiles.
-J'ose espérer que cela ne nuira pas à notre stratagème.
-Assurément. Pardonnez-moi, mais... Avons-nous réellement une chance ?
-Les renforts s'approchent, n'ayez nulle crainte !»

Malgré son enthousiasme, une pellicule d'angoisse avait tiraillé l'éclaireur. Ellyrion qui depuis si longtemps était leur terrain d'entraînement s'était subitement changé en un théâtre macabre où de minces ombres d'effroi s'infiltraient peu à peu. Telle une barrière craquelée qui refuse de s'effondrer, le fort résistait mais la bataille ne faisait que commencer. Toutefois rien n'était encore perdu car l'armée principale allait arriver, il fallait juste retenir ces caricatures d'immortels charbonneux encore quelque temps. Les remparts tenaient encore et après tout, tant qu'il y avait un à protéger, l'espoir pouvait subsister ; espoir qui était indigne de ce peuple disgracieux qui répandait leur animadversité aussi brutalement.
Et pourtant, les choses défavorisaient nettement les défenseurs d'Anaëh, dont le potentiel magique commençait à subir le poids de l'infériorité numérique ; ou peut-être était-ce ce qu'il espérait malgré lui, remarquant qu'il caressait son arme avec une délicate passion. Les réminiscences du dernier affrontement qu'il avait connu contre les Sombres faisait vibrer chaque fibre de son corps comme si son être tout entier existait pour s'emparer d'autant d'âmes impures que possible. Oui, cet instant, il l'attendait.

Une odeur de brûler s’élève doucement dans le fort. Un rougeoiement intense se fait alors voir dans un coin reculer du fort. Le feu… Oui, le feu venait de prendre. Ce n’était nullement un accident mais bien un incendie volontaire. Qui était à l’origine de ce départ ? Le saboteur ? Oui !
Heureuse de voir que les flammes montaient et que le feu ne s’éteindrait pas en dix minutes, Oloryle pouvait quitter le fort. Malheureusement alors qu’elle se dirigeait vers sa sortie de secours, celle-ci était gardée. Elle pesta intérieurement puis dû en chercher une autre. Toutes gardées. La voila dans de beaux draps. Elle ne pouvait plus fuir.

La panique de se savoir piégée dans ce fort ennemi ce fit sentir au fond d’elle. Elle ne pourrait donc pas respecter l’ordre de son maitre. Quelque chose se passa alors. Une vague de panique se fit sentir sur l’ensemble des occupants du fort. Elle n’épargnait personne. L’esclave était donc en proie à cette peur qui se faisait sentir au fin fond de ses entrailles.
Que venait il de se passer ? Elle l’ignorait bien qu’elle ait une petite idée sur la question. Ses connaissances sur la magie étant bien maigre, elle ne savait pas avec exactitude si cette terreur était dûe à la magie. Mais elle était sûre et certaine d’une chose. Les drows en étaient responsables.

Prise par cette panique qui envahissait tout le monde dans le fort elfique, Oloryle était plus pâle qu’à l’accoutumée. Son malaise n’était pas le même que ses paires car elle n’ignorait pas que dehors le chaos et les ténèbres régnaient pour faire tomber ces impies.
Alors qu’elle fuyait en tout sens, elle portait un regard affolé à droit à gauche. Une sortie, une issue… Vite… Malheureusement, elle se heurta à un elfe. Au vue de ses armes et de son armure, ce n’était pas un simple soldat mais un gradé de cette soit disante puissante armée.

Le choc fut tel que la servante des Sombres tomba en arrière sur les fesses. Elle leva alors un regard vers celui qu’elle avait heurté. Elle ne savait pas qui il était mais son visage, elle l’avait déjà vu. Son nom lui était encore une énigme mais elle le saurait bien.

[HRP : Il y a le feu dans le fort !]

Peste du traitre! Voilà la première chose que pensa Mëgilen'syre quand on vint lui expliquer la raison pour laquelle un tir de trébuchet avait manquer dans cette première salve : un sabotage! Un sabotage dans ses rangs! Un sabotage durant CETTE bataille! Palsambleu la chose n'allait pas se passer ainsi sous la tutelle d'un Wirskeïnfyl! Il fronça ses sourcils et crispa ses mains sur la longue vue avant de donner ses directives :

- Prenez donc un contingent de quelques hommes de ce maudit trébuchet, le temps qu'il soit réparer vous irrez m'enfermé tous les civiles du Fort et allez ensuite demander l'avis au Commandant Amrénor...

C'était pour lui la meilleure solution car il y avait peu de chance que le traitre se cache parmis les soldats, c'aurait été prendre le risque de se faire tué par son propre camp. Il s'agissait peut-être également d'un accès de folie de la part d'un soldat mais chercher dans les rangs aurait été trop laborieux que pour être vraiment bénéfique en cette heure.

- Et si vous trouvez le traitre laissez le donc en vie, je veux moi même L'ECORCHE VIF vous m'entendez?! L'ECORCHE VIF et offrir ses restes à ces chiens comme seul souvenir d'Anaëh!

Sur ce le soldat fit sa révérence et s'en alla éxécuter les ordres donnés. Mëgilen'syre, lui, soupira et s'en alla du côté des balistes tout en gardant un oeil sur le champ de bataille. L'avancer des sombres semblait aussi implacable que frénétique et que la bataille se serait dérouler dans les plus hautes montagnes des nains, qu'il aurait douté que cela les aurait refroidit un tant sois peu. Les tirs de trébuchets avait mis à bas une tour de siège et fait quelques dégâts aux catapultes ennemis, le temps qu'une seconde salve soit prête à être lancer il avait tout le loisir de se préoccuper un peu plus des balistaires. L'ambiance y était d'ailleurs des plus tendu chez les balistaires, il faut dire que la cadence de tir d'une baliste change nettement par rapport à celle des trébuchets. Chaque seconde est précieuse, chaque mouvement doit se faire aussi leste que précis... L'efficacité de ces machines n'était pas laide à voir mais il démangeait au Capitaine d'aller en découdre avec ces chiens au point de ne pas savoir profité du spectacle que les balistaires offraient. Au point de ne pas faire attention au spectacle qu'il offrait lui même...

Un sifflement au bruit famillier, un bruit de fracat, de déchirure et de métaux broyé en même temps... Que s'est-il passé? Les soldats ont à peine eut le temps de voir la scène, un carreaux de baliste ennemi est venu frapper de plein fouet le capitaine qui a été projeter au rez-de-chaussé à l'intérieur du Fort. Personne ne sait exactement dans quel état il peut bien se trouver à présent excepté lui qui en bas agonise et expire peut-être les dernières bouffées d'air du dernier Wirskeïnfyl, peut-être mort de la plus ridicule des façons. Il ne sait aps dans quel état est son bras, la chutte l'a complètement sonné et a brisé son corps. Du sang coule de sa bouche et il parvient difficilement à tourner la tête, attiré par quelques rougeoyemment et une étrange chaleur qui se répend près de lui, à quelques pas delui, à quelques secondes de consummation, est un véritable brasié et il perd connaissance avec cette dernière pensée, comme un appel, née du délire qu'il est encore en état de faire quoi que ce soit pour son peuple : Il y a le feu dans le Fort...

