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| Retrouvailles | Ashenie | |
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Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
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| Sujet: Retrouvailles | Ashenie Dim 21 Juin 2009 - 20:08 | |
| Retrouvailles Scylla, seizième semaine de l'automne La chose était belle et bien faite. June des Isles et Hannibal de Roch pouvaient désormais être nommés sans blasphème « époux ». Oh, ces mots ne se teinteraient jamais d’amour ou même de sentiments affectueux, mais était-ce vraiment important ? De Roch, devenu comte de Scylla, achevait sa longue ascension et s’accaparait une terre et les avantages qu’elle lui livrait. Quant à June, elle permettait à sa famille de ne pas sombrer dans la décadence. Au final, tout deux y gagnaient quelque chose. Katalina avait presque l’impression de revoir les bases de son propre mariage. Ce n’était ni original, ni tragique, juste nécessaire. Si June avait l'occasion de survivre à son mari, ce qui avait plus de chance de se produire que l’inverse, il fallait l’avouer, elle pourrait même gouter aux joies du veuvage… Non, vraiment, si Katalina ne se sentait pas horriblement mal à l’aise, ce n’était pas à cause du mariage mais plutôt à cause de sa fin : l’incroyable agitation qui semble animer les nobles jusqu’alors inactif. Le calme respectueux, presque religieux à cause de la présence des Gardiens, était mort quand les mariés s’étaient tournés face à la foule.
Partout autour d’elle, on se levait, on partait saluer ses amis, ses connaissances, ses alliés, ses ennemis, ses conquêtes, on flattait les époux, on courtisait les jeunes pucelles… Rien de nouveau sous le beau soleil de Langehack, mais pour Katalina ne savait quelle raison, toute cette agitation la perturbait au plus haut point. Elle se savait désormais hydrophobe, mais elle ne se pensait pas agoraphobe. La foule ne l’avait jamais rebutée, alors pourquoi avait-elle cette boule désagréable au creux de l’estomac ? Pourquoi, malgré la présence des deux mercenaires qu’elle avait recrutés pour l’occasion, ne pouvait-elle s’empêcher de jeter des regards anxieux à droite à gauche, guettant l’arme avide de sa chair avec frénésie. Il ne s’agissait pas vraiment d’une peur irraisonnée, hors de contrôle, comme sa soudaine aversion de l’eau. Se répéter en boucle qu’il n’y avait aucun danger à prendre un bain ne l’aidait en rien, alors qu’ici, elle parvenait à garder la tête froide en se rappelant qu’aucun noble ne prendrait le risque de l’attaquer directement en public.
Elle allait se relever doucement quand elle crut apercevoir dans la foule son suzerain, ce qui la fit revenir sur son mouvement. Après être restée quelques secondes immobiles, elle jeta un discret coup d’œil vers l’endroit où elle croyait avoir aperçu Merwyn mais dut se rendre à l’évidence : le duc de Serramire n’était plus là - s'il l’avait jamais été, ce qui n’était même pas certain. Elle retint avec peine un soupir de pur soulagement, non pas qu’elle n’eut aucune envie de voir le noble - elle ne savait que penser à son propos - mais elle ne savait pas du tout à quoi ressemblerait la confrontation qui résulterait de leurs… retrouvailles. Elle n’avait toujours pas accepté la façon dont elle avait pu être traitée au palais, quoi qu’il ai pu dire ensuite, et ne voulait en aucune façon y retourner. Quand elle repensait à cette servante, sa main la démangeait, comme résonnant à ce souvenir. Jamais elle n’avait été ainsi traînée dans la boue avant ça. Elle ne souhaitait même pas retourner à Serramire, ville pourtant ô combien précieuse pour elle, et ce tant qu’elle n’aurait pas clarifié ses sentiments et rancœurs à l’égard des uns et des autres.
Après un dernier regard pour s’assurer qu’il n’était pas revenu comme par magie, elle se leva et entreprit de s’écarter du cœur de la « fête », luttant contre la furieuse envie qui saisissait ses jambes de s’emballer dans une course endiablée. Car si elle avait perdu de sa superbe en public, Katalina savait encore comment naissaient rumeurs et médisances, et ne souhaitait pas s’attirer plus de soucis que nécessaire. Feignant une maitrise d’elle-même qui lui manquait cruellement, elle se fraya paisiblement un chemin à travers la foule enjouée, jusqu’à s’extraire de la bulle bruyante qu’elle formait. Elle s’assit sur la dernière rangée de bancs, désormais abandonnée, et soupira, avant de reporter son regard sur le centre de l’attention de la fête. Non pas les mariés, non… Mais plutôt les Gardiens. Elle ne put que les apercevoir rapidement, l’un et l’autre cachés par les nobles qui pouvaient passer devant son champ de vision. Finalement, voilà à quoi en était réduite Katalina… Une simple spectatrice. Elle était venue pour se prouver qu’elle pouvait agir comme « avant », se mêler aux nobles et jouer le rôle qui était le sien. La réalité était clairement différente, et elle tendait désormais le cou afin d’apercevoir les personnages principaux d’une pièce dont elle aurait du faire partie.
Dernière édition par Katalina le Mar 29 Déc 2009 - 21:11, édité 1 fois |
| | | Aerandir
En attente de validation.. Nombre de messages : 789 Âge : 40 Date d'inscription : 28/04/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Religieux | Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Mer 24 Juin 2009 - 9:05 | |
| [ je me permet, se sera plus simple que d'ouvrir un autre sujet, veuillez pardonner mon outrecuidance Ashenie ] Union stérile, mariage factice, liens dénoués avant même d'avoir tissé leur fondement...Mascarade et comédie, tricherie et fantaisie absurde. Amuse toi Nééra, oeuvre selon ton bon vouloir, tu n'es pas celle qui intéresse le Prisonnier aujourd'hui..Couvre les femmes de honte, éclipse les tant que tu le veux, il ne peut voir, ne peut percevoir, mais l'amusement se lit sur ses traits harmonieux, le risible en pli invisible sur le coin de ses lèvres entrouvertes comme un appel qui n'est plus déjà. L'or aveugle de ses prunelles luit a tout jamais d'étoiles mortes et ô combien scintillantes. Amuse toi, ma soeur, qu'importe tes raisons, elles sont indifférence...Ignore les miennes, tu ne comprendrais pas...
Glisse l'ombre soyeuse de sa toge ouverte sur le torse...Glisse comme un chant vermeil sur le sol alors qu'il avance aussi léger qu'un souffle d'air...L'union stérile est scellée aux yeux des hommes, inexistante aux yeux des dieux...Lents sont ses gestes, empreints de grace endormie, langoureux comme peut l'être la femme qui s'endort, apaisée, sur sa couche immaculée...Il entends les murmures, les soupirs, les chants muets des coeurs qui s'affolent, mais aucun ne sait retenir son verbe, aucun ne pulse avec la juste note...Aucun sauf...Ce petit oisillon affolé, résigné qui cache sa tête sous son aile...Une larme qui s'évade et glisse sur une joue rougie, qui roule au coin d'une bouche fermée et pâle. Il traverse, altier, la foule bigarrée et ridicule des puissants de ce monde ignorant. Il pourrait faire et défaire les coeurs, donner naissance a une haine si féroce que les instincts oubliés s'éveilleront avec la force de l'orage...Il peut enfanter la déraison, l'indomptable déraison qui sait si bien faire flancher les âmes vertueuses, celle qui déclenche ce qui rend la vie si délicieuse...Il pourrait mais peut lui importe les panses grasses, les beaux visages crispés en un rictus hautain, il ne leur accordera pas un son...Douce est son approche, enfantine est l'air qu'il fredonne, amusé et rassurant est le sourire qui valse sur son visage éternel...
-La cage est elle d'airain ?
Souffle éthéré, presque inaudible alors que chaque mot dansent dans l'air saturé d'obséquience, comme le murmure d'une vierge qui s'oublie lentement, un murmure presque mort mais aussi puissant que le hurlement d'un mourant... |
| | | Ashenie De Sephren
Ancien
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| Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Ven 26 Juin 2009 - 22:03 | |
| Les joies d’un mariage était bien ternes ici, hélas. Les regards étaient mitigés, et pourtant, le couple rayonnait d’une union nouvelle. La petite damoiselle de Sephren s’attardait sur la mariée aux mœurs étranges, de laquelle on disait tant de bien au vu des efforts fournis, et de la réputation apparemment si bonne. Ashenie portait ses yeux sur l’union, éprise d’un léger sourire, cherchant à réconforter les deux mariés, au destin déjà tracé. La passion des contes de fées, jeux éperdus des dames, était bien loin de ce mariage idyllique, pourtant en présence de l’amour. Il gardait un éclat certain, éblouissant par les efforts fournis, du moins, aux yeux d’Ashenie, car la duchesse Esidenir était d’un tout autre avis, outrée et moqueuse.