« Uriz rit face à tant d'impuissance. »

Tel une immense bête, la masse de guerriers aux cheveux immaculés, avançaient implacablement vers les hauts murs d’Ellyrion. Le ciel était tacheté de projectiles magiques et de flèches enflammés, volant dans tous les sens, et ôtant vie après vie, qu’elles soient sombres ou lumineuses. La Faucheuse avait débuté sa besogne, sans rechigner à la tâche, et visiblement, elle avait le geste ample. Tari allait voir ses sujets se multiplier en très peu de temps. Les Portes d’Anaëh résonnaient du son des tambours et des cors, de cris et de cliquetis métalliques, d’incantations et de cordes qui vibrent après avoir libéré son projectile. Tout, pêle-mêle, agressait l’oreille et pourtant, nous en étions simplement au début. Les deux tours gigantesques, mues par la magie du C’nros, continuaient leur avancée lente et inarretable, sous le feu de l’artillerie elfique, qui se démenait tant bien que mal. Les Sombres, eux, faisaient pleuvoir un déluge de pierres et de traits dévastateurs sur la muraille craquelé du Fort, qui résistait à toute la violence que déchaîné les drows sur leurs cousins honnis. Au pied du fort, les premières échelles furent hissés, annonçant l’entrée réelle dans la violence des combats. Tel une falaise de nacre, Ellyrion voyait les vagues d’armures et de boucliers s’écrasaient à ses pieds avec force vociférations belliqueuses et haineuses. L’armée drow semblait infinie, lorsqu’un drow s’écroulait, deux autres prenaient sa place, toutes lames dehors.

Bientôt, tel une nuée d’insectes sanguinaires, les drows escaladèrent les échelles sous le feu des elfes, ne se souciant guère de ceux qui chutaient vers une mort certaine. L’une d’entre elles fut repoussée, vacillant quelques secondes à la verticale, puis bascula en arrière, écrasant sous son poids, les guerriers qui attendaient leur tour pour partir au combat. Soudain, venant de la droite, une pluie de carreaux, empennés de noir, vint s’abattre sur les remparts, empêchant pendant quelques précieuses secondes les défenseurs de tirer sur les assaillants. Deux compagnies d’arbalétriers avaient réussi à s’approcher, à se déployer dans la masse de Sargtlin et arrosaient copieusement les crénelages élégants. Protégés derrière leurs pavois, le tir était organisé sur trois lignes, ne laissant que peu de temps au défenseur pour riposter. L’incroyable machine de guerre drow déployait toute sa puissance et tout ceci n’était que le commencement.

Au milieu des rangs des fantassins, face à la lourde porte du fort, avançait un bélier de siège. L’énorme tronc d’arbre était cerclé de fer et était maintenu par d’énormes chaînes qui s’enroulaient autour de poutre massive, soutenant le toit qui protégé les pousseurs des archers adverses. Le heurtoir avait été renforcé du même métal, fondu en pointe cruciforme et acérée. Les roues émettaient un craquement douloureux à chaque tour, et les essieux massifs de l’engin mugissaient leur désapprobation devant le poids qu’ils devaient supporter. Alors que la silhouette de l’engin avanait à l’ombre de celles, plus menacantes, des tours de sièges, les premiers Sargtlin prenaient pied sur les remparts et engageaient le corps à corps face aux sylvestres. Les lames allaient enfin se couvrir de sang ….

[HRP : Il est normal et souhaitable que les remparts changent plusieurs fois de main.]

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Ombre fugace
Maître de ton destin

-Crédits de l'avatar: ETERNAL RETURN - Art of pierre / Alain D.
Site de l'artiste: http://www.3mmi.org/v9/

Les machines de guerres drows n'étaient pas tellement loin derrière le premier ost mais le chemin fut plus... difficile que prévue. Nim se pensait tout à fait apte à lancer deux trois petits sorts peu gourmand en magie mais dut se rendre à l'évidence, elle avait du mal à tenir debout. Alors qu'ils arrivaient proche des machines de sièges, le sceau qui marquait le côté droit de la mage millénaires pris une couleur de plus en plus inquiétant et enflammé, pulsant d'un rouge incandescent. Il brulait la peau de la petite mage qui serrait de plus en plus fort son bâton, rougissant les jointures de ses doigts là où celles de quelqu'un d'autre auraient bien blanchie.
Les jumeaux ne savaient pas ce qui était arrivé au sort qu'avait lancé Nim, Renor ne regardait pas dans la direction des remparts et Nim avait ses sens saturés par la magie déployé par les deux camps et elle ne pouvait se concentré sur rien tellement la sensation de brulure commençait à se faire de plus en plus présente du côté droit de sa personne.
Renor ressentait la douleur de sa soeur sur son côté droit et une sorte de fantôme du sceau de sa jumelle marquait sa peau noir d'un tracé d'un gris cendreux discret et douloureux. Les deux jumeaux s'employaient à s'exclure l'un l'autre de leur tête respective, l'un pour ne pas ressentir la douleur et l'autre pour que l'autre ne la ressente pas. La concentration que requérait l'exercice pour Nim monopolisait toute son attention pour un résultat plutôt passable.

Arrivé au machine de guerre la drow s'arrêta brusquement ses yeux aveugle se posant sur le lointain, une grimace de douleur déformant atrocement ses traies blafards. Une copie moins torturé de cette grimace se peignait sur les traits de son jumeaux millénaire, mais celui-ci avait encore toute sa lucidité et rattrapa sa soeur avant qu'elle ne s'effondre au sol en gémissant sourdement. Le gémissement de la petite drow surpris les quelques drows qui l'entendirent, ce genre de gémissement ne devrait pas sortir de la bouche d'une si petite chose, il était bas et rauque et si plein de douleur que l'entendre en devenait presque douloureux.
Nim était au supplice, les lignes de magie dansait follement devant ses yeux morts mais sans la logique et la beauté engendré par son utilisation, le sceau sur sa peau ressemblait à un feu sous ses yeux. Elle avait l'impression que son corps était brulé, que chacun de ses nerfs étaient douloureusement sollicité, elle avait l'impression que tout son côté gauche se liquéfiait de douleur. La partie du sceau qui enserrait sa gorge semblait l'étouffé la compresser comme pour vouloir la broyer.
Le contre coup du sort avait été plus long à venir parce qu'il avait été absorbé par le sceau mais celui-ci l'avait renvoyé en plein dans la gueule de la drow millénaire de façon décuplé. Si le contre coup du sort avait été normale elle aurait ressentit une très grande fatigue mais pas cette douleur crucifiante. Elle avait l'impression de se tenir au milieu d'un bucher sans pouvoir s'en sortir... L'inconscience vint faucher la drow millénaire qui s'effondra sur elle même en une petite boule de chaire blafarde recouverte par des bouts de tissu, son bâton tomba devant elle, sous les yeux des artilleurs.
Renor n'avait pas put rattraper sa soeur parce qu'au moment où elle s'était effondré les défenses mentale de celle-ci étaient tombé et pendant un instant il avait partagé la terrible douleur de sa jumelle mage. Il avait vaciller sous le coup de celle-ci, lâchant involontairement un grognement surpris tout à fait audible.

« Tu me réveilleras... » fit faiblement Nim.
Ouais, soupira-t-il à la dernière pensée cohérente de sa soeur.

Sa soeur dans les vapes la pression de ses pensées et de ses sensations s'atténua, enlevant un poids sur l'esprit du guerrier et lui donnant presque plus d'espace pour penser librement. Il souleva sans effort le corps frêle de sa soeur et le posa sans douceur particulière un peu à l'écart du passage des artilleurs et des messager qui faisaient la navette entre les différents corps armées et les huiles.
Il s'assit tranquillement à côté de sa soeur sous l'oeil un brin surpris d'un artilleur, il était vrai qu'aucun drow normalement constitué n'ai pas envi de se farcir des elfes, c'est vrai que c'est bon avec des pommes, mais en l'occurrence le guerrier millénaire ne pouvait pas vraiment participer à la bataille en cours, étant donné qu'il ne pouvait s'éloigner de plus de cinquante mètre de sa soeur évanouie. Il renvoya son regard à l'artilleur drow avec un sourire moqueur et un haussement d'épaule impuissant. Il se prépara à attendre un bout de temps et a profiter du calme de ses pensées libéré de celles de sa soeur.

Il semblait que le traître ne fût nulle part et partout à la fois or surveiller chaque présence, chaque défenseur du fort serait pure folie. Aussi, incapable de mettre la main sur cette odieuse créature, il pensait au sort qu'il lui infligerait car ainsi il pouvait laisser s'évaporer sa colère. Il commencerait par lui couper les oreilles, signe de la déchéance de l'être malfaisant ; en outre, c'est dans celles-ci qui réside l'équilibre c'est pourquoi il en serait dès lors privé. Ensuite il ne perdrait guère plus de temps et lui ferait simplement avaler une boule de cire contenant un simple message avant de le renvoyer parmi les siens. Pour obtenir le message, il leur faudrait tuer l'espion, ou bien attendre... Humilié auprès de ses pairs, rejeté par ses origines, une éternité d'exclusion attendrait ce traître qui avait osé s'avilir pour combattre son propre sang !
Beaucoup de travail attendait cependant le Commandant, qui parvenait encore à suivre les évènements. Les drows allaient temporairement prendre le dessus mais éteindre le feu était une priorité absolue. Il fallait demander à Dolce de prélever un contingent de mages pour s'en débarrasser. Et c'est exactement à l'instant où Lyriel aller exiger un éclaireur que l'un d'eux vint vers lui. L'elfe qui commençait légèrement à fatiguer expliqua que quelques hommes avaient été retirés du trébuchet endommagé pour enfermer les civils. Une mesure à laquelle il acquiesça avant de demander à ce que Dolce emploie quelques mages pour le feu.

Lyriel eut ensuite l'idée d'utiliser ce feu c'est pourquoi il retint l'éclaireur juste avant qu'il ne parte.

«Attendez ! Le capitaine Wirskeïnfyl vous a ordonné d'enfermer les civil n'est-ce pas ? Ordonnez-leur auparavant de rassembler les projectiles d'urgence. Faites-le également en elfique, car il est probable que le traître ne maîtrise pas parfaitement notre langue. Ensuite, informez-en Dolce et demandez-lui d'utiliser le feu avant de l'éteindre. Nous perdrons sûrement les remparts pendant quelques temps, mais nous pourrons provoquer des dommages plus importants.»

Les projectiles d'urgence... L'idée allait à l'encontre des principes elfiques, mais il en allait de leur survie. Divers insectes étaient entassés dans des boules, tels que des myrmecia fabricius au venin extrêmement puissant mais malheureusement incapable de tuer. Elle paralyserait ses cibles quelques temps, et même si cette fourmis de 40 millimètres était coupée en deux, elle continuerait d'attaquer quelques temps. D'autres surprises avaient été enfermées comme des frelons ou des taon... L'idée qui venait de Dolce serait ainsi appliquée par lui-même.

Sa contre-attaque se déroulerait en plusieurs étapes et la première consistait à réunir un groupe d'élites pour repousser rapidement l'envahisseur. Il commencerait par chercher son ancien maître, épéiste de renom dénommé Lendrethar. Ensuite il lui faudrait un archer, puis il irait trouver Mëgilen'syre avant de retrouver Dolce ainsi qu'un mage. En évoluant ensemble ils pourraient reprendre les remparts au cas où l'ennemi progressait effectivement comme il l'avait prévu.
Seulement, le capitaine de la cavalerie fut la première personne qu'il trouva, à terre, probablement inconscient. Avant même que Lyriel ne pût agir, une flèche percuta un archer sur les remparts qui vint s'écraser quelques mètres plus bas. L'ennemi risquait de venir plus vite que prévu, il fallait se dépêcher. Tirant tant bien que mal le capitaine, il parvint à le mettre à l'écart, dans un bâtiment légèrement endommagé. Puis une fois qu'il l'eût placé hors du tintamarre du siège, il ressortit aussitôt pour s'en aller quérir un soigneur.
Dans le chaos extérieur, il percuta une jeune elfe aux cheveux blond comme le blé, l'air perdue. Celle-ci retomba sur les fesses sous le choc et le commandant l'observa avec incompréhension. Chacun avait son poste, chacun avait ses ordres mais elle semblait hasarder dans le fort. Pourtant il n'y avait dans son regard que de la surprise, et Lyriel n'avait que trop peu de temps à perdre en frivolité.

«Liyúmë i eldaiva ?»

N'ayant le temps de questionner l'elfette en face de lui, il l'avait tout simplement interrogé pour savoir quel était son rang ou ce qu'elle pensait de l'armée. Il n'attendait pas une réponse, mais certains refrain gestuels comme du mépris, de la répulsion ou bien l'exultation de savoir les troupes elfiques en si mauvaise posture. Et si jamais lui-même ne parvenait à remarquer sa réaction, Namriel la lui traduirait. Il ne pouvait néanmoins s'occuper immédiatement de l'étrange soldat et il lui demanda simplement de s'éloigner des remparts, de trouver un groupuscule puis de résister aussi longtemps que possible. Elle ne devait en aucun cas rester seul, qu'elle soit alliée ou ennemie, son sort était lié à celui du fort et de ses assiégés. De toute façon, il se souviendrait de son visage...

Enfin il atteignit le lieu où les guérisseurs exerçaient, loin du vacarme incessant de la guerre. La zone bien qu'éloignée des combats n'était guère sereine et les soigneurs étaient débordés. Toutefois, Lyriel n'hésita pas une seconde et brisa le silence relatif qui régnait en ces sous-terrains.

«Pardonnez mon impétueuse irruption, néanmoins je requière d'urgence le soutien d'un guérisseur pour venir en aide au capitaine de la cavalerie qui a subi une importante attaque. Bénédiction dans mon affliction, il est encore vivant mais au seuil de la mort, il ne tiendra peut-êtrepas longtemps.
-Peut-être est-il en danger mais chacun a besoin de soin d'urgence et peut-être même que le temps que quelqu'un n'intervienne, il aura rendu son dernier soupir. Les Dieux semblent être contre nous...»

~

«Les Dieux semblent être contre nous... Jamais nous ne pourrons arrêter un tel déferlement de puissance !»

La plainte du mage avait atteint Lyriel comme un choc électrique. Il revenait de l'attaque-surprise contre les drows et savait que l'assaillant allait bientôt frapper. Nul découragement ne devait être toléré, c'est pourquoi la plainte du mage avait atteint Lyriel comme un choc électrique. L'elfe soupira, regarda son homologue magicien avec détermination et s'éloigna de son pas théâtral et fluide. Il approchait des monuments religieux lorsque le sorcier verbalisa enfin son étonnement mais le commandant l'ignora sublimement. Il s'agenouilla ensuite et le silence enveloppa son corps d'une suave sérénité. Quelques minutes passèrent avant qu'il ne se relève et ne tire un objet circulaire en cuivre de sa poche.