Son regard glissait doucement sur la foule, croisant, là, le beau seigneur d’Olyssea au visage flatteur, et ici, le roi humble et habile, dont la protection claire envahissait la damoiselle d’un halo de bienveillance. Ses yeux voletaient habilement, de visage en visage, prise au dépourvu face au mouvement nobliau. Elle apercevait, là, le seigneur de Melasinir, aux reflets doux du sauveur habile qui était resté gravé en son cœur, miroir doux d’une réalité salvatrice. Il semblait s’éclipser, sous le sourire illuminé d’Ashenie, priant à la sainteté de sa promenade.
Les mélodies hantaient déjà la beauté d’un bal célébrant l’union, sous les lueurs féeriques d’une atmosphère où la noblesse s’épanouissait en une éclosion face au soleil. Le sourire d’Ashenie s’intensifiait face aux couples danseurs ouvrant le bal, et elle admirait, un instant, les artifices déployés par les nouveaux comtes de Scylla. Et la noirceur d’un tableau grave se profilait, face à la gaité des festivités enjôleuse. La tristesse imbibait les tissus, et dessinaient les courbes d’une damoiselle autrefois prodigieuse, et hélas traumatisée par l’enlèvement de la rudesse drow. Barbarisme éhonté, brisant la femme, les drows étaient une abjecte souffrance pour la race humaine, un poison grave et délicat, laissant souffrir le peuple.
Partout dans les couloirs, on parlait d’elle, la grande Katalina Noblegriffon, réduite à néant par les drows. Les lumières se lisaient parfois sur le visage des femmes triomphantes face au déclin de la dame, la décriant encore, la disant abusée, violée, torturée, jusqu’au creux de l’âme humaine. Et on s’en réjouissait parfois, prônant le châtiment des divins, tandis que beaucoup plaignaient la dame décriée pour son veuvage, quoi que toutes la plaignaient plus ou moins en apparence. La petite damoiselle de Sephren sentait son âme se serrer, et ses yeux redoubler de cette essence pure et compatissante.
Face au malheur du monde, ses pas cédaient, traçaient sa route sous les pas de l’arc-en-ciel, tandis que ses voiles voletaient en une spirale infernale rosée et brillante. Sa longue traine filée de diamants resplendissait dans son sillage, illuminant les traces de ses pas, traçant autour d’elle la pureté qui l’accompagnait. Le regard humide d’émois, elle s’avançait, le cœur lourd, sous le tableau de solitude que la Noblegriffon se créait, à tord, face à l’atrocité qu’elle avait subie. Ashenie la subissait avec elle, voulant absorber chacune des effluves de son mal être, cherchant à l’aider, de tout l’idéal qui animait son âme, utopique douce visant à dessiner les sourires sur les visages.
L’illumination divine d’Arcam, sous les traits de son gardien aux traits doux parcouraient ses yeux, et la figeait un instant, atteignant, avant elle, la noirceur vers laquelle se spas la menaient. Habilement, elle s’approchait, l’air ingénu, les parfums de la rose virevoltant dans l’air en un tourbillon de saveurs. Sous sa robe magistrale, elle s’inclinait lentement. Son genou se pliait avec adresse, suivant les courbes de la volupté. Longue et gracieuse, la révérence s’animait de la souplesse de la danse, et du respect profond qui parcourait le corps de la dame. Sa voix ingénue et claire dessinait les notes du cristal, fraiches et enivrantes, sous un chant mélodieux et ensoleillés.
« - Je vous souhaite le bonjour, et vous prie d’accepter mes plus sincères hommages, Dame Noblegriffon. Gardien Ancalimë, c’est un plaisir que de pouvoir croiser l’ombre d’Arcam en ces lieux, propices aux joies et à la douceur. Veuillez excuser mon intrusion maladroite, dame Noblegriffon, et pardonnez mon impolitesse ; je suis Ashenie De Sephren, fille du défunt duc de Langehack, et je garde encore en mémoire le réconfort doux de votre présence, et de vos paroles, lors de son enterrement. Je vous suis dévolue d’une gratitude éternelle pour votre bonté et votre douceur. Que les dieux vous bénissent…»
Elle souriait chaudement, sincère et délicate, sous une voix ingénue, et presque câline. Embrassant les courbes de l’amour universel, elle jetait à la dame Noblegriffon un regard compatissant et animé d’une légère braise d’idéal, redevable et douce. |
| | | SaYoLe
Humain
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| Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Sam 27 Juin 2009 - 1:01 | |
| Derrière la poupée de Langehack ce tenait encore et toujours son Ombre : SaYoLe, Garde du Corps éconduit par sa protéger d’un amour inavouable et pourtant avouer, d’un amour impossible qui résistait dans se qu’il restait de son cœur… Cela faisait des jours qu’il s’employait à détruire morceau par morceau cet organe qui le faisait tant souffrir, essayant par tous les moyens, efforts horribles et pourtant bien souvent annihilés dès qu’il reposait les yeux sur elle. Mais l’important résidait dans le fait que cette souffrance n’incombait maintenant que lui, que ses sentiments n’importunent plus la jeune femme dont il avait la charge… Non, pour rien au monde il ne revivrait cette nuit où en plus de la détresse de son âme était venue se rajouter la lourde culpabilité de sa faute et de ses conséquences sur Ashenie… Ses sentiments le détruisaient à petit feu, et il le savait… Pourtant il n’arrivait pas à lutter contre cette braise qui se ravivait de manière foudroyante à chaque fois qu’il voyait les yeux de la demoiselle se poser sur Arthur… Il avait encore en tête les deux contactes entre sa protégée et l’homme qui affichait pourtant le double de son âge. Pour le moment, il pouvait encore s’y opposé, il le devait même. L’ombre des purifications de la sœur bonté planait encore au dessus d’elle… S’il arrivait à s’en débarrasser celle qui faisait battre son cœur pourrait plus aisément le brisé, effectuant le travail que lui-même n’était pas capable de faire…
Alors que son esprit s’aventurait sur sa faiblesse d’âme et de volonté, son corps lui continuait son travail, suivant Ashenie pas à pas, ne laissant filtrer aucune émotion dans sa démarche féline pendant que son visage gardait ce masque de neutralité qui l’avait toujours caractérisé. Le Garde du Corps était vraiment décadent. En plus de son cœur et de son âme brisée, son corps commençait lentement à prendre le même chemin. Depuis plusieurs jours, sa respiration se faisait de plus en plus difficile à certain moment alors que le sang accompagnait sa toux. Ironique n’est-ce pas ? Est-ce son cœur qui se désagrégeait vraiment ou simplement le signe que son corps avait déjà trop donné à son métier ? Les deux solutions étaient peut-être valables…
Enfin, il sortit de tout cela, il ravala avec une difficile marqué une envie de toussé. Non ! Pas maintenant, pas devant autant de monde pouvant découvrir sa faiblesse physique. Son pas s’arrêta juste derrière Ashenie qui venait de saluer Katalina. Autant, il arrivait à remettre un nom sur la jeune femme qu’il avait vu à l’enterrement du Duc. Par contre, il n’avait aucune idée de l’identité de la personne qui se tenait à coté d’elle.
Silencieux, il effectua néanmoins une légère révérence devant haut, une simple mais fluide inclinaison de la tête et du haut du corps sans jamais détourne son regard vigilant des abords proches de sa protégée. Tout ce qu’il souhaitait, c’était que ses yeux évites sont corps et fuient comme la peste ses yeux.
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| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
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| Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Sam 27 Juin 2009 - 1:38 | |
| Observant à la dérobée les deux Gardiens, elle avait remarqué avec une certaine surprise que l’un d’eux venait vers elle. Aerandir Ancalimë, Gardien d’Arcam. Faisant mine de rien, elle détourna le regard, observant par quelque coup d’œil à la dérobée l’avancée du métis, tentant de se persuader que ce n’était pas vers elle qu’il avançait, qu’il cherchait juste à s’éloigner du brouhaha de la fête et que le tout était un hasard cocasse. On affirmait ces êtres de légende aveugle, aussi comprenait-elle le désir qu’il pouvait avoir de s’isoler. Cette réflexion la fit chercher Trystan du regard. Elle hésitait encore à se lever et à aller le trouver. Il la considérait comme une amie, avait-il dit, et elle-même avait bien besoin d’un peu de soutien amical en ces temps troublés. Il était avec Lilianna, Astéride les avait quittés. C’était le moment où jamais… Et pourtant, elle ne fit pas un mouvement pour se lever et les rejoindre. Elle se décida plutôt à regarder la progression du Gardien. Il y avait quelque chose de déroutant, dans la façon dont se déplaçait Aerandir. Quand on l’observait, on ne pouvait s’empêcher de douter quant à l’authenticité des légendes courant au sujet de ses semblables. Lui, aveugle, alors qu’il évoluait avec grâce entre les corps amorphes des nobles l’entourant ? Nulle bousculade ne venait ternir sa performance, nulle hésitation n’altérait sa vélocité. Si bien qu’il se trouva en un rien de tout juste devant elle. Levant son regard vers lui, elle se perdit un instant dans les yeux couleur or, étrangement apaisée par son sourire. Cela ne dura qu’un instant pourtant, avant qu’elle ne se rappelle qui elle avait en face d’elle, ce qui rompit par la même occasion l’enchantement. Elle commença à se lever afin de l’accueillir comme il se devait, mais elle se figea quand les paroles qu’il murmura parvinrent à ses oreilles.
Dire qu’elle ne les comprit pas serait un doux euphémisme. Et pourtant, il avait parlé si bas qu’il n’y avait aucun doute possible, c’était bien à elle qu’il s’adressait. Mais de quelle cage parlait-il ? Et pourquoi serait-elle d’airain ? Elle hésitait entre plusieurs conduites. Ignorer la question et présenter ses hommages en bonne et due forme ? C’était tentant, mais aussi et surtout possiblement offensant. Le porteur de la parole d’un Dieu venait de lui poser une question, à elle personnellement, et il avait fallu qu’elle n’en comprenne pas un traitre mot. Fallait-il qu’elle soit un jouet de ces divinités cruelles ? Elle pouvait aussi lui présenter ses excuses pour son ignorance, puis le saluer en bonne et due forme. Mine de rien, quelque soit le scénario, un point revenait sans cesse : la bonne et due forme se devait d’être appliquait. Elle termina donc de se lever pour entamer toute suite après une révérence des plus réussies, malgré le manque d’entrainement.
« Gardien… Je suis honorée de votre présence. »
Le silence s’installa, synonyme de mal aise et d’intense réflexion. Que répondre ? Elle ne comprenait même pas la question, alors trouver une réponse était hors de ses capacités. Elle fut sauvée par l’arrivée impromptue de la jeune Ashenie de Sephren et de son garde du corps, homme d’arme bien menaçant dont elle ignorait le nom. Le soulagement qui se peignit alors sur son visage laissa rapidement place à une expression plus neutre qui convenait mieux à la situation. Katalina n’était pas superstitieuse à outrance, mais la présence d’une si haute entité religieuse ne l’aidait pas à faire la part des choses. Elle rendit leurs saluts aux nouveaux arrivants.
« Loin de moi l’idée de vous avoir oublié, damoiselle Ashenie. Et vous revoir est un plaisir. »
Elle porta un rapide coup d’œil au garde du corps, méfiante. Pour une étrange raison, elle ne se sentait pas prête à lui faire confiance, et son expression lugubre n’aidait pas, tout comme l’inquiétante balafre qui lui barrait une partie du visage. Elle posa ensuite son regard sur Ashenie et ses yeux vairons, et y trouva un certain réconfort. La compassion, étrangement, n’était pas ce qu’elle trouvait le plus souvent dans le regard des personnes qu’elle rencontrait. La plus part du temps, la pitié se battait avec la condescendance pour les premières loges… Elle esquissa un léger sourire pour la remercier, puis tourna son regard vers Aerandir, et son visage se troubla de nouveau.
« Quand à votre question… Je crains de ne pas la comprendre… »
Un aveu qui ne devait pas avoir beaucoup de sens pour la petite duchesse, mais Katalina ne voulait pas donner l’impression au Gardien de l’avoir oublié… |
| | | Aerandir
En attente de validation.. Nombre de messages : 789 Âge : 40 Date d'inscription : 28/04/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Religieux | Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Dim 28 Juin 2009 - 21:54 | |
| Laissons de coté les ombres factices des prétentieux de ce monde, réduisons l'instant a un seul parfum, une seule fragrance, éponyme et doucereuse, mélange de sang et d'oubli tant espéré. Les ténèbres de la mémoire s'effriteraient avec un plaisir langoureux et pitoyable si l'honneur leur étaient données de disparaître...L'or se plisse et gambade, amusé, amusant alors qu'en vérité, il ne comble que le noir absolu de ce don qu'il a fallut consentir pour atteindre l'excellence...Pourtant, le mordoré se meut comme si l'âme l'habitait, y résidait, toute puissante en ce royaume élevé pour sa gloire...Il danse sensuel et langoureux, s'habille des parures du soleil brillant pour révéler son importance, son essence contenu si habilement parfois...
S'éveille le chant cristallin d'un cygne pur...Image rêveuse d'un espoir qui réside et vit dans l'innocence, il écoute, il entends les notes jetées, hésitantes, gracieuse comme peut l'être la vague évanescente d'un songe lorsqu'il se pare d'onctuosité...Il penche un peu la tête, l'or se ternit des paupières qui se ferment, lentement, charmeur charmé ? Rêveur emprisonné ? Sait il les mots qui se versent en fin sillon au creux de son oreille ? Etrange, sulfureux, vrai...Si vrai...
Imagine la fêlure profonde, irrémédiable de douleur et d'extase mêlés, vois le sang qui s'échauffe et lutte, entrainant une guerre perdue d'avance...Entend la jouissance interdite des regards aveugles qui se tairont a jamais...Les soupirs éternellement éteints, mort avant même d'être expirés...C'est un nectar divin, le sommet de son art...Les chants si purs étreints par les hurlements agonisants des suppliants...Les bras blancs tendu vers le vide abyssal, l'ombre qui s'échappe toujours et fuit sans un regard, la souffrance lancinante, arrachant et savourant chaque gémissements plaintifs, chaque sourire gravé sur la peau dans les flammes...
S'ouvre alors les paupières...
Mais il n'est plus là...Non, l'or a laisser la place a la lumière du couchant, a cette émotion étrange qui mêle le rouge et le violet...Comme un miroir au contour brisé, tel un prisme tournoyant, déversant sur les convives un halo subtil d'alliance impossible, un voile flottant, ondulant sous le souffle primesautier d'un vent malicieux...L'écarlate rejoints le mauve profond..Le rubis épouse les détours de l'opale transcendée, valsent les mers déchainées et indomptables...Il regarde l'homme et sait...Sait ce qui le ronge et le tuera, sait ce qui lui déchirera l'âme...Il regarde le cygne, vertu étendue, étendard dressé d'innocence flétrie...Il sourit...Enfant malicieux, cruel par son rire enfantin et son regard trop âgé, interdit, éternel...Puis...
Objet de sa convoitise...
-Ou peut être ne l'avez vous que trop bien comprise...
Cela résonne, s'entonne jusqu'au plus profond, le diapason parfait des battements de l'âme qui l'entoure, l'arythmie idéale qui dérange et surprends avant de laisser glisser le rire...Chut..Endors toi, il n'est pas temps..encore...Retire toi maintenant...Le couchant s'éveille de nouveau, aveugle intemporel...
Il tends une main, grande élancé, délicate comme semblable aux pétales qui parfois parcourt ses pas...Qu'importe le garde, qu'importe les mensonges éhontés...Il ose le geste impure d'esquisser le frôlement d'une joue ronde et veloutée...Sa peau gardera en mémoire la souplesse virginale...
-Mademoiselle de Langehack. Une pureté sans égale qui recèle parfois l'épine au plus profond de sa blancheur...
Le vent se joue un instant de ses mèches volages comme peut l'être son Serviteur Investit, la mine est malicieuse mais sommeille en aquarelle l'ombre cruelle et vengeresse...Il ne touchera pas le Lys...Car il sait... |
| | | Ashenie De Sephren
Ancien
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| Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Mar 30 Juin 2009 - 9:46 | |
| Un léger sourire se peignait sur le tableau de noirceur. Là, au cœur même des ébats sombres du meurtre, éventrant le fœtus de la dignité, les souvenirs de douleurs laissaient les orages aux cieux malades, loin de ceux qui bénissaient le mariage. La brume céleste envoûtait avec éclat la voûte azure, et un fin rayon solaire illuminait d’une vapeur colorée la tristesse fade qui, jusqu’alors, ne daignait montrer que ce visage brisé. Le lent dégradé vaporeux se teintait aux rythmes des voiles qui glissaient, dévoilant, çà et là, une parcelle de vérité. La compassion trônait, maitresse des cieux voluptueux de la petite duchesse, tendis que la tendresse était ce vol de colombes nacrées, figées et suspendues. Dans leur envol de majesté, sous la chaleur d’un instant, une larme bordait les cieux d’une étoile luisante, semblable à la pièce maîtresse du tableau, œuvre même de détail et de raffinement, digne, et pourtant si décadente dans les yeux d’une femme. Elle restait voilée, ternie, rejetée, loin de tout, trésor même d’une apocalypse dont il ne fallut pas ébruiter le nom. Le tableau prenait lui-même son envol.