«L'ennemi est nombreux et Kyriä le sait. Nous allons affronter cette horreur dégoulinant sur nos terres et Kyriä le sait. Certains, peut-être même vous, tomberont et Kyriä le sait également. Mais nous ne devons guère craindre cette armée plus qu'une pièce. Croyez-vous au hasard ? Si elle tombe sur pile, alors Kyriä m'a assuré que notre défaite était évidente. Néanmoins si la pièce tombe sur face, alors nous serions finalement vainqueurs.»

La pièce s'envola, tournoyant sur elle-même en emportant le souffle de tous les mages qui fixaient avec impatience le morceau de cuivre. Croyez-vous au hasard ? La pièce retomba en soulevant une mince fumée de poussière qui cacha quelques instants le résultats. Un mage particulièrement impatient le souleva grâce à sa magie de l'air et révéla le côté face de la pièce. Il s'empressa d'annoncer la réponse de Kyria cependant que Lyriel s'approchait lentement de l'objet pour le ramasser tout en reprenant son discours.

«Les Dieux ne nous ont pas abandonné. Mais vous, lorsque vous avez douté, vous leur avez tourné le dos. Vous avez abandonné face à nos adversaire avant même que ne commence le combat. Qui êtes-vous pour décider de l'issu de l'affrontement avant même de vous battre ? Qui êtes-vous pour avoir été effrayé par une simple pièce ? Relevez-vous, ouvrez les yeux ! Battez-vous de toute votre ardeur et de tout votre coeur ! Car entre vos mains, mages qui vivrez demain, entre vos mains notre avenir à tous tient. Ne décevez pas Kyriä ! Battez-vous jusqu'à la mort et Kyriä seule décidera de votre sort.»

Lorsque toute incertitude eût quitté les rangs elfique, Lyriel s'était éloigné avant d'être rejoint par l'un des entraîneurs, celui qui lui avait tant appris.

«Et toi, crois-tu au hasard ?
- Pas lorsqu'il réside en une pièce truquée. Revenons à notre formation avant que l'ennemi n'attaque, veux-tu ?...»

~

«Les Dieux semblent être contre nous...
- Alors nous les vaincrons au passage, un Dieu n'est qu'une idée tant que l'on refuse de croire en lui. Or en refusant de faire confiance aux nôtres, n'est-ce pas ce que tu fais ?»

L'un des guérisseur approcha timidement avant de proposer son aide et sans même attendre qu'il ne termine sa phrase, Lyriel lui demanda s'il pouvait courir vite, ce qui sembla heureusement être son point fort. Sans perdre une seconde, l'elfe l'entraîna au-dehors pour l'emmener aux côtés du capitaine. Le chemin longeait les remparts et il faudrait sûrement combattre quelques drows avant d'atteindre leur objectif.
Les premiers instants furent les plus tranquilles, en l'absence d'opposition. Mais un hoquet de peur de la part du soigneur interrompit leur avancée : quelques Sombres se trouvaient sur les remparts et étaient parvenus à descendre, c'est pourquoi il fallait les arrêter au plus vite. Lorsque Lyriel se hâta de prendre son ocarina pour attirer des guerriers elfiques dans les parages, il se surprit à trembler, incapable d'en comprendre l'origine. Il savait au plus profond de lui que c'était de la peur, mais impossible de savoir ce qui l'apeurait ; la simple présence des noirelfes le mettait mal à l'aise. Il joua cependant quelques notes avant de lancer son instrument au guérisseur, ne pouvant plus même le ranger tant il était perturbé par cette impression. Il dégaina son arme, puisant de la force en ses camarade, proches mais tout aussi branlants. La crainte est un sentiment normal sur un champ de bataille, mais l'adrénaline parvient souvent à la dissiper. Pourtant, cette peur n'est pas forcément une mauvaise chose car elle permet de prendre conscience de laproximité de la mort. Or tout être tend à se surpasser lorsqu'il s'agit de survivre. La lutte pour la survie...

«Oyez, vaillants bretteurs d'Anaëh ! Approchez, approchez si vous le pouvez ! L'effroyable ennemi est entré, Mais puisque Ellyrion doit tomber... Alors combattez sans lâcheté ! Même si vous êtes condamnez, vous pouvez encore retarder d'une heure ou deux la fatalité. Ôtez donc avec témérité ces sombres saletés tourmentées de nos contrées pour l'éternité !»

Aussi loin que sa voix pouvait porter, les elfes effrayés se battraient désormais avec piété jusqu'à leur dernier souffle. La peur engendrait le désespoir qui devenait ainsi leur source de vitalité, que la proximité de la mort changeait en violence pure. Sentant leur heure approcher inéluctablement, ils se jetteraient corps et âme dans la bataille. Tremblants de peur, vibrants d'ardeur. Ils n'avaient nulle autre issue que la mort, l'énergie du désespoir retarderait l'échéance.
Heureusement, seuls quelques drows avaient traversé les remparts et les effectifs étaient à peu près égaux. Deux lanciers se trouvaient à ses côtés et un épéiste était déjà entré en contact avec un sombre à la hache, mais celui-ci était surpris par la rapidité des mouvements saccadés, orchestrés par l'effroi de son faux frère sylvain. Le duel prit de l'ampleur et bientôt, quatre combattant s'affrontaient, avec rage ou désespoir et bientôt les elfes prirent le dessus même si l'arme de Lyriel l'empêchait de se battre convenablement. Il évitait autant que possible ses alliés et devait se contenter de se défendre jusqu'à ce qu'il ait plus d'espace mais malheureusement, aucune répit ne lui été laissé. Du moins jusqu'à ce que ses ennemis ne voient le guérisseur qui tremblait derrière lui, incapable de se défendre, spectateur désarmé. Faisant rempart de son corps, le commendant para une lame mais devait encaisser le choc d'une lance. Il la bloqua ensuite avec son bras, tournoya sur lui-même pour atteindre ses deux opposants et ne vit pas la deuxième lance ennemie progresser dangereusement vers lui. Seul le fer d'un autre sylvain avait bloqué l'avancée du sombre alors que les toris autres elfes achevaient le premier drow. Puis à cinq contre trois, les sylvains reprirent aisément le contrôle de la situation avant que le guérisseur ne soigne la blessure légère de Lyriel.
L'épéiste qui venait de le protéger était Lendrethar qui venait de perdre la domination d'une autre partie des remparts. L'avancée avait eu lieu à cause du sort qui frappait de terreur les elfes à l'intérieur du fort et bien des elfes s'étaient enfuis avant même de livrer bataille. La situation désespérait d'autant plus les combattants en premières lignes et ce n'est que grâce à de vaillants mages et archers que la progression avait été ralentie. Le fort commençait à flancher et il était d'autant plus important de constituer des groupes, c'est pourquoi le commandant intima aux guerriers à ses côtés de rejoindre toute unité isolée. Quant à lui, Lendrethar ainsi que le soigneur, ils retourneraient d'abord auprès du capitaine de la cavalerie avant de chercher le capitaine des archers puis le mage-stratège.