Le coloris merveilleux de la fresque frappait même les yeux éclos de la damoiselle De Sephren, épris de cet idéal salvateur, porteur de l’aube des anges, soufflant cette douceur de la vie à tout prix. Dans l’océan brumeux, dérive des courants purs jonchant le royaume interne au paradis stellaire du cœur de la petite duchesse, s’érigeait les tours même de l’aide, tendant la main vers l’autre. Là, au creux de la bonté que dégageaient ses yeux, elle rendait ce même sourire, chaud et doux, lit de tendresse. La grâce envoûtait son visage, distillant son unique venin en une beauté mise à contribution, le seuil même d’un arc-en-ciel de bien être.
Les yeux de la pucelle suivaient alors la direction des mots, se confrontant au gardien, avec cette même légèreté ensorcelée. Grand et imposant, il trônait maître-dieu, semblable à l’essence supérieur d’un plan astral, auquel l’accès était interdit. Troublée un instant par ces effluves, les regards se mêlent en une joute étrange, perçant l’âme émue et le cœur battant, pourfendant l’humanité à même son essence, face au visage divin. Née sous l’étoile funeste d’Arcam, la damoiselle traversait le miroir, rêvant d’une ultime perdition stellaire. Élégance de rêve et charme de volupté rythmaient le vol de la colombe nuptiale, sous l’enchantement d’Arcam. Pourtant, en son cœur, gisait en une pureté immense vouant un amour au monde, prohibant la débauche, et une quelconque passion inavouable. Elle avait beau cacher son âme sous une cornette anonyme, révèrent souveraine de la Bonté matriarcale, elle ne savait que baisser les yeux: l’hymne du mal en féminine.
La soie glissait, chantait sous le tintement du cristal. Le pas danseur accorde le corps de la pucelle en une grâce envoûtante, s’écartant faiblement devant la main masculine. Et, dès lors que le divin sublime le corps, la damoiselle se fige, une pointe rabattue vers l’arrière, la poitrine bombée, le regard interloqué, animé de cette lueur pure et tendre, dans l’ingénuité la plus complète. La surprise complète la douceur qui émane de la damoiselle, berceau du paradis. La caresse ose, touche la peau virginale, fait naître les calomnies et les stupeurs dans le regard des femmes, et pourtant, personne n’en dit rien : qui oserait défier le joug d’Arcam, lorsque son gardien le représente amplement ?
Les yeux de la pucelle se ferment, supportent et insupportent la caresse, tandis que son âme crie, dans un déchirement. Le toucher est prohibé, délicat et voluptueux, ose, suivant la tendresse que son père avait, lui aussi, et tournoie sur sa peau en une douceur nostalgique. Le souvenir combat le dogme, qui, religieux et dévot, se plie aux exigences du dieu. Touchée par Arcam, la divinité s’épanchait sur le corps d’Ashenie en un souffle étrange. Aux paroles du gardien, les yeux de la damoiselle laissaient transparaitre une vive lueur, joute de la rose. Le labyrinthe traçait ainsi sa folie sous la psyché tortueuse de la damoiselle, éperdue de ces pétales, pluie de douceur et d’épines, où ironie et vérité se mêlaient avec subtilité.
« - Et lorsque l’épine frémit, la menace se meurt. Au cœur des tumultes environnant, le venin est le nectar d’une rose blanche, et les pétales en sont le baume au miroir céleste, où s’envole la pureté avec ivresse. N’est-ce pas là la création la plus inaccessible et envoûtante que celle de la rose pure ? Plus encore qu’un symbole, elle est un attribut divin... Le façonnage d’une telle prison d’épine n’est pas vaine, Sir Ancalimë, et sa pureté érige ses défense face aux intempéries et aux perversités encourues, lorsque la beauté se doit de sublimer l’état même. Ainsi se trace les sentiers de pétales sous ce labyrinthe éperdu, œuvre même du divin, aux multiples visages changeants et enjôleurs. L’épine ne saurait être que la dernière défense du cœur, blessant mortellement, agissant de gré et se sacrifiant pour quiconque ose l’atteindre. Tels sont les préceptes de la pureté…
Elle se tournait lentement vers la Dame Noblegriffon, légèrement éprise d’un sourire tendre, dévolue à un art délicat et subtil. Sa voix continuait sur cette même mélodie élancée, éprise de douceur et de subtilité, envol du chant symphonique, juste et haut, dépassant le diapason. Une mer calme semblait animer les reflux de la voix féminine.
Peut-être vous permettrez vous, vous aussi, l’abandon aux pétales de rose, afin d’apaiser la noirceur de votre solitude sur les sentiers ensoleillés…»
Elle souriait, illuminant son visage. Isolés pourtant, ils semblaient être entourés d’un fourmillement constant, épris du vent et de la mer céleste, veillant sur ses trois enfants. |
| | | SaYoLe
Humain
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| Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Mar 30 Juin 2009 - 13:33 | |
| Qui était cet homme ? Qu’était-ce que ce regard ? Ce sourire ? SaYoLe se sentit faiblir un instant. Il ne savait rien de lui pourtant il venait de la transpercer au plus profond de son âme. Il était déstabilisé, vaincu par un simple regard ? C’était la première fois qu’un tel sentiment le traversait. Mais qui était-il ?!
Sous cet émois intérieur qui venait de chasser pour une seconde la peine qui détruisait son cœur ne se voyait pas sur son visage, ni sur ses yeux gris. Tout n’était que façade... Une façade pour tenir le coup, pour ne pas se montrer inférieur, pour ne pas défaillir à sa tache. Il avait vu le regard méfiant de Katalina, mais ne s’en offusquait pas, la méfiance était la seule arme dont il disposait dans cet endroit. Sa fine brassière ne lui servirait que pour la protection…
Ecoutant les réponses, il pu déduire que cet homme était un Gardien... Le Gardien d’Arcam. C’était la première fois qu’il en voyait un d’aussi prêt, et il en était heureux, cet homme lui faisait peur… Pourquoi ? Aucune idée, aucune vérité, juste le sentiment persistant de ce regard qui lui avait donné l’impression de tout connaitre sur lui…
Puis vint le moment de la caresse, ce simple geste qui venait de faire renaître la douleur de son cœur. Son âme criait son désespoir alors que son esprit lui hurlait d’agir. Mais pouvait-il vraiment s’interposé devant tant de monde et contre un Gardien ?... Il observa la léger mouvement de recule de la jeune femme, le cœur serré. D’un unique pas en avant pour attirer l’attention, il esquissa dans un murmure :
Mon seigneur le Gardien, je vous prierai d’éviter ce genre de mouvement à l’avenir. C’est ici un geste à éviter envers Dame Ashenie de Langehack…
Pourquoi préciser ? Il savait juste que sa mère était encore dans les alentours et que la vision de ce geste serai utiliser comme nouvelle excuse pour la venue de la Bonté… Sa dernière et unique promesse… Et il comptait la respecter. Il se doutait que le gardien se fichait de son avis, mais ils e devait de le faire… Serait-il capable d’intervenir physiquement la prochaine fois ? Peut-être… Surement… Il ne savait pas… Les conséquences seraient sans doutes nombreuses… Tout dépendra de la situation de la Duchesse…
D’un léger mouvement, il inclina la tête en signe de respect en effectuant un pas de retrait pour se remettre à sa place. Vînt alors se qu’il redoutait le plus : Sa respiration s’arrêta une seconde, premier signe de la quinte de toux qui s’annonçait. D’un mouvement rapide, il sortit de sa poche un mouchoir rouge foncé qu’il plaça devant sa bouche afin d’étouffer sa toux. Pendant 3 seconds, son corps et ses muscles se crispèrent sous l’effort alors que l’intérieur de ses poumons de déchiraient sous les spasmes. Ses yeux trahirent une fraction de seconde sa douleur avant de reprendre leur façade entre habituelle. Sans un regard, il rangea son mouchoir. Il savait que le sang qu’il y avait probablement répandu ne pouvait se voire sur une telle couleur. Sa salive gardait se goût amère alors qu’il la ravalait.
Ses yeux se reposèrent sur la nuque d’Ashenie, son cœur se resserrant de nouveau. Il fallait qu’il arrive à ce débarrasser de cet amour impossible et unidirectionnel... Il le fallait.
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| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
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| Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Mer 1 Juil 2009 - 18:54 | |
| Plus le temps passait, et plus Katalina regrettait sa venue. Elle avait surestimé ses forces, c’était cru assez forte après avoir passé près d’un demi-mois enfermé dans le Palais de Serramire. Mais cela, elle l’avait rapidement compris. Quand il avait fallu pénétrer dans la fosse aux lions, quand il avait fallut se faire une place parmi eux, elle avait senti son cœur battre la chamade. Elle avait jeté des coups d’œil anxieux à droite et à gauche avec une frénésie certaine, s’assurant toute les cinq minutes la présence de ses gardes du corps improvisés… Présence qui témoignait de son échec, d’ailleurs. Jamais Katalina n’avait, jusqu’alors, eu recours à de tels méthodes. Il était normal d’assurer sa protection sur les routes, mais dans une telle représentation… Elle se sentait démunie, humiliée même. Force était de constater qu’Ashenie de Sephren, elle ne semblait pas souffrir de la présence de son inquiétant homme de main. La jeune noble évitait de le regarder autant qu’elle le pouvait, sans vraiment savoir pourquoi.
Elle aurait bien voulu pouvoir faire de même quand se produisit le miracle. Mais comment aurait-elle pu, alors que le mauve observait son âme, que le divin jetait sur elle ses yeux inquisiteurs, que l’écarlate brillait à la lumière des prunelles du Gardien ? Katalina avait déjà vu des yeux rouges, rouges comme le sang qui avait coulé de ses plaies. Mais le regard était différent, rongé par la haine, teinté d’une violence primaire, baigné de folie. Même si c’était différent, la jeune noble ne put qu’y penser et frémit violemment. L’espace d’un instant, elle fut de nouveau enchaînée à ce mur de pierre, couverte de ses propres rejets, rongée par la faim. Elle redevint l’esclave que l’on torture pour le plaisir, que l’on s’amuse à promener le long des frontières de la mort. Un instant seulement, avant qu’elle ne comprenne. Les pupilles qui la transcendaient n’étaient pas de meurtres, de violence et de sang. Elles renfermaient les couleurs chaleureuses d’un coucher de soleil, d’un ciel assombris se teintant de pourpre alors que le soleil incandescent, d’un rouge puissant, dardait ses rayons avec ferveur. Une peinture magnifique, féérique, divine même quand on savait qui était Aerandir, loin de l’horreur de sa détention.
Elle regretta l’espace d’un instant de ne pouvoir s’assoir, car elle sentait ses jambes menacer de céder sous elle sous le poids des émotions contradictoires qui l’assaillaient de toute part. La peur panique qu’elle avait ressenties en repensant à « Nhil » refluaient doucement, trop doucement, laissant leurs places à un soulagement teinté d’appréhension. Y repenser rendait la menace plus pressante, et elle ne pouvait redouter avec plus d’ardeur désormais une nouvelle visite du sombre. Les vieux démons ne sont jamais plus terrifiants que quand on leur rend visite… Il prit la parole, complétant la beauté du regard de la mélodie de sa voix. La remarque anodine fit vibrer Katalina, elle comprit et murmura doucement sa réponse. Qu’il l’entende ou non n’avait pas d’importance…
« Non… Pas de métal là où les sentiments enchaînent. »
Dans le tumulte, il y avait autre chose, plus discret, mais grandissant rapidement, balayant la peur, la haine, l’appréhension... Une étrange admiration, une attirance non feinte, douce et subtile, mais bien présente. Ce regard, elle voudrait pouvoir s’y perdre à jamais, y panser ses plaies… oublier. Sauf que la grâce divine n’a pas sa place parmi les mortels. Il se fraie un chemin parmi les mailles du destin, s’impose l’espace de quelques secondes enchanteresses pour repart dans ce monde intemporel qui fait le Royaume des Dieux. Le plus beau coucher de soleil finira happé par l’horizon, et c’est finalement ce qui arriva. Katalina ne pu détacher son regard des yeux redevenu d’or du Gardien, soulagée d’une certaine façon. Car pendant la manifestation d’Arcamenel, elle n’avait plus été totalement maitresse d’elle-même. La respiration légèrement saccadée, elle tentait de faire comme si de rien était, malgré l’étrange déception qui rôdait à l’horizon de ses sens. Qui lui avait fait Aerandir ?
Elle suivit son mouvement quand il se tourna finalement vers Ashenie, mais c’est vers SaYoLe que son attention se porte quand il en vient à la toucher. Comme elle s’y attendait, il réagit, le masque froid qu’il abordait se fissurant légèrement. Il fit un pas en avant et… supplia le demi elfe de ne plus recommencer ? C’est ainsi qu’elle interpréta la demande, et cela la troubla aussi. Elle n’était pas la seule, apparemment, à avoir été touchée par ce qui venait de se jouer. Sa protégée quant à elle répondit à son interlocuteur avec une aisance et une assurance surprenante pour une enfant de son âge, avant de se tourner vers elle et de lui parler. L’ambiance était indubitablement envoutante, et les paroles de l’ingénue étaient teintées du mysticisme ambiant.
« Je compte plus sur le travail du temps que sur l’abandon aux pétales de roses... »
On ne sortait pas indemne d’une telle manifestation, et Katalina était légèrement perdu, alors que les regards convergeaient sans doute vers elle. |
| | | Miox
Humain
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| Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Sam 4 Juil 2009 - 18:24 | |
| Plus loin, une créature aux lignes envoutante (parce que c'est une elfe, y a pas beaucoup de courbes chez les elfes) observe le noble trio. C'est une créature remarquable, surtout par le peu de tissus qu'elle porte et tout le bling bling... qui tinte à chacun de ses mouvements. Et aussi par la grosse lame qu'elle porte. C'est à se demander comment elle arrive à la brandir. Mais théoriquement, si tout se passe bien, elle n'aura pas à la soulever. Pas que ça ne lui plairait pas d'égorger quelques nobles, mais ça impliquerait qu'elle ne soit pas payée... et probablement jetée dans un cachot humide... et ça c'est pas bien, parce que toutes les piécettes de métal qu'elle porte pourraient rouiller... et c'est moins joli la rouille que le lustré du métal. Son grand regard d'un bleu délavé, ourlé d'un épais trait noir.
- Bordel de merde, j'ai jamais vu autant de trucs précieux en si peu d'espace. Il tend un verre à la superbe elfe. Tiens mon coeur. Il remarque la moue pensive de sa compagne. Quoi ? - C'est la p'tite qui devrait boire quelque chose. Arrête d'agiter les doigts, c'est agaçant. - Oui, mais y'a tellement de truc à siffler... - Oui, et des tas de gens à étriper, je sais, mais tu m'énerves, lui lance-t-elle, à voix basse, visiblement agacé.
Elle jette un coup d'oeil dans son verre et le renifle. Du vin... sans doute un truc très cher. Elle hoche la tête, elle ne s'y connaît pas en vin. Lentement, mouvante, mais avec l'assurance dévastatrice d'une tornade, sans doute aussi bruyante en tintement, elle avance vers le trio, se profile près de la petite Katalina et glisse la coupe entre les doigts de sa nouvelle maîtresse. Un sourire naturel, parfaitement adapté à la situation, elle incline la tête, et, sans dire un mot elle retourne rejoindre Legir, toujours aussi bruyante, roulant des hanches... qu'elle n'a pas très prononcé en fait, et lui vole son verre.
Machinalement, l'homme vêtu de noir vient pour protester, mais il se contente de se renfrogner et d'abandonner l'idée. Oloswen prend une gorgée, délicatement, avec un chic fou.
- Un peu d'alcool va la décoincer un peu. C'est fou à quel point je suis efficace. Je viens de lui régler deux trouble. Son châle et sa gêne. - Ah... euh... ouais... c'est d'une évidence... franchement... un magnifique exploit...
La demi-elfe adresse un regard meurtrier à l'autre demi-elfe. Il hausse les épaules et se tait. À son tour, il lui prend le verre et en prend une gorgée. ·Étrangement, elle le lui laisse.