Le guérisseur demeurait désormais auprès de Mëgilen'syre et Lyriel espérait qu'il serait bientôt de nouveau sur pied. En attendant, il restait beaucoup de travail à lui et son ancien maître. Ils avaient l'habitude de se battre ensemble, si bien qu'ils pourraient retarder les adversaires qui s'approcheraient mais de nombreuses fissures devaient encore être bouchées. Les choses allaient être difficiles pourtant ils aimaient trembler de terreur et de ferveur, fiévreuse frénésie.

«Cela fait des décennies que l'on ne s'est pas battu ensemble...
- C'était également contre des impurs il me semble... J'espère que tu t'es amélioré !
- Et moi que tu vivras assez longtemps pour l'admirer.»

C'est le moment ...

Le sourire n'avait pas quitté la visage de la Prime Sorcière alors que les combats à l'épée venaient de débuter sur les remparts du fort. L'ambiance du champ de bataille était des plus appréciables et elle ne se lassait pas d'admirer le spectacle depuis son siège à l'arrière des lignes.
Son regard s'était d'abord porté sur le C'nros et ses efforts contre les sorciers des Elfes. Malgré la résistance magique de leurs adversaires ils avaient su garder la main, bien que de justesse. Mais la fatigue allait bientôt se faire sentir, il était temps de donner un coup de pouce à la balance des forces et la déséquilibrer un peu plus.
La Prime Sorcière claqua des doigts d'un geste sec, aussitôt, son bras-droit vint à elle.

Le temps est venu ma Dame ?

- En effet, le moment est propice.. Déployez deux Ul'nusst, mettez en une derrière la tour de siège avancant sur le lfanc droit et déployez la seconde derrière le bélier.

Ne devrions nous pas laisser le sort de la porte entre les mains des Stylads ?

- Non .. Les stylads pourront servir contre une autre cible au besoin. Essayons de garantir un accès au mur pour les troupes avec une seule Ul'nusst pour une tour de siège. Attendez que cette dernière arrive au mur avant de l'activer.
Quand à la Ul'nusst du bélier, activez la de suite.

Le sorcier obtempéra dans la seconde et fit signe à quatre sorciers. Ceux-ci se dirigèrent vers quatre forme revêtues de bâches protectrices. D'un mouvement, deux des toiles furent enlevées, dévoilant deux petits chariots ressemblant à des affuts mobiles pour baliste.
Chaque chariot supportait un obélisque de taille humaine de couleur noire sur lequel était scellé une puissante gemme entourée de symboles magiques.
Chaque paire de sorciers s'empara d'un des chariots et s'activa à les mener au travers des rangs jusqu'à leur destination.
L'équipage de la Ul'nusst dédié à la tour de siège se placa derrière l'ombre de la tour, compatant sur les rangs des Drows pour s'offrir une protection contre les projectiles.

Quand à la Ul'nusst du bélier, elle fut activée sur le champ et une aura sinistre se dégagea de l'obélisque et se déploya dans le ciel juste au dessus. Une sorte de bulle engloba le bélier ainsi que les troupes environnantes et progressaient en même temps qu'eux. Les Elfes allaient être surpris de l'effet des Ul'nusst, cette surprise risquait d'être désagréable.

HRP : Je laisse le soin à Entité de décrire les effets des Ul'nussts étant donné que leur fonctionnement est soumis à certaines "conditions" ^^

Relevant doucement la tête dans l'agitation générale du fort, Oloryle venait de se heurter à un elfe haut gradé du fort. Elle ignorait qui il était mais elle l'avait déjà vu dans ce lieu auparavant. Alors qu'elle était entrain de se relever du sol en fronçant les sourcils comme pour se souvenir de qui il était, elle lui demanda ce quelle était son grade et sa faction.
Comme l'esclave comprenait parfaitement l'elfique étant donné que son maitre avait mis un point d'honneur sur la culture de ces êtres impies, elle répondit à sa question dans cette même langue dont un léger accent des terres stériles pouvait se faire entendre pour un connaisseur en la matière.

Je fais parti de l'infanterie, monsieur. Dans la panique générale,je crois avoir perdu mon escadron...

Oloryle avait une certaine maitrise de sa gestuelle et de ce qu'elle laissait voir aux autres. Elle serait une bien piètre taupe si lors de ses missions d'infiltration on pouvait lire sur son visage tout le dégout et la haine que lui inspirait les elfes.
Elle avait passé deux longues années par le passé dans le palais des Tiril. Si elle n'avait eu un certain contrôle d'elle même elle n'aurait pu mener à bien son but et mettre en péril la vie de la duchesse Serindë. Son visage était comme ceux de sa race, il ne montrait rien. Il faudrait creuser bien plus pour voir autre chose que ce qu'elle laissait voir volontairement.
Ils en restèrent là. L'elfe lui demanda juste de regagner un groupe loin des remparts. Inclinant la tête, elle s'en retourna alors à la recherche de quelques elfes avec lesquels elle pourrait si possible attendre que la bataille passe à l'abri du feu. Leur chemin se sépara alors là. Chacun s'en retourna dans une direction opposée.

Il ne fallut pas longtemps pour Oloryle pour trouver un petit groupe à l'écart des remparts. Ils avaient pour mission d'enfermer les civils du fort. Voilà une tache qui lui irait très bien. Se mêlant à eux, elle les aida à parquer les noms militaires dans une zone plus tranquille.
Des silhouettes se dessinait sur les remparts. Ce n'était pas des elfes bien loin de là mais des drows. Le fort était en train de tomber et la jeune elfe jubilait intérieurement de ce massacre. La seule chose qui l'inquiétait encore était d'être toujours là. Si Tebirahc venait à l'apprendre, elle aurait droit à ses remontrances.

Profitant du couvert de la nuit et de la relève de son poste, elle remonta sa capuche sur sa tête et se faufila aussi discrète que possible en direction de cette partie des remparts qui était tombée aux mains des drows. S'il y avait une entrée alors il y avait une sortie. LE tout était d'être le plus discrète possible pour ne pas se faire prendre par l'un ou par l'autre.
L'esclave avait vu juste. Il y avait une brèche qui commençait à se former dans la muraille. Elfes d'infanterie et guerriers drows étaient bien trop occupés à se battre ensemble pour faire attention à cette ombre qui se faufile lentement et silencieusement. Sauf qu'elle fut vue. Ami ou ennemi ? Elle le saura bien vite.

L'ennemie avait maintenant beaucoup progressé, les deux camps livrant bataille sur les remparts et les escaliers permettant d'y monter, heureusement peu de drows s'éloignaient pour aller s'aventurer encore plus loin dans le fort. Quand ce moment arriverait c'est partout qu'on l'on verrait des morts, du sang et des soldats se battant, les uns pour leur vie et les autres pour nourrir une haine, une envie de sang.
Tout à l'heure quand un grand nombre de drows avait entreprit de grimper jusqu'au rempart, Rywyn et ses archers en avaient tué et fait tombé plus d'un, réduisant au début le nombre d'opposants parvenant à monter et à semer la pagaille. Maintenant les archers ne pouvaient malheureusement plus se permettre de s'occuper seulement de ce qui ce passait en bas, si ils voulaient survivre il fallait se battre au corps à corps, la plupart avaient donc sorti leur épée et les combats sur le rempart avaient commencer.
Rywyn pour l'instant avait garder son arc à la main et l'utilisait même si l'ennemie était tout près, il fallait seulement faire preuve de rapidité. Il préférait se battre de cette façon tant qu'il le pouvait car le combat à l'épée n'était pas sa spécialité.