- Pas mauvais ce truc. Il pose les yeux sur la gamine près de Katalina. Merde, juste la robe de la p'tite pourrait nous payer l'auberge pour les trois prochaines années... - Ouais, c'est ça, essaie d'aller lui prendre sa robe sans qu'elle s'en rende compte. - Je constatais, Olo... non, en fait, j'ai plus des vues sur le bijou de la dame, là-bas. - La duchesse de Langehack ? - C'est elle ? Oh... - T'as pas le culot de le faire... - Pas maintenant, c'est certain... plus tard, quand elle dansera... - Par les Juges, il est sérieux. - Bah quoi... - C'est pas le moment de se faire coincer, crétin ! - Tu doutes de moi, mon Coeur ? Olo lui jette un rapide coup d'oeil, esquisse un moue contrariée, puis secoue la tête. - Non, bien sûr que non. Elle renifle. Tu trouve pas qu,il a un air louche le type derrière la p'tite de Langehack ? Waip. hum... |
| | | Aerandir
En attente de validation.. Nombre de messages : 789 Âge : 40 Date d'inscription : 28/04/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Religieux | Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Dim 5 Juil 2009 - 12:38 | |
| -La pureté est une chose inutile, Mademoiselle, puisse-t-elle se parer d'impossible et d'inaccessible, elle se meurt avec la disgrâce d'un meurtrier impuissant face a son crime. Ce n'est qu'un voile qui courbe les biens pensants d'un instant d'éphémère...
Un léger sourire, comme une ombre mouvante étreint pour un instant les traits subtils et délicats du Serviteur. L'aveugle est revenu d'entre les limbes où l'avait, durant quelques secondes éternelles, poussé son don céleste...La pureté, un déni, une disgrâce inutile qui vice la vie et ses bienfaits. Un étendard jeté sur un front pâle et porté en drapeau flottant...Un masque qui se craquèle parfois pour laisser apparaître la vérité telle que l'on désire l'ignorer. Qu'importe la pureté, elle ne vaut rien...Pas même le sang qu'elle fait couler...Il a oser la caresse interdite, l'effleurement proscrit car rien ne peut lui être opposé...Il attend, il attend l'ombrage, l'outrage qui viendra de la blessure béante sur le point d'expirer son dernier souffle d'agonie. Il a entendu les chants langoureux et moqueurs, écouté, charmé, l'harmonie funeste d'un destin tracé...Il sait la complainte infinie, les cris déchirés qui suintent de souffrance éperdue. Pucelle ? Cygne pur ? Un voile caché, une prison bien scellée qui enferme a son tour l'homme finit. Les clés sont diverses, oubliées dans le temps et l'infini, rejetée, victime d'une peur sans nom...Crache ses mots qui te meurtrissent la bouche, habits toi des oripeaux d'une protection inutile, il sais..Il entends la fêlure dans cette musique dramatique, la note qui tressaute au delà de ce qu'il prétends...De Garde il n'y a pas, il ne voit que cette silhouette qui un jour mourra d'avoir trop aimé.
-Chut...
Murmure versé directement dans l'oreille d'un homme balafré, presque écrasé par sa présence celeste, presque...Oublié dans les mouvements soyeux de la toge d'argent...Un instant, le reflet sans âme d'un éclat miroitant s'évade sur le visage couturé..Oseras tu plonger les yeux dans le miroir d'Arcamenel et y découvrir ta propre mort ?
-Etreins l'ombre obsédante, serre tes bras autour d'un nuage aux formes absolues...Plonge ton regard au plus profond de ses abysses, abreuve toi d'un mirage aux saveurs enivrantes...Et admire ton sang couler lentement...
Telles sont les paroles si amoureuses d'un Gardien, tel sera son souffle chaud si proche des lèvres malades et lacérées...Il n'embrasse pas non et pourtant, telle sera l'image enfantée, si vraie et si chimérique que nul ne peut savoir la réalité frelatée de ses songes. Juste une larme étincellante, tel un diamant aux courbes étranges et suaves qui coulera le long de sa joue et pourtant, quel est ce sourire ? Chut, l'instant est fini, oublié peut être, si rapide et rêveur qu'il laissera un goût amer.
Il est doux maintenant le rire qui secoue le Gardien éternel...Comme un miel délicat dévalant les pentes rondes de l'infini...Il coule des lèvres d'une prisonnière, de la blessure qui hante ses nuits, comme un chant néfaste et lyrique dans le même temps. Il ne peut voir le visage, mais imagine les traits. Il ne peut voir la douleur, mais sait chaque délié de son masque...Aussi penche-t-il la tête, darde un oeil aveugle sur ce qu'il ne peut percevoir au delà des mots prononcés...
-Les sentiments...Le fondement de chaque souffle, l'inébranlable saveur, l'indéniable acide qui ronge sans pitié...Il ne tient qu'a un mot d'en faire renaitre l'essence adorable et de faire d'un maillon immortel une serrure de verre...Juste...Un mot.
La voix vogue sur l'océan déchainé des rythmes, des sons, embrasse chaque note avec la ferveur d'un amant, le retenue d'un jouvenceau, l'assurance d'un époux...Chaque visage, chaque masque...Une danse qui ne cessera jamais... |
| | | SaYoLe
Humain
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| Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Dim 5 Juil 2009 - 15:42 | |
| SaYoLe n’accordait que peut d’attention à la conversation entre le trio que formé sa protégée, Katalina et la Gardien. Son esprit était encore secoué par ce qui venait de ressentir et son corps se remettait doucement de cette quinte de toux. Il avait envie de crasher pour se débarrasser de ce fichu goût de sang qui emplissait sa bouche. Quelle sensation désagréable… Bien que ses yeux restent de glace et son visage d’une neutralité presque inhumaine, son âme était perdue…
Soudain, des tintements se firent entendre, et il repéra rapidement sa source en voyant arrivé l’elfe et son verre de vin à la main. Les muscles de SaYoLe se raidirent d’un coup, tout ses pensées se figèrent, oubliant ses peurs et sa tristesse, il venait de voire la poigné de la lame qu’elle portait dans le dos. Comment ? Les armes étaient interdites en ce lieu ! Les nobles avaient été fouillés à l’entré ! Elle était donc rentré clandestinement ! Le Garde du Corps fit de nouveau un pas en avant, les muscles raids, prêt à bondir pour intervenir, même s’il doutait que sans armes avec cette fine brassière il aurait pu lutter longtemps contre la lame qu’arborait l’elfe. Ses yeux la suivirent, elle et uniquement elle, guettant ses moindres mouvements, analysant, observant. Une fois que le présent fut donné à Katalina, elle fit demi-tour et repartit. Il se rassura quelques instants, elle avait accepté sans rien dire, ils semblaient se connaîtront. Avait-elle ses propres Garde du Corps ?.. Ses yeux gris suivirent sa démarche éféminé, guettant son lieux de repris pour y apercevoir une autre forme qu’il n’arrivait pas à bien définir, le soleil lui gâchait la vue… Volontaire ou pas, cet emplacement dos au soleil était bien trouvé… Mais si effectivement eux étaient armés et était deux, il allait devoir redoubler de vigilance…
Ce fut alors Le Gardien qui intervint, se glissant vers lui sans qu’il ne réagisse. Pourquoi ? Une force mystique bloquait ses mouvements ? Il n’eut aucun des reflexes de protection qui le caractérisaient. Ses mots, sa voix, tout s’engouffra dans l’oreille et l’esprit du jeune homme faisant voler en arrière toutes ses barrières. Les mots murmurés le firent réagit. Il ne savait pas si Ashenie ou quelqu’un d’autre pouvait le voire, mais il n’y pouvait rien, ses yeux perdirent leur froideur, s’écarquillant légèrement, trahissant le rêve qu’il voyait devant lui sous ses yeux, sa main trembla, et il eut besoin de toute sa volonté pour qu’elle ne monte pas chercher ce mirage qui s’étendait devant lui. Il fallait plusieurs secondes et le départ du Gardien pour que son esprit se reconstruise, que son cœur se calme et que ses yeux retrouvent leur éclat habituel… Qui était-il ? Comment pouvait-il le détruire si facilement ?... Est-ce un conseil, un avertissement, une sanction ? Pendant un instant il venait de revivre l’étreinte passionnelle entre sa protégée et lui-même…
Le Garde du Corps effectua un pas un arrière, reprenant sa place, troublé… Ce Gardien savait-il tout de lui ? Comment cela était possible ?... Son secret était éventé si facilement ?... Son regard évita Ashenie, il n’était pas prêt à prendre le risque de croiser ses yeux bicolore après ça… Doucement, il reporta son regard vers l’endroit où avait disparu l’elfe sans vraiment la chercher, juste pour s’occuper l’esprit… |
| | | Ashenie De Sephren
Ancien
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| Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Mer 8 Juil 2009 - 18:53 | |
| Aux quelques mots adressées à la pucelle de cristal, elle n’affichait que sourires et délicatesse, s’octroyant la réserve la tendresse de l’embrasement de l’air pas les atours illuminés de son visage ensoleillé. Elle contemplait l’œuvre de l’absolue divinité, frappant au cœur, descendant dans les profondes abysses des tourments, jonchant, ça et là, les délicatesse de l’esprit en un suave fleuve de sentiments d’organdi, voiles céleste dont on ne peut percer les mystère, et semblable à cette virginité intense des cœurs égarés, au sommets des tours, peut être…
La robe rosée voletait doucement, fine et délicate, œuvre de couture distinguant la haute noblesse de Langehack des autres pathétiques, quoi que le roi et quelques de ses proches purent égaler le rang par le prestige, et telles avaient été les intentions dissimulées d’Esidenir. Véritable trophée de son prestige, Ashenie était l’essence même des vertus richissime de la duchesse, œuvre avortée de sa science, qui pourtant, ne lui succèderait jamais. Magique et magnifique étaient les maîtres mots des apparats, savamment étudiés pour combler les regards. Et, en effet, quelques femmes, quelques hommes de cours osaient regarder ce petit groupe qui semblait bien curieux. La vierge désirée côtoyait la victime rescapée, dont on parlait bien trop, et le gardien des secrets envoûtements….