Tout combattant, il avait aperçut les flammes en bas, mais il n'y pouvait rien, laissant l'affaire à ses hauts camarades. Par contre il pouvait encore freiner la progression des drows si il s'en donnait la peine. Si il faisait tomber quelques échelles, les drows restant sur les remparts se feraient moins nombreux quelques minutes, juste le temps pour l'ennemie de remettre la ou les échelles en place.

- Faites tomber les échelles quand vous le pouvez, ça nous fera gagner un peu de temps ! cria-t-il.

Chose dites, chose faites, dès lors Rywyn vit une échelle tombé à un endroit où les elfes avaient su prendre le dessus sur les drows.
Mais soudain un grognement se fit entendre derrière lui, trahissant la présence d'un drow assoiffé de violence et près à abattre sa hache sur la tête du jeune capitaine. Heureusement celui-ci repoussa le monstre de toute ses forces avec ses coudes, évitant un coup de hache en la tête. Mais le monstre repassa à l'attaque directement et essaya d'écraser Rywyn avec sa hache, ce dernier esquiva de justesse, la hache vint se planter dans le dos d'un elfe noir occupé à se battre contre un elfe. Surpis d'avoir tué un camarade, le drow fut déstabilisé, Rywyn avec rapidité arma son arc et une flèche transperça le crâne du drow qui tomba, mort. Puis à travers les combats, il vit encore quelques échelles tomber, c'était une bonne chose pour le fort.
Le capitaine se déplaça, tout en se battant et tuant quelques drows sur son passage, vers une partie du rempart où une échelle tombée avait permit aux elfes d'éliminer toutes traces de drows pour le moment.

C'est alors qu'au loin, en bas, Rywyn aperçut une elfe aux cheveux blonds mettre une capuche et se dirigé vers un endroit des remparts où il n'y avait que des êtres noirs. En un éclair, il comprit, "le traître!". Il ne s'en tirerait pas comme ça. Alors Rywyn arma son arc et tira une flèche qui atteint l'elfe en train de courir, mais seulement dans la jambe. Ensuite... trop tard, le traître était en compagnie de l'ennemie.
Dès lors, le capitaine se retourna et ordonna à un archer qui avait vu la scène d'aller informer le commandant de la chose :

- Vas informer Lyriel Amrénor que le traitre a vêtu une capuche et a trouvé refuge à un endroit dominé par les drows. Dis lui aussi qu'elle est blessé à la jambe.

Sur ces mots, l'archer partit en courant, accompagné de deux autres en direction du commandant qui les reçut quelques temps plus tard.
La bataille continuait.

Pour Uriz ! donnez la Mort mais recevez-là également ! Souillez ces pierres du sang de nos ennemis !

Sur les remparts, la voix forte de la Da'ron de la Garde d'Uriz dominait les combats. La mélée était des plus furieuses et la mort abondait sur le rempart où la Garde avait prit pied.
Premiers parmi les combats, les fils et filles d'Uriz s'étaient approchés des remparts et avaient profités de la confusion pour grimper aux échelles, les tours de siège étant trop lentes pour arriver à temps.
Exploitant une brèche, les combattants de la garde bousculaient désormais leurs frères maudits sur une parcelle des fortifications. Les gardes mâles étaient armés de grandes épées et de lourds boucliers et formaient avec discipline une ligne cuirassée afin de percer les rangs des Elfes. La brèche était aussitôt exploitée par les femmes Gardes qui se battaient à demi-nue, donnant la mort de leurs épées acérées mais la recevant également, telle était le dogme d'Uriz : donner la mort mais également la subir.
Au milieu des cadavres, la silhouette de la Da'ron dominait les combats, n'hésitant pas à se jeter au milieu des Elfes, les fauchant avec l'aide de grands coups experts et prècis.
Haeldra était réputée pour sa discipline martiale et tuer de l'Elfe était parmi ses jeux favoris. Une fois au coeur de la mêlée, la Da'ron tuait avec violence et sans discernement, que son adversaire soit un lancer ou un archer.

Quel bonheur de faucher des vies, quel bonheur de plonger sa lame dans le coeur d'un ennemi. Mais ce n'était que de la piétaille qui garnissait les rangs. Haeldra ne risquait pas de se sustenter avec de simples trouffions. C'est pourquoi la Da'ron chercha un officier des yeux alors que ses soldats finissaient de garnir la portion de muraille conquise.
Son regard se porta sur une jeune elfe qui venait vers elle, blessée à la jambe. Elle reconnue aussitôt Oloryle. L'esclave semblait avoir remplie sa part du contrat mais avait été découverte dans sa fuite. Devait elle aller l'aider ? non .. même si Oloryle avait reçue des leçons de combat de sa part, elle n'avait pas à secourir un simple esclave. Mais la situation pour lui apporter ce qu'elle souhaitait.
La Da'ron indiqua l'esclave blessée et ordonna de la laisser passer parmi les rangs.

Les membres de la Garde levèrent bien haut sur les murailles la bannière d'Uriz tandis qu'ils s'élançaient à nouveau vers la mêlée. Quand à Haeldra, elle se fondit quelques instants dans les rangs mais ses pas la menaient doucement vers une Elfe précise..

Désormais que les troupes du Puy prenaient pied sur les murailles de Fort Ellyrion, la tuerie allait pouvoir commencer, et ce superbe spectacle réjouissait le cœur du Ditronw Da’re. Les tours d’assauts et les échelles vomissaient leurs légions de noirs combattants, désorganisant rapidement les défenses elfiques qui croulaient sous le nombre. Pour un drow tué, trois autres apparaissaient. Désormais, les mages elfes avait fort à faire avec les troupes d’assaut et ne menaient plus que des combats épisodiques contre leurs « collègues » du C’nros.

Une bonne chose au demeurant, ces maudits s’étaient battues admirablement bien, et plusieurs cadavres de mages de guerre drows entouraient Haldren. Enfin… on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, hein ? D’un geste, il indiqua à un groupe de nécromancien de passer à la seconde partie de leur propre plan. La première étape constituait en un échange de sorts nourris entre eux et les elfes, ainsi qu’à l’activation des golems maudits, la seconde allait une nouvelle fois mettre les invocateurs des morts à l’honneur.

Allez frères, que se lèvent les deux fois nés !

Obéissant aux macabres injonctions des nécromanciens, les cadavres qui jonchaient la plaine se relèvent par dizaine, créatures stupides et dénuées d’esprits, animées par la seule volonté de leur nouveau dieu… un mage. Un mort vivant ne peut prétendre égaler un soldat elfe au combat, cela Haldren le savait bien, mais ils étaient aisément sacrifiables et useraient un peu plus les défenseurs. Lentement, la horde s’avança vers une section du mur où aucune échelle ni aucune tour ne se dressait.

Surprenant ? Certes, mais essayez de faire grimper une échelle à une créature qui n’a qu’un contrôle fort imparfait de ses mouvements. Les zombies ne pouvaient accomplir pareil exploit, aussi, durant les réunions préparatoires, le mages des ombres avaient préparés une petite astuce à ce sujet. Une astuce certes un peu risquée car ils seraient vulnérables durant le temps de lancement du sort, mais désormais, le C’nros disposait d’un avantage numérique sur cette zone des remparts qui justement pouvait lui permettre de prendre des risques.

Entourés par des mages du feu qui faisaient pleuvoir leurs sortilèges mortifères sur les remparts afin d’éviter qu’un archer ou un mage elfe ne puisse troubler leurs frères, Haldren et plusieurs mages de sombres commencèrent doucement à appeler à eux la noire substance qu’était leur art. Langoureusement, presque avec tendresse, des ombres vinrent se coller à la puissante muraille du fort, s’enroulant sur elles-mêmes en une surprenante spirale dont l’utilité devint assez vite claire à tous les soldats présents dans la zone.

Un rampe d’ombre en colimaçon, fine et un peu branlante, se dressa bientôt contre la muraille, rampe que les zombies se mirent à emprunter. Cela aurait été une folie pour des soldats normaux, incapables de maintenir leur équilibre sur cette plate-forme instable et sous les tirs des elfes, mais les morts vivants ont cet avantage d’une discipline absolue. Indifférent aux leurs qui chutaient autour d’eux, se fracassant en bas, ils progressaient avec la stupidité qui les caractérisaient, un pas après l’autre, avec une morne régularité.

Désormais plus d’une cinquantaine de nécromanciens envoyaient leurs petits chéris à l’assaut du mur. Les elfes tranchèrent aisément dans le vif des premiers cadavres, qui s’effondrèrent en de puants amas de chairs putrides, mais le nombre des morts dominait celui des vivants, et les défenseurs ne pouvaient espérer de renforts, la garnison étant aux prises avec les attaques plus « habituelles » des soldats drows non loin de là. Peu à peu, une nouvelle brèche s’ouvraient sur le flanc couverts par le cinquième ost.

En bas des remparts, Haldren, fort satisfait, s’apprêtait à s’éloigner un peu de la zone des combats lorsqu’une furtive silhouette attira son attention. Une elfe se glissait discrètement le long d’une échelle abandonnée, les assaillants s’étant déplacés plus loin sur les remparts. Croyait-elle pouvoir ainsi se glisser sous leur nez ? Impudente petite créature… son courage et sa folie était amusant. Surprenant toutefois que les anciens frères aient de tels lâches prêts à tenter de s’enfuir plutôt que de mourir les armes à la main… mais le Ditronw Da’re s’amusait toujours de voir un tel pragmatisme…

A l’instant où Oloryle posait un pied au sol, un filament d’ombre s’enroula autour d’elle, lui ceinturant les bras contre le corps, tandis qu’un autre lui liait les chevilles. Une vois amusée retentit à ses oreilles :

Où crois-tu donc aller comme ça, ma jolie ?

Alors que l'elfe, traitre au camp elfique, qui avait saboté quelques machines de guerre et mis le feu à une partie du fort était en train de se diriger vers les remparts pour prendre la fuite. Quelques personnes avaient réussi à percer son manège. Une elfe qui s'en allait vers les drows, cela ne faisait aucun doute que c'était elle le saboteur dont on parlait dans les rangs.
Alors qu'elle se faufilait dans le but de prendre la fuite, elle fut stoppée dans son élan par une vive douleur à la jambe qui lui arracha un cri. Sa position était signalée. Baisant le regard pour voir l'épicentre de sa douleur, elle se rendit compte qu'il s'agissait d'une flèche. Les plumes n'étaient pas aux couleurs des drows mais des elfes. Cela ne pouvait signifier qu'une seule chose à ses yeux : que l'on savait pour elle.

Sur le haut des remparts, Oloryle vit une silhouette non pas amie mais du moins familière. Elle reconnut Haeldra, la Da'ron du temple d'Uriz qui l'avait entrainée aux épées avant qu'elle ne vienne au fort. Si elle arrivait alors à l'atteindre, elle serait alors en sécurité au milieu des drows. L'esclave continuait alors à avancer sur le territoire aux mains de ceux qui furent honnis en boitant et laissant une trainée de gouttes de sang sur son passage.
Soudain la cohue et les ombres. Elle avait perdu la silhouette de la Da'ron des yeux. Ce n'était que partie remise, elle continua donc à se diriger dans la direction où elle l'avait vue. En bas des remparts à l'intérieur du fort, il y avait d'autres drows qui ne faisaient pas parti de l'armée d'Uriz, il allait être beaucoup plus compliqué de passer dans cette situation.

Sans comprendre ce qui se passa alors, Oloryle sentit sur sa jambe s'enrouler quelque chose qu'elle ne vit pas. Il y avait trop d'ombres autour d'elle. Puis d'un coup, cette sensation se renforça et la même se fit sentir autour de ses bras. Alors que les ombres s'enroulaient autour d'elle en se resserrant, et que la douleur à sa jambe droite se faisait en grandissant, elle chuta à terre.
Une voix sadique et amusée se fit entendre. Elle reconnut de suite l'accent drow. Elle venait donc d'être faite prisonnière par son propre camp. Cruelle ironie de la situation... Il lui demandait alors où elle comptait aller comme cela. Elle serra les dents à cause de la douleur, la flèche ennemie s'enfonçant encore un peu plus dans sa chair et laissant un filet de sang s'écouler le long de sa cuisse. Levant un regard vers ce drow, un regard sans crainte mais plein de colère, elle lui répondit amèrement avec cet accent drow assez léger qu'elle avait dans la voix.

Cela ne se voit il pas ? Je tente de fuir!

[Pour Y’Shahinn, la machine du bélier fonctionne sans souci, mais l’autre a beaucoup plus de souci. Je te laisse leur donner le visage que tu veux, ils doivent néanmoins être à votre désavantage.]

L’étendard sanglant est levé. Uriz régnait sur les remparts, et si son rire était inaudible, il s’exprimant dans chaque entrechoquement d’épées, dans chaque cri étouffé, dans chaque gerbe de sang. Les combats étaient acharnés, et si l’avantage était aux peaux sombres, leurs cousins tenaient relativement bien. Ils parvenaient à limiter la section tombée.

« Maintenant ! »

Une nouvelle vague de renforts monta au créneau, avec un hurlement de rage, et parvinrent à repousser les drows devenus inférieurs en nombres. Ainsi en allait-il, dans un siège, la première n’était jamais la bonne. Ils furent nombreux à mourir, du côté des peaux sombres, et les rares qui purent survivre ne le durent qu’à la chance. Au même moment, un énorme bloc de pierre dépassait le fort, manquant d’en détruire une tour, et s’écrasait sur les troupes du quatrième ost. Cinq blocs du même genre suivirent à peu près le même chemin.

[Aux drows : je vous laisse réagir. Les blocs sont plus gros que ceux envoyés par un trébuchet basique]

Ils étaient là. Quinze golems, à la lisière de la forêt, à quelques pas du court vers arbres. Ils avaient emmené avec eux les rochers qui avaient servi la terrible slave que venaient d’essuyer les drows. Autour d’eux, les druides se pressaient, chantant en l’honneur de Kÿria. Sous leurs pieds, le sol grondait, alors que les arbres frontaliers semblaient s’animer d’une vie propre. La faune elle aussi s’agitait, et on pouvait apercevoir un véritable zoo se presser, prêt à attaquer.