Elle posait son langoureux regard sur la dame Noblegriffon, modèle d’une droiture pourtant brisée, et toujours en vigueur, ne laissant apparaitre que le défi à cette noblesse baveuse souhaitant hériter de ses biens, et la voir à genoux. Compatissante et suave, la damoiselle De Sephren émanait ces dignes envoûtements, miroir d’une âme admirative et délectable, et si la dame Noblegriffon eut été décriée par son orgueil féminin, ce ne fut que pour prouver au monde l’hégémonie féminine, comme s’y attelait la reine et la duchesse de Langehack. Un fin sourire arborait son visage, délectable et délicat, semblant tout du moins prescrire cette compassion à toute épreuve, sous un voile d’infinie tendresse.
Sa voix s’élevait, claire et cristalline, chantant les louanges du temps et de la féminité adroite, dépassant le la du diapason. D’une douceur extrême, elle voguait jusqu’à la dame Katalina Noblegriffon, avec cette même candeur de l’ingénue délicate, dans une tendresse toute sainte, dessinant presque l’amour du monde.
« - La dignité de votre comportement saurait briller avec éclat sur ce parterre de roses, dame Noblegriffon. Je suis persuadée de votre force à rayonner face à cette noirceur. »
Elle reportait délicatement son attention vers le gardien divin, suave et délicate. |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
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| Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Mer 8 Juil 2009 - 20:41 | |
| Toute à ses pensées, Katalina ne vit pas arriver Oloswen… et eut beaucoup de mal à ne pas sursauter quand cette dernière se planta devant elle, superbe et royale, et lui donna sans un mot un verre de vin. Entrouvrant légèrement la bouche, elle tenta de comprendre ce qui avait pu motiver un tel geste, mais avant qu’elle ne puisse esquisser un geste, il était déjà trop tard, la sulfureuse demi-elfe s’éloignait déjà, d’une démarche digne de la Reine que pouvait être Lilianna. Incertaine, la jeune noble l’observait, elle et le verre dont elle était maintenant affublée. Elle commençait à regretter d’avoir accepté sa proposition, Olo était bien trop incontrôlable pour jouer une garde du corps convenable. Posant doucement le présent inattendu, elle reporta son attention sur ce qui se passait autour d’elle alors qu’une voix douce bien que légèrement moqueuse se fait entendre.
Ashenie de Sephren, pupille du Roi, petite duchesse de Langehack. Aerandir Ancalimë, Gardien d’Arcamenel. Le moins que l’on puisse dire, c’était que Katalina ne manquait pas de talent pour s’entourer de personnages haut en couleurs. Si elle avait su, alors qu’elle quittait en catimini le château ducal sous le soleil naissant de l’aurore serraminoise, que le mariage de la comtesse de Scylla serait propice à de telles rencontres… Les deux êtres ne semblaient nourrir aucun doute, surs d’eux-mêmes et de leurs convictions. Katalina les enviait, mais avait en même temps l’étrange sensation de vivre dans un autre monde, plus… réel. Katalina avait perdu beaucoup, entre les griffes perfides de « Nhil ». Depuis, elle avait l’impression de tout vivre d’une façon différente.
Elle voyait Ashenie regarder ce qui l’entourait à travers ce Cristal qu’elle nommait Pureté. Elle observait Aerandir protégé par son Dieu. Avant, elle-même jouissait du même privilège. Tout deux étaient en un sens préservé d’une réalité qu’elle avait découverte dans la douleur et les larmes. Pour la fille d’Esidenir, le viol n’était qu’un mot qu’elle murmurait avec horreur, effroi peut-être. Un mot qu’elle redoutait mais qu’elle ne connaissait pas. De même, Aerandir connaissait-il la peur qui envahissait l’esprit alors que la chair était attaquée, l’angoisse de se demander si les dommages causés disparaîtraient un jour ? Les langages ampoulés, les sourires pleins de mystères et de compassion… Ils étaient trop parfaits. S’intéressant aux yeux vairons de la petite duchesse, elle lui répondit, le visage impassible.
« Le temps nous le dira, Ashenie. » Elle se força à esquisser un léger sourire, et reprit sur un ton plus léger. « Pas les roses, même si je ne doute pas que leur beauté pourra m’aider. »
Et, il fallait l’avouer, sourire n’était pas si dur quand on l’observait. Elle dégageait une quiétude contagieuse, son sourire illuminait son visage juvénile et apaisait Katalina, du moins en partie. Elle avait cru comprendre que les nobles l’appelaient désormais la « Poupée de Cristal »… Un surnom qui lui allait bien, en effet. Qui la résumait, même. Elle était la Poupée qu’Esidenir avait montrée aux yeux du monde, comme témoignage de la pureté de Langehack. Et cette pureté tant vantée paraissait aussi fragile et belle que le cristal que l’on pouvait trouver dans les profondeurs des mines de Christabel.
« Merci, en tout cas. »
Son attention fut alors attirée par l’étrange ballet qu’offraient Aerandir et Sayole. L’un murmurait et l’autre écoutait, écarquillant les yeux à mesure que le temps passait. A quoi donc jouaient-ils ? Fronçant légèrement les sourcils, elle tenta d’étendre le discours du Gardien, sans succès. Qu’avait-il donc pu dire pour troubler ainsi ce monstre d’impassibilité qu’était le Garde du corps de Langehack ? C’était la deuxième fois qu’elle le voyait, et jamais elle n’aurait cru être un jour le témoin involontaire d’une faiblesse de sa part. Et encore, seuls ses yeux l’avaient trahi. Malheureusement pour lui, Katalina était habituée à jauger ses semblables, décortiquant en partie leurs pensées profondes grâce à leurs gestuelles involontaires. Elle n’excellait pas dans le domaine, mais était tout de même assez habile pour avancer des théories qui approchaient souvent de la réalité, au moins en partie.
Et puis de nouveau elle rencontra l’or de son regard, ce regard qu’elle savait aveugle, ce regard qui pouvait s’illuminait et la pousser à dire ce qu’elle n’avait pas forcément envie d’avouer. Elle ne savait toujours pas pourquoi elle avait finalement répondu à sa question, mais il semblait l’avoir entendu et sa teneur avait du le satisfaire. De nouveau, il parla, et de nouveau, Katalina eut l’impression qu’elle ne comprenait qu’une partie du message… message qui ne l’enchantait guère, d’ailleurs.
« Si vous le connaissez, Gardien, je serais ravie de vous voir me l’enseigner. »
Elle ne s’était pas montrée agressive, pas vraiment, mais elle n’avait pas pu s’empêcher de teinter ses paroles d’une légère ironie. Qu’il était simple, ce discours. Affirmer implicitement qu’elle était l’auteur de sa propre prison, et qu’il ne tenait qu’à elle de s’en libérer. Le pire était ce ton sibyllin qu’il employait sans arrête, comme pour donner un point religieux à chaque parole qui franchissait ses lèvres. C’était logique, prévisible même, quand on savait la tâche d’un Gardien, mais en l’occurrence, Katalina trouvait cela mal placé. Il usait de sa position, comme pour mieux se jouer d’elle.