A l’est, c’était une troupe de prêt de dix milles hommes qui arrivait. Leur arrivée avait pu s’opérer discrètement grâce au concours des prêtres de Tyra, qui les avaient entourés d’une brume d’été très convaincante. Le subterfuge avait donné quelques précieuses minutes Conduite par Dyarque, elle représentait les forces d’Ardamir, avec tous les volontaires qui avaient pu se joindre à l’expédition. Il y avait quelques débordements sur les flancs, les soldats les moins expérimentés semblaient hésiter à se ruer au secours de leurs frères piégés. Mais le nœud de l’armée, lui, était parfaitement ordonné. Si bien qu’au signal, une volée de flèches vint tutoyer les armées drows. Et une autre. Tandis que l’infanterie restait fermement campée sur ses positions, prête à tailler en pièce la ruée drow, si elle venait.

[Si vous attaquez les elfes, prenez en compte qu’ils reculeront progressivement et de façon ordonnée. Vous ne pouvez PAS massacrer les elfes, la manœuvre est réfléchi pour donner du temps sans être suicidaire. Les mages assurent les défenses magiques et le couvert des arbres n’est guère éloigné. Mais essayez donc de leur faire mal Razz

Désolé pour le poste un peu médiocre, mais la motivation n'est pas au rendez vous ces derniers temps...]

A présent, on patientait au bas des remparts, s’ennuyant à l’arrivée des premiers rais d’un soleil noir, noyé sous la noirceur des magies du Puy. Baoht, encerclé de ses prêtres, ses archers et ses esclaves aux yeux dénaturés par quelque sortilège antique, toisait parfois d’un air mi lassé mi frustré les murs colorés par les sorts qui percutaient et bondissaient hors des thaumaturges elfiques, éclairant de lumières artificielles les scènes de combat, les flux et les reflux de soldats aux bannières smaragdines ou brunes. Des fourmis couvertes d’un sombre acier continuaient à s’agglutiner sur le chemin de ronde d’Ellyrion, comme des insectes attirés par un sucre irrésistible, des dogues convoqués par l’odeur brûlante de la curée.

Là, devant sa tente et sa suite, devant l’autel du Père et l’immense brasier aux flammes bleues qui s’essayait à consumer la pierre antique du dieu des sorcelleries, Baoht, son premier serviteur, se contentait de jeter des coups d’œil énervés vers le cœur du combat. Des émotions diverses venaient s’entrechoquer en lui. L’envie de libérer sa puissance, de laisser le feu qui brûlait sa chair manger celle d’une ou deux dizaines de ces elfes qui défendaient, pied après pied, leur bastion déjà perdu, assaillait son esprit. L’appel impérieux de sa charge qui le pressait de ramener un sacrifice à l’autel du Père, à cet incendie qui dévorait tout ce que les mages de guerre lui amenaient humblement. Enfin, cet étrange pressentiment que quelque chose viendrait du Couchant, d’Anaëh, le trésor qu’il venait chercher. Voilà ce qui le retenait, là, aux pieds des murailles, voilà ce qui lui permettait d’attendre, impatiemment, la suite des opérations.

Et pourtant, l’aube crépusculaire s’était déjà levée depuis plusieurs heures, et rien ne venait, et tout se faisait plus fort en lui. L’envie, l’appel sacré du sacrifice, la retenue du Père, le pressentiment. Le haut prêtre se levait, se rasseyait, nourrissait les flammes de l’autel par magie. Tous ses gestes étaient saccadés, son comportement était celui d’un fauve en cage. Sa mâchoire compressée, ses yeux flamboyants, tout laissait présager du pire à ses prêtres, qui avaient adopter la meilleure des politiques, celle de ne pas bouger d’un pied, de garder le regard baissé vers le feu et d’éviter de réagir au moindre sursaut de violence de cet ancien mage de guerre fait serviteur de Valas. Enfin, une esquisse se dessina dans l’obscurité de la forêt sacrée. Des gestes, des mouvements, des elfes, une armée ! Les bannières apparaissaient sous les frondaisons assombries des arbres, les lourds boucliers des guerriers sylvains brillaient sous la lumière noire du soleil drow et bientôt, l’acier elfique se jeta en vrombissant sur les soldats les plus avancés vers la forêt.

Jour de gloire ! Enfin, le roi sorcier s’était décidé à venir mourir sous les coups de Tael’Chath, enfin, il répondait à l’invitation du sang et amenait avec lui autant de lances qu’il y avait d’arbres dans l’immense mer verte d’Anaëh.
« Mon masque ! Qu’on apporte mon masque ! rugit le maître du feu, déjà engoncé dans sa lourde armure cramoisie, un sourire de joie non feinte déformant sa gueule grossière en formant une ligne de dents blanches. Venez charbon, venez soufre et naphte. Poudres, huiles, bois, entendez-moi, infâmes pâtures ! Prêtez main-forte à maîtresse Géhenne, elle vous offrira mille récompenses et, transformés par elle, vous qui n’étiez que victuailles serez prédateurs. Allez, allez effiler vos crocs ardents, affûter vos griffes affamées, car sous ce soleil flamboyant de noirceur, vous ferez bombance, vous vous nourrirez du mets le plus fin, vous sustenterez de la nourriture la plus douce, la chair elfique. Seigneurs Embrasement, Incendie, Brasier ! Reine Géhenne et Reine Fournaise, laissez Valas vous célébrer dans un banquet de cendres. L’acre fumet de la forêt sera votre vin, l’acier brûlant des armures d’Anaëh sera votre couvert. Dévorez la viande et les os, jouez avec les crânes, faites ripailles des chevelures des guerriers. Moi je ne demande rien, moi votre pauvre esclave.

Exaucez uniquement mon humble souhait : permettez-moi d’écouter votre mélopée, souffrez que je sois le spectateur attendri de votre joie sauvage. Je serai l’heureux témoin de vos noces consommées, applaudissant devant la pierre qui fond, criant des hourras devant ce bois éternel fait brasero pour la cérémonie, hurlant d’extase parmi ces cadavres brûlants qui hurleront avec moi leur joie d’être vos sujets. Ils seront vos étoffes, vos plaids, les oriflammes de votre gloire, le foyer de votre aimable réunion.

Oh, qu’importe les fifres, les tambours ou les cors ! Face à vos rugissements, le lion fuit, le brave pâlit et l’âme essaye d’échapper à sa prison de chair pour se joindre à vos agapes. Le tonnerre lui-même tente en vain de vous imiter, le temps d’une timide tentative. L’acier et la mort, le courage et la couardise, vous vous repaissez de tout. Bien et mal se confondent devant votre aréopage souverain, et tous vous les jugez coupables. Ces êtres que vous chérissez et qui vous méprisent, qui vous forcent à lécher les casseroles brunies par vos caresses, je vous les donne pour qu’ils payent ces siècles de servitude qu’ils vous imposent. Sire Feu, bon appétit ! »

Voilà que la diatribe se finissait enfin. Les prêtres commençaient à se balancer d’un côté à l’autre, inquiets pour la santé mentale de leur dirigeant, tandis que les archers jetaient des œillades sceptiques vers leur capitaine temporaire. Le grand diable, une moue reflétant toute la joie qu’il ressentait à ce moment, se revêtit enfin de son masque, qui, lui-même, illustrait fort à propos l’immonde extase qu’il ressentait lorsqu’il imaginait le berceau des elfes plongé dans une marre de flammes voraces. Son amure semblait briller, incandescente, passant d’un rouge sombre à un pourpre scintillant. Sans plus attendre et se soucier de la pluie de flèches et de rocs que déversaient les armées elfes, le géant avança d’un pas rapide vers les soldats drows, s’approchant inexorablement de sa proie, le roi sorcier.

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