« Je ne doute pas de votre sagesse, ni de l’aide qu’elle pourrait m’apporter. »
Nul amusement, nul taquinerie dans ses yeux qui jadis étaient joueurs. Seulement une colère latente. Une colère réprimée mais qui ne demandait qu’à s’exprimer. La servante en avait fait les frais, en poussant sa maîtresse à bout. Il y avait peu de chance qu’Aerandir en connaisse un jour la profondeur… et la violence. |
| | | Aerandir
En attente de validation.. Nombre de messages : 789 Âge : 40 Date d'inscription : 28/04/2008 Personnage:.: MANUSCRIT :.: Âge : Taille : Niveau Magique : Religieux | Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Ven 10 Juil 2009 - 20:16 | |
| Pourquoi rire d'un rien ? Pourquoi entonner un chant entrainant l'homme a danser sur les pas de la gaité ? Que fêter ? Rien, un néant, un vide. Rien ne voletait, l'essence même de ce qu'il était ne trouvait écho en ces lieux envahit de luxe et de suffisance. Il attendait. L'heure, la minute, la seconde...Celle qui déterminera la suite du chemin, celle qui étalera les pétales carmins sous ses pieds. Sa marche sera victorieuse, altière ou alors s'ouvrira le gouffre abyssal de l'oubli et du déni. Tout est possible lorsque le sentier des espoirs se veut flou et subtil. Une délicate fragrance étrange. L'instant est délicieux, suave, épicé, un instant tenu, celui qui ne nait qu'une fois et dont on savoure éternellement les méandres acides. Des ombres que l'on enlace tel un assoiffé immortel, cette lumière que l'on espère et qui parfois ne nait pas...La vertu se pare de diamants inutiles. Un taffetas vulgaire et étrange en même temps, comme de la dentelle délaissée, comme ce souffle expiré sur une couche rêvée...Un mélange illusoire...Enivrant parfois...Chut, écoutons les larmes invisibles, la colère qui enfle et...Ses lèvres s'incurvent d'un mince sourire, énigme bizarre, savoir interdit, distillé avec parcimonie car nul ne peut savoir l'étendue toute puissante qui est la sienne. Ce pouvoir si précieux, si terrible.
Il a abandonné l'esprit d'un homme au doute, à la cruelle vérité qui oeuvrait dans l'ombre. Il sait tout des méandres, des abysses, un labyrinthe délicieux et mortel pour qui s'y perd. Un jour, la mort fauchera cette vie, un jour lorsqu'il se sera laissé aller a la souffrance, transformant l'amour en poison...Ne vois tu pas quelle force t'habite ? Lance les dés, force le destin et retourne l'éclat du miroir sur tes yeux...Admire l'effluve désirée, intouchable, sache y trouver le trésor caché sinon, l'ombre de l'éternelle Tari s'étendra sur ton âme...Il soupire...Comme une note exsangue, douce, un baume affolant passant des lèvres dessinées par les doigts divins de la passion assassine.
Il est des harmonies qui se veulent uniques, seules, voguant a travers l'air, insoumises aux oreilles étrangères. Des murmures secrets qui frappent l'âme, font ployer le coeur et la raison.
-Croyez vous ? Seriez vous capable d'abattre vos propres démons ? La colère s'enivre de passion...Venez donc à moi, Katalina, si vous désirez vraiment connaître vos réponses. Oserez vous ?
Il est là le fin sourire qui s'enchante de mystères, d'oubli, de promesses voilées. Les portes sont ouvertes, leur seuil sera-t-il franchit ? L'arrogance du sens déchainé, la frayeur distillée a petites gouttes âcres...Il attends...Le souffle chaud des festivités entraine un instant dans sa danse l'ombre voluptueuse de ses boucles, libres d'attaches, indomptées car insoumises a jamais... |
| | | Le Vaisseau de la Voilée
Ancien
Nombre de messages : 4141 Âge : 34 Date d'inscription : 09/03/2009
Personnage :.: MANUSCRIT :.: Âge : 44 ans (né en 972) Taille : Niveau Magique : Avatar
| Sujet: Re: Retrouvailles | Ashenie Mer 22 Juil 2009 - 17:00 | |
| Si les circonstances avaient été différentes, Katalina ne doutait pas qu’elle aurait pris plaisir à échanger avec un être aussi changeant que semblait l’être le Gardien d’Arcamenel. Aerandir jouait avec son entourage, comme un chat avec sa boule de chiffon, s’amusant à chatouiller leurs limites. Il se savait intouchable, préservé par ce statut si particulier qui était le sien. Et pour cause, si l’on en croyait les légendes, il était son Dieu qui s’était fait homme, il était le réceptacle aveugle de sa volonté, le marionnettiste chargé de guider les mortels dans la direction que le divin avait choisi pour lui. On disait beaucoup de chose sur les Gardiens, tant et si bien que certains en étaient venu à douter de tout.
Katalina, elle, ne doutait plus. Les yeux, crépuscule miraculeux enfermé dans des pupilles fantastiques, ne lui avaient laissé guère le choix. Le spectacle l’avait laissée affaiblie, sensible aux attaques subtiles du demi-elfe. Savait-il qu’il l’avait touché au plus profond d’elle-même ? Se doutait-il qu’il avait remis à nu les blessures qu’elle s’échiner à voiler. Depuis qu’elle avait recueilli Erialeth, elle se servait de la souffrance de l’adolescente comme refuge, en l’aidant du mieux qu’elle le pouvait. Comme elle n’était pas là, elle en était rendue à son point de départ. Elle se servait de sa colère comme rempart, sans ignorer que c’était cette même protection qui la rongeait de l’intérieur, qui l’empêchait de tirer un trait sur le passé et de reprendre pleinement le contrôle de sa vie. Ballotée par les événements, elle se laissait influencer plus qu’il ne le fallait par le jeu provocateur d’Aerandir, devenue la victime de son éloquence.
« Avec tout le respect que je vous dois, très saint Gardien… Ne me parlez plus de mes démons comme si vous les connaissiez mieux que moi. »
La colère avait déserté sa voix, devenue blanche et froide. Encore une fois, il touchait un point sensible, persistant dans sa conduite. A sa grande honte, Katalina n’avait plus qu’une envie : fuir. Son interlocuteur la mettait face à ce qu’elle voulait fuir. Depuis le début, tout ce qu’il lui disait n’avait pour but que de lui rappeler ce qu’elle avait vécu. La cage, les sentiments, les démons. Tout était lié à un seul et unique personnage… « Nhil ». Elle se rendait compte, sous la lumière de ses paroles, que rien n’était terminé, qu’elle jouait toujours son jeu pervers. Il l’isolait de ses semblables, l’obligeant à se trouver une personne plus malheureuse qu’elle pour se sentir mieux. Non, ce n’était pas tout à fait exact. Elle ne s’était pas attachée à Erialeth pour cette unique raison, même si elle en faisait parti.
« Mon unique démon est hors d’atteinte, il ne m’appartient donc pas de l’abattre. Mais si vous désirez braver les dangers du Puy, rien ne me ferait plus plaisir que de voir… sa tête sur une pique. »
Des paroles dures, bien inadaptée à un mariage et à la pureté défendue par Langehack et incarnée par sa petite duchesse, et c’est pourtant elle réduisit inconsciemment le volume de sa voix, afin de ne pas attirer plus encore l’attention sur eux. Des paroles qui témoignaient de sa faiblesse, aussi, car une fois encore elle n’avait pu prononcer le nom de son bourreau. Et pourtant, elle avait essayé, et quiconque ayant un tant soit peu de bon sens s’en serait rendu compte. Elle voulait sa tête séparée de son corps et son nom jeté à l’oubli. Ni l’un ni l’autre n’était possible, malheureusement.
« Je ne viendrai pas à vous. Mais si ma situation vous préoccupe tant que ça, vous viendrez sans doute à moi. Les nuits sont belles, en ce pays, et plus belles encore quand on les regarde entouré d’arbres. »
Elle n’en dirait pas plus, dans l’espoir surement de ne plus jamais le revoir. Il n’était jamais vraiment rassurant de dialoguer avec l’Intermédiaire d’un Dieu. Mais ainsi, elle avait le sentiment de ne pas fuir. Elle n’était pas la souris qu’on l’avait destinée à devenir. Et elle affronterait Aerandir, Gardien d’Arcamenel, s’il parvenait à comprendre le sens de ses paroles. De son avis, il ne s’agissait pas d’un exercice bien difficile. Tournant un regard peut-être plus très sur de lui vers Ashenie, elle esquissa un sourire qui sonnait faux, le teint livide et les mains légèrement tremblante… De colère ?
« Je suis désolée de vous abandonner aussi vite, mais je ne me sens pas bien. J’ai besoin de repos… »
Et, avant qu’on eut peu faire un geste pour la retenir, elle s’éloignait déjà. Elle avait besoin d’air, alors qu’elle commençait à suffoquer.
HRP : Fini pour moi ^^ |
